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instants philosophie

La conscience comme architecture

30 Mars 2014, 16:54pm

Publié par pascal doyelle

(Rappel, la « conscience » n’est ici en aucune manière la conscience idéaliste, le sujet idéaliste ou le moi, ou une entité mystique ou spirituelle ; elle est admise comme pur mécanisme de conscience vide fonctionnelle, qui s’est soudainement émancipée et a développé sa propre puissance. Et ce via les grecs, Descartes, entre cent autres. De même elle ne déploie aucun sens, mais elle crée ici et là sens et signification qui sont eux-mêmes pris dans la puissance, la potentialité de l’acte de conscience, qui avance et dévore les mondes humains ou les personnalisations, les systèmes d’idées ou les idéologies. L’acte de conscience est pure articulation au réel).

L’Humain, qui est donc un animal doué de la parole, du langage (le langage s’utilisant afin de marquer la cervelle qui est, elle, la grande invention naturelle ; elle consiste à re-produire, à re-présenter, dans les circonvolutions, le donné, le vécu, le mouvement du corps, etc, à re-présenter sur une scène la réalité du monde, et c’est cette re-présentation, mentale, qui est marquée par le langage, qui se tient lui-même dans la bouche et l’oreille de l’autre, d’autrui ; notre cervelle est donc repérée, cartographiée par le langage échangé et puisque cet échange est primordial, c’est l’autre en sa compréhension qui conduit ma cervelle, le milieu communicationnel).

L’humain nanti de tout cela depuis des millénaires, ayant créé des mondes humains séparés plus ou moins les uns des autres, tous donc particuliers, est soudainement assailli par une émergence inattendue ; l’acte de conscience.

Laquelle n’appartient ni au langage ni au monde(s). Elle surgit de tout cela, sans rien y contredire, mais ajoute un degré, une articulation en plus. L’acte de conscience est l’articulation de la cervelle-langage au donné « là » (totalement inconnu au début, sinon d'apparences organisées humainement). Elle est donc non pas ce qui se soumet au langage-monde particulier-immédiateté (perçue ou immédiat du corps), mais est l’articulation qui commence d’élaborer ses propres schèmes.

Béatement on a cru que l’acte de conscience produisait lui-même un "monde sur le monde" (bien que les grecs ne l'entendaient pas du tout ainsi, passons) ; ou donc que la philosophie serait des idées ou systèmes d’idées. Que par ex, la pensée est la raison, une sorte de corpus théorique, ou que la finalité était la science, des discours scientifiques, objectifs, à usage de tout un chacun. Mais l’acte de conscience ne produit pas une représentation en plus dans la représentation ; il crée une articulation (la conscience vers l’idée de l’être comme cadre purement vide et formel) et des rapports (qui ne se tiennent pas comme contenus, le vrai, le bien, le beau, la raison, etc).

L’articulation et les rapports se meuvent ; ils se transforment ; chaque pensée, théorie, position est le déplacement de l’acte de conscience passant outre le langage et le pliant à son usage, ou donc usant des idées afin d’agrandir son architecture. Articulation (conscience-être), rapports (universalisations, bien beau, etc, mais aussi éthique, esthétique, politique, idéel), et architecture purement vide et sans contenu, structure qui domine les contenus et les plie à son usage.

A l’usage de ce mécanisme qu’est l’acte de conscience et dont l’humain est la proie. On ne sait pas ce que ce mécanisme veut ou peut.

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