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instants philosophie

Esthétique de la conscience III

2 Avril 2014, 08:39am

Publié par pascal doyelle

(Rappel, la « conscience » n’est ici en aucune manière la conscience idéaliste, le sujet idéaliste ou le moi, ou une entité mystique ou spirituelle ; elle est admise comme pur mécanisme de conscience vide fonctionnelle, qui s’est soudainement émancipée et a développé sa propre puissance. De même elle ne déploie aucun sens, mais elle crée ici et là ; sens et signification qui sont eux-mêmes pris dans la puissance, la potentialité de l’acte de conscience, qui avance et dévore les mondes humains ou les personnalisations, les systèmes d’idées ou les idéologies. L’acte de conscience est pure articulation au réel).

Esthétique de la conscience III

On a donc ; la conscience, le conscient, l’inconscient. Ou donc : la perception unilatérale (mais on ne sait où elle va ; l'aperception est entièrement déversée dans le donné « là » dont le caractère est l’imprévisibilité) unilatérale du là du monde indéfiniment réel ; le moi dans le conscient ; la cervelle dans son organisation complexe, marquée par le langage qui attire vers le donné « là » du donné monde (à la fois comme signe posé extérieurement, perçu, et de ce qu’il est énoncé par l’autre, cad le langage, par l’autre qui entraîne une similitude de miroir, ce dont est constitué le moi, de cette conscience en elle-même ; mais il faut se fondre dans la conscience de l’autre pour simplement comprendre ce qu’il dit ou inversement ce que je dis, ce qui porte plus loin qu'une compréhension de significations).

Il se trouve que cette activité a finalement pris conscience d’elle-même comme telle ; comme intentionnalité, ce qui philosophiquement se nomme « idée ». L’idée est ce par quoi la conscience commence d’architecturer son possible ; aucune idée n’est définitive, mais balise l’exploration de ce qui est, étant entendu que ce qui est pensé, c’est à la fois l’être et notre-être ; la pensée et l’être pour les grecs, le sujet et le monde pour Descartes, etc.

La pensée est en ce sens autre chose que la raison (qui est telle une disposition objective que l’on peut aborder sans modifier notre être ; un discours extérieur, une technologie, ou l’œuvre esthétique qui serait seulement « belle », cad sans possibilités).

Ce qui est la pensée est l’architecture non pas d’idées inertes mais d’intentionnalités qui orientent et désorientent la direction du corps. Et donc ce qui augmente le corps lui-même, cad tout ce que l’on est. Il n’est rien d’autre au bout du compte que le corps, ce qui ne signifie pas qu’il soit impossible de complexifier le corps lui-même, mais le contraire ; le corps est ou devient plus complexe par l’articulation que l’intentionnel pur lance incessamment sur le monde et sur lui-même et sur sa réalisation sur le monde. Mais en définitive, au bout du compte, cela revient au corps.

Le déplacement du corps sur le monde là-inconnu, est la réflexivité même (la réflexivité tombe instantanément sur l'idée grecque : l'être, le réel). Ce qui suppose donc que le dit corps perceptif est structuré ou structural ; le corps renouvelé. Ce qui n’est pas le corps illimité, mais l’inverse ; le corps structural n'apparait que si l’ensemble (conscience, conscient, inconscient, langage, etc) est respecté et activé. Que si le conscient, le langage, autrui, l’inconscient, la personnalisation dans l’humanisation, la pensée et la cohérence proposent un « ob-jet ». C’est par le marquage du réel par un ob-jet que le corps est projeté dans l’horizon, l’horizon n’apparait que dans la mesure de l’hyper détermination orchestrée dans l’intentionnelle conscience qui assume tous les dispositifs qui la précédent (le corps, le langage, la cervelle, etc) et conscience qui pousse au maximum la précision de la cohérence (dans la circonvolution externe du « réel », la non-cervelle qu'est le réel).

Pour cette raison le scientifique prend son pied (la définition objectale de la réalité humaine, le marketing, comme l’idéologie, et tout autant les images, les Images, la projection objectale de ce qui n’est pas, de ce que nous ne sommes pas ; il n’y a pas plus d’image de soi qu’il n’existe à ce niveau de « moi ») ; le marquage selon son sujet absent, imagine un objet délimité, mais comme il n’a pas ou plus la conscience-même, sa jouissance est frustration et ce qu’il impose aux autres est frustrant. La science est une partie non le tout, parce que le tout n’est pas. Il n’y a pas de tout, le seul accès au « tout » est la conscience de chacun ; qui est-elle-même, mais qui ne s’appartient pas elle-même.

Il n’y a pas d’elle-même dans son être, sinon second et aucune conscience seconde ne peut remonter vers la conscience première ; il n’y a pas d’elle-même à quoi elle appartiendrait ; la conscience (à rebours du conscient qui est en écho, en double, le moi et l’autre par ex) n’a pas de pendant ; c’est pour cela qu’elle est libre. Elle ne se connait pas et donc elle est libre ; elle ne se connait pas mais elle se-sait (ce qui définit le rapport structurel vide) ; elle gravite par ce qui arrive dans le grand Là du donné monde. Elle est saisie du corps qui perçoit, et n'étant pas sans puissance, elle pousse à être le corps, elle en crée des renouvellements.

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