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instants philosophie

Distinction de l’être et de l’Exister

3 Mars 2018, 09:36am

Publié par pascal doyelle

Structure sur-divine du réel
C’est curieux cette obsession de ne pas trouver la vérité. Nous avons toutes les cartes en main, mais nous ne percevons pas leur agencement. Comme si nous attendions quelque « chose » alors que tout est déjà là, et que cela fut annoncé mille fois ; voilà, c’est ceci. 

Le plus simple. On a découvert que l’on ne recevait pas la vérité, mais que l’on produisait quantité de représentations, et que donc il existait une structure, un sujet, une forme qui fabriquait, construisait des représentations, idées, images, récits, œuvres de toute sorte (et on a commencé effectivement à créer des œuvres, des esthétiques, des éthiques, des politiques et ensuite avec le christique à « se raconter », se regarder comme autre et les autres comme soi-même, c’est dit mot à mot, aimez-vous, regardez-vous les uns les autres), qu’il existait une forme, structure, sujet qui produisait toutes ces expressions, inventions, et découvrant cette forme on n’ plus cessé ensuite d’effectivement constamment renouveler… tout. 

Il fallait donc élaborer la compréhension de cette structure ; on a nommé cela pensée ou christ ou sujet ou altérité (pour faire simple). A chaque fois un schéma ontologique qui d’une part dépliait la forme que l’on croyait être cause de tous ces effets, et d’autre part du fait de son activation volontaire, consciente, assumée, désirée une prolifération de systèmes (de toute sorte, esthétique ou idéels, etc). Ou si l’on préfère ; au lieu de croire en une Vérité (un langage, un monde humain particulier, les payas par ex, une identité, le christ annule le moi et le corps, qui serait homme ou femme, esclave ou libre, riche ou pauvre, annule et vers  pour un autre-moi et un autre-corps, le Même-Regard que chacun jette sur son vécu donné là), au lieu de croie en une vérité on se tient d’un Point tout à fait Autre et puisque la « vérité » s’est déplacée du contenu à la forme qui crée les contenus, alors il nous est possible de multiplier les vérités, sans perdre du tout la certitude, formelle, que c’est Je qui les crée et que si le systèmes sont divers, les œuvres, les mises en forme, par contre le Je est toujours absolument le Même. 
C’est bien pour cela que tout je est égal, absolument, à tout autre ; mais on voit bien que parfaitement identiques ils ne sont pas les mêmes ; non seulement parce qu’ils ne sont pas le même moi, le même corps, mais parce que chaque je se dit lui-même « je » et que, sans raison aucune, ils sont Autres, ils sont autres d'être des points qui ne se confondent et il n'existe aucune "idée" qui les réunisse ; ils sont Autres parce que le réel est l’altérité, c'est parce qu'instanciés dans l'altérité de l'exister qu'il y a des points qui sont "je" ; il n’y a rien qui soit identiquement identique existentiellement ; tout point est Autre que tout autre point, absolument. L’absolu est l’exister même. Indérivable et de quoi tout dérive. 


Pareillement il existe cette structure en arc de chacun, qui est la finalité ; la finalité est de travailler, torturer, extraire, analyser cette structure et elle agit ; elle n’est observée que dans et par son action ; on est purement et simplement dans l’expérimentation même et on est à soi-même cette expérimentation (de là que l’on doit philosopher pour philosopher ou être-devenir Rimbaud pour commencer de saisir le Point par lequel se tient Rimbaud, ou le Christ pour percevoir Autrement et être saisi du Renouvellement, de même que les grecs Retournent le monde ; retournement grec et renouvellement christique). Et cette structure est « là » ; elle n’est pas une idée que l’on pourrait démonter et analyser comme un objet ; elle est comme une chose, un en-soi, qui est-là et autour de laquelle on peut tourner mais que l’on n’est jamais ; nous sommes une structure qui se sait et s’active mais que l’on ne voit pas, elle est hors du champ du voir puisque c’est ce à partir et avec quoi l’on voit ; elle est le miroir qui se donne des images et ces images aucune ne remonte en tant que miroir ; il recule au fur et à mesure ; il est l’horizon sur lequel on dispose des objets et en qui apparaissent les choses mais l’horizon n’est jamais présenté au devant de lui-même (sinon faussement). On ne perçoit pas l’horizon sur lequel on présente tout le reste mais via ses effets on a commencé de le modifier ; par dieu, la pensée, le sujet (et le christique) et enfin par l’altérité (N H Sartre Lacan). 
On ne produit pas par là des contenus qui seraient la réalité, mais des rapports, nouveaux à chaque fois, qui permettent se moduler l’attention, l’intention, l’intentionnalité, la volonté (et le désir), le corps et la surface même qu’est non la réalité (la réalité est constituée de monde, cad de parties et de réalités déterminées forcément limitées, par déf) mais la surface qu’est le réel. Dieu, l’être, le sujet, l’altérité montrent le réel. Et dans ce mouvement on obtient une quantité invraisemblable de mouvement seconds ; politiques, esthétiques, sciences, révolutions, idéologies, mois, personnalisations, etc. mais ils sont seconds. Pas secondaires mais seconds, des effets, et des effets d'autant plus approfondissant de la surface que tel effet, telle oeuvre (esthétique ou de révolution politique) appelle la modification de la surface du réel.
On ne nie pas ce faisant que la pensée soit ou que dieu existe ou que le sujet soit un ou que l’altérité soit effectivement inhumaine ; mais au contraire ; il se peut que tout cela soit vrai et réel ; on n’en sait rien, on sait seulement qu’il existe un décalage (par lequel tout ce qui nous apparait, un corps, un monde, les autres, le langage, les œuvres, peut apparaitre) et que l’occidentalisation est l’analyse de cette capacité de « faire apparaitre » (la structure est ce sans quoi rien n’apparaitrait). 
L’hypothèse et le pari consistent en ceci que la structure antérieure à la pensée, dieu, le sujet et l’altérité est ce qui nait autour de la méditerranée, par dieu et la pensée, le christique puis le sujet, puis l'altérité (le tout comme positions ontologiques, y compris Nietzsche Heidegger, Sartre et Lacan) et position structurelle plus cohérente que tout cela (ce que Kant par le nouménal, faussement absurde, signifiait) ; et cette cohérence les supporte tous. Il existe une armature du réel (donnée) et  une architecture (humaine et créée, puisque le régime du réel est la création, l'en-plus, l'ajout, la possibilité inconnue) architecture qui en rend compte et ajoute ses élaborations sur la surface du présent et active en chacun l'architexture du corps-en-plus.

Comme le réel est « en personne », cad qu’il est Un, on n’y accède que de le signifier dans son attention, son intention et son intentionnalisation ; en tant que sujet ; et philosophie ou idéel (connaissance) ou esthétique ou politique, etc, ou donc personnalisation (le moi depuis la révolution) s’utilisent afin que chaque structure, individuelle, y accède. 
L’extraction de cette structure (qui courrait sous les monde humains et qui affleure seulement autour de la méditerranée même si de considérables pensées eurent lieu ailleurs et auparavant ; la méditerranée consiste à vouloir ici et maintenant le décalage qui jusqu’alors était supposé ou imaginé au-delà ; le dieu un tout-autre est instantanément investi dans et par l’historicité humaine et non extérieur et en supplément) l'extraction de la structure c’est ce que signifie qu’il y ait pensée et sur-intentionnalisation grecque par dessus le langage et le groupe, christique et intensité du nouveau-corps, sujet cartésien et instanciation d’un point-autre sur l’étendue du monde, approfondissement la structure transcendantale, kantienne, hégélienne, husserlienne, exposition roide dans l’altérité inhumaine de Nietzsche et Heidegger, analyse pointue hyper objective de la structure de Sartre et Lacan. 

Ou donc ; la philosophie qui se croit encore coincée dans l’universel, qui cherche somme toute une sorte de « conscience universelle » de l’être, dans laquelle conscience serait une connaissance, ce qu’elle n’est pas (la conscience comme structure est un savoir, mais n’est pas une connaissance ; ça n'est pas le connu qui crée la conscience) cette philosophie du connaitre sans conscience ne voit même pas que depuis au moins Descartes c’est tout autre chose qui compte et qui agit ; raison pour laquelle on obtient Nietzsche ou Sartre ou Lacan ou Heidegger (et quantité d’autres).

On ne peut pas déduire l’arc de conscience de ses contenus et la « connaissance », ou l’information ou on ne sait quelle identité ne « contiennent » pas l’acte de conscience ; c’est l’inverse ; l’arc produit des intentionnalisations et cet arc existe comme structure en lui-même. La philosophie est passée bel et bien du côté de la structure et non plus cantonnée à un Contenu (rappelons que le logos ou la pensée aboutissent eux-aussi à un retournement interne ; l’être en lui-même mais aussi en définitive le Un de Plotin, ce par quoi, puisque le discours est créé par une structure fine et autre, ce par quoi, alors dans le discours ayant pensé tout le reste, les idées et les essences, on retrouve le Un ; on n’est pas un regard vers, on est regardé par : point de bascule de l’intentionnalité). 
Ça ne sert pas à fabriquer un discours étal qui contiendrait les notions, organisées, objectivement, ni même déconstruites (selon une « objectivité » indistincte de ce fait, qui voudrait prendre appui sur d’autres, Heidegger, ou Nietzsche ou Marx au gré du petit bonheur) mais les textes consistent en eux-mêmes et ce qu’ils modifient c’est la structure antérieure à toute détermination ; ce à quoi on n’a aucun accès direct et qui se prend par le biais, qui, lorsqu’elle prononce « sujet » ne l’entend pas comme une substance mais comme une forme non pas indistincte mais indéterminée.

C’est en ceci que l’on a du dresser la pensée, dieu, le christique, le sujet ou l’altérité (comme Volonté ou Etre ou de supposer analytiquement notre structure sartrienne et lacanienne) ; on ne peut pas identifier notre être structurel en tel ou tel contenu ; dieu, la pensée, le sujet et l’altérité sont des versions de la structure qui ne passe jamais dans ces configurations (et encore moins dans les figurations que sont la naturalité, la raison et l’humanisme du moi) et en appelle toujours à votre propre jugement, regard, attention, corps, intentionnalité et au final stratégie, stratégie d'exister, et obligent à réactiver structurellement l’arc de chacun, et ces versions de la structure se tiennent de fait à l’écart des confusions puisque l’on n’y accède pas sans en passer par là. Sans en passer par non pas de saisir et contrôler comme si il s’agissait de contenus (on dirait d’idéologies ou pire encre de post idéologie) mais d’être saisi par ; on est saisi par dieu, le christique, la pensée, le sujet ou l’altérité ; comme ce moi soudainement emporté par l’existentialité Autre du réel, par l’infinie angoisse de Kierkegaard ou la Volonté comme Autre nietzschéenne ; c’est la même passation ontologique qui décentre intégralement, hors du monde et des items,  et permet de substituer à une conscience-de-contenu (qui se perd dans son objet) à une conscience formelle (qui se suppose sans se saisir mais étant saisie de son Point-Autre). 
Si la structuralité depuis la méditerranée (Moyen-Orient compris) est cela qui pense la décalage qu’est notre être, qui de ce fait n’est pas un être mais un exister, alors nous ne sommes pas du monde (de là que nous créons quantité de contenus et bien au-delà des langages et des groupes humains) et alors la question se pose ; de où sommes-nous ? De « où » existons-nous ?
Il faut lire la structuralité qui travaille depuis 30 siècles comme l’exploration de la fracture du réel et on dit ici que cette fracture du réel n’est pas « ce qui arrive » à ce qui est, on dit que ce qui est nait de et dans la fracture même ; l’essence du réel est un décalage et c’est la raison d’exister du présent (par quoi tout ce qui est passe) et présent qui conserve continuellement sa prééminence, puisqu'il est cela qui ex-siste et que tout le reste est, comme effets, dedans la fracture. Que donc si quelque réel se réalise et produit le monde, la réalité, la détermination, ça n’est pas le monde ou les réalités, mais la fracture elle-même ;   c’est le décalage interne qui se structure. 
Ce que l’on peut en comprendre, en attendre n’est en aucune manière évident ou inévident ; on ne connait pas ce qui constitue cette dimension qu’est le présent ; on ne sait pas ce qui s’ouvre constamment sous nos pas, on ignore totalement ce que cela comporte. On remarque seulement que depuis 30 siècles (et plus si l’on prend les hautes pensées de n’importe quelle civilisation)  l’occidentalisation méditerranéenne a voulu explorer l’anfractuosité même et ici et maintenant, pas au-delà, a voulu analyser et éprouver la structure du réel et de notre attention, et non une supposition positionnée ailleurs, de là que l’on ait éprouvé le réel même d’une part dans notre corps et expérimenté d’autre part les réalités, sciences comprises et argumentation philosophique comprise, esthétiques et éthiques et politiques étant également des expérimentations. 
On peut croire annuler dieu ou le christique, la pensée (de Platon au Un plotinien), le sujet et l’idéalisme, la structure intentionnelle. Et commencer de croire seulement à la naturalité, raison, humanisme et personnalisation, du 18éme et suivant, serait-elle psychologique (des langages et des corps, du donné expliquant seul le donné) mais ce faisant c’est ne retenir de Kant que sa critique métaphysique, se limiter ensuite au monde donné-là doté de ses mois, et ne pas comprendre qu’il voulut créer la nouvelle logique transcendantale qui permet de penser précisément l’en-soi, le nouménal ; Kant lance qu’effectivement que nouménal peut être approcher et que rien dans le monde ne peut le contredire mais que lui il Ex-siste (c’est ce que signifie ce manque du réel dans réalité ; il n’y a pas de réel dans la réalité parce que la réalité est dans le réel qui Existe). 
Mais on ne sait pas ce que l’anfractuosité ontologique signifie (qui occupe tout le champ du réel étant la source structurelle même de toutes les réalités) ; par contre on sait, si l’identification de cette structure s’est correctement effectuée – et on ne peut traiter Plotin, Descartes ou Kant ou Sartre d’ineptes, ce qui n’est guère sérieux ; pareillement les autres pensées des autres civilisations ; puisque nous ne tenons pas ou plus à une définition en terme de contenu qui les imposait tous en concurrence mais de structure qui se tient de fait hors champ du pensable, il n’est aucune raison d’expulser quelque pensée ou représentation que ce soit ; et si cette structure est hors champ ça n’est pas dans l’infra mais dans le supra, en ceci que c’est à partir de ce point-autre que ça pensée, perçoit, éprouve) – correctement effectuée et effectuée tout au long de la structuralité depuis 30 siècles, on sait que ce Réel qui se tient en-avant, comme présent, comme structure des réalités (Descartes, Hegel, Kant, Husserl, Sartre et Lacan, N et H pour leur part, explorent cette dimension de structure antérieure), on sait que ce Réel n’est nullement ce que l’on en pouvait imaginer ou penser ou soupçonner mais vraisemblablement intimement-Autre ; autrement dit dieu, la pensée, le sujet et l’altérité, aussi vraies soient ces approches, en sont seulement des approximations. Ou donc la structure est encore quelque réel Autre, dont on ne se forme encore aucune représentation mais dont la technique d’analyse, qui approfondit le décalage ontologique depuis 30 siècles, cherche à dessiner le tissage.
 

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