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instants philosophie

L'exploration d'existence

23 Mars 2019, 09:57am

Publié par pascal doyelle

Non pas seulement pour se rendre capable de passer au-delà, après la mort, de l’autre côté (si l’on est croyant) mais afin de rendre possible dans l’ici et maintenant, le possible, la possibilité d’exister qui, sans quoi, n’apparait pas, nulle part, à personne, est recouvert, étouffé, annulé, sauf à re-prendre les excès, les accès des grands explorateurs de la Possiblité. 

(le but n’est pas d’accumuler des points pour éventuellement l’au-delà, au cas où l’on y croirait, mais de rendre possible la modification, l’orientation, au sens quasi physique, du faisceau de conscience, et pour lequel il n’est pas a priori d’objet naturel ou donné ou évident qui vaille ; c’est l’orientation du faisceau qui crée l’indication, le sens, la signalétique via les signes affichés, la cartographie du réel. De même que le tomber-amoureux indique une certaine possibilité en une existence qui soudainement se restructure. Il ne faut donc pas décider à l’aveugle au hasard, ni admettre sans effort les traditions habituelles, quelles qu’elles soient, mais avancer dans la compréhension, l’intuition, l’affection dans la jungle du possible intentionnel ; à quoi doit-on porter attention ? )

La potentialité requiert le retour sur soi ; mais ce retour est un re-tour, un nouveau tour à chaque fois. Et c’est un nouveau tour qui se crée par l’effort en ceci qu’il se crée, ce tour, à partir du Bord et lequel Bord n’apparaissant pas dans le monde (ou le vécu ou le corps, puisque c'est le Bord e qu'il échappe à la vue étant le point  partir duquel on perçoit), doit être signifié, ce qui ne veut pas dire voulu mais intentionnalisé et requiert beaucoup plus que l’intelligence, la connaissance, et appelle une conviction, un engagement, un investissement, une potentialité tirée de rien, cad de la forme du monde, du vécu, du corps, de la réalité, en tant que le Bord est le réel ; ce qui se donne pour chaque arc structurel de conscience selon la position du « un réel il y a ».

Rien ne peut signifier le Bord et la position « qu’un réel il y a » qu’à partir de la conscience que l’on en a, que l’on en obtient, et de même que le christique vous pousse à vous percevoir à partir du point-autre (hors naissance-mort), pareillement l’idée et l’être, dieu ou l’existence existentielle ; vous n’êtes plus là où vous êtes, vous déraillez, vous existez en plus. Et on ne pas faire semblant ; c’est l’horizon qui vous saisit et non pas vous qui utilisez l’horizon (auquel cas celui-ci redescendrait dans le monde, en-deçà de lui-même) mais que vous soyez saisi n’annule pas que votre saisissement s’opère par et dans votre faisceau d’intentionnalité ; (traditionnellement dieu vous confère la grâce mais à voir ce que vous en ferez).  

C’est bien en cela qu’il s’agit d’une puissance, potentialité, une configuration, et non pas l’enluminure d’une figuration de la puissance (une magie ou une imagination ou un idéal) ; ce n’est pas une volonté mais une intentionnalité.

On a découvert l’intentionnalité à partir de Hegel ; lorsqu’il rassemble la totalité des phénoménologies (celle de l’odyssée de la conscience et celle du savoir, qui est aussi une phénoménologie), mais l’intentionnalité est remarquablement présentée par Descartes ; la mise hors jeu de la croyance aux contenus de conscience, et sa suspension à la « volonté » non finie, cad l’intentionnalité même,  pareillement l’organisation des intentionnalités possibles par Kant à partir de la supposition du nouménal. C’est que depuis Descartes on ne se focalise plus sur le contenu mais sur la chaine, le déroulement, la ou les sources, la finalité de structure et non pas les objets encombrants qu’elle contient (dieu, catégories, idées, contenus) ; on a compris que l’on ne trouverait pas LE contenu adéquat ; au concept de l’être il n’y a pas de contenu ; ce dont on aurait pu se douter depuis que définitivement dieu s’était imposé comme réel ; il fallait évidemment que le sujet récupère l’acte et sache ce que précisément dieu exigeait ; que l’on y croit ou non il se signifiait par là que la réelle structure organisée c’était l’acte de prendre conscience-de, et ce qui devait s’organiser c’était très exactement cet acte, cet arc lui-même et non le remplir de tout quelconque déterminé ; en somme on ne pouvait le découvrir que de et par nous-mêmes ; ce qui existe comme rapport (à (soi) comme rapport) n peut pas ne pas se révéler de et par soi-même.

Et si on continue par la croyance aux contenus on croit que la cohérence est dans les choses ou la détermination, ou ,qu’il est une identité de Pierre et non pas qu’il existe Pierre parce qu’existe son arc de conscience, et on évacue le sujet, alors que c’est lui qui réalise, rend réel, actualise, organise la réelle cohérence et mène bien au-delà de Pierre le point crucial de son exister. Se définir selon le contenu, serait-il ordonné, rationnel, ne peut pas mener le réel ; c’est au contraire s’enfoncer dans la détermination ; on ne peut pas se maitriser ou réguler si on se décale de sa structure et croit manœuvrer le réel via des objets partiaux.

A l’inverse contrôler ou manœuvrer sa propre conscience semble un challenge bien au-delà de nos limites.

Sauf que ça ne se passe pas exactement comme cela ; on ne manœuvre pas directement la structure ; elle s’oriente et se désoriente selon les signes et les œuvres ; et par les œuvres il faut les entendre toutes ; esthétiques, poétiques, narratives, éthiques, politiques, idéels (connaissance), humanisations et personnalisations ; même si antérieurement aux œuvres doit s’imposer le saisissement. C’est bien pourquoi Rimbaud croit en la poétique, ou que Sartre impose l’engagement ou que le révolutionnaire instancie une historicité nouvelle (ou que le moi tombe-amoureux).

Le saisissement est l’intuition, la révélation, l’extase ou l’illumination ou toute inscription soudaine qui flashe en une fois l’arc de conscience et ce par quoi on est saisi, ce qui veut dire que l’on est perçu soudainement du dehors de soi. (le moi se perçoit tout à coup dans le regard de l’autre). Et on est perçu du dehors de soi parce qu’il s’agit de fait de notre structure de conscience elle-même ; sans ce percevoir-externe nous n’existerions pas à nos propres yeux (et rien de ce qui nous apparait n’apparaitrait, c’est parce qu’organise à partir du Bord que tout le reste vient sur la scène, sinon pas de scène, et de même amoureux on n’existe plus que perçu et le sens de cette perception en et par l’autre est effarant, on ne sait pas ce qu’il nous veut, si jamais il nous veut quelque chose … on peut se tromper… on sup-pose).

Notre arc de conscience est sorti de ses rails et éjecté dans le « là » du donné ; et cette éjection est réellement notre structure, la seule ; c’est soudainement l’horizon qui passe au-devant de tous les objets ou les choses, les contenus ; de sorte que l’on accède instantanément à l’arc-même. C’est absolument ce qui arrive à Sartre ou Camus ou sans doute Nietzsche ou Heidegger (et bien d‘autres sous une formulation ou sous une autre, que l’on pourra explorer un jour ou l’autre, et aux mystiques et aux révolutionnaires, et aux créateurs) ; l’inscription hors-de-soi est ce par quoi se dessine votre tracé et il dépendra de vous de continuer ce tracé et d’en élaborer le trajet ; de sorte que votre structure sera inscrite plus ou moins profondément sur la surface du réel. Il n’est pas dit que l’on admette et supporte et continue cette inscription (parce qu’un corps vivant  ou un moi psychologique ne sont pas faits spécialement pour admettre la puissance de l’arc).

Vous serez appelé. Comme on le sait bien depuis, au moins, le christique (et autrement mais tout autant depuis le dieu un tout-autre et encore autrement ailleurs dans d’autres civilisations sans doute). Ça consiste à comprendre (sur le mode d’en être-saisi) que ce qui se joue ça n’est pas ce que l’on a vécu ou ce que l’on pourrait vivre sur le même genre à l’avenir, mais à comprendre que c’est la fine pointe décisionnelle qui importe et que tout repose sur celle-ci ; au lieu de s’imaginer comme une pyramide sur sa base, pointe vers le haut, on inverse et on visualise la pyramide renversée pointe vers le bas écrivant ses lignes propres qui n’étaient pas du tout prévues par le corps de l’édifice vécu.

Et fine pointe décisionnelle non en tant que volonté et conscient explicite, mais en tant qu’intentionnalité subtile, volatile, invraisemblable, et ce pour la raison qu’elle se tient non dans le monde ou le vécu, mais du Bord du monde et du Bord du corps.

Rien de ce qui va s’inscrire ne sera prévu, attendu, programmé, cette pointe sera le programme lui-même ; au lieu d’un encodage atomique ou d’adn ou de systémique psychologique ou d’anthropologie culturelle, puisque les mondes particuliers sont les mondes qui inventèrent la culture humaine, par contre l’acculturation autour de la méditerranée c’est une ré-anthropologisation totalement différente qui fait passer au-devant la structure (et non plus tel ou tel monde particulier) ; et cet au-devant-de-la-scène soudainement occupé par l’altérité se configure comme étant dieu, l’être (la pensée, les domaines esthétique, poétique, politique, etc), et enfin le christique et le sujet). Qui signent le Bord.

Au lieu de la pensée parlée du groupe mise en commun dans le monde donné localisé,  ce sera la pointe, le programme et on ignore ce que cela va inscrire sur le réel ; par là le champ perceptif se réalise en et par lui-même ; mais évidemment ce champ n’est pas en référence à soi, sauf si il implante une identité, une identité qui viendrait noyauter le rapport ; mais le rapport en lui-même est non-être, cad activité et toujours déjà dans, vers, par l’autre ; et si il n’y a pas d’autre, il le crée.

Mais il y a toujours de l’autre, nous sommes immergés dans l’altérité, tout est une indication du dépassement interne de cet immense externe, la finalité n’est pas seulement de récupérer cette altérité et de la représenter, rationaliser, utiliser, mais d’ajouter à cette altérité les quelques voies dont l’humain peut se rendre capable et qui consiste non pas à ajouter de la détermination à la détermination mais des parcours, des tracés, des trajets, des diagrammes et des possibilités en interne de cette structure du réel. Non pas réaliser un autre monde particulier, mais dessiner la forme antérieure à tout monde et entrer dans la filature, le filage qui tisse le réel, inconnu.

Il faut bien comprendre qu’il n’est pas d’intériorité sinon comme moyen ; humanisation et personnalisation sont des moyens. Il fallut dieu, l’être, la pensée et l’universel, le christique, le sujet et la révolution pour qu’aboutissent enfin l’humanisation et la personnalisation (de là l’importance rigoureuse des années soixante ; la personnalisation qui se démocratise après 1789, les romantiques commencent de personnaliser étrangement, etc). C’est seulement dans l’humanisation et la personnalisation que dans le moi humain puisse apparaitre sur la scène le sujet. S’il ne nait pas, là, nous sommes morts.

Et il ne peut naitre d’une part que de sa propre ressource soudaine, étrange, autre, sidérante, effarée (rien dans le monde n’y prédispose, ça lui viendra, ou pas, du dedans de la structure, cad de cet externe-interne posé sur l’externe du réel), et d’autre part de sans doute récupérer la totalité de ses explorations (toutes les expériences du Bord du monde, dont on n’a pas encore fait le tour, loin de là).

Que chacun puisse acquérir une « intériorité » (qu’elle soit celle de la révolution et du citoyen et de son vécu, qui est quand même la base, du romantisme, de la poésie et de la révolution comme idéal historique généralisé, du surréalisme ou des années soixante, de la mass puis micro médiatisation puis médiation) veut dire que cette intériorité (humaine et personnelle) se modifie selon l’interne (structurel et autre) ; elle est interne en ceci que si le moi (ou l’humain) crée une poche de réalité dans le réel, le sujet (dieu, l’être et la pensée, le christique et le sujet, l’altérité et la structure) se dispose au-devant face à tout l’externe qu’est la réalité et de ce heurt (absolu) le sujet crée une structure interne à cet externe (qui n’est donc plus une intériorité).

Plus généralement et plus clairement ; l’interne est un pli en plus sur la surface du pli, qu’est le réel, tout intégralement externe. Et en cet interne se loge les intériorités diverses (et les extériorités domestiquées pour ainsi dire qui figurent, pour nous, l’externe gigantesque qu’une réalité existe).

Cela revient à dire que le sujet (la structure posée là sur la surface du réel) est le dispositif d’instanciation, d’actualisation qui seul permet de continuer le réel. Et de continuer le réel dans ce nouveau plan, très distinct et indépendant, qu’est le champ perceptif qui se constitue par l’intentionnalité. Il se passe quelque chose, quelque « réel » dans le champ perceptif. De circonscrire et d’avancer dans la distinctivité ; il fallait que la structure passe au-devant de tout le reste (reléguant les mondes particuliers ou que le moi se relativise dans se percevant selon l’autre du tomber-amoureux) et déploie toutes les réalités, les réalisations, les humanisations et personnalisations, toute la détermination au plus proche parce que l’arc de structure, du sujet, est foncièrement réel et réaliste ; il est l’hyper-objectivité qui crée et manie toutes les objectivités et subjectivités. Il donne à voir le monde donné là, par les Idées, donne le corps individuel, par le christique, donne la méta-accélération cartésienne par la suspension de l’intentionnalité, donne l’altérité en requérant la Volonté de N ou l’Etre de H, ou l’analytique sartrienne ou lacanienne.

Comment croire que tous les développements réalistes, réels au sens d’effectivement réalisés dans le donné, le monde, le vécu, le corps aussi, seraient juste délégués à un tas de composants et ce sans unité aucune ? Et sitôt que l’on prétend à une telle unité on imagine une vérité, un contenu, un donné, un méga système, une détermination qui les commanderait toutes ; les déterminations ne se résorbent pas en une méga-détermination. Mais la vérité, le réel ça n’est pas cela.

La vérité c’est que l’unité n’est pas déterminée, elle est un exister, une forme, une structure, totalement vide, sans détermination, qui rend possible toutes les déterminations ; c’est ce « vide » qui est dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité. C’est vide mais comme c’est formel, ça n’est pas « rien » ; c’est une structure absolument performante qui joue de toutes les déterminations, autant de plis, puisqu’elle n’est pas elle-même déterminée et dont la fonction principale est d’interagir, d’interagir dans le donné là, dans le champ perceptif de telle sorte qu’il lui est possible de remettre en question son encodage spécifique (le langage, la représentation, la mise en forme culturelle des anciennes sociétés, les acculturations nouvelles depuis la méditerranée, l’expérience collective et individuelle) de telle manière qu’il puisse constamment re-prendre non seulement ses décisions, mais les conditions de ses décisions, cela même qui a pu conditionné les décisions et les intentions.  

Soit par connaissances (en réinstallant les causes et les systèmes, tenant du décryptage et de l’universalisation) soit en intuitionnant le possible (puisque c’est une forme elle se-sait et puise dans sa structure une « pseudo connaissance » mais tout à fait efficace, on n’a pas besoin des principes de la révolution du 18éme pour se-savoir libre et égal à quiconque, tenant de la liberté et de l’intention).

La pensée, celle des grecs et ensuite, c’est, littéralement, le décryptage de l’intentionnalité, mais souvent l’intentionnalité prend le pas sur l’universalisation (en connaissant le raisonnement ou la causalité on parvient à trié et inventé des reconditionnements ou à les lever), parce que la structure agissante est intentionnelle ; c’est juste qu’elle utilise cette raison (qu’elle a inventé en dépliant son propre langage, en inventant des mots, cad des idées, des concepts) afin de se renforcer ; et non pas de renforcer son subjectivisme mais son activisme (son hyper objectivité). Hyper objectivité en ceci que même la raison n’est pas le dernier mot, la vérité n’est pas le dernier signe, la décision et en un sens précis d’intentionnalité est le dernier mot, l’orientation du faisceau de conscience, son attention ; on n’a jamais pu organiser un système rationnel total, ni en philosophie, ni en idéologie, ni dans la réalité ou l’histoire ; la raison ne recouvre pas la réalité, ni la réalité humaine ; la révolution n’impose pas le rationnel mais signe la liberté de jugement de chacun, parce que le régime, le rythme intentionnalisateur (qu’il faut imaginer comme une machinerie, libre, de production d’intentions sorties du Bord) est bien plus large, vaste et incoercible, qui seul peut s’adapter (empli de plein d’erreurs) à la réalité, à l’actualité du réel

(l’exister est l’actualité de l’être, mais cette actualité est antérieure et est la détentrice de l’être et non l’inverse ; il n’y a pas un présent pour que l’être se déploie, il y a l’être, la détermination, afin que l’exister se déploie, se déplie et toutes les déterminations sont les déplis de l’exister ; et donc cette « partie-là » de l’être qui est en tant que partie la source même, la forme de l’être, le réel de la réalité. Si l’exister est la forme, le réel est un dispositif, une structure, et doit être pensé comme tel).

La pensée est dépassée par l’intentionnel parce que la structure en laquelle la pensée se développe est précisément cela qui se crée ; de là qu’elle ne se limite pas à la pensée, mais développe tout uniment les esthétiques et les poétiques, l’éthique et la politique, l’idéel et l’humanisation (l’homme en tant que raison) mais sera encore appelée lorsqu’il s’agira de réaliser l’humain en tant qu’individualité (christique, sujet et révolution).

Le décalage entre raison et liberté est clair ; tandis que la raison consiste apparemment à définir un objet (alors qu’elle organise seulement les intentionnalisations possibles, telles qu’accessibles dans le donné ou créées et venant augmenter l’intentionnalité, passant outre le groupe et le commun et faisant appel à l’expérimenté individué), la liberté et sa structure de sujet intensifie (via le christique c’est manifestement criant) et accélère (par Descartes et suivants) l’intentionnalité dans tous les domaines accessibles ; jusqu’à ce que Sartre ou Lacan analysent l’ensemble des conscience possibles dans le monde (ou parmi les autres ou dans l’historicité) ou selon le corps (que se passe-t-il dans un corps, qui « jouit » de son activité, lorsque s’introduit la fracture de la conscience qui distancie et rompt incessamment cet animal vivant ?)

Ou que l’humanisation soit parvenue à un tel degré de re-présentation qu’elle passe intégralement dans la médiatisation (des images ou des objets ou des vécus ou des corps, etc, en pure perte, Debord) et que s’instaure ainsi cette personnalisation totale, cette personnalisation quasi délirante, cette inflation éperdue du moi-même. Cette exposition intégrale de tout ce que l’on est, laisse sans voix, sans images, sans rien : l’exister, la structure qui n’a plus rien, tout est au-dehors, tout appartient au monde, aux autres, aux objectivismes (psychologies, pharmacies, sociologies, etc) ou au vécu ; il n’y a plus rien en-plus (et c’est là, en cet en-plus – dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité – que l’on existe parce que c’est de là que l’on perçoit tout le reste).

Le moi fonctionne comme la raison entendue comme objet projeté au-devant et en lequel on se figure, et si on applique fondamentalement la raison, qui devient alors métaphysique, cette figuration se transforme en configuration (ce qui veut dire qu’elle commence d’inclure notre être/dans l’être et le questionnement sur l’être en soi, ce qui se nommait ontologie), et qui crût par la scolastique intégrer dans la métaphysique (de l’universalisation) une ontologie comme science de dieu cette fois (et non plus de l’être grec).

La raison métaphysique-ontologique devait alors impérativement inclure à son extrémité un retour fastueux et incompréhensible (l’idée du Bien, la pensée de la pensée, le Un plotinien, etc) étant donné que la forme de la pensée n’est pas elle-même une pensée mais l’arc structurel de conscience, qui évidemment ne rentre pas dans le rang de l’objet pensé et instigue dans la pensée le fameux re-tour, bien plus qu’un retour ; pareillement il était en soi absurde de tenter de penser dieu comme objet absolu, un objet n’est pas et ne peut pas être « absolu » ; un objet absolu est un sujet ; une intention (dieu, le sujet cartésien, le dispositif intentionnalisateur qu’est le sujet interne/externe, comme dispositif réel).

Lorsque Descartes réinstalle tout le penser (cad cette fois la réflexivité, le retour sur, qui n’est plus retour sur la cohérence du discours, métaphysique, mais retour sur cet-être tel que « là » et donc ontologique au sens absolument physique, celui du corps, et non plus ontologie de l’être en tant qu’être, la troisième substance esprit-corps, impossible, pour Descartes de la penser, sauf Sartre et Lacan, qui pensent littéralement cela), il est appelé par un re-tour ; un nouveau tour.

Et lorsqu’il fallait porter toute l’attention aux « idées », c’est qu’était requis le maniement des intentionnalités, et donc d’une expérimentation actée par chacun (celui qui ne pense pas philosophiquement par idées ne peut pas manœuvrer les intentionnalités, ne comprend pas la philosophie : la pensée doit s’effectuer in vivo, c‘est pour cela que philosophie ou politique ou éthique ou esthétique appartiennent à la même réflexivité ou que la pensée grecque est reprise dans le christianisme et la théologie, c’est la même réflexion, parce que c’est la même réflection à la surface du réel), de même lorsque Descartes instancie ici et maintenant l’acte de conscience (que nous ayons conscience de contenus et que ce ne sont pas ces contenus qui créent l’arc de conscience mais l’inverse, et ce redoublant par la preuve de l’infini ; l’infini est en nous autre que nous, à savoir la volonté, soit l’intentionnalité vide et formelle) ; il n’existe pas de pensée sans retour (surintentionnalisation de discours, par-dessus le groupe et le langage,  ou in vivo, selon une expérimentation du sujet approfondie, depuis Descartes et en vérité depuis le christ, qui rend possible que vous ayez une vie infinie) et la réflexivité est le retour-sur qui est toujours un re-tour, un nouveau tour et met en jeu, et en marche, la structure qui se transforme, qui ré implique structurellement son activité dans et sur et par le réel ; le réel devient par et via ce re-tour, ce nouveau tour.
Parce que sous le régime de la raison, la conformité à la vérité adéquate (celle de la chose ou de l’esprit), il est une place définie pour chacun et pour tout, le mal ou la fausseté sont, métaphysiquement et ontologiquement, de s’y refuser (de l’ignorer). Mais pour la réflexion (et réflection du sujet à la surface du réel, du sujet sur l’étendue du monde, du sujet nouménal dans le phénoménal, de la pensée-sujet dans l’historicité) ça n’est plus la conformité mais l’invention et la création, et la création ontologique, qui commence de s’assumer ;
il y a un pli, énormissime, le réel, et en tant que pli il produit des dépliements en interne( cad en externe, puisque c’est le réel tel que là, le réel est manifeste, c’est bien en cela que consiste la « réalité »), et un de ces dépliements est lui-même un rapport au pli ; un arc de conscience dans l’arc du présent. Et ce par quoi le pli se continue et, qui plus est, sous la même forme (la Même Forme) de « pli » c’est précisément qu’il soit devenu un rapport-à-(soi), dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non une quelconque identité, toutes les identités, les contenus, sont utilisés pour le dépliement ontologique du réel).

C’est bien pour cela que l’on passe du régime de la raison au rythme du sujet ; le sujet « argumente » une hyper intentionnalisation et doit se penser (après être passer au travers de dieu, ce que résume, littéralement, Descartes, en sautant par-dessus dieu et récupérant l’infinité de structure), doit se penser lui-même en tant que structure, dispositif cartésien, ou kantien ou hégélien (y compris les allemands précédant) et son commencement de reconnaissance de son existence dans l’exister formule des propositions intentionnalisatrices ontologiques (Rimbaud oblige, impose une structurel du faisceau intentionnel de conscience, il résume et subsume toutes ses intentionnalisations) ; qui intègrent les intentionnalisations métaphysiques au sens où Descartes ou Kant ou Sartre ou Lacan, contrairement à ce que l’on croit, identifient, délimitent, portent attention et précision à l’exister ontologique de plus en plus strict et pur et brut.

Ceci est le but : identifier, désigner, signifier l’exister ontologique ici même, délimiter son tour. Étant entendu que nous existons dedans, dedans le tour de réel, ultra-hyper-agissant, activiste : le présent qui engendre comme pli gigantesque (dont on ne perçoit que ce présent çi)  pli gigantesque de tous les plis (que sont les réal-isations, les réalités, choses et êtres, et êtres spécifiques). 

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