Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
instants philosophie

Par où cela commence-t-il ?

14 Décembre 2019, 15:48pm

Publié par pascal doyelle

Degré d'entrée de la structure dans le monde, le vécu et le corps.

Rappelons que l'on ne suppose pas la croyance (en dieu, au christ, à l'être et l'universel, au sujet et la liberté, etc) ; on observe le devenir dans ses possibilités et on se fie à ce qui structurellement s'est imposé de par sa cohérence d'une part (sa cohérence suffisante, ignorant les systèmes insuffisamment lisibles) et qui s'est imposé de par sa lucidité, sa pertinence, ses discernements, ses distinctions de telle sorte que chacun puisse lire sa propre structure de sujet, le monde, son vécu ou son corps, ou sa propre attention à « ce qui peut exister », sa lucidité donc à propos non de sa vie seulement mais de son existence (de sa vie, son caractère de vivant parlant pensant éprouvant mais transformé par l'attention qu'on peut ou sera en mesure d'instancier). L'attention portée à ce que l'on vit, perçoit, décide, intentionnalise de manière générale.

Rappelons, tout généralement ceci ; il existe quantité de mondes particuliers (égyptiens, mayas, etc, tribus, royautés, mythologies, etc). Leur actif consiste en la mis en forme culturelle ; ces mondes créent des cultures humaines. Sauf que ce qui va arriver ça ne sera plus une culture, mais une acculturation généralisée.

On a dénommé « acculturation » d’une part parce que que l'on efface les mises en forme culturelles précédentes, (a privatif), et d'autre part puisque l'on crée par dessus une mise en forme qui n'est pas, n'est plus attachée à un territoire, peuple, langage, etc. Quelque structure se déploie par dessus toutes les précédentes.

Les deux acculturations monumentales sont d'une part grecque et d'autre part christique (qui peut aussi se désigner comme monothéiste, mais pas complètement).

Si on supprime les mondes, il n'y a plus de représentation (partagée, parlée, communiquée entre soi, transmise dans le temps), mais il naît alors d’une part le monde (unique, universel, grec) et d'autre part le corps (de chacun). Le christique se signale de ceci qu'il remplace le jugement et la loi par l'intention ; vous serez « jugé » selon votre réelle intention, laquelle peut continuellement être remise et suspendue (un acte lui est jugé tel quel et vous êtes condamné ou non).

Tout le problème, qui est total, est donc ; quelle est votre réelle intention ? Que voulez-vous vraiment ?

Cette enquête occupe l'ensemble de tous les effets possibles du monde, du vécu et du corps.

Par exemple ; que percevez-vous réellement ? C'est toutes les esthétiques (des plus moches aux plus enveloppantes en passant par les fulgurantes). Que désirez-vous vraiment ? Que décidez et que déciderez-vous ? Nous sommes, nous existons en suspension ; non plus dans le jugement (on ne réalisera que des demi réussites, au mieux et la plupart du temps ce seront des erreurs, des illusions ou des fautes, indignes, de nous ou des autres, etc).

Rappelons, ensuite, que la version instantanée, et laïcisée, du christique est la révolution, française, de l'équation liberté-égalité-fraternité, sans laquelle rien n'est possible, sans laquelle tout s'effondre. 

 

Ce qui est lu est objectivé. Ici il s'agit de percevoir le subjectif, de s'y instruire. Mais cette subjectivité n'est en rien non objective ; elle serait, à l'inverse, sur-objective et est précisément le sujet de tout ce qui précède, de l’historicité dans tous ses développements.

On a vu que si l'humain impose un ou des mondes, et non s'inclut dans un milieu, c'est parce qu'il peut soulever l’horizon et cet horizon l'autorise à placer et déplacer des milieux divers et variés et même, donc, de créer au besoin ceux qu'il lui manque.

Lorsqu'ayant créer un peu toute sorte de mondes, il parvient à prendre conscience de cette activité, il est renvoyé à la faculté indéterminé de produire n’importe quelle représentation, mais doit de ceci réguler cette faculté ; or étant tout à fait vide en elle-même la simple faculté a accès instantanément au réel ; et dans le réel il n’existe non plus tel ou telle apparence de monde, mais des corps et le donné tel que « là » ; équivalent partout et ouvert à toute la perception.

Pour rendre possible cette perception potentielle il est impératif d'organiser les signes (on ne retiendrait rien d'un désordre instable) et il s’agit alors de proposer l’universalité (le classement des signes et des réalités). Et pour permettre la conscience de soi il faut imposer la nouvelle naissance, formelle, de soi dans le regard ; de dieu ou du christique. Évidemment la naissance en dieu seul produit une nation (juive) tandis que le regard du christ provoque chaque je et l'interroge dans son intention ; que veux-tu vraiment ?

Inaugurant donc que chacun s’inquiète de sa propre volonté, et commence de réguler soi par soi-même (même sous le regard du un tout-seul, celui qui meurt seul et abandonné sur la croix, qui n'est plus là dans le monde mais quand même quelque part …). Il serait impossible de s'acquérir soi sans se mesurer et se réguler ; ça serait comme un désordre totalement invivable et non viable ; ça se liquéfierait.

C'est bien parce que l'on est déjà organisé, et assuré, que l'on rêve nietzschéennement d'une inorganisation ou d'une organisation « spontané » ou que l'on se laisse aller aux désirs jusqu’au n'importe quoi. Supprimer l'organisation et tous les désirs et toutes les possibilités secondes disparaissent, ne sont littéralement plus possibles. Vous pouvez bien arguer de votre hyper individualité, mais parce que protégé par l'universel que par suite vous prétendez ignorer.

On est donc rendu à l'originel, à l’indéterminé et cette forme (celle capable de créer des mondes, de faciliter leur communicabilité dans le monde et la transmission au travers du temps) se fixe immédiatement sur le donné tel que « là » ; soit donc l'universalisation de l'intentionnalité (grecque, qui se régule par l'universel ou le beau ou le bien, ou le politique, etc) et d'autre part le sujet christique qui établit l'intention que l'on a, est l'intention que l'on est ; l’être dépend de l’avoir, parce que l'avoir on peut en changer et donc se modifier (au lieu que tous les mondes reposaient sur des contenus et des réalités acceptées dans leur être, stabilisées par le groupe faisant office de véridicité ; ce qui est reconnu par le groupe est validé, le groupe perçoit le monde supposé réel et donné tel quel, condition de sa survie que cette véridicité, que tout communique et se transmette comme il faut).

Si on est revenu à une forme qui existe antérieurement, alors il faut réguler et organiser les intentions et les intentionnalités ; on a, littéralement, toucher la source (via les trois exiegnces de dieu, de l’universel et du sujet-christique) et il faut parvenir à s'y retrouver sur cette forme vide, sans rien, autre, hors de tout, qui n'est pas de ce monde, de ce vécu ou de ce corps. Dont on ne possède d'information que via l'intuition de la volonté, de la décision, de l'intention ; c'est aussi pour cela que quelque instruction portée, en même temps, crée et renouvelle cette structure ; elle se modifie au point que le christique peut dire qu'il sauve ou libère ou simplement crée les âmes elles-mêmes au moment précis de leur accession (et donc qu'il est impératif de croire).

Pareillement les philosophes, et c'est absolument requis, identifie la pensée et l'acte de penser ; ce qui peut sembler évident mais ne l'est pas du tout ; il faut comprendre que l'on comprend … c'est la formulation même du philosophique comme discipline. Répétons ; ça ne peut pas exister sans se savoir... de là qu'ils aient cru limiter ce savoir à cette connaissance, or nous avons vu, et dit, que ce savoir est non seulement une connaissance mais un se-savoir ; ce qui sera explicite par Descartes (et ensuite Kant et Hegel, dont on voit bien qu'ils tâchent de porter encore plus avant le savoir de « savoir » en général et en sa structure, criticiste ou dialectique, posant réflexivement les limites mais aussi les possibles pour Kant et reliant toutes les phénoménologies pour Hegel).

On suit donc le pli et on en déploie le repli ; mais il faut bien saisir que ce repli est en fait quantité de plis qui avancent et déroulent encore plus le réel... Il n'y a pas de conformité à un pli premier comme on pouvait l’imaginer selon la pensée grecque ou comme selon le dieu juif ; les plis nouveaux s’ajoutent et élaborent la surface et sont tous les effets provoqués par l'activité de conscience qui se saisit elle-même et ne peut percevoir qu'en créant ; un arc de conscience est un rapport et un rapport est toujours, toujours actif.

Il n'y a pas structurellement « sagesse » et conformité mais invention et création. Ce qu'évidemment la compréhension universelle (grecque) en tant que pensée ne peut pas coordonner. Parce que si création (non pas de ceci ou cela il y a mais du réel lui-même, structurellement) alors ce qui est réel n'est pas écrit, et si il n'est pas écrit alors c'est précisément cela même qui est essentiel, au sens de qui est la source et la possibilité.

Donc ce qui se joue c'est le réel. Ce qui est par contre a peu près perceptible dans le christique ; à savoir que le réel dépend non pas du savoir mais du se-savoir, lequel vous engage ; sartriennement et aussi durement et selon une encore plus grande exigence ; Sartre situe l'humanisme ou l’historicité mais le christique place l'ontologique, la possibilité de dieu, du divin ; filiation, adoption en tant que fils du père et frère du christ ; raison pour laquelle personne, jamais, ensuite ne parvient au niveau du christique ; c'est bien par là qu'il crée une civilisation, nommée ici acculturation généralisée et qui consiste à installer historiquement et humainement une complexification de ce que dieu et la pensée ont découvert, dévoilé, mis à nu et nous obligeant à continuer, élaborer non plus selon les contenus ou les mondes humains, mais selon la structure, antérieure à tout contenu.

Soit on croit en dieu ou équivalent, soit on admet une inauguration historique qui s'exprime en tant que christique (pour regrouper toutes les églises mais aussi pour tenter de saisir le noyau originel, qui, étant structure, ne peut pas se dire dans le monde ; le christ en effet sort du monde, de la vie, du corps, et perçoit d'en-dehors). Cette acculturation est générale ; la réflexivité grecque (qui est la mise en jeu d'une méga-intentionnalité hors du groupe humain et reconstruit par chacun dans on abandon dans l’universel) et la réflexivité christique (qui exclut chacun, quel que soit ses pensées, chacun en tant qu'intention quant à sa propre vie, qui doit devenir une existence) manifestent le même retour ; la même réflexivité comme retour sur cet être qui n'est pas un être et doit se penser comme une structure requérant un discours spécifique, une représentation, une historicité, un récit-autre, un discours, une élaboration qui veut sans cesse dépasser ses énoncés explicites, puisque la finalité est de créer le regard du lecteur, du récepteur, d’amener la structure, invisible, dans la visibilité afin que chacun, chaque structure saisisse son être étrange.

La but, la finalité réelle, la seule réelle, est de rendre possible dans la conscience la conscience de la conscience ; et non plus des contenus du monde, du groupe et de son langage, du corps donné (le remplaçant par un corps-autre, une autre-surface perceptive du corps, d'où les récits, esthétiques et poétiques, etc, y compris éthiques et politiques). C'est à cette fin, aucune autre, le problème est que si la conscience prend conscience de la conscience tout le reste risque de s'effacer, comme quelconque.

C'est ce qui est aberrant pour nous dans le christique ; il faut tout quitter (et éventuellement ensuite retrouver ceci ou cela) parce que la finalité est stricte, unique et exclusive. Il n'y a aucune autre possibilité (que la possibilité même).

Si par ailleurs on peut désirer ou réaliser dans la vie, la réalité, le monde, il faut ou faudrait admettre que ça n'est rien du tout … Cela vaut qui est en-dehors. Tout de ce monde est destiné à disparaître. La révélation du christique est celle-ci ; ne cherchez pas à réaliser votre vraie intention dans le monde, ça ne se trouve pas et ne se trouvera jamais dans le monde, ni dans le vécu ni selon le corps.

Cette super dimension n'est nullement un autre monde mais la forme de ce monde, de cette vie, de ce corps.

Et alors il devient impératif, nécessaire de présupposer que le monde, le donné, la réalité, la détermination ne sont pas l'essentiel mais les effets et les effets d'une cause bien plus grande que n'importe quel effet et que cette cause est organisée, sauf qu'elle n'est pas et ne sera pas organisée comme le monde.

C'est ce que veut dire que nous existons selon et dans la transcendance et que nos vies, les réalités, sont, de fait et effectivement, mais dans le pli de cette transcendance. Il n'est d'immanences que dans le transcendant et le pli n'est acquis, accédé que si l'on s'y tient, que si l'on sur-ex-siste et entend n'y rien céder, ne se laisser convaincre ou vaincre tout court par rien qui soit du monde.

Et cette incession, cette décision de ne pas être entièrement dans le monde, on l'a déjà prise et quiconque qui est cet arc de conscience l'a déjà prise ; il n'y a pas de « conscience » sans distance et donc distance ontologique. La question de la vérité de cette décision est mystérieuse ; son contenu est le pli, le pli de chacun, la suspension indécidée encore et toujours ; sans cesse vous serez face à votre Possibilité ininterrompue ; depuis le christique nous ne sommes plus dans la loi (et donc le jugement) mais dans l'intention et son report continuel ; une intention ne se matérialise jamais.

 

 

La transcendance est toujours hors champ parce qu'elle crée les champs, les réalités sont des champs de perceptions, qu'ils soient perçus par les choses elles-mêmes qui se constituent d »changer des informations (particules, atome ou adn) ou qu'ils soient perçus, ces champs, par une conscience intentionnelle qui sur-crée doit à chaque fois sur-créer de nouveaux champs intentionnels de perceptions ; particules, atome, adn et signes, signes qui martèlent le donné et envoient tout l'apparaître vers la structure.

Dans la structure qui est telle une forge, quelque chose se passe qui transmute ; parce que la forme de la réalité, soit donc le réel comme forme des réalités (qui s'étalent quant à elles indéfiniment, et dont on suppose ici qu'elles sont infiniment déployées, puisque le réel est l'infini d'infinis, l'infini qui se crée dans les infinis donnés) le réel des réalités par l'arc de conscience non pas se replie dans un « unité » (dont on ne voit pas à quoi elle peut correspondre, idée de l'être clos ou dieu refermé sur lui-même, parfait, perfection figée et donc imparfaite) mais se déploie comme une instanciation active ; le réel final, absolu, terminal re-vient constamment et se re-veut continuellement et travaille et avance en et par lui-même ; le dieu de la fin ne sera pas, du tout, le dieu du début ou pour le dire mieux, le dieu de la fin est encore plus et toujours plus divin et ce sans limite...

 

De là que le christique veuille ajouter un dieu, réel et vivant et donc existant, dont l’actualisation instancie ici et maintenant ce qui tenait jusqu’alors au dieu créateur, volontaire, du début, situé hors monde ; ce dieu réel et vivant est ici et maintenant le renouvellement lui-même.

Raison pour laquelle (que l'on croit en une révélation ou que l'on admette l’avènement d'une « structure » réelle dans l’historicité, par ex) le christique est indétrônable ; on ne peut pas voir, percevoir, étendre le champ de perceptions plus loin … et on se demande, effectivement, pourquoi il y a deux mille ans une telle visualisation du réel fut possible et aussi fine et subtile et aussi réfléchie et incontournable.

On ne peut prendre comme effectivité, réelle, que l'historicité de cette entrée dans le monde, entrée dans et comme humanisation et individualisation, et cette historicité est aberrante ; elle impose de sa propre force la possibilité de tout ce qui suivra. Puisqu’il existe un présent afin que le réel survienne. Le christique formule le pli dans lequel et par lequel tout le reste est devenu accessible ; le cadre général en l'absence duquel les réalisations viennent à s'effondrer ; et la difficulté sera donc, historiquement, de respecter le dit cadre, sous peine d'effondrement.

Or cependant le dit cadre ne peut pas demeurer le même, dans une sorte d’adoration figée. Il faut que la structure mise au jour devienne, qu'elle devienne mais tout en conservant sa structure, et se déploie comme structure active dans le monde, mais aussi le vécu et selon le corps (de chacun). Et active parce que cette structure est un rapport et qu'elle n'a pas pour but de se « connaître » mais de se créer et que le champ de création est ouvert (il n'est pas une conformité à, mais est de créer cette conformité, c'est pour cela qu'elle ne peut se fier à aucune partie du monde ou du vécu ou du corps, mais à la seule intuition, impossible, de sa possibilité. Hors monde, hors vécu et hors corps.

C'est bien en ceci que la forme « conscience-de » est évidemment à elle-même sa propre intuition bien qu'il soit impossible de la figurer, puisque l'on figure selon le monde et qu’ainsi le sujet, chaque sujet ou la structure-sujet (dont on a dit qu'en elle-même on ignore où elle mène, mais dont on constate et admet la quantité d'effets effarants), ce sujet doit être signifié en et par votre conscience. Mais comme il s'agit d'une structure non subjective (et non objective également puisque l'objet est posé par et dans une intention ; qu'il soit capable de penser mathématiquement veut dire non pas que les maths soient subjectives mais que le sujet-structure est capable de contenir les objectivités, qu'il est plus-grand).

Vous pouvez bien ensuite supposer, imaginairement, en ce monde et en ce monde humain qui croit en sa matérialité, supposer que toute intention puisse devenir effectivement réelle et déterminée ; mais l'intention ne peut pas se matérialiser.

C'est en ce sens que notre humanisation depuis 2 siècles est matérialiste ; parce qu'elle croit non pas exclusivement à la matière mais que son intention est une idée et que cette idée peut devenir monde, vécu ou corps. Elle mécomprend le principe même de « l’intention » (au point de penser la définir comme « désir » par ex, comme si ce faisant transcrite en « désir » cette intention trouverait naturellement son chemin dans le monde donné, le vécu ou le corps). Mais rien ne correspondra jamais à l’intention-même. Pour dresser la carte de l'intention (qui perçoit à partir du Bord du monde et d'aucun lieu en ce monde, ce vécu ou ce corps) il faut une toute autre élaboration.

Commenter cet article