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instants philosophie

Interstice au-delà du Je

1 Août 2020, 09:37am

Publié par pascal doyelle

Il faut reconnaître que l'espèce humaine n'est pas à la mesure de l’articulation de conscience.

Il s'agissait de ne pas perdre le fil, la ligne du possible de telle sorte que malgré le monde et par le monde (malgré le vécu, malgré le corps) la structure de conscience demeure intacte et toujours recelant son brut et pur potentiel.

Que donc une fois acquise la structure de conscience, on ne s'égare pas dans les déterminations. Et fondamentalement que l'arc de conscience puisse continuer de reposer sur lui-même, et non pas que le champ de conscience, d'intentionnalité induit par l'arc de conscience, soit subordonné à l'attraction du corps, du donné immédiat, des réalités, des intérêts du monde, des désirs et autres fantasmes et imaginations.

Si l'arc de conscience doit conserver son articulation, alors aucune détermination ne doit prévaloir sur l’articulation elle-même ; ce faisant on obtient le maximum d'amplitude de l'activité de conscience. L'exemple demeurant la révolution qui instaure le principe (double) liberté-égalité, ce qui veut dire la mesure de l'un par l'autre et réciproquement. Mais c'est également ce qui est supposé de toute œuvre ; un roman, une esthétique ou une poétique, ou un éthique ou une politique (qui entrent dans les œuvres comme telles) s’adressent uniment à chacun en tant que chacun ; toute œuvre creuse la réalité jusqu'à atteindre le point-qui-perçoit.

Ce qui suppose d'abandonner le fantasme, la rêverie, l’imagination qui s'empruntent des choses et des affects, du corps et des désirs divers. On ne peut pas glisser de la structure à quelque réalité non formelle ; une réalité non formelle c'est celle qui n'entre pas dans l'intentionnalisation,dans le rapport, dans l'universel, dans le regard comme regard. Ainsi un mot désigne une chose mais disparaît dans la chose, tandis que cette chose prise dans une loi, une universalisation, un rapport devient beaucoup plus grande ; c'est ce que pèse l'idée ou l'essence des choses qui outrepasse toute chose particulière. Le tomber amoureux du moi voudrait bien que son objet d'élection soit saisi, mais ce désir tombe régulièrement dans la matérialité ; ce dont on ne retient jamais rien. L’éblouissement était le mirage alimenté par la structure de conscience, par l'intention que l'on en avait et qui destinée au monde, aux sensations nous possédait. On rechigne en vérité au tomber amoureux, parce que chacun sent bien que c'est l'emballement qui nous fléchit, et on voudrait l'entretenir, mais c'est l'arc de conscience, le champ intentionnel qui foudroie la réalité, la réalisation, la matérialisation de cette intention-là, et la réalité, le vécu ou le corps ne retiennent pas l'arc de puissance, de potentialité, de capacité.

Puisque cet arc est cela même qui crée notre perception, on ne peut sérieusement songer combler le vide formel qu'il provoque par quelques données situées dans le monde, selon le vécu ou le corps. L'intentionnalité, notre spécificité, reprend la perception du vivant, son corps, ses sensations, tout ce qui peut venir du monde ou du corps, mais l’ensemble réinstallé dans le nouveau champ de perception signifié ; un signe accolé à une perception qui relance celle-ci et mêle les unes et les autres, et les perceptions entre elles et les signes entre eux, et tout autant sinon plus permet de produire une unité de « soi » puisque l'ensemble des rapports que tisse l'intentionnalité est centralisé et rendu à soi-même comme rapport ; c'est le rapport à ce « soi », ce « soi-même » qui permet de gérer mais aussi de produire, d'inventer, de créer de nouveaux rapports et donc même si au début, pour chacun, les rapports sont reçus, en état d'enfance, il suffira de l'ouverture d'un rapport intérieur pour que tout se décuple ; dès que l'on se découvre comme unité soi-même, durant l'adolescence, lorsque le désir force en vous une unification ou une représentation de soi perçu du dehors, par autrui, par les autres consciences et que l'on parvient à se décentrer par rapport à soi-même (en se percevant extérieurement, de là le bouleversement qui s'impose aux adolescents, ils passent d'un sentiment d'eux-mêmes à une perception autre de leur « moi-même »), alors ce décentrement devient, s'instancie comme rapport justement.

Un tel rapport inclus sa propre altérité alors que l'enfance nous imaginait tout entier et sans scission intérieure, cad sans intériorité au sens net ; ici on ne nourrit pas seulement une pensée à soi (une dissimulation enfantine par ex), on est/se perçoit selon un point autre et tout à fait étrange. C'est intégralement différent ; cela ouvre mais aussi terrifie toute conscience adolescente. Et il se peut même que l'on éprouve une difficulté très sèche, mais aussi qu'il y ait impossibilité en quelque part. Parce que la psychanalyse nomme « castration » acceptée l'abandon des objets idéaux, mais en vérité il s'agit bien plus clairement de se décentrer soi, et d'abolir l'immédiateté qui s'imaginait lorsqu'enfant.

On ne pourra plus rien atteindre, adulte, de même manière que le désir passait immédiatement dans le monde lorsqu'enfant. Et il ne s'agissait pas de sexualité mais de tout le corps, c'est seulement ensuite, lorsque se sera imposé une intériorité (qui naît du désir et de la représentation de ce désir pour et par autrui) que le corps d'autrefois sera ramené à la sexualité ; réduction du Corps (qui n'en finit pas d'être vivant) à un organe. Sauf lorsque justement il n'est plus de désirs possibles ou à tout le moins plus de renouvellement du désir ; le malaise ne vient pas de désirs contrariés mais de la répétition d'un même fantasme, d'un signifiant qui empêche qu'il y ait pluralités et substitutions du désir.

Et cette pluralité, tout sera formellement médié, re-lié diversement en une existence, si tant est que cela nous arrive ; mais cela qui n’est pas certain, et on peut se tromper mille fois, ou trahi et nié cent fois au cours d'une vie. Ce qui réactualisera la douleur, la souffrance que, non, décidément nous ne sommes pas un « nous-même » immédiat mais perçu du dehors et ce dehors est inadéquat, inadéquat au désir ou au sentiment ou l'affect que l'on éprouve et qui envahit le corps, tout l'esprit et toute la perception, sauf qu'au sortir de l'enfance toute cette facilité se révèle comme fausse et même risible ou ridicule. C'est une douleur abjecte de se déjeter hors du moi d'enfance, parce que ce que l'on perçoit alors, du point de vue de l'autre, c'est cette pauvre chose dérisoire que l'on est (Sartre explore toutes les nuances de cette scission de soi, puisque pour Sartre la conscience singulière-universelle est elle-même autre que le moi qui n'est juste qu'un objet, une chose dans le champ, universel, de perception de l'intentionnalité). Ça n'ira pas en s’améliorant au cours de la vie vécue.

Comment désirer la fadeur ou le misérabilisme de la vie vécue ? Pourquoi nous donnerions-nous du mal ? Que l'idéal soit une rêverie, soit. Mais que la vie vécue soit cette chose-là … cette chose geignarde, cette chose qui se plaint.

Cette chose douloureuse et le choc du regard non seulement des autres (ce qui peut se renier, pour peu que l'on tienne à soi, et nourrisse une relative hostilité, ou en bref un minimum d’amour propre … ou de ruse, c'est très utile la ruse), mais le heurt du regard-autre qui semble régner indubitablement sur le monde (par exemple le monde de Céline ; les humains veulent votre peau, rien de moins et le corps se traîne sur la route, n'en pouvant plus déjà dès le début ; il était médecin, sa vision extrêmement biologique, comme il se devait pour son œuvre).

Et donc on nomme scission ce que la psychanalyse désigne comme « castration », abandon des objets imaginaires ou des attachements et capacité de produire cependant de nouveaux objets, de fantasmes à peu près normaux (cad non psychopathiques, qui ne sont pas nécessairement violents envers les autres, ou sociopathiques, sérial killers et autres négateurs du regard-autre, destruction effrayante de l'altérité, mégalomaniaque, il ne s'agit plus de ruse ou d'amour-propre mais de haine brute, une haine qui veut contempler le résultat, réel, effectif). Le désir est donc, à proprement parler, non pas seulement de désirer (on peut désirer infantilement ou irréellement ou perversement) mais de créer et recréer des désirs différents ; bien que grosso modo chacun reste relativement limité, il faut d'abord que cette limite ne fige pas ou ne se rende pas elle-même presqu'impossible ou désagréable ou difficile ou répétitive. Bref le moi, dans son organisation intérieure (ce que la psychanalyse examine, ces articulations internes) est prolixe dans ses inventions psychiques, , à moins de se scléroser, relevant du soin, inventions psychologiques diverses et pas nécessairement heureuses. Il invente autant selon sa névrose douloureuse et ses perversions en nombre, que dans ses désirs heureux. Voir plus … (de ceci cet immense catalogue de folies diverses, c'est quand même une collection toute entièrement inventée)

L’impossibilité qu'il y ait communauté humaine, parole partagée, monde perçue de tous, et voilà que la folie crie à plusieurs voix dans la tête du pauvre égaré. Perceptions et paroles se mélangent, en hallucinations, littéralement (les voix se matérialisent puisque la distinction de soi et d'autrui est perdue) et s'imposent dans l'extériorité ; ce qui est insensé.

C'est que l'altérité du regard, de l'autre intention, du point de vue qui détrône le moi immédiat et oblige l'adolescent a recomposer un « apparaître », un moi-même, qui soit traduisible aux autres et représentables ou qui puisse se glisser dans différents désirs suffisamment vivants et non répétitifs ou figés, et représentation du point de l'autre qui lisse quelque peu les bizarreries qui affectent chacun, et reconstruction qui peut également, parce que tout n'est pas négatif, l'élever.

L'élever.

Ça vient sans qu'on le veuille, tout à coup on s'aperçoit que, que l'on a saisi d'une vue d'un point-autre tout à fait étrange. Le suivra ? Le suivra pas ?

Oui de façon certaine, mais si l'on ne s'y accorde pas, ne s'y coordonne pas, il mordra cruellement tous les vécus, toutes les perceptions.

Et si on s'y accorde, certes on se retrouvera décalé par rapport aux autres, qui font si bien semblant. Les salauds disait Sartre. Ah mais on ne peut plus mentir si l'on ne se ment pas à soi-même.

Son élévation est bien une tendance puissante ; on s'intéresse à tout ou on idéalise telle discipline ou tel héros ou créateur ou religion ou engagement, dont on sait que Sartre en fit la capacité même, au sortir donc de l’enfance.

Or l'élévation ne se peut pas si l'on est seulement un-tel moi, assigné à son nom propre. Il faut, fallait investir ce regard et autrui et l'autre, et le grand autre : l'assomption, l'ascension de l'extériorité par l'universel, le sujet ; sinon on sera ramené à la pauvre chose, on sera toujours réduit à cette masse vivante. On a vu que l'arc de conscience, le corps ne la comprend pas du tout. Il est saisi, transi, intégralement divisé par l'intentionnalité qui contrairement au vivant ne perçoit pas de par soi, mais du dehors. Il n'y a pas d'horizon pour un vivant, mais son milieu ; il y a un horizon pour nous non de ce que nous percevons l'horizon mais de ce que nous nous percevons à partir de cet horizon, déchirés par l’altérité du point de vue autre, pris dans un rapport invraisemblable et hors de proportion ; dont on ignore « ce qu'il veut ». Comme le peuple juif face à dieu ; que veut-il ?Et donc jusqu'où va-t-on s 'élever ? Cela possède -t-il une fin, un terme, ou est-ce précisément hors de toutes proportions ?

On a cru que le monde, le vécu et le corps découvert par la révolution, comme une vague se retirant et mettant à nu le donné même, pouvaient s’idéaliser ; ce qui n'est pas illégitime en soi, mais il est impossible d'enfermer la structure dans la toute-réalisation réelle et effective de l'idéal sur cette terre. Lequel idéal est souvent bricoler, de bric et de broc, image jolie, rime facile, arrangement avec la vie.

Or on a réaliser, effectivement, tant et plus de l’idéal. Mais ce n'était pas ces réalisations qui comptaient. Il fallait donc parvenir à approfondir la dite structure. De la totalité des réalisations humaines il devait en découler une clarification, un resserrement de l'attention, une focalisation de l’intentionnalité ; autrement dit qu'il apparaisse enfin dans le moi (nouvellement inventé lui-même) un sujet.

Et ce resserrement, cette attention soutenue, celle-là même qui presse le moi, le vécu, le récréationnel, l'organisation humaine de se perfectionner (au point de tout épuiser, du moi ou de la nature), cette attention devait consister également en une plus grande précision ontologique, structurelle ; dans le registre même l'intentionnalité, de l'intention ; fallait-il agrandir le périmètre de l'universel ? Oui. Fallait-il que la liberté de chacun s'organise plus encore ? Oui. Devait-il se cristalliser une saisie bien plus millimétrée de l'activisme de conscience ? Oui. Sartre ne débute par rien d'autre (avant de promouvoir les sortes d'essences humaines du marxisme, qu'il peine évidemment à structurer selon le libre pur, dans CRD). Lacan poursuit l'enquête. Descartes inaugurait l'attention prolongée. Kant étendait la structure (dite transcendantale). Hegel dressait les deux tableaux phénoménologiques (de la conscience et du savoir).

 

Le sujet fut initié, lancé par le christique ; puisque le christique aboutissait, sciemment et prophétiquement, à ceci qu'il délaissait, qu'il abandonnait, qu'il, en vérité, confiait le réel entre nos mains (aidés par le Saint-Esprit et appelés par Dieu le Père selon la grâce, et nous ayant révélé dieu, « si vous me voyez, vous le voyez »).

Et c'est seulement donc au bout du Bout du cheminement, du long chemin historique, de tous les siècles, que l'on commençait d'être en mesure de saisir vraiment de « qui » il s'agit en cette formulation du sujet, et encore bine faiblement, puisque le dispositif-sujet, qui seul rend possible le perfectionnement infini, est originellement le réel pur.

Le moi rendu à lui seul, perdu, accuse le contrecoup de cette pointe acérée de la proximité intime (extime disait Lacan) du réel pur et brut. Lacan disait extime puisque tout le moi est jeté par lui au-devant dans l'extériorité (il n'y a aucune, aucune intériorité, sinon un faire-semblant, celui-là même qui rend possible que le désir ne cesse pas de s'écrire, sinon on se sclérose, ou qu'il puisse continuer de se signifier, au terme d'une analyse à peu près « réussie », réussie au sens de « on est encore coincé mais on peut faire avec »).

Le sentiment de déréliction, d’absurdité, de noirceur, de ténèbres, l’atomisation de tous, de chaque moi, le délitement d'y compris cette médiation qu'était l'humanisation ( au fondement de toutes les révolutions et de les Constitutions de toutes les sociétés humaines actuelles), peut-être l’écroulement du monde humain, aboutissant à cette dispersion et cette enténèbrement de toute la réalité par laquelle il sera demandé à chacun de puiser à même sa capacité, ou si l'on veut sa foi.

Parce que sinon c'est, réellement, le voyage au bout de la nuit, la mort et la dispersion qui ne mène rigoureusement, avec une mauvaiseté et une noirceur inhumaine, sans attente, sans porte de sortie, une pièce noire et froide et qui dissout les chairs.

Il ne nous resterait plus rien, sinon la source, nue, dépouillée de tout puisqu'ayant absolument tout réalisé.

Nb ; la déréliction, la dite noirceur c'est justement ce dont nous averti le premier, le un tout-seul ; c'est dans les ténèbres que le christique est jeté et par les ténèbres qu'il est délivré.

Nb ; il est hors de question d'imaginer conquérir l'univers, c'est beaucoup, beaucoup trop grand et le plus proche est déjà trop loin ; il est impossible d'imaginer briser le cadre de l'espace-temps, qui rend tout possible, et les enferme ; les distances et les temps sont trop énormes pour entrer en communication avec qui que ce soit ; il faudrait supposer que les civilisations puissent durer 3, 5 ou 10 millions d'années, ce qui serait encore peu mais déjà bien au-delà de toutes les suppositions ; nous sommes dans un univers sans mémoire, la mémoire, si elle existe, n'est pas dans les choses ou les réalités, n'est pas de ce monde-ci.

Nb ; la seule version réelle de l'enfer est ce royaume dominé par la seule liberté ; la liberté, sans l'égalité, est la mise en concurrence de tous contre tous. Sans aucune solution intermédiaire, aucune médiation ; et donc également chacun livré à l'image, Hollywood par ex, internet, la médiatisation qui n'est jamais et en aucun cas la médiation, la répartition, la justice. Chacun livré, dans le noir, aux images, isolé, horriblement obnubilé, lorsque la conscience s’abandonne, à son inconscience.

Puisque le christique crée de fait les conditions initiales (ou donc il initialise le grand passage des contenus vers la structure-qui-crée-tous les contenus, laquelle structure vient au-devant, sur la scène, qui se révèle ainsi comme étant La Scène elle-même : l'arc de conscience arcbouté sur l'arc du présent), c'est toujours dans le même pré carré que tout se joue, puisque c'est le carré-réel du cercle entièrement se-mouvant (on n'a jamais pensé en dehors de la pure et brute vérité, du réel, puisqu’il n'y a que cela ; le réel).

Aussi nomme-t-on sans aucune hésitation cette capacité de la structure en tant que foi, conversion aussi bien philosophique et universelle que christique ou singulière ou dimensionnelle ou fonctionnelle ; fonctionnelle signifiant alors (si ça n'était pas du tout dimensionnel, si le présent n’était pas la dimension méta-réelle pour ainsi dire, indiquent vers-le-haut) fonctionnel (non dimensionnel) signifiant que l'on ne viendra à bout de notre que si, justement, on reconnaît qu'il est d'ex-sistence et non pas selon l'être (et qu'il est inutile de chercher à toute force la « satisfaction » puisque sa fonctionnalité ne peut pas, ne pourra jamais se satisfaire de quelque donné que ce soit).

Fonctionnel veut donc dire que l'on ne résoudra pas les problématiques engendrées par la révolution et la auto-organisation de l'espèce humaine (par le principe double liberté/égalité qui est infiniment plus précis et inventif que n'importe quel autre, qui avance beaucoup plus loin dans le détail du monde et dans la réalisation des intentionnalités) en usant des moyens secondaires produits par cette révolution (la techno-économie, les sciences, les médias, la consommation, etc) ; mais par un recours bien plus structurel. Si on ne parvient pas à élaborer le structurel en lui-même (fonctionnel) on ne sera pas en mesure de contrôler notre intentionnalités (n'actualisant même plus le principe de liberté/égalité, l’universel, perdant le contrôle de tout donc) qui restera prisonnière de ses intentionnalisations en tous sens.

Aucune régulation donc sans la compréhension au moins fonctionnelle de l'arc de conscience (qui crée tout ce que nous voyons et donc désirons au sens large). Mais il vaudrait encore mieux en acquérir une compréhension dimensionnelle (et non plus seulement fonctionnelle).

Que l'on ait cru réaliser idéalement notre « désir » dans le monde, depuis le 18éme, est une absurdité.

De là que toute la bonne vision que l'on a eu, se métamorphose en cauchemar, en enténèbrement de notre conscience ; et ainsi de tout, alors même que sans doute aucun « nous ne sommes pas à plaindre », sauf en ce qui concerne notre attente, qui est trahie horriblement, par elle-même ou autrui ou la « société » ou l'histoire ou le désir, etc, bref par tout ce qui se rencontre (et déjà par la puissance de l'arc dans un corps vivant qui n'y comprend rien, Lacan) ; puisque là dedans « elle n'y est pas » et n'y sera jamais ; se pose immanquablement la question ; où est-elle notre attente ? En et par quel « lieu », sinon le lieu de tous les lieux, le présent. L'insatisfaction, puisque ça n'est pas de cela dont il est question réellement.

C'est somme toute ce que signalent Nietzsche ou Kant ; que « ça n'est pas de l'ordre de l'effet satisfaisant », puisque ça n'est pas un effet. C'est la cause.

Se tenir dans la cause (ce qui est extrême et extrêmement difficile) c'est agir non selon ceci ou cela d'extérieur (une cause du monde, qui est elle-même un effet, médié mais un effet) mais naître toujours de la même Cause (il n'en existe qu'une, l'exister).

Ou dit autrement ; il n'est pas moyen de se tenir d'une cause libre, sinon de se tenir de la cause même, d'agir afin d'agir, de décider pour décider (ce que Nietzsche qui manifeste, exprime, permet l'expression de l'auto-affirmation repère absolument, cad formellement ; il s’en rend compte si bien qu'il doit nommer « volonté » ce dont il tient sa seule volonté, référant par là que cette fois là elle ne tient pas des effets mais le plus purement possible de la cause seule, qui déferle « pour rien »).

or c'est effectivement de cette hors-volonté qu'est la seule volonté que l'on sache ; soit donc l'intentionnalité, qui est bel et bien la volonté avant la volonté ; la volonté qui conforme le champ de perception bien avant la décision ou bien avant l'expression ; le secret des secrets est seulement que dès la perception cela se joue et antérieurement à la perception en cette prédisposition, qui jusqu'alors était réservée au christique ; c'est pour cela qu'il est « parti ». La volonté qu'il embarque et nous envoie (sous la forme du « ne pas céder », ce qui veut dire continuer la foi, quelles que soient les raisons ou déraisons du monde et de la vie, puisque ça n'a pas de rapport, le rapport antérieur est toujours autre et plus grand que tous les rapports qui suivent, tous des effets) s'effectue à partir du hors monde, hors vécu, hors corps. Elle est évidemment le je qui suspend le moi.

Il n'existe qu'une seule cause. Et si l'on croit détenir une cause dans le monde, c'est que l'on ne voit pas qu'il s'agit d'un effet d'effet. Et c'est parce que nous-même sommes arcbouté sur la cause elle-même que l'on peut inventer des effets en plus ; modifier les conditions de toute situation et transformer la situation elle-même. Et même créant de nouvelles causes (qui s'ajoutent aux effets donnés), cela se retourne contre nous à la toute fin, puisque ça ne laisse même plus à la cause unique et antérieure la possibilité de s'exprimer ; tout est censé être rendu manifeste, exposé, et la structure, elle, n'est pas de l'ordre du monde, pas non plus de l'ordre du vécu, ni selon le corps.

Et donc nous ne cessons de mal comprendre ce qui est en jeu ; au lieu d'agir en, par et pour la cause (unique) nous nous déplaçons dans les effets et nous ne pouvons remonter dans le réel, dans le fonctionnel (ou le dimensionnel), demeurant les jouets du monde, du vécu, du relationnel et du corps.

Le point-autre (et son déploiement, son élaboration, son créé, sa possibilité) nous demeure non-accessible. Sinon de par les sortes d'aperception de dieu, de l'universel (cad du rapport), du sujet et du réel. De sorte hors de ceci toutes nos compréhensions (et nos décisions et nos intentionnalisations et donc nos perceptions) bifurquent vers le bas.

Ce point-autre c'est cela qui nous était révélé ou découvert par dieu, l'universel, le christique, le sujet et la révolution (comme principes générateurs de l'historicité pure et brute).

Le je est la jointure au-delà du moi en direction du sujet.

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