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instants philosophie

Présupposés invincibles

7 Novembre 2020, 09:50am

Publié par pascal doyelle

Hypothèses explicites

Rappel ; on prend, ici, tout comme cela vient. On admet l’Ancien Testament, Platon, Descartes, Nietzsche, Lacan ou Rimbaud et Bach tels quels. Ce qui est éprouvé, est expérimenté. Évidemment cela se double d’une interprétation ; on essaie de comprendre ce que Platon a Vu, littéralement, dans les Idées. Quant às avoir si les Idées ou Dieu ou le sujet ou la Volonté existent en soi, on laisse à chacun le choix ; mais il est hors de question de remettre en cause les descriptions élaborées par d’autres (pourvu qu’il s’agisse d’une certaine cohérence ; un délire relatif à des éléments psychologiques ou psychiques ou immédiats n’a pas d’intérêt).

La différenciation est celle-ci ; chacun peut bien ne repérer et retenir que les données, les datas, les déterminations constatées empiriquement constatées ou tel ou tel scepticisme, etc. Ici on admet l’intention. On remarque que nous existons, tous, chacun, selon une intention, et que lors même qu’elle serait non accessible ou difficilement saisissable empiriquement (et s’intégrant à telle ou telle théorie, discours, idéologie, système de lois scientifiques, etc), lors même que non empiriquement (au sens moderne et contemporain) décrite, cette intention est à elle-même sa propre logique, son propre procès, sa capacité. Et il faut, impérativement, reconnaître, nommer, désigner, connaître peut-être cette intention et en parler, explicitement ou le plus explicitement possible, sinon « de ce dont on ne peut parler, il faut le taire », proposition que l’on considère comme totalement aberrante (étant entendu qu’il s’agissait de la logique ou plus loin du seul « empirisme », dont on n’a aucune idée précise, puisque des empirismes il y en a des tas).

Donc de l’intention il faut parler, afin que les intentions deviennent et se démultiplient et se déploient. Et il existe, au moins, une discipline qui interroge au plus loin possible cette intention ; la philosophie (qui a pu ensuite se diversifier en divers sciences, humaines entre autres).

Présupposés extrêmes

Dans l’infinité du néant, l’être est l’infinité des effets de l’infinité de l’exister, pour résumer schématiquement.
Néant-infini / être-infini (il y a autant de néant dans lequel existe l’être au sens générique, ça n’est pas l’un ou l’autre)
à quoi on ajoute l’exister-infini et le sujet-infini.

Le néant qui est « rien du tout » n’oppose aucune résistance à l’être (on ne voit pas pourquoi ils s’opposeraient ; donc les deux existent). Dans l’infinité du néant (qui est ‘rien’) existe l’infinité de l’être (au sens générique).

Dans l’être, générique, on distingue d’une part la réalité (l’être au sens déterminé, au sens de multiplicité de déterminations) et d’autre part l’exister ; le fait que l’être existe ; le fait monumental que le réel existe, qui se donne à nous comme ‘présent’. Le présent actualise la totalité des possibles.

Dit autrement on ne conçoit pas du tout ce que l’être veut dire si il ne se meut pas (voir plus loin) ; si il se meut, il devient (et on recherchera par ailleurs pour ‘quoi’ il devient), le présent est l’acte, l’actualité, l’actualisation du possible.

Pour ceux qui se poseraient la question du process, il n’y en a pas ;
néant/être/exister/sujet paraissent en « même temps » ; ils occupent toute la Possibilité.

Au point le plus extrême (mais c’est une extrémité, voire un extrémisme) on dira que l’ensemble du déploiement est un-seul-instant ; ce que l’on peut figurer comme un-seul-pli qui produit en interne une multitude, ou une infinité de plis. Dans le néant (qui est « rien du tout » et ne s’oppose pas à l’être réel) un-seul-pli génère en interne une infinité de plis et cet « interne » est l’externe… ce qui veut dire est la réalité ; tout est exposé, exhibé, manifeste, exprimé, déterminé, et dans le mouvement même de devenir, de se produire.

Ce qui reprend le principe unique du Possible. Qui se double, donc, du principe d’intégrale positivité ; tout ce qui est possible est totalement réalisé, il n’y a pas de négativité. On n’avance que vers le haut, grosso modo. On passe de la brutalité de ce qui est à la subtilité de ce qui apparaît. Puisque la réalité est le champ d’apparition de ce qui est, qui, se percevant, avance. Ce qui est, théoriquement, très simple, et au minimum convainc de ce qu’alors la progression, l’avancée, le possible revient à ceci ou cela qui existent vraiment ; que l’atome se complique, que la vie se complexifie, que la conscience se distingue. Ce qui se complique, complexifie ou distingue se doit à une cohérence ; ce qui n’est pas cohérent disparaît, au sens très évident qu’il s’effiloche, ne résiste pas au temps, aux chocs, aux autres réalités ; c’est seulement ce qui est cohérent qui dure.

Le possible est cela seul, le seul concept, qui puisse tenir néant-être-exister-sujet. Le réel est le possible ; tout ce qui est possible, existe (évidemment le possible n’est pas l’imaginaire, qui est toujours une combinaison de parties existantes, une licorne par ex).
On y reviendra, évidemment, un jour. Il faut supposer ou il est supposé ici que tout est en une seule fois ; néant/être/exister/sujet. L’ensemble est l’ensemble de la monstration. Tout est montré (on ne comprend pas du tout que quelque réel ou réalité soient « cachés » ; qu’il y ait ‘réalité’ veut dire, implique monstration, exposition ; tout est manifeste absolument de a à z, et donc de but en blanc … tout est instantanément réel.

Tout cela ne pose aucun problème ; le seul problème est celui-ci que, tout étant posé en une fois absolument dans tous les sens (possibles ; néant, être, exister, sujet) alors qu’advient-il ? Il advient que le réel, au sens de l’ensemble de tout le process, sera plus grand que lui-même. Le réel ne fait pas problème, ce qui est intéressant (et seul intéressant) c’est comment il devient encore plus grand, encore plus précis, encore plus réel. Il y a une aventure (le devenir, ou donc le réel) et elle avance.

Question que chacun éprouve singulièrement ; que puis-je ? Ou qu’est-ce que je veux ? Selon quelle vérité ? Pourquoi se pose une problématique de vérité ? Pourquoi ne suis-je pas ce que je suis, mais ayant, au contraire, à être autre que moi-même ? De sorte que le moi-même est juste un artefact, un artefact ou un avatar, sans qu’il y ait un deuxième « moi » derrière, avant ou à part du premier ; mais autre chose et autrement qu’un « moi » (on sait que nous nommons ce point de vue dans lequel paraît le moi, un sujet).
Ou, variante
qui s’est imposée de fait puisque beaucoup,k beaucoup plus ample (vers le monde) et profonde (dans le creusement et l’exploration de la structure du sujet) qu’est-ce que je veux ‘vraiment’ ?

Interrogation christique non-finie (votre jugement qui dépend de votre rapport ne peut pas se fixer, sinon de par vous-même, tandis que le christique vous laisse ouverte toujours la porte du possible par-don). Tandis que les grecs, qui admettent un ordre, universel, entendent seulement connaître la vérité et ne relativisent pas celle-ci à la plurivocité absolue, formelle, de l’intention, qui, elle, donc, doit créer la possibilité ; le christique ne ferme pas la réalité (que la pensée par contre tend à enclore dans l’universel vrai) et destine tout ce qui est en et par une signification non pas hors du monde, de la vie, du corps, mais prenant le monde, la vie et le corps antérieurement.

Laquelle signification se nomme et se désigne et existe structurellement, entraînant de considérables et pour le dire de totales conséquences (c’est ce qui va créer l’historicité même ; l’historicité est celle de la structure, de même que Platon a tenté de faire-être la société parfaite selon l’universel, on a organiser uen société dans la formulation liberté/égalité, et pas du tout selon la « raison » qui est beaucoup trop courte pour le réel ; le marxisme relevait encore, lui, de l’universel, de là Badiou) ; à savoir que ma liberté (qui n’appartient pas à un ordre, de fait) est aussi la liberté d’autrui (l’égalité) ; et cette finalité est en elle-même, en soi pourrait-on dire. Déployer la plurivocité intentionnelle (qui est initialement christique, elle fut inventée par et pour le christ ; de Saint Paul à Saint Augustin, de 70 ap JC à 430 ap JC) ça ne s’effectue pas idéalement ou idéellement (à ce tarif-là Nietzsche idéalise cent fois plus ; son idéal est pour le coup vraiment hors monde) ; mais consiste, la plurivocité, à démultiplier les perceptions ; les perceptions, pas les idéaux ; l’attention portée envers soi, autrui, les significations, la représentation en tant que j’en prends la charge individuellement (et non plus sur un groupe communautaire ou un universel), sont évidemment des champs entiers d’intentionnalités et d’intentions ; cette attention à soi (et donc explicitement autrui dans le christianisme) est un bouleversement (qui pointait déjà dans la pensée grecque et romaine, sauf que dés lors il n’y a pas une règle universelle, stoïcienne, etc, mais un autre-regard… une autre-intention in-finie).

On a tellement par habitude réduit le christique à une vague orientation « morale », une intention, que l’on n’a pas compris, ni vu, qu’il lançait une quantité indéfinie de champs intentionnels. Chacun recevant ce regard-autre.

Remarquons ceci qu’elle ne peut pas avancer sans se-voir… c’est justement la manifestation l’introduit à son propre champ (cad qui prend tout en son champ, qui n’est donc pas elle-même déterminée et limitée mais formelle, comme l’exister et l’arc de conscience sont formels ; la réalité est intégralement manifestée et se tient dans son champ de vision, un atome « reconnaît » un atome et ils jouent de et par leur détermination, ils s’ordonnent en une construction qui, si elle est ordonnée vraiment, dure selon le temps, ne se disperse pas par incohérence). On considère et on admet, ici, clairement (c’est une de hypothèses de base) qu’il y a réalité non seulement en raison du possible possible (pour ainsi dire), mais parce que « réalité » équivaut à « manifestation » ; manifestation afin que de se percevoir elle advienne, s’augmente, s’agrandit, trouve les moyens d’exister-plus, d’abonder non seulement dans sa quantité, si l’on veut, mais dans la qualification ; un vivant entame une plus grande acuité, un plus précis discernement, une capacité plus actuelle qu’une pierre ou un atome. Et si on entre dans notre propre champ, ça n’est pas pour répéter le même, mais du seul fait de se-percevoir le perçu se modifie. Et donc dès que le process est lancé, il avance.

Et on a reconnu que l’absolu est le sujet, en ceci que le sujet seul peut devenir ; un infini qui ne se modifierait pas n’a pas de signification, il est juste inerte. Et c’est pour cette raison qu’il existe « une réalité » afin que la réalisation soit de fait structurellement manifestée et qu’apparaissent des « sujets » qui apparaissent de plus en plus dans le champ.

Existentiellement, qualification du mécanisme ontologique

Fonctionnellement (la réalité est telle que prise-dans l’exister, le présent déroule tout ce qui est),
ou dimensionnellement (la réalité est prise-dans une dimension antérieure).

De notre point d’intérêt à exister
Fonctionnellement si l’on veut absolument éprouver tout le possible de ce qui est et de ce qui existe (et ne rien céder sur la Possibilité même). Explicitement ; on veut, ou non, éprouver le plus clairement et le plus fondamentalement possible l’existence.
Dimensionnellement si l’on entend la Possibilité comme étant toujours-plus grande et étant en sa nature même, en sa structure absolument in-finie ; un mouvement qui ne cesse pas de se mouvoir.Explcietement ; Dieu existe, le non-temps existe, le réel est en soi un en-dehors qui se sait, l’esprit existe, l’universel existe, etc. Ce que l’on ne rejette pas du tout, ne serait-ce que de ceci que cette hypothèse-là permet de mener au plus loin, Au Plus Loin, la capacité, la possibilité, dont on a reconnu qu’elle s’imposait comme le sens même du réel.

Perfection et perfectibilité

Dans les deux sens, orientations, il s’agit d’avancer selon non vers la perfection mais selon la perfectibilité ; la différence en est que la perfection est un état à atteindre, tandis que la perfectibilité on ignore où elle s’arrête, en ceci qu’elle revient constamment sur sa propre possibilité.

La différence est que dans la perfectibilité c’est la structure elle-même qui se modifie, tandis que vers la perfection il s’agit seulement, si l’on peut dire, de conformer notre être en un Bien. La perfectibilité ignore ce qu’est le Bien réel et effectif et il est immédiatement concret ; il recherche le concret.De manière surprenante, peut-être, on juge ici que l’idéel de liberté-égalité est plus concret que l’idéal de liberté seule ; puisque l’égalité oblige la liberté, et donc s’entretenant en chaque sujet, à se penser, se comparer, se réguler, d’inventer les règles et les lois de cette ambition.

Lorsque la perfection est de rigueur nous sommes contraints à la conformité, selon un ordre prédisposé. Lorsque c’est de perfectibilité dont il s’agit, alors prend sens irréductiblement le créé. La formule classique ne comprend pas et ne saisit jamais ce qu’est la liberté, ni la création sinon comme ressemblance d’avec l’idéal ; mais le créé implique considérablement plus ; on invente cela même qui peut être, et non pas remonte le particulier en l’universel fixe (voire figé). Dans la version classique l’être n’est pas suspendu à la liberté, dans l’exister l’être bascule en l’exister et devient la verticale qui s’élabore en tant que telle ; c’est pour cela qu’elle est invincible.

L’être, comme idée, peut et sera et a été indéfiniment contre-dit (pour parler comme Kojève, recherchant encore mais remarquant bien que la contra-diction est (peut-être) abolie par Hegel). Kant veut passer par-dessus et créer la nouvelle structure, supposée, du nouménal ou plus exactement que l’on obtienne, ici-bas, ici et maintenant, une version, une visualisation du nouménal ; la philosophie kantienne elle-même. Qui poursuit les fils qui organisent et pré-organisent le donné, le phénoménal, le vécu (le vécu viendra plus tard, avec Kierkegaard, Heidegger, Sartre, Lacan). Kant nous ouvre la possibilité de représenter le non représentable. Or c’est cela même qu’initie Descartes quant aux prolégomènes du sujet, mais plus libre puisqu’antérieur à Kant, et cependant encore pris dans la pensée le précédent, et s’en écartant soudainement par on ne sait quel ressort qui s’éjecte hors de l’automate métaphysique, et permet de commencer de révéler le mécanisme même ; ce que l’on désigne comme structure ; en ne faisant que reprendre tout ce qui a pu s’en découvrir ; du kantisme en passant par Hegel jusqu’à Sartre et Lacan, ambitionnant avant tout d’en montrer l’historicité : plus quelques possibilités.

Or ceci ne se peut sans disposer de l’ontologie, réelle ; non plus celle qu’indiquait la métaphysique (qui prenait le discours comme pensée et l’esprit comme substance du monde, au cœur ou en opposition) mais relativement à la structure agissante du réel. Somme toute depuis le 17éme on s’est ingénié à décrire le sujet, cette articulation telle que « subjectivement » elle se donnait ou s’appréhendait ; puisque l’on était encore plein du préjugé que seul la pensée consciente rationnelle imposait sa consistance (la pensée consciente se présente comme objet, discours, objectif et matérialisable, sur l’objet) et que le sujet n’était autorisé qu’à titre de prélude-à.

Le glissement s’est effectué évidemment en approuvant, abondant le monde (Marx, Freud, les sciences humaines, mais aussi les sciences tout court), dans le vécu existentiel, dans, pour le coup, la subjectivité et la relativité de tout, puisque l’universel fondé sur la seule pensée décidément échappée et s’emplissait de contradictions, insolubles dans la limitation de la pensée. Or pourtant comment renoncer à la liberté ? Parce qu’après tout si l’universel est à ce point faux ou faussé, alors nous ne sommes pas libres. Si la liberté existe alors elle existe à la racine, à la source, est la source elle-même et c’est le tissage non de telles ou telles parties du monde mais de la liberté d’avec elle-même qui compte et qui compte d’abord ; les effets s’ensuivirent, et ce dans tous les domaines.

L’être s’auto-contredisant est devenu une habitude et symbolise l’échec de la « métaphysique », sauf si l’on comprend que l’être, le bien, le un, etc, furent utilisés en tant qu’opérateurs rendant possibles quantité de vérités, ou si l’on préfère d’intentionnalités ; il s’agissait de développer toutes les consciences possibles de tout ceci et de tout cela. Il s’agissait d’un tremplin ; l’idée même de l’être est en partie pensée et en partie imaginée ; de là que Lacan puisse la passer et la philosophie du même coup dans le conscient, le conscient qui ment ou ne dit pas la vérité, qui ne peut pas être dite, comme on sait, pour le psychanalyste, elle est la ligne de brisure du corps pris dans les signes, cad l’intentionnalité ; et si l’intentionnalité supporte un tel traitement (qui nie le conscient, comme occupant tout le terrain, mais ne nie pas l’intentionnalité donc, la conscience) c’est que l’intentionnalité étant un rapport, toujours il lui manque une part ; il ne peut pas se saisir, s’auto saisir, ce qu’il objective est toujours-déjà un autre-rapport ; la conscience n’apparaît pas dans le champ, puisqu’elle crée le champ à chaque fois ; lorsque l’on disait que dieu, l’universel, le christique, le sujet, la révolution, le réel sont l’introduction du champ dans le champ lui-même c’est « sous tel nom » à chaque fois (dieu, l’être, le sujet, etc) ; et puisque le contenu objectif (idéalement l’universel, ou ensuite la science, et qui sont effectivement objectifs) est toujours un rapport, les objets sont connus dans ce rapport (typiquement Hegel qui essaie de montrer les horizons respectifs sur et par lesquels sont posées telle ou telle idée, le rapport-horizon dernier étant désigné comme « esprit »).

Les idées ou les lois sont objectives, mais non pas l’ultime borne ; toute idée est posée dans un horizon, celui que Hegel dévoile à chaque fois ; objectivement il n’est que des idées une par une, réellement (ou hégéliennement) il existe un flux dialectique ; l’esprit qui pense. Les idées et les systèmes ou les lois sont objectives, mais la structure de conscience, la structure-sujet est encore-plus objective, menant un bien plus grande cohérence (qui sera une poétique ou une politique ou une œuvre, quelle qu’elle soit ; le terme « oeuvre » est appliqué à ces pointes extrêmes et prolifiques).

Autrement dit ce sont des approches ou des approximations ; la structure-sujet échappe, fondamentalement, mais se mettent en place des signifiants de la structure ; et ces signifiants non seulement forment mais créent des lignes de signes.

L’ensemble de notre acculturation, qui prend comme fait et cause l’arc de conscience, sous les signes de dieu, de l’universel et de l’être, du christique et du sujet, de la révolution et du réel relève de cette mise en place des lignes intentionnelles. L’hypothèse, cette fois, est que « ce qui est » n’est pas une inertie. Mais un mouvement. Le réel est une articulation et on a dit que ladite articulation (n’étant pas recherchée selon l’esprit ou l’universel ou quelque éthéré) est le présent.

En poursuivant ce qui était énoncé au début : la plus grande possibilité est celle qui peut se modifier elle-même ; raison pour laquelle il existe un sujet, et que ce sujet est une intention (et non un ‘être’).

Il n’y a, à notre connaissance et selon notre expérience humaine en propre, aucune autre version d’un sujet hormis ce qui se nomme « conscience » ; laquelle est la conscience de (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même ; et non une quelconque identité ; c’est pour cela que le moi est une imagination dans le champ de conscience, dixit Sartre, mais que ce champ est, pour nous en tout cas, est le sujet, ce qui veut dire que le rapport n’est pas l’universel, comme on l’a cru longtemps mais existe en tant que un ; lorsque l’on croyait la pensée comme réelle, on pouvait vaguement imaginer que la « conscience » se situait ‘dans’ la pensée ; on ne voit pas trop comment, mais peu importait alors puisque la finalité, du moment, était d’installer la pensabilité comme activité fondamentale (en lieu et place du groupe qui pensait communément) ; tandis que notre activité, depuis Descartes, consiste à analyser la structure réelle, celle, en l’occurrence à l’origine de la pensée ou du langage ou de la représentation ou du moi ou de l’humanisation.

Il est dit « selon notre expérience humaine » parce que l’on ne cesse pas de se souvenir qu’antérieurement au dieu un tout autre, à la vision de l’être ou à la suspension soudaine du sujet, antérieurement donc nous n’avions aucune idée ou imagination ou représentation de ces faits structurels fondamentaux ; notre conscience, antérieurement à ces positions découvertes (ou révélées) ne parvenait pas à se placer sur la surface toute une du réel. La structure est venue comme un cheveu sur la soupe, a introduit dans la réalité la capacité, surabondante, du réel ; le pli s’est propulsé à neuf dans la multitude de plis, de mondes humains, de textes et d’images, et chaque fois la vague a investi toute réalité. Dimensionnellement ou divinement, fonctionnellement ou structurellement ; cherchant à se représenter, afin d’entrer tel quel dans le champ, en chassant bien sur les mondes et les représentations immédiates de l’humain et de la naturalité/sacrée, rappelons que l’on distingue le sacré (qui stabilise une part du donné naturel mais demeure en tant que monde et perceptions et groupe, communauté) et divin qui interjecte de la structure et rompt le groupe (les juifs par ex), ou l’individu (le christique) ou la représentation et la perception (tels les grecs) ; sans que ces divisions soient exclusives.

Ce qu’instancie Descartes ; le sujet est antérieur à la pensée et donc la métaphysique théologique est abolie, au moins dans son statut ontologique, laquelle ontologie est récupérée par et dans le sujet (jusqu’à Sartre qui entame l’Être et le Néant par une ontologie sommaire mais claire et nette (le pour-soi, l’en-soi) ; c’est pour cela que l’on dit que Descartes montre l’ontologie ici même, celle qui existe antérieurement à la pensée, au sens cartésien de perception, imagination, sentiment, idées, etc, bref tout.

Et comme la logique du réel est le possible, alors devient crucial ce qui arrive. Ce qui arrive en l’actualité, en chaque actualité le possible vient d’en-avant ; il y a un présent afin que de l’en-avant arrive le nouveau, la possibilité. Aussi la pensée classique théologique ou métaphysique qui recherche un Ordre (qui se répète) ne comprend pas la création ou la liberté. Or pourtant Dieu ou le christique ou le sujet oui. Mais pour dieu ou le christique il faut un certain temps pour que l’on comprenne ; que dieu nous appelle afin de continuer la création ou que le christique s’en va afin que nous puissions produire la mise en forme individuelle du monde et de l’humain. Que l’on y croit ou non (dans ces termes) c’est ce à quoi ces extrapolations (ou ces révélations) servirent.

Actualiser.

Et voici que se présente l’insistance sur la conversion ; à dieu, en la pensée, au christique, selon Descartes (c’est cela même qu’il montre), en la révolution, l’expérience existentielle (« le réel existe ») et puis en chacun tel ou tel aperçu soudain, une œuvre, Rimbaud ou Nietzsche, une psychanalyse, les années soixante, le rock ou la pop : ça vient par où ça peut, par où ça veut. Et ces expériences, qui sont la substance même du réel, mettent en jeu la capacité (à chaque fois telle ou telle capacité) ; la potentialité.

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