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instants philosophie

Le basculement de la philosophie

2 Avril 2022, 07:03am

Publié par pascal doyelle

De même que les grecs ont décrit et cartographié leur objet fondamental (le monde donné là, le « là » de l’être, unique universel), pareillement ensuite fut décrit et cartographié le ‘sujet’, ce qui a été nommé tel, et exploré ses possibilités, depuis Descartes jusque Lacan. Mais initialement lancé par le christique, qui crée la vie telle que vécue et se tenant en-dehors d’elle-même, mais qui vous la récupère ; elle devient la vôtre, se tenant à distance (il n’est aucun autre moyen que cette extériorité du regard pour obtenir une vie, sinon on « est » on n’existe pas). Et on comprend bien que gérer cette distance ne se fait pas simplement, ni sans souffrance, souffrance structurelle qui ne saisit pas ce qui lui arrive ; aussi peut-on lire le christique comme la mise en lumière de la distance et le moyen d’y pallier, non seulement d’atténuer la souffrance de la distance, mais de l’élever.

Ce qui signifie que le christique non content de mettre à jour la distance, absolue, cad formelle, qui rend possible que vous existiez pour vous-même, il admet la capacité de produire des tactiques et surtout une ou des stratégies, et que chacun doit, devra mettre en œuvre, de par sa liberté même (puisque sans liberté il n’est pas d’adhésion, de foi en la résurrection, cad au point-autre qui met en vue toute la vie) et ce puisque chaque un est désormais en vue de lui-même, comme centre décentré, rendu autre que soi, qui ne peut plus se figurer comme telle ou telle représentation, raison pour laquelle le christ lui-même paraît, semble happer et contraindra de fait toute l’attention et « sans qui on ne peut rien »,

puisque sinon on croirait encore être quelque chose qui jouerait sur un autre quelque chose, une partie du monde ou de soi sur une autre partie ; un « moi » s’illusionnant sur lui-même et donc encore esclave du passé, de telle identité quelconque, selon le monde, naturel ou humain, du vieil homme, de la chair (attachée à la satisfaction, alors qu’il ne s’agit plus du donné, mais du devenir du monde, ce qui s’est nommé depuis le début : Création),

celui qui n’a pas accepté que l’intention renouvelle tout, prédomine, qui renouvelle tout le régime du réel, que nous-même emprunt de ténèbre, tombe dans une représentation de substitution qui de toute manière n’arriverait pas au début du bord de la sandale de cette substitution absolue qu’est le christ ; on ne peut pas « plus » que le christ, c’est impossible, pareillement Descartes annule le précédent. C’est d’un seul et même mouvement et bien que l’on ne parvienne pas à le circonscrire véritablement, il révèle le point à partir duquel chaque je se perçoit et cela même qui y est impliqué, ampleur que l’on ne mesure pas (la vision s’avance jusqu’à l’eschatologie et la fin des temps ou jusqu’à dieu et le rapport de l’infini au fini et comment il existe dans le donné et selon la vie une introduction de l’infini par le fini lui-même ; il y a une partie du fini qui se re-tourne vers soi-même en tant que re-tour, quelle est cette « technique », cette technologie de re-tournement vers ce soi qui existe, dès lors, formellement ? ).

Au détour cartésien, la philosophie, ce sur quoi elle réfléchit, s’étend absolument puisque le sujet, l’arc de conscience qui, entre autre, pense, est plus grand et plus universel que l’idée d’être ou quelque pensée, système que ce soit, plus grand que l’universalisation, puisque l’arc de conscience est cela qui engage un champ d’universalisation ; dans une ‘pensée’ on ne trouvera aucune ‘conscience’. De même qu’elle ne joue pas selon les pensées seulement et ce sera l’arc de conscience qui créera et développera l’ensemble de tous les signes de tous les champs intentionnels (ce que saisit Hegel, dans son historicité de tous les domaines), et donc selon les signes et les signifiants qui découpent le donné, la perception (que les signes augmentent, de même que la pensée extrait chacun du groupe et du langage commun, pour Platon les idées font-voir la réalité, ouvrant la possibilité de créer de nouveaux systèmes de signes) et coupent le corps (intensifiant le vivant, le transmuant en Existant), et rendent possibles l’invention des signifiants, en abondance, parfois vaine, en débordement ou en création (ce qu’un groupe, un communautarisme ne permet pas, puisqu’il doit survivre et conserver précieusement son cercle ordonné et partagé de signifiants).

Laquelle indéfinité (qui continue sans cesse) n’est arrimée que par le moi suffisamment organisé, ayant une possibilité de je à sa disposition, que le moi ait un sujet et lequel sujet se trouve en une éthique, une révolution, une œuvre (Rimbaud-la poésie, qui se perd ou se trouve autrement si l’on veut, lorsque la poésie s’écroule). Sans un tel je, le moi ne se dissout-il pas dans le monde, et celui qu’on lui vend, mais aussi celui d’une obsession ou d’un fantasme, ou d’une drogue quelconque ?

Aussi la pensée, comme le moi, mais aussi toute œuvre (aussi bien éthique ou politique) ne s’effectuent que sur et vers l’horizon du donné tel que « là » ; pour la pensée Hegel impose qu’il existe un horizon dialectique qui agite et remuera toute notion ; pour le moi la psychanalyse et Lacan démontreront que le bord du corps, l’inconscient, fondé sur l’autre surface du corps, le bord longe l’idée « consciente » du « moi » ; pour l’historicité il se passe parfois une mise en œuvre invincible et terrible qui oriente, orientera à partir de son point, toutes les consciences qui suivront.

Il est bien clair que si de la métaphysique (qui pense un discours qui décrit universellement des objets, théoriques) on passe à l’ontologie, à l’attention elle-même (qui est au fondement de l’intentionnalisation) à « ce qui est » (abstraitement et génériquement parlant) ; à savoir que l’on ne peut plus faire comme si la vérité remplaçait la décision ou l’intention. Et qu’une stratégie qui met en jeu l’attention, l’intention (christique, cartésienne, kantienne, sartrienne, etc), l’intentionnalité se déploie considérablement plus loin. La pensée, la connaissance est trop courte pour la longueur du possible. Dans le fond la pensée, la connaissance voudraient lier indissolublement la forme et le contenu, le réel et la réalité, la finalité et le donné, le futur et le passé ; mais tout cela est distinct, parce que c’est précisément ce qui est en cause (et effets possibles, et donc cause possible pour effets donnés ; dans un rapport ce qui fut, est et sera est le processus même, l’ajustement des effets à la cause et de la cause vers les nouveaux effets) ; soit donc qu’il n’est pas un devenir afin qu’un ordre d’installe (tenu en réserve on ne sait où) mais afin que l’on puisse justement définir le devenir lui-même ; jusqu’où sa bonté ? Jusqu’où l’installation du bien qui doit précisément se définir en découvrant sa capacité de grâce, de vision, n’est-il pas que la possibilité se tienne en tant que possibilité puisqu’alors chacun devient chaque un. Ça ne se fait sans vous.

Ce passage n’est pas simple à concevoir, puisque l’on bascule d’un objet-discours ou si l’on préfère d’un discours sur des objets, surtendu par un gros objet (l’être, le un, qui se déplacent étrangement puisqu’ils se chargent de faire retour, de même que Heidegger désigne l’Être au-delà des étant ou l’idée du Bien), de ces objets donc, étals, placés dans la visibilité, à un retour qui se mord la queue, si l’on peut dire, puisqu’il faut penser ce sujet qui pense et que l’on ne sait pas du tout caractériser ; or pourtant suite à Descartes, Kant et Hegel, Husserl et Nietzsche, Heidegger c’est ce sujet, ce creux dans la pensée, dans le monde tout aussi bien, qui est approché, on le tourne, le contourne, le suppose ou le nie, mais d’autant alors s’impose-t-il comme autre.

La bizarrerie de ce basculement outrepasse les catégories habituelles, et le sujet, le criticisme, l’hégélianisme (qui objective les deux phénoménologies, celle de la conscience, historicité, et celle du « savoir », les dialectiques de la conscience, la négativité, jouant des coudes pour avancer vers la réalité, et construisant, déconstruisant les idées, les notions, ayant, seule, pour horizon celui du donné là et du « là » du donné), de même tout ce qui suivit (y compris de rechercher dans le monde, l’économie marxiste par ex, les causes, mondaines ou les entités ou les symboliques, la « force », etc, croyant nier l’idéalisme ou le platonisme, etc).

Jusqu’à ce que l’on se demande ce que par « conscience » on peut entendre… Une « conscience » n’est pas dans ce dont elle a conscience ; « conscience » est une structure en elle-même et qui crée tout le reste (en tant que champs intentionnels). Il n’y a pas de « pensée » qui contienne « de la conscience » (et donc entre autre une conscience est une, c’est un rapport de rapports, qui use de signes qui perçoit des contenus découpés (dans le donné là tel que, cette fois, perçus du vivant en tant que corps, qui, par ailleurs, assure déjà son unité, distinct du milieu). Il est évident, si l’on peut dire, que l’on ignore ce que c’est.

On la définit ici via un concept-théorique (cad un horizon par lequel on peut placer cet « objet », tout objet se décrivant selon un horizon théorique, selon ce qu’il permet de subsumer) ; et ce concept est celui de rapport ; la « conscience » est le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non une quelconque identité, tel le moi ou une pensée, ou une réalité donnée désignée).

Ce qui est le rapport assume la forme « sujet » ; soit donc cela seul qui peut de par soi se modifier. Ce par quoi le Possible accède à sa propre capacité ; dans la forme « sujet » le début est la fin, et la fin le prochain début, et ce, remarquons-le, sans que le premier début soit perdu. Donc il accumule ou plus exactement il progresse, ou dit autrement il Devient.

Par ex de même que le vivant conserve l’adn, pareillement la conscience récupère tous les signes qui furent, toutes les mémorisations, et peut se permettre de les réécrire ; l’idée fondamentale étant non pas de stocker ce savoir, mais d’augmenter les possibles, ce qui veut dire les distinctions, en tant qu’elles s’inscrivent dans des capacités de rapports, qui évidemment doivent tenir non pas à l’imaginé mais au réel, aux réalités, non pas à des mondes immédiats (maya par ex), mais au monde-même universel unique donné « là », selon l’être grec, ou à l’individualité, comme unité la plus « sécurisée » si l’on veut, la plus millimétrée, la plus proche d’elle-même et surtout, surtout la plus adéquate au monde donné là, puisque le groupe, l’interprétation du groupe est annulée, et la plus adéquate à ce corps vivant et à fondamentalement la perception, de là qu’apparaissent quantité d’œuvres, esthétiques, poétiques, etc.

On perçoit à partir de l’individualité, de cette unité absolument formelle, puisque l’arc de conscience affleure désormais sur le donné même, nu, sans rien, et seule capable de percevoir le donné là, et de positionner le « là » du donné (l’être, dieu et le christ, le monde-étendue, le nouménal et la phénoménalité, le champ intentionnel, l’existence qui existe, le réel qui brise le moi psychique). Et l’augmentation (de la perceptions par la pensée qui doit être admise dans l’individualité), l’intensification (selon dieu, le christique, le romantique, le dépressif, etc), la distance (cartésienne ou kantienne) ne posent pas seulement leurs contenus, mais structurent, élaborent, articulent, organisent, distinguent dans le sujet l’ensemble de ses différents possibilités et gradations ; de même que l’œuvre n’est pas un « objet » mais le regard de celui qui regarde. C’est ce sur quoi qu’initialement insiste le christ ; c’est vous-même (et en l’occurrence l’attention à autrui, puisque le christique instruit l’égalité de chaque un) qui êtes transformés.

Et d’autant plus que cette stratégie christique (ou révolutionnaire ou celle de Van Gogh ou celle de Nietzsche) est précisément cela qui absolument, cad formellement, doit (et sera) retenue. Elle sera non pas apprise, mais intégrée dans le regard même, ce qui signifie dans l’intention que vous portez vers l’existence (vers votre vie vécue devenue cette existence nouvelle, renouvelée, re-créée). Cette stratégie est destinée à se déployer, comme logique de l’existence vécue et agissante ; ce faisant elle se développe, s’organise, est reprise de même que la vérité se partage, que la liberté se propage. Ce qui existe structurellement soit donc la pluralité des rapports chacun distincts, peut se transférer et devenir vôtre (même apprendre Rimbaud par cœur ne vous livre pas la signification, qui se tient comme un point-autre inaccessible mais qui fait-voir).

Aussi est-ce l’introduction du divin (de la capacité de perfectibilité, seule définition retenue ici du divin, de l’absolument réel, non comme état mais comme mouvement et inscrivant le mouvement comme sens in-fini ; on ne sait jusqu’où il peut avancer) du divin donc dans le monde mais aussi le vivant. Le divin, ce qui veut dire, pour nous, la structure divine du sujet qui seul a accès à la Possibilité (le monde, le donné, les choses, les êtres, vivants, naissent du Possible, l’arc de conscience existe en tant que et pour la Possibilité même ; il re-vient sur et par lui-même et étant seulement un «rapport » il « contient » toute la détermination, potentiellement ; il rend possible la réalité, il ne s’oppose pas au corps vivant, il le recouvre d’une autre et nouvelle possibilité, l’autre-surface du corps, il absorbe la perception du donné par le vivant et par l'humanisation et la communauté et outrepasse la communauté (et son unité, qu’elle soit un minimum organisée) en autorisant, rendant possible que chacun, chaque un devienne le centre, ce qui ne se peut que si chacun a contrario décentré, converti, transformé, autre que soi (sinon aucun champ ne se présente qui puisse vous rendre possible vous-même pour vous-même ; le sujet, décentré et autre, n’est pas le moi qui bloque sur son « être », lequel n’est pas mais est rêvé, imaginé, désiré, et inversement le sujet ayant annulé le centre (relevant de la logique de satisfaction) n’est pas moins individué mais encore plus singulier ; ou donc l’universel n’est pas l’aplatissement du rapport abstrait vide, mais l’actualité de tout ce qui est perçu, un déploiement des champs de perception (et d’expression et d’intention et mène dans tous les cas une stratégie de perfectibilité, qui consiste à re-créer le donné, le vécu et l’affect préludant ; à quoi s’utilisent toutes les œuvres, au sens large, éthique comprise, idée-image mass ou micro médiatique de ‘soi’ et des autres, etc).

Dit autrement ; même si on ne peut pas identifier le point-autre (Rimbaud par ex) ce point-Rimbaud augmente (grec) intensifie (dieu et christique) accélère (cartésien) la perception, et donc tout aussi bien les signes (c’est particulièrement évident pour Rimbaud ; on n’y comprend rien… mais c’est placé, déplacé de telle manière que le point s’inscrit ; donc ce point existe et il doit être vécu, ou mieux éprouvé, et c’est une épreuve ; de même si vous parvenez pas à admettre quelque point que ce soit du christ (qui en comporte une telle densité) vous ne saisirez pas, puisque n’en étant pas saisi. Et si cela vous étonne ou vous révulse, pouvez-vous penser (philosophiquement) sans penser ? Non.

Dieu, la pensée, le christique et le sujet (- et quelque sujet suffisamment élevé et en cohérence, le sujet qu’un moi a pu , autant qu’il peut, tirer de son moi, qui n’y peut mais et qui, la plupart du temps en souffre, ou devient fou, ou s’égare ou se torture ; encore une fois la christique préfigure, c’est clair), le sujet et la révolution nous indiquent que « le réel », le « ce qui est » doit être décidé.

En quoi le-réel est suspendu à lui-même (l’ontologie du baron de Münchhausen, auto réalisateur) ; raison qu’il y ait un devenir ; et donc un présent en lequel « il se décide », et en quoi il est un rapport et ce rapport se nomme structure-sujet, puisque seul un sujet peut se tenir lui-même en sa vue et manifeste cette étrangeté, mystérieuse énigmatique effarante, qu’il soit excessivement existant et par quoi, enfin, on tient, ici, le présent, de la décision, de l’orientation du réel, du sens du rapport, le présent comme colonne seule réelle qui dresse tout ce qui fut, est, sera, dans sa suspension, son expectative in-finie.

La raison «  qu’il y ait un-réel » est originellement le Possible, mais la finalité du réel est également la Possibilité ; jusqu’où le réel est-il possible ? Quelle autre finalité du reste à « ce qui est », sinon sa capacité ; puisque de toute manière il n’existe pas un ‘ordre’ en dehors du réel, qui lui imprimerait une destination, une fin, un état, comment ? Inerte ? Figé ? Parfait ? Donc le réel est pur et brut mouvement, qui s’affine. Il n’existe pas un ordre extérieur (à la réalité), et le réel est lui-même rapports (puisqu’il s’organise en acte et chaque chose ou être sont des rapports). Et rappelons que le néant et l’être (génériquement, cad abstraitement) existent également (le néant n’ayant rien à opposer à l’être) et donc la règle (du néant et de l’être à la fois existant) est le possible ; mais si le possible est cela même qui est, alors il est tout et continuel ; si le possible cesse d’être possible, il défaille. Et cette logique correspond absolument à la constatation effective du réel comme il est ; il se meut, de partout et chaque chose ou être existe activement et l’ensemble du réel est, ici, supposé, comme précisément activiste et extrémiste ; il va, avance jusqu’au bout, jusqu’à la possibilité de toute chose et de tout être, y compris … selon la vie vécue.

Ce que l’on nomme le feuilletage de la conscience (qui est un rapport) est le kaléidoscope ; si l’on n’y prête pas garde on ne Voit pas que l’on existe pluriellement

Le faisceau de conscience reste fixé sur tel contenu (il préfère la simplicité, évidemment, la facilité et le bricolage). Non seulement il existe le signifiant de l’inconscient, mais également les signifiants de l’historicité (dieu, la pensée, le sujet, le réel) mais tout autant la transformation interne de la vie vécue en Existence ; soit donc les possibilités, qui peuvent passer pour les ‘existences en puissance’, ce que l’on aurait pu, dû, pourrait être, et qui se signe par ailleurs comme âme, votre véritable intention en ses plis pluriels, et qui fut plus ou moins dépouillée par la vie, et ce de mille et une manières. Et dont la persistance demeure la confiance, cad finalement la foi, christ, œuvre ou révolution, bref des « qui ne sont pas ». Aucune autre solution. Puisque l’arc de conscience est formel et n’est nulle part dans le monde, il Ex-siste.

Aussi comme Lacan ; « ne jamais céder sur son désir ». Ce « désir » ayant besoin d’être précisé ; qu’il ne s’agit pas de celui qui succombe aux plaisirs (qui sont innombrables et que la société industrielle finit par produire en masse, ce qui est la contradiction psychique interne, que votre désir individuel soit produit en masse). Désir que l’on nomme ici Intention, puisque l’on n’admet pas vraiment la compréhension psychanalytique comme ultime (c’est seulement une étape, chacun se prenant pour ultime évidemment), et que le « vrai sujet » est pour nous, le je relatif à l’Intention, dont, on l’a dit, « on ne sait pas où elle va, jusqu’où elle s’avance », formelle et donc absolue. Encore faut-il que cette Intention sache de où elle vient. Sitôt extraite de tout monde particulier (holiste, cyclique, global, identité parole/monde donné, immédiat bien que chacun réfléchisse totalement son langage et sa perception et ses échanges, ils sont chacun très complexes évidemment), l’intention se sait instantanément (ce qui veut dire a-temporelle, elle sait tout, selon le se-savoir) ; dieu, la pensée, le christique ou le sujet, la révolution viennent tout complètement, et on passe plusieurs siècles à décrypter, nous y sommes encore.

L’a-temporalité, le se-savoir, mais aussi le saisissement (on reçoit, la grâce si l’on veut), cible bien sûr l’introduction dans la réalité, plane, de la colonne du présent, qui vient suspendre et remettre à zéro l’ensemble de toutes les possibilités.

Cela vaut absolument, et dans l’historicité et dans l’individuelle forme, puisque l’arc de conscience est cet individu-sujet, cet arc, cette unité sans rien (tel ce christ), ce rapport, et les stratégies, bien réelles et bien concrètes qui s’ensuivent (telle la nation d’une Intention et telle la pensée, pour le monde unique) et qui s’ensuivent concrètement encore plus depuis la révolution, qui concrétise ou rend possible que chacun concrétise, son entreprise, son désir, son projet, son fantasme (de « moi-même » depuis les années soixante).

Remarquons donc que le moi, ou l’individu, et y compris le « sujet » (vu et éprouvé de notre côté) sont de ce fait les versions en attente de la structure-sujet gigantesque, absolue, formelle, le Pli (de tous les plis, le rapport de tous les rapports)

ou donc du possible tel qu’il œuvre à sa Perfectibilité. Or il n’est rien de plus grand que la perfectibilité puisqu’elle est ici considérée et admise comme étant la finalité (et non comme moyen d’un ordre qui serait de toute manière second ; si le possible est la règle et la finalité, c’est lui qui s’augmente, s’intensifie, s’accélère, se distingue toujours plus avant). En un mot ; la perfectibilité : qu’elle soit plus grande. C’est la capacité de la possibilité (ce que le christique nomme « amour », le plus grand rapport qui puise en lui-même de s’étendre en tant que déléguant sa capacité de rapports) ; et rien de plus grand que la capacité d’œuvrer à la structure même de la perfectibilité (ce qui n’est pas d’œuvrer à la perfection selon un ordre, lequel programme resterait en deçà de la Possibilité) ; celle qui se rend capable d’encore plus, de sorte que le réel soit plus grand que lui-même (et donc échapperait à toute réalisation déjà donnée, déjà passée). C’est ce que signe le christique (et les poursuivants à la suite) ; que le réel est le Commencement, le commencement qui commence, qui se re-prend et avancera encore plus grand de chaque pas. Ça n’en sera jamais que le premier. Puisque l’infini est la re-Création.

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