la bizarrerie :
tel que l'on se sait on obtient une facilité de soi assez aberrante ... parce que par ailleurs non seulement la vie est compliquée , mais en plus si l'on essaie de comprendre , les paramétres et structures déboulent à tout-va qui sont en -dessous ...
or on s'en sort bien ... on aplanit dans la vie , enfin quand on n'aplanit plus , là c'est déjà moins cool ...c'est que ça bloque ...c'est que ça revient , quelque chose ... on ne sait pas forcément quoi ... comme à l'habitude , on s'aperçoit que l'on existe quelque part ... ah , on y est , on y EST , mais à ce moment çi , on est plus là-bas , que ici : le là-bas , où l'on reste fixé , est pourtant dans ce maintenant : c'est maintenant que l'on est bloqué : mais aussi il est absent , logé dans un coin , qui correspond à ce moment où cela s'est fixé : et on y est encore ... on est ce présent décentré ... alors que pourtant cette hyper mémorisation n'est pas un souvenir , c'est pire que cela ; c'est un souvenir investi , dans lequel on est encore ....mais comme le présent est , lui , immédiat , le présent (non)oublié s'efface , se retire , se laisse recouvrir , sans qu'il le soit tout à fait ... puisque l'on y est plus dans le passé que dans ce maintenant .
(sans aborder linconscient et ne restant dans le domaine de la personne , sans tiers qui révéle )
Ce qui ouvre deux perspectives :
d'une part il est une densité de la conscience de soi ; elle aime le présent , le retient , s'en effectue des dizaines de mémoires non-mortes , investies ...
Et d'autre part , cette conscience de soi est replette , repliée , multiple dans sa simplicité (?) : est donc passionnante ... pas évidente , et pleine de surprises internes , est à soi-même un serpent surprenant . elle se tord , se reprend , se poursuit : c'est un flashs (au pluriel) de consciences ... mémorisées ,donc, mais mémorisées de façon personnalisée , sur individualisées :
Les retournements de la conscience sont amplement réflexifs ; alliant précisions ici et étendues de jadis enchantées ; voilà il y a de l'enchantement , de la magie , des objets-souvenirs cachés et investies d'une puissance ... une puissance , on sait pas bien d'où ça vient ... elle s'est déclenchée ... le monde l'a saisie ... la conscience que j'en ai , est tombée dans le monde... pas nécessairement prisonniére , ça peut être trés heureux ... tellement heureux que ... ça fonce sur sa proie ... continuellement le rapace me fonce dessus ... en piqué ... il n'en finit pas de me viser , dévisser ... et j'y reviens dedans le souvenir tel qu'en je fus ...
Troisiéme bizarrerie : je suis là où je suis . Et je n'ai pas nécessairement besoin d'y être ...
Personnalisées , sont les mémorisées , mais en même temps si expurgées : si dépenaillées , juste ce qui se souvient , pas le jour ou l'heure ou le contexte si ça n'importe pas , juste la conclusion , le ressenti , le marqué (pas le marquant , le marqué ...)
Personnalisées ? ou précisément forgées d'une objectivité destinale ? relevant du destin ? du destin que l'on est ... et que l'on n'est pas , sans l'être (genre néantisation ) mais que l'on est doublement , triplement , en enfilade ou décarcassé .
Est-ce que l'on se sait ou est-ce que l'on s'ignore en ce cas ?
Est-ce un manque, un défaut (par rapport à quoi ) ?
ou une subtililté encastrée ?
Le Su , (de savoir) , est-il en une seule acceptation ?
Cette suspendue mémoire investie est-elle à distance parce que refoulée par le présent ?
Elle ne se voit pas elle-même dans ce monde ? ou se soupçonne-t-elle continuement ?
et , bien obligée , se reconcentre énormément dans le seul actuel , ou l'urgence , le problématique à traiter ...
Bien obligée par quoi ? seulement de traiter le donné extérieur ? ou de par sa structure qui entame toujours le présent non-connu ....?
On est comme à la pointe du moment . Dans la bascule presque finale . Un présent que l'on connait intimement . Le même.