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instants philosophie

La volonté de finir

21 Décembre 2008, 23:22pm

Publié par zward

Ad ; il serait nécessaire que soit développée une culture spécifique du sujet qui ne soit pas cette culture du moi de renvoi d'image de soi, image quintessentielle, qui permet de composer le corps vis-à-vis des autres, dans une consensuelle identité commune. Laquelle évidemment se constitue au niveau de la transmission comme éducation intérieure/extérieure au monde humain ; le monde de l'humanisation en tant que personnalisation.

Mais il n'est pas de fin, ni de finalité véritable dans le moi ; qui est formellement ce sur quoi doit advenir le sujet. Même si en-deçà le moi est la base absolument nécessaire et immanquable de tout sujet, mais aussi est à lui-même la réalisation du monde humain (comme monde humain et non pas inhumain). La finalité du moi est le circuit sans fin de sa non finalité autonome. Le moi est fonction du reste et il s'ennuie ... de son unité perdue.

C'est qu'il ne comprend pas qu'il n'existe d'unité que du non-moi ; cad de ce qui est fondé dans le moi, mais anéantit son être intentionnel. Ainsi le sujet est le mort, l'inexistant, le Non, l'insatisfaction, l'acceptation de ce qui est tel que cela est. Parce que sinon le sujet ne peut pas réaliser son être si il n'admet pas que tout se joue ici et maintenant. Ça n'est pas qu'il rejette toute idée mystique ou tout au-delà, c'est que l'ici et maintenant doit être tenu existentiellement comme unique ; afin que chaque signe soit à même de réaliser entièrement sa destination ; le libre est tel qu'il lui faut se décider absolument en une fois qui soit, au moins hypothétiquement, totale. Il est dans la signification même de ce qui est dit, de ce qui est à dire que l'instant principiel soit tenu pour Un. Ainsi de chaque investissement du sujet il lui est réclamé une non dispersion.

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De la perfection (la méfiance du corps réel)

11 Décembre 2008, 22:52pm

Publié par zward

Le sujet, limité, c'est lui qui crée l'être ; l'idée de l'être, qui le circoncit absolument à ce qui le tient ; le mot lui-même.
Dès lors impossible de se détendre ; enfin disons que ce fût encore pire que toutes les organisations qui précédèrent. Ce fût le début du carcan d'acier. Cela même que l'on adore et que l'on insupporte. Cela même qui nous contraint pour notre bien. Il fallut s'astreindre et se concentrer. Tout, toute expression, et donc tout notre être c'est en une fois décidément resserré.
Il est impossible d'y échapper ; et bien que le fantasme et notre naturalité s'y débatte, l'enjeu, de taille, et de fonder en spontanéité ce qui ne l'est pas du tout, ce qui est morsure et drame, pénibilité et travail, et donc intensités et variations ; subtilités et substance, différences et ensembles, précision et distances, résultats et hypothèses existentielles du sujet intentionnel.
Parce qu'il n'est aucun autre moyen de comprendre ce que c'est que la réalité que de l'intentionnaliser ; et ceci est une construction mentale qui met en avant le corps et l'attention portée à. Cad l'intentionnalité. L'intentionnalité n'a rien d ‘abstrait. C'est au contraire le vécu, les objets, les organisations humaines, les relations figées qui font figure d'abstraction. Et si il faut considérer la disparition du corps, c'est pour le recréer vivant d'une autre vie ; cad d'une autre attention, d'une concentration. Toute la méfiance philosophique envers le corps n'avait pas d'autre finalité que d'inventer une vigilance extrême envers ce qui est. Et ce au détriment de l'imaginaire fabriqué. Au point que ce que nous adorons dans l'esthétique, c'est précisément qu'il faille s'efforcer d'y pénétrer dans tel entrelacs de lignes, de couleurs ou de sons. Que sinon ça n'a pas de signification et n'attient rien ; qu'il faut ce corps çi pour parvenir à cette fin.
C'est tout le reste (du vécu) qui n'a aucune signification. Qui est abstraitement extérieur et mort, figé et stéréotypé, froid et trop, si bien ordonné.
Parce que de se glisser dans son propre corps, c'est amasser la folie froide et pleine de hargne ; c'est vouloir. C'est exister la pure intentionnalité formelle, qui ne sait pas "ce que" elle veut, mais le veut absolument. C'est le plus grand désordre qu'un corps puisse supporter, et ce pour quoi, et au fond par quoi, il est fait.
Ainsi tout est parfait.

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La remontée hors du Moi

8 Décembre 2008, 23:10pm

Publié par zward

Le moi n'a d'autre devenir que son vécu ; il entend par là le réaliser pleinement. Aussi toute société humaine qui ne garantit pas à tout un chacun un Moi en bonne et due forme, non seulement en prive chacun, mais de plus croit être ne mesure de se passer dans son organisationnel même, de cette unité décentrée et pourtant parlante qu'est la personnalisation.
Que tout ordre humain ait à reposer sur l'unité décentrée du moi est une évidence pour quiconque comprend par société humaine, une complexité certaine et par cette complexité apte à maitriser et réguler la nature ainsi que sa propre proto-organisation. Cad la base instituée de son essence effective ; au sens où cette organisation n'est pas laissée au hasard des constructions culturelles, mais est voulue et décidée en connaissance de cause.
Tout glissement hors de cette volonté, de cette intentionnalité strictement éclaircie, ne parvient qu'à produire une entité emplie du donné, de l'immédiateté, des multiplicités du monde. Et non pas ce centre-autre du sujet ; qui fait-être tout moi : le sujet étant ce qui se dissimule dans le moi et que ce dernier n'active pas nécessairement, mais qui est-toujours en tant qu'unité fonctionnelle au minimum de son existence, sinon de son devenir. Le sujet est plus infime et en même temps bien plus complet que n'importe quel moi ; il est attaché à tout système, et à tout système de signes ; et peut tout autant signifier n'importe quelle réalité en tant que signe. Dans ce dernier cas, tout est pour le sujet occasion de lecture ; il lit ce qu'il écrit et ce qu'il écrit peut lui paraitre comme phénoménalité entière.
Lorsque le sujet est prononcé, par lui-même, cette lecture-écriture totale (et folle dans la personnalisation qui ne dit pas son sujet effectif), se ramasse en une surface spécifique ; et il trouve ce qui lui est adéquat. Son être réel. Dans l'être tel qu'il est. A savoir ; une cohérence, capable de devenir. Seule une cohérence vraie devient ; puisque vraie, elle correspond au réel et parvient, de cette adéquation, à s'augmenter sans se (trop) contredire ; en continuant d'user de la réalité.
De ramasser le sujet qui lit tout et écrit tout (croit-il) en une surface limitée, cela revient à accepter de mourir. A l'extinction du foyer intentionnel qui n'accepte plus de se dérouler indéfiniment, mais veut et entend réaliser cette volonté ; qu'il y ait du résultat. C'est entièrement l'intérêt de vivre qui se déplace sur la surface de l'autre échiquier ; le moi, le vécu n'a de valeur que dans le savoir de son état. Sinon il est livré, en tant que moi et seulement personnalité particulière, au monde, au mondain, au donné, à l'immédiateté. Entre son unité de personne et l'immédiateté, il peut bien exister quantité d'intermédiaires, et de réalisations, bien réelles, mais ces atermoiements, aussi justifiés et féconds soient-ils, ne remonte jusqu'à faire-exister le sujet de ce moi.

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