L'intentionnalité comme être de l'homme
L’être de l’homme est constitué d’un mini dispositif, l’intentionnalité, qui n’a d’autre qualificatif que sa fonction elle-même ; l’intentionnalité utilise ou est utilisée dans la perception, la représentation, le maniement des signes, toute espèce de repérage en ce que celui-ci se focalise ponctuellement.
L’intentionnalité n’existe pas en elle-même mais à la confluence des facultés activées ; il se peut que cessant d’être fonction d’autres extensions, elle en vienne à se prendre elle-même nommément comme finalité ; ce que l’on nomme conscience de soi ; étant entendu que puisque les extensions, de perception, de représentation, de systèmes de signes, de déplacement même du corps et des gestes, constituent les contenus intentionnels, ceux-ci gardent imperturbablement une priorité sur l’intentionnalité même ; qui en dépend.
Or cependant, pour que l’intentionnalité fonctionne (selon son unification propre), il lui est nécessaire de se nommer ; il n’est pas pensable que ce dispositif qui oriente ici ou là, en ceci ou cela, l’attention, ne sache pas lui-même ; il serait dans l’impossibilité de gouverner sa focalisation elle-même, puisque la nommant pas.
L’intentionnalité est donc en son être extrêmement complexe et toute affection de son être retentit sur l’ensemble ou parties de ses extensions, ou des contenus qui la déterminent ; de même toute difficulté quant aux contenus, remonte jusqu’à détraquer ou décrocher l’intentionnalité.
Le centre de gestion de l’attention est lui-même, puisqu’il se sait, une identité ; il se dit « un-tel ». La personnalisation est donc l’identité, et l’ensemble relatif des clefs qui distribue l’utilisation des extensions, perceptions, gestes, signes, etc, et, des contenus, s’emploie à répartir. La clef de cette répartition. En quoi on saisit que l’identité est non seulement personnaliste et psychologique, mais également profondément « technologique » et variante opérationnelle.
Psychologies et psychanalyse tendent à caractériser les extensions et contenus, mais tout autant sinon plus à élaborer l’unification à laquelle une personnalisation procède. En effet, si l’intentionnalité doit se nommer (ou se désigner) à elle-même, ça n’est pas par une opération simple (puisque c’est l’entièreté des extensions et des contenus qui doit être ordonnée, gérée et enfin prévue). La prévision de soi, en tant que personne ou en donc en tant qu’identité ou enfin en tant qu’intentionnalité tendue en sa/ses fonctions, relève certes par son donné de la caractérisation de ces extensions ou contenus, de son identité psychologique ou psychique, mais également de son potentiel propre ; celui qui si l’on a suivi tous les procédés, permet à une intentionnalité de se comporter adéquatement, plus ou moins, dans l’actualisation de son être, dans sa fonction majeure ; focaliser, orienter, décider, projeter, dresser une sur-organisation active et adaptative.
Intentionnalité, identité de cette intentionnalité, personnalisation et actualisation d’un faisceau précis et découplé (dépendant, mais non assujetti à ses mémoires, extensions ou contenus) tracent donc une flèche existentielle ; au sens où existentiel définit l’activité propre ici même et en tout maintenant bien réelle.
Outre donc son activité fonctionnelle, qui se stocke comme identité personnelle, en très énormément caractérisée, l’intentionnel n’existe à proprement parler, cad ontologiquement, conformément à son être (étant stipulé qu’il possède un être-en-soi, découplé), qu’actuellement et dans le passage du potentiel au réel. Par quoi cette activité non seulement fonctionnelle, mais en plus douée d’un être en soi peut déployer très spécifiquement un intérêt à exister qui soit, enfin, conforme à « ce que cet être est » ; bien au-delà de toute identité personnaliste et en tout cas sur un autre plan, et en-plus de sa fonction(s) plurielle, voir multiple (sinon n’ayant accès qu’au pluriel, aux séries, il ne disposerait pas de l’ampleur que le multiple « pur », si l’on veut, lui permet).
Mais cela revient à définir le cercle du monde humain (et de ses identités), la technicité existentielle de l’intentionnalité dans une fonctionnalité dotée de précision infinie ou indéfinie à propos d’un monde donné-là, comme états de fait innombrable, et enfin à dessiner une perspective en propre de ‘l’intentionnalité relevant de son être seul et de sa perspective enfin dénommée comme ontologique ; son être, qui est (et n’est pas seulement dépendant), n’est en aucune façon une structure figée, mais devenante.