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instants philosophie

L'intentionnalité comme être de l'homme

30 Décembre 2010, 00:37am

Publié par zwardoz

L’être de l’homme est constitué d’un mini dispositif, l’intentionnalité, qui n’a d’autre qualificatif que sa fonction elle-même ; l’intentionnalité utilise ou est utilisée dans la perception, la représentation, le maniement des signes, toute espèce de repérage en ce que celui-ci se focalise ponctuellement.

L’intentionnalité n’existe pas en elle-même mais à la confluence des facultés activées ; il se peut que cessant d’être fonction d’autres extensions, elle en vienne à se prendre elle-même nommément comme finalité ; ce que l’on nomme conscience de soi ; étant entendu que puisque les extensions, de perception, de représentation, de systèmes de signes, de déplacement même du corps et des gestes, constituent les contenus intentionnels, ceux-ci gardent imperturbablement une priorité sur l’intentionnalité même ; qui en dépend.

Or cependant, pour que l’intentionnalité fonctionne (selon son unification propre), il lui est nécessaire de se nommer ; il n’est pas pensable que ce dispositif qui oriente ici ou là, en ceci ou cela, l’attention, ne sache pas lui-même ; il serait dans l’impossibilité de gouverner sa focalisation elle-même, puisque la nommant pas.

L’intentionnalité est donc en son être extrêmement complexe et toute affection de son être retentit sur l’ensemble ou parties de ses extensions, ou des contenus qui la déterminent ; de même toute difficulté quant aux contenus, remonte jusqu’à détraquer ou décrocher l’intentionnalité.

Le centre de gestion de l’attention est lui-même, puisqu’il se sait, une identité ; il se dit « un-tel ». La personnalisation est donc l’identité, et l’ensemble relatif des clefs qui distribue l’utilisation des extensions, perceptions, gestes, signes, etc, et, des contenus, s’emploie à répartir. La clef de cette répartition. En quoi on saisit que l’identité est non seulement personnaliste et psychologique, mais également profondément « technologique » et variante opérationnelle.

Psychologies et psychanalyse tendent à caractériser les extensions et contenus, mais tout autant sinon plus à élaborer l’unification à laquelle une personnalisation procède. En effet, si l’intentionnalité doit se nommer (ou se désigner) à elle-même, ça n’est pas par une opération simple (puisque c’est l’entièreté des extensions et des contenus qui doit être ordonnée, gérée et enfin prévue). La prévision de soi, en tant que personne ou en donc en tant qu’identité ou enfin en tant qu’intentionnalité tendue en sa/ses fonctions, relève certes par son donné de la caractérisation de ces extensions ou contenus, de son identité psychologique ou psychique, mais également de son potentiel propre ; celui qui si l’on a suivi tous les procédés, permet à une intentionnalité de se comporter adéquatement, plus ou moins, dans l’actualisation de son être, dans sa fonction majeure ; focaliser, orienter, décider, projeter, dresser une sur-organisation active et adaptative.

Intentionnalité, identité de cette intentionnalité, personnalisation et actualisation d’un faisceau précis et découplé (dépendant, mais non assujetti à ses mémoires, extensions ou contenus) tracent donc une flèche existentielle ; au sens où existentiel définit l’activité propre ici même et en tout maintenant bien réelle.

Outre donc son activité fonctionnelle, qui se stocke comme identité personnelle, en très énormément caractérisée, l’intentionnel n’existe à proprement parler, cad ontologiquement, conformément à son être (étant stipulé qu’il possède un être-en-soi, découplé), qu’actuellement et dans le passage du potentiel au réel. Par quoi cette activité non seulement fonctionnelle, mais en plus douée d’un être en soi peut déployer très spécifiquement un intérêt à exister qui soit, enfin, conforme à « ce que cet être est » ; bien au-delà de toute identité personnaliste et en tout cas sur un autre plan, et en-plus de sa fonction(s) plurielle, voir multiple (sinon n’ayant accès qu’au pluriel, aux séries, il ne disposerait pas de l’ampleur que le multiple « pur », si l’on veut, lui permet).

Mais cela revient à définir le cercle du monde humain (et de ses identités), la technicité existentielle de l’intentionnalité dans une fonctionnalité dotée de précision infinie ou indéfinie à propos d’un monde donné-là, comme états de fait innombrable, et enfin à dessiner une perspective en propre de ‘l’intentionnalité relevant de son être seul et de sa perspective enfin dénommée comme ontologique ; son être,  qui est (et n’est pas seulement dépendant), n’est en aucune façon une structure figée, mais devenante.  

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De l'essence sur essentielle de la démocratie

21 Décembre 2010, 21:05pm

Publié par zwardoz

Nous ne disposons plus d’un accès à la vérité telle qu’elle fût prédestinée durant les 25 derniers siècles, qui eurent à imposer au cours de l’historicité humaine la volition universelle ; la volonté régulée par le discours vrai.

Le discours vrai donne à la volonté les objets intentionnels qui ordonnent le vécu, le donné, le monde, l’histoire humaine ou personnelle. Mais la volonté s’est retirée des objets eux-mêmes, pour ne saisir plus aucune finalité suffisante. Aussi se replie-t-elle sur ce qu’elle trouve ; l’immédiateté et le vécu.

Mais la volonté, autre nom de l’intentionnalité comme spécifique structure qui nous habite, travaille et bien qu’elle existe artificiellement et presque tel un épiphénomène, c’est elle qui tisse par en-dessous et par au-dessus ce qui vaut et ce qui ne vaut pas, l’augmentation de notre être et ce qui se vautre.

En partie délivrée de l’universel, qu’elle eut à charge de rendre historiquement concret. Sous la forme de l’État, de la raison, de la moralité commune et laïque, de la politique sociétale, de la culture élitiste (à juste titre, ayant à élever hors de l’immédiat), de la personnalisation cohérente. Et sous les valeurs de liberté et d’égalité comme de vérité et de réalité ; envers et contre les mauvaises conditions d’exercice d’une liberté blafarde, ou l’illusion de l’intention irréelle par laquelle on ne peut rien fonder de durable, mais uniquement fantasmer son être sans qu’il perdure, ni n’accroche au devenir même de l’historicité ; ainsi, les sociétés s’évasent par le bas et se perdent, perdent leurs efforts dans des finalités qui tenant pour acquis des statuts universels, étant dans l’impossibilité de créer des significations universelles nouvelles ; prétendument absorbées par les universalités déjà instituées.

Les droits de l’homme n’étant pas même effectivement achevés réellement, tels qu’énoncés, leur inamovibilité annule pourtant, c’est le comble, les possibles modifications sociétales rendues nécessaires par une configuration qui n’est plus dix-neuvièmiste, et droits et devoirs qui réclament une autre sorte de développement. De sorte que la légitimité, bien justifiée, des droits s’inverse pour boucler une ordonnance sociétale sans que cette légitimité puisse être arguée elle-même (en son essence, en son esprit, en son universel réel) ne puisse être arguée afin d’augmenter l’humanisation.

Au contraire ; la légitimité (des droits, des devoirs, des institutions, des constitutions elles, l’esprit figé, de la lettre seule) ferme paradoxalement et boucle un circuit, une circulation, un système d échanges quasi intégralement replié sur lui-même. Le fondement de ce circuit clos consistant en cet encadrement légitimiste, fondé essentiellement sur une « naturalité » de l’être humain ; la liberté est de fait livrée « tel quel », prétendument, sans que soit pensée et donc préorganisée une réelle politique du libre-même. Le libre, livré « clefs en main », n’a rigoureusement pas de sens, sinon de surface ; comme variable d’ajustement ; au sens où l’on abonde l’humanisation mais tant que cette humanisation, toute relative donc, profite et est réclamée par un système techno-économique, mais non pas soit délivrée une éducation parfaite et intègre.

On fait bien en ce cas de prévaloir les limites constituionelles comme ayant valeur de possible ; si je suis libre de tout, excepté de nuire à autrui, ça ne signifie pas seulement la négation, mais la possiblité (de réaliser tout ce qui ne nuit pas à autrui ; tandis que tous les systèmes auparavant juguler ce possible (Lefort).

Mais la constitutionnalité (nos droits et devoirs, les formes du pouvoir, de la décisionnalité, de la projection, etc) de barrière et limite, légitimes, s’inverse un arrangement … lequel, puisque la constitutionnalité n’a apparemment pas de suite selon son logos, sa logique propre, mais uniquement posée-là, sans réflexion, lequel arrangement donc vient se combler d’une espèce d’ « essence humaine » donnée, supposée en elle-même réellement cohérente et justifiée d’être naturelle ou personnaliste ou idéaliste ou franchement matérielle. En ce cas, le marxisme ou le libéralisme imposent la même non-artificialité, la non-composition, l’imperméabilité, la clôture, la fixité d’une telle « essence humaine » ; mais aussi l’identité médiatique qui traverse toute la planète et donne pour vrai et réel un « état de notre être », comme d’un « état de chose ».  

S’il n’était un jeu subtil et relevant d’un logos bien plus vaste et conséquent ; la démocratie comme logique au-dessus des constitutionnalités elles-mêmes, des institutions et des pratiques collectives ou individuelles ou groupales. Logique qui force à composer ce qui sinon se refermerait plus encore et agoniserait tout possible.

                                                                                     

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pourquoi le Un est-il partout ?

19 Décembre 2010, 23:04pm

Publié par zwardoz

La surface (de l’être) est l’explosion de l’intentionnalité elle-même.  Ce qui ne se donna jamais comme tel ; comme explosion ; qui empruntèrent cent volumes divers pour signifier la déconstruction, totale, complète, et ayant déjà le pied sur l’autre bord du monde, et en quoi consiste justement sa pleine unité vide, formelle, neutre, indifférente, et provoquant toutes les différences.

Que tout soit fonctions diverses d’une unité formelle, cela montre l’intentionnalité même ; et puisqu’elle est formelle, elle n’est pas ceci ou cela, et est le Un ; l’unité de tout consiste en une forme vide, qui par ailleurs supporte toutes espèces de réalités ou de contenus. Notre difficulté tient en ce que nous ne pouvons la penser que sous la forme, en dessous, d’une détermination qui sera toujours quelconque. Alors même que cette pensabilité bien que s’octroyant en tel ou tel contenu, telle ou telle détermination, n’y opère pas par hasard.

Quelconque, oui, mais du point de vue formel uniquement ; lorsque le formel s’accroche au donné, ce qu’il découpe (l’espace ou le temps, le désir ou son objet, l’image ou l’idée, le politique ou le pouvoir, etc), ça n’est jamais en vain ; de ceci que depuis le début, la philosophie, qui est la mise en œuvre de la formalité pure de l’intentionnel, n’a jamais décroché du réel ; elle frappe juste, là où il se doit. De même l’esthétique telle qu’indépendante (de toute autre institution et cessant d’être faire-valoir, et même alors du reste), dessine adéquatement ce qui peut être (et qui n’est pas là, qui n’est pas sous les yeux). Qu’il y ait une telle perfection, au sein de toute la multitude, est proprement stupéfiant.

Mais on voit bien que cela ne formalise pas une « intention dans ses contenus» ; ça n’est pas la « raison » ou la pensée ou la Vérité ou quelque énoncé que ce soit ; c’est seulement la distinction de la structure et de ses contenus. Mais ça n’est pas non plus le moi, objectivement, ou le moi-même, vécu, mais un être-simple. Sans doute doué d’une mémoire et d’une identité (et qui ne peut pas, ce sujet, exister sans un moi, un monde humain ou humanisé), mais intentionnalité qui existe en et par soi ; de se créer comme présent dans l’actuel et juge et agent de cette actualité. La surface de l’être, telle que là, devant, mais vide et non pas de telle immédiateté, ou de ce monde-çi, mais de toute espèce de monde, et ayant donc à pro-poser ce qu’il en est de l’essence des choses, de soi, des autres, de tel autrui, de la musique même, de la perception ; tout est posé comme ayant actuellement une essence possible au travers de l’activité intentionnelle.

Ça n’est pas seulement la pensée, ou l’esthétique ou la science qui sont appelées, c’est toute intentionnalité lorsqu’elle porte sa qualité, sa quantité, son extrémité acharnée, sa volonté d’achever ceci ou cela ; de saisir l’essence même de tel ou tel contenu. On peut vouloir rechercher jusqu’où le corps est. Autrement dit ; l’intentionnalité, ça pense tout le temps.

On se perd parfois dans une identité ; cad un faisceau d’intentions qui nous définissent et qui est, comme identité, chargé de réunir le divers et le n’importe quoi. Hors cela, cette complexité galopante est par comparaison d’avec la simplicité intentionnelle nue, neutre, intacte, vide, formelle, un piège.

Tant que l’on active cette identité comme image-idée-réalité de soi, on s’engage dans une tourbière dont on attend ce dont on ne peut exiger que du sujet, qui y existe pourtant et sans le moi duquel de sujet il n’existerait pas. Et tant que le piège se referme, il parvient à contaminer l’intentionnel lui-même dans sa partie spécifique, son règne adéquat, son empire caché, son installation structurelle qui prédomine pourtant sur tout donné, toute détermination ; au point que l’identité supprime tous ces possibles intégrés en l’intentionnel-même.

La philosophie est depuis le début instrumentalisant la libération de l’intentionnel en ceci que ses entrelacs, sa complexité textuelle, son achèvement structurel autorisent de manipuler l’intentionnalité même en la contraignant, en lui imposant la surface (l’être au-devant de soi, cette spatialité temporelle plane, univoque, formelle) adéquate à la structure qu’elle est.

Mais la philosophie ne fait que révéler ce qui travaille partout où l’intentionnalité tente d’imposer sa planification ; esthétique, politique, science, éthique, et quant la nature du désirable pour un corps ; toute sa panoplie de percepts et d’affects, d’images et d’imaginations nourrissent certes une identité, qui vit son vécu, mais ça n’est pas la finalité structurelle. Mais d’autre part la finalité n’est pas non plus universelle, au sens de la réalisation d’un homme nouveau, d’une surhumanité ou d’un devenir universel de l’humain (marxiste par ex). La finalité est en interne à l’intentionnel-même. Que notre identité ne soit pas la finalité dernière ne signifie pas qu’une planification externe nous prenne en charge ; mais à l’inverse, toute planification (culturelle, mais cela s’opérera de par soi si par culturel on entend l’élévation nécessaire.. ; ce qui n’est pas évident ; politique, c’est plus improbable ; relationnel, rien n’est dit) n’a d’essence que de parfaire l’institué de l’intentionnalité-même.

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La psychanalyse, l'inverse de l'universel : quoi que...

15 Décembre 2010, 16:05pm

Publié par zwardoz

Psychanalyse ou politique, mais au fond c’est le même ; sauf que la résolution de la psychanalyse achoppe là où le politique commence ou le devrait ; en tant qu’existence du sujet.

De reculer indéfiniment le sujet dans sa coquille évidée, la psychanalyse ne parvient pas à saisir que le sujet est ce qui se fait-être ; que par conséquent il ne peut pas être pensé, puisque lui-même se pense déjà. En ce sens que tout moi-même est déjà en lui réflexivité, qu’il le veuille ou non, bien que la plupart du temps, il évite.

Il évite puisque la position du sujet ne peut pas se tenir seule ; du moins, c’est impossible sociétalement. La position du sujet est celle de l’universel. Que l’on croit que l’universel soit mort et enterré, est l’effet mortifère de l’effondrement dans l’immédiateté ; soit ; l’incapacité à passer au-delà de la réalité immédiatement consentie ; à laquelle, bien sûr, on ne consent que moyennement, puisqu’il est impossible à un sujet d’admettre la réalité telle quelle, et même la réalité quelle qu’elle soit.

Il est donc un retour indubitable vers le sujet ; il usera constamment de l’immédiateté pour ce qu’elle ne peut pas lui procurer ; son être ne peut se restreindre à telle ou telle réalité, chose, objet ou signe ; cet excès pensera. Pensera pour lui-même et on ignore en quoi et pour quoi. Et cette pensée concernera tout autant son propre vécu, comme la plus étendue universalité.

Le secret réside dans l’intentionnalité ; elle n’est pas obnubilée par l’objet intentionnel ; puisqu’elle relie cet objet à tel ou tel autre. C’est la liaison qui compte ; le lien d’intentionnalité à intentionnalités et sous couvert d’objet à objets. Entre les objets se glisse donc une articulation qui apparait sans apparaitre complètement ; dans sa disparition l’intentionnalité articule, pense et tresse sa pensée.

Elle sera plus ou moins complète et l’individu y accèdera en plus ou moins grand nombre ; nombre de soi. Parce que l’identité individuelle tient de par ses objets ; le sujet qui tient par les intentionnalités, est donc une, hors de ces objets, et existe multiplement ou pluriellement, et non pas en une identité une, unifiée et unifiante, qui ne se connait que dans un Objet ; lequel est du reste à la fois absolument précis (cad une réalité du monde) et global, cad insituable ; ce qui signifie qu’il est imaginaire au sens non seulement de l’imagination (qui image une scène particulière), mais au sens de l’imaginaire ontologique de soi ; qui n’image pas une scène, mais la personne, comme un tout de scènes particulières ou un tout de signes, sur la scène, là, au-devant.

Et comme il est très difficile de ne s’imaginer que soi, c’est perçu par un Autre ; s’imageant, on se perçoit selon un Autre point de vue. Ce qui est la seule manière de s’imaginer, de fait, on adopte un point de vue dégagé qui permet de se percevoir ; on est déjà autre que soi et rendu à un simple regard, extérieur, neutre. Que l’on habille néanmoins selon les expériences que l’on a reçues ou imposées par tout autre rencontré ; l’expérience fondamentale étant que cet Autre n’est « personne ». si l’on reste accroché à l’impression monumentale d’un Autre en particulier, on se mé-perçoit, se méprend et se restreint ; on se perçoit sur la scène selon une exigüité insupportable. Que de particulier et parcellaire et limité, l’Autre, par lequel on se perçoit, doit devenir universel. Au sens de vide, absolument neutre, et donc non pas Un, mais pluriel. La diffraction seule du point de vue Autre autorise de battre en brèche la limitation et l’empêchement ; non pas l’annulation de l’Autre, mais son pluri-contournement.

On voit qu’alors c’est structurellement que l’Autre est réclamé comme tel ; il installe ou permet l’installation d’une identité à ce qui n’en comporte pas vraiment, à ce qui ne s’y accordera de toute manière jamais.

L’astuce consistant non pas à définir plus précisément l’Autre, mais à le multiplier. Ceci est la surface de l’être, l’explosion de tout point de vue non pas dans le rien, mais dans le pluriel ; l’universel est ce qui assure de la validité du pluriel ; l’être est pluriel bien que Un , et ceci parce que l’être est une surface vide ; surface Une, mais étant vide elle permet tout-un, et non pas une totalité de soi-même qui serait Une et terrifiante, tout-un quel qu’il soit, sous réserve qu’il se puisse exister comme et dans une surface.

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Fonction de la démocratie

12 Décembre 2010, 22:24pm

Publié par zwardoz

La structure démocratique n’est pas seulement négative ; elle imprime en l’être de chacun que la vérité est composable. Qu’elle existe au terme de la composition ; mais cela revient, remonte vers la structure démocratique de chacun ; que la vérité soit composable au terme, n’empêche pas que les réels qui permettent cette composition soient eux-mêmes vrais. Autrement dit la structure démocratique est « plus vraie » que les contenus qui en seront issus.

On peut rechercher toutes sortes de vérités, composées, il s’en développera des quantités ; sauf à inquiéter la structure elle-même ; la démocratie ne peut pas, ne devrait pas se contredire en ce qu’elle est. Mais si elle est une structure, il ne devrait pas s’y trouver problème de déployer la dite structure elle-même ; de l’interroger en son essence dont on s’apercevra qu’elle est un être.

Or que la démocratie soit une structure est toujours immédiatement caché et étouffé dans la multiplicité des finalités ; et chacun luttant pour sa chapelle ; prenant sa finalité pour la finalité du « tout ». Le Tout, démocratiquement, n’existe pas (Lefort); ce sera toujours une illusion ; qui veut s’imposer comme finalité de cette structure ; or une structure n’a pas de finalité, bannit toute espèce de finalité.

Et contrairement à ce que l’on y entend communément, ce refus de finalité n’est pas un vide. Dont le tourment s’acharnerait dans l’espace psychique de chacun, par exemple, ou diluerait le relationnel en une vacuité sans volonté. La non finalité (qui absente chacun de tout rôle et dont l’absence creuse au fur et à mesure de l’histoire de plus en plus profond ; de la caste contre l’égalitarisme (Tocqueville), à la différenciation sexuée ; du rôle relationnel à l’atomisme total) doit être comprise comme s’inversant ; il ne s’agit pas plus d’un Etat providence que de la libre entreprise, mais des deux … à la fois. De même que le repli sur soi, sur son alentour, sa communauté, est tout autant le creusement, l’épreuve assumée de son développement ; il est un monde des mois, un monde-de-chacun, qui constitue et se veut base et fondement de tout ordre humain digne de ce nom.

Autrement dit marxisme, communisme et libéralisme font partie du même monde dont le concept le plus complet et le plus ouvert est celui de démocratie. Rôle et classe, atomisme et relationnel multiple s’entrainent l’un et l’autre. Il est absurde et probablement catastrophique de penser vouloir tailler dans le Vif. D’imposer le libéralisme contre l’Etat, ou l’Etat contre la liberté d’entreprendre.

La fonction de la structure démocratique est de pousser à l’intellectualité ; et envers et contre cette intellectualisation logique, s’enfonce l’immédiateté par quoi se constitue d’une part l’idéomanie libérale (qui se base sur une naturalité de l’être humain) et d’autre part la psyché de tout-un-chacun comme « moi-même » (où l’on se considère comme allant de soi ; alors qu’il est bien clair que toute conscience de soi est problématique).

Ce contre quoi, encore, s’engage le procès imaginaire de toute la médiation ; les flux d’informations s’installent comme prolongement imaginaire et rarement comme réflexivité. La fondation imaginaire de mon identité est reprise et réactualisée continuellement par le rêve éveillé qui m’enveloppe médiatiquement à chaque instant ; toute la temporalité est occupée par son autre. Extension organique extérieure de l’immédiateté intérieure qui clôt toute intellection, qui nous plonge le nez dans la facilité mentale intégrale. Il faut choisir ; la psychanalyse ou le politique.

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Potentialité pure et démocratie

5 Décembre 2010, 23:15pm

Publié par zwardoz

Nos malfaçons restent et demeurent du règne de l’ancienne tribu. L’espace-temps tribal celui dont on conserve la nostalgie interne ; interne à la parole elle-même, à la transmission, à l’échange. Et finalement à ce que philosophiquement on a nommé la reconnaissance. S’y installe le cycle de l’obtention ; on y cherchera à augmenter son être ; étant entendu que cet « être » est notre « identité ». Laquelle est une nécessité, mais qui est reprise avec espoir en chacun ; de cette identité on entend être soi. C’est par là que ça prend, la frénésie. L’être tourne à vide, ne sait pas en quoi s’employer, il se crée ses problèmes.

L’identité qui est fondée en sujet universel de par son statut politique, se perd en cet indéfini qui reproduit en son sein l’unification immédiate ; ce qui signifie qu’elle use de ce qu’elle trouve pour ordonner les multiplicités, les objets, les signes, le relationnel, l’unité de soi.

Le manque politique voulut être comblé par l’empire rationnel marxiste par exemple. De cet effondrement, mais aussi de l’attente structurelle générale des peuples, il se prouve qu’il existe une essence de la démocratie. Que l’être démocratique est cela même qui doit exister pour des sujets, quand bien même lesdits sujets ne seraient que leurs identités psychologiques.

Tout vient à trainer dans l’esprit des sujets restreints à leur identité ; il faut bien qu’elle se nomme cette identité ; aussi emprunte-t-elle toutes sortes de signes, d’objets, de distinctions ; elle épuise le monde ; alors même que l’être démocratique pour son efficience réclame de l’intellectif.

L’intellectif est l’inverse de l’immédiateté du psychologique ; qui voudrait que le territoire soit étal et puisse laisser libre champ à sa fantaisie, ce que l’on nomme liberté habituellement. De son installation en sujet politique, le moi psychologique ramasse autant qu’il se peut toutes les caractéristiques tribales qui prévoient le fond indifférencié d’une gestion spontanée du donné. il désirera ce que chacun désire entrant en concurrence d’élection ; il voudra y être reconnu.et dans le regard des autres se manifester son essence propre.

Démontrant par là que son être, sa capacité n’a pas dépassé le niveau de la transmission ; puisqu’autrefois, en une tribu, ce qui garantissait le vrai, c’était le connu par tous ; le groupe faisait office de vérification. De même que la parole, on s’y conformait absolument puisque sinon la communication faiblissait et disparaissait et qu’il était impératif de parler du Même. L’oreille de l’autre est ma bouche.

On peut rêver occuper la place, le rôle du sentencieux ; celui par qui la parole arrive aux oreilles. Le prophète en est le dépôt légal, entre autres, ou le leader. Ou absorber les paroles de tous qui se fondent en une seule vague déferlante.

Il en est du sujet qu’il en demeure imperméable ; il n’est rien, ne veut rien, ne désire rien ; il est. Ce qui veut dire ; il agit.

Encore faut-il bien cerner, discerner en quoi le sujet agit ; il ne se confond pas dans l’action forcément ; mais dans l’action investie de sa puissance ; c’est ici qu’il faut placer ce que par puissance ou potentialité on entend. Il s’agit de l’action intellective. Celle-là même qui ajoute non pas au monde, mais au possible.

De même, le sujet est dans la formalisation démocratique et non pas dans les vécus ou les drames psychologiques ; de même, le libre n’est pas dans la fantaisie ni même dans une vie ordonnée, mais dans la position éthique de dépasser ce que du monde on reçut. La forme, démocratique, libre ou intellective, est l’accomplissement du possible des mondes. Non pas des mondes eux-mêmes. Non pas le possible du moi psychologique, de la gouaille tribale, de la parole annéantisante, de la multiplicité des immédiatetés données, du vécu empilé, des objets lucre des désirs récompensés. Le possible n’est pas la complexité de l’agencement individuel, tel qu’il s’en débrouille de condenser en son « identité », les signes avant-coureurs de son essence, tels que psychanalytiquement on peut les dérouler.

Par ceci on voit que c’est dans la nature même du politique que le psychologique, le relationnel, la parole, les rôles et les désirs, les échanges et les transmissions, puissent seulement enfin aboutir.

Or de nos principes démocratiques on les tient comme base dont tout le reste serait le libre champ ; sans voir qu’en retour et ayant épuisé tous les mondes humains, le politique est ce en quoi et par quoi l’ensemble des mondes rebondit. Hors cela, ils s’effondrent. Comme psychologiquement les individualités sans sujet s’affaissent à plus ou moins long terme et plus ou moins manifestement.  

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