Ce qui ne colle pas dans le puzzle
Le sujet tel que lâché dans le grand monde unique, (que ne cerne aucune parole et aucun groupe de transmission et aucun monde particulier ayant à être ordonné par la relation collective du « pense-ensemble » qu’est la parole originellement), tout sujet livré à lui-seul est d’une sauvagerie sans limites.
Le sujet, produit par l’universel mais … en-dehors
Or pourtant un tel sujet fut originellement produit dans et par l’universalité ; laquelle en son idéal, qui suppose chacun raisonnable, est partage et communauté « en esprit », dans le giron du symbolique d’une communauté imaginaire (monothéiste et pour nous chrétienne), en laquelle communauté symbolique, chacun est limité par la parole qui reprend et assume.
Mais l’être-libre créé à partir de l’universalité (qui est en fait universalités, et donc l’universel comme unité pure et dure est insituable ; il n’est pas de pensée de la pensée, il est uniquement un sujet-qui-pense, cartésiennement) s’estime à lui-même sa propre loi ; en quoi il n’a pas tort, et rien au monde ne pourra le contredire ; excepté en ceci qu’il s’oublie comme originellement existant de et à partir de l’universalité.
Oubliant, voir niant, son origine universalisante, il devient une absence totale d’universalité et perd tout profit ; puisque livré à lui seul, il ne peut plus finaliser selon l’universel, et redescend en de petites finalités, toutes immédiates, une restriction dont on observe partout la psychologisation ridicule et profondément morbide, voir mortifère. N’ayant plus aucune représentation et ayant abandonné sa représentation bornée mais régulière de l’universalité, le sujet devient fou.
Ou lamentable. (Puisque se consacrant à de petites mièvreries ou inutilités).
Ou intelligent.
Intelligent parce que abandonnant l’universel, il est, lui le sujet libre, capable d’instrumentaliser l’universalité ; l’universel demeure en soi et trente de renouer avec les universalités, mais toutes les universalités n’ont pu recomposer avec l’universel (le Un) tout ce qui est (la diversité comme le tout-ce-qui-est réellement, là). Les universalités par contre s’induisent du donné, du monde, des choses, des êtres ; elles fonctionnent comme sciences ou droit ou moralités, etc.
Mais ne parvenant pas à se fonder dans l’universel, les universalités restent finalement à disposition, et l’être-libre remplaçant l’universel être humain partageur, (le vrai, le beau, le bien), celui-ci transforment les universalités en moyens sans aucune fin ; un monde dépourvu de finalité unitaire. Ce qui n’est pas regretter le rouleau compresseur de l’universel (l’être-libre reçoit la raison comme une horreur qui n’a pas de sens dans son monde, il déteste la pensée et la loi qui anéantit, pense-t-il, sa singularité), mais s’étonner qu’il n’est pas d’accord sur un projet universel discutable démocratiquement (laquelle démocratie se réduit alors en affrontement d’intérêts immédiats qui délestée de vision universelle s’effondre).
Ainsi l’économie n’est absolument pas du tout une science mais un entrelacs d’idéologismes bariolés fondée sur des a priori, puisque manque la définition de ce que universellement être-libre signifie…N’ayant aucune idée de cet être, on le replie sur des déterminations.
Délaissé et abandonné par tout ce qui est
C’est que du défaut de l’universel, (il ne reste que des universalités instrumentalisées par une finalité absente rabattue sur des finalités immédiates), l’être de l’homme est ramené à des déchets, des demi finalités, des sans –retours, puisque fondamentalement il n’est que l’universel qui soit doué d’un avenir. Puisque l‘universel est le potentiel ou la puissance, la capacité d’être.
Délaissé de tout universel, n’ayant que des universalités instrumentales à sa portée, l’être-libre, qui est sans mesure aucune (il est autre que tout, tout ce qui est, de n’importe quel monde quel qu’il soit), est affronté dans cet immense tourbillon au manque fondamental ; il n’est pas d’universel (unificateur) des universalités (pourtant de fait efficaces et vraies en chaque domaine).
Il n’est pour lier les universalités que les consciences de soi ; or les consciences n’entrent pas dans l’universel (qui ne nous est connu qu’anciennement, selon l’ancienne version) de même qu’il leur est impossible d’être réduites dans les universalités.