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instants philosophie

Ce-qui-est arrivé à l'humain,le rapport à tout-un-chacun

8 Octobre 2013, 11:03am

Publié par pascal doyelle

La vérité n’est pas ce qui arrive au monde, la vérité est une conséquence de ce qui arrive au monde.
C’est qu’il ne faut pas distinguer la vérité de son opérateur ou plus exactement (cela réintroduit une hiérarchie ontologique), son opérateur (de la vérité) engage lui-même bien plus que la vérité ; il transforme ce qui est. La finalité est de modifier « ce qui est ».


Jusqu’où cela peut-il s’étendre, on ne sait pas. On ne sait pas puisque l’on ne sait pas, pour faire image et en gros, jusqu’à quel degré cet être-opérateur est humainement capable de poursuivre suffisamment loin le processus ; puisque la conscience-de est un processus étant un procédé. Elle est somme toute un procédé, une « technologie », une technologie réelle ce qui veut dire ; appartenant ou devenant à partir du monde, de la réalité. Pour cette raison elle est vide et formelle ou est un demi-être inventé dans la réalité (et qu’en partie nous subissons, sauf que si l’on nous retire ce procédé l’humain s’efface, disparait).


L’humain concentre quantité de dispositifs, du langage aux sociétés humaines dans toutes leurs variantes, et qui valent et existent réellement en eux-mêmes, mais le point d’orgue, l’orchestration très limitée mais suffisante (la conscience n’est en rien tout, ni omnisciente, ni toute puissante, etc, et son être est fragile, irrégulier, instantané, etc) est assumé par l’être de conscience, ce demi être intermittent ; intermittent non par défaut mais de son nature même, sa structure demande à ce qu’il soit à demi.
N’étant pas la totalité de l’humain mais ce qui arrive et rebondit continuellement ou plutôt statistiquement pour ainsi dire. Si la conscience était un conscient, si elle déployait une sorte de programme, il lui faudrait balader ce programme constamment et s’en charger, et elle serait impraticable ; et personne ne serait jamais libre en soi ni purement. Mais comme elle surgit et non pas anéantit mais invente, ajoute, en-plus de n’importe quel donné, elle s’égare et se perd constamment, ce qui n’atteint évidemment pas la forme statistique que « des consciences existent ». Tôt ou tard les errements et les fautes sont par-données ; non seulement les fautes mais aussi les erreurs.


De cela on peut comprendre que le fait le plus subtil et le plus fragile, la conscience-de, le plus investit par toute l’altérité (la conscience nait de, dans la perception, le langage, la société humaine, comme de et dans la physiologie), est aussi par ailleurs « ce qui détermine », ce qui conclut, parce qu’elle est ce qui rapporte ; ce qui rapporte n’importe quel réel à n’importe quel réel, potentiellement (ce qui ne signifie pas qu’elle rapporte tout le réel à tout le réel, elle n’implique pas la totalisation en soi, elle en formule ici et là qui sont toujours des effets et non de substantielles).


La vérité, cad la raison ou la métaphysique, sont les lances armées de son être ; les universalités (grecques, éthique, politique, esthétique, idéel) mais aussi les devenirs (chrétiens, de libération de la conscience vers l’Une seule, de réunion de tous en Une seule, d’inscription de l’unification comme processus et non comme contenu, peuples, nations, vérités, etc, de mort de soi-même pour l’esprit de soi qui se-sait, en l’occurrence est au moins su d’Une seule conscience indéfiniment existante, etc), sont ses fers de lance.


La dernière occurrence étant la compréhension, par chacun, qu’il est-libre ; et ce sous la formulation d’un moi. La personnalisation est la suite, la poursuite par d’autres moyens, de l’humanisation (qui elle relève de l’universel grec et de l’acculturation généralisée lancée par le christianisme). Comme de juste la personnalisation (étant fondée en et par le libre) se perd dans sa propre validité ; celui qui est-libre, est un. Et cette unité valide tout et n’importe quoi ; il ne lui suffit pas d’un monde pour être ; il est passionné par son être-libre, autant qu’il regrette l’ancien peuple ou la nation ou la Parole ou la vérité ou l’universel, ou le pardon. Parce qu’il est assujetti au libre pur, et que l’être de conscience, ce mécanisme, cette technologie effarante, est une dureté radicale ; elle ne laisse rien passé du tout, au fond. Au fond parce que si elle s’embrouille constamment, se perd dans ses possibles, commet l’irréparable, etc, elle se réalise finalement statistiquement toujours.

Elle renait nue et sans rien de toute cervelle, et reprend le donné là tel qu’il se donne ou tel qu’elle le saisit (et peut indéfiniment se tromper) ; elle ne connait pas du tout ce qu’elle fait, mais son savoir (qui n’est pas sa connaissance) est la seule structure agissante ; son programme est son activité.
Sa souplesse est son être (c’est pour cela qu’elle est vide) mais son être est sa souplesse ; sa structure ; elle est un « vide » uniquement par image, en réalité elle est positivement formelle ; elle est même le plus positivement réel puisque sa forme n’est atteinte par rien.


Il est avéré que chacun, en son moi, est profondément bouleversé, constamment, mais la conscience en un moi, n’est pas cette identité ; laquelle cependant ne tient que par le dynamisme intrinsèque de la conscience-de (n’importe quoi) qu’il est (est à demi). C’est que le régime du moi est une identité ; si cette identité était reliée à un conscient, cela fonctionnerait classiquement (selon la caricature du cartésianisme de bas niveau par ex) ; mais si notre être est la conscience-de, il est clair que le régime de notre moi est bien plus étendu qu’il ne se le dit lui-même ; il n’est pas comme conscience-de, ce qu’il est ou croit être comme identité. Le registre de ce régime est bien plus extensif que réduit à cette intensification qu’est le moi, son conscient.
De même la reprise par chacun de son être non plus comme moi ou conscient, n’est pas du tout une sorte d’imposition extérieure d’un devenir prévu, d’une objectivité ou d’une devoir être ; si la forme que l’on est, est déjà-là, si l’on est déjà la conscience que l’on est, il ne s’agit pas tant de devenir plus (on ne sait de où sortir ce « plus », sinon d’une formalisation abstraite ou idéologique), mais il s’agit d’être déjà ce que l’on est déjà. Autrement dit ; on ne sait pas ce que l’on est. On croit savoir ceci ou cela (et c’est relativement vrai) mais ça n’est pas le bout du bout, c’est l’émergé d’une immersion qui vibrille en tous sens.
Il est donc d’abord requis non pas une activité imposante, mais une passivité la plus proche possible qui admet, accepte, laisse être ce qui est (et que l’on ignore, que l’on sait plus ou moins au sens où ce savoir là est une ignorance, une non connaissance ; le savoir est hétérogène, la connaissance homogène mais donc réduite à, son objet particulier, une science est une découpe dans la réalité d’un objet dont elle peut affirmer ceci ou cela, validement, mais non que cet objet soit « tout objet » ou la totalité ce qui est).

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Histoire du devenir

6 Octobre 2013, 13:21pm

Publié par pascal doyelle

Raccourci réduit d'histoire de la philo.

La philosophie est « ce qui rend compte » de ce qui est arrivé l’humain et il lui est arrivé de réfléchir. Il fallait une théorie qui nous expose ce qui a bouleversé le mode de résolution de la réalité qui tenait jusqu’alors, pour faire court, en une synthèse immédiate entre le donné « là » et le langage.

Tout groupe humain s’échangeait entre soi et formulait le monde par la parole et la parole par le groupe (groupe-parole-monde formaient un cercle) ; il se produisait donc des mondes particuliers séparés ou enchevêtrés, chaque peuple, chaque culture autour de son axe propre, insituable comme axe puisqu’il s’agissait d’un ensemble, recouvrant le monde, le donné et le vécu. De il n’existait pas à proprement parlé de « chacun », puisque ce que l’on exprimait était dans et par la communication, l’information, ce qui forme, la réalité laquelle était partagée et échangée. L’ensemble était une résolution intégrale qui prenait le donné là tel quel et le saisissait comme vrai immédiatement, dans son apparaitre même, son apparaitre était parlé, le groupe qui communiquait avec lui-même se réfléchissait dans le groupe et le monde ; la communication faisait office de vérité, le groupe ou la parole était le vrai lui-même ; tout le lui certifiait.

Il advint donc que l’on s’est libéré de ces mondes pluriels vers et pour un seul et unique monde ; la réflexivité puisqu’elle est le dépassement du langage, du groupe et de l’immédiateté désigne un seul et unique monde, dit universel puisque un mais aussi universel puisque proposant à chacun de faire-retour sur soi, séparément du monde-parole-groupe.

Non seulement la politique, l’esthétique, l’éthique et l’idéel furent les réalisations en tant qu’universalités mais de plus il y eut le fondamental devenir conscience qu’inventât le christianisme. Enfin il fut lancé sur les mondes et sur les vécus la position d’une libération instantanée, une dernière conscience possible qui re-prend toutes les consciences (et donc tous les vécus et l’intégralité des contenus de ces consciences et surtout l’entièreté de la présence à soi de chaque conscience) et s’existe comme dernière conscience possible indéfinie, le libérateur qui nous renouvelle constamment au centre de nous même, et qui réunie par-dessus les intérêts du monde les consciences divisées et séparées.

Nb : Il ne s’agit absolument pas de croire ou non (cela est laissé à la conscience individuelle), mais de bien marquer qu’il ne s’agit en aucune manière d’une « idéologie » ou d’une moralisation fut-elle celle du ressentiment ou autre interprétation, mais d’une structure qui s’impose parce qu’elle augmente dans les deux cas (universel grec et dernière conscience indéfinie chrétienne) notre être.

Il est clair alors que suite à la métaphysique de l’ontologie grecque (l’universel est l’être en général pensable en une fois et intégralement) et à la métaphysique théologique chrétienne (qui forcément déborde la philosophie puisqu’elle tente de cerner l’être non plus général et intégralement pensable, mais l’être un suréminent qui garde de fait son inconnaissabilité, mais permet de penser plus avant la réalité en modifiant la pensabilité grecque), il y eut le renouvellement de la philosophie par Descartes.

En tant que Descartes cesse instantanément (Descartes joue de l’instantanéité de la réflexivité) de cibler le pensable pour relativiser celui-ci en pensabilité(s) ; la pensée devient une multi variété relative à un « sujet », un opérateur (qui n’a plus besoin de la certitude la pensée pour être lui-même certain de son être, ce qui est essentiel et le fondement de tout le reste ; l’être « là » de mon existence devient n et par lui-même réel et vrai, vrai parce que réel… La métaphysique est déjà en cela dépassée par une autre sorte d’ontologie).

De sorte que suite à Descartes Leibniz ou Spinoza tout comme parallèlement on cherchera à situer la pensée dans le monde et la perception, ne pensent pas métaphysiquement mais instrumentalisent la pensée de l’extérieur par le calcul de la pensabilité leibnizienne ou par la mathématisation spinosiste. En sorte que la relativisation de la pensée se poursuivra de Kant et de Hegel ; ce n’est plus la pensée métaphysique qui fonctionne mais c’est la pensabilité comme expérience plurielle et kaléidoscopique de l’historicité et de la phénoménologie ou le rapport analysé de la pensabilité au monde, au monde expérimenté.

Depuis que Descartes a ouvert le gouffre sans fond du sujet, c’est l’ensemble des sujets hyper individués (ce qui ne signifie pas subjectifs) qui s’élèveront ; la porte est ouverte sur la pensée cohérente de ce qui est-là ; s’élèveront et ce doués du libre pur, ce qui signifie de la force de la cohérence réflexive qui se portera sur l’expérimenté, sur le vécu, sur le donné objectivement là (y compris les sciences humaines, par ex), et l’ensemble de ces aventures (et le réflexif essaime dans tous les domaines, esthétiques, éthiques ou politiques ou idéels, ou personnalisant ou amenant un surcroit d’humanisation qui passe et dépasse l’universalité de la révolution) l’ensemble de ces aventures dresse l’ensemble des possibilités du monde, du donné comme du vécu, de l’expérience individuée précise et armée de tout son acquis.

Rimbaud solde la totalité de son vécu, l’outrepasse, voit l’à-venir et l’éternité.

Il est clair que si la règle (universelle) du libre pur qui explore son monde unique armé de tous ses acquis se déploie dans le monde donné vécu, cela aboutit aux expérimentations de structure (de soi, du monde, de l’humain) les plus exorbitantes qui soient. Le libre lancé sur le monde est une engeance, incontournable. Ce qui s’approfondit est une étrangeté radicale et profondément autre, à chaque fois, en chaque sujet expérimental.

Si le règne du libre se déploie, ça n’est pas, donc, par subjectivisme ; les expérimentations sont réelles et parfaites et intégrales ou intègres en plein. Elles manifestent, expriment ou se vivent de plein fouet en tant que vraies. La vérité est entière ; ça n’est pas parce qu’elles ne correspondent pas aux deux métaphysiques (grecque et chrétienne) qu’elle déchoit ou se perd dans la détermination ou le contingent ou le subjectivisme ou le désespoir ; c’est en tant que libres purs que les consciences poussent bien plus loin la même vérité ; la même articulation et puissance pure, celle du réflexif et de sa cohérence fondamentale. Sauf que ça ne ressemble plus aux réflexivités de l’universalisation grecque ni de la dernière conscience indéfiniment libératrice (dieu).

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Le réel et la conscience : le devenir

5 Octobre 2013, 11:27am

Publié par pascal doyelle

Si il n’est de vérité que d’un autre être ; la conscience comme conscience (cad comme n’étant pas un conscient, qui est lui-même pris-dans la conscience en acte et comme celle-ci est glissements vers tout ce qui la précède, perceptions, physiologies, signes, identités , etc, il est doublement dépassé sur sa gauche et sur sa droite), elle n’en déchoit pas du tout, la vérité, et au contraire est portée absolument ; c’est que la conscience est le bord du monde (au moins pour-nous, à voir si elle est le bord du monde en tant qu’être, en tant que « tout ce qui est », ça n’est pas évident) et qu’ainsi relative à un être qui est extrême, il n’est rien en deçà qui puisse contraindre et absorber la vérité.


De sorte que si la vérité (et essentiellement la vérité métaphysique ; soit ontologique grecque, qui définit l’être général et veut en rendre compte intégralement, soit théologique, qui définit l’être suréminent, dieu, qui, si il est inabordable en soi, permet de saisir l’existant donné comme monde plus profondément que l’être général de l’ontologie grecque),
si la vérité est relative à cet être-libre incompréhensible, insituable, purement formel et sans aucun contenu (bien qu’il apparaisse toujours de et avec un contenu ; il n‘existe aucune conscience « suspendue », mais peut importe puisqu’au travers de n’importe quel contenue, elle se-sait), alors le devenir de la vérité est si parfaitement exact et constant et tendu radicalement qu’il faut reconnaitre dans l’historicité de la philosophie une perfection sans nom.


Evidemment il ne s’agit pas du tout d’une perfection telle qu’on a pu l’attendre ou la désirer ou la comprendre ; l’être de conscience est un mécanisme radical qui n’obéit certes pas à notre idée fantasmatique de la perfection ou de la vérité ; il n’est pas, littéralement, d’Ordre, pas de programme qui serait coextensif à l’être de conscience ; son programme c’est sa structure qui agit et réagit et reçoit, actif ou passif. Elle n’a pas besoin de se « dire » pour être ; non qu’elle s’en passe, au contraire puisqu’elle poursuit tous les Dires en tous sens, elle pousse le langage au-delà de lui-même (c’est le prorpe même des grecs qui dépassent le langage et sa synthèse immédiate, cela se nomme réflexivité en tout). Mais elle surnage au langage et ce vers le monde, le donné, le vécu (le christianisme) elle le tord, petit à petit ou à grand bruit.


Aussi assume-t-elle les mondes ; aucun monde humain et par conséquent aucune vérité ne l’arrête ; il faut bien cela, ce déchainement impitoyable, fonctionnel, formel, pour constituer les mondes humains, mais tout autant pour re-prendre, saisir le monde unique donné, le Là gigantesque qui est.
Comment peut-on croire que la détermination, ces masses considérables, puissent être saisies et découpées, et reconstitués par un Ordre statique et figé ? Il leur est corrélatif qu’un être, purement structurel et vide mais formel, puisse se couler, naviguer, explorer, décomposer, en tous sens la multitude et les pluralités (les séries de multitude). Il faut que cet être soit sans-rien et qu’il soit né de et dans la multitude ; qu’il naisse des physiologies, des langages, des identités, du relationnel etc ; qu’il s’ajoute sans rien bannir de ce qui est, et qu’alors sa performance n’est pas de reconstruire une vérité sur le monde donné là, mais d’y ajouter.


La conscience ne tend pas vers la vérité (qui existerait en soi on ne sait où ou interviendrait mystérieusement), elle la crée. Ou plus exactement elle crée une matrice réellement fonctionnelle, réellement en un mot agissante.


Cet agissement on pourra prétendre qu’il équivaut à une variation subjective ou hasardeuse ou livrée en la contingence ; rein n’est plus faux et absurde. La raison en est que la conscience, cette activité mirobolante, est au bord de ce qui est (pour-nous en tous cas et autant que l’on puisse en juger momentanément), ce qui signifie qu’il n’est rien « en-dessous » ou « au-dessus », qu’elle n’est nullement une interprétation ; elle agit parfaitement et en dés-ordre (qui n’est pas néanmoins le n’importe quoi, qui assume le libre pur et le devenir pluriel voir multiple, malfaisant et bienfaisant pour faire image, que ça ne peut pas être retranché du devenir, même si le mal doit être annulé).
On comprend bien que ce qui existe si souplement (qui supporte donc la masse effroyable du monde donné Là), ne peut pas ne pas s’égarer et poursuivre mille et unes vérités ou aberrations ; une rigidité rendrait la performance impossible sinon.
Autrement dit si l’on avance que la vérité est relative à un être qui ne l’est pas, ça n’est pas pour soustraire la vérité ; c’est afin de comprendre que la conscience n’est pas sans les dispositifs qui la précèdent ; qu’elle est et n’est que le dispositif au sein des dispositifs (physiologies, langages, relationnel, etc). Sauf que ce dispositif très limitatif, minuscule, est conclusif ; conclusif en ceci qu’elle seule est « hors de la cervelle » et qu’ayant affaire au réel, donné Là, comme Là gigantesque, elle perçoit le rapport. Elle juge de la vérité de telle ou telle inscription dans la cervelle.

Elle mettra du temps peut-être à remodeler la cervelle, mais le réel la soutiendra et elle le poursuivra puisque le réel est ce qui est sa structure même.

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Bilbo le Hobbit, comme principe réel

4 Octobre 2013, 10:50am

Publié par pascal doyelle

La vérité est donc relative au libre pur ; les deux sont les formules dans le monde, la réalité, la détermination ou un univers, comme on veut, de la réflexivité. Par quoi vraisemblablement la réflexivité peut être dite transcendante dans l’immanence ; il y a un univers, puis il y a un être (ou des êtres ; on ne saurait préjuger des extraterrestres !) qui s’y adopte ou adapte réflexivement.

Que la vérité soit relative au libre, c’est parce que le libre est l’ultime borne ; autrement dit, il n’est pas relatif. Lorsque l’on prononce « libre », on atteint de fait la limite, une limite extrême de « ce qui est ». Du reste « libre » cela signifie rapport à soi irrécupérable (par quoi que ce soit). Ce qui n’implique nullement que ce rapport soit omniscient ou total ou infini (il serait plutôt indéfini) ou continuel ; il suffit qu’il soit une fois, au moins, pour exister « libre » et en part très limitative. Nous sommes très loin d’un libre qui serait une sorte de forteresse ou de puissance absolue ou de conscient si conscient de soi ; le libre s’ajoute à. Il ne possède rien, sinon il devrait se trainer et ce serait impraticable et ajoute à (compte tenu de tout, littéralement tout le reste qui le précède).

Nous sommes donc par le libre à l’extrémité du monde, du donné, du vécu (cad de la pensée, des sciences et de la politique, des esthétiques et des personnalisations et des mois, etc). On y Est.

Sous entendu que cet « être » est celui du libre qui existe « à demi » ; le demi-être, le hobbit en somme, s’ajoute à l’aventure de « tout ce qui est » et aussi minuscule soit-il, il est décisif. Il est petit, inaperçu, inconsidéré, mais se faufile partout de sa petitesse ou de sa faiblesse qui lui ouvre la disposition, la disponibilité (des choses et des êtres, des péripéties et des géographies, etc).

La vérité n’est donc pas, puisque l’on Est à l’extrême limite de « ce qui est », relative à n’importe quoi ; elle est relative à un être qui ne l’est pas (on reporte à plus tard de comprendre pourquoi dans un monde, un univers, il est un tel être absurde et autre et autre parce que formel, cad à demi).

Mais une fois atteint cet être (en commençant par Descartes), la vérité n’est donc pas abandonnée ni oubliée ; le libre, la réflexivité (et Descartes est radicalement la réflexivité, sa méthode même, tout comme Hegel est la réflexivité « absolument », qu’il doit être lui-même inclus entièrement dans le processus général) la réflexivité conserve et assume.

Nous ne sommes plus dans les mondes particuliers ; qui s’effacent les uns les autres, qui disparaissent (encore que la réflexivité adore les musées et cherche à tout comprendre en soi). la réflexivité est unique et grecque et chrétienne est intégralement conservée ; pour ses propres raisons complexes, mais aussi parce que l’on est au bord du monde ; il n’est rien en deçà, et tout au-dessus.

Ayant acquis la vérité, (tout le pensable en son état, ce qui ne signifie tout ce qui peut être pensé en vérité), nous avons assumés la liberté pure qui est non le subjectivisme (ou la traduction libérale d’un être naturel qui serait donné là comme « vrai » ce qui est absurde ; notre être n’est pas un donné) mais qui est la cohérence poussée plus loin.

L’attention à ses propres intentionnalités… comme le montre Descartes en somme. La méthode d’être.

Se révèle que la vérité peut dire, exprimer, montrer l’être en son état effectivement « là » ; qu’il est une intentionnalité qui instrumentalise la vérité mais en tant que cette intentionnalité est unique et qu’il n’y a « rien d ‘autre » , ou donc qu’elle est la limite fondamentale de tout (pour nous mais aussi en soi ; le libre comme forme est formellement autre que tout, puisqu’il est de former un Un avec soi, le se-sachant, fut-il limitatif qu’il est positivement et non comme un manque, un défaut, quelle absurdité !) .

Tout autre discours est absurde en ceci ; il n’interroge pas du tout son objet au niveau de son objet, il le dégrade. Il fait passer le libre sous la vérité, et vagabonde dans les limbes des vérités sans voir que la vérité est seulement un moyen pour un être, pour un être agissant. Que ferions-nous de la vérité sinon d’agir par elle ? On veut bien que la vérité soit un idéal magnifique (sans conteste), mais ce sera pour l’activisme d’une conscience ; aussi la vérité jamais ne répond à la question : que fais-je de moi-même la vérité ? De même la vérité sera toujours la vérité de quelque conscience qui veut en imposer aux autres consciences … qu’elle soit science ou philosophiquement tronquée ou idéologique ou psycho moralisatrice.

Nietzsche avait parfaitement raison de percevoir que la vérité est relative à un être, sauf qu’il faut remplacer son édifice abracadabrant d’interprétation (qui recèle de réelles structures par ailleurs) par ceci que cet être, étant une limite absolue de tout monde, est en soi déjà-vrai.

On dira qu’à ce tarif là autant vouloir n’importe quoi… Mais on ne « veut » jamais n’importe quoi … On est toujours à l’extrême limite de ce que l’on peut vouloir (il faudrait du reste repréciser ce « vouloir »). Ça n’est pas que l’on n’ait pas le choix, mais que puisque l’on est à la base du monde, de n’importe quel monde, ce sont tous les choix qui se profilent potentiellement ; le libre est intégralement « ce qui se réalise ». Pour cette raison cela part en tous sens et l’entièreté de ce qui peut être exploré, l’est.

Et les choix que l’on va choisir, ne sont pas d’un « choix » mais d’une inventivité. On ne choisit jamais entre blanc et noir, on invente. C’est d’ajouter de l’être à l’être qui joue ; la vérité, qui au fond décrit un état, et une conformité à cet état, est l’abaissement des consciences à un tel état, au lieu que le libre (qui ne veut jamais en dehors de la vérité comme agissement réel) explore et invente.

Le mal serait précisément de ne pas ramener la vérité (on croit être la vérité) aux libres ; le libre propage le libre et la vérité non comme contenu mais comme principe. De ne pas saisir la réalité humaine comme organisée par le libre mais par des intérêts (sans envergure et qui donc s’effondrent tôt ou tard, à l’inverse du libre qui continue d’être et augmente) ou des vérités.

Mais si le libre est adéquat à son agissement (et qu’il est l’extrémité de la réalité), alors la réalité supporte ce déchaînement du libre, cette exploration : elle n’est pas en soi rationnelle, mais non pas pour cela irrationnelle ; elle est structurellement. Elle est un extrémisme et ce vraisemblablement parce qu’elle doit « se produire », et qu’elle ne manque rien, rien de ce qui est.

Or c’est ce que pense ou en tous cas manifeste la philosophie. Ce dés-ordre fondamental.

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L’horreur de ce-qui-est

3 Octobre 2013, 10:12am

Publié par pascal doyelle

Si elle voit sans se voir, ça ne se réduit pourtant pas à une simple fonction de perception ; de ce qu’elle est formelle (cad apparaît des perceptions et des signes, compte tenu de ceux-ci), elle se maintient ; elle renaît de la cervelle. Elle se produit non au sens où elle se crée, mais au sens où elle est produite de la cervelle ; or étant formelle cette production par un autre que soi, ne l’entame pas.

Si elle se produisait de la cervelle comme déterminée, elle dépendrait de cette cervelle, de ses contenus, mais comme elle se produit en rapport-à, elle peut tout à fait emprunter tel contenu (elle ne se produit jamais sans base) pour varier sur tel autre. Et non seulement il est quantité d’autres contenus qui peuvent être mélangés, mais surtout elle se produit vers le « là », l’être externe, hors cervelle, et donc si il est un « contenu » auquel elle tient ou se tient, c’est le « là » réel hors d’elle-même ; autrement dit un « non contenu » d’une part puisqu’il est au-dehors (et que l'on n'en sait rien a priori), mais aussi d’autre part puisque ce « là » possède n’importe quelle qualification ; il est indéfiniment varié. Et n’est pas lui-même tel ou tel, il est indéfiniment « là ».

C’est ce pour quoi est la conscience ; pour admettre un « là » indéfini.

Elle n’a donc pas de manière privilégiée une accointance avec la cervelle, sinon qu’elle y apparait, mais mène un tout autre devenir.

La conscience n’est pas là pour le bien de l’homme, ou tout au moins n’y est pas pour le bien tel qu’il peut l’imaginer ou l’espérer. Elle y est pour autre chose.

Ce qui signifie que le plus petit, le plus minuscule, le plus fragile est le fondamental. Avoir conscience de, est une invention de « ce qui est », cette monstruosité, et lui est adéquat. La conscience est un gouffre, l’abîme (ou un de ceux-là). Elle est une horreur dans le grand dehors innommable.

Sans doute y gagnerions-nous de la suivre ; mais non semblable à notre imagination ou notre attente. L’attente et la réjouissance du contentement. Pas dans le sens du bonheur dans le monde, le monde est prodigieusement quelconque en comparaison. Un bricolage. Un bricolage qui se fabrique ici et là.

Pas la conscience. Elle est formelle et donc parfaite, absolument sans plus et sans moins, insaisissable et est sa propre loi, et l’est réellement, la loi souple et qui devient (puisqu’il est d’une forme parfaite qu’elle puisse devenir en quelque condition que ce soit). La forme est une et sans comparaison de quoi que ce soit. Ce demi-être, cela qui surgit de tout autre que lui-même (et donc existant à demi), est assuré de se saisir parce qu’il peut être dessaisi de lui-même, étant déjà mélangé à tout ce qui le précède ; c’est parce que demi-être qu’il apparait, admettant toutes sortes de contenus et qui n’est étranger à aucun langage, aucune physiologie, aucune humanisation.

Mais ce faisant il est la bascule vers le grand dehors, le monde comme champ non suffisant de son être puisque cet être n’a pas de contenu et n’entre en composition avec rien. Quel univers monstrueux peut produire une structure agissante sans fond ?

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N'en retenir qu'un : Lacan

2 Octobre 2013, 10:30am

Publié par pascal doyelle

Si il fallait n’en retenir qu’un : Lacan.
Puisqu’ayant été le seul à décrire la conscience comme n’étant pas le conscient.
En ceci en fin de compte que la conscience n’apparait qu’en acte (et que donc elle n'apparait pas). Et que donc cet acte n’est pas énoncé, parlé, manifesté ; qu’il est l’effondrement de ce qui est parlé avant et après cet énoncé.
Chacun repart en lui-même, ayant été parlé et ayant dénoyauté peut-être quelque lien, mais le vide béant non dit, non dicible, revient comme conscience, cad comme acte (il s’est seulement peut-être avancé un peu plus). On n’est pas un autre mais on est légèrement autrement. Ce qui entoure notre conscient s’est modifié. Et ce qui entoure le conscient c’est la conscience sans que celle-ci soit elle-même un conscient en quelque manière que ce soit.
Si la conscience n’est pas le conscient, cela signifie qu’elle se noie, se noie constamment dans tout ce qui la précède ; perceptions ou physiologies, corps ou autrui, un tel ou les autres, le langage ou les gestes, etc. elle ne se noie pas inexistant d’abord puis se noyant ; elle est noyée, immergée puis ici et là passe la tête hors de la masse touffue des signes et sensations et émotions.


Il est absurde de prévoir la conscience comme si elle était un conscient. Il faudrait, grosso modo, que le conscient se précède ; qu’il existe avant que d’être. Et c’est avec raison que l’on abomine qu’il y ait un conscient, un conscient de soi ; c’est une illusion. Tout conscient est déjà pris dans l’immersion et est effet de causes en tous sens. Et est effet d’une ligne suivie qui ne sait pas elle-même où elle va.
Il n’est pas question, du tout, de prétendre que l’inconscient serait comme de la conscience qui se joue et se prédisposerait elle-même ; parce que la conscience est totalement et fondamentalement déjetée et déjà accaparée par « ce qui la précède ». Elle est emplie de signes et de perceptions, ou plutôt il n’est d’abord que des signes et des perceptions en lesquels elle émerge ici ou là ; de sorte que ni les signes, ni les perceptions ne la contredisent ; pour la raison qu’elle ne peut pas assumer tous les signes et toutes les perceptions, c’est une évidence. Et elle ne peut pas, parce que ça n’est pas du tout son rôle, sa fonction, sa possibilité. Il lui faudrait s’amarrer tel un conscient énormissime pour assumer tous les signes et toutes les perceptions, et du reste signes et perceptions existent bien en eux-mêmes pourquoi la conscience se chargerait de ce qui existe déjà ?


Que la conscience soit emplie de signes et de perceptions (de tous ordres), ne l’annule visiblement pas ; c’est bien de mettre sous les yeux (de la conscience) le nœud qui fait mal, ou qui abolit ou qui sursoie le conscient, que l’acte de conscience va se saisir autrement et cela sans même sans doute s’en rendre compte. Elle n’en rendra pas compte, elle ne va pas le rendre en conscient ; le nœud dénoué (qui ne l’est jamais, puisqu’il s’enfonce dans les signes et perceptions et est repoussé constamment, que jamais le conscient n’agrippe) ne va pas devenir conscient renouvelé, sinon par effets seconds, mais par contre la conscience en acte va se placer autrement et ayant acquis non consciemment une vérité sur elle-même. Une vérité qui n’en est pas une ; qui n’est pas consciente d’elle-même mais parce que la conscience en est l’acte. L’acte agit.
C’est cette activité qui croit se fonder dans le conscient ; et le conscient est « ce que l’on exprime de manière à être compris » par les autres ; les autres sont donc ce qui me comprend ; autant dire qu’il n’est pas suffisamment d’étendue en « les autres » pour que toutes les variations de conscience mais surtout les immersions indéfinies de « conscience » s’y retrouvent ; conscience est toujours bien plus étendue que conscient parce que conscience est signes et perceptions qui non seulement ne sont pas exprimés mais surtout n’ont pas à l’être, sont autrement qu’énoncés.


Et au fondement conscience ne se dit que « étant en acte » et cet acte n’est su de personne ; il ne sait pas lui-même (mais par contre il est ce qu’il fait, et se « sait » d’une certaine manière qui n’a plus grand chose à voir avec le conscient, qui en est l’effet second et par lequel cependant une certaine manipulation peut s’opérer ; quant à « vouloir » déchoir de son principe de conscient). Il ne sait pas, parce qu’il l’est et puisqu’il l’est il ne pense pas consciemment tout ce qui (lui) arrive, mais il est dans la résolution (forcément en grande part inadaptée si on l’observe extérieurement) ou pseudo résolution ; sa résolution est son acte, forcément absurde ou décalé. En somme en se croyant un conscient, (ce qu’elle ne peut pas ne pas croire), conscience renvoie l’immersion, la masse, la chose, dans la conscience mais celle-ci n’est pas le conscient et s’existe des perceptions, des signes. Dont elle s’emprunte. Elle est en-plus et émerge seulement ici et là, sans pourtant qu’on puisse affirmer qu’elle n’est pas, puisqu’elle est surgie des signes et perceptions, hiératique, incertaine, invisible.
En somme elle voit sans se voir, et se voir est toujours second par rapport à voir. Et voir n’apparait jamais, et forme le trou de ce qui se voit ou est vu (par un tiers). De sorte que le réel de chacun est l’impossibilité de voir le voir, de se voir (sauf faussement ou comme symptôme). Tout se-voir glisse dans le voir. Et c’est seulement cet acte (voir) qui se résout sans se résoudre (il est indéfiniment réel).

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L'esprit du temps comme mort assurée

2 Octobre 2013, 08:53am

Publié par pascal doyelle

Le devenir s’est donc apparemment déroulé comme suit ; l’utilisation accélérée de la réflexivité s’est imposée à tout monde humain (réduisant ceux-ci, les cultures diverses), et s’est théorisée en partie de manière justifiée et en partie extrapolée par la philosophie ; mais cette réflexivité s’est développée en tous autres domaines et notamment en cette immense élaboration que fut le devenir conscience initié par le christianisme ; de ces deux réflexivités, grecque et chrétienne, il n’en fut plus qu’une dans la création d’une acculturation gigantesque qui aboutit à la révolution unique, dite démocratique libérale, à la constitution de la personnalisation comme poursuivant l’humanisation laquelle courrait à partir de l’universel , grec, et du devenir conscience, chrétien.

Les éléments encastrés par les grecs ou le christianisme ne leur appartiennent pas, et relèvent non pas de telle ou telle culture particulière, mais de manifester, via telle ou telle apparence, les mouvements internes à la réflexivité. La réflexivité est ce qui se déploie et passe outre les mondes particuliers ou les personnalisations, les subjectivités ; elle n’est ni objective seulement si subjective seulement, mais les deux et est autre chose, un autre devenir manifesté comme-çi ou comme-ça, mais qui outrepasse ces manifestations.

Puisque le réflexif est « ce qui ne colle pas à ses contenus », sinon il ne serait pas réflexif ; étant le rapport des contenus ; il n’est pas lui-même un contenu. Il n’est pas la raison comme contenu adéquat, mais par contre la raison en est une manifestation réflexive en plein. Le réflexif n’est pas la raison mais c’est parce qu’il la contient, non par annulation.

C’est d’avoir cru que le réflexif existait seulement comme raison ou comme idée de Dieu, qu’on a pu refuser le réflexif en ces manifestations ; mais raison ou dieu (comme Idées) sont des manifestations d’un être plus structurant auquel on n’échappe absolument pas. Et c’est souvent au nom de vérités particulières, de réductions de l’ampleur de la réflexion que l’on s’est rabattu sur le vitalisme, le peuple, l’inconscient ou tel et tel objectivisme.

C’est parce que l’on redescend de niveau, que l’on ne supporte plus qu’il y ait réflexivité engendrant raison et devenir conscience, vérité et liberté, universel et sujet, que l’on contre-désire en de plus petites étroites vérités.

Pour cela il est impératif de projeter une vision historique, ou historiciste, qui place et déplace les enjeux réels, et non plus marqués par l’esprit du temps, du moment. En un mot et pour illustrer ; il est impossible à un moi, psychologique, à un corps langage, à une identité individuelle, d’arguer de l’universel ou du devenir conscience. Ce qui facilite grandement l’ordonnance des pouvoirs ; ceux objectivistes de technocraties diverses, ceux des étatismes coupés de leur essence (à savoir la démocratie qui doit encore advenir), ceux des engeances de pouvoirs fondés sur les nécessités (soit donc les économismes qui s’abaissent au naturalisme des besoins ou psychologismes des désirs).

Les objectivismes, les étatismes, les économismes définissent un horizon radicalement clos et refermé sur lui-même ; ils ne permettent en aucun cas d’engendrer une vision qui puisse tirer les réalités humaines vers une signification qui parce qu’elle dépasse leur conscience limitée d’eux-mêmes, leur est irrecevable.

Si le monde est tel que « là », un donné qui subit ses propres lois, rien ne peut aller contre ; si à l’inverse on présente que le monde donné « là » comporte bien plus que ces déterminations caricaturales (que les objectivismes imposent) et qu’au contraire le monde tel qu’il est, le « ce qui est » comporte lui-même une mesure élevée et en tous cas autre que celle qu’impose la détermination.

Laquelle détermination « obligatoire » est de plus non pas vraie en elle-même ; il faudrait admettre que tel discours sur l’économie, sur la psychiatrisation ou la pharmacologie, que tel naturalisme, que l’homme soit un loup pour l’homme, etc, est parfaitement vrai et certain ; or aucun discours ne peut ni en droit ni en fait alléguer de sa totale certitude. C’est uniquement une habitude de penser, ou donc une idéologie ou un esprit du temps, quelconque ou misérable, qui restreint le champ de vision et annule qu’il y ait une Dimension réelle.

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Penser du bord du monde

1 Octobre 2013, 11:16am

Publié par pascal doyelle

On peut donc avancer que ce qui est n’a pas de sens, puisque ce-qui-est Est le sens.

Il est visiblement un ensemble de réalisations qu’aucun ordre (complet, total, impérieux) ne lie.

Ce-qui-est est une source qui se déverse et engendre quantités de réalités.

Parmi ces quantités de réalités, il est apparemment ici et là des êtres spécifiques qui fonctionnent eux-mêmes tels des sources relativement autonomes ; il serait absurde de croire qu’elles existent comme des unités fermées et absolument autonomes, des forteresses, et ce d’autant moins qu’il n’est pas visiblement d’ordre en soi par lequel ces êtres relatifs se hausseraient en l’ensemble de tout.

Il n’est pas d’idéel qui serait à la fois notre esprit et le monde ; les idées sont formées à partir du monde et si elles peuvent former cohérence et ordre, c’est en et par des sujets opérant ces formations.

Ce qui ne retire rien aux universalisations ; les idées et les systèmes d’idées, tout comme les mathématiques, fonctionnent et formulent des découpes (de plus en plus approfondies et réelles). Sauf qu’aucun système d’idées n’est plus étendu que l’opérateur lui-même ; aucun contenu de conscience n’est plus grand que la dite conscience. Même lorsqu’elle pense ses conditions (les causalismes qui la précèdent) une conscience est « ce à qui apparaissent » ces conditions.

La philosophie est parmi ces systèmes ce qui rend compte qu’ils sont artificiels et produits et non pas naturels et donnés là. Elle provoque et accompagne et théorise (il fallait un tel discours qui pense ce qui se produit, qui soit réflexion sur la réflexivité qu’est l’humain) l’arrive insensée d’une volition qui se prend elle-même comme vraie et voulue.

Ce qui ne retire rien non plus aux réflexivités qui s’engendrent d’elles-mêmes ; éthiques, esthétiques, politiques, idéels, humanisations et personnalisations inventent elles-mêmes leurs propres champs. La philosophie est seulement ce qui réfléchit sur cette accélération soudaine qui s’est engendrée ; par les grecs et par les chrétiens. Elle a tenté de théoriser le devenir pur. Le devenir pur du réflexif.

Or le réflexif ne se limite pas à la philosophie d’une part (elle est « seulement » la compréhension d’une tension nouvelle, d’une structure qui s’impose en quantité de domaines des mondes humains (la réflexivité s’invente comme éthique, esthétique, politique, idéel, humanisations, personnalisations, etc), mais d’autre part la philosophie est la compréhension par elle-même de la réflexivité ; qui ne pouvait pas ne pas se penser elle-même. Il n’est de la nature du réflexif que de se-connaitre, puisque la réflexivité est en soi au minimum comme se-sachant.

La réflexivité est se-sachant, mais elle n’est pas se-connaissant ; elle n’est pas une connaissance précise et achevée d’un objet complet qu’elle peut décrire et expliquer. La réflexivité est réflexivité sur tout et n’importe quoi ; elle n’a pas d’objet spécifique. La connaissance de la réflexivité est en partie ce que veut la philosophie ; mais elle n’en détient pour l’instant que le savoir.

Or pourtant elle a cru qu’il était possible d’aligner le pensable ; sans voir que son être est réflexif ; que donc il revient à un sujet. Elle positionnait cette réflexivité dans l’immédiateté de son savoir comme connaissance supposée, comme vérité au-delà des choses, au-delà des idées, au-delà de l’idée elle-même (le Un plotinien). La pensée métaphysique remonte constamment jusqu’au-delà d’elle-même ; puisque son être est en son opérateur. Il n’existe pas de discours qui contiendrait le discours ou l’ensemble des discours.

Il faut donc qu’il y est un discours qui dise, qui exprime, qui exhibe, qui décrit ce qui est antérieurement à tous les discours ; à toutes les humanisations, à toutes les personnalisations, aux éthiques et esthétiques et politiques.

De même que la pensée métaphysique remontait ou tentait jusqu’à l’universalité précédant les universalisations, jusqu’à la pensée qui déduit les pensées (et donc toutes les choses et les êtres pensés), de même la philosophie s’est ensuite et en plus attaquée, attachée à une plus redoutable fin ; remonter l’antériorité et c’est ce que lance Descartes.

Il ne relance pas le même logiciel (celui de la vérité métaphysique), il lance à neuf autre chose. Autrement dit la philosophie a déjà commencé de penser antérieurement à la métaphysique, à la vérité. Mais ceci en gardant la vérité, puisque le sujet est ce qui installe la vérité, comme il instaure l’éthique ou les esthétiques.

De même que l’on a pu exposer l’esthétique ou l’éthique, on peut à partir du sujet explorer tous les possibles ; d’une part la pensée des déterminations (les causalités et les réalités, y compris celles qui nous commandent ou nous limitent ; il est possible de penser le donné, mathématiquement par ex, puisque le sujet n’a plus besoin de penser la pensée, étant lui-même de par soi sa certitude, opérant un glissement fondamental) et d’autre part les devenirs des Grands Sujets qui s’aventurent dans le possible ; de Rimbaud à Nietzsche, des innombrables esthétiques déchainées par les devenirs de chaque conscience qui s’en éprend.

Que la vérité soit relative à un être n’annule pas la vérité, puisque cet être est le dernier, est la dernière limite, au-delà de laquelle et duquel être il n’est plus rien. L’être du sujet est l’antériorité et lorsqu’il pense universellement par les grecs ou chrétiennement ou ontologiquement et cartésiennement, il est à l’extrême limite, au bord même de ce-qui-est.

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