Le désordre et le non-sens
Du gaspillage si évident de l’énergie/matière ou quoi que ce soit d’autre, on en conclut que ce qui devient, et donc ce qui est, mène son propre déroulement et ici ou là il se crée de l’ordre. Autrement dit il y a de l’ordre, parce que l’ordre c’est ce qui dure, ce qui est en soi une stabilité (plus ou moins durable), et qu’alors par exemple sur un système solaire suffisamment stable il peut apparaitre de la vie, enfin telle forme de « vie ». Ce qui dure offre le minimum pour qu’en plus de tel niveau, il puisse se produire un second degré d’ordre (comme il y eut des désordres en plus, mais comme le désordre ne dure pas, la matérialité ne s’en souvient pas, ou vaguement comme d’utiliser le pétrole ou le cerveau reptilien :-) ).
De même il y eut quantité d’humanisations, des mondes humains, qui utilisèrent leurs facultés apparemment en admettant le donné là, du monde tel que perçu dans telle localisation et en tel groupe qui se valide lui-même d’exister et qui auto confirme son propre déroulement (sa mythomanie). Ce qui n’est pas du tout une hypothèse stupide ; on peut tout à fait admettre que si ceci ou cela apparait, c’est que ceci ou cela est vrai, puisque réellement perçu mais aussi réellement parlé et que visiblement dans un groupe on s’auto comprend, de fait, et de plus à partir et vers telle réalité perçue, elle-même orchestrée dans un champ d’échanges.
Mais ce système de synthèse du donné là alentour, ne suffit pas ; or cela ne se voit pas. Ça n’est pas la déroute dans le désordre et l’insuffisance d’un système-monde qui a provoqué que soudainement on a pensé à procéder autrement ; c’est du dedans de notre être que quelque chose, une autre manière est apparue. Du reste comment pourrait-on définir que tel système, telle civilisation fut « insuffisante » ? Elle n’apparait qu’ensuite, lorsque l’on a proposé quelque autre système et rétrospectivement ; tout système de groupe tend à se valider et revalider lui-même. Pareillement, un moi dans sa synthèse (parce que le moi fonctionne synthétiquement comme les mondes partuilers humains), qui poursuit sa résolution, quand bien même suffoquerait-il dans la réalité ; il n’en « voit » pas d’autre, de résolution.
Du même genre, on remarquera que les chinois ont inventé l’Etat, ou les égyptiens perfectionné les mathématiques, etc. ça n’est pas d’ordre intellectuel ou à proprement parlé culturellement que soudainement il y eu une émergence, un en-plus. Et que l’on ne sait pas encore trop ce en quoi il consiste ; puisque l’hypothèse « raison », non seulement on retrouve de la raison un peu partout, mais de plus elle est devenue elle-même, cette hypothèse, singulièrement non efficiente pour comprendre ce que cette humanisation spécifique est devenu et que visiblement les devenirs outrepassent l’universel, l’humanisme, etc.
Pour cela on modifie la compréhension, au moins préalablement, d’une apparition de la « raison », par celle d’une articulation plus détaillée et plus compréhensive ; que l’on nomme cohérence et que l’on réfère à ce que l’on a déjà entrevu comme Conditions de vérité (les grecs) et Conditions de sujet (y compris les étranges sujets bigarrés voir assez fous qui suivirent Descartes, mais aussi les réflexivités kantiennes ou hégéliennes, dont on voit bien la suite ; sujet transcendantal et négativité): soit donc le, le système formel (et donc unique et universel, mais pour un autre horizon que seulement de raison-humaniste) qui se passe de vérité et de définir la liberté, qui tient de peu mais ce « peu de chose » modifie tout).
Système formel et cohérence sont descendus jusqu’au ras des pâquerettes ; en chacun, nous confirmant un « moi », qui est une bizarrerie insondable (de sa proximité avec l’articulation structurelle de la conscience mécanistique, rien en fut plus proche de la structure, en supportant tout le poids, que le moi, engendrant soit des mois soit des sujets, voir de super grands sujets, comme on a vu, mais aussi des sujets absents de la science, qui s’effacent et reportent leur cohérence en et sur un « objet », défini comme un).
Les humanisations et pour-nous les personnalisations, sont donc à l’inverse de ce que l’on croit, des moyens pour cette structure qui est apparut et a pris le pas sur la particularisation des mondes humains ; l’humain est l’effet d’une cause qui n’a rien de « naturelle » en ceci que de fait puisque la conscience mécanistique se précise de se rapporter à son propre circuit (qui n’apparait qu’avec elle-même, sinon elle ne serait pas « conscience » et on ne voit pas à quoi elle servirait et comme elle ne respect rien, n’est jamais comprise dans son « milieu » ni même qu’elle eut tendance à ne pas même respecté son propre groupe humain et a passer outre les échanges réglés et les paroles, les langages, on peut admettre aisément qu’elle n’appartient à rien, et qu’elle est la puissance même (ou du moins ce que nous connaissons comme pouvant être dénommer « puissance », et ce au sens réel de potentialité qui excède (en fait elle excède tout, elle n’est pas attachée à, du tout, à quoi que ce soit, c’est littéralement une sauvagerie, sauf que pour se déployer elle peut engendrer des stabilités ; des mondes humais ou des mois, mais aussi se produire, lorsqu’elle prend conscience d’elle-même (ce qui ne devait pas manquer d’arriver, il se trouve que ce furent les grecs) elle produit un « monde humain » dit de second niveau, créant sa propre dimension ontologique (cad modifiant réellement et effectivement son être, sa structure et non pas seulement agitant des « idées » irréelles), et élabore ce que l’on nomme le système formel (qui tient aux conditions de vérité et conditions de sujet).
La philosophie, qui est la discipline, le discours, qui prend en charge cette émergence (de cet être qui existe pour lui-même et se sait non comme « humain » mais comme conscience de son dynamisme de conscience, ce que les grecs nomment réflexivité en somme, « ça » se sait instantanément, puisque c’est, ça existe réflexivement ; il serait absurde qu’elle ne se sache pas elle-même … !), n’est ainsi absolument pas une « sagesse » ou une tempérance ou une facilité ou une sorte de colmatage de notre « pauvre condition », mais est littéralement et en tous les sens une science ; mais comme ça n’est pas une science-connaissance, on dira que c’est une science-savoir ; elle se-sait (de même que Descartes installe définitivement que le sujet se-sait, les grecs imposent que l’être-se sait ; la conscience étant l’arc réflexe de la cervelle arc bouté au réel, et non plus à un contenu irréel).
Il est tout à fait inutile voir absurde de condamner les devenirs réflexifs qui eurent lieu ; tant que l’on y est, si cela ne vous plait pas, faites mieux que Platon ou Descartes … Ce qui est strictement impossible ; parce que c’est non pas le devenir d’idées ou de systèmes idéologiques, voir idéomaniaques (qui auront lieu bien plus tard), mais les devenirs d’un être, d’une structure (qui ne tient pas spécialement à tel ou tel système, qui devient et c’est tout). Le désespoir et l’incompréhension qui règne, cette sorte de déprime ou de « oh mon dieu que je suis malheureux et que je n’y comprends rien » (à l’histoire, à ma vie, aux autres, etc), est contrebalancé par l’hypothèse, l’expérimentation nietzschéenne ; en gros « peu importe que ça n’a pas de sens, « ça » est !
De ne pas reconnaitre la pensée, grecque, cartésienne, et de prendre les expériences des sujets (de Descartes à Lacan, de Rimbaud à Artaud, etc) pour des déprimes profondes, c’est abandonner l’ambition fondamentale, la volonté fabuleuse. Qui articule de A à Z le devenir de « cela » qui est apparut et a désarçonné toute l’humanisation.