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instants philosophie

Le mur existentiel

30 Mai 2015, 09:19am

Publié par pascal doyelle

A partir de notre état de moi nous nous trouvons dans la nécessité pressante et de plus en plus astreignante de non pas se réfléchir (soi) mais de réfléchir très communément le donné ; de se vivre dans le donné comme une partie du monde. De telle sorte que les finalités du moi puissent trouver dans tel monde humain leurs correspondances. Et ces correspondances passent par les autres ; puisque le monde appartient aux autres, qu’il n’est aucune possibilité d’atteindre le monde, le donné, mais aussi le vécu et le corps lui-même sans en passer par les autres (à moins de vouloir, d’intentionnaliser le sujet, la pensée ou dieu-le christ et encore est-ce dans une certaine configuration de (soi).

Mais le moi n’est pas celui qu’il est, tel quel, naturellement ; le moi est déjà une réflexivité ; il s’acharnera à trouver dans la réalité les finalités « naturelles » qui sont supposer le rendre adéquat à son identité, perçue comme éternellement ou naturellement destinée ; l’identité destinale est le principe du moi, par lequel il peut considérer comme réglée son articulation. Mais c’est cette articulation (qui n’est pas réglée du tout, qui est même l’irruption énorme qui désinstalle toute détermination, toute question-réponse en quoi consiste la pression du monde humanisé sur chacun) articulation qu’il va rechercher au travers de ses vécus. Mais l’articulation est la structure antérieure fondée sur chaque conscience-de, et ne trouvera pas dans ses débouchés vécus, mondains et dans les réalités, ce qui s’adresse structurellement ; il n’est que le structurel qui puisse porter le structurel.

Pour nous les extases majeures reviennent à Nietzsche, Heidegger et Sartre. Mais celles-ci sont en repli sur les fondements de l’historicité, de sorte qu’ils sont obligés de repenser cette dernière, et les articulations qu’ils proposent outre de montrer l’altérité absolue de tout, ne parviennent pas à réarticuler notre être, au même degré que la pensée, dieu-le christ, le sujet imposaient.

Et si l’on adresse au structurel on sera habituellement renvoyé aux anciennes formes et pour nous essentiellement ou suressentiellement (cad structurellement) en tant que pensée grecque ou archi intentionnalité, en tant que révélation chrétienne (ou monothéistes par ailleurs ; le christianisme n’est pas un monothéisme) ou hyper intentionnalisatrice ou en tant que sujet ; cartésien et suivants, puisqu’alors il s’agit du méta intentionnel. Qu’il s’agisse du méta intentionnel signifie qu’il ne peut pas être, s’exister sans un effort intellectif … Le méta comme sa dénomination l’indique, est volontairement qui il est, en tant que retour-sur ; si on pouvait admettre la pensée, (dans un effort considérable mais limité à quelques intellectuels, relevant de l’intellectif lui-même, cad de l’élaboration intentionnelle qu’est la pensée, qui surajoute au groupe-langage-monde localisé sa propre expérimentation du donné là et du « là » du donné), et si il était possible de croire, d’avoir foi en le Corps du christ, qui manifestait extérieurement un processus interne hyper intentionnalisateur, par contre il est un temps, méta, qui réclame que l’on ait la conscience que l’on est.

Ce qui définit le méta ; Descartes, Kant, Hegel (Spinoza et Leibniz ayant affaire à l’autre invention-découverte cartésienne ; l’étendue et l’étendue-corps). On comprend bien que tous les citoyens d’un Etat ne peuvent pas actualiser la pensée cartésienne, kantienne ou hégélienne.

Aussi le méta est au fondement de la Révolution (de la constitutionnalité des sociétés, qui inclut son universalité, qui la réabsorbe essentiellement), Descartes ne lance pas que chacun soit raisonnable (c’est Kant), mais que la pensée, soit donc la raison elle-même, s’origine en un être-étrange ; c’est cet être étrange, qui ne correspond à rien dans le monde et n’a affaire, au fond, qu’à dieu, et pour cela la position « infini » est résolument une incompréhensibilité bien autrement redoutable que sa régulation ou régularisation dans les philosophies du doute ou les antiphilosophies, qui évacuent le problème, qui repoussent dieu et l’indéfiniment réel (ce que veut dire l’infini, puisque l’infini est une position et non pas un réel ; dans le réel on n’obtient que l’indéfini, le « ce qui se force à être renouvelé indéfiniment », soit pour Descartes la volonté, aussi bien comme suspension dans le doute, et donc suspension ontologique de notre structure, que comme volonté indéfiniment réitérée, sceau ontologique de dieu en nous). Aussi la Révolution n’est pas tant que chacun soit raisonnable (version universaliste, le vrai, le bien, le beau, et on retrouve la formule kantienne, qui ne règle rien du tout) mais que chacun soit libre ; ce qui considérablement plus sauvage et brutal.

Et il faudra longtemps pour que l’on puisse à peine commencer de prendre en considération la signification, la capacité, la puissance de cette liberté, ou plus exactement de cet être-libre. Et par ailleurs il faut se demander pourquoi est-ce librement que nous ayons produit un monde invivable (non tant individuellement, quoi que les mois deviennent fous, mais collectivement).

Devant la nécessité interne de la structure de devoir exister visiblement devant elle-même et d’en passer par le méta,(l’auto compréhension de son être étrange), en un sens tout s’est effondré. On a cru ou voulu croire qu’en réalité l’anfractuosité structurelle qu’est notre être, cet-être étrange, pouvait très bien se retrouver dans le monde ; s’expliquer comme raison et non plus pensée, comme naturalisme et sa variante humaniste, et comme moi d’un corps-langage quelconque. Qu’il suffisait d’arranger la rationalisation et si la réflexivité était simplement réflexion (ce que croient tous les objectivismes et les objectalités), retour sur elle-même de notre « nature humaine », cela comblerait le vide, le creux, la distance, la rupture.

Ceci devait permettre la réintégration dans le donné, de la réflexivité, laquelle est en fait littéralement Autre et incompréhensible (si ce n’est par sa propre voie unilatérale qui réclame que l’on s’adresse structurellement à (soi), technologie très difficile pour un humanisme et une personnalisation). Ainsi la mass médiatisation a joué et joue encore le rôle de réintégration du structurel ; à se voir, percevoir là au-devant dans des images (des sons, des récits, etc), peu à peu le méta est censé s’incruster, et s’incorporer… Mais il y eut une autre forme d’intégration du méta et constitué par les idéologies ; elles étaient bel et bien, cad dans l’effective réalité des volontés et des corps, la supposée incarnation du méta, de la réflexivité se voulant activement et non plus passivement, réelle ; la formulation du méta est dans le cas de l’idéologie, la révolution (serait-elle communiste, nationaliste, libertarienne, etc).

Une autre réintégration et au fond la plus essentielle, aboutit au corps ; ce qui veut dire au moi. Le moi est largué dans un monde donné là, avec son corps, et qu’il se débrouille pour trouver une métabolisation, métaphorique et aussi littérale, de la structure et qu’il puisse supporter la résolution qu’il inventera de sa présence, de son absurde et incompréhensible existence. Qu’il y ait dans chaque corps une conscience qui se-sait, est une absurdité totale et qui n’a aucun sens (et pour cause ; elle Est le sens, en ceci qu’elle l’existe ; elle ne le trouve pas, puisqu’elle l’existe ; ou donc inversement tout ce qui fait-sens est précédé d’une antériorité dépourvue de sens, d’une structure, d’un mécanisme).

La conscience qui se-sait est toujours déjà bien plus vaste et ample que n’importe quel donné là, y compris ce-corps ; une conscience-de s’adresse à toute autre chose que les choses, les êtres, les objets, les pensées et les manifestations ; certes il faut impérativement acté la distinction entre les configurations (bien plus puissantes en un sens, que sont la pensée, dieu-le christ et le sujet) et les figurations (bien plus efficaces, que sont la raison, le naturalisme ou l’humanisme ou le moi-langage), mais ce ne sont que des manifestations de « ce qui n’a pas de nom » parce que tout à fait autre que n’importe quelle dénomination ; on ne sait pas du tout ce que cosncience-de signifie ou porte ou suppose ou implique ou promet.

Et elle est bien plus vaste en tant que cette ampleur est ressentie, perçue, appelée, cherchée, et se glisse dans le corps lui-même ; il n’est rien de plus proche de l’articulation de conscience au réel que le corps. C’est évident, ça l’a toujours été, des grecs ou du christ, ça nous devient évident dans les déboires du moi et son bricolage ; et c’est une insatisfaction, une angoisse, une exigence, une incompréhensibilité complète qui nous creuse du dedans ; le dedans sans dedans que l’on ne représente pas, que l’on ne nomme pas, qui est non pas infra nomination, mais en plus et supra nominatif ; le Un est en-plus de tout le reste et non à l’origine. Le Un est « ce qui sera » mais il n’est nulle part visible ni saisissable dans le monde, le donné, le vécu ou le corps. Il fallut le Corps de dieu pour le porter à ex-sister, ou est requis le décrochage cartésien de tout le donné (qui est tiré évidemment de l’incorporation du christ absolument éberluante, mais Descartes distancie infranchissablement toute la précédance, par le doute, qui n’est bien sur pas seulement la propédeutique à la connaissance ; ce qui se joue cartésiennement est une distanciation généralisée de toute réalité, et le doute est une suspension ontologique, de même que l’infini est tout autrement qu’un appel à « dieu » mais est l’actualisation de l’indéfiniment réel, ici même ; c’est pour cela que Descartes tient si fortement à toutes ces procédures … parce qu’il voit bien qu’il réinstalle la réflexivité, et passe de la métaphysique, des discours, à l’ontologie, ici et maintenant, en tout ici-et-maintenant, n'importe lequel ici même).

En comparaison de ces survenues toutes très bizarres, le monde du moi, le monde raisonnable, naturaliste et humaniste paraissent de telles réductions, qu’ils deviennent étouffants et complètement dépenaillés, tout de guingois, et les mois des collages, à la 6-4-2, des enfermements, des bricolages.

La récupération de notre être (cet-être étrange)

C’est en ce sens qu’il faut impérativement récupérer, reprendre à son compte, réactiver, réanimer la « super vie structurelle », les anciennes manifestations. Les configurations de la pensée, de dieu-le christ, du sujet. Parce qu’à ce moment d’autrefois lorsque s’effacent les mondes humains particuliers, chacun dans leur parole du groupe d’un monde localisé, bien au chaud, les consciences sont soudainement face à face à leur puissance structurelle ; les grecs, les chrétiens et Descartes en son moment propre (et déjà méta) affrontent sans protection le structurel ; les configurations, les manifestations qu’ils en inventent, créent ou qui se révèlent à eux s’imposent par leur puissance divine (grecque ou mono et chrétienne). C’est en cela que ces structurels se nomment « un ou vie divine de la pensée » ou « dieu et infini ».

Sans aucun doute nous avons gagné en précision et concrétisation en ajoutant au savoir (de cet-être/dans l’être) les connaissances et les acculturations, mais grecs, chrétiens et Descartes assurèrent l’apparition en propre de la structure-sans-rien et purent déployer de but en blanc la spontanéité réflexive. Or on remarquera ceci ; c’est le cas actuellement de chacun des mois… chaque moi est de pleine face confronté à la source structurelle même qui lui travaille le corps. Il est une proximité, et ontologique, qu’il faut acquérir ; n’étant pas donné là dans le monde, le vécu ou le corps (contrairement au moi raisonnable ou non, humaniste et naturaliste, qui imagine que tout est à la disposition de la main ou sous les yeux).

Et si il est possible de récupérer notre être au travers des configurations suressentielles, c’est que les grecs, le christ ou Descartes manifestent bien éloignés de la critique naturaliste, qu’il existe une dimension en plus qui n’obéit pas, qui n’obéit à rien, qui est antérieure à la réalité, au monde ; qui se joue hors de la temporalité et de la spatialité, qui coupe la temporalité par le temps et plante l’espace en chaque point, qui énormise l’instant unique existant, qu’il n’y en ait qu’un seul et qu’il ne nous quitte jamais.

La réduction rationaliste et naturaliste croit que les grecs pensaient un Objet et que le christ était un imaginaire ; ils étaient en réalité des articulations engouffrant le donné immédiat et le corps vers un renouvèlement instantané, et un renouvèlement du monde et en la renaissance du corps (retournement instantané du Regard).

On n’y retrouve pas un humanisme au fondement, mais l’humanisme et la raison étaient inscrits comme parties, et les articulations elles-mêmes sont non pas des suppositions ou des imaginations, mais des inscriptions agissantes dans le donné et le monde, via l’être et le réel. Hors de ces articulations, il devient impossible d’agir sur ce qui ne se représente pas ; l’archi grec, l’hyper chrétien et le méta cartésien prenaient en charge ; étant innommée l’articulation est dans le monde, le vécu et le corps en cette espèce de déchainement interne, inconscient, aveugle, sourd ; elle veut traiter par la raison, l’humanisme et le moi ce qui est non accessible par cette voie. Il ne s’agit pas d’annuler la raison et le monde, mais de récupérer l’entièreté de notre exister. Or cela ne va pas sans remodeler l’universel, le cadre humaniste universel naturaliste ; parce qu’il est évident que si il faut reprendre à son compte les articulations internes de la structure, il est impossible de les copier ; il est nécessaire d’en retrouver la source, de lui permettre de se déverser, de concrétiser à nouveau son archi, hyper et méta, son extensivité, son intensité, son intellectivité.

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Du christianisme

27 Mai 2015, 15:46pm

Publié par pascal doyelle

Propagation de la structure

Il y eut donc la foudre qui frappât le sol et l’onde s’est déversée comme l’océan. Dans le monde dispersé de la méditerranée se délimite une seule patrie ; le corps. Le corps du christ.

Ce qui crée la plus grande séparation de tout qui fut jamais et indiquant le chemin de la réunion, la réunion médiée, recréée à vif ; que le christ sépare chacun de tout ce qui est et de tous les autres, mais qu’ils soient alors tous en tant que chacun réunis en et par la conscience indéfiniment réelle unique, dieu, par l’intercesseur magnifiant son corps.

De la naissance à la mort, tenues au-devant, là au devant de chacun, diagonalisant notre réalité et ouvrant la dimension hyper réaliste de notre vue, indépendamment de toutes les anciennes attaches, restructurant intégralement et installant ce par quoi on ex-siste ; la conscience de (soi). Par-dessus les groupes humains, leur centration, s’ex-siste cela même qui est pour lui-même le seul réel, et que l’on n’acquiert que de s’en détourner pour être saisi du dehors ; la conscience d’un seul qui admet, accepte, aime en son regard. L’au-delà de notre réalité est matérialisé en et par un regard au-dehors, qui littéralement nous tient en sa vie ; c’est nommément et réellement (les deux) que le regard du christ s’est intégré intérieurement partout ; montrant comme la réalité ne se concrétisait pas de telle ou telle vérité ou monde humain, mais d’un seul.

Ce par quoi le christianisme sera contourné (mais non pas aboli) consiste en ceci ; la réintégration encore plus avant du regard externe se transformant en regard interne cartésien (rappelons que Descartes est un marqueur, il exprime parfaitement ce qui ex-siste multiplement dans le monde, le devenir réflexif qui avance dans, par et au travers de l’humanisation-personnalisation). Le mouvement consistant à ramener ici même encore plus précisément ce qui est manifesté par le christ ; la reconsidération de tout ce qui est.

Car de même que le christ crée le nouveau corps, pareillement dieu a créé, tenu à distance, exposé le monde ; il est une unilatéralité intégrale d’exposition et de concrétisation, la recherche interne à la structure révélatrice de suréminence de la réflexivité sur toute réalité déterminée donné là, la survivance, littérale, de la conscience sur ses contenus. Les mouvements, les déplacements structurels qui suivront demeureront à l’intérieur du cercle réflexif ouvert par le christ ; par le christianisme on se tient sur le bord de la réalité, ce qui veut dire dans le réel (en tant que bord). Tout se déploie ainsi « là » au devant et les consciences abandonnant le monde et l’ancien corps (qui les divise et ploie leurs finalités vers le donné là, vers la détermination, qui abime l’intentionnalisation selon telle ou telle partie du monde, non seulement prenant telle partie pour le tout, mais aussi s’effaçant comme conscience dans le tout qui s’imposerait au Un et la conscience perdrait alors qu’elle soit Une au profit d’une conception, d’un système, d’un monde limité), les consciences toutes séparées, s’étirent une par une vers l’infini, (cad l’indéfiniment réel), et par ailleurs l’infini les rassemble toutes selon leur nouveau mode d’être ; l’exister.

La pensée grecque qui aime le monde rencontre son Autre part ; et des deux elles s’articulent par Descartes en une fois ; en renouvelant la totalité de la conscience de (soi) il réinstalle la pensée en tant qu’esprit ; pour lui individuel, pour Hegel comme concept du concept, mais c’est Descartes qui l’emportera puisqu’ayant délivré chaque conscience de tout contenu et présenté l’articulation même de soi à (soi).

(L’autre part du (soi) étant inconnue, non exposable, non démontrable, la conscience ne se perd pas dans le contenu ; le concept, hégélien, ne contient pas la conscience et la connaissance n’est pas la raison d’être de la conscience ; c’est le concept, l’idée, le système qui est moyen pour-une-conscience ; l’être de conscience ne se stabilise pas dans la raison ; mais l’excède)

Le christianisme crée l’architecture de conscience, l’intentionnalisation complète de la tenue à distance et sa résolution (que cela soit une découverte, invention ou révélation importe peu ici ; l’effet est rendu réel dans toute l’historicité) dans et par le point d’attirance qui synthétise tout en une fois par le christ ; la dispersion a cessé et l’unification se révèle comme absolument structurelle, par-dessus les contenus (monde ou vécu), sustendu par la foi en ce Corps.

Une liberté qui serait attachée aux parties du monde (et donc aux désirs ou volontés selon le monde) se perdrait immédiatement, s’est déjà perdue ; le libre est radical et radicalement libre ; il est sa propre loi, mais il Est cette loi. C’est la mise en place du système formel en sa racine même ; celle qui n’appartient pas au monde, au corps immédiat, aux groupes mais se crée à partir de sa propre et seule intentionnalisation. Selon le Corps.

C’est uniquement et exclusivement à partir d’une telle conversion que l’on peut ensuite et en seconde part reconsidérer le monde ou le corps ou le vécu ou les contenus ; on se tient de fait et selon l’historialité même, selon le devenir interne à la structure, dans et devant le monde, le corps, le vécu, le donné, et que l’on tient à distance les contenus ; les contenus de conscience ; demeure donc intégralement externe la conscience-de. Et si l’on se plaint de cette externalité structurelle, c’est que l’on n’a pas compris que la distance (entre tout et tout) crée la possibilité qu’il y ait. Qu’il y ait une réalité, un donné là, un monde, les autres, le corps, le temps et finalement l’exister même. Sans cette séparation à la racine structurelle, tout cela n’apparaitrait pas.

De là cette incompréhension totale en laquelle le moi, cette personnalisation qui suivît et qui a poursuivi l’humanisation (à fondation universelle), dans laquelle il se noie ; le moi est assujetti à un contenu. Il croit coïncider avec « qui il est ». Son absence de bonheur se transforme en insatisfaction du corps (à laquelle il remédie diversement, soit par absorptions diverses, soit par transport d’images de lui-même incessant, y compris des images perturbées de son corps, de son vécu, de son identité, de son rapport à ce corps-là ou au corps des autres, etc), alors que son acte de conscience ne s’adresse pas au corps ni au monde, ni aux autres, ni à quoi que ce soit ; son acte de conscience réclame une autre sorte de passage ; soit donc la transformation du désir de contenu à la forme même de tous les contenus ; le non attachement aux contenus n’étant pas, pour nous, pour ceux qui sont assujettis au christianisme, ou qui reçurent l’empreinte adéquate du moi (donc tout le monde), n’étant pas une évasion vers l’absolu, mais étant l’invention par et en ce point existentiel du corps, renouvelé.

On sait bien que l’on a toujours su l’absolu, on l’a connu partout et en tout efficace ; mais le christ se signale de ceci ; qu’il est ici et maintenant et qu’il est ce-corps-là. Ce qui rompt toute dépendance d’une part comme l’absolument réel l’exige, mais de plus permet de recréer. De recréer la présence à et en notre être, mais entendu comme exister ici même.

Dès lors il était impossible de ne pas amener la structure de conscience vers encore plus de précisions ; ça n’est pas l’infiniment réel, c’est le détail de l’infiniment réel. La pénétration dans et par le donné de l’acte lui-même ; comme pour les grecs qui inventent le « là » du donné et expose le donné là du monde, le corps ici même est ce qui expose tout le vécu, ce qui veut dire ; tout.

Mais le christ si il est la Règle radicale et absolue, n’en demeure pas moins le report vers Dieu le père ; le christ instaure le Corps et lie considérablement l’actualisation de conscience à ce Corps-çi, annulant tous les mondes humains particuliers, mais il n’entame pourtant pas l’individualisation, l’hyper individualisation ; il la contient en germe, en possibilité. De sa capacité de transcendance se crée de fait le Corps comme Bord du monde, certes, mais essentiellement ou suressentiellement (cad structurellement, de forme sans contenus) le Bord du vécu ; à partir de ce point totalement externe, c’est tout le donné là du vécu qui se soulève ; et en ce sens, comme il est dit (et contrairement à ce qui traine ici et là), le christ aime et anime le corps dans sa transcendance d’exister ; l’acte de conscience, libéré et renouvelé dans le Corps, se trame dès le début comme structure agissante dans le corps cherchant sa transformation autre.

Le drame est si puissant, la puissance est à ce point gigantesque (de la structure qui se radicalise et arrache de l’immédiateté cette conscience, chacune, une par une) qu’elle se fascine évidemment de sa capacité ; et il n’est pas encore trouvé, découvert, inventé, créé, creusé dans l’os même de la structure qu’elle est ici et maintenant l’agissant lui-même ; Descartes plante le clou mais on voit bien qu’il ne l’opère pas n’importe comment … On ne peut pas prendre un fait du monde, ou un ressenti du vécu, ou une identité du moi, ou un contenu quelconque en général pour marquer le creusement de la structure par elle-même ; parce tout repérage selon le monde, retombe dans le monde et n’est acceptable de la structure que le structurel lui-même.

Nietzsche, Heidegger et Sartre recherchent une telle inclusion qui soit suffisamment énormissime et qui contienne l’universel, cad pour eux qui soit plus ample encore que l’universel, de même que Dieu-le christ maintiennent une articulation (organisée, orchestrable, multi dépliable dans le monde, créé, et le vécu, renouvelé par le Corps du christ, hyper intense et hyper intentionnalisé et intentionnalisable qui nourrira des siècles d’approfondissements) bien plus considérable que celle des grecs ; la pensée grecque sera réinscrite dans le christ.

Le challenge est donc immensément complexe ; que l’incrustation de tout ce qui est (le monde, tout le monde qui est, et tout le vécu, toutes les humanisations et personnalisations) soit acté dans la structure et ayant force, puissance égale à cette structure ; sinon elle ne se tiendra pas de vive voix, elle ne sera pas acte et actualisation effective de sa puissance d’être, soit donc comme on sait maintenant de sa puissance par delà l’être, d’Exister.

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L'incrustation du monde

23 Mai 2015, 15:59pm

Publié par pascal doyelle

Se crée donc le gouffre considérable au dedans de l’humain, abime qui n’obéit à rien, pas même à soi-même, puisqu’il ne possède aucun contenu qui puisse le mesurer, et il suit son unilatérale possibilité.

On veut dire par là qu’au sein du groupe-langage-monde localisé, dans le monde particulier que produit toute humanisation, il est une articulation au réel qui n’appartient à aucune, à aucun monde, et que cette articulation a pu s’isoler et se représenter elle-même, et bien qu’aucune de ces représentations ne soit suffisante (l’articulation excédant tout par nature ; elle est rapport-à et à n’importe quoi, est autre radicalement) elle a pu s’élaborer d’une part selon les configurations (pensée grecque, dieu et christianisme, sujet cartésien et suivants, pro-activisme de Nietzsche, Heidegger et Sartre, mais aussi a pu se créer comme esthétiques, politiques, éthiques, idéels), et selon d’autre part ses figurations ; humanisation puis personnalisation au sein de l’humanisation, via sa représentation réduite de la raison, de la naturalité et du moi.

Ces figurations sont des effets de l’articulation radicale (cad à la racine) et cette articulation traverse tous les systèmes et toutes les réalisations, épuise les possibilités de l’apparition de son être, forme purement vide et sans rien, mais qui se définit vers, par et pour le réel. En ceci il faut remonter aux grecs pour séparer le donné là (le monde) et le « là » du donné (l’être dans la configuration grecque) ; ou donc pour nous la réalité (ou les réalités puisque l’on ne peut pas totaliser la réalité en une fois) et le réel.

Les systèmes comme les mondes humains autrefois, sont épuisés par l’articulation ; laquelle se vivait dans chaque monde-langage-groupe dans une activité synthétique qui concentrait l’activisme de conscience en tel ou tel contenu. Les grecs inventent que cet activisme se sépare de tout contenu et donc commencent de promouvoir le formel, par ex le principe de vérité (qui produit quantité de vérités) et non plus l’attachement identique à une Vérité totale et immédiate (perçue dans le monde à même le monde, le donné), de même que les chrétiens inventent la séparation interne à toute conscience qui se perçoit alors selon l’extérieur (maintenant la naissance face à la mort et donc adoptant le point de vue de l’au-delà, de fait et tout à fait logiquement ; cette perception autre que soi est fondamentale).

Cela revient à ceci ; nous avons quitté le principe de l’être pour celui de l’exister ; la forme est antérieure au contenu et aucun contenu ne peut remonter jusqu’à la forme ; mais il est possible de détourer, d’approcher, d’isoler cette forme et de la travailler pour elle-même. Ainsi chaque système de pensée est une telle approche mais aucun n’y atteint ; la forme de conscience est non atteignable mais cependant et évidemment elle peut non pas se saisir de soi (c’est impossible), mais être saisie de son être existant. Elle est dite existante en ceci qu’elle est rapport à et mouvement, et non pas en soi ou quelque essence quelconque (toute définition est quelconque par rapport à la forme de conscience) ; toute définition essentialiste ou toute fixation du mouvement est seulement une représentation qu’elle se donne d’elle-même. La philosophie est donc la possibilité d’être saisi par son être propre existant en acte ; la philosophie se présente comme technique toujours et forcément parce que l’activisme de conscience est une technologie inventée par le donné là, le monde, ou le réel, et on n’y pénètre pas sans travailler à la modification de cet activisme même.

Or l’activisme de conscience est ce rapport au réel et donc est antérieur à toute autre intentionnalisation ; les intentionnalisations, les humanisations, les personnalisations, les mondes, les groupes, les langages, les corps, les perceptions, tout est second (ontologiquement) par rapport au rapport unique et un ; il est unique et un en tant que formel et sans rien, aucune composition ne peut le « boucher », combler, satisfaire, représenter, c’est lui qui représente, c’est lui qui agit, à point nommé ; à point nommé parce qu’il n’est pas un super contenu qui les guiderait tous, mais une forme qui conclut ou invente ou délire ou oriente et désoriente ici et là, il admet toute la cervelle, tout ce qui s’y trouve, et soudainement la tord, redistribue, réactive, réactualise vers le réel, cad le rien-là-au-devant immensément existant.

Bien sur cette actualisation de la cervelle ne s’effectue que ponctuellement ; la conscience, notre être comme existant (cad qui n’existe qu’en acte et arc tendu vers le réel et le réel ici même, au Présent) n’est pas un contenu mais la tension ponctuelle.

Ce qu’elle produit dans la cervelle doit être suivi tel que Husserl nous le présente en première main ; une projection interne qui utilise les éléments et les ensembles présents dans la cervelle, déposés en somme, mais revivifiés par l’activisme de conscience ponctuel. Tout l’ensemble de la cervelle en un sens est redistribué en et par les intentionnalisations ; la cervelle et ses masses et systèmes et cryptages demeurent, tels quels, et tout cela nous influencent constamment, mais il est un point d’attirance (renouvelée) externe qui force la complexité à se cristalliser ici et là ; il apparait clairement que la conscience étant une forme est Une et que ce Un lui indique que c’est point par point qu’elle s’élabore ; un tout pour la conscience c’est une reconstitution, une constitution intentionnelle point par point ou reliant quelques points qui l’existe. Tout est pour nous traversé du Un. De même que tout l’activisme de conscience se crée dans le présent ici même et reconduit, relance, renouvelle, réactualise, réactive à partir de l’expérimenté (et en concurrence du mémorisé, pour faire vite).

Le groupe-langage-monde localisé immédiat ne sont plus même structurant depuis que nous avons quittés les mondes humains synthétisés, de sorte que la vérité, la réalité, le donné, le corps ne se supportent plus des autres ; la vérité n’est plus le groupe – la Parole est remplacée par le Texte sacré et le texte sacré par les Œuvres, individuées. Accordant en somme qu’il est une expérience du donné là actuelle par chacun et redéployable vers tous, vers chaque « chacun ». Cette séparation est bien sur une douleur infranchissable, mais aussi l’occasion, les occasions indéfinies en nombre de l’expérimentation hors du groupe et donc bien plus précises et requérant un vocabulaire à chaque fois (de signes, de langages, de formes, de perceptions, des corps, des réalisations, etc).

Nous sommes donc dans la séparation et notre être est de fait absolument en chacun séparément ; de même que notre être est lui-même divisé et ce par nature, par structure ; une conscience ne coïncide jamais avec quelque contenu de conscience que ce soit, et pour la raison qu’il n’est aucun contenu, aucune réalité qui ne supporte la forme même ; elle est telle ; et pour cela on la présente comme existante. L’exister est l’ici et maintenant en tant que présent radical qui sépare tout mais aussi rend possible toutes les réalisations.

C’est donc de s’emparer du présent actuellement existant que l’humain s’est soudainement propulsé dans l’anthropologie nouvelle des grecs, des chrétiens et des cartésiens. Ce que l’on nomme « éternité » est l’actualisation totale de tout ce qui est en une fois de telle sorte que nous y soyons nous-même absolument existants.

Ce qui fut fait.

Inutile de se leurrer, tout cela n’est en rien un échec ; tout a été absolument et radicalement réalisé. En fait ce serait plutôt que nous nous sommes arrêtés nets, figés sur place et que nous n’avons pas continué l’entreprise structurelle du présent pur. Nous sommes demeurés fixés sur une formulation et sommes rendus à une inertie peut-être fatidique ; à titre d’exemple on dira que nous n’avons pas poursuivi la Révolution et nous nous sommes contentés d’aménagements (la réalité est plus compliquée que cela, mais le principe est celui-là). Ça n’est pas d’un excès de conscience mais d’une paresse de conscience dont nous nous sommes entourés, enfermés. Par contre tout ce qui fut structurellement rendu possible, s’est tout à fait et littéralement et dans tous les sens, réalisé. Il est absurde de pleurer et se plaindre de notre être ; nous sommes de fait et structurellement séparés, divisés, autres, et de plus radicalement autre ; ce qui veut dire que rien, nulle part, ne correspond à notre être parce que cet Exister "là" est purement sans rien … mais formel.

Les définitions de notre être selon le manque, le désir, le néant, le défaut etc, sont absurdes ; notre être est en-plus, est un excès, en réalité tout ce qui est, existe, ce qui veut dire est en surplus sur lui-même ; c’est au contraire l’extraordinaire, l’effroyable excessivité de « ce qui est » en tant que « cela », cette monstruosité, existe, qui nous terrifie. Remarquons que seul Nietzsche entre tous nous impose cette positivité fondamentale de tout l’existant ; il est le seul mais le seul moderne, parce que les grecs et les chrétiens plaçaient eux-aussi l’excès absolu au sommet de l’intentionnalisation, les machines intentionnelles grecques et la Vision selon le christ sont d’une perfection et radicalité indiscutables.

C’est seulement lorsque pensée, dieu-le christ et le sujet se transforment en raison, naturalisme et moi, que l’articulation se réduit et la tension s’inertie ; il fallait Nietzsche, Heidegger et Sartre pour relancer la Grande Articulation, leur pro-activisme pour que nous puissions renouer avec l’ancienne ambition, ampleur, folie, folie structurelle.

Le Un des grecs, le dieu des mono et le christ des chrétiens sont des folies structurelles qui menant si loin leur vision permettent de soulever la/les réalités. Tandis que la raison, le naturalisme et le moi pourtant si rabougris, permettent de pénétrer plus avant dans le donné même et pour cela à l’archi des grecs, l’hyper des chrétiens et le méta des cartésiens, suivent la densité et la matérialisation (matérialisation des « volitions », cad des intentionnalisations, avec son surcroit de précisons) de l’humanisation et de la personnalisation qui lui fait suite ; soit donc pour chacun, pour nous, l’incorporation.

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Nietzsche, Heidegger, Sartre -3

23 Mai 2015, 09:33am

Publié par pascal doyelle

L’ancien idéal, la résolution supposée, consistait à prévoir que nos intentionnalisations confluaient vers un contenu ; à partir de ce contenu toutes les consciences étant d’accord ou succombant à l’évidence ou au raisonnement, le vrai, le bien et le beau s’installaient sur le monde.

Par le contenu essentiel, ou essentialiste, la forme de la conscience était égale à sa détermination ; elle se contemplait dans le miroir et le miroir était le contenu lui-même.

Mais il se trouve que le miroir excède les contenus ; cela n’annule pas les contenus mais les rapportent à la forme. De sorte que c’est la conception que l’on se crée du miroir qui se cherche. Nietzsche, Heidegger et Sartre tentent de représenter « cela » qui est le miroir, en remplaçant qu'il soit un miroir, le condamnant à l'aveuglement. Et d’une manière qui ne correspond pas encore à une analyse, qui éprouve la situation incompréhensible, qui se tient encore pour repère de la pensée du contenu, qui ne se lâche pas encore dans le grand dehors, qui tient encore par le contenu parce que c’est spontanément que l’on produit un contenu en lequel on croit.

Il est apparent que Nietzsche, Heidegger et Sartre essaient de remonter par delà la croyance structurée, et de manifester cela même qui produit une telle fascination ou un tel enfermement. Aussi les lit-on afin de se convertir à l’antériorité ; et si ils se représentent cette antériorité sous des dénominations aussi absconses ou absurdes ou hétérogènes ou entomologistes, c’est que cette antériorité bien qu’elle ait donné naissance à la pensée, dieu et le sujet, la raison, la naturalité (soit l’immanence) et le moi ( contenant déjà l’humanisation du moins en principe), cette antériorité est une incompréhensibilité radicale.

Cela revient à dire que le Un (nommons cela ainsi) qui précède, est une puissance telle que par comparaison à ses configurations (pensée, dieu, sujet) ou figurations (raison, naturalité ou moi) il est un excès maximum. La puissance nietzschéenne, l’Etre infigurable heideggérien, la structure sèche sartrienne qui nous cloue sur la table de vivisection immergé dans l’historicité et la masse naturelle créent mais a contrario et utilisent inversement le noyau de l’essence, du sens, de dieu, du sujet, alors même que leur création s’instancie du sujet, du Un, du donné là, du « là » du donné.

En comparaison Husserl qui analyse plus et mieux qu’aucun autre notre être dans sa structuration, garde quand même par devers soi l’idéal d’un contenu dont la phénoménologie reste et demeure la propédeutique ; voici comment se produit, se crée le sens et par cette technique nouvelle on parviendra à mieux saisir en quoi ce contenu consiste.

A l’inverse Nietzsche, Heidegger et Sartre interrompent le cours des choses ; il est alors un temps d’arrêt qui soulève, suspend, rétribue tout autrement que selon l’espace ou le temps, la matérialité ou la nécessité de la détermination, soit donc la différenciation nietzschéenne, l’unificaiton mystagogique heideggérienne et la matérialisation sartrienne. Mais on s’en aperçoit de même par Marx ou Freud ; il est question d’une soudaine ouverture par-delà le noyau idéal qui alimentait jusqu’alors la pensée. Et le doute ou le dégout ou le refus ou la révolte envers ce noyau.

On a vu comme le regard s’est tourné vers le donné là en « oubliant » le « là » du donné (vers la réalité en absentant le réel) et comme le réel revient en pleine face par les existentiels et les ontologiques (comme possibilité inouïe ou comme « là » monumental ou comme réel froid et externe de Sartre, autant dans sa présentation de l’en soi que dans le découpage insensé du pour soi), et que le regard objectiviste et objectal s’origine du sujet (cartésien, puisqu’il n’en est qu’un), et que même il est possible de comprendre l’objectivisme à partir de la motion subjective qu’est l’objectalité ; expliquant pourquoi la science est utilisée par l’économisme, pourquoi l’Etat se transforme en marionnette de l’économisme, de l’idéologie du corps ; les mois se conçoivent au final en tant que corps s’absorbant dans ces finalités là, puisque le moi ne s’objecte pas que sa finalité est la structure et non le corps ; le moi ignore qu’il est du sujet, l’objectivisme absente le sujet, les théories négatrices nient le sujet.

La contestation que nous subissions le noyau idéal et que l’intentionnalisation s’y satisfasse, en même temps que de nier le noyau idéal, oublie la structure, mais la structure revient (elle est de fait notre être même) et Nietzsche, Heidegger ou Sartre continuent de réactiver la structure (par la Puissance, l’Etre ou la Révolution, l’universel humain, et au final la nature humaine contre quoi pourtant Sartre bataille) et ce en réaffectant le structurel ; on animait le noyau intentionnel en et par une articulation structurelle, et veulent y suppléer ces trois-là puisque la structure s’est dégagée du noyau, que celui-ci s’est intégralement exposé, exprimé, (par Hegel), et que radicalement nue la structure est à même le réel.

Nietzsche, Heidegger et Sartre explosent en plein vol d’écarteler le sujet ; ils tombent sous leurs propres coups, mais dans ces plongée dans l’altérité ils en apprennent de notre être dans l’être réel, parce qu’en effecteurs de réflexivité ce par quoi ils anéantissent le sujet (dieu, la pensée, etc) ils le relèvent en le confrontant à l’immense « là » du donné, n’oublions pas que Sartre, si cartésien, disperse toute intériorité sur le monde, ou plutôt dans l’éclatement du sujet jeté sur le monde, le donné, le corps ; il faut prendre au sérieux le début de l’Etre et le Néant ; il remplace l’ancien noyau par une implosion de la structure de conscience.

Or dans le même mouvement de réflexivité, on ne peut pas décemment et objectivement annuler l’architecture grecque, chrétienne et cartésienne (archi, hyper et méta), au nom du seul pro-activisme de Nietzsche, Heidegger et Sartre ; tous, depuis le début, appellent notre être à exister. Ce qui se tenait, si fermement, comme noyau d’être, contenu essentiel et suressentiel (par la pensée grecque archi articulée et la gigantesque conscience de notre être, chrétienne) et qui permît de mettre au jour par les grecs le donné là et le « là », par les chrétiens tout le vécu et l’activité de suréminence (de dieu, du christ et de tout corps transcendant son immédiateté et sans laquelle opération technologique rien n’eut été possible ; on ne colle plus à son immédiateté par quelque facette que ce soit, le regard est diffracté radicalement), par Descartes et sa seule et unique position ontologique (ramenant le discours métaphysique des grecs ou de dieu à une structure plantée sur l’étendue, mais une structure qui les contient), ce qui se tenait si fermement est en trois fois basculé dans l’altérité du « là ».

Différenciation (que provoque la Puissance), unification (que suppose le Sens de l’Etre), matérialisation (d’une conscience qui n’est plus « rien », littéralement). Et ce qui donne comme Altérité devient instantanément soif de l’Altérité, encore plus d’altérité. Rappelons que cette altérité est perçue, envisagée, visualisée, admise, désirée à partir et par le sujet … c’est lui qui rend-là et objective l’immédiateté du monde non humain. C’est ainsi une vigueur et une soif internes au regard de conscience (du sujet) qui se montre à elle-même le délire, la folie, le désordre, l’impitoyable et le surhumain. De même que l’objectivisme (de Freud, Marx, des libéraux ou des communistes, des sciences et de l’étatisme, etc) et l’objectalité (de la psychologisation ou du marketing) s’imposent à partir du regard inerte du sujet absenté, ignoré ; sauf que par Nietzsche, Heidegger ou Sartre c’est ce sujet lui-même qui est confronté à l’altérité et qui de ce fait, de ce fait même, doit instantanément se délivrer.

C’est en tant que pur regard aveuglé par l’altérité de ce qui est, que le sujet réintègre son Exister. Un exister intégralement métamorphosé par ces trois visions du monde certes mais aussi du « là », des réalités mais plus encore du réel, comme immensité autre.

De là cette terreur fusionnelle d’inconnu ou d’extase ou de lucidité pure que ces trois grands sujets (qui s’aventurent intégralement dans l’altérité) créent en notre lecture.

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De l’existentialisme ; l’exister pur face à face

20 Mai 2015, 10:07am

Publié par pascal doyelle

Nietzsche, Heidegger, Sartre - 2

Rien encore de ce qui devrait être n’est advenu. Il faut donc user des expérimentations enfouies dans l’historicité du devenir exploratoire de la structure par elle-même se délimitant au fur et à mesure des contenus surintentionnalisés. C’est en cela qu’il est nécessaire de surligner les grecs comme archi, les chrétiens comme hyper et Descartes et suivants comme méta ; c’est l’intentionnalité, cad l’intentionnalisation de « ce qui est » qui s’impose, et cette intentionnalisation prend racine dans le donné là commun à tous (le monde) et le « là » du donné toujours constamment ouverte en toute conscience (qu’elle le veuille ou non, elle est telle).

La clôture de cette exploration est son renouvellement ; la prise de conscience existentielle ontologique que « ceci » (qui est) est ici et maintenant et s’offre comme Exister pur et simple. Ce qui veut dire comme perception pure du « là » du donné ; ce qui est, existe ici même. Il n’a pas d’autre lieu, pas d’autre temps, pas d’autre indétermination ; c’est seulement par cela que les choses sérieuses commencent ; un activisme bien plus profond que le kantisme, une restriction fondamentale qui prend appui sur l’immanence en tant que dans l’immanence s’existe la transcendance ; non seulement la transcendance qu’opère notre être, mais la transcendance que le « là » du ici et maintenant apporte au donné, au monde, aux réalités ; le présent porte tout ce qui est.

De cette imprégnation absolue se déduit l’autre partie ; tout ce qui fut est ramené à l’apparition ici et maintenant ; autrement dit il n’y eut jamais aucun égarement, aucune erreur, aucune illusion, aucune facilité. Depuis que la structure s’est apparue à elle-même, en se nommant « pensée » (surintentionnalisaiton par-dessus le groupe-langage-monde immédiat), elle a commencé de se calculer intrinsèquement et a entamé son mouvement absolument propre et spécifique ; jusqu’à aboutir à la sur-évidence de l’ici même, du présent radical cohérent.

De fait les antihumanismes de Nietzsche et Heidegger nous en rapportent les aperçus inhumains, de même que les grands sujets s’adonnent à l’a-humanité, à l’horreur et au désarroi, amplifiant fondamentalement la conscience du lieu « où » l’on est, comme début de l’exister pur et simple. Dans ce décrochage il faut également compter toute l’antiphilosophie qui n’en revient pas d’exister, littéralement ; elle n’en revient pas, elle reste scotchée dans l‘altérité et explore à qui mieux mieux les territoires multiples et les déconstructions ; l’exister radicalement Autre est ce qui est arrivé ; c’est sur ce sol de l’étrangeté d’être que l’on s’est renouvelé.

Mais la pensée grecque ou la théologie chrétienne prennent assise dans le Même monde radical, profondément provoquant, et les solutions qu’ils élaborent ne sont pas des colmatages mais des surproductions intentionnelles qui s’élancent par-dessus le donné là et le « là » du donné ; ils sont cela même qui permet de prendre conscience du réel monstrueux. La pensée grecque est folle, le christ est un chemin exponentiel ; ne pas les admettre dans leur certitude impérative, c’est encore attendre une Vérité qui résoudrait tout, alors que c’est une structure, seule réelle, qui explore et avance.

La vision que permet le déploiement structurel s’explose sur le mur de l’exister que soudainement les consciences dévoilent ; c’est le Un qui est partout dispersé et partout dispersion.

Mais dans la démultiplication des réalités, leur non humanité, le non sens et l’insensé du donné là, configure une version du Un tout à fait monstrueuse ; le réel est une débauche de réalités. C’est de la découverte de l’altérité constante et intégrale partout dont on doit partir ; or ceci ne touche pas aux réalités visiblement organisées ; mais à l’arrière fond sur lequel ces organisations, bien avérées, résident ; la résidence des choses (seraient-elles identifiables et elles le sont effectivement), leur résidence est dispersée ; essentiellement dispersée ; ou donc cette résidence existentielle des choses et des êtres, est un « jeté là » ; les organisations ne sont pas seulement générées par un fond bouillonnant d’atomisations diverses, ce qui est singulièrement du multiple et du particulier, mais ce n’est pas ce fond atomistique qui est en cause ; l’atomisation est elle-même dispersée en un autre sens.

Il est une étendue donnée là qui distancie les choses et les êtres et c’est ce qui lance leurs rencontres ou leurs discordances ; il est un milieu intégralement neutre et sans fond, ce qui se nomme l’arrière fond des choses et des êtres, mais qui contient également le fond atomiste des compositions ; et c’est cette présence neutre et indifférente, qui admet toutes sortes de réalités et de niveau de réalité à laquelle se confronte les consciences prises d’existentialité. Ça ne concerne pas seulement le non sens ou le sens, l’humanité ou la non humanité du monde, l’expérience existentielle montre l’arrière fond intouchable, inatteignable ni par les êtres ni par les choses ; soit donc le présent même, ce en quoi les choses et les êtres et les atomisations ont lieu.

Ce présent désigne l’acte même d’y être ; l’exister comme tel ; et si l’on s’y abîme soudainement, c’est que le réel y apparait en la conscience. La conscience est retour à partir du réel ; ce faisant elle clôt le réel en tel ou tel contenu ; mais l’arrêt soudain qu’impose la distance neutre de tout d’avec tout, de chaque particule de telle autre, de toute conscience séparée du reste du réel, interrompt le contenu ; excepté celui-là, qui interrompt partout jusqu’à l’espace et le temps, les déterminations et les choses. Il est un fracas vertical de la réalité qui l’extrait d’elle-même d’une part en l’extirpant de tous ses contenus, et d’autre part annule notre conscience en tant que s’incluant dans ses contenus et la court-circuite.

Et ce court-circuit existentiel est son extase. L’outrepassement ontologique qui flashe son être tel que « là ». Et lui donne l’avant goût de ce qui est réellement. L’altérité profonde du réel en-deçà des choses et des êtres, l’étendue neutre mais aussi actuelle, toujours actuelle ; et comme la conscience n’en est pas l’acte elle-même, mais qu’elle subit cet assaut monstrueux, l’ »tendue neutre en-deçà des choses et des êtres, c’est elle qui vient nous saisir. C’est cet acte pur d’exister qui porte sa propre onto-logique ; si l’on est saisi et déporté soudainement dans l’acte neutre qui place et déplace les choses autant que les êtres, les atomisations comme les instants, les consciences comme les réalités diverses.

Le basculement qui a lieu dans le lieu, offre et tend le miroir de l’exister à cet être de conscience qui non seulement est exporté dans l’acte d’exister, mais se révèle à lui-même sa structure ; son articulation brisée par l’interruption du réel « là », s’avère n’être que telle ; un rapport formel dont seul l’exister réel abandonne le transfert dans des contenus. Le garçon de café cesse d’être son essence, d’être le contenu de sa conscience et devient la conscience de ce transfert.

On peut tricher avec n’importe quel et tous les contenus qui se forment aux réalités, mais on ne peut pas intégrer l’exister comme un contenu ; on est administré par l’exister externe, le donné indifféremment neutre qui est-là, qui est intégralement là, qui est le « là » en lequel on existe soi-même comme conscience absorbée dans la seule évidence non réductible.

L’irréductibilité (on a vu que le moi est l’entité la plus proche qui soit de la structure de conscience) entame et modifie intensément la forme même de la conscience ; or celle-ci qui croyait se tenir de telle identité, se révèle dépassée par autre chose qu’une identité ; le schéma ontologique qu’est une « conscience » qui se rend compte qu’elle ex-siste, déroute instamment tous les circuits intentionnels, et par-dessous les intentionnalités perce vers l’articulation même au réel.

L’hypothèse est évidemment que l’expérience existentielle ne brise pas seulement les circonvolutions identitaires, mais qu’elle porte en elle-même l’épreuve de l’ontos réel et insondable du « là ». Non de sa motion subjective, mais de ce que précisément cette « subjectivité » est en réalité une forme réelle, dans une cervelle, qui en sort et en sort vers le donné « là » ; c’est son rapport natif qui est, de lui-même et en lui-même, ontologique.

Dans le vide qui s’ouvre entre la conscience formelle d’exister et la conscience en tel ou tel contenu, que peut-il advenir ? La récupération par tout moi de son sujet.

La réintégration de tout ce que nous sommes devenus, de tous les cheminements, dans les mille tissages déjà effectués ; la reprise de toutes les performances grecques, chrétiennes, cartésiennes et suivants, grand sujets et instanciations existentielles et ontologiques.

Autrement dit croire que l’on va résoudre notre état donné ici et maintenant en se contentant de stagner dans le monde devenu clos des mois, de la raison raisonnable et du donné expliquant le donné, est une absurdité, mais la restriction imposée aux mois, à l’universel ou à la réflexivité est telle et la pression s’appesantissant sur les mois et les corps, qu’il est devenu impossible d’outrepasser l’assujettissement des sujets, écrasant toute libération par des retours incessants à la clôture du réel par la réalité.

C’est qu’à partir de la pensée, du dieu-christ, du sujet et détenant alors le Un, c’est la réalité qui s’est imposée, qui a absorbé la structure qui lui a pourtant donnée naissance ; comme il était « prévu », ontologiquement, le donné là n’apparait que dans l’horizon du « là » du donné, mais une fois le donné là acquis, il annule cet horizon et s’enferme en son cercle restreint.

L’articulation a pu déployer l’intégrité de son être en se métamorphosant et en suivant le vide formel ouvert par l’idée-rapport absolu de l’être et l’hyper-idée de dieu, en ceci que l’une formule comme l’autre offre un déphasage formel complet ; le devenir onto-logique a pu de la sorte se reprendre sans cesse dans sa certitude intègre et maintenir sa possibilité. N’oublions pas que la formel vide de l’être et le dieu hyper réel, rendirent possible le sujet ; soit donc l’acquisition par chaque conscience de son être en présence ici même.

La caricature qui consiste à croire qu’un tel sujet croyait se connaitre ne tient pas compte de ceci que le sujet n’est massivement pas en tant que tel mais qu’il existe, super légèrement, allégé ; il sort de soi ; ce qui est tout à fait incompréhensible pour des mois qui croient qu’ils sont « ce qu’ils sont », ( et qui interprètent le sujet cartésien comme un objet, tout comme ils interprètent out selon une telle objectalité, en réalité l’objectivisme est pris dans l’objectalité psychique du moi) et il fallut que se dévoilent une auto affirmation folle du sujet ou un être réel pharamineux et hors d’atteinte, intouchable, ou un sujet parfaitement structurel, soit Nietzsche, Heidegger et Sartre.

Nietzsche, Heidegger et Sartre ne s’effondrent pas dans la négation, mais exposent l’altérité dont le moi et son cocon sont envahis en l’ignorant ; ils apportent l’aperception externe, mais tout aussi externes étaient la pensée, dieu et le sujet. Que devient la structure qui a traversé la surintentionnalisaiton grecque, l’hyper chrétien et le méta cartésien ? Cette structure s’évalue dans le réel et la réalité, cartographie son être dans le « là », et se décide d’exister à partir de son seul tour de force. Ce qui revient au Même dans les trois cas ; prendre position dans l’existentiel ontologique.

Conscience élaborée et conscience morte

Sauf que l’aperception externe qui se perçoit et se juge à partir de la structure interne (l’interne de la structure est externe elle-même ; le Un n’a pas de « dedans » sinon le dedans structurel, cad vide et formel, et expose absolument à la cohérence du pur présent), l’aperception externe de la pensée, du dieu-christ et du sujet, orchestrait une conscience élaborée et non pas inerte ; le sujet cartésien refoulé est un zombie dans le moi, qui l’ignore et le répudie et le nie et l’annule et l’absente (par la raison fadasse, le scientisme technologique, l’économisme comme idéologie, l’étatisme soft, artificielle démocratie qui n’interroge pas même son essence à venir, les théories négatrices ou antiphilosophiques).

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Ils nous pensent

19 Mai 2015, 08:02am

Publié par pascal doyelle

Nietzsche, Heidegger, Sartre

La structure s’est donc imposée au travers de toutes ses manifestations. Pensée, dieu-le christ, sujet.

Articulations monumentales qui orchestrent l’apparition de cet-être, la conscience structurelle, jusque dans ses trois dernières figures ; Nietzsche, Heidegger et Sartre.

Parallèlement et fondés sur le sujet cartésien, l’épistémologie de la raison, du naturalisme et du moi (soit donc ; le donné explique le donné, très kantiennement, et malgré qu’il en ait ; l’immanence est tout ce qui est ; le moi est la poursuite de l’humanisation comme personnalisation) se déploient mais refoule les articulations majeures qui pourtant lui ont ouvert la dimension.

C’est effectivement, c’est-à-dire réellement, que la structure s’est apparue à elle-même, et si il est impératif de récupérer ces configurations que furent la pensée, dieu-le christ, le sujet, c’est qu’en ces élaborations seules "ce qui est" est tel que cela est ; ce qui existe structurellement, s’exprime et se montre.

Habitant dans le monde des mois, de la raison raisonnable et du naturalisme, résumé à l’humanisme abstrait incapable de fait de se dépasser, de se rendre concrètement, ayant libéré le champ du monde donné là (sans être en mesure de reprendre le « là » du donné, limité à la réalité mais impuissant quant au réel), la structure se perd elle-même et Nietzsche, Heidegger et Sartre réinstallent l’inimaginable Un, l’être ou le sujet tel qu’externe à cet humanisme, à cet égotisme, à cette immédiateté. Que pensent-ils sinon l’altérité en tant que gigantesque et gigantesquement Autre ?

La structure ne nous a pas quitté, elle est seulement étouffée, et risque fort de réapparaitre destructrice et ornée de sa puissance mais rendue aveugle et assoiffée ; les configurations de la pensée, de dieu-le christ et du sujet permettaient non seulement de l’exprimer mais de l’élaborer, de la constituer et de s‘élaborer, de la poursuivre et de créer les tissages adéquats à son être impératif. Mais lorsqu’elle se confond avec le donné là immédiat, le corps du moi, la platitude (ontologique mais forcenée vers le monde et le corps) de la raison objectiviste (économisme, étatisme, technologisation domiciliée par l’économie, physiologie et pharmacopée appliquée, marketing et production industrielle de l’humanisation et de la personnalisation, que la micro-médiatisation se soit ajoutée à la mass médiatisation amplifie la contrainte), la structure qui n’est plus même représentée, de par sa puissance effondre le monde, écrase les mois, annule l’humanisation, cela même qui lui est au fondement ; elle est littéralement rendue aveugle et ne peut plus ajouter et augmenter à la réflexivité une élaboration qui porterait et approfondirait.

Sans l’approfondissement continué, la structure dévore toute la possibilité, en s’inversant parce que sa puissance est fondamentale et puissance au sens propre ; potentialité.

Au travers de la raison raisonnable, du naturalisme et du moi, le sujet est ce qui par en dessous agit ; mais il se cache et se démet de sa fonction ontologique. De sorte que l’humanisation, la personnalisation, le donné naturel et humain sont constamment soumis à l’autre, dissimulé. L’autre est originellement le sujet cartésien, mais celui-ci se dénommait tel, explicitement ; il exposait son exister. Lorsqu’il commence de se dissimuler, les discours prennent la place du sujet et se donnent comme étant les réalités elles-mêmes, et commencent de se substituer à votre conscience ; constamment d’autres, des sujets autres vous pensent, vous existent, vous déterminent ; vous déterminant, ils sont alors capables de manipuler votre réalité et de convaincre votre réel qu’il n’est que « cela » ; de la détermination prise en charge par l’économisme (libéral ou communiste), par la physiologie et la technologie (la pharmacopée), par l’étatisme et le chantage permanent de l’absence de pensée contre la nécessité écrasante des corps (enfermant les corps toujours plus avant dans la dépendance et la survie, alors que depuis longtemps notre capacité a dépassé la condition de survivance, et que ce maintien dans le nécessitarisme justifie abusivement une hiérarchisation à outrance des personnalisations).

Le sujet dissimulé pense à votre place ; mais plus encore il intentionnalise en substitution. Ce n’est pas assez que de se limiter à une critique de la pensée remplaçante, ce serait demeurer dans le point de vue, avéré mais limité, de l’universelle révolution. Si l’on dit que l’on intentionnalise à votre place, cela signifie que l’intention de l’autre dissimulé s’engendre dans la racine même de notre être ; antérieurement à votre pensée de vous-même, il s’impose dans l’image que vous vous produisez à être (et qui du coup est produite extérieurement, Debord) ; et c’est pour cette raison que l’empire du visuel et de l’audible vient effacer l’écriture et la lecture intentionnelle.

L’écriture et la lecture intentionnelles sont à la fois et plus que la lecture et l’écriture ; en ceci que l’intentionnel est « ce qui intentionnalise », au sens grec d’archi intentionnalisation, monothéiste et chrétien d’hyper intentionnalisation, et cartésien et suivants de méta intentionnalisation. L’astuce est simple ; au lieu de réfléchir tout oblige à percevoir.

La réflexivité grecque, mono et chrétienne, et du sujet ouvrait la perception (permettant de percevoir plus que le langage et le groupe, découvrant qu’il existait un monde donné là et augmentant la réflexivité sur le « là » du donné, l’être, l’étendue, le réel, la structure du sujet, etc). Et le monde de la raison, du naturalisme et du moi amplifient et profitent de cette augmentation considérable, fondamentale, mais embarqués dans cette amplification se fascinent, s’obnubilent, s’enfoncent dans le Percevoir non pas limité mais limitatif (c’est une fonction voulue et objet de paramètres définis) ; jusqu’au percevoir qui ne réfléchit plus. Et ce qui ne se réfléchit plus se répète, indéfiniment ; recycle constamment, est dans la constante de recyclage, se heurte à son propre mur. C’est que non seulement il faut convaincre les mois qu’ils ne sont que cela, (cela qui nait et qui meurt), mais de plus le programme de raison, naturalisme et moi ne sait pas passer outre et n’en a pas ou plus la ressource, le ressort, l’architecture ; il a tout abandonné et ne relève plus du tout la possibilité ontologique ; ne soulevant plus le donné, c’est le donné qui l’enterre.

D’autre part les mois ne seraient pas en mesure de se ressaisir comme pensée, dieu-le christ ou sujet (ils n’en sont plus structurellement capables) mais aussi ils savent au moins ceci que l’immanence est « tout ce qui est » … sauf que l’on doit ajouter ; excepté le Bord du monde qui est transcendant.

Le bord est nécessairement et de fait transcendant, étant en plus de tout le reste. Le moi serait bien en peine de concevoir que le Bord de la réalité (réalité à laquelle il se condamne) est radicalement plus essentiel que tout le donné-là réalisé. Le bord est la racine de ce qui est, mais un radicalisme très étrange et effarant ; de ce qu’il existe un présent. Et que c’est lui qui mène la danse.

C’est ce que Nietzsche, Heidegger et Sartre imposent (puisqu’ils énoncent, expriment, formulent, littéralement, comme formules logiques, et se fondent sur un anti ou non humanisme, avéré par Nietzsche et Heidegger, et Sartre épingle l’humanisation et la décortique) et ils creusent toutes les figurations, puisqu’ils sont, eux, les effecteurs de réflexivité radicale, et lancent leurs configurations pro-actives ; la pro-activité fait suite, reprend le méta intentionnel cartésien et suivants. On ne peut pas philosopher si l’on n’enfourche pas les cavales.

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Le monde comme corps généralisé

16 Mai 2015, 17:58pm

Publié par pascal doyelle

Des configurations du réel et des figurations momentanées

La philosophie (qui prend en charge de réfléchir ce qui arrive à l’humain et ce qui modifie intégralement l’humanisation cessant les mondes particuliers et créant la dimension intentionnalisatrice dans le monde unique universel) se déroule donc en trois temps ; la pensée, grecque, la réflexivité chrétienne (et monothéiste), le sujet.

L’archi est grec, l’hyper est monothéiste-chrétien et le méta est cartésien, kantien et hégélien.

A la suite du méta (post Kant et Hegel, qui réordonnent l’un le sujet et l’autre l’historicité, découvrant plus avant la suspension du sujet cartésien par Kant et l’introjection de la conscience dans le constitution de la pensée, par Hegel (la conscience creuse, comme négativité et comme conscience et phénoménologie au sens hégélien, creuse à chaque fois le concept, tout comme Descartes découvre/invente que la pensée s’origine dans le sujet, qu’il est une dimension antérieure à la pensée), à la suite du méta donc ... tout retombe, mais afin de mieux et plus encore se préciser ; on conditionne l’épistémologie nouvelle, par la raison (qui n’est plus la pensée), la naturalité (qui remplace dieu), le moi (qui se substitue au sujet). Ni Spinoza ni Leibniz ne savent quoi faire de l’étendue cartésienne (comme tout le monde du reste), ni Kant et Hegel comment situer l’être de conscience, suspendu à jamais, hors sol, autre, radicalement autre, du sujet de Descartes (le sujet n’est en aucune manière une substance close sur elle-même, caricature des caricatures).

A L’opposé, raison, naturalité et moi créent un monde complet ; le donné expliquant le donné, le moi obtenant ses objets et se définissant strictement par le désir (de ces/ses objets), la société humaine entièrement conditionnée par ses objectivités et ses objectalités, le moi se restreignant à un corps-langage. Ceci compile la totalité des causalités, des systèmes, des contraintes, des déterminations dont on s’affecte. Et lors même que cela est faux, le programme de l’objectivisme (étatisme, technologisme, économisme, tous enfourchent le même principe, penser à la place des autres consciences, et annihilant qu’il y ait des sujets), ce programme occupe tous les médiations, toute la représentation, toutes les professions, toutes les technostructures, etc ; de sorte que même faux, il s’impose en toutes les consciences.

or il n'est pas si faux et mensonger que cela. Pourquoi aurions-nous tant et tant investi dans la représentation de nous-mêmes ?

Objectivisme et objectalité créant un monde clos, étouffant, sans plus aucun interstice dimensionnel, ramenant chaque moi hors de son sujet, coincé entre la naissance et la mort, diverti par ses désirs, que naturellement il surinvestit et comme la structure même du désir demande autre chose que ce qu’elle obtiendra dans le monde ou selon le vécu, les mois s’abîment, au deux sens. L’objectivisme absente la dimension structurelle, l’objectalité nie le sujet, les théories (négatrices des « anciennes illusions », proclamant cent fois la « mort de la métaphysique », du sujet, de dieu, de la pensée, etc ) les théories nient la conscience (on tentant de déployer le plus souvent des ontologies directes, de la vie, de la multiplicité, de l’Etre heideggérien ne se supportant plus lui-même, ou de la matière ou encore dérivées des sciences diverses et variées, les maths par ex).

Les anciennes configurations (la pensée, dieu-le christ, le sujet) maniaient une articulation retorse et en mouvement(s), et entièrement mouvementée et délirante au yeux du moi raisonnable limité, mais certaine et alimentant la tension la plus incroyable ; de la multiplicité à/vers/pour/par l’Un (quelle que soit sa manifestation en quelque système métaphysique grec ou théologie ou ontologie et méta que ce soit). Mais alors ayant exprimé l’articulation invisible et Autre, celle-ci était reconnue et inscrite dans les descriptions, tandis que refoulant l’articulation, la raison, naturalisme et psychologisations, les théories négatrices, l’antiphilosophie sont absorbées par la structure ; le moi est dévoré par son sujet qu’il ignore, l’universel se pense encore selon la fadeur de la raison et ses contenus en aval qui ne remontent jamais vers l’amont, comme une connaissance détachée, creuse, l’antiphilosophie ne cesse de broyer du noir ; toutes ces positions laissent intouché le moi, qui ne varie pas de lui-même, pas d’un iota, qui a cessé de devenir structurellement, qui s’enclot dans ses déterminations objectivistes ou objectales ; l’universel lui-même se répète sans jamais parvenir à s’étendre puisqu’il part d’une épistémologie restrictive et inerte ; l’économisme règne puisque l’économie est l’idéologie du corps-langage.

A l’inverse de ce repli constant, la pensée, dieu-le christ et le sujet s’obtenaient par conversion. Il était requis d’entièrement modifier l’intentionnalisation, de virevolter la conscience pour acquérir la dimension réelle, celle arcboutée au plus loin et en retour vers le donné là ; le « là » du donné, dieu, le un, le sujet suspendu cartésien, permettaient de soulever le donné là, le monde, la réalité, le corps, le vécu.

Heidegger et Nietzsche

Il faut l’engouement de Heidegger, massif et impénétrable, la folie nietzschéenne du Un à l’état pur, le pur mouvement, pour accorder un temps les violons. Ceux-là éclatent tout sur leur passage ; on y retrouve la dureté et l’invincibilité de la totalisation métaphysique des grecs et la plongée ontologique de Descartes et suivants, réunies en une fois dans l’avancée sidérante et non humaine.

Accordant un temps les violons mais un temps seulement ; si ils intuitionnent et perçoivent bien le clivage métaphysique (de la pensée) et ontologique (de la structure du sujet), ils perdent en route ce clivage et réassènent de vieilles entourloupes, plus âgées encore que la pensée grecque ou que le christianisme, une sorte de mythomanie, et l’un et l’autre adjointe à l’effondrement dans la poétique (mais la poésie ne prétend pas philosopher, tandis que les philosophes prétendent poétiser en plus de philosopher, de même que d’autres prétendent mathématiser : il ne faut pas confondre les genres…)

C’est l’anti humanisme qui s’impose en deux coups magistraux ; refusant la réduction épistémologique de la raison, de la naturalité et du moi. Mais oubliant dans le même temps que la strictement identique folie structurelle animait du dedans tous les systèmes archi-grecs, hyper-chrétiens et méta-cartésiens. Nietzsche et Heidegger éprouvent irrésistiblement le besoin de reconsidérer l’historicité en remontant aux grecs, en démolissant le christianisme, en réinterprétant inhumainement les devenirs.

C’est en cela que Heidegger et Nietzsche, aussi clairvoyants soient-ils en première phase, se perdent ; ils ne comprennent pas que la pensée grecque, les systèmes grecs, et la pensée, la réflexivité chrétienne, théologies et mystiques, sont des technologies radicales ; au fond Heidegger et Nietzsche se simulent comme présocratiques ou comme le crucifié, de même que d’autres marcheront à l’imitation de Descartes (lequel est unique et inimitable ; il fixe et non pas fige, la description de « celui qui existe » comme sujet, une fois pour toutes les autres ; nier l’historicité, croire que ceci ou cela apparait par hasard, les vérités apparaissant ici et puis là, au petit bonheur (Badiou) ou par oubli ou par ressentiment, est absurde).

L'archi et l'hyper et le méta

L’étrangeté et la divinité de la pensée qui s’unifiaient dans les systèmes grecs, la soif hyper réaliste du christ (et des monothéismes) qui épuisent en une fois n’importe quel vécu, qui outrepassent le corps, comme dieu outrepassait la société juive, c’est une flèche interne qui s’impose en notre réalité humaine qui ne peut pas se combler puisque la flèche pointe vers la finalité et ce qui était exprimé par les grandes configurations n’est pas du tout relevé par les figurations à disposition de la raison pour un moi, de la naturalité pour l’économie ou les Etats, du corps donné là pour les sciences et les psychologies ou analytiques du langage ; la configuration expressive du Un, du système formel, du libre réel, est bien trop à l’étroit dans les encadrements fixistes : le donné n’explique pas l’exister.

Le corps du monde

Dans la même logique restrictive de l’épistémologie actuelle, il devient impossible de penser à nouveau l’universel tout comme le libre et le réel ; la vérité est que le moi, l’humanisation figée et les dogmatismes conjoints s’attachent à la détermination, ce par quoi ils se connaissent. Puisque par ailleurs il n’est aucun moyen de connaitre objectivement ce à partir de quoi il est une raison, un naturalisme et un moi humanisé ; il faut donc interpréter l’énorme production de représentations, de circulations d’informations et d’objets, d’exposition du donné humain, l’approfondissement des déterminations (par les objectivismes et les objectalités, les étatismes et les économismes, les sciences et les technologies, les théories comme jusqu’alors les idéologies), les interpréter en tant que « le spectacle que l’humain se donne » de lui-même afin de se juger sur pièces.

Et il faut comprendre une telle interprétation comme créant les conditions de la coordination généralisée (qui correspondent à l'essence même de la démocratie cachée, comme convocation ou positivement appel de toutes les consciences structurelles) de toutes les sociétés humaines en cours, actuelles (qui ne sont plus des mondes particuliers, séparés, mais des organisations constitutionnelles), les unes par rapport aux autres, dans l’exposition généralisée, mais aussi admettre l’image que chacun, chaque moi en retire. Si les sociétés diverses mais toutes méta organisées (via essentiellement la colonne vertébrale d’un Etat et d’autre part dorénavant via la dite mondialisation, qui est un processus général de mis en jeu et qui va jusqu’à atteindre chacun, puisque l’économisme est l’idéologie absolue du corps, engendre cette pénétration externe de l’intériorité même de la formulation de chacun en tant que moi, personnalisation qui poursuit l’entreprise d’humanisation), si les sociétés ont commencé de se coordonner généralement, dans la généralité même, l'universel réel hégéliennement parlant, et s’attachent jusqu’aux corps eux-mêmes, c’est que l’on ne peut pas convertir les consciences … il faut qu’elles se convertissent par elles-mêmes et d’elles-mêmes ; qu’elles reprennent leur image-corps, qu'elles soient cette exposition, spectacle, jugement. Qui peut retentir comme jugement dernier.

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De la révolution

13 Mai 2015, 07:55am

Publié par pascal doyelle

Il s’avère donc, dans la vérité historique de la réalisation, que le libre avait autre chose à inventer que l’universel, que le libre est antérieur (ontologiquement) à l’universel (ce qu’est la preuve de Descartes) et qu’il a donc rendu réel autre chose que l’universel ; un monde à disposition. Dès lors le libre, cette structure totalement désarçonnée, sans repère aucun, s’ouvre partout en chacun comme un gouffre innommable. La structure déchainée réécrit instamment toute réalité approchante et s’alimente de cette folie qui n’a pas de nom, qui ne peut pas être nommée.

On a beau entendre combler le vide structurel de tel ou tel idéal, imagination, concrète consistance, la structure ne renvoie à rien. Parce qu’elle ne renvoie qu’à elle-même.

Le face à face comme redondance interne

Et elle peut tenir cette redondance de son être ; étant formelle, lorsqu’elle se rapporte à elle-même, elle s’occupe, se préoccupe, s’intercale de tout autre, toute l’altérité peut y prendre place. Et dans le face à face de la redondance structurelle, c’est le Un à-disposition qui s’offre. Soit donc la prédisposition de l’être pour ce qui existe.

L’au-delà de la révolution unique qui eut lieu

C’est d’une manière générale l’exister, ce qui veut dire l’ici-même qui se plante sur le sol réel, sur l’étendue, sur le donné là via le « là » du donné (soit donc l’être des grecs, ou le réel pour la conscience-de, tournée vers le réel même, le présent ici et maintenant, en tant que l’on veut ici et maintenant « ce qui est »), c’est l’exister qui s’hypostase et se surprend d’être en capacité de se vouloir. Mais comme cette sorte de volonté n’est pas le volontarisme, elle parait remonter plus loin, plus antérieurement, semble tout à fait vide sinon d’être assignée à sa tâche indéfinie de « vouloir », d’absorption même du donné, de transformation, de métamorphose. Et comme telle elle outrepasse ce que par raison ou conscience raisonnable, universelle donc, se posaient les bornes du vrai, du bien et du beau classique comme horizon généralisé tel que cela fut envisagé et qui a conduit tous les siècles précédant la révolution unique (d’où l’importance pour Nietzsche qu’il y ait différentes esthétiques, que l’esthétique soit la vie même, l’affirmation de la vie-volonté, son déploiement, dans sa mesure propre ou sa démesure et ce au-delà ou en-deçà de la volonté du seul beau classique, cad en fait rationnalistement conçu), ce que par conscient on entend, et ce à quoi cette « volonté » se soumet en tombant dans le volontarisme éclairé. L’antériorité de ce qui veut est mis en œuvre et expulse ce qui apparait alors comme construit et artificiel par-dessus la vague interne du réel et par lesquelles constructions l’antérieur se mord lui-même la queue, si il n’y prend pas garde.

Le seul à obtenir la vision saine de cet Un, est Nietzsche. Et de fait il intercale toute l’altérité, toutes les externalités, les extériorités dont il se voit capable entre le Un et le Un. Il affirme d’emblée toute la réalité, toutes les réalités, la multiplicité comme telle et telle ; Nietzsche conçoit si adéquatement la performance formelle du Un qu’il peut se permettre d’installer les plus grandes distances possibles dans un monde. Lorsque l’on parvient au Un lui-même, non pas l’objet « un » mais le Un comme agissant, comme mouvement, comme rapport sans cesse reporté, on sait la disruption qu’il provoque. Il parsème l’être partout, engendre et produit.

Le rapport unique comme uniface vide et formelle

Il est clair depuis le début que la conscience de structure se sait (elle sait qu’elle crée des rapports et qu’elle est elle-même le Rapport premier et source). Si cette conscience se rassemblait au sein d’un contenu, celui-ci se poserait là comme une chose, objet d’adoration, mais la philosophie pose un contenu incurvé, elle est pur rapport sans rien, et se sait comme telle et non comme objet, et pas même comme objet consistant de sa propre conscience de (soi) (puisque c’est le rapport qui se-sait , et aucun « soi ») ; ce face à face vide est l’exigence même ; celle qui emporte toujours encore plus loin.

Nietzsche comme affirmation de la forme pure

Et parvenu à ce point (c’est un point, un point ici même de présent qui se pré-voit sans se connaitre, qui n’entre en aucune connaissance, qui est ce par quoi on connait mais n’est jamais lui-même, présentable ni représentable, et c’est pour cela qu’il est la soif auto immune qui se propage et cela même qui se partage au sens de la réduplication ; d’une conscience à l’autre la forme se-sait et se répercute), parvenu à ce point le gouffre est ouvert sans aucun recours et il doit s’assumer ; l’assomption nietzschéenne est l’acceptation ontologique et existentielle de la toute-présence de ce qui est absent mais qui tient. La typologie nietzschéenne veut dessiner les cheminements interne de la tension ; le plus ou le moins de tension, le pro-activisme qui ne sait comment s’y prendre pour être. Il ne fait qu’exister et se déverse de la source de l’exister ici et maintenant et ici même ; il se retient de se dire qu’il « est » parce qu’il existe, et ne cesse de sortir de.

On s’engage donc dans le caractère absolument formel de l’existence ; qui ne peut référer à rien ; qui est à soi-même sa règle, mais étant forme sans rien, on ne sait de quoi elle est la règle. C’est entièrement comme surface déversant, là au-devant, sans arrière fond, sans fondement, uniquement tournée vers le donné-là, le monde, à partir du « là » du donné, sa face unilatérale (il n’y a pas de contre face, de contrefort ; l’antériorité est toute là).

La forme sur le Bord du monde

Mais cette forme est. Elle existe, elle est un réel, autrement dit relève d’une description sauf qu’il est très étrange de décrire un réel qui est antérieur à toutes les réalités, un réel sans épaisseur, strictement unifacial, qui est obligé de déplier cette uniface, fut-ce illusoirement, mais même illusoirement le dépliement effectue une architecture de ce qui n’en possède aucune ; autrement dit ce dont il est question c’est de fabriquer une visualisation de « ce qui voit » et qui est strictement impossible, excepté qu’effectivement il s’élabore un réel dépliement de l’unisurface de conscience.

Il n’est pas, donc, d’intériorité de la conscience structurelle, elle est tournée vers le donné là, tout entièrement, sans antériorité (et pour cela dès la pensée, le christianisme et Descartes, c’est cette surface qui affleure dans le monde, le donné, le vécu, et évidemment le corps dont on comprend bien alors que la surface de conscience se colle quasi instantanément à la surface du corps), mais ce repli sur le bord du monde, du donné peut se complexifier et tisser ses fines élaborations. Ce qui aboutit à des contenus retors ; dont l’archétype sont les idées, les systèmes (puisque la philosophie réfléchit sur cette articulation étrange mais dont il est quantité d’autres contenus qui se présentent par ailleurs, comme éthiques, esthétiques, politiques, idéels, etc, la philosophie étant seulement la théorie de « ce qui arrive » en tous domaines à l’humain). Et toute manifestations qu’elles soient configurations (pensée, dieu-le christ, le sujet) ou figurations (raison, naturalité, le moi ; le donné expliquant le donné et le moi opérant une réflexivité, déjà, dans l’humanisation), toutes les manifestations sont, par rapport au Rapport, des symptômes, des signes, des indications, des orientations, mais ne sont pas le Rapport lui-même ; le Rapport se tient uniment seul vers le réel.

Pour le moi cela signifie que son corps est le signe vers le réel

La raison, la naturalité ou le moi adoreraient se stabiliser dans un objet ou une identité qui remplirait la surface unie, tournée d’un seul côté (il n’existe pas d’autre face, qu’une seule, et c’est pour cela que la philosophie tend le miroir au miroir, ce qui est absurde mais créateur d’une interface difficile mais réelle) qu’il puisse se colmater d’une identité ou donc qu’il puisse déterminer ce qui n’est pas déterminé. La raison transforme la pensée, qui, elle, déplie l’uniface, en production d’objets (idées, systèmes, puis naturalité ou donné pour remplacer l’articulation dieu-le christ, corps-langage pour se substituer au sujet, lequel n’est en aucune manière le sujet monolithique, mais est le retour, impossible, vers l’arc de conscience vers le réel et qui recrée cet être en l’actualisant impossiblement, mais le retour, lui, est, existe et déploie sa propre dimension).

Révolution

L’invisibilité de l’unisurface de conscience, est ce qu’affronte le moi, cette corporéité, et cherche via, dans, par le moi une incorporation ; que le moi obtienne un corps suffisamment subtil qui puisse suivre les minces délinéaments de conscience, et c’est en ceci que l’arrachement à la nécessité du corps, en refusant la violence d’une part et d’autre part en régulant la dépendance physique, physiologique qu’est l’économie (qui pèse comme un couvercle), lesquelles dépendances nient que l’uniface de conscience puisse tisser ses devenirs.

On remarquera qu’hypocritement, dans nos sociétés complexes, plus ou moins, au travers de mille aménagements, mille sparadraps sur la jambe de bois, grosso modo il faut bien subvenir aux nécessités sociales, socialisantes, et au fondement communistes (puisqu’il est non seulement impératif, mais de fait une réalité que le partage soit effectif, sinon les gens s’engloutissent ou tout simplement meurent, libéralisme et communisme sont deux idéologies qui séparent ce qui dans la réalité effective existent communément), c’est donc afin de préserver d’une part une hiérarchie économique (qui est bien plus qu’une lutte des classes du coup, qui est une dispersion et une complexification de la lutte des classes, une complexité qui engendre un tout autre monde que celui de la séparation stricte) et d’autre part afin d’économiser sur l’ensemble des corps et de capter la richesse en pseudo redistribuant, en colmatant ce qui devrait s’ordonner, d’organiser tout autrement.

Vers l’infini et au-delà

Pareillement la faiblesse de la conception rationaliste du monde, non pas le défaut de raison (qui n’est pas à remettre en question) mais son impossibilité de dépasser le découpage non écologique, de la réalité, son impuissance à élaborer les concepts globaux, mais aussi les restrictions de la dépendance des sciences par l’économie (qui est l’idéologie du corps compressé, annulé comme surface, délimité en tous sens, absorbé et focalisé par ses objets limités, vers toujours plus de limitation mentale, jusqu’à ce que les mois n’aient plus pour objet à découper que leur propre corps, révélant la vérité profonde de leur articulation abstraite), sa dépendance de décisions hors raison et donc déraisonnables, d’investissements de la richesse commune privatisée jusqu’à l’absurde, sont un seul et même effet d’inconception du réel, de sa division en réalités séparées parce que les consciences s’existent dans leur oubli en séparations sans le corps-invisible ; n’étant pas visible la conscience ne croit plus qu’en ces visibilités, les images dans le miroir mais sans miroir pour les soutenir.

Ce qui aboutit en somme à l’impossibilité de concevoir les idées qui permettraient de formaliser non seulement la multiplicité des mois, des vécus, ce qui est une chose, mais tout autant qui ne parvient pas à penser ce qu’humanisation signifie (deux siècles de retard dans la pensabilité); parce que si l’on ne comprend pas ce qu’est la personnalisation ni non plus, antérieurement encore, l’humanisation qui eut lieu, on ne peut pas agir ou décider, puisque l’on triture simplement le donné là, le monde en l’état, une ratatouille, ou le moi comme corps donné immédiat et infranchissable tant que l’on demeure dans la divisibilité non conceptuelle de la rationalité, laquelle est bel et bien étatique, économiste, technologiste, qui se réalise intégralement telle qu’elle est dans son idée, (tout se réalise toujours intégralement) mais l’on se heurte à l’infranchissablité qui origine sa conception même.

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De la liberté secrète

9 Mai 2015, 09:13am

Publié par pascal doyelle

Le moi est provoqué (à être) de sa proximité radicale avec la structure de conscience. La conscience est produite dans la cervelle, directement, et se rapportant au réel donné « là ». En ceci la conscience a instantanément affaire au corps. La plus fulgurante articulation est la restructuration esthétique, poétique qui crée un autre-corps ; ce qui veut dire une autre perception.

Parce que si la structure est instantanément au plus proche et qu’elle se donne comme corps supplémentaire (au-delà du corps donné là, qui n’apparait jamais, et est recouvert par l’image-idée du "moi-même"), c’est que la conscience-de est perception.

L’esthétique, la poétique, le littéraire formulent des technologies qui prennent en charge ce qui autrefois fondait le monde ; la Parole, celle du groupe-langage-monde localisé qui fut l’organisationnel même de tous les mondes humains précédant la réflexivité (grecque puis monothéiste et chrétienne, qui opère comme réflexivité dans la réflexivité judaïque). De même que la Parole s’est reportée sur le Texte Sacré, et que le Texte Sacré redistribué comme Œuvres.

Et comme nous sommes passés des sujets (potentiels ou fous, le citoyen était un sujet, le créateur un grand sujet, aussi abstrait fut le premier et délirant fut le second) aux mois, c’est l’image-idée qui canalise constamment, depuis, l’inflation de la personnalisation, des années 60, le flux tout puissant du structurel, basculant du mass médiatique aux micro médiatisations, aux profusions des individualismes, aux détraquements des mois dans leurs dégradations sous le poids de la structure de conscience qui ne comprend plus mais aussi est assommée par les déterminations dont on et dont elle s’abreuve, qui se déversent et dispersent la structure sans que celle-ci puisse se récupérer, qui de toute manière ne peut pas se trouver dans le mass ou micro médiatique, pas plus cependant que dans le monde, le vécu, le corps, qui ne peut se trouver que "n’existant pas", c’est-à-dire selon le Un, la forme, le "qui n'est pas encore".

La pensée, dieu/le christ ou le sujet (par exemple le citoyen qui a alimenté la révolution unique partout sur la planète, mais aussi le sujet en tant qu’acculturation profonde et intellective, nourrissant les esthétiques et les poétiques) formulaient des arcs de cercles horizontaux gigantesques et bourrés d’effets en tous sens et investissant l’humanisation, puis la personnalisation (même les grands sujets qui torturaient leur propre corps ou moi ou humanisation, dans la violence, l’étrangeté ou la cruauté ou la folie ou la destruction dégradation fonctionnèrent comme des potentialités accélérant la personnalisation, la personnalisation qui est fondée par le sujet en tant que ce sujet (étant impossible) aboutit à un moi, lequel moi est donc non pas le corps-langage que l’on voudrait qu’il soit, d’un discours extérieur, mais est un sujet-moi, ou non pas une image-idée (de soi) mais une idée-image ; le moi n'est en lui-même pas raisonnable, ne peut pas être raisonné, par une science extérieure, puisqu’il est à proximité du sujet, il est sur l'autre versant fou).

Mais toute cette architecture interne de la structure qui couve sous le moi, est recouverte par l’actuelle acculturation de l’épistémologie ; celle qui veut que le donné explique le donné, que la raison remplace la pensée, la naturalité se substitue à dieu/le christ, et le moi concentre seul la structure du sujet (le nie, l’ignore ou l’absente, selon les théories antiphilosophiques, les mois et la science, respectivement).

En ceci rien que de très logique ; parce que la pensée, dieu ou le sujet ne peuvent pas étreindre le monde, le corps, le donné comme l’opèrent la raison, la naturalité ou le moi … c’est la structure qui a créé raison, nature et moi afin de s’étendre. C’est simple ; on ne peut pas ou plus se servir de la pensée, de dieu ou du sujet, pour réélaborer le donné là ; leurs articulations gigantesques qui fondent absolument et radicalement notre réalité humaine, s’est convertie en raison, naturalité et moi (cad personnalisation intérieure à l’humanisation, la personnalisation effectuant la réflexivité à l’intérieur de l’humanisation).

Mais donc raison, naturalisme et psychologisation ne sont pas les termes derniers mais les effets d’un mouvement plus ample, tout à fait structurel et qui plonge jusqu’aux grecs, chrétiens et sujets. Et il ne s’agit pas d’un « héritage culturel » mais d’une structure (existant physiquement) parfaitement identique qui est actuellement telle qu’elle fut découverte alors ; ce sont seulement les mois qui croient que le monde est né avec eux. La structure, elle, est apparue antérieurement et on ne comprendra rien, sinon à refermer ce monde sur lui-même, en excluant les articulations métaphysiques et ontologiques, et les mois resteront aveugles et sourds de se recroqueviller sur leur matérialisation en et par des discours objectivistes ou objectaux (le marché par ex est une objectalité, tout comme la psychologie qui assigne constamment notre être au désir, cad à des objets, désirs et objets sont interchangeables).

Mais encore faut-il alors reprendre ce qui eut lieu, et saisir ce qui s’est joué, parce que c’est toujours la même archi grecque et hyper chrétienne et méta cartésienne, qui s’est jouée et s’existe encore ; c’est un être spécifique qui fut extrait, tiré, exporté et qui a outrepassé les contenus par la forme de conscience qui les contient, qui les a surpris, repris dans un renouvellement intentionnel.

Pareillement, les mois resteront livrés pieds et poings liés, à eux-mêmes, si il ne leur vient pas à l’idée, à l’idée en tant qu’elle est rapport (existentiel, ontologique, corporel, perceptif, d’acculturation), que c’est « ce qui n’existe pas » qui les fait être.

Rien ne pardonne aux mois ; tout leur tombe dessus et les écorche vifs, (parce que mine de rien les objectivismes et les objectalités nous dépouillent tout en nous augmentant) excepté le Un qui pardonne (littéralement). Il donne en plus ce qui n’est pas ; le réel n’est pas encore, il arrive. Il s’engendre dans l’inaccessible actualisation de l’articulation, qui n’appartient à personne, qui se cherche au travers de tout et de n’importe quoi. C’est au Un qu’il faut accorder sa confiance, et si l’on se demande ce qu’il peut bien être, pour nous, pour chaque moi, engoncé dans son corps et l’image-idée de son corps, il faut saisir que le Un a déjà commencé. Il a commencé depuis le début.

Et pour un moi il est la conscience qu’il est depuis sa naissance ; le Un n’est pas la « volonté » ou l’intellect ou la réflexion ou le conscient du Un mais l’intentionnalisation née (comme mécanisme fondamental et comme machineries intentionnalisatrices, selon l'archi, l'hyper, le méta puis la pro-activité du monde des mois) à l’œuvre sur le donné-là, sur le vécu, le monde, le corps ; l’autre dénomination de l’intentionnalisation est la grâce du dedans (ce qui réclamerait une autre définition encore, et surtout la description, prescription de l'advenue à elle-même de la structure, de la consciene-de re-dépliée sur elle-même).

Autrement dit, le processus veut que le moi, délimité et étouffé entre sa naissance et sa mort, bornes ultimes plantées par le naturalisme et la raison, la psychologisation et le corps donné, (produisant des mois rabougris, terrorisés, tétanisés, physiquement écrasés, dans leur corps même, comme on voit des mille et une dégradations psy qui envahissent) le processus donc veut que le moi puisse récupérer son intransigeante structure aberrante, toute son antériorité, toutes ses formes précédentes, ses formulations et son historicité, qu’il reprenne sur lui-même et par lui-même la folie héritée, le creusement de l’affirmation, serait-elle délirante, parce que ce qui est, ce qui est réellement, c’est « ce qui n’est pas », le Un qui sera.

(Raison pour laquelle il est un présent.)

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Le recueil de l’expérimentation d’exister

6 Mai 2015, 09:12am

Publié par pascal doyelle

Le miroir dans le miroir

La philosophie produit le savoir (qui n’est pas la connaissance) de la position de conscience sur le sol réel (l’étendue du monde), et comme tel cela ne s’acquiert que techniquement, puisque notre-être est cet-être (cette étrangeté) et qu’il est une technologie produite par le monde, le corps, la cervelle, qui se retourne sur le « là » du réel.

Raison, nature, moi

Ce monde çi, celui actuel, repose sur sa base ; elle se définit par la raison, le naturalisme et le moi (le moi étant lui-même la réflexivité dans la réflexivité que fut l’universel, qui survécut un peu par la Révolution, par cette possibilité réflexive historique). La raison remplaçant la pensée, le naturalisme se substituant à dieu et au christ, le moi se tenant du sujet.

La formule étant ; le donné explique le donné. Et la raison se comprenant elle-même comme réflexion de notre nature humaine sur elle-même ; sorte de tourniquet qui revient à poser le même donné là, la même réalité, mais raisonnée, régulée, planifiée par la rationalité.

Mais si l’on admet que ce ne fut pas la réflexion qui eut lieu, mais la réflexivité, ça n’est plus le retour sur elle-même de notre nature humaine qui s’est emparée de notre humanisation, c’est la réflexivité en tant que celle-ci est une forme existante et dont les réflexions diverses sont les effets. De sorte que les avancées au sein de cette structure se définissent comme technologies (ou révélations telles qu’elles se donnent puisque la forme qui apparait au sein de l’humanisation ne se tient que d’elle seule ; elle est l’arc de conscience qui surgit de toute cervelle vers le réel en réutilisant le monde-langage-immédiateté, en surintentionnalisant, hyper et méta intentionnalisant et ramenant ceux-ci à titre de moyens).

Sans doute aucun la raison, le naturalisme et le moi sont essentiels ; ils figurent dans le monde une précision plus grande de la réflexivité, ce qui n’empêche nullement de reconsidérer les configurations antérieures (la pensée, le dieu-christ, et le sujet) selon la même sorte de logique ; que l’immanent est absolument là. Ce qui ne fait aucun doute. Sauf que l’immanent est singulièrement insuffisant pour penser, intentionnaliser, instancier le réel.

Ce qui est réclamé par le réel (le présent) est tout autant ce qui est exigé par notre être spécifique (en tant qu’il est « cet-être », une étrangeté sans nom). Ce qui réclame l’archi, l’hyper et le méta comme la pro-activité enclenchée par la raison, la naturalité et le moi, est, dans le réel, le présent.

Ce qui revient à ceci ; comme il est impossible de penser le donné là selon la raison, et comme cela s’aperçoit par la pensée grecque (qui instancie toujours un Un suréminent qui fait-retour vers le donné-là, qui supervise le système, qui instrumente et resitue la pensée même, et offre ainsi un point externe à la pensée, ou comme en usera la pensée chrétienne qui s’entend à la fois comme philosophie et théologie et mystique, parce que seuls ces discours là permettent d’orchestrer « ce qui nous arrive », et de même que la pensée antérieure à la pensée se décriera comme méta, méta par Descartes, Kant ou Hegel, autorisant une permutation interne à la structure qui se dénommera et se placera et déplacera sur le sol réel, en instruisant les architectures descriptives de notre être, et qui se continuera par Husserl ou Heidegger ou Sartre et ce encore plus près, encore plus extrayant cette structure là où elle existe),

comme donc il est impossible de penser en objectivité cela ne signifie pas qu’il soit impossible de penser ; à condition que l’on comprenne bien que penser est tout autre chose que rationaliser selon l’épistémologie naturaliste, et encore que ne pas rationaliser selon cette épistémologie (du donné expliquant le donné) ne soit pas, en aucune manière, délirer. Ou s’illusionner, ou imaginer magiquement. Il faut considérer que la pensée grecque ou chrétienne ou des sujets est une effective pensée (ni objective, ni subjective), et qu’en cette optique, elle est plus exactement encore la description, le compte rendu, la répercussion la plus exacte qui soit de « ce qui s’est réellement passé » pour l’humain et de « ce qui se passe pour chaque conscience-de » ; de là que l’on ne philosophie pas sans y être, et que le moi préfère rester le même, plutôt que de se modifier là où il s’ignore de toute manière ; de son sujet. Soit donc la révolution anthropologique qui prit l’humanisation de surprise et laissât derrière elle les mondes humains particuliers, et tout monde clos qui aurait pu se refermer ensuite (tout monde humain tend à se refermer et s’enclore dans sa propre « facilité »).

Ceci s’explique de cela ; c’est la réflexivité qui apparait par les grecs, elle est un être en elle-même (et non le transport de la nature humaine vers la nature humaine), et donc cette réflexivité se-sait. Ce qu’exprime depuis le début la philosophie ; elle se-sait et le dit. Cette certitude est structurelle et passe outre les systèmes, qui sont des manifestations de la structure, mais nullement la structure ne bascule dans les systèmes ; elle est en-plus et manie les systèmes comme des moyens.

Noyée dans les langages (la parole du groupe)

La réflexivité était ce qui, dans le langage, était manipulé par le langage, le groupe et le monde localisé immédiat (on admettait ce que l’on percevait en tant que parlé par le groupe dans un monde donné là immédiat, le groupe faisait, office de vérité et chaque groupe formulait une synthèse, singulière, et séparément des autres), mais elle s’extrait de tout monde de synthèse et aboutit sur le sol donné là (ce qui est répertorié par et selon l’idée de l’être ; le « là » du donné permettant de montrer le monde comme donné-là, relevant de la pensé, cad de la surintentionnalisaiton par dessus le groupe-langage).

Extraite de tout groupe-langage, la réflexivité est en elle-même une structure ; le rapport qu’elle entretient avec le donné, ce rapport se sait lui-même ; il est conscient de soi comme activité de conscience-de. Et le langage nouveau, créé sur pièces, possédant sa propre expérimentation, sa constatabilité, sa transmission, sa réduplication de conscience en conscience (puisque cela n’apparait qu’au sein de chaque réflexivité, de chaque conscience et ne peut pas se poser « là sur la table » mais se signifier, se signifier sur deux surfaces réelles, la conscience-de et la réalité donnée-là et le « là » du donné réel, expérimentable autant de fois que l’on veut ; puisque chaque conscience est toujours la Même conscience et que le réel est toujours « là » le Même réel ; deux surfaces sur lesquelles on revient sans cesse, inépuisables et radicalement autres, cad n’obéissant pas du tout au langage, aux systèmes, aux idéologies, etc), le langage nouveau se crée donc lui-même comme métaphysique et puis ensuite (avec Descartes) comme ontologie.

On sait bien qu’habituellement ontologie est une partie de la métaphysique, mais on réserve ontologie pour cette réflexivité qui ayant découvert que la pensée s’origine dans une structure antérieure à elle-même, la conscience , ce qui commence alors est tout autre chose et ecnore en plus, que le discours métaphysique qui eut lieu jusqu’alors (avant Descartes), et qui s’instaure comme méta-discours ; cad comme description de cet être antérieur à la pensée, par Descartes donc, Kant et Hegel, jusqu’à Sartre et même Lacan.

La philosophie est donc le recueil de l’expérimentation que la structure obtient en centrant son attention sur son être ; la philosophie rend compte de « ce qui arrive » à l’humain, en tant que bouleversé par cette émergence au-dessus et hors mais aussi en-dessous du groupe-langage-monde particulier, manifestation de ce qui menaçait le groupe en interne, et qui se connaissait selon telle ou telle représentation, qui croyait en son contenu (que son contenu était le perçu, le corps, les fleurs ou la lune). Pour cela il est inutile de refouler hors du champ de réflexivité non seulement la théologie mais aussi l’esthétique, le poétique, l’éthique et la politique (étant entendu que tout cela poursuit ses propre expérimentations réflexives et le renouvèlement de l’humanisation qui eut lieu, a créé depuis le début ses propres possibilités dont la philosophie se fait seulement l’écho, mais aussi dont elle est l’accélération ; puisque la réflexivité engendre la réflexivité, la vérité se partage et le libre se propage, pareillement la réflexivité s’accumule ; on peut relire Platon, on en apprend, on s’y augmente le nœud, le centre, l’unité insituable, puisque l’articulation au réel et au donné s’y positionne en conscience, ce qui vaut pour tout système). Et impossible alors de refouler autant l’acculturation gigantesque et la personnalisation à feu nourri qui eurent lieu mille et mille fois ; chaque réflexivité avance armée.

Libération du Corps supplémentaire

Armée parce que, comme sa dénomination l’indique, elle Est réflexivité. Elle se-sait. Et ce serait la réduire de croire qu’elle est une connaissance … elle est un se-savoir ; elle sait instantanément sa structure ; non sous forme d’un programme, engrammé, mais de son activité même, de son activisme ; sa forme est son être et son être est une structure qui agit. Elle Voit ce qu’elle Cause. Elle agit de et dans la perception même de son état d’être, et cet état est celui du corps.Elle le voit sur son corps.

Il est clair que le groupe-langage opère et opérait une main mise sur le corps ; on perçoit ce que l’on parle et on parle dans un groupe. Il est donc déductible que l’expérimentation que lance la réflexivité outrepasse et c’est pour cela qu’elle crée l’éthique, la politique, l’esthétique et l’idéel. L’esthétique ne fait pas seulement « joli » ; elle produit la perception selon le nouveau corps. Et qu’ensuite cela s’assume nommément par le corps (du christ, si l’on veut bien), et mène tambour battant une immense acculturation qui excède de fait et la pensée grecque et chrétienne et ouvre sur les avenues que dessinent tous les sujets et tous les grands sujets ; non seulement la soif de remonter dans la structure même (dans l’impossibilité mais effective et réelle) mais aussi de dé-couvrir le corps en multipliant les possibilités à même la réalité, le donné là et le « là » du donné, le réel, l’être.

Il ne convient donc absolument pas de séparer la réflexivité en « disciplines » ou « régions » du monde donné là (c’est une découpe objectiviste, pratique mais qui ne rend pas compte de ce qui agit), mais de concevoir en une fois la totalité du champ, étant entendu que ça ne se totalise pas, jamais, et que ce sont des «expérimentations », de fait et structurellement indépendantes à chaque fois ; mais indépendantes à partir et sur une seule structure, ce que l’on résume par ; de conscience-de il n’y en a qu’une, une seule sorte d’être qui est-conscience, et elle cherche le Même. l'humain n'est nullement divisé par tous ses groupes, langages, personnalisations : il n'est qu'une seule sorte d'être-humain, parfaitement identique en chaque. (Ce qui existe formellement peut être parfait, non composé).

Le Même réel

Si le Même était un objet on pourrait compiler toutes les expérimentations en une fois, écrasante, mais tel n’est pas le cas ; le Même est le Un et le Un découpe. Le Même est précisément cela qui agit et divise et démultiplie ; il existe quantité de systèmes philosophiques (comme d’éthiques ou d’esthétiques plus encore), mais cela n’importe pas parce que la forme même du philosophique ou de cet-être que montre comme existant et actif la philosophie, est au-delà (ou en-deçà) et antérieur à ces systèmes ; plus il en existe, plus il en existe, ce qui parait clair et net, évident.

Pareillement le Même n’est pas une unité ésotérique ; la pensée, dieu ou le sujet dans leur séparation même agissent. Ils sont « effets sur le monde, le corps, le groupe », parce que le « là » du donné (l’être, le réel, le présent) seul permet de percevoir le donné-là (le monde, l’immédiat, la réalité, le corps). Il n’y aurait pas eu de constitution d’un donné là sans le « là » du donné, pas de monde sans l’être, de réalité sans le réel. On accorde bien que la raison pose un monde unique universel, mais on n’accorde pas que celui-ci soit supposé par un sujet, ce qui veut dire un être, une structure existante et valant en et pour elle-même, séparément. Entendant par cet « oubli » que la raison serait seulement la réflexion de ce monde sur, vers, par lui-même tandis qu’est abandonné la structure de conscience. Par quoi c'est le réflexif qui existe (et non la réflexion, seulement effet).

Parce que l’on croit encore que la « conscience » désigne une unité close, formatrice de sens, alors qu’elle est une structure active vide qui produit, qui invente, qui crée ; de l’intentionnalisation sur le corps vers le monde. Nous ne sommes pas, plus dans le monde, le groupe ou le langage ; nous sommes tel corps nouveau rapporté au monde donné là, et nous nous cachons comme moi qu’il s’agit du sujet impossible qui n’est pas (mais attire à lui, de sa structure qui ne se voit pas parce qu’elle voit ; c’est elle qui perçoit et dont le percevoir échappe).

Pour cela il est dit que la philosophie ne formule pas des figurations, des images dans le miroir, mais montre le miroir dans le miroir, ce qui est impossible et doit donc être acté par chaque conscience mise à part d’elle-même, ce que seule chaque conscience en interne peut approcher.

On a donc depuis les grecs architecturé l’expérience ontologique (qui se veut d’abord métaphysique de créer un nouveau discours, une pensée sur la pensée, une sur-intentionnalisation de l’intentionnalité, par-dessus les groupes et langages et corps), et approfondi cette architecture en creusant les os de la structure, en développant la structure même (ce qui relève de la seule pensée technique de la philosophie, approchant cette technologie créée par et dans le « là » du donné et le donné là, le réel et la réalité), architecture dont la raison, le naturalisme et le moi (incluant l’humanisation bien qu’il l’oublie, puisque le moi se tient du sujet et que celui-ci est libre, fait-un avec lui-même formellement et se produisent alors quantité de mois, ça prolifère tout à fait logiquement, selon la logique de l'insensé du Un qui n'existe pas) sont les effets, les figurations, de même que la pensée, dieu-le christ et le sujet en furent les manifestations, les configurations.

La pensée, dieu-le christ et le sujet sont impensables et inacceptables pour les mois, la raison et le naturalisme du donné, alors que les premiers furent des maelstroms structurels qui réorganisèrent l’humanisation d’une part et d’autre part approchèrent au plus près la forme même de notre être, de notre être en tant qu’il ne tient pas au monde, mais creuse le bord du monde, de l’humanisation, du corps.

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