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instants philosophie

Conscience interstitielle

1 Juillet 2015, 07:11am

Publié par pascal doyelle

De vue large et résumée, au lieu de résoudre le monde et le vécu dans une synthèse qui admet tel quel l’immédiateté apparescente du monde et du corps et réunit toute cette détermination dans un groupe-langage-monde local et immédiat et l’ensemble étant parlé entre soi dans un groupe qui se représente mythologiquement,

du groupe-langage-monde local donc s’extrait le mécanisme de conscience valant en et pour lui-même, et existant sans aucun contenu préalable ; ce qui produit une archi intentionnalisation (grecque, qui outrepasse le groupe langage corps immédiateté), et qui sera doublée par l’hyper intentionnalisation chrétienne (qui met entre parenthèse le segment naissance-mort d’un point de vue externe radical, au-delà du vécu et se nomme lui-même, ce point de vue, « le chemin, la vérité et la vie »).

S’ensuit, puisque la structure extraite et existante n’est pas limitée aux grecs et chrétiens (et monos), une méta intentionnalisation ; dont Descartes est le marqueur (il ne la crée pas ; il la révèle, la décrit et donc de ce point de vue l’accélère, comme en général la philosophie depuis le début qui est la discipline qui se charge de re-présenter le mécanisme de conscience sur intentionnel ou surintentionnelle ; surintentionnelle puisqu’elle le prend en propre, selon sa forme même qui est Une, on ne peut pas y accéder du dehors ; il faut y atteindre le dedans-sans-dedans qu’elle est, formellement).

Le méta est la sur-prise de notre-être transformé en cet-être, donné là, dans le monde, et consiste en l’impossible sujet (le sujet est la tentative impossible de remonter dans son être ; il ne le peut pas puisque cet-être est conscience-de sans contenu et non représentable, mais de cette impossibilité il se crée quantité de possibilité) il culmine en un sens avec Hegel mais celui-ci conçoit le méta, le sujet comme super contenu ; soit donc le concept qui se sait (à vide) puis se connait (dans toutes ses péripéties dialectiques, ses devenirs). Mais Hegel n’en est qu’une possibilité, le sujet (impossible) continue de se considérer « là » dans le monde donné ; il reprend la trace de Descartes-Kant en exposant au plus près son être bizarre par Husserl, tandis que par ailleurs le « là » dans lequel, sur lequel est posé le sujet (impossible) exhibe toutes les altérités (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc), et également tout l’ensemble d’extériorisation (qui lutte tout autant contre le sujet comme être-interne en le caricaturant comme intériorité ; soit donc l’extériorisation non ontologique (cad non philosophique hors Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan), et qui traduit, reporte dans le monde, selon le donné là (en écartant le « là » du donné) ; soit donc selon la raison qui n’est plus la pensée, la naturalité qui n’est plus dieu-le christ, le moi qui n’est plus le sujet.

On remarquera que même Hegel aboutit à une exposition « là », intégrale des contenus de conscience, de sorte qu’il ne reste au bout du bout que cette-conscience même, nue et sans rien, dépouillée de toutes les précédances métaphysiques (Descartes avait déjà remplacé le métaphysique cad l’activisme de conscience comme sur intentionnalisation, comme idées et systèmes, par une méta intentionnalisation ; la conscience prise de cet-être « là », sur l’étendue, inaugurant l’attention radicale portée sur cet être et sa structure en propre, séparément de la pensée, et déployant une autre formulation de la pensée, comme réflexivité cette fois ontologique, touchant à l'être même ici et réel, par quoi en Descartes la pensée, qui se connaissait dans les notions, idées, systèmes, se sait maintenant comme « sujet », découvre l’être à l’origine de toute pensée). Hegel expose absolument tous les devenirs en éjectant de cet être tous ses contenus.

Dans la pensée de l’altérité, Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, (ce qu’il faut entendre comme réflexivité de l’altérité) ce qui revient et insiste ontologiquement (et ne succombe pas à la raison, au donné expliquant le donné, à la naturalité, soit le naturalisme des sciences ou l’humanisme du quant à soi, ni ne succombe au moi, à la psychologisation de fait naturaliste, par le langage ou l’inconscient, jusqu’à ce que Lacan réintroduise l’ontologie radicale au coeur du moi, dans le trou interne), dans la réflexivité de l’altérité le sujet (impossible) se révèle à lui même sa capacité d’outrepasser tous ses contenus ; de regarder le donné là comme un immense « là », et de tenter alors de définir l’altérité même, de sorte que s’impose une ou des ontologies du « là ».

Ce faisant et pour accéder à l’altérité il faut évidemment considérer tout l’antérieur comme une sorte de grosse intériorité (négligeable, voir néfaste ou en tous cas erronée) ; l’archi des grecs, l’hyper des chrétiens et monos, le méta lui-même du (sujet) et renier toutes les possibilités que pourtant ces sur-intentionnalités ont ouvertes et sur-intentionnalités qui de toute manière nous structurent absolument, cad radicalement ; absolu ne signifiant pas « totalité » mais « racine », radicale, le Un comme formel et sans contenu puisque son programme est sa structure et non un corpus du dedans (« conscience » est un dedans sans dedans), est un savoir (un se-savoir vide et formel, de la certitude de « soi ») et non une connaissance (contenu et déterminations).

D’une manière générale nous sommes donc parvenus à isoler la pointe active de notre être, mais comme nous nous considérons encore du point de vue d’un contenu, d’un « sens », d’une représentation, nous peinons à admettre la relativité de ces contenus (et donc de notre identité) comme effets de cette cause structurelle et sans rien, dont la seule « identité » est la forme « conscience-de ».

Si cette pointe comportait un contenu, ce contenu s’opposerait et remplacerait (on ne sait comment) toutes les réalités (comme dieu ou le concept hégélien ou dans les altérités la puissance ou l’Être heideggerien, etc), mais cette pointe est sans-contenu et donc les approuve tous, accepte et admet en elle, poreuse, toutes les déterminations, inconscients, causalités, systèmes, langages, cervelles etc. Toutes les réalités étant données, là, telles quelles, elle est en-plus et articule au-devant, dans le réel, puisqu’une conscience sort de la cervelle vers le réel. A chaque réactualisation la structure de conscience recommence, sans cesse, de reprogrammer le donné acquis, les mémoires, les cervelles, les langages, et son corps… et tout cela selon ce vide actuel activiste. Elle est ainsi le contraire d’omnisciente ou d’omnipotente, il ne faut pas qu’elle s’énormise ; si elle parvient à modifier la détermination c’est justement de son mobilisme et de son intersticialité.

La conscience interstitielle est sa structure même. Mais cet interstice est sa dimension, celle radicale, à la racine ; la dimension qui s’est intercalée entre tous les groupes-langages-mondes localisés et immédiats, entre les déterminations (cause minimale pour un maximum d’effets), et c’est cette dimension d’entre-deux que répertorie la philosophie, c’est ce qu’ont signifié métaphysique puis ontologie (ontologie interne ou ontologie externe de l’altérité) le réenroulement de l’intentionnel sur, vers la structure.

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