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instants philosophie

La jointure attention / réel

28 Octobre 2017, 08:36am

Publié par pascal doyelle

L’articulation qu’est l’occidentalisation

(Rappelons que l’occidentalisation n’est pas « l’occident » mais le processus, le procédé qui atteint toute la planète, reposant sur le monde donné là et le corps de chacun)

On a quitté la « pensée » depuis Descartes et on ne le sait pas ; détermination de la pensée (qui comprend ce qu’elle énonce, parce qu'elle relie des internationalisations du monde donné dans des idées qui sont des rapports) et détermination du donné (qui du particulier est ramené à l’universel, soit l’étant universel). Et Heidegger a raison de remarquer que l’être n’est pas de l’étant, n’est pas de la détermination universalisée. Mais ça n’est pas nouveau ; disons qu’il affirme, le premier, que l’être n’est pas du tout l’universelle détermination. Mais Descartes et puis Kant dessinent déjà et de très loin le passage de la détermination et de la pensée vers la structure ; c’est nommément présenté de cette façon ; Descartes le fait, le réalise, le rend réel et Kant le théorise comme criticisme.

L’être n’est pas une synthèse, il est impossible de synthétiser l’être en une fois en une idée pour la raison que l’être n’est pas et que ce qui est seul réel c’est l’exister (cad le présent) ; personne ne sait où il va et personne ne peut synthétiser ce qui devient pas à pas et sans doute pluriellement (au sens où il est plusieurs, une quantité indéfinissable de résolutions, de possibilités ; si l’être est l’exister, sa loi est la possibilité, cad plusieurs réalisations potentiellement actualisables, selon différentes acceptions internes à l’exister pur et brut ; il est « brut », ce qui signifie qu’il se perfectionne au fur et à mesure, se subtilise, son inépaisseur de fil, de tranchant du présent s’affute et se dessine, il est plusieurs dessins potentiels qui peuvent exister, et non seulement de sa brutalité à sa distinction, mais de c'est la forme même qui se modifie).

On fait comme si Kant n’ajoutait que les prolégomènes à la raison, à l’universel, à la pensée métaphysique dont on sait pourtant qu’il l’annonce impossible ; alors on se rabat sur l’universelle version « raison », rationalisme du monde, abandonnant la pensée, métaphysique, la pensée dite a priori. Mais c’est tout autre chose et autrement qui est lancé ; que la structure réelle qui entame le monde et le raisonne comme auparavant elle essayait de le penser, tient de par elle-même ; Kant n’avance pas d’un sureté aussi assuré que Sartre pour affirmer que l’activité de conscience est en elle-même une ; une non pas comme une essence (ce qu’elle ne peut être en aucune manière, étant un rapport, un mouvement, une forme vide, hyper active) mais une comme structure ; et comme c’est de la Même Structure qui existe réellement comme tension qui sort de la cervelle, de toute cervelle, évidemment on tourne autour comme si il s’agissait d’une chose réelle, puisque c’est un Réel, ils décrivent le Même Arc sur le Même Réel. Ces deux positions "là". 

Si notre être se tenait dans un contenu, un super-contenu, La Pensée ou le Moi ou ce que l’on voudra d’identité, la pensée métaphysique serait possible (y compris lorsque l’on se retranche dans la mathématique pour faire croire que la mathématique sur-être au donné ; qu’elle soit dans le donné, oui, qu’elle soit tout ce qui est du donné, non, il se peut par exemple que les mathématiques soient juste le ou les moyens d’êtres réels effectifs, la direction de ces êtres) ; l’idée ou l’identité sont seulement des effets ; Descartes et Kant sont remontés de tout contenu à la forme qui crée des contenus, quels qu’ils soient. Mais ceci permet de comprendre cela ; c’est depuis le début que l’être, que cette position est hors de la pensée, et qui autorise justement de penser, de penser des pensées (et non une seule définitive), et que le Un ou le Bien et que finalement dieu ou le christique, c’est depuis le début que l’on a atteint cette possibilité du réel et d’un seul rapport (celui qui engendre tous les rapports). Depuis le début, diue ou les grecs se tiennent en dehors ; à partir de là où il abordent le Monde et puis ce sera de là où se saisit le Corps (le point-autre christique).

Et que donc on a continué. On a continué de décrire à partir du Bord de la réalité, à partir de « cela », cette structure qui se tient décalée par rapport à la réalité et qui se tient décalée du réel vers la réalité et qui se tient décalée par rapport à nous-mêmes et étant la forme d'altérité effective décalée par rapport à ...elle-même ; rien n'échappe du décalage via ce qui existe soi-même comme autre que soi (en lequel le "soi" est le rapport lui-même et non une identité ; conscience de "soi" comme rapport et non comme identité, conscience de produire des contenus et non comme contenu ; toute l'unité glisse du côté de la productivité et non des produits eux-mêmes) ; rien d’étonnant alors que ce décalage s’étant institué lui-même comme le centre de « cela qui est » et de « cela qui s’est énoncé », que ce centre puisse épuiser une par une toutes les idées, les systèmes, les représentations, les identités et qu’observant tout cela qui, par sa distance, se tient là devant, elle en profite pour se décrire elle-même et les raisons, les structures de sa distanciation ; sous entendu, si le réel supporte, porte, assume qu’il y ait une telle sorte « d’être », qui n’est que structure, c’est qu’il est plutôt bizarrement existant ce réel. Que l’on continue de supposer une Vérité, tenant à l’aise dans un Discours, alors que non seulement on ne peut pas mettre la main sur ce fabuleux contenu, mais que de plus on a décrit et exploré tout autre chose qu’un Discours clos sur lui-même et que l’on se tient depuis le début sur le Bord externe de la réalité (le dit Bord étant forcément externe soit dit en passant).   

Heidegger a donc tort (de croire que l’on pensait des contenus alors que l’on pensait des contenus à partir d’un point, que cette pensée était elle-même déjà une Articulation bien au-delà des contenus : raison pour laquelle on a produit quantité de systèmes, d’éthiques, d’esthétiques, de personnalisations, etc). Il a tort parce qu'il ne veut pas entrer dans l'architecture de l'articualiton et voudrait lui substituer un Sens monumental de l’Être ... Mais il a raison en ceci qu’il réarticule (ce qui auparavant pourtant était déjà un Rapport formel) le sujet au réel tel que « là » ; autrement dit il découvre que le réel est « là ». Ce sur quoi Descartes n’insistait pas (ça n’était pas de l’ordre de sa propre stratégie) en imprimant « seulement » si l’on peut dire que le sujet est posé « là » sur l’étendue du monde ; l’étendue du monde n’est que tel, étendue, et ne reçoit que sa mathématisation ; la suite de l’historicité ne lui a pas donné tort.

La grande avancée heideggérienne sombre dans l’incompréhensible et ce via un biais tout à fait étonnant et dépourvu de sens ; si l’être ne se fixe pas via l’universel alors l’être est « l’esprit d’un peuple ». Ce qui n’a rigoureusement aucune signification. Puisque pour assigner à un « peuple » un « destin » il faut nommer celui-ci et si celui-ci n’est pas universel (cad exprimable pour tous et chacun) alors il est non-nommable et n’existe pas ; la logique de l’occidentalisation, de la transformation de l’articulation en son instanciation ici même, en tout ici même, indique que l’on doit trouver un rapport plus grand, toujours plus étendu et plus réel mais toujours plus précis et analysable (passant de l'être grec au sujet décalé, du sujet décalé, cartésien, kantien, husserlien, nietzschéen, sartrien , lacanien, au sujet donc gorgé d'altérité pure et brute, très précisément articulé au très précisément "là" de l'exister tout aussi brut) et non un repli supposément « ontologique » qui n’a rien d’ontologique, qui s'envole vers une généralité non universelle, le "sens". Et donc désigner le réel comme étant l’exister et le présent et non plus seulement l’être, en quelque sens que ce soit, c'est établir un Rapport plus grand que n’importe lequel qui fut avancé (l'être est pris-dans l'exister) et plus précis (dénudant et architecturant l'articulation notre-réel/au-réel ; ce qui aboutit à renvoyer chacun à son articulé en propre, qui n'est pas subjective ni universelle puisqu'origine de l'universel ou du subjectif, ce qui veut dire plus cohérente et non moindre ; la structure, le sujet dans son articulation de la pensée, de dieu, du christique, du sujet, de l’altérité). Heidegger croit avoir découvert une sorte de cadre, ontologique, pris sur le vif, tel qu’il s’imprègne, nous vient du da-sein, qui échappe lui-même à l’universel, qui n’est pas de l’ordre de l’universel (cadre en quoi consiste Être et temps) ; mais toute tentative de le définir aboutirait à énoncer des propositions universelles (comme Sartre) de sorte que l’on tournera en rond, sauf si l’on introduit une proposition non-universelle ; mais alors il devient impossible de penser … Sauf donc à supposer une nasse donné là « pleine de sens », sous-entendu que l’on ne pourra pas énoncer clairement ; ouvrant la porte à n’importe quoi.

Rappelons ceci ; dieu, le christique, la pensée grecque, la théologie, le cartésianisme, kantisme, etc, n’opèrent pas seulement de l’universel mais de ce qui se tient au-dessus ; ce qui veut dire littéralement qui relèvent d’une plus grande cohérence …. et non d’une moindre. 

Ce que Heidegger croit découvrir, le cadre ontologique général, et qu’il veut mettre en forme mériterait analyse et décorticage, mais outre le caractère extrêmement incompréhensible et finalement très vague de ses propositions (pour ne rien dire des dangers fondamentaux et peut-être fondateurs qu’elle comporte), on remarquera qu’il est apparemment dans un défi, à l’intérieur d’une prouesse, d’un héroïsme tout à fait imaginaire (et profondément mortifère, par le défi face à la mort, au monde, aux autres, etc, et c’est un gouffre structurel sans fond et absurde) et qu’il divinise l’Être en prétendant attirer ce qui n’est qu’humain dans les filets d’une surhumanité hallucinée ; non pas une surdivinité telle christique, qui est individuée (et donc ayant nécessité de s’articuler, s’organiser en et par chacun, chaque un), mais un peuple et le monde de ce peuple comme surhumain (copiant et étendant la surhumanité nietzschéenne, qui était, elle, individuée et même ontologiquement Autre intégralement).

Bizarrement tandis que la tradition philosophique privilégie l’individualité (même les grecs en ceci que chacun doit activer la pensée en lui et l’on n’y a accès que un par un, même si les grecs n’offrent pas l’individualité christique, l’in-fini en tant que sujet individuel, (l'in-détermination du Corps Unique qui libère les autres corps selon leur altérité, distinctivité formelle) ils comprennent bien que l’on n’intègre la pensée que si on comprend ce que l’on dit, soi, son intellect en propre et individué en ce sens) apparemment donc Heidegger néglige et même répudie cette pensée, cette rationalité, cette cohérence ; Heidegger ne comprend pas, n’intègre pas dans sa stratégie ; parce que ce qui vaut dans l’occidentalisation c’est précisément que l’articulation avec l’être est instanciée ici même, en chacun comme intellect ou ensuite comme sujet, instanciée ce qui signifie distanciée ; sans cette distance pas de stratégie, pas de cette stratégie architecturée qui justement ne peut s’inscrire dans la réalité que si le sujet (pensée, dieu, christique ou cartésien ou selon l’altérité, excepté Heidegger explosé hors du da-sein de E&T) que si le sujet interagit, interface, élabore la distance, creuse et approfondit le décalage ontologique ; et que l’articulation au réel progresse justement d’être radicale et radicalement plus précise ; au lieu de surnager en on ne sait quel au-delà, elle s’existe ici et maintenant ; en chacun, parce que la structure de conscience ne vaut pas de tel ou tel contenu mais de la structure individuée elle-même ; rompre cette forme individuelle c’est se rendre inaccessible précisément ce qui fut réalisé ; l’arc de conscience non plus suspendu à tel ou tel groupe humain et telle ou telle représentation, mais intégré en et par un sujet, ce qui veut dire un corps, un par un.

Le mépris du corps est absolument et formellement la plus lourde atteinte qui se puisse ; et dans ce jeu là le christique n’est en aucune manière d’un tel mépris et d’une telle négation, mais justement tout l’inverse ; la création d’un autre-corps, qui vient supporter et animer ce corps vivant tel que donné. Ne pas re-connaitre le corps, c’est le supplanter par autre chose que l’articulation structurelle (et massacrer les autres corps).

Or il revient à tout groupe humain de gouverner la main-mise sur les corps (puisqu’il s’agit aussi et avant tout de l’organisation générale des corps que toute société humaine doit administrer). De ce point de vue le christique est une libération dite infinie (ce corps revient au seul corps qui soit en-plus, en plus du monde et des sociétés humains et en plus de dieu, puisque le christique est « celui qui vient en plus de dieu », et cet unique-tout-seul (et réellement seul et réprouvé) avance le chemin lui-même de chaque un. Mais en tant que groupes les églises et les idéologies (communiste et capitaliste) et les objectivismes (les sciences et les technologies lorsque celles-ci ne sont pas jugulées par la politique, au sens où la politique est la mise en jeu des corps en eux-mêmes) les uns comme les autres reprennent la mise en forme du corps ; puisque, objectivement, il faut que telle ou telle société humaine s’ordonne, même si subjectivement on ne s’y reconnait pas, et c’est la seule « subjectivité » qui vaille, celle du vivant, du corps vivant, ce que tout Inconscient sait déjà par ex. Et la politique n’est elle-même qu’assujettissement du sujet lorsqu’elle n’est pas inscrite dans cette acculturation libératrice de structure qui crée et que produit l’occidentalisation dans sa logique sinon dans ses effets ; Kant prévoyait le règne des fins, très haut, mais c’est le règne des fins que l’on veut réaliser  (et réalisation qui se révèle bien plus complexe que Kant le prévoyait, qui plonge plus loin antérieurement, Husserl, Nietzsche, Sartre et Lacan éprouvent plus intensément et plus précisément, libérés qu'ils sont de l'horizon exclusivement universel de Kant) : la recherche de l’articulation même de l’arc de conscience/au réel, qui ne s’effectue que par le sujet, qu’il soit pensée, comme on a dit, christique, cartésien et révolutionnaire ou d’altérité et d’invention de "soi" (et puis enfin au-delà de l’humanisation et la personnalisation).

Il fallut donc augmenter cette surface là ; celle qui est de décoïncidence entre nous, entre moi et tout le reste ; y compris soi-même donc ; ce point-autre n’est pas nôtre puisque ce « nous», ce "moi" sont pris eux-mêmes dans le point-autre ; comme il est impossible de dire ce point, puisqu’il n’est pas de l’ordre de la détermination, du monde, du corps (et donc produit une surface-autre du corps, en-plus, en-plus qui re-vient à chaque perception, énonciation, désir, image, etc) il fallut ainsi élaborer une signifiance, des stratégies qui fassent signe pour chacun vers la structure qu’il « est », cad qu’il ex-siste ou qui l’ex-siste. Et ce en nous agitant sous les yeux des images complexes, des œuvres, des identités difficiles et distordues, des révolutions. Et les œuvres font signes, toujours très précisément, pour vous indiquer l’orientation de la structure, l’orientation du miroir qui produit des images, idées, perceptions et tout le reste. De même que Rimbaud (ou quiconque, au choix) la révolution indiquait l’orientation de l’intentionnalité, quand bien même tout a pu succomber dans la facilité et l’immédiateté, l’humain n’étant pas, apparemment, capable de supporter la structure et son enjeu et se rabattant sur de petites tactiques happées par le monde.

Si Heidegger expose manifestement l’altérité de l’être, du réel par opposition aux réalités, il réintroduit un supposé « sens » (serait-il inhumain et écrasant il n’en demeure pas moins totalisant et métaphysique selon la plus mauvaise interprétation du mot, pseudo-magie et glossolalie) et annule cela même qui fut l’élaboration de toute la tradition (de pure libération qui tirait vers le haut ce qui tombait sans cesse vers le bas, naturellement) ; tradition qui consiste à intercaler toujours plus de structure, découverte, éprouvée, inventée, créée, structure qui permet une libération de la potentialité même ; cad du possible. En ceci que, de renvoyer l’être au sujet, à la structure, la réalité ne peut plus se contenir elle-même (en quelque ordre ou sens intentionnalisés) mais doit faire retour sur l’intentionnalisation elle-même telle quelle ; selon la pensée, dieu, le christique, le sujet et l’altérité. L’altérité soit donc Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, pour les principaux, mais ils sont quantité de sujets qui dé-couvrent le réel de la réalité, en l’interne du Bord du corps, de la structure en arc de conscience ou en externe du donné tel que là, du Bord du monde, du vécu, du corps, de la révolution et du relationnel humain et l’altérité ontologique (qui pense la structure que nous sommes tels que « là ») ; remarquons bien, externe qui se double de toutes les objectivités ; en lesquelles on aura tendance à noyer notre être dans le monde, les causalités, les systématiques, les déterminations, dans toute l'altérité de la détermination non métaphysique telle que prévu par kant ; c’est à partir du regard du sujet, évidé, du cartésien comme rendu abstrait, que la science observe le donné là, aussi bien l’humain que la nature.

Selon donc la pensée, dieu, le christique, le sujet et l’altérité s’introduit dans la réalité une verticalité purement formelle (l’être grec, dieu, le corps christique, le sujet cartésien, le démontage, l’analyse de notre être-là, jusqu’à Lacan). Cette verticalité suppose, implique, et finalement crée (puisque cette analyse agit ; de la révolution à la scientificité jusqu’à « l’enfer c’est les autres », Rimbaud et le réel, Céline et le désespoir radical, Kafka et l’absurdité native, etc) cette verticalité suppose son architecture ; ce par quoi chacun se situe dans le réel, pas seulement la réalité et ses désirs ou projets, mais son situé existentiel qui plonge fort loin et que Heidegger a commencé de dénuder ; soit donc les affects absolus qui non seulement se prolongeront avec Sartre et Lacan mais Nietzsche lui-même recherche les affects de la puissance, du potentiel pur et brut, ceux qui mobiliseront le corps-vivant. Ces affects constituent le centre de l'architecture dont le problème se pose de chaque corps et qui subiront une si étrange modification lacanienne, mais d'abord sartrienne.

Remarquons bien ceci ; bien que cela ne soit pas présenté forcément il faut supposer que nous sommes entièrement construit ; non pas spontané ou authentique ou naturel ou mondain mais que nous sommes pris dans et par le point-autre ; soit donc l’arc de conscience qui sort de la cervelle et re-vient ayant position prise du réel tel que « là » cad autre et re-vient en produisant une surface-autre du corps. Sans  doute il y a le langage, tel monde humain, tel corps et tel désir, etc, mais peu importe puisque l’arc de conscience structurel fait office d’interruption et de reprogrammation immédiate (et instantanée), quelle que soit la cervelle ;  peu importe les mille contraintes ou les causalités, en s’arcboutant sur le réel, ici même, perçu, l’arc désintègre tout (potentiellement sans doute aucun, mais néanmoins effectivement). Il se produit donc une image en retour (de l’allée et re-venue de l’arc vers le réel), et cette image est notre « identité » ou ce qui passe comme tel. Si on ne manque pas d’être chrétien ou aristotélicien ou cartésien ou nietzschéen c’est non en vertu des idées mais parce que ces idées sont des rapports et qu’elles sont venues comme tels, comme rapports, en nous et supportant d'être un sujet nous portons immédiatement les rapports qu'il implique et que Aristote ou Descartes exprimèrent.

Outre que nous sommes construits (et non authentiques ou spontanés, et donc jamais nous ne sommes « nous-mêmes », cela n’a aucun sens, c’est le mensonge ou la mauvaise foi sartrienne qui n’a pas seulement un fondement politique, mais bien la différence des images dans le miroir) il faut supposer que ce ne fut jamais un contenu qui fut pensé mais au travers de tous les contenus une structure « en dur », solide et efficace et ayant juste et simplement (si l’on peut dire) passer par-dessus et plié le contenu à sa main. De sorte à non pas transporter un énoncé seulement mais signifier vers, par et en un autre arc, qui seul est en mesure de se situer sur le seul horizon qui soit, celui du réel, de reconstituer la construction, l'intentionnalité ; Mozart n'était Mozart de toute éternité mais il a voulu et décidé Mozart en prenant sur lui toute l'universalité et toute la singularité (sans quoi il lui eut été impossible d'intégrer cette singularité dans sa stratégie) ; c’est à partir de cette réinscription que le structurel fonctionne (que Rimbaud vous réindique l’orientation du miroir - 1 qui crée les Images - 2) ; réinscription qui instancie éthique et politique, esthétique et poétique, idéel et philosophie ; que chaque arc reconstruise sur et par sa propre attention à exister ; visualisant cela .

Sans doute tout cela parait s’opposer à toute la tradition (la pensée de l’altérité doit re-commencer à partir de l’évidence que « ce qui est existe-là », le réel n’est pas « de la conscience » et encore moins de la pensée, le réel est autre et doit être désigné comme tel, signifié et on peut le décrire tel qu’il existe, de là qu’il soit Volonté-autre, Etre-autre, structure de conscience-autre, inconscient-autre) mais en vérité l’exigence qui instruisait, in-formait dieu, la pensée ou le sujet était elle-même de l’altérité fondamentale ; la mise en avant de ce qui auparavant était serti dans les mondes divers et variés (qui prenaient le contenu pour la réalité) et qui fut éjecté comme structure articulée (de la pensée, du sujet ou de l’altérité). La pensée de l’altérité se distingue de ceci que ça n’est plus seulement la conscience dans son activisme qui est le fondement (ce qui déjà se tenait hyper objectivement) mais qu’il s’agit cette fois d’une expérimentation du donné tel que « là », qui se dévoile au regard de sujets intégrés (et désintégrés, orientés et désorientés) et posés à même le monde, l’étendue, la réalité ci-devant ; il revient à ces sujets de percevoir le réel nu, l’exister.

Mais rien n’annule les anciennes versions du sujet ; dieu, la pensée et l’être, le sujet cartésien. On comprend bien que rien dans le monde ne peut atteindre à nier dieu, l’être ou le sujet, qui ne sont pas de la même dimension de structure. Et que donc sous couvert de criticisme, négativité, altérité et contradiction, c’est cette dimension qui avance et se décrypte ; la version occidentalisée est celle qui a introduit dans le nœud la lame du réel, le tranchant du présent, l'actualisation pure et brute et veut saisir, analyser, délimiter, dessiner ce bord du réel puisque de fait nous ne sommes pas cela ou ceci et que l’être n’est pas l’exister ; si l’exister est la forme de tout l’être, le réel est en-avant.

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L’énigmatique corps ici même

21 Octobre 2017, 09:03am

Publié par pascal doyelle

Œuvres et Révolution

On considère donc que le 18éme (ce qui est juste un repère, ça n’est pas « le 18éme » lui-même) fait obstacle à la compréhension que l’on a de soi-même. Mais sans le 18éme nous ne serions pas en mesure d'exiger la cohérence nécessaire, suffisante, exigée ; le 18éme est à double tranchant et on ne songe pas à nier quoi que ce soit de tout ce qui fut. Dieu est remplacé par la naturalité, la pensée par la raison et le sujet par le moi (d’abord l’humanisme et ensuite la personnalisation, laquelle est encore accélérée au milieu du 20éme, années soixante). Alors qu’il est impératif de saisir l’ensemble de  la séquence ; depuis le dieu judaïque, en passant par la pensée grecque, le christique, le sujet cartésien, jusque Lacan. Et si on veut saisir ce qu’il en est de cette séquence il est nécessaire de définir « cela qui agit » au travers de toutes ces occurrences, ces possibilités, ces réalisations ; soit donc ce qui met en jeu toutes ces re-présentations, ces organisationnels, ces mises en forme. Et ces arcs de conscience, une par une, puisque c'est par là que cela arrive.

Ainsi la révolution a commencé de plier le collectif, de l'orienter à partir de l'arc individué de chacun, de chaque un.

« Ce qui agit » ne relève pas de telle ou telle représentation mais existe d’elle-même comme non déterminée ; soit donc une structure. Ce qui est arrivé à l’espèce humaine c’est la mise au devant de ce qui jusqu’alors était enroulé dans des mondes ; autour de la méditerranée advient sur le devant la structure qui jusqu’alors produisait des mondes, cad des contenus ; ça n’est plus le contenu qui conduit l’attention (à être dans tel ou tel monde), mais la forme qui s’aperçoit qu’elle n’est pas mais qu’elle Existe ; ou donc au lieu de se sertir dans tel ou tel contenu, on se rend compte que l’on peut fabriquer, inventer, créer des contenus ; on instancie dieu, le un tout-autre, afin d’intervenir dans le monde (en tant que dieu est le point-autre, en dehors du monde, irreprésentable par ex, sans détermination spéciale, non humanisé et non animalisé, in-déterminé) ; on installe la vérité comme principe et non plus comme vérité en soi, comme étant telle ou telle vérité localisée ; on affirme l’unité de chaque corps, sous le regard certes d’un seul (le christique), quitte ensuite à inventer quantité de corps-individués, un par un.

Tout cela est arrivé, s’est produit, fut réalisé.

Si l’on cherche l’unité de contenu de toutes ces diversités on ne la trouvera pas, puisque l’on a atteint la structure du réel, qui n’est pas la réalité, et que par conséquent à partir de cette structure antérieure on a pu inventer, découvrir, créer l’ensemble de toutes les quantités de possibilités ; on a saisi le levier antérieur à tout donné, toute détermination et donc rendu possible de relancer constamment le possible même, la Possibilité, toutes les déterminations possibles affluent de la source, de l'arc-ticulation au réel (et non plus en tel ou tel monde représenté ; on a quitté le culturel pour aborder l'acculturation, sans territoire ni peuple).

On nomme Œuvres toutes les réalisations : des esthétiques, en pagaille, aux diverses éthiques et moralités et aux connaissances et aux politiques. Et Révolution est la structure même de l’historicité. La question est : qu’est-ce que toute cette débauche de possibilités, cette profusion de devenirs ? Ce dont l’occidentalisation est le champ de bataille, de déploiement. Dans toute cette prolixité de réalisations en tous sens, ce qui est en jeu ce sera donc le sur-divin. On considère, de manière générale, que l’occidentalisation est la lente, très lente élaboration de l’éthique ontologique ; en ceci qu’en notre être il est question du réel, de la nature même du réel et que l’abord de ce réel se crée, s’invente, se concrétise et se densifie sur, en et par notre intentionnalité et celle-ci se produit sur le corps de chacun (ce qui ne veut pas dire que nous en soyons capables … nous avons « reçu » la structure telle quelle, la « conscience » ce qui veut dire le rapport au réel, et il vaut mieux dire que nous en sommes les effets). Qu’il faut alors commencer de comprendre comment agir en et par notre intentionnalité et que les esthétiques, les éthiques, les politiques, les idéels s’utilisent afin de fabriquer, en nous, en notre regard, notre attention, fabriquer notre structure d’attention, ce retournement ou ce tournement ou ce tourment tout aussi bien, par lequel il nous devient possible de calibrer, d’orienter et de désorienter cette intentionnalité, qui, pourtant, origine tout ce que nous sommes en un sens précis ; origine tout ce que nous sommes en tant que nous apparaissons.

Autrement dit ; en lisant Rimbaud (ou qui l’on voudra, Bouddha, Lacan ou Jimi Hendrix, peu importe par où cela vous arrive, c’est l’arc, l’axe, la hache qui compte) on oriente et se dirige selon tel ou tel angle sur le réel (le fondamental est de se structurer comme tangente, la forme qui est alors activée est pour chacun la Même ; elle navigue au travers des contenus et des réalisations, excepté ceci qu’il faut se saisir des maîtres d’œuvre et non se contenter des images ou des pensées secondaires ou des plagiats, qui ne renvoient que les images et non le miroir lui-même). Les Œuvres servent à cela ; orienter l’angle du regard et soulever telle ou telle surface du réel. Il apparait assez facilement que l’état de naïveté qui nous saisit vis-à-vis d’une œuvre, esthétique, provoque quasi instantanément une possibilité, une potentialité formelle absolue. Qui ne se divise pas. Ce qui tient du sujet agit sur la structure, cad l’ensemble de tout ce qui est « sujet » ; de même qu’entre un arc de conscience et un autre il n’est aucune différence ; parce que la différence formelle (celle qui est sans cause et sans raison, sans détermination, hors du monde) est infiniment plus vaste que n’importe quel critère du monde ; c’est une différence formelle (un par un arc) et relevant  de l’antériorité à toute partie du monde (cad relevant de cette forme qu’est le présent). Déplacer l'angle de regard crée, crée des possibilités. Et toutes les réalisations en tant qu’œuvres explore la capacité de modifier le possible. En tant que forme indivisible tout mouvement meut l'ensemble.

Et l’angle par lequel tout le reste s’oriente n’est pas uniquement esthétique ou poétique, mais tout autant éthique ou politique et finalement relevant de ces énormes configurations que furent dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution, l’altérité ; parce que ce qui se meut ça n’est pas seulement l’intentionnalisation (ce qui occupe déjà la totalité de ce que l’on peut, ce à quoi l’on peut ou doit faire-attention, ce que l’on doit laisser entrer dans la computation, les tactiques ou les stratégies) mais c’est le corps-même ; la surface-autre du corps, l’autre-corps qui vient en plus de tout corps donné.

Ce qui apparait au-devant, par Rimbaud, ce sont les possibles manifestations, expressions, réalisations, qui s’expérimentent. On comprendra qu’il s’agit du corps. Qu’il s’agit de l’autre-surface du corps qui seule pourrait recevoir la mise en forme du Bord de la réalité ; on sait que la pensée, que le christique, que le sujet (Descartes, Sartre et Lacan, des français, pas pour rien, Nietzsche, sous une quantité de métaphores et Heidegger, de répudier le corps comme un on en voit bien le résultat ; l’accès au corps ne suffit pas, la puissance de l’esprit ne suffit pas, il faut enchevêtrer l’accès au corps et la puissance de l’esprit) le sujet , la pensée, le christique inclinent fondamentalement selon le corps. Et c’est bien pour cela qu’il existe politique, éthique, esthétique et idéel.  

Toute la créativité et l’invention est due à une seule mise en forme absolument invincible ; l’individué. L’individuation c’est ce qui arrive lorsque l’on quitte les communautés de monde ; lorsque s’effondrent les mises en forme du monde telles que composées par tel ou tel groupe humain. Sitôt que le groupe ne fonctionne plus comme machine collective de perception, de parole, d’échange et de rites, il devient possible d’inventer la pensée (et on n’y accède que un par un) et le christique (et on ne s’y convertit qu’en créant le hiatus, le décalage ontologique du sujet, qui devient autre que sa vie, son vécu, son être donné là, qui devient en plus et autre que lui-même, point par lequel il n’est ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre, ni riche ni pauvre).

Et par individuation il ne faut en aucune manière entrer dans la composition ; ce corps-çi est devenu en lui-même individué, par le regard externe que la pensée, le christique posèrent du dehors sur chaque corps, en chaque miroir que chacun ex-siste. Tout vivant est individué (ou quasiment) ; il dispose d’une forme indépendante du milieu et n’est pas un agrégat. Mais l'individuation dont il est question est absolue ; c’est un rapport qui revient sur et il n’est de toute évidence, bien que cela nous soit encore incompréhensible, pas indifférent que l’arc structurel de conscience ce soit un Corps. Vivant.

La forme même de l’arc structurel de conscience implique que celui-ci soit seul à même de juger, de décider, de vouloir, d’imaginer, de penser, d’intentionnaliser de manière générale à partir de ceci ; sa propre expérimentation. Le sujet christique ou le sujet de la pensée sont des structures, des formes rendues cohérentes et assurées et assumées de par leur extrapolation formelle qui signifie : le sujet n’est en rien subjectif (la subjectivité viendra bien plus tard et ne date que de deux siècles ou peu s’en faut, elle nait de ce que le sujet objective et que donc par contre coup il subjective) ; la structure du sujet est l’arcboutant hyper-objectif qui rend possible qu’il y ait des réal-isations, des Œuvres, entendant par là esthétiques et poétiques, politiques et éthiques, acculturations et personnalisations, objectivismes et connaissances ; l’arc du sujet est l’arc-portant de toute l’architecture opérationnelle qui viendra, qui s’est réalisée depuis 3000 ans.

L’individué est ainsi le sujet et le sujet est la structure hyper-objective qui seule met en jeu la totalité du possible. Puisque l’arc structurel de conscience se produit dans et par un corps ; sitôt que l’on se figure ou se représente ou s’image ou imagine l’identité de cet arc-dans-ce-corps on supprime de fait la structure. Aussi tout un chacun ne peut-il mesurer le réel de cet arc que de l’éprouver et pour vérifier cette mesure de structure il faut se référer aux autres expérimentations ; ou donc, pour faire simple, il faut lire et intégrer les Œuvres. Le christique ou 1789 ou Mozart ou Rimbaud ou Led Zep réalisèrent objectivement (cad hyper objectivement) le possible même, la potentialité, la puissance. Les réalisations secondes se tiennent des avancées ontologiques en acte, et il n’est d’acte que chaque arc de conscience pris un par un. Il n’y a, n’y aura jamais d’autre validation que celle que vous apportez.

C’est bien en ceci que la démocratie est dans son essence même la coordination ; si chacun tire de son côté sans souci aucun, la structure même du réel (du réel, pas seulement de la réalité) se déchire. La structure comporte en elle-même la pensée et la raison, le christique et le sujet, l'altérité et l'objectivité ; porte en elle-même la cohérence, sans laquelle elle se perd et perd les autres arcs.

Et évidemment la légitimité même, la justification générale est celle de la tradition. Ce que l’on peut nommer notre tradition (l’occidentalisation, qui est bien l’occidentalisation du monde) est celle de tous ces devenirs de tangentes, autres au plus loin qu’elles aient pu se porter, externes au monde, au vécu et au corps donné simplement là, et dont vous êtes la validation. Il est fondamental que vous sachiez que Platon avait raison, que Plotin avait raison, que Descartes ou Nietzsche avaient raison. Il est inutile de croire que tel ou tel autre, qui se légitimerait par la science, par une idéologie ou par un sectarisme puissent conférer à votre structure une consistance, une substance, une objectivité quelconque ; dans la mesure où la science, l’idéologie ou la secte n’ont accès qu’à des parties de monde, tandis que Platon ou le christique, Sartre ou Lacan, Rimbaud ou Led Zep ont accès en et par la forme même de l’indivis structurel : ce qui existe structurellement n’a pas de composition et donc vient tout d’une fois . Et vous ne pouvez pas entrer en contradiction structurelle avec Plotin ou avec Kant. C’est impossible. Si tel est le cas vous sortez de la route, et vous commencez de juger de la forme (du réel, de l’indéterminé structurel) selon une partie (du monde, une partie quelconque de la détermination).

On peut dire cela autrement ; il est impossible de recréer le monde humain à nouveau si l’on n’accepte pas la révolution dite démocratique et le statut de chacun assujettissant chacun à sa propre existence (ce que l’on nomme la liberté, politique). Toute la difficulté consiste précisément, très précisément à inventer une légalité qui ajoute à cette révolution politique qui eut lieu, une nouvelle révolution qui soit et porte plus loin le politique sans rien renier de l’acquisition. Qui ne remplace pas la structure du libre par une (fausse) universalité (communiste par ex ou nationaliste ou réactionnaire et une identité quelconque ou, bien plus dangereuse, qui remplace le libre par des intérêts de groupes et cette idéologie de l'économisme ; tout cela est effondrement, réduction de l'activité structurelle possible).

On dira que si on juge, réellement, à partir de l’indéterminé (et non de la détermination) on ne sait pas comme il est jugé (ce que théorise Kant, de fait) ; et c’est très exactement cela : on ne le sait pas. Ce que l’on sait (outre les règles universelles de type kantien ou des règles démocratiques) c’est que l’on ne pourra en aucune manière avancer sans ascèse ; l’ascèse telle quelle, qui doit régler (au sens de réglage, de paramétrage) la conscience que l’on a, que l’on existe ; on ne peut avancer, sur la ligne du réel (sans tomber dans l'autre ligne, la ligne de mort de la réalité, du monde) que si l’on conçoit, intériorise, image, imagine, intègre non pas telle ou telle partie, mais tout-le-corps, tout l’ensemble de l’horizon ; non telle ou telle intentionnalité mais l’intentionnalisation même, l’horizon en tant qu’intentionnel (ce que l’on a pu nommer esprit ou âme ou universel humaniste ou personnalisme ou liberté ou révolution ou cet horizon qui se montre, s'entraperçoit dans les Œuvres, et attente inassouvie mais qui ne se lasse pas d’attendre, qui acquiesce à l’effort de maintenir cela même que le monde, les intérêts du monde, les parties de monde nient – l’attente et l’épochè de celui qui n’a que sa volonté, sous-entendu qui n'a que son intentionnalisation (sa liberté, pour Descartes) et rien d’autre ; on ne peut pas décrocher des intérêts limités et limitatifs du monde et en même temps réinscrire le corps tel que Autre sans se simuler tout l’être selon l’existence ; en tant que l’exister est le Bord de ce monde çi, de ce corps-çi ; on ne sait pas ce que voit Rimbaud parce que l'on ne sait à partir de "où" il regarde, et lui non plus, personne ne le sait). 

Ce qui est de la dimension de la réflexivité s’ajoute, et ne se retranche pas, jamais.   Croire que l’on découvre un contenu qui viendrait anéantir Kant ou Nietzsche est une absurdité, c’est déchoir, s’effondrer.  Il faut relever Rimbaud ou Ph K Dick par une Autre-Forme, une autre plus grande réflexivité, une plus resserrée vision du miroir (cad vision de « cela qui voit », et par ce retour on commence de saisir qu’il s’agit d’un re-tour, d’un nouveau tour). Il faut relever la révolution comme structure même de toute l'historicité.

La dialectique structurelle interne n’est alors plus du tout intelligible comme la dialectique des contenus (du reste chez Hegel elle ne le fut jamais ; Hegel met en concurrence les Phénoménologies du devenir de la conscience historique et les Phénoménologies, les possibilités de la conscience « absolue », du connaitre, du penser, de l’activité de penser par un arc de conscience). La dialectique structurelle est le dialogue interne à tout ce monde lequel est tout entier externe (on ne comprend pas du tout ce que voudrait dire une réalité qui ne serait pas externe … tout est manifesté et manifestement là). Et donc l’interne n’est pas l’intériorité (ce que pointe la psychanalyse ; que le dedans est un dehors). Ça ne signifie pas qu’il n’est pas d’intériorité (ceci est essentiel comme logique de compréhension) mais que dans l’interne-externe il se crée ici et là de l’intériorité (ou des représentations ou des langages, etc) des replis dans le re-pli ; dans la structure antérieure toute externe-interne, et que l’on tient pour le re-pli, il se crée évidemment des replis ; l’arc structurel de conscience est une boucle ouverte à la surface du réel et dans cette boucle des représentations, des corps, des langages, des mondes humains et finalement cette boucle se saisit comme telle ; comme boucle dont on attend, espère le bouclage, qui ne viendra pas, qui ne peut pas venir de où que ce soit.

Et donc ce qu’il faut théoriser, penser, au sens propre, c’est le bouclage non fermé de la structure. Qui correspond au bouclage ouvert qu'est le présent. ça se Crée ici même, ici et maintenant ; l'ici et maintenant est le gouffre et l'indéfiniment créé.

Cela signifie ceci pour les croyants, par ex, dieu n’est pas la fermeture de la boucle existentielle sur le réel, mais le déploiement de cette ouverture de structure ; dieu en tant qu’ouvert absolument qui ne clôt jamais rien. L’occidentalisation, qui est le processus qui veut saisir ce qui agit, en tant qu’explorant le décalage (entre nous et le donné monde, nous et le corps, etc ; nous ne sommes pas ce que nous sommes, puisque nous ex-sistons dans l'ex-sister, dans "ce qui sort du présent", ce qui vient à nous par le présent, autrement dit ce qui doit être voulu, intentionnalisé en requérant tout-le-corps-autre-qui-perçoit) expose objectivement ce qui constatable ici et maintenant, ici même, mais ne peut conclure à rien à propos de l’éventuelle super-méga-hyper transcendance qui unifierait tout (dont on ne se préoccupe pas du tout ici). Ce que l’on nommait depusi toujours « dieu comme infini » personne ne comprend ce que cela veut dire, personne n’y comprend rien ; parce que ça n’a aucun sens réel (de constatable, mais on peut évidemment y croire, en toute légitimité de croyance). Mais dire que le présent est l’hyper-activité qui engendre tout, cela prend pied ici même. Et cela est ce qui se dissimulait comme « in-fini ». C’est le levier de l’ex-sister qui soulève tout le reste, tout est le « reste » pour le point interne du réel-même. En ceci que dieu est l'intervention qui relève tout ce qui est (tombé en l’occurrence et qui par-donne indéfiniment).

Autrement dit encore ; il n’est nullement question de subjectivisme puisque ce ne sont pas des contenus qui varient, mais une structure qui agit et réagit, non des images mais le miroir, non des contenus mais la forme même de la réalité, soit donc le réel. Ce qui impose constamment le retour du même, traversant et produisant tous les contenus et toutes les phénoménologies (au sens hégélien) ; la Même structure mise à jour via dieu, la pensée, le sujet et l’altérité ; celle qui intervient dans et par le « là » du donné. Le réglage, le paramétrage de l’acte de prendre conscience-de tout ceci et de tout cela, est l’occidentalisation, son œuvre, la possibilité ouverte de ce qui existe formellement, et n’a d’autre preuve que son intentionnalisation.

Mais toutes les preuves naissent de et par cette intentionnalisation ; elle se présuppose puisqu’elle ex-siste du présent et vient vers nous, vers le monde, vers le vécu et vers le corps, un par un.

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De ce qui n’est plus « la pensée » depuis Descartes

14 Octobre 2017, 12:28pm

Publié par pascal doyelle

Nous n’avons pas réduit le cercle de la raison, depuis Descartes, nous avons augmenté considérablement le rayon de la cohérence ; de là que quelques-uns se prennent les pieds dans le tapis et croient qu’il s‘agit d’un antihumanisme ou n’admettent plus que le statut de l’objet ; c’est que le sujet a commencé, lui, de se concevoir selon la verticalité une et absolue (qui ne veut rien dire d’autre que formelle) du réel dans l’horizontalité des réalités, diverses et variées. Le présent est Un, le présent est Formel. Le présent est le Bord du monde, du vécu et du corps.

On admet donc sans reste que le réel est tout entier là, sauf qu’il n’est pas le monde donné, mais qu’en plus de tout ce qui est (déterminé) il y a l’exister (in-déterminé) ; soit donc le Bord de la réalité.

Et que cet être qui est le nôtre n’est pas le nôtre et n’est pas un être ; il n’y a pas d’unité « essentielle » comme on disait, mais seulement une structure arcboutée au réel donné tel que « là ». De sorte qu’elle produit des tas de vraisemblances, de représentations et ce sont ces représentations que l’on investit et que l’on prend pour notre être ; mais il n’existe que la structure (qui n’est pas) et donc toutes les représentations soit tournent sempiternellement dans un monde cyclique (un monde humain qui répète constamment son rituel ; il faut que toute la réalité perçue, échangée, parlée tourne pareillement en même temps et pour tous, pas un ne doit faire défaut). Soit ces représentations sont brisées par des sortes d’interventions structurelles et chacun prend sur soi cette rupture intérieure de la représentation ; ce qui s’est nommé révolution, instituant chacun comme un, mais un structurellement. Ce qui s'est nommé dieu ou pensée ou sujet.

Or on se cherche, à partir de ce un de structure, dans, évidemment, un contenu, une image, une représentation (ou un nom « moi-même, Jean-Pierre » ; J-P s’imagine qu’il est Jean-Pierre et confère à cette image prononcée un « être » ; il n’y a aucune autre réalité, densité ontologique à cet être que celle imaginée ; par contre J-P existe en tant que « je », mais non pas la locution « je » du langage, mais l’intentionnalisation structurelle). Intention qui est un rapport et que l’on ne trouve pas, qui ne se réalise jamais, qui est uniquement imaginaire, non seulement en ceci que les images sont produites mais en cela que l’on alourdit ces images du poids de l’être supposé, transfiguration de l’exister, qui ex-siste et est, lui, non consistant en quoi que ce soit ; puisque ces images sont juste des signes et activés par une structure, laquelle est un rapport (structure est la désignation externe d’un rapport ; le moi est tenu, cad imaginé et donc non pas su ni connu, dans une tension ; l’humain est un ensemble de rapports (sociétaux ou sociaux, Marx par ex) ; le langage n’est pas en soi mais est un ensemble de relations qui se lance par la tension de l’intentionnalité ; etc ; en vérité tout est en rapports, et il n’existe, à proprement parler, que le présent, cad l’exister, qui seul demeure).

On a donc dressé, depuis 25 siècles, la carte de la structure, dite ici de l'exister ou du présent formel, Bord de tous les mondes, vécus ou corps ; pensées et idées s’utilsent comme des outils (qui sont des sur-intentionnalisations en plus du langage commun, qui construisent des systèmes, des machines intentionnalisatrices qui permettent de percevoir plus que l’immédiateté du donné ou l'inclusion des groupes ; et ce qui est construit est en référence à l’expérimentation individuée, laquelle n’est nullement subjective mais structurelle ; tous les sujets sont mis en position de retrouver les signes, les lignes, les tangentes qui permettent de percevoir-plus, et donc d’énormiser ce que par perception on entend, d’organiser aussi bien individuellement que collectivement le rapport au monde donné là, puisque ce qui est perçu l’est ici même, et jamais ailleurs ; l’ailleurs qui parait tel, les idées, les systèmes, ne tiennent que de leur cohérence, laquelle ne peut exister qu’ici et maintenant ; c’est en ceci qu’aussi abstraites soient-elles les idées ne sont pas des images ; mais des rapports argumentés et en cohérence, et accrochent radicalement au réel et aux réalités, même en supposant que ces réalités puissent former une Réalité, supérieure, auquel cas elle n’en est que l’opération de la différenciation, les systèmes, les machines intentionnalisatrices permettent de percevoir plus, d'entrer dans tous les rapports possibles ; on n’y croit que si l’on comprend).

Idées et systèmes mais aussi sujet et corps, et enfin structure et contenus (Sartre et Lacan) ; Sartre en explorant la structure dans le monde (parmi les autres, les choses, l’historicité mais aussi en situant le moi dans le monde ; tout est externe à la structure de conscience formelle), et Lacan en approfondissant l’arc dans ce corps, puisque ce qui prévaut c’est le structurel et non pas l’identité, notablement selon la ligne de jouissance qui glisse sur le corps ; l'interne très étrange en nous). Sartre et Lacan qui viennent après réorientant tout autrement l’interne du sujet (Nietzsche) et l’externe du sujet (Heidegger) ; ces deux derniers spots sont logés dans et par et via l’altérité et produisent ces deux ancrages ontologiques absolument Autres, que sont la Volonté et l'Etre ; soit donc le rejet de l’humanisme, du sujet, de la liberté, du rationalisme. 

Puisque le sujet, cartésien, a atteint une telle sureté qu’il perçoit à partir de son unité, admise comme formelle (Descartes ne s’embarrasse plus de définir le Pensée, comme si elle était encore l’horizon de notre vue), qu’il perçoit par-dessus tout contenu ; tout contenu est éloigné, distancié par l’infini décalage ; lequel est ici et maintenant (c’est ici et maintenant que Descartes suppose dieu d'un sujet, d'une structure et non pas d’une pensée "dieu" comme idée ; dieu est relatif à l’intuition, structurelle, du sujet et non plus exigé par la pensée elle-même ; c’est en ceci que Descartes propose autrement l’argument de l’infini, raison pour laquelle il le réfère à la volonté et non à la pensée ; ça n’est pas la pensée, l’idée de l’infini, sinon en ceci que Descartes redéfinit ce que par « idée » il faut entendre ; idée est devenu un rapport et non un contenu et ce rapport, ce sujet, est posé objectivement "là").

La restructuration commence donc de se tisser en plein sur le monde ; de là qu’il découvre l’étendue et que l’étendue soit la marque, le repérage du monde ; le monde est l'étendue et l'être (qui n'est plus de la pensée mais du mathématique) et le sujet est "là" une structure hyper objective, verticale, le sujet est l'ex-sister et l'étendue est l'être ; quant à la « pensée » elle est repoussée et rendue autre ; rien à voir avec la compréhension naturaliste, réaliste, rationaliste (celle qui tourne autour de son « objet » qui n’est même plus la chose) de la « pensée cartésienne », pour la raison que ça n’est plus de la pensée mais une description d’une structure ; Leibniz et Spinoza tenteront bien de retrouver le système de la pensée abstraite, mais c’est Kant et les allemands qui chercheront dans et par le structurel, d'y débroussailler  ; la pensée travaillée par le distance interne (Kant et la délimitation du cercle entourant le sujet de structure) ou par la négativité (Fichte et Hegel, en rassemblant tous les devenirs de la structure qui désormais se tient en dehors, en plus, Autre).

Il s’agit d’explorer l’ensemble du design de l’articulation du réel tel qu’il se donne non déterminé, d’avancer dans le cadre réel sans tomber dans la définition qui ne peut référer qu’à tel ou tel contenu, telle ou telle différenciation, telle ou telle partie du monde ou du langage parce que ça n’est pas ce que l’on veut ; tout cela tombe dans le monde, les sciences, la nature, or on comprend bien que du monde on ne fait pas partie (raison pour laquelle il est sciences et raison et droit et acculturation et jouissance impossible). Si ça n’est pas défini par un contenu (par une définition d’objet) c’est qu’il s’agit de signes ; de signes qui permettent à la structure-conscience d’expérimenter (et de communiquer aux autres structures) le réel. Et si de la sorte ça ne définit pas en termes d’objet mais de signes c’est que cela définit, hyper-objectivement, l’arc de conscience de chacun ; comme règle singulière universelle (sous-entendu : la réalité est configurée en tant que réel et le réel est une opération de singularité fondamentale ; ce qui ne veut pas dire que l’universel est singulier (ce qui n’aurait pas de signification) mais que le singulier est l’universel même ; le singulier n'est pas un moindre-universel, mais un plus vaste et cohérent universel ; c'est lui qui crée de l'universel et du point de vue, sans quoi il n'y aurait rien ; la pensée a d'abord élaboré l'universalisation, qui est un procédé, et ensuite s'est avancée dans le singulier formel qui origine l'universalisation mais aussi la liberté, la possibilité, le réel, l'actualisation, l'activisme etc ; à charge ensuite de comprendre ce que par singulier en tant qu’universel on peut comprendre et il est clair que l’on ne commencera d’y comprendre quelque peu que difficilement et à l’extrémité même de notre exister et de l’exister du monde ; le réel est un activisme et un extrémisme).

Rappelons que par hyper-objectivité cela consiste tout bonnement à admettre telles qu’elles se livrent, se donnent, s’offrent les expérimentations menées depuis (au moins) la méditerranée (mais rien n’autorise de rejeter les autres expérimentations de toutes les civilisations que l’on voudra ; en ceci que ce ne sont pas des idées ou des images qui s’imposent mais une structure qui se visionne ou se saisit selon telles idées et telles images). Considérer donc que Platon ou Plotin, Eckhart ou Hegel expriment rigoureusement cela même dont ils sont les activistes, forcenés ; considérer que réellement la puissance du réel s’est incarnée dans l’activité poussée à ses limites de cet arc, de ce rapport-au-réel qu’est une « conscience ». 

Les hyper-objectivités passent outre le cadrage de l’objet, et donc et par contre avancent des signes qui aboutissent dans l’oreille de chacun, chacun ayant à se restructurer dans son attention même, dans son attention à n’importe quel ceci ou cela ; autant il est vrai que le présent est le seul dénominateur commun de toutes les choses qui sont, autant nous ne possédons qu’un seul accès à toutes les perceptions, langages, corps, et intentions possibles (morales, psychologiques, révolutionnaires, politiques, etc) et cet accès est la possibilité de faire-attention-à ; d’orienter et de désorienter son attention. L'attention-à est l'accès lui-même et se présentait comme Exigence (de dieu, de la pensée, du sujet, de l'altérité ; Sartre assume totalement l'Exigence, le prend de plein fouet).

Aussi faut-il opérer sur soi-même ; non pas sur ses propres déterminations mais sur ce qui précède les déterminations ; abordant ainsi le « sujet universel » dont il faut rappeler qu’il n’est pas un contenu, un être universel, dont l’universalité consisterait en quelque chose (qui serait de fait limité, hors c’est « cela » qui joue avec les déterminations et les signes et n’est donc pas signe ou détermination) mais qui est, un par un, un « sujet », cad le Rapport originel formel et radical ; c’est la description de ce sujet un par un qui n’étant pas un contenu, ni une détermination, offre une structure descriptible ; la difficulté étant extrême en ceci qu’il ne faut pas se rapporter à la détermination puisque cette structure est elle-même un rapport ; est cela qui utilise les déterminations ; aucune détermination n’a la surface suffisante pour rapporter les autres déterminations ; le rapport premier existe en lui-même et donc délimite un réel séparé.

Ce sujet descriptible c’est ni plus ni moins ce qui se réalise depuis Descartes ; qui place ici et maintenant la structure en forme de sujet, sur l’étendue du monde ; et que suivront en le cartographiant Kant, Hegel, Husserl, Nietzsche et Heidegger en leur mode (d’altérité ontologique) et Sartre et Lacan (et on ne cite que les plus clairs et nets), de même que scientificité, marxisme, freudisme (qui considèrent l’altérité comme étant le donné, le donné que le « là », l'être grec permettait de révéler ; c'est à partir du "là" de l'être que le donné s'offrait, de même que le monde est perçu à partir du sujet cartésien ; c’est parce qu’il y a un « là » du donné (l’être en tant qu’être, l'universel pur) qu’un donné (celui du monde déterminé du particulier rassemblé dans l’universalisation) se donne à voir, de même qu’apparaissent notre intentionnalité, notre possibilité individuée par le christique, qui situe chacun entre naissance et mort, et par-dessus).

Or on arrive ici à la limite de toute pensée, toute représentation et il est requis de passer outre cette limitation ; dépassement de la pensée qui sera réellement étagé et architecturé ; au point que Kant puisse cartographier la présence, l’activité au monde de cette structure (qu’il nommera criticisme, étant bien assuré de ce qu’il accomplissait ; une autre philosophie que celle fondée sur l’universelle pensée, et entièrement réflexive, cad décrivant la position et l’architecture structurelle de tout sujet, fondant en ceci une autre-pensée) et dont Hegel peut rassembler tous les devenirs (les deux phénoménologies ; celle de la conscience dans le monde et celle de la conscience dans la représentation et le savoir ; l’ensemble de tous les déplacements de ce qu’il nomme la « négativité » et qui n’est rien d ‘autre que l’activisme extrémiste de l’arc de conscience) et qu’enfin on puisse observer cette activité de visu pour ainsi dire et par Husserl.

Mais cet être, cette structure n’est pas limitée, de fait, par ses possibilités de contenus (ou de délimitation de ces contenus, Kant) ; aussi est-elle posée là dans le donné-monde et montre, elle-même, que l’être est plus grand que les étants ; ou que donc sa « volonté » n’est pas sa volonté, consciente, connue, exprimée, mais est plus grande que celle-ci ; la volonté-autre nietzschéenne, qui ne sait pas ce qu’elle veut, mais qui, par contre, faut-il ajouter, qui peut « percevoir ce qu’elle « veut » en ce sens qu’elle peut/doit orienter le faisceau de conscience et que certes une grande part est attirée par tel ou tel donné, mais il est évident que cette orientation se sait elle-même, comme orientation potentielle, générale, globale ou spéciale et qu’elle crée tôt ou tard des impératifs, des repérages, des réglages, des tactiques et des stratégies. Si elle s’ignorait, ce qui n’a aucun sens, elle ne parviendrait pas à placer ses interventions ; or c’est expressément sa fonction ; intervenir dans le donné et réordonner la représentation ou l’action ou la coordination et ce explicitement. Intervenir dans le donné et le connu, à seule fin du perçu et du non-connu ; ce qui ne manquera certes pas de produire des stratégies d’intervention (soit régulées par un monde cyclique, soit extrait de tout monde et élaboré telle quelle par une « pensée »).

Aussi dieu, la pensée grecque, le christique, le sujet, l’altérité (Nietzsche et Heidegger, Sartre et Lacan, et tous les autres mais aussi les objectivités, de science ou de droit, de politique et enfin les structurels esthétiques et poétiques qui tous contiennent l’éthique absolue et formelle qui tente de se désigner au fur et à mesure, et jusqu’en chacun des mois en tant que tout moi est une méta-organisation de lui-même) tout cela donc se crée en tant que stratégies de, par et pour cette structure plantée sur le sol réel, sur l’étendue du monde (expulsée hors de tout monde cyclique et ritualisé ; on a vu que dieu est lui-même l’interventionnisme extrême de l’Exigence et non pas un monde cyclique). La question se pose donc de cette nudité de structure ; que faire de la capacité de « prendre conscience de » ? Que faire de la possibilité de créer des contenus, des vérités, en veux-tu en voila, au lieu de se fixer et de recycler le même contenu commun du groupe en son langage et sa parole ? Comment orienter le miroir interne qui flashe directement la surface toute entière externe du monde et toute entière externe du moi ?

A l’inverse des reniements habituels (qui attendent encore que l’on puisse se saisir de la réalité, alors que l’on est saisi du réel, et que l’on a effectivement entamé le dialogue, la dialectique avec le Bord du monde, du vécu et du corps) se dessine continuellement la structure possible de l’exister tel qu'il s'élabore depuis le début comme origine de toute réalité et en tant que réel pur et brut  ; l’exister étant le mouvement même et rien que le rapport, c’est en engageant ce rapport qu’il se révèle et qu’il devient ; la forme de la réalité est formelle et donc seule susceptible de devenir (les choses sont ce qu’elles sont, et ne sont pas au-delà de leur détermination, et ce qu’elles sont c’est l’ensemble des effets du présent, soit donc de la forme qu’est le présent).

L’ensemble de ces formes (structure de conscience arcboutée sur le réel) produit des effets, des langages, des représentations (des échanges, ritualisés dans les mondes immédiats cycliques, ou ensuite délivrés dans ce que l’on nomme le libéralisme ou capitalisme, ou comme on voudra le nommer), produit des images complexes, des identités retorses, des mondes humains, tous accrochés par un point (soit au-delà selon une double détermination, un autre-monde doublant ce monde-çi) soit ici même selon une exigence de structure (qui elle ne double pas le monde, ni les idées ni dieu ou le sujet ne doublent le monde, mais Exigent)  ; on a vu que ni les idées ni dieu ne forment un double monde, mais imposaient l’exigence en ce monde-çi, puisque idée et dieu ne possèdent aucune détermination séparément du monde qui leur occasionnerait un au-delà ; par les idées et dieu il n’est que le Regard et non une image telle ou telle, par cela vient le miroir lui-même et non le monde, le vécu ou le corps qui s'y reflètent).

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Stratégie brutale

7 Octobre 2017, 08:34am

Publié par pascal doyelle

Ethique du réel.

Sans doute le monde, la vie, l’état du corps entendent vous convaincre de votre absence, de votre non existence. Le Hic étant que tout cela n’existe que de par votre volonté ; ça n’est pas pour rien que Nietzsche installe la volonté, et si il la préjuge comme une telle volonté Autre, une volonté plus grande que la nôtre, c’est qu’il comprend le vouloir simplement humain selon le conscient, tandis que la possibilité bien plus grande que le conscient ; or si l’on remonte à Descartes il n’est pas évident du tout que « volonté » ce soit seulement ce qui serait relatif à la pensée, du reste on ne sait pas du tout ce que par « pensée » comprend Descartes ; il ne se pose pas la question, puisque les définitions de choses ont cessé d’appartenir à la pensée mais reviennent à l’étendue et à la mathématisation (et rien ne lui donne tort depuis, en vérité l’histoire s’est chargée de valider la vision cartésienne, y compris son instance sur le corps humain et le biologique, les avancées de la médecine sont fondamentalement le fait majeur qui préserve et qui allonge le temps de vie de chacun, la proximité du corps pour les français est tout à fait fascinante, jusqu’à Sartre et Lacan).

Ethique donc qui fut, justement, pour Descartes la générosité. La corne d’abondance. La terrifiante et suprême antériorité de la volonté. Si on cède sur la volonté on abandonne tout. La volonté est le trop plein qui jamais ne trouvera de correspondance dans le monde mais le jeu de piste est de reconnaitre les signes de la volonté ; et pour cela il faut sortir de cette représentation de la « volonté » et intégrer la nouvelle appréhension qui s’est cristallisé de désigner le vouloir comme intentionnalisation et cela change tout.

Volonté reste encore dans les limbes ; ça confine à l’abstraction, ça deviendra soit idéologique soit poétique (ou alors dans les deux cas universitaire) ; et Descartes attendait justement ceci que par la volonté si étrangement incrustée dans le corps (au point de ne pas savoir l’ajuster au corps, de supposer une « troisième substance » qui ne serait ni esprit ni étendue, il le sentait bien René, que si il est une troisième substance ça annule les deux autres et ça dresse un tout autre panorama). Mais intentionnalisation et en en retirant l’idéalisme (qui voudrait que l’intentionnalité se dirige vers et par le contenu, par l’idéel) et en un mot lorsque l’intentionnalisation tombe directement dans l’exister, l’ensemble de tout le réel en est modifié. Lorsque l’on cesse de diriger l’intentionnalité par le contenu, idéel, par l’horizon, conservé, de l’universalisation, on aboutit à ceci ; que l’horizon est l’exister, le sol sur lequel atterrissent les existentiels et Sartre spécifiquement. Le sol de l’exister, c’était déjà l’étendue du monde de Descartes qui annulait les qualités d’essence des choses (essences auxquelles on ne comprend rien en fait) et ce par leur mathématisation. 

De laisser advenir l’intentionnalité dans l’exister, c’est ce que signe Sartre ; enfin disons qu’il observe encore trop lourdement l’intentionnalité et l’être, et qu’il ne comprend pas que l’être tel que « là » est bien autre chose et autrement que la masse aveugle de l’en soi ; et cette dimension s’indique par cet être que nous sommes ou plus exactement dont nous sommes l’effet. Sartre repère très bien que c’est du sursaut du néant sur le donné là massif qu’il apparait une structure de conscience ; mais il ne situe pas le donné là massif dans son écrin doré ; à savoir l’exister, le présent, qui n'est absolument pas de l'en-soi ; c'est bien plus compliqué la structure du réel.

En vérité, ou donc dans le Fait même, les choses sont entièrement dépliées ; tout est transparent. Il n’y a aucune massivité dans la réalité ; pour la raison que la réalité est déterminations et ce qui est déterminations est de fait exposé. Ce qui parait l’obscurité de la réalité, des choses, d’une chose massivement là, c’est juste qu’elle est autre ; posée dans l’altérité de l’exister ; qu’il y ait, donc, un Réel mais cette position n’est rendue obscure et aveugle que pour celui qui croit encore que la clarté vient de l’intérieur ; ou, plus gentiment, qui se tient encore dans l’horizon de l’universel ; qui admet comme horizon l’explicitation pensée de la réalité. Or il faut donner raison à Nietzsche plutôt qu’à Sartre ; la volonté est en nous plus et autre que nous-mêmes. On le voit bien dans son idéal de renouvellement de l’homme et de l’histoire, Sartre va se confier pieds- et poings liés à une variante de l’universalité ; le marxisme. Du reste la morale sartrienne est astreinte, souvent en pure perte, à une clarté, une dureté et un durcissement même du regard, de l’intentionnalité ; comme si l’idéal bien qu’il ait reconnu que le conscient n’est pas la conscience, comme si l’idéal tenait encore à cette exigence de contrôle total ; réempoignant et usant à nouveau d’un idéalisme fondamental, fondateur, prospectif sans doute, à venir, mais sorte d’en-soi-pour-soi qui aurait réussi sa vie, ou s'obtiendra dans l’historicité "authentique" (on ne sait pas du tout ce que authentique peut signifier ; ce qui est est seul effectivement là).

La vérité est que la volonté est autre en nous, que l’arc de conscience, cette structure, n’est pas le conscient, ni la raison, ni même la pensée, ni rien qui soit au monde, du monde, de nous-mêmes (et pas plus de dieu ou de l’esprit, etc, qui était des métaphores, des symptômes, des représentations, des représentants du mouvement mais non le mouvement lui-même). Mais la vérité est également que cette altérité n’appartient à rien ; elle n’est pas une volonté-force, une donnée naturelle ou un contenu idéel, et elle n’est pas plus ce strict contrôle de « soi » sartrien ; ce qu’il faut dresser c’est toute la verticalité formelle de l’acte de conscience en sa dimension propre ; au sens où « ça nous veut quelque chose ».

On vu déjà que « cela » qui nous veut quelque chose est cette sorte de « programme en acte » – cad qui ne tient pas en un contenu mais dont la forme même est le « contenu », ce qui lui confère la souplesse absolue ; il ne s’embarrasse pas de mémorisations, qu’il dépose dans la cervelle, et il a du élaborer la tension qu’il existe en créant la propre architecture de cette tension.

(ce que l’on a nommé l’occidentalisation, dépassement de l’occident lui-même, par le structurel brut, au travers des étapes de dieu, de la pensée, du christique, du sujet et enfin de l’altérité, soit donc des exigences qui obligent à la conversion de l’attention, épochè maximale, dont rend très bien compte Descartes dans le doute-cogito-infini-étendue-corps, mais Sartre ou Lacan manient également cette distance prise en et par le décalage que nous ex-sistons constamment, continument, le long du présent absolu ; c’est cette épochè, cette distance, la nôtre, à partir du décalage, ontologique, qui est l’enjeu même du philosophique, et c’est aussi cette distance qu’impose à qui veut les lire, les Œuvres, esthétiques, poétiques, et les œuvres éthiques ou politiques ; c’est une architecture intégrale et exhaustive qui s’est créée depuis la méditerranée, d’il y 30 siècles, architecture qui a su, au travers de supra (historiques et collectives) et ultra (individuées) structures, développer le méta-système de l’arc de conscience, en tant que formel ; dieu, la pensée, le sujet, l‘altérité sont des exigences formelles, dont les densités sont l’acculturation généralisée, la révolution et la personnalisation).

L’occident a cru que cette forme, l’arc de conscience, était un méta contenu ; mais il n’existe aucun méta contenu, la réalité d’abord n’est pas « la » réalité mais des réalités (qui n’ont pas d’unité) et de plus les réalités n’avancent pas vers une unification de réalités, l’idée même n’a aucun sens ; mais l’occident a cru, pour les besoins de son élaborations d’architecture, de ces procédés, de ces technologies, mentales, idéelles. De même on croit que le moi, que l’on est, possède sa conscience ; que « conscience » est fonction d’une identité, sur laquelle on ne met jamais la main. Alors que « conscience » est le fait structurel dont tout le reste est effets ; ce que l’on ex-siste, individuellement, c’est ce que l’on va décider ; pour faire court ce que l’on fera de ce que le monde, le vécu ou les autres auront fait de nous.

Soit donc Sartre, que l’on peut, que l’on doit généraliser absolument ; au sens où la Décision est toujours déjà prise/la-même/encore à prendre, les trois ; puisque la structure du « je » n’est pas Jean-Pierre mais le X inconnu de l’équation, le je est toujours le Même mais totalement indéterminé qui aura plus ou moins des Effets, des Œuvres, des actes, des intentionnalisations, en un mot des stratégies intentionnalisatrices, qui plongeront aussi loin que l’individuation le permettra, et la finalité formelle est d’obtenir le plus d’effets, d’effets actuels, de son vivant si l’on veut, et cela requiert une telle monumentale stratégie qu’il faut remonter jusqu’aux Grands sujets du 19éme et 20éme, qui sont pour nous devenus nos exemples absolus, formels, mais aussi jusqu’au christique et aux grecs  ; la Même Structure de l’arc de conscience pur et brut, formel, essaie cent mille fois de se débrouiller de et par cette décision, et notamment, déjà, de la prendre, cette décision, rien n’est moins évident, cette décision déjà/toujours/jamais prise dans le non-temps du présent.  

L’arc doit être décidé, par chacun, et il l’est déjà toujours, en un sens, mais au début jamais dans un autre ; il faut les trois inventions structurelles pour que cet arc soit lui-même re-présenté dans la réalité ; la pensée (et la raison, plus tard), le christique (et l’individué d’un corps de plus en plus loin dans le monde) et la révolution (le statut de sujet, de citoyen, de personne humaine et de moi) ; la structure vide formelle de chaque arc-de-conscience est de et dans l’indéterminé et ne passe jamais dans la réalité, c’est pourtant cet arc pur et brut que l’on est au sens de l’ex-sister ; il sort toujours-constamment de la dimension du réel et y revient, il coud le réel dans la réalité même, immédiatement dans le corps et dans la perception, mais le réel est le fil de tissage, sans lui tout se défait, et le fil du réel se dessine comme articulation et non essence ou identité ou déterminations.

C’est une stratégie infinie, in-finie, et Descartes avait bien raison d’introduire dieu ; ça n’était pas une motion « idéologique », il faudrait prendre Descartes et tous les autres pour des imbéciles en ce cas ; c’est absurde, et d’une arrogance tellement crasse. Introduire l’in-fini c’est dire ceci ; que l’on ex-siste, et on existe du Bord du monde mais aussi Bord du vécu et enfin Bord du corps ; on n’est nulle part, et c'est ce nulle-part qui décide, rien d’autre, et il faut décider, c’est un impératif, l’exigence même au cœur de dieu, du christique, de la pensée qui est celle du sujet (sujet est la notion de la structure même qu'elle soit dieu, pensée ou sujet). Et de toute manière on décidera ; chaque moi a déjà/jamais décidé. Et il faut entourer, enrouler et dérouler, dérouter et router cette décision toujours-déjà-jamais prise (dont la suspension du jugement qu’est le christique ; quoi d’autre ? Comment expliquer cette fabuleuse éternisation du jugement indéfiniment remis, par/donné ?)

C’est précisément en ceci qu’être un « moi » contrairement aux béats objectivistes, que personne n’écoute de toute manière (et qui suivent avec belle constance l’idéal du « bonheur » comme sommet de l’humain, de l’humanisme), être un moi est horriblement difficile, voire horrible tout court ; des quantités de mois tentent de résoudre l’équation et inventent une quantité de tactiques invraisemblables. On est loin, très loin du « bonheur est une idée neuve en Europe » (bien qu’il faille absolument que chacun soit en sécurité dans le monde humain et non dans cette sauvagerie dite « libérale », à tort ; le libéralisme qui prît ce nom est juste la facilité du monde des pouvoirs et de la ligne du mort qui gouverne tous les rapports dans le monde ; la chantage au bonheur imaginé, supposé, a priori et absurde). Mais peu importe, parce que l’arc structurel de forme vide est ce qui revient. C’est d’oublier qu’il revient sans cesse et parfaitement identique que l’on tombe dans une identification.

L’expérimentation structurelle de la réalité

Il est clairement une expérimentation structurelle qui se livre en quantité de sens ; pour le moi son plus grand mouvement, cela qui accélère son être et l’outrepasse et le déchire dans le mouvement pur et brut c’est l’amour, le tomber-amoureux ; mais il est également la révolution pour l’historicité, et l’œuvre esthétique, poétique, l’idéel, la connaissance, de manière générale qui est considération de l’objectivité, du donné réel en tant qu’altérité.

Rappelons que la pensée de l’altérité ne concerne pas uniquement les philosophies – Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, qui réintroduisent l’ontologie et son exigence face à la platitude de la raison, de la naturalité et du moi, pour les premiers et analysent la structure pour les seconds – ce sont tous les objectivismes de science et de mise à distance de par le fait, qui rassemblent et dissemblent les réalités en tant qu’autres, à partir du point du sujet cartésien annulé, absenté, de même que les mois ignorent leur propre sujet, l’ayant remplacé par leur personnalisation et passant du méta à l’infrastructurel qui avance jusque dans le corps même, mais le sujet outrepasse, ce qui veut dire se tient de l’exister vers l’être, du Bord vers le monde ou le corps.

L’esthétique, l’œuvre n’est pas une catégorie rangée dans le rayon « poésie » ou « peinture » que l’on visite culturellement et l’œil vague ; parce que dans tous les cas ce seront des extrémismes et parce que notre être n’est pas un être mais une structure, et celle-ci avance toujours d’un seul pas, intégralement, pas de petits morceaux distrayants ; déplacer l’intentionnalisation c’est déplacer totalement toute l’intentionnalité ; un signe d’acculturation oriente et désoriente (et l’un et l’autre) ; un phrase de Rimbaud et tout est transformé, voire transfiguré : « Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie ». Il nous le Dit, il dit littéralement ce qui doit être entendu, au sens où il le dit parce qu’il l’a vu et il l’a vu ayant élaboré l’arc instantané, son activisme de conscience, son accélération intentionnelle est cela même qu’il oblige à inscrire sur votre corps comme supra-poésie, celle du sur-divin.

Et entendu par la voie, unique, du structurel – il n’y en a qu’une, celle qui entoure les réalités. Monde, vécu, corps sont entourés par le Bord et le Bord il n’y en a qu’un ; sinon ça ne serait pas le Bord. Et qu’il soit atteint, accédé et ce depuis le début c’est enfin commencé de prendre très au sérieux ce qui selon l’occidentalisation fut opéré, opéré sur le vif, sur le seul vivant, l’hyper-supra vivant de cette adjonction du corps, qu’est l’arc structurel de conscience, le démultiplicateur de perceptions.  

Il faut insister ; ce que l’on nomme l’occidentalisation (un peu par provocation, il faut le dire, mais surtout parce que l’occidentalisation dépasse et de loin « l’occident », la preuve en est partout sur la planète) l’occidentalisation est réellement la mise au devant de la structure par-dessus les contenus, les mondes, les déterminations ; c’est de s’avancer à partir du Bord unique de la réalité, soit donc à partir du réel que tout cela fut possible ; que l’on ne tienne plus aux contenus mais à la forme-même de la réalité (soit donc que l’on tienne au réel, au structurel, au présent absolu) implique que tous les contenus seront épuisés ; et non plus que l’on colle à un seul contenu configurant le monde et la perception et la parole et les échanges ritualisés en un recyclage perpétuel ; c’est bien pour cela que l’on ne définit jamais une Vérité définitive, mais les éreintent toutes, c’est parce que l’on se tient en-deçà ou en-dehors de la « la vérité » ; c’est le système méta, formel, qui tient lieu de vérité ; c’est lui qui est le réel, en acte ; le réel qui Bord du monde s’est déplié en tant que Bord ; l’inépaisseur du Bord de tout ce qui est a commencé depuis la méditerranée de se déplier ; de s’augmenter, et de se créer ; étant originel et antérieur (à tout) il démultiplie toutes les occurrences dans le monde, tous les vécus, tous les corps (la personnalisation qui atteint tout le monde atteint chacun comme démultiplication indéfinie).

Ce réel en acte, créé depuis la méditerranée, instancie l’altérité ; de chacun par rapport à chacun et de chacun par rapport à lui-même et de l’intentionnalité par rapport à la perception, ce que signifie les esthétiques, comme devenirs structurels et qui s’en prend au donné même et au corps qui perçoit ; énormes élaborations en tous sens de tous les domaines intentionnalisateurs ; des éthiques aux politiques ; et dont on voit bien comme ils tâtonnent et s’éprouvent ; la vérité est que ça n’est pas seulement la science qui expérimente, puisque toute l’élaboration intentionnalisatrice avance ses tangentes autour du monde, de chaque vécu et de chaque corps.  

Aussi faut-il se dégager une fois pour toute de la sorte de dépression et de déni de soi-même ; toute l’occidentalisation a parfaitement exprimé, exposé, structuré, architecturé, créé la forme même de la réalité, la forme de la réalité distincte de cette réalité ; et ce déploiement "parfait" n'est pas parfait selon une essence close mais selon l'exploration de et par l’altérité, la forme, le pur et brutal mouvement du réel en tant qu’il est devenu, ce réel, cet arc structurel (le « ce qui se prend lui-même dans le rapport » hyper objectiviste qu’il ex-siste mais qu’il n’est pas ; l'arc croyait se saisir dans l'unité d'une essence de même que le moi dans son identité imaginée, mais l'arc utilisait les représentations pour s’opérer vivant). Qu’il manifeste par là une brutalité, oui, évidemment (mais ça n’est pas le seul monde humain qui manie la violence, c’est clair) et la raison plus profonde est celle-ci ; le réel n’est pas « gentil » en lui-même … Le réel est quasi une horreur ou à tout le moins l’altérité la plus continuelle qui soit.

Mais l’arc structurel est un rapport … un rapport n’assassine pas ce dont il est le rapport, sous peine de cesser. Aussi le rapport prend la dénomination d’esprit et instancie son équilibre, au cœur du monde, du vécu et du corps. Par cette simple articulation le christique et la pensée (intégralement réinstallée dans la réflexivité nouvelle, celle qui justement renouvelle, puisqu’elle crée qu’il y ait un Rapport, et non une identité), le christique augmente toute la réalité accessible, est l’accès même au renouvellement, parce qu’il est structurellement un rapport, cad un renouvellement, pareillement « l’esprit », la dénomination qui recueille le rapport, est « l’égalité du rapport » tel que représenté (et une part du rapport se perd dans sa dénomination et requiert que chacun recueille l’exigence interne et que cela demeure un « rapport »).  

C’est sa logique même et on ne voit pas qu’il puisse exister une « réalité » autrement que dans cette fondamentale distinctivité de toutes les choses et de tous les êtres ; la séparation, la division, le splittage, la distinction créent les choses et l’arc de conscience de chacun est pris dans, créé de et structuré par cette altérité radicale, à la racine ; ça n’est pas « ce qui arrive » à la réalité, c’est la racine même, la forme même de toute chose et de tout être. Et c’est cette distinctivité portée à sa nue exposition qu'ouvre le renouvellement anthropologique méditerranéen ; la distinctivité vide et formelle, non déterminée, hors du monde qui n'est occupé que d'identités. 

Il est hors de question de ne pas comprendre l’entier développement qui eut lieu ; ce serait encore sacrifier à l’impasse nauséeuse qui ne perçoit pas que ce qui se réalise ça n’est nullement une vérité mais la forme de chaque arc de conscience, un par un et la forme de tous les arcs en une fois ; éthique, politique, esthétique, idéel et philosophique viennent tout en une fois ; acculturation (grecque et christique), révolution, personnalisation. C’est ce qui s’est rendu réel et en philosophie cela signifie que les systèmes sont utilisés l’un après l’autre directement sur la surface du monde puisqu’ils prennent leur essor à partir du Bord du monde ; de même le christique, le sujet, les grands sujets, et les analytiques de la structure, Sartre et Lacan ; contrairement à ce qui se dit habituellement la pensée ne s’est jamais séparée du monde, du vécu ou du corps ; il est une évidence de tous les bouleversements qui nous affectèrent directement, dans le monde, le vécu et le corps depuis 30 siècles (chercher un ennemi qui serait Platon ou le christ ou Hegel, etc, est une absurdité) se précipitant au fur et à mesure puisque la mémoire assignée au structurel n’est pas la mémorisation dans la cervelle mais au-devant, réclamant l’activisme de l’individué, et non la parole du groupe humain inclusif, et donc la stimulation d’une relation distanciée et non pas fusionnelle ; chacun distinct de chaque autre.  

Il n’y eut pas une « vérité » puisqu’il y eut bien plus et bien mieux que cela ; il y eut l’architecture du Bord de la réalité et l’activisme forcené qu’implique la mise en marche de la structure, assignant chaque arc à son Ex-sister, qui bascule immédiatement dans son existence ; l’arc est instantanément ce corps. N’étant pas de l’ordre de la détermination la structure s’en prend de fait au donné vécu, relationnel, perçu, ressenti ; c’est bien pour cela que dans le même temps s’inventent les esthétiques, éthiques, politiques, idéels (idéal de connaissance), humanisations et personnalisations ; la structure prend d’assaut instantanément la réalité (et non plus se tient séparément dans une détermination imaginée du monde, ou la détermination cyclique d’un monde humain particulier, autour d’un groupe restreint, de son langage particulier). C’est bien en cela que le christique obtient la main sur toutes espèces de relations dans le monde ; il met en jeu, en place l’ensemble des rapports fondés sur un « ex-sister » qui est entièrement formel, qui n’est qu’un seul rapport. Il est apparait alors que la division, tout en maintenant son universalité de Règle individuée, singulière, outrepasse elle-même le christique (qui est "un-seul, réellement seul par ailleurs, Ex-siste") et Descartes fonde le un-par-un entre tous, jusqu'à Sartre et Lacan.

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