La jointure attention / réel
L’articulation qu’est l’occidentalisation
(Rappelons que l’occidentalisation n’est pas « l’occident » mais le processus, le procédé qui atteint toute la planète, reposant sur le monde donné là et le corps de chacun)
On a quitté la « pensée » depuis Descartes et on ne le sait pas ; détermination de la pensée (qui comprend ce qu’elle énonce, parce qu'elle relie des internationalisations du monde donné dans des idées qui sont des rapports) et détermination du donné (qui du particulier est ramené à l’universel, soit l’étant universel). Et Heidegger a raison de remarquer que l’être n’est pas de l’étant, n’est pas de la détermination universalisée. Mais ça n’est pas nouveau ; disons qu’il affirme, le premier, que l’être n’est pas du tout l’universelle détermination. Mais Descartes et puis Kant dessinent déjà et de très loin le passage de la détermination et de la pensée vers la structure ; c’est nommément présenté de cette façon ; Descartes le fait, le réalise, le rend réel et Kant le théorise comme criticisme.
L’être n’est pas une synthèse, il est impossible de synthétiser l’être en une fois en une idée pour la raison que l’être n’est pas et que ce qui est seul réel c’est l’exister (cad le présent) ; personne ne sait où il va et personne ne peut synthétiser ce qui devient pas à pas et sans doute pluriellement (au sens où il est plusieurs, une quantité indéfinissable de résolutions, de possibilités ; si l’être est l’exister, sa loi est la possibilité, cad plusieurs réalisations potentiellement actualisables, selon différentes acceptions internes à l’exister pur et brut ; il est « brut », ce qui signifie qu’il se perfectionne au fur et à mesure, se subtilise, son inépaisseur de fil, de tranchant du présent s’affute et se dessine, il est plusieurs dessins potentiels qui peuvent exister, et non seulement de sa brutalité à sa distinction, mais de c'est la forme même qui se modifie).
On fait comme si Kant n’ajoutait que les prolégomènes à la raison, à l’universel, à la pensée métaphysique dont on sait pourtant qu’il l’annonce impossible ; alors on se rabat sur l’universelle version « raison », rationalisme du monde, abandonnant la pensée, métaphysique, la pensée dite a priori. Mais c’est tout autre chose et autrement qui est lancé ; que la structure réelle qui entame le monde et le raisonne comme auparavant elle essayait de le penser, tient de par elle-même ; Kant n’avance pas d’un sureté aussi assuré que Sartre pour affirmer que l’activité de conscience est en elle-même une ; une non pas comme une essence (ce qu’elle ne peut être en aucune manière, étant un rapport, un mouvement, une forme vide, hyper active) mais une comme structure ; et comme c’est de la Même Structure qui existe réellement comme tension qui sort de la cervelle, de toute cervelle, évidemment on tourne autour comme si il s’agissait d’une chose réelle, puisque c’est un Réel, ils décrivent le Même Arc sur le Même Réel. Ces deux positions "là".
Si notre être se tenait dans un contenu, un super-contenu, La Pensée ou le Moi ou ce que l’on voudra d’identité, la pensée métaphysique serait possible (y compris lorsque l’on se retranche dans la mathématique pour faire croire que la mathématique sur-être au donné ; qu’elle soit dans le donné, oui, qu’elle soit tout ce qui est du donné, non, il se peut par exemple que les mathématiques soient juste le ou les moyens d’êtres réels effectifs, la direction de ces êtres) ; l’idée ou l’identité sont seulement des effets ; Descartes et Kant sont remontés de tout contenu à la forme qui crée des contenus, quels qu’ils soient. Mais ceci permet de comprendre cela ; c’est depuis le début que l’être, que cette position est hors de la pensée, et qui autorise justement de penser, de penser des pensées (et non une seule définitive), et que le Un ou le Bien et que finalement dieu ou le christique, c’est depuis le début que l’on a atteint cette possibilité du réel et d’un seul rapport (celui qui engendre tous les rapports). Depuis le début, diue ou les grecs se tiennent en dehors ; à partir de là où il abordent le Monde et puis ce sera de là où se saisit le Corps (le point-autre christique).
Et que donc on a continué. On a continué de décrire à partir du Bord de la réalité, à partir de « cela », cette structure qui se tient décalée par rapport à la réalité et qui se tient décalée du réel vers la réalité et qui se tient décalée par rapport à nous-mêmes et étant la forme d'altérité effective décalée par rapport à ...elle-même ; rien n'échappe du décalage via ce qui existe soi-même comme autre que soi (en lequel le "soi" est le rapport lui-même et non une identité ; conscience de "soi" comme rapport et non comme identité, conscience de produire des contenus et non comme contenu ; toute l'unité glisse du côté de la productivité et non des produits eux-mêmes) ; rien d’étonnant alors que ce décalage s’étant institué lui-même comme le centre de « cela qui est » et de « cela qui s’est énoncé », que ce centre puisse épuiser une par une toutes les idées, les systèmes, les représentations, les identités et qu’observant tout cela qui, par sa distance, se tient là devant, elle en profite pour se décrire elle-même et les raisons, les structures de sa distanciation ; sous entendu, si le réel supporte, porte, assume qu’il y ait une telle sorte « d’être », qui n’est que structure, c’est qu’il est plutôt bizarrement existant ce réel. Que l’on continue de supposer une Vérité, tenant à l’aise dans un Discours, alors que non seulement on ne peut pas mettre la main sur ce fabuleux contenu, mais que de plus on a décrit et exploré tout autre chose qu’un Discours clos sur lui-même et que l’on se tient depuis le début sur le Bord externe de la réalité (le dit Bord étant forcément externe soit dit en passant).
Heidegger a donc tort (de croire que l’on pensait des contenus alors que l’on pensait des contenus à partir d’un point, que cette pensée était elle-même déjà une Articulation bien au-delà des contenus : raison pour laquelle on a produit quantité de systèmes, d’éthiques, d’esthétiques, de personnalisations, etc). Il a tort parce qu'il ne veut pas entrer dans l'architecture de l'articualiton et voudrait lui substituer un Sens monumental de l’Être ... Mais il a raison en ceci qu’il réarticule (ce qui auparavant pourtant était déjà un Rapport formel) le sujet au réel tel que « là » ; autrement dit il découvre que le réel est « là ». Ce sur quoi Descartes n’insistait pas (ça n’était pas de l’ordre de sa propre stratégie) en imprimant « seulement » si l’on peut dire que le sujet est posé « là » sur l’étendue du monde ; l’étendue du monde n’est que tel, étendue, et ne reçoit que sa mathématisation ; la suite de l’historicité ne lui a pas donné tort.
La grande avancée heideggérienne sombre dans l’incompréhensible et ce via un biais tout à fait étonnant et dépourvu de sens ; si l’être ne se fixe pas via l’universel alors l’être est « l’esprit d’un peuple ». Ce qui n’a rigoureusement aucune signification. Puisque pour assigner à un « peuple » un « destin » il faut nommer celui-ci et si celui-ci n’est pas universel (cad exprimable pour tous et chacun) alors il est non-nommable et n’existe pas ; la logique de l’occidentalisation, de la transformation de l’articulation en son instanciation ici même, en tout ici même, indique que l’on doit trouver un rapport plus grand, toujours plus étendu et plus réel mais toujours plus précis et analysable (passant de l'être grec au sujet décalé, du sujet décalé, cartésien, kantien, husserlien, nietzschéen, sartrien , lacanien, au sujet donc gorgé d'altérité pure et brute, très précisément articulé au très précisément "là" de l'exister tout aussi brut) et non un repli supposément « ontologique » qui n’a rien d’ontologique, qui s'envole vers une généralité non universelle, le "sens". Et donc désigner le réel comme étant l’exister et le présent et non plus seulement l’être, en quelque sens que ce soit, c'est établir un Rapport plus grand que n’importe lequel qui fut avancé (l'être est pris-dans l'exister) et plus précis (dénudant et architecturant l'articulation notre-réel/au-réel ; ce qui aboutit à renvoyer chacun à son articulé en propre, qui n'est pas subjective ni universelle puisqu'origine de l'universel ou du subjectif, ce qui veut dire plus cohérente et non moindre ; la structure, le sujet dans son articulation de la pensée, de dieu, du christique, du sujet, de l’altérité). Heidegger croit avoir découvert une sorte de cadre, ontologique, pris sur le vif, tel qu’il s’imprègne, nous vient du da-sein, qui échappe lui-même à l’universel, qui n’est pas de l’ordre de l’universel (cadre en quoi consiste Être et temps) ; mais toute tentative de le définir aboutirait à énoncer des propositions universelles (comme Sartre) de sorte que l’on tournera en rond, sauf si l’on introduit une proposition non-universelle ; mais alors il devient impossible de penser … Sauf donc à supposer une nasse donné là « pleine de sens », sous-entendu que l’on ne pourra pas énoncer clairement ; ouvrant la porte à n’importe quoi.
Rappelons ceci ; dieu, le christique, la pensée grecque, la théologie, le cartésianisme, kantisme, etc, n’opèrent pas seulement de l’universel mais de ce qui se tient au-dessus ; ce qui veut dire littéralement qui relèvent d’une plus grande cohérence …. et non d’une moindre.
Ce que Heidegger croit découvrir, le cadre ontologique général, et qu’il veut mettre en forme mériterait analyse et décorticage, mais outre le caractère extrêmement incompréhensible et finalement très vague de ses propositions (pour ne rien dire des dangers fondamentaux et peut-être fondateurs qu’elle comporte), on remarquera qu’il est apparemment dans un défi, à l’intérieur d’une prouesse, d’un héroïsme tout à fait imaginaire (et profondément mortifère, par le défi face à la mort, au monde, aux autres, etc, et c’est un gouffre structurel sans fond et absurde) et qu’il divinise l’Être en prétendant attirer ce qui n’est qu’humain dans les filets d’une surhumanité hallucinée ; non pas une surdivinité telle christique, qui est individuée (et donc ayant nécessité de s’articuler, s’organiser en et par chacun, chaque un), mais un peuple et le monde de ce peuple comme surhumain (copiant et étendant la surhumanité nietzschéenne, qui était, elle, individuée et même ontologiquement Autre intégralement).
Bizarrement tandis que la tradition philosophique privilégie l’individualité (même les grecs en ceci que chacun doit activer la pensée en lui et l’on n’y a accès que un par un, même si les grecs n’offrent pas l’individualité christique, l’in-fini en tant que sujet individuel, (l'in-détermination du Corps Unique qui libère les autres corps selon leur altérité, distinctivité formelle) ils comprennent bien que l’on n’intègre la pensée que si on comprend ce que l’on dit, soi, son intellect en propre et individué en ce sens) apparemment donc Heidegger néglige et même répudie cette pensée, cette rationalité, cette cohérence ; Heidegger ne comprend pas, n’intègre pas dans sa stratégie ; parce que ce qui vaut dans l’occidentalisation c’est précisément que l’articulation avec l’être est instanciée ici même, en chacun comme intellect ou ensuite comme sujet, instanciée ce qui signifie distanciée ; sans cette distance pas de stratégie, pas de cette stratégie architecturée qui justement ne peut s’inscrire dans la réalité que si le sujet (pensée, dieu, christique ou cartésien ou selon l’altérité, excepté Heidegger explosé hors du da-sein de E&T) que si le sujet interagit, interface, élabore la distance, creuse et approfondit le décalage ontologique ; et que l’articulation au réel progresse justement d’être radicale et radicalement plus précise ; au lieu de surnager en on ne sait quel au-delà, elle s’existe ici et maintenant ; en chacun, parce que la structure de conscience ne vaut pas de tel ou tel contenu mais de la structure individuée elle-même ; rompre cette forme individuelle c’est se rendre inaccessible précisément ce qui fut réalisé ; l’arc de conscience non plus suspendu à tel ou tel groupe humain et telle ou telle représentation, mais intégré en et par un sujet, ce qui veut dire un corps, un par un.
Le mépris du corps est absolument et formellement la plus lourde atteinte qui se puisse ; et dans ce jeu là le christique n’est en aucune manière d’un tel mépris et d’une telle négation, mais justement tout l’inverse ; la création d’un autre-corps, qui vient supporter et animer ce corps vivant tel que donné. Ne pas re-connaitre le corps, c’est le supplanter par autre chose que l’articulation structurelle (et massacrer les autres corps).
Or il revient à tout groupe humain de gouverner la main-mise sur les corps (puisqu’il s’agit aussi et avant tout de l’organisation générale des corps que toute société humaine doit administrer). De ce point de vue le christique est une libération dite infinie (ce corps revient au seul corps qui soit en-plus, en plus du monde et des sociétés humains et en plus de dieu, puisque le christique est « celui qui vient en plus de dieu », et cet unique-tout-seul (et réellement seul et réprouvé) avance le chemin lui-même de chaque un. Mais en tant que groupes les églises et les idéologies (communiste et capitaliste) et les objectivismes (les sciences et les technologies lorsque celles-ci ne sont pas jugulées par la politique, au sens où la politique est la mise en jeu des corps en eux-mêmes) les uns comme les autres reprennent la mise en forme du corps ; puisque, objectivement, il faut que telle ou telle société humaine s’ordonne, même si subjectivement on ne s’y reconnait pas, et c’est la seule « subjectivité » qui vaille, celle du vivant, du corps vivant, ce que tout Inconscient sait déjà par ex. Et la politique n’est elle-même qu’assujettissement du sujet lorsqu’elle n’est pas inscrite dans cette acculturation libératrice de structure qui crée et que produit l’occidentalisation dans sa logique sinon dans ses effets ; Kant prévoyait le règne des fins, très haut, mais c’est le règne des fins que l’on veut réaliser (et réalisation qui se révèle bien plus complexe que Kant le prévoyait, qui plonge plus loin antérieurement, Husserl, Nietzsche, Sartre et Lacan éprouvent plus intensément et plus précisément, libérés qu'ils sont de l'horizon exclusivement universel de Kant) : la recherche de l’articulation même de l’arc de conscience/au réel, qui ne s’effectue que par le sujet, qu’il soit pensée, comme on a dit, christique, cartésien et révolutionnaire ou d’altérité et d’invention de "soi" (et puis enfin au-delà de l’humanisation et la personnalisation).
Il fallut donc augmenter cette surface là ; celle qui est de décoïncidence entre nous, entre moi et tout le reste ; y compris soi-même donc ; ce point-autre n’est pas nôtre puisque ce « nous», ce "moi" sont pris eux-mêmes dans le point-autre ; comme il est impossible de dire ce point, puisqu’il n’est pas de l’ordre de la détermination, du monde, du corps (et donc produit une surface-autre du corps, en-plus, en-plus qui re-vient à chaque perception, énonciation, désir, image, etc) il fallut ainsi élaborer une signifiance, des stratégies qui fassent signe pour chacun vers la structure qu’il « est », cad qu’il ex-siste ou qui l’ex-siste. Et ce en nous agitant sous les yeux des images complexes, des œuvres, des identités difficiles et distordues, des révolutions. Et les œuvres font signes, toujours très précisément, pour vous indiquer l’orientation de la structure, l’orientation du miroir qui produit des images, idées, perceptions et tout le reste. De même que Rimbaud (ou quiconque, au choix) la révolution indiquait l’orientation de l’intentionnalité, quand bien même tout a pu succomber dans la facilité et l’immédiateté, l’humain n’étant pas, apparemment, capable de supporter la structure et son enjeu et se rabattant sur de petites tactiques happées par le monde.
Si Heidegger expose manifestement l’altérité de l’être, du réel par opposition aux réalités, il réintroduit un supposé « sens » (serait-il inhumain et écrasant il n’en demeure pas moins totalisant et métaphysique selon la plus mauvaise interprétation du mot, pseudo-magie et glossolalie) et annule cela même qui fut l’élaboration de toute la tradition (de pure libération qui tirait vers le haut ce qui tombait sans cesse vers le bas, naturellement) ; tradition qui consiste à intercaler toujours plus de structure, découverte, éprouvée, inventée, créée, structure qui permet une libération de la potentialité même ; cad du possible. En ceci que, de renvoyer l’être au sujet, à la structure, la réalité ne peut plus se contenir elle-même (en quelque ordre ou sens intentionnalisés) mais doit faire retour sur l’intentionnalisation elle-même telle quelle ; selon la pensée, dieu, le christique, le sujet et l’altérité. L’altérité soit donc Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, pour les principaux, mais ils sont quantité de sujets qui dé-couvrent le réel de la réalité, en l’interne du Bord du corps, de la structure en arc de conscience ou en externe du donné tel que là, du Bord du monde, du vécu, du corps, de la révolution et du relationnel humain et l’altérité ontologique (qui pense la structure que nous sommes tels que « là ») ; remarquons bien, externe qui se double de toutes les objectivités ; en lesquelles on aura tendance à noyer notre être dans le monde, les causalités, les systématiques, les déterminations, dans toute l'altérité de la détermination non métaphysique telle que prévu par kant ; c’est à partir du regard du sujet, évidé, du cartésien comme rendu abstrait, que la science observe le donné là, aussi bien l’humain que la nature.
Selon donc la pensée, dieu, le christique, le sujet et l’altérité s’introduit dans la réalité une verticalité purement formelle (l’être grec, dieu, le corps christique, le sujet cartésien, le démontage, l’analyse de notre être-là, jusqu’à Lacan). Cette verticalité suppose, implique, et finalement crée (puisque cette analyse agit ; de la révolution à la scientificité jusqu’à « l’enfer c’est les autres », Rimbaud et le réel, Céline et le désespoir radical, Kafka et l’absurdité native, etc) cette verticalité suppose son architecture ; ce par quoi chacun se situe dans le réel, pas seulement la réalité et ses désirs ou projets, mais son situé existentiel qui plonge fort loin et que Heidegger a commencé de dénuder ; soit donc les affects absolus qui non seulement se prolongeront avec Sartre et Lacan mais Nietzsche lui-même recherche les affects de la puissance, du potentiel pur et brut, ceux qui mobiliseront le corps-vivant. Ces affects constituent le centre de l'architecture dont le problème se pose de chaque corps et qui subiront une si étrange modification lacanienne, mais d'abord sartrienne.
Remarquons bien ceci ; bien que cela ne soit pas présenté forcément il faut supposer que nous sommes entièrement construit ; non pas spontané ou authentique ou naturel ou mondain mais que nous sommes pris dans et par le point-autre ; soit donc l’arc de conscience qui sort de la cervelle et re-vient ayant position prise du réel tel que « là » cad autre et re-vient en produisant une surface-autre du corps. Sans doute il y a le langage, tel monde humain, tel corps et tel désir, etc, mais peu importe puisque l’arc de conscience structurel fait office d’interruption et de reprogrammation immédiate (et instantanée), quelle que soit la cervelle ; peu importe les mille contraintes ou les causalités, en s’arcboutant sur le réel, ici même, perçu, l’arc désintègre tout (potentiellement sans doute aucun, mais néanmoins effectivement). Il se produit donc une image en retour (de l’allée et re-venue de l’arc vers le réel), et cette image est notre « identité » ou ce qui passe comme tel. Si on ne manque pas d’être chrétien ou aristotélicien ou cartésien ou nietzschéen c’est non en vertu des idées mais parce que ces idées sont des rapports et qu’elles sont venues comme tels, comme rapports, en nous et supportant d'être un sujet nous portons immédiatement les rapports qu'il implique et que Aristote ou Descartes exprimèrent.
Outre que nous sommes construits (et non authentiques ou spontanés, et donc jamais nous ne sommes « nous-mêmes », cela n’a aucun sens, c’est le mensonge ou la mauvaise foi sartrienne qui n’a pas seulement un fondement politique, mais bien la différence des images dans le miroir) il faut supposer que ce ne fut jamais un contenu qui fut pensé mais au travers de tous les contenus une structure « en dur », solide et efficace et ayant juste et simplement (si l’on peut dire) passer par-dessus et plié le contenu à sa main. De sorte à non pas transporter un énoncé seulement mais signifier vers, par et en un autre arc, qui seul est en mesure de se situer sur le seul horizon qui soit, celui du réel, de reconstituer la construction, l'intentionnalité ; Mozart n'était Mozart de toute éternité mais il a voulu et décidé Mozart en prenant sur lui toute l'universalité et toute la singularité (sans quoi il lui eut été impossible d'intégrer cette singularité dans sa stratégie) ; c’est à partir de cette réinscription que le structurel fonctionne (que Rimbaud vous réindique l’orientation du miroir - 1 qui crée les Images - 2) ; réinscription qui instancie éthique et politique, esthétique et poétique, idéel et philosophie ; que chaque arc reconstruise sur et par sa propre attention à exister ; visualisant cela .
Sans doute tout cela parait s’opposer à toute la tradition (la pensée de l’altérité doit re-commencer à partir de l’évidence que « ce qui est existe-là », le réel n’est pas « de la conscience » et encore moins de la pensée, le réel est autre et doit être désigné comme tel, signifié et on peut le décrire tel qu’il existe, de là qu’il soit Volonté-autre, Etre-autre, structure de conscience-autre, inconscient-autre) mais en vérité l’exigence qui instruisait, in-formait dieu, la pensée ou le sujet était elle-même de l’altérité fondamentale ; la mise en avant de ce qui auparavant était serti dans les mondes divers et variés (qui prenaient le contenu pour la réalité) et qui fut éjecté comme structure articulée (de la pensée, du sujet ou de l’altérité). La pensée de l’altérité se distingue de ceci que ça n’est plus seulement la conscience dans son activisme qui est le fondement (ce qui déjà se tenait hyper objectivement) mais qu’il s’agit cette fois d’une expérimentation du donné tel que « là », qui se dévoile au regard de sujets intégrés (et désintégrés, orientés et désorientés) et posés à même le monde, l’étendue, la réalité ci-devant ; il revient à ces sujets de percevoir le réel nu, l’exister.
Mais rien n’annule les anciennes versions du sujet ; dieu, la pensée et l’être, le sujet cartésien. On comprend bien que rien dans le monde ne peut atteindre à nier dieu, l’être ou le sujet, qui ne sont pas de la même dimension de structure. Et que donc sous couvert de criticisme, négativité, altérité et contradiction, c’est cette dimension qui avance et se décrypte ; la version occidentalisée est celle qui a introduit dans le nœud la lame du réel, le tranchant du présent, l'actualisation pure et brute et veut saisir, analyser, délimiter, dessiner ce bord du réel puisque de fait nous ne sommes pas cela ou ceci et que l’être n’est pas l’exister ; si l’exister est la forme de tout l’être, le réel est en-avant.