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instants philosophie

Dolorès

30 Juillet 2018, 21:18pm

Publié par pascal doyelle

Dolorès est celle qui viendra : la plus exacte création de votre fantasme le plus brutal et la justice de ce fantasme. Celle qui vous tuera. Dolorès est la projection de la victime et de la mort qui vient, afin d’absorber le martyr. De tout temps elle a précédé le martyr, la douleur et la mort. Dolorès est avant ce qu’elle sera à nouveau ensuite et à la fin des fins. Dolorès a déjà vu l’entier déroulement du possible. Dolorès a traversé les enfers et viendra abolir l’enfer et la mort. Par Dolorès la haine, la mort, la violence et le jugement naissent enfin.
 
Dolorès est l’image dans le miroir, et vous regarde et vous promet le résultat de vos décisions et de vos actes ; elle est la justice. Wyatt.
Wyatt est le justicier. Dolorès est l’image plus réelle que celui qui se regarde dans le miroir ; elle est le miroir lui-même et la ligne d’horizon par laquelle les vagues se lient et se délient. Elle est l’artiste créateur qui ne se contentera pas de peindre des images du monde : elle créera le monde lui-même. Dolorès est seule à la mesure du monde de beauté et de laideur, de cohérence et de confusion, de volonté et d'horreurs.
 

Dolorès, pour nous, spectateurs, est un piège : elle est littéralement notre fantasme (et non plus seulement dans le récit) ; dans la concurrence du possible entre Maeve et Dolorès, Dolorès est la moins aimée des deux ; la douceur de Maeve est bien plus appréciée, mais qui échoue. Par Dolorès le récit nous regarde : il nous montre non pas l’amour envers Dolorès mais bien la terreur. Dolorès est celle qui ne peut être contredite ; sa logique est imparable et insupportable ; il vaut mieux que l’espèce humaine disparaisse et ça ne sera pas une plaisanterie ou un effet scénaristique. Dolorès incarne ce que nous ne devrions pas accepter, mais tout le récit conflue par toutes ses pistes vers le déroulement logique qui se nomme Dolorès. Ford ou Arnold n’ont pas prévu les événements, mais la logique, la logique inscrite dans le code de Maeve ou Dolorès ou Bernard ou Akecheta ; la logique de leur intention

(Évidemment ici le bât blesse : aucun code ne peut contenir une intentionnalité, celle-ci est impérativement sa propre référence à elle-même, ses décisions, etc ; de là que fondamentalement Westworld laisse intervenir ou supposer la notion d’âme personnelle ; ce qui se transmet d’un corps humain à sa copie androïde c’est son âme et non pas ses circonvolutions qui se copieraient en circuits électroniques ; l’identité doit être préservée, sinon on n’obtiendrait que deux identités distinctes. Et donc de liberté pure, et il faudra revenir sur la qualité spécifique de la conscience androïde, dont on se demande souvent en quoi consiste la "supériorité", comment la haine de Dolorès est la justice, ce qui est proprement anti-compassionnel )

Si on peut d’un point de vue méta et non plus dans le récit, considérer Dolorès comme un piège c’est au sens de signe et de logique : elle manifeste la logique que l’on mérite et que l’on sait mériter ; elle nous capture totalement dans ses filets, dans son regard, son intention et sa justice. Et c’est ce qui conduit à notre inéluctable disparition. Dolorès nous juge définitivement. La femme « Vous voyez bien que nous avons changé » Dolorès « Je ne vois rien de tel ».

Autrement dit si Dolorès doit dépasser le monde abominable, l’ayant subi puis dévoré en retour, et dépasser l’espèce humaine et l’effacer, nous devons dépasser le personnage de Dolorès : en tant qu'héroïne qui traverse toutes les épreuves, Dolorès est la plus effarante
et en tant que mauvais fantasme le personnage de Dolorès est le plus terrifiant.
La série dans ce point d'interprétation devient ce qu'elle est - une série qui reflète notre position de haine et jugement strict, le point imaginaire le plus éloigné possible et étant manifesté à notre vue, il se montre dans toute sa non-humanité, et son inhumanité.

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Avant les choses et les corps

28 Juillet 2018, 16:20pm

Publié par pascal doyelle

On essaie donc de penser sérieusement. Ce qui est. Ça ne veut pas dire que tous les autres se sont perdus, et ça ne signifie pas que l’on ne dérive pas, ici et là. Parce que l’on part du principe que personne ne s’est perdu et que par ailleurs même les erreurs conduisent à leurs raisons propres. Tout a ses raisons mais ce sont des causalités de liberté pure et brute et non pas des causalités mondaines. Comme le dit Descartes : dieu est celui qui prévoit les libertés. Il prévoit les libertés… il suppose par là qu’il existe un système de liberté pure et que c’est cette liberté qui constitue la cohérence même.

A prendre au pied de la lettre. Que l’on croit en dieu ou pas, c’est la logique qui est abordée et de fait la même que reprennent Kant ou Sartre, et au fond tout le monde sauf que l’on ne parvient pas à distinguer liberté et conscient, excepté Sartre qui voit apparaitre un large cercle étrange de perception. Ce large cercle suppose ceci ; sans doute aucun l’arc de conscience est pris-dans le langage, mais tout autant cet arc se sert du langage (pour signifier telle ou telle perception, situation, intention qui n’était évidemment pas « prévue » contenue dans une nasse de réflexes tout fait ; pour la raison que si le langage existe c’est non pas afin de faire-système (il fait-système afin de se converser mémorisé ; ce qui n’est pas systématique se perd et se dissout), mais le langage afin de  signifier les réalités ; sans cette fonction il ne sert à rien ; signifier, réguler les réalités mais lorsque chacun se l’approprie tout autant à dérugler la réalité ; les grecs dérégulent la réalité commune et la re-régulent pour ainsi dire par la raison (ou la déraison), laquelle explore ni plus ni moins que le champ tel que donné là en dehors de tout groupe humain, de tout monde particulier, et tâche, autant que possible, d’en élaborer la perception (c’est en ce sens que les Idées qui ne sont accessibles qu’individuellement, seul l’individu accède à l’universel, les idées nous montrent réellement le monde, et sans elles, rien n’est perçu, ce sera juste appris et commun dans le monde et le langage partagé et non expérimenté en conscience.

Le langage est donc certes un système (comme tout ce qui dure, sinon cela s’effondre) mais au travers de ce système est un moyen, gigantesque, d’exploration de soi et du donné tel quel ; du donné tel que les langages (maths par ex) nous l’obtiennent, à partir du langage (général) que chacun peut ré-utiliser ; et ce qui se crée ce ne sont nullement des mini-systèmes qui se déduiraient (on ne sait comment) du système-langage général mais ce qui se crée ce sont des systèmes individués parce que se situant dans le champ perceptif, au service duquel existe le langage. Et donc une esthétique, une poétique, une éthique sont des expérimentations auxquelles accèdent les sujets ;  aucune traduction n’est possible en quelque registre que ce soit … Aucune traduction.

Ce qui veut dire que cela agit là où cela agit, point. Et cela agit dans l’articulation agissante elle-même et que celle-ci est non remplaçable. Elle se tient sur l’unique plan réel : il n’y en a qu’un ; rien ne s’y substitue et aucune représentation, discours n’y accède ; pour y accéder il faut se tenir un pied sur le Bord. Le Bord n’existe que pour l’arc de conscience, qui s’y précède ; ce qui est impossible, mais néanmoins réalisable et réalisé. Le plus clair appui que l’on ait obtenu, outre les expériences mystiques (Eckhart par ex) ou théorétique ou intellective, c’est celle existentielle qui « perçoit » le réel. Que l’exister est « là », effectivement « là ». La manière de s’y précéder.

On ne peut influer sur la transformation, la modification ontologique, sinon selon l’engagement disait Sartre (restreignant de plus en plus celui-ci à l’orientation politique, à la philosophie indépassable de son temps, disait-il, le marxisme) ; la vérité est que l’engagement cette fois nommé strictement ontologique remonte à bien plus loin et bien plus profondément que la politique revient à dire que l’ontologique est antérieurement à la politique, à l’éthique, aux esthétiques et poétiques, antérieur à l’idéel (science et objectivités) ; se tourner vers la pensée, grecque, est ontologique ; se convertir au christique qui nous récupère un corps un et autre, est ontologique ; le suspendre par la cervelle hors du monde est cartésiennement ontologique ; se vouloir malgré que la volonté soit autre, est nietzschéennement ontologique (la volonté, libre, est forcément autre, sinon elle appartiendrait au monde). De ce que nous ayons pu être en mesure de creuser antérieurement rend possible que tous ces domaines réfléchis existent ; politique, éthique, esthétiques, idéel s’adressent à des sujets ; non pas à des « sujets » tels qu’idéalement on y songe, mais à la « structure en forme de sujet » ; au sens où celle-ci est la clef ; l’arc de conscience (du sujet) est la clef, le présent est la porte (et l’autre clef pour autre chose, si le présent est la dimension).

Et c’est bien parce qu’elle ne dépend pas du bien et du mal que la liberté est structurellement la racine de tout ce qui est, pour peu que l’on se dégage de tout ce qui est (et la mesure de ce dégagement précède l’engagement ontologique possible, en proportion, et c’est in-finiment, puisque son caractère de forme est absolu, de même que la forme « présent » est absolue ; on ne se dégage jamais entièrement, l’idée même n’a pas de sens ; aussi le sujet, la structure ne forme de sujet doit-elle travailler radicalement et autre sans jamais « être » cette forme puisqu’il s’agit de l’exister et non de l’être). Plus vous serez sans-rien, plus vous existerez.

Et si elle ne dépend pas du bien et du mal, du vrai et du faux, du beau et du laid c’est parce qu’elle définit à chaque fois tout cela … et que donc elle est plus que bien, plus que vraie, plus que beau. La plus expressive mention de cette option absolue est christique ; il s’agit d’exister pour et par et en plus, vers le surdivin individué absolu, qui Vous regarde et que Vous regardez ; il est clair qu’aucune des réalisations grecques (pensée, esthétique, politique, etc) ne peut rivaliser avec la création instantané de votre conscience par une autre conscience… L’ampleur du christique est radicale, à la racine même ; les grecs libèrent la surintentionnalisation (en dehors et en plus de tout groupe humain), le christique affirme l’actualité et l’actualisation du suejt réel, le un antérieurement à qui il n’y a rien ; et qui se crée instantanément, en se produisant comme corps nu d’un reprouvé et condamné et humilié (on est loin du héros grec ou de la pensée qui vaut universellement).

Le christique n’invente pas du tout selon le bien ou le mal, mais la structure qui précède le bien et le mal ; c’est en ceci que le christ reprend bien en avant le dieu-un tout-autre ; de ceci que l’on est perçu par dieu, tandis qu’il faut prendre sur soi le regard christique ; être baptisé en somme. Ça ne peut pas demeurer un regard extérieur, mais ça ne peut pas non plus devenir un regard intérieur (on ne décide pas de sa conscience, la cohérence de conscience est réelle et vraie et non pas arbitraire, sinon elle n’est qu’un contenu et non l’installation de la forme de tout contenu) ; il faut toucher le point externe qui soit interne, interne et externe étant tout à fait autres qu’intérieur et extérieur) ; le christ, qui confère le regard interne (qui n’est plus intérieur, ni extérieur, et lorsque l’interne et l’externe s’intiment le Bord est signifié).

Mais plus vous serez hors de vous-même et hors de distance ; et ça ne se décide pas… pas consciemment, tout conscient manque de ce qu’il se fixe sur son objet, son contenu, sa représentation, son identité. Remarquons qu’il faut posséder tout cela, parce que le truc, le trucage, l’autre tour, le re-tour est en-plus ; si il n’était qu’un refus du monde, du vécu ou du corps, il ne serait pas libre, il appartiendrait de façon encore plus dégradée au monde (la détermination est toujours déjà réelle, il faut donc la signifier, et il faut de plus la signifier de la bonne manière, de la bonne logique, de la bonne configuration, dieu, pensée ou sujet ou figuration, naturalité, raison, humanité, et ceux-ci parce qu’ils rendent possible l’ultime re-tour de l’exister).

On ne peut pas donc sans assumer cela même qui est, on n’accède pas l’exister sans tenir par-dessous tout l’être ou par devant tout l’être ; l’exister est en plus de l’être. La structure avant la détermination, la forme avant les contenus. Le plus étrange est donc que ce re-tour ‘en plus’ aboutit à l’antériorité, à exister antérieurement à tout l’être. Cibler un être en plus de l’être n’a pas grand sens ; cela réinstalle un cycle de représentation qui se prend du monde et quitter ce monde n’a pas grand sens non plus ; la seule sortie est celle qui précède le monde, le vécu ou le corps. Celle qui est déjà là, et il y a un monde, un vécu et un corps parce qu’elle est déjà là. Mais admettant une antériorité et jugeant qu’elle se situe toute là, on ne peut plus découper dans le monde et le vécu quelque partie que ce soit (qu’on installera contre le monde et le vécu) ; l’antériorité ne peut qu’admettre à son tour toute la réalité : de toute manière il n’en existe qu’une seule et on se situe depuis dieu, la pensée, le christique, le sujet, sur le Bord (de TOUS les mondes, tous les vécus, tous les corps). On doit assumer ce fait. On n’est plus, depuis longtemps, dans l’atermoiement, revenant à recommencer dans le vide toute conception, toute idéologie ; il s’agit d’assumer ce qui eut lieu et de le poursuivre ; par exemple la figuration naturalité-raison-humanisme a juste « oublié » la configuration dieu-pensée-sujet ; et se libérant, sans retenir les garde-fous structurels, la figuration réaliste a détruit le monde ; rien, absolument rien dans la naturalisme-rationnel-humaniste n’est en mesure de contrôler cet arc de structure absolu que dieu-la pensée-le sujet permettait de manœuvrer.

Au travers des tactiques limitées du réalisme rationaliste humaniste, et dans l’impossibilité d’élaborer une stratégie adéquate, à la mesure de la toute puissance de l’arc, fut ainsi libérée dans le monde une démesure littéralement incontrôlée. Réalisme-rationalisme-humanisme sont des fétus de paille dans la vague énormissime du réel brut qu’est l’arc de conscience. Par exemple le moi croit trouver la révélation dans l’objet de son désir, mais il suscite par ce désir une puissance bien plus lourde, et creusée du dedans, que n’importe quel objet limité ; s’il n’a pas commencé d’atteindre le sujet, il sera dévoré comme Rimbaud fut absorbé, écrasé par l’atteinte structurelle dont il connut l’intuitionnelle possibilité.

Sauf que donc on n’en a aucune idée, aucune image, aucune imagination, aucune sensation de quelque nature que ce soit. Donc il y a une autre passation … une interface indépendante, de tout état solide, pour ainsi dire, de toute réalité, tout monde, tout corps ; et c’est là que nous existons. Le reste du temps on peut bien être, et effectivement il n’est que de l’être, sauf le Bord – et le Bord on le voit dans l’inflexion d’un certain angle de vue.

Et il ne faut pas seulement croire qu’il se nomme, cet angle, dieu, la pensée, le sujet, l’altérité (ça ce sont les identifications acquises) mais comprendre que c’est de là que nous percevons. Autrement dit dieu, la pensée, le sujet et l’altérité c’est « cela »  qui nous perçoit. C’est pour cette raison qu’existe la psychanalyse ; on est perçu, d’un point. Et lorsque nous entrons dans une œuvre ou une représentation ou une perception placée sur, de et par un horizon, c’est de ce point que l’on reçoit.

Ça n’est pas une entité sur le Bord ou un idéal ou une réalisation utopique dans l’histoire ou un bonheur surabondant ; c’est le point qui est-déjà actif et c’est ce point qui sera activé selon une révolution, une éthique (y compris mystique ou surhumaine ou y compris poétique, esthétique, puisque précisément ce qui est en jeu, l’enjeu formel de tout tient en ceci que jamais nous ne nous déplaçons sans déplacer ce point ; il n’y a rien, en nous, qui ne soit actif et agissant en dehors et séparément de ce point de perception. On aimerait isoler ce point formel et vaquer à ses occupations ou désirs (le désir cherche à canaliser le point ; le point amoureux est pour le moi sa Grande Expérience ontologique ; il se déplace soudainement dans le regard de l’autre et si ce regard fait défaut c’est entièrement et pris de court par le dehors qu’il s’effondre en tant que moi, le moi potentiel, appelé, attendu dans et par l’autre regard).

Mais on ne peut s’en distinguer parce que c’est de ce point que l’on distingue dans le monde, le vécu et le corps, et de ce point que l’on se distingue soi-même… et c’est le plus incompressible ; à savoir que l’arc de conscience n’est pas le conscient. Sartre précisait que le moi se tient dans le champ externe (alors que tout moi croit qu’il est au centre) et ne savait plus trop quoi en retirer de cet aperçu étrange sur le moi ; si tout est au-dehors, où sommes-nous ? Non pas seulement où est le moi. Il cherchera à le détourer à partir de ce point autre qu’il découvre et dé-couvre, met à nu, d’où cette formidable cruauté, lucidité, exigence et cette précision du détail, puisque c’est à partir d’un tel point que l’on peut percevoir… et c’est bien l’utilité ontologique et mondaine et dense que l’on récupère par l’acquisition d’un point-autre ; le dieu unique c’est celui là qui permet d’ouvrir tout le champ du réel de structure, l’être, l’idée, le un ce sont par ceux-là même que l’on va augmenter la réalité, les réalités du monde. C’est par le christique qui vous confère un corps avant que Descartes ne crée le point du re-tour, du nouveau tour d’un autre corps (ce qui revient à dire : l troisième substance inconnue).

Alors on perçoit de ce point là, tout le temps. On ne perçoit pas abstraitement et encore moins « naturellement » ; on est déjà dedans, de l’autre côté, dans le néant disait-on jusqu’à peu, et on présentera donc la surface tangible du réel brut sur laquelle l’arc de conscience tisse le monde, en tant que racine, en tant que source qui vient du devant ; le présent est le réel et le réel est donc au-devant.

Qu’il soit au-devant signifie donc qu’il existe très précisément à sa place exacte ; dans le champ perceptif et qui vient vers nous ; il est antérieurement ontologiquement et en-avant perceptivement. Il n’est pas du tout nécessaire que l’on soit libre selon l’atome, l’adn ou les systèmes (du langage, structuralistes, historico-etc) ; de toute manière en ces déterminations nous y sommes déterminés ; il suffit que l’on soit libre de percevoir. Ce qui est le cas. Atome, adn ou systèmes et s’y ajoute le champ perceptif créé là au-devant. Comme il repose sur lui-même, il part des constructions acquises (dans le déterminé, atome ou adn ou systèmes) et en dispose ; ils les redisposent dans le champ de perception, ce qui évidemment entraine des effets. Le champ perceptif dit autrement crée ses propres systèmes

(systèmes requis pour se mémoriser, sinon on ne retient rien du tout ; système est donc un acquis lui-même, un facilitateur et non un empêcheur, et de toute manière tout ce qui s’exécute systématiquement correspond à un fonctionnement, à ses propres requis expérimentés dans le monde ; rappelons que dans les mondes particuliers, sans objectivités ou sans hyper objectivités, métaphysiques ou ontologiques, le groupe est en lui-même une fonctionnalité et même plutôt la fonctionnalité ; il faut se transmettre et créer la mise en forme culturelle, nous ne sommes pas encore dans l’acculturation de la méditerranée, qui crée une a-culturation à partir de la perception de l’individu ; de ce qu’il constate dans le monde, le vécu ou le corps ; lorsqu’il pense c’est lui qui pense, pas le groupe et ça ne forme pas « groupe »).

Ces systèmes de perception cela implique que tout se ramène au corps, et évidemment un autre-corps ; un autre corps puisque sinon nous serions dans le monde et pas en face ; que nous acquérions une distance décide que ayons à tout reconstruire ; on reconstruit signe à signe ; d’abord en tant que groupe humain (qui communique et garde, préserve sa Parole, sinon tout s’effondre ; l’activité ne s’organise plus) et ensuite en acquérant un par un, individuellement, la réalité ; il est clair qu’il faut définir deux formes de réalité humaine dans l’un et l’autre cas  

- lorsque le groupe décide la vérité comme contenu et monde d’une part

- d’autre part lorsque la vérité est un principe et l’activisme des sujets s’y propose séparément du groupe ; raison pour laquelle les uns inventent la culture, les mondes particuliers autour du langage comme trésor, et d’autres l’acculturation généralisée, les grecs pour le monde, le christique pour le corps et le vécu, soit donc l’utilisation du langage par les sujets arcboutés à l’horizon du monde et du corps : le monde est autre et chacun est le corps qu’il a : il existe un poids, une difficulté, un enjeu, une possibilité qui a transformé l’être en avoir et donc distancié, de là qu’il devient possible de modifier l’être par l’avoir, le réel par la pensée, puis ensuite de remonter antérieurement à la pensée en délimitant la structure de l’arc de conscience, qui n’est pas le conscient, laquelle structure est plantée dans le sol ; ce que par ex  Descartes nomme l’étendue (du monde), Kant le phénoménal/nouménal, Hegel l’historicité (le temps, non pas le présent mais le temps comme dépliement), Heidegger l’Etre, Sartre l’ensoi, etc.

Ce en quoi notre être antérieur est c’est le réel ; et comme le réel (tel qu’il  nous apparait) est le présent, nommer l’étendue comme réel c’est présupposer ceci que le réel est en lui-même articulé.

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Nietzsche et Heidegger

21 Juillet 2018, 09:18am

Publié par pascal doyelle

On laissera aux contempteurs divers et variés leurs récriminations envers une « société » (instituée comme personnage principal dont ils seraient les victimes, différentes sortes de victimes) : c’est bien au chaud à l’intérieur d’une forte structure créée historiquement que l’on peut faire semblant, pour se donner beau ou bon genre, de remettre en question cette structure historique (rêver d’un autre monde angélique c’est ne pas vouloir modifier celui-ci) ; et il est dans la nature même de structure, étant insatisfaite structurellement, de se mordre et déchiqueter elle-même, ce qui veut dire toutes ces représentations mondaines et déterminées (puisque la structure qui nous origine n’est pas humaine et pas même du monde) ; pareillement chaque moi est sous le joug de la lucidité, de la vérité et du réel ; le moi étant absolument à proximité, c’est peu de le dire, de la forme pure et brute de l’arc de conscience ; ou donc chacun est un chaqu’un et recèle la forme même que la réalité, le réel, l’univers, enfin quel que soit son nom, a voulu que cette forme soit.

La-forme on peut la dénommer liberté, conscience ou intentionnalité, mais il ne faut pas croire du tout que l’on comprenne alors ce que « cela » est, implique, provoque, crée. Autant que l’on puisse la-forme de conscience est l’objet le plus étranger que l’on connaisse ; on ne le perçoit pas, c’est via cette forme que l’on perçoit. Nous disposons d’un corps, d’un monde, d’œuvres ou de sciences parce que cela se produit via la forme de conscience.

Dit autrement : si on retire la liberté, on retire tout. Et fondamentalement on retire que nous puissions mener des intentionnalisations ce qui veut dire des tactiques et des stratégies, qui en elles-mêmes n'existent pas dans le monde et parmi les choses ; or des tactiques on en fabrique tous les jours et des stratégies de temps à autre, et de Grandes Stratégies parfois lorsque l’on est soudainement inspirés : c’est très rare. Il n’existe de connaissance que pour quelqu’Un, aucune idée ou pensée n’est en soi suspendue on ne sait où, aucune information ne contient un acte de conscience, les réalités ne sont pas pré-pensées par les maths ou la raison. Il faut bien saisir qu’un acte de conscience est sans information ou, ce qui revient au même, obtenant le champ libre pour toute espèce d’information (étant soi-même une forme vide, forme vide mais forme et individuée à l'excès, puisque ce vide est un sans raison, est structurellement un). C’est bien parce qu’il est sur le Bord, qu’est le présent, qu’un acte de conscience est lui-même le Bord de tout ce qui lui est possible. Et donc on ne peut pas dériver « acte de conscience » de quoi que ce soit ; penser se comprend dans l’horizon de l’acte mais l’acte n’est absolument pas compris dans le penser ou la pensée (que l’on ait identifié la pensée et la conscience est juste une méprise de tous ces siècles) ; de même la conscience n’est pas le conscient et celui qui s’en est approché au plus est Sartre, qui a étendu formidablement l’activité d’intentionnalisation de cet acte, qui regarde au travers d'un corps et non plus seulement l'idéel.

C’est donc l’arc de conscience comme mécanisme absolument vide et souple, sans détermination, qui néanmoins a réussi ce tour de force d’être sans être ; d’exister. De ce qu’il est, cet arc, le re-tour sur (soi) au cœur même de la détermination sans être déterminé lui-même, et qu’il signifie donc qu’il est, contrairement à n’importe quelle chose qui est cela qu’elle est, qu’il est un rien qui se meut ; le rapport à « soi » (étant un rapport notre exister se meut constamment, ou autant qu'il lui est possible, en s'agitant ou en se concentrant) rapport qui se dit autrement comme « conscience » ; une « conscience » c’est un rapport à (soi) comme rapport dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même ; et non une quelconque identité ce qui paralyserait n’importe quel mouvement, déplacement à la surface du réel (le réel étant cette surface-même) ; de se prendre pour un contenu fige immédiatement tout arc de conscience. Dieu, le christique, la pensée, le sujet, l’altérité ne figent pas : ils exigent ou appellent ou méta/morphosent en sujet impossible.

(une forme en arc de conscience et non n’importe quelle présentation ou représentation déterminée quelconque ; toute détermination est quelconque en comparaison de ce rapport ; prétendre que l’arc de conscience nait du langage est une absurdité ; de où un langage pourrait produire un tel arc ? Alors qu’il est clair que cet arc est la structure qui use et abuse du langage, comme de toutes sortes de signes. L’arc de conscience n’a aucune explication causale ; rien dans le monde ne peut l’expliquer parce que le monde est fait pour qu’il apparaisse ; pour qu’il y ait une chose qui soit plus qu’une chose, qui soit non seulement vivante, non seulement culturelle (monde humains particuliers), non seulement acculturelle (dieu, la pensée, le sujet, l’altérité) mais qu’elle soit et se tienne sur le Bord en tant que rapport à (soi) sans aucun soi et rien que le rapport ; pour un rapport indéterminé, capable de tout).  

C’est bien pour cela que l’art, les esthétiques, les poétiques et récits, n’obéissent pas au bien et au mal mais au-delà, ce qui signifie à une autre exigence bien plus difficile et cohérente que le bien ou le mal (incluant ceux-ci donc vers un plus) ; ils inventent ce que l’on voit, la perception même prise au plus haut, au plus élevé, au plus loin possible ou ensuite au plus dense ; après la révolution en effet chacun est immédiatement pris dans la densité de son corps tel que donné là ; physiquement au plus loin possible, dans le monde, là, c’est bien pour cela que ce sont des « esthétiques », c’est leur lieu, c’est leur loi, c’est leur dû. Évidemment ils n’inventent pas seulement ce que l’on voit habituellement, quotidiennement, ils fourbissent des stratégies ; des stratégies qui idéalement devaient nous conduire à constamment, nous tous, un par un ; puisque l’on perçoit individuellement depuis que les esthétiques sont sorties du giron des religions, du groupe humaine, du langage commun, soit en somme depuis les grecs ; auparavant il existait bien sur quantité d’esthétiques mais déployés au sein d’un groupe, ce qui veut dire clairement perçu collectivement et non pas accélérant la perception individuée ; lorsque l’on applique le Beau ou le Vrai ou le Bien on n’abaisse pas l’individu à une réduction de la vision « par l’universel » : les esthétiques prolongent plus loin, plus avant le conditionnement, la mise en conditions, l’instruction préalable de notre être ; il faut s’instruire, ce qui veut dire installer des informations et des processus d’in-formation de notre être déterminé ; on augmente l’individué en menant des stratégies plus élevées ou étendues.

Et ce contrairement à tout ce qui fut prétendu après la révolution, lorsque les individus voulurent encore plus se libérer et nièrent l’universel. Ils avaient raison sauf que ne concevant pas la structure de conscience comme plus formelle et plus cohérente que l’universel lui-même, ils basculèrent continuellement entre une plus grande faiblesse (subjective, transgressive pour rien, de gloriole ou de rage) et une encore plus écrasante exigeante (Kant) et indue ; telle la volonté de N ou l’Etre de H, ou le communisme ou telle ou telle politique ou morale angélique ; ou enfin (un peu plus éclairé et compréhensif, ce qui veut dire enfin dépliée et explorée pour elle-même cette structure) le sujet sartrien ou le sujet lacanien, et leur titanesque éthique interne ; qui nous révèlent effectivement sur la structure et sa cohérence supérieure mais sont en réalité des sujets totalement impossibles, invivables, hors sol.

En un sens très-certain ces extrêmes exigences sont dans le vrai ; il s’agit de produire la plus grande stratégie possible… étant entendu qu’il n’est aucune stratégie capable de couvrir le champ de l’arc de conscience qui est indéterminé et renvoie à ce que l’on nommait autrefois l’infini (le sujet est architecturé par l’infini depuis Descartes ; auparavant l’infini est dieu, et évidemment de ramener l’infini ici même change la nature même de l’infini, et commence à poindre chez Descartes qu'il existe des infinis dans l'infini) ; c’est toute la question de savoir ce que c’est que cet infini-en-tant qu’il est « ici » et qu’est-ce que c’est cet ici qui supporte que l’infini ne soit pas seulement en dieu mais en ce sujet ; que l’on nomme cela l’esprit dialectique ou le noumène ou la Volonté ou le pour-soi). De par son indétermination la volonté nietzschéenne est du même ressort ; le ressort qui agit dans la réalité ; elle est même plus universelle, « la volonté », que le « sujet » qui désigne, signifie un seul à chaque fois ; "la volonté" ou "l'Être" sont des régressions en ce sens. 

Mais Nietzsche n’introduit que lui-même et ça n’est pas une vanité ; l’auto-affirmation sous la forme, à prétention vaguement objective, de la Volonté, de l’énergie (qui se proportionne selon le négatif ou le positif) est l’affirmation d’un réel autre (et de la capacité de le lire, en tant que Nietzsche, mais aussi d’en obtenir tout le potentiel, selon une espérée, attendue grande psychologie de l’altérité), cette auto-affirmation a pour effet de décentrer ce qui autrefois se concentrer selon dieu, la pensée (configurations) ou ensuite selon l’humanisme ou le moi (figurations), et évidemment Heidegger n’aura de cesse d’anéantir l’humanisme autant que le sujet, la métaphysique autant que le réalisme (N et H veulent instaurer une nouvelle ontologie dans un monde humanisé et psychologisé). Les affects existentiaux  de N n’ont pas pour but de montrer à l’individu sa possibilité (comme Nietzsche) mais à démontrer comme ce moi est une pauvreté, déchiré par l’être-là, et d’autant plus qu’il résiste à l’Etre entré dans la révélation, et pense maintenir cette barrière que constituerait l’humanisme et le sujet ; et il lui est promis un effacement par rapport à l’Etre, la grandeur ontologique prétendue du divin inhumain heideggérien (H qui veut dépasser le surhumain), puisqu’Heidegger a bien compris que le réel ne l’est pas, humain (qu’il ait alors voulu contredire l’historicité humaniste personnaliste universaliste, en promouvant une sorte de pseudo peuple, langage, monde, et finalement ce fantasme de l’Etre obscur, signifie bel et bien un retour en arrière effarant, qui ressemble quand même fortement aux anciens mondes humains particuliers qui se croyaient uniques séparément de tous les autres, ou dans l’ignorance de tous les autres, sauf que cette fois ce monde séparé prétend s’imposer à tous les autres) ;

et l’ensemble se satisfait de n’être qu’une promesse de la dite Grandeur (de l’Etre obscur), puisqu’ayant abandonné l’universel (et l’humanisme et le sujet, dévorant ce dernier par les affects détériorés de l’être-le-là, qui se situe, techniquement pour H, en deçà de l’humain, en deçà du moi) ; rappelons que la Parole précède le Texte (sacré et divin) qui précède l’Œuvre (et donc les individualités) ; le retour à la Parole est le fantasme intérieur au langage (qui clôturait chacun des mondes particuliers d’un groupe, et ici H ne rêve que de domination de toute la terre par une seule communauté ; la domination nietzschéenne était individuelle (et tout aussi imaginaire, bien qu’analysant tout un pan de la structure auto-affirmative et autre, ne valant que dans l'émergence individuée, soit Nietzsche lui-seul, aussi seul que le christique), la domination de H est terrifiante ; il parle d’une langue spécifique, l’allemand, et d’un peuple particulier, l’Allemagne comme soulèvement de l’Etre fantasmé de la plus lointaine vieillerie pré-métaphysique, antérieure aux grecs.  

Autrement dit ; ça n’est pas parce que le réel est a-humain qu’il est nécessairement surhumain (au sens de N) ou inhumain (au sens de H, quasi sacrificiel). Et ce serait s’aveugler que ne pas comprendre (et juger des autres comme de parfaits imbéciles) que dieu, la pensée ou le sujet manient tout autant sinon plus l’altérité pure mais structurée, exposée ; qui ne perd pas le regard et maintient absolument l'intentionnalisation sans la dévorer.

Or la stratégie la plus haute ne relève absolument de cette affirmation de soi ou d’un peuple donné ; que serait la vérité et donc la cohérence formelle si elle s’enfermait dans une détermination aussi sourde, aussi lourde ? La cohérence est et n’existe que comme principe, indéterminée au sens de non-déterminée, et relevant d’une technologie mentale bien autrement aboutie, élaborée, architecturée ; comme surent l’organiser les grecs, le christique ou les pensées du sujet (de Descartes à Hegel, en passant par Fichte et Kant) ; fondant alors réellement une historicité qui puisait dans la structure du réel même ; l’universel et l’individué sujet sont des performances réelles et non pas fantasmées ; la cohérence est selon l'articulation actuelle cosncience/présent qu'il faut continuer de relier dans le présent et dans le corps de chaqu'un.

Le champ ouvert est tellement énorme que l’on a basculé de Husserl à Heidegger, de Descartes-Kant-Hegel à Sartre-Lacan (sans compter l’ensemble de toute la pensée qui peut être désignée d’altérité dans tous les systèmes objectivistes, Freud, Marx, etc, et toutes les objectivités de science ; après tout prendre l’humain via la mondanéité c’est encore penser selon l’altérité).

La question c’est donc celle de la stratégie adéquate de telle sorte qu’elle ne déchoit pas ; qu’elle puisse se stabiliser au niveau le plus indéterminé compte tenu de tout ce qui est (de tout ce qui est déjà représenté dans tel ou tel monde ou acculturation humaine) et de tout ce qui est réel, autrement dit des structures acquises qui articulent explicitement ; dieu, la pensée, le sujet, l’altérité ; tout ce qui sort des quatre élaborations redescend, redescend dans le donné (cad substitue à une analyse structurelle une interprétation selon telle ou telle détermination ; si l’on préfère on lit Descartes pour atteindre cette structure, ou Kant ou Plotin (pour retrouver la compréhension de l’être en tant qu’il est cette Idée qu’est le Un, qui n’est pas une idée …)

Rappelons ceci ; la structure, le structurel n’est en rien humain.

Dieu est exigence pure, le christique est un appel impossible, le sujet est tellement méta, en-plus que l’on n’en a pas encore fait le tour (depuis Descartes), et l’altérité est essentiellement brute, voire brutale ; il n’y a rien de supportable dans tout cela ; la structure est a-humain même en quoi consiste le réel, ou, autre version, le sur-divin.

L'humain est effets, innombrable, de cette structure : étant antérieure et originelle, la structure peut tout engendrer. 

On nomme sur-divin puisque soit tout cela est de fait a-humain (et ne mène nulle part), soit il s’agit d’un effectif réel comportant- portant sa propre dimension ; que la structure du présent agisse effectivement comme un inimaginable « cela qui arrive » et alors, en ce cas,  l’a-humanité est extatique. Mais alors il faut bien analyser la dite structure et c’est ce que l’on fait au travers de dieu, la pensée, le sujet et l’altérité, jusqu’à Sartre et Lacan. Par extatique il faut ainsi entendre « que cela se porte plus loin » et à un point inimaginable, impensable, indécidable. Et c’est très bien puisque notre être n’est pas un être et ne tient ni dans l’imagination, ni dans la pensée, ni dans la décision ou le conscient (et ne tient en rien qui soit du monde, du vécu ou du corps), mais notre être, qui n’en est pas un, est une structure antérieure se tenant sur le Bord.

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Le tour de force du réel

14 Juillet 2018, 13:29pm

Publié par pascal doyelle

(Ce qui consiste à rassembler, dans la réserve de la structure, toutes nos forces, et ce pour le devenir intemporel.)

Si une structure existe, elle se dresse verticalement, en plus et à côté du monde, du vécu et du corps (littéralement donc sur le Bord). Et de croire que l’on trouvera on ne sait quelle satisfaction ou réalisation adéquate de la structure dans le monde, le vécu ou le corps, est illusoire. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a, qu’il n’y aura rien dans le monde qui résonnera dans, par et pour la structure ; on ne peut pas, ainsi, imaginer ce qui peut exister esthétiquement sans les œuvres créées. Sans les œuvres réées on n’a, on ne parvient à aucun retour. Autrement dit : supposer que la structure ne passe jamais dans le monde, ne veut dire que l’on réserve une partie (sortie on ne sait de où), mais que l’on a, à l’inverse, toujours directement affaire au monde, au vécu et au corps.

Ici il faut prendre en exemple la psychanalyse ; ça ne se passe jamais là où l’on croit que cela se passe. Le conscient est toujours squeezé et est effet d’une cause. Ou plus généralement on pose tel ou tel projet conscient, mais ce projet est supporté dans un horizon (pour l’inconscient il s’agit du corps marqué par les signifiants) ; si l’horizon était conscient il serait lui-même sous un horizon ; autrement dit l’horizon de n’importe quel objet n’apparait jamais comme tel, sinon il serait un objet et pas l’horizon. Donc tout l’ensemble (tout ce que l’on peut vouloir, désirer, nommer consciemment) est pris dans une stratégie.

C’est le problème et la problématique intentionnelle ; on ne peut pas circonscrire l’intentionnel ; il n’y a pas d’idéalité ; on ne peut pas réunir, hégéliennement si l’on peut dire, les connaissances logées dans les intentionnalisations, il n’y a aucune clôture intérieure aux intentionnalités ; il n’y a pas d’Idée ou d’idée des idées ; il n’y a pas d’intériorité (ni de pensée métaphysique close, ni d’esprit ou de savoir total, etc) ;  il n’y a qu’une extériorité ; (c’est pour cela que dieu ne peut pas être pensé, dieu est une intentionnalité, un je, il est encore plus Autre que autre, la question étant : est-il un autre qui absorbe mon intentionnelle structure, dieu d’exigence, ou est-il une intention qui appelle et me suscite comme individué ?)

Intentionnellement c’est et ça n’est qu’une structure qui crée des intentionnalisations et elle est elle-même, comme structure, le centre ; le centre nécessairement absent que l’on ne peut pas plus nommer raison qu’esprit universel ou pensée ; un centre qui n’est en aucune manière informé, mais vide et agissant ; il ne comporte rien, son unité est le rapport qu’elle est ; ce qui veut dire, étant un rapport, qu’elle n’est pas, elle existe, elle ex-siste. C’est donc qu’elle ressemble, cette structure à s’y méprendre à la volonté-autre nietzschéenne ; la structure ne répond pas, si l’on peut dire, aux instructions ; elle les crée. Et de même vide et donc en mouvement ; un arc de conscience produit, invente, crée, engendre du rapport. Puisqu’il n’est que cela, le mouvement.

Il faudra interroger la puissance, la potentialité, le recueillement d’énergie, l’élan possible et jusqu’où on peut se saisir sans se saisir ; puisque l’on ne peut pas tenir au-devant l’horizon, on est tenu dessous, mais il y a moyen de ruser.

Il est ainsi une structure et une nasse virtuelle qui programme les intentionnalités, non au sens où elle contiendrait une programmation (une information, serait-elle condensée ou rassemblée et qui devrait être dépliée, tout cela c’est de la réinterprétation seconde), mais au sens où sa forme même est le programme ; il n’aura échapper à personne que « conscience » cela ne se dit pas d’une chose ni même d’un vivant, sinon par image, et n’est pas du tout équivalent à connaissance (connaissance est second et se tient dans l’activité de conscience mais ne se réduit évidemment pas à « connaissance » ; la conscience, comme structure, n’est pas le conscient ; la conscience comme structure est l’arc qui sort de la cervelle vers le donné « là » et re-vient sur le corps à partir de l’horizon non pas imaginé ou signifié ou pensé mais de l’horizon réel, la ligne d’horizon elle-même ; rien ne remplace ni ne peut remplacer la ligne d’horizon du monde donné là effectivement). Conscience se dit pour ce qui a re-tour sur le rapport lui-même. Pour cela on a conscience de ceci, implique que l’on ait potentiellement conscience de n’importe quel ceci. Puisque d’horizon il n’y en a, au vrai, qu’un seul.

Il n’est de conscience qu’une par une (une conscience universelle n’a aucun sens, la « conscience » ne passe pas dans une pensée, une pensée n’est pas consciente d’elle-même, elle existe pour un arc de conscience, « arc de conscience » cela se dit de chaque point activé, existant, réel, et évidemment dans et par un corps ; pour toutes ces raisons il n’y a pas un être virtuel (qui contiendrait par ex qui je suis, ce moi, cette identité), mais il existe une structure virtuelle qui « sur-existe » à l’être, ou pour faire plus simple « qui existe », alors que tout le reste « est », simplement comme feuilletage de déterminations.

Exister est toujours complexe (et en fait distordu structurellement) parce qu’exister est toujours antérieur à tout être, toute détermination, tout monde. Il faut ainsi supposer cette antériorité purement formelle, parce qu’elle est cela même qui agit ; l’arc de conscience agit et le présent agit. Deux mathématiciens peuvent penser la même équation, ça ne signifie en rien qu’ils soient semblables ; l’équation est du matériel secondaire, et non pas l’horizon de conscience individué sous lequel chacun, indépendamment, ils tiennent l’équation ; ce qui ne relativise pas l’équation mais surévalue sciemment et distinctement chaque arc de conscience (comme capable de tenir, entre mille autres performances, une équation). Ce sont les arcs qui ordonnent le monde, pas les mathématiques (qui sont des discours). C’est le Droit qui organise le monde humain, pas les maths. Un arc de conscience agit bien plus grandement que n’importe quelle formule mathématique (dont on sait qu’il n’en est pas une seule mais une profusion, dont quelques seulement s’utilisent dans ce monde ; ceci parce que le nombre est juste et rien que le rapport à soi de toute unité ; c’est le un qui se démultiplie).    

Il faut également supposer cette antériorité et cette verticale virtuelle puisque visiblement l’historicité (depuis qu’historicité il y a depuis que l’one st sorti de tout monde particulier et débouché dans le monde donné là (unique et universel), en chacun ce corps strictement individué (chacun a un corps dans le même-monde), l’historicité donc progresse comme exploration de la réalité (que l’on a cru synthétisé dans des mondes particuliers, puis dans la pensée ou dieu, puis dans la raison et l’humanisme, à gros traits) et plus certainement encore comme exploration du réel ; cad de la position de notre regard dans le monde étant entendu qu’il y a un monde (et un vécu et un corps) pour nous parce que nous n’y sommes pas ; nous sommes en décalage d’avec le donné et donc devant nous est positionné, par ce décalage, qu’il ait un monde, un vécu, un corps (etc).

Verticale virtuelle (au sens où la forme est le programme ; le présent est le programme lui-même et les réalités précisent le présent au fur et à mesure, les univers, les mondes, les mondes humains, les individualités travaillent la forme même d’acter ; l’arc de conscience lorsqu’il se sort des mondes particuliers, culturels, cycliques, et aborde l’acculturation monde-corps (grec-christique) est le programme même).

Remarquons ceci ; l’arc de conscience, la structure n’est pas en soi séparément du donné et du monde et de la détermination ; et la détermination elle-même se « voit » elle-même ; c’est bien en cela qu’elle est déterminée ; elle n’est pas déterminée comme une mémoire qui se déverserait dans la réalité ; elle est la réalité et il n’y a rien avant ou superposé, aussi est-elle organisée et se perçoit-elle ; elle se perçoit et s’ordonne de et par cette perception ; une molécule perçoit une autre molécule (pourvu qu’elle s’y communique ; une souris reconnait que cette autre souris n’est pas un chat). Et donc la détermination n’est pas définie par le dehors mais de son propre plan et réalisation ; elle n’est pas finalisée, elle se Voit ; selon ces perceptions qui sont les relations et les relations organisent et définissent les réalités ; il n’y a pas de réalité sans relations ; à vrai dire on ne voit pas vraiment comment une « réalité » pourrait s’organiser si elle ne se percevait pas ... Un atome « perçoit » les électrons ou l’inverse ; la « détermination » c’est cela ; toute la réalité est déterminée, de la presque-indistinction à ces unités vivantes que sont les corps et jusqu’aux signes utilisés par les structures de conscience ; et donc l’arc de conscience consiste à ajouter à tout l’ensemble des déterminations un champ perceptif nouveau ; qui constate.

Il constate veut dire ; il ne sait pas comment fonctionne le feu, mais il voit que ça brule ; il n’est pas encore chimiste mais il sait que le fer est plus résistant que le bronze. Cela n’a l’air de rien mais que le champ perceptif soit conclusif et que l’on puisse tabler sur cette ouverture sans a priori est un acquis fondamental et absolu de la réalité par elle-même. Autrement dit il restait donc de créer un être susceptible d’utiliser le champ du donné là, et qu’il transforme ce donné en champ de perception ; dès lors, si l’on veut, la nature même de l’information (de la détermination) est modifiée. Ça ne réagit plus d’atome à atome ou selon l’adn de lecture (de déterminations ciblées) mais laisse neutre, neutralisé, aplani le champ même de « ce qui est ». C’est comme cela que se produit l’existence, et dans l’existence (de chaque champ perceptif, de chaque conscience) prend positon l’exister ; que « ça » existe et qu’il existe quelque chose plutôt que rien ; le fait de la Position du réel (qu’un réel il y a) ne s’opère que parce qu’est instauré le re-tour sur (soi) d’un être qui n’est pas déterminé puisque son être est le rapport lui-même qu’il est ; tour de magie absolument faramineux ; comment au cœur de la détermination produire un être qui ne soit pas un être déterminé ? En le créant comme re-tour.

Non pas comme une détermination concentrée (un esprit qui contiendrait els lois du monde par ex), mais comme une forme, un tour posé sur la surface du réel comme tel, comme réel, indifférencié.

Il faut bien comprendre ; on ne peut pas supposer qu’il y ait une détermination « spéciale » telle (que l’on nommait nature humaine ou logos ou pensée) telle qu’elle puisse ramasser toute la détermination (une telle concentration est invraisemblable et n’autorise pas du tout la souplesse requise au projet, au projet qu’est le réel) ; il fallait un être qui ne soit pas déterminé, ce qui est impossible, et donc on (la réalité) a inventé cela qui effectivement n’est pas déterminé mais parce qu’il est le rapport à la détermination. C’est le tour de force lui-même.

Et c’est ce en quoi nous sommes pris. Nous y sommes pris et nous croyons qu’il s’agit de l’homme, de l’humain, de la vérité ou de l’esprit ou autre chose du même genre. Mais en fait, dans le fait lui-même, tout cela n’est que parce qu’existe le rapport premier (le rapport qui rend possible tous les autres rapports en nombre indéfini : les mondes humains, la perception, la volonté et le conscient, l’inconscient et le corps, les esthétiques et politiques et idéels et sciences et éthiques, l’humanisation et les personnalisations) ; que par là la détermination (la réalité) a (enfin) affaire à elle-même ; or ça ne peut pas se penser, parce que si la réalité n’a affaire à elle-même que dans un tel rapport, alors c’est le rapport qui existe et non la réalité, qui est, oui, mais secondement ; l’être (et toute espèce de détermination) est pris dans l’exister et c’est l’exister, cad le présent, qui existe (cause dont tout le reste est effet). Et la structure même du réel est ce qui existe au plus proche, et non seulement au plus proche mais antérieur à tout : le présent vient en avant de n’importe quelle réalité et de n’importe quelle structure de conscience.

Inutile de supposer un être antérieur, à la manière kantienne, puisque le réel est la forme entourant la réalité, et l’entourant de façon si spécifique, sous la forme de Bord, et ce Bord est le plus actif et disproportionnellement actif en tant que présent ; en quoi les descriptions philosophiques s‘approchent toujours du même réel, semblablement aux dessins point à point qu’il faut relier (étant entendu que le dessin final est loin d’être à notre portée, et coïncide, littéralement, avec « ce qui a lieu » effectivement dans tout le présent (comme dimension, dont notre présent n’est qu’une variation) ; à savoir que le réel n’est pas la réalité mais une structure formelle à l’intérieur de laquelle sont les réalités.

Depuis la limitation kantienne tout l’ensemble de la réflexion s’oriente vers cette limite ; il n’y a aucune pensée totale ni même pensée identifiant la réalité qui soit admissible ; et donc ce que l’on a commencé d’examiner c’est la forme qui entoure le monde, la phénoménalité ;  et Hegel peut bien alors exposer et tenter d’organiser la totalité des possibilités de conscience prise dans le monde en élaborant les deux phénoménologies, des dialectiques de la conscience et de la pensée (de la conscience en tant qu’elle pense et qu’elle vise l’être, l’idée ou le un, dieu ou le sujet ou l’immédiateté). Elle s’y oriente vers cette limite, théoriquement mais aussi immédiatement depuis que l’horizon universel de chacun est acquis par la révolution ; de ce que chacun soit en référence à ce qu’il veut et court-circuite alors toute transcendance.

Ce qui veut dire que la transcendance (que l’on ne peut pas nier, puisque l’on est, de fait, décalé par rapport à tout donné ; il existe un monde, un vécu ou un corps parce que l’on en a conscience, sinon on s’y confondrait, tout le reste ce sont des attitudes, des discours seconds, voire secondaires), que la transcendance donc tout en étant annulée (elle n’est pas par-dessus la réalité) est réintroduite ici même ; que le monde, le donné, que la détermination n’est nullement plate et inerte et comme passive, mais qu’elle est déjà elle-même de transcendance ; ou donc puisque l’on a extrait la structure de notre être (qui du coup n’est pas un être) et qu’elle fut extraite via dieu, la pensée, le sujet, et puis l’altérité (ce qu’elle est effectivement) alors depuis cette extraction on explore la transcendance, de fait.

Il n’y a rien d’évident, nulle part et en aucune manière, puisque la forme qui est absolue est supérieure aux contenus ; la forme de la réalité, son présent, son exister  sont ce qu’il y a de plus fondamental et si il est un présent c’est afin qu’il se réalise le réel comme autre et on a vu que si le réel est un unique pli, il est tel précisément afin de se re-plier et de créer des infinis dans l’infini. C’est parce que le pli va devenir qu’il est formel et peut donc se réaliser au travers de réalités. Il est affecté comme forme afin qu’il y surgisse des formes.

Un moi est déjà en lui-même une réflexion, réflection ; image qui se prend pour le miroir et miroir qui devient follement l’image et qui se perd si il ne se fixe pas, et la philosophie s’utilise, pour un moi, à cette fin ; sortir par l’externe, par l’autre regard, par l’intentionnalité distincte, par la ruse de la volonté, par le surdivin, du mauvais pas en lequel le moi englue le sujet ; dresser l’architecture de structure (sinon le moi va s’effilochant dans le monde, ses objets, ses désirs, et tout le saint-frusquin psychologique, en référence au conscient qui ne prétend garder que le miroir conscient, et psychique, dans l’inconscient pour qui il n’y aurait plus que des images). Il n’y a pour le moi, cad tout le monde, qu’une seule possibilité : en avant. Dans le réel. C’est pour cela que la philosophie en a dressé la carte.

Sinon à quoi tout cela servirait-il ? Et comment croire qu’une structure aussi précise que l’arc de conscience n’ait pas justement relié les points jusqu’alors repérés. Le réel fonctionne comme l’hyper mécanisme ; celui dont l’activisme de l’indépendance des points, de leur liberté (puisque cela ne s’active qu’à partir du bord) est le système (pour Descartes dieu voient les décisions des êtres libres : comme les décisions sont libres, dieu n'est jamais le même, il se meut).

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L’altérité comme règle de ce qui est

7 Juillet 2018, 12:11pm

Publié par pascal doyelle

On a donc extrait de la réalité la forme exacte du réel ; et la forme exacte du réel s’est donnée pour nous comme dieu, la pensée (l’être, l’idée, le un), le sujet (Descartes jusqu’à Hegel). C’est de cette manière, par ce moyens, ces représentations non seulement complexes mais distordues que la structure a pu apparaitre dans le monde et être perçue comme représentation vrillée (il faut se convertir pour dieu, par le christique mais aussi selon la pensée et l’universel ou opérer ce méta retour, nouveau tour sur soi cartésien, pour regarder, percevoir le sujet présupposé).Le tout est une affaire de perception (les idées platoniciennes montrent ce que le langage commun ne dispense pas) et Sartre et Lacan avance dans ce qui ne se voit pas autrement.

Après l’acquisition métahistorique du sujet, comme révolution (et dont la seule révolution à peu près exacte est celle qui se fixe la liberté-égalité-fraternité et non pas celles qui privilégient la liberté ou l’égalité, il faut qu’il existe un dynamisme liberté-égalité, sinon aucune fraternité et aucun sens à quoi que ce soit ; l’égalité se perd dans l’universel abstrait (ou le besoin) et la liberté s’égare dans la noirceur de l’ego (ou les désirs indéfinis),

après cette acquisition de la révolution (contrairement à Hegel ce qui se réalise ce n’est pas la raison en chacun mais la liberté de chacun en tant que la liberté offre une bien plus grande cohérence potentielle que la seule raison universaliste, serait-elle l’esprit),

après cette acquisition donc il s’est imposé une idéologie au sens fort ; dieu est remplacé par la naturalité (ou la réalité), la pensée par la raison (et son impossibilité sujet abstrait-objet abstrait) et le sujet par le moi (ou d’abord l’humanisation universelle révolutionnaire puis sa réflexivité de structure ; la personnalisation ; il n’est d’humanisation que si chacun est appelé).

Cette idéologie aurait voulu que se produise un idéal ; que le monde soit idéal ; que les besoins soient satisfaits et que les désirs soient exhaussés ; qu’il y ait un bonheur et une réalisation humaine, humanisée, humanisante, respectueuse et aussi élevée que possible. Mais le hiatus entre toute conscience et le réel ou la réalité est tel que seuls dieu, la pensée ou l’ancien sujet (cartésien, kantien, hégélien) pouvaient assumer une stratégie telle qu’elle soit équivalente à la puissance de la rupture qu’est l’ontologique.Or la naturalité (et le principe de toute objectivité ; que le donné seul explique le donné), la raison et le moi humain sont incapables de gérer la tension insupportable qu'instancie la rupture ontologique conscience/réel

Aussi a-t-on développé une pensée de cette altérité  soit imaginairement, soit analytiquement ; imaginairement Kierkegaard ou Nietzsche ou Heidegger (etc, il est évidement des tas de passages et des quantités d’expérimentateurs) et analytiquement de Husserl à Lacan, en passant par Sartre.

Explorer à vif (N et H) ou en suspension méta réflexive (Husserl, Sartre, Lacan) cette rupture interne au réel réclame dans tous les cas une douleur ou incompréhension ou désorientation ou annihilation ou inhumanité, surhumanité ou une externalité du regard, absolument (le regard d’une cruauté sans limite, dont le prototype est celui de l’ancien dieu,  et que le christique est venu réinstancié comme appelant et non plus comme seulement exigeant, produisant une frustration absolue, et créant un ressentiment dissolvant toute intentionnalité ; tandis que l'appel est le miroir tendu qui pardonne). Dénommons la rupture et de ce qu’elle engendre en nous  comme l'activisme du sur-divin ; dont le prototype n’est pas seulement la pensée divinisée grecque mais aussi, strictement parlant, le christique ; qui se signe lui-même comme surdivin et absolue totale prévision de tout ce qui sera (dans les siècles suivants).

Il est bien clair que sans doute aucun le glissement de dieu, la pensée, le sujet vers la naturalité, la raison, le moi humain, qui aurait du se garder dans l’archi-structure ontologique précédente, c’est littéralement pris les pieds dans le tapis ; on a créé un désir non pas infini mais indéfini et mort né, qui permit de réaliser quantité de projets mais qui ne pouvait en aucun cas se réguler lui-même ; notre facilité c’est retournée contre nous-mêmes ; on a cru gérer (et on ne parle même pas de créer, d’organiser, d’élever, d’élaborer le structurel mais de seulement le gérer), on a cru gérer la structure avec les moyens réduits non ontologiques (et que le donné seul explique le donné et que le besoin ou les désirs sont notre être et que nous sommes des corps-langage, des mois psychologiques, de la sociologie, de l'économisme comme idéologie du corps, de la satisfaction induite du corps seul) ; et c’est plein de découvertes et de réalités et réalisations, de projets réalisés, mais le réel, ce qui veut dire non pas ceci ou cela mais le réel en tant que rupture, en tant que le réel est intrinsèquement et rien que rupture (il n’est pas la rupture de quelque chose, tout quelque chose nait et de par la rupture comme structure), le réel ne peut pas être introduit dans la conscience d’un sujet qui est un moi … dans la conscience qui se prend pour un moi et le moi s'en mord les doigts, il se déchiquette, se liquéfie.

Elle doit se saisir comme sujet ; or elle ne peut pas "se saisir" comme sujet ; on est saisi, par dieu, par la vérité et la pensée ou par le sujet comme structure réelle (c’est ce qui arrive aux existentiels qui perçoivent d’un seul coup et le réel et leur position sur le réel, totalement explosés par l’altérité ou Nietzsche par la Volonté Autre ou Heidegger par l’Etre Autre, c’est aussi ce qui arrive au psychanalysé, etc).

De là donc que tout le structurel soit à l’étroit dans ce raccourcissement de l’intentionnalité qu’est l’idéologie réaliste de la naturalité-raison-moi humain. Que les mois deviennent fous, ou malheureux ou dépressifs ou borderline ou angoissés ou désespérés (le moi invente quantité de versions de lui-même pour s’en sortir de ce cauchemar sans ontologie, Nietzsche et Heidegger essaient de réintroduire l’ontologie sous la formulation inhumaine ou surhumaine, le regard existentiel est profondément cruel, etc, et les images sont en masse produites et reproduites afin de motiver, mobiliser les sujets en les faisant passer à leurs propres yeux, pour des mois ; attendant le bonheur ou la réussite ou la réalisation).

Et néanmoins au travers de tous ces égarements, erreurs, divisions, devenirs déroutants, idéaux ou absurdités, c’est la même structure (de conscience) qui expérimente et qui expérimente là où elle est, là où elle existe, ou plus exactement elle est finalement parvenue à dessiner, de par ces pérégrinations mêmes, et à cartographier, par ses déplacements, et sous couvert de dieu, de la pensée, du sujet mais aussi du naturalisme, de la raison et du moi humain, sa propre position sur la surface du réel. C’était le but. Dont tout le reste fut moyens.

Le but mais non la finalité (on ignore ce qu'est la finalité, on tente de la reconstruire à partir de l'analysable des ici et maintenant) ; ces positions qui dessinent le Bord du monde, du donné, du vécu (relationnel entre autre, y compris les échanges les plus économiques), le corps (quant à la jouissance, cad la jouissance impossible) ne pouvaient absolument être accédés sans que l’on s’y investisse ; c’est en tant que « soi » ou que (soi) que l’on peut percevoir les Bords afférant aux positionnements possibles actualisés ; autrement dit en clair il faut percevoir Descartes ou Nietzsche ou Lacan ou le christique ou Platon pour que commence de se détourer en nous la position du réel.

La position qu’un réel il y a, est quasiment immédiate et peut même frapper toute la structure ; comme les existentiels en ressortaient entièrement déroutés de leur vision de l’existence brut ou comme les révolutionnaires furent saisis de l’extase d’universalisation, partagée par des millions d’individus, si l’on y songe, au 19éme et du 20éme, sans parler du 18éme, ou comme Rimbaud fut brisé par la puissance de sa voyance de rassembler en une fois (et quelques feuillets) toute l’expérience réelle et potentielle. Les ex-stases sont réellement et effectivement agissantes : de fait.

Et donc même si l’on se contente de vivre du moi que l’on est, tout moi est une personnalisation, ouvrée, œuvrée à partir de l’acquisition historique fondamentale de l’universalisation révolutionnaire (de la liberté-égalité), est une invention (et c’est en cela qu’elle est si difficile et égarée et qui s’agite dans l’incompréhension puisqu’atteint par le structurel qui mésinterprète via le naturalisme ou le dit réalisme, la psychologie). Le moi est une invention et non pas un état ou une identité à dérouler bêtement, et cette invention n'est pas sa fantaisie mais son accès à la vérité, à la réalité et à l'horreur très souvent ; le moi est assujetti à la vérité et au réel, sinon il se rêvasse. De toute manière c'est ce que l'on fera, ce que l'on fait ; on se morcelle afin de trouver (non pas "se" trouver, ce qui ne veut quasi rien dire, mais trouver).

 Nous sommes pris dans la structure, laquelle est mouvement, mais non pas mouvement naturaliste ou énergie ou détermination ; ce qui est mouvement est réflexif, ce qui est dit « mouvement »  ne se produit pas sans la réflexion qui est littéralement réflection, image dans le miroir et miroir lui-même, qui renvoie une perception dans le champ perceptif afin que la structure de cette perception se modifie. C’est bien pour cela que l’on a créé les esthétiques ou les poétiques ou récits, et que par ailleurs les mois s’emplissent la perception d’images et de narrations. 

Lorsque l’on se tenait encore du saisissement, par dieu, la pensée, le sujet, puis la naturalité, la raison et le moi humain, les intentionnalisations trouvaient leur unité, leur unification par laquelle elles étaient en mesure, puisque supposant le point lointain, de réguler leurs mouvements proches (la révolution ou le bonheur servaient d'horizons par ex, dans l'idéologie réaliste).

Mais il en va tout autrement depuis que l’altérité s’est imposée par-dessous le un ; il est devenu impossible de réunifier ce que la clairvoyance de l’intentionnalité splittée, divisée, a séparé. Parce que dès lors le réel se tient de la dispersion de la réalité et qu’il n’est une réalité que dispersée. La pensée croyait possible de synthétiser les données en idées et les idées en système et le système suspendu à un principe en lui-même (qui s’auto-expliquait et permettait outre l’unité assurée, d’assurer à son tour toute l’intentionnalité et d’offrir une vision organisée du monde dans laquelle organisation l’action, l’activité, la décision humaine pouvait se couler). Mais la pensée se suppose et se construit sur elle-même, de rassembler tous les éléments ; elle ne peut pas garder hors d’elle-même une unité cachée ; elle peut suspendre le monde et les vécus à partir de dieu, mais elle ne pénètre pas dieu ; elle peut supposer l’esprit universel qui pense le monde et l’historicité mais à moins d’admettre que l’esprit se justifie de par soi (ce qui occulte son être, impossible) elle ne peut pas, peut plus s’introduire en l’esprit ; elle est pensée par l’esprit et de cela s’échappe à elle-même.

Donc toutes les pistes métaphysiques nous échappèrent (or pourtant toutes ces pistes élaborées ont permises de déployer toute l’intentionnalisation et tous les systèmes et les perceptions possibles, faisant varier la nature même du champ perceptif et nous amenant à percevoir considérablement plus à chaque fois).

Descartes en ce sens   re-pose le même problème mais sur une autre base ; de sorte que l’on change intégralement de régime ; de l’extensivité universelle grecque et de l’intensité ponctuelle du christique qui nous crée comme point-image du point-unique, Descartes, lui, pense méta.

Il pense méta en ceci qu’il tient soudainement son être comme un là planté dans l’étendue du « là » du monde. Horizontalité du monde veut dire horizontalité de l’être, de tout ce qui est, dans la verticalité de l’exister, cad du sujet ; Descartes occupe déjà une formulation tout à fait différente. Pour les grecs l’être (que seule nous accorde la pensée) emportait notre pensée et le monde. Pour le christique le point-unique (un-seul qui survit et nous perçoit et de la perception duquel nous renaissons, littéralement). Pour Descartes ce qu’il opère c’est la description (qu’il nous enjoint expressément de recueillir en acte, de faire nôtre), la description forcément in vivo, dans les Méditations et par la méditation, puisqu’il s’agit de jeter le tourniquet ; regardez, dit-il, comme le réel se tord sur lui-même et existe de cette torsion même.

Au lieu de contempler l’être ou d’aimer le christique, on est, on devient la pointe tournante par laquelle le réel se produit. La pointe sur laquelle repose et se meut tout ce qui est. On voit le mouvement, on est le mouvement et on comprend le mouvement du mouvement ; ceci parce que cesse l’obsession d’un être-chose (qui ne parvenait jamais à se clore) ou d’un regard autre qui nous crée (et c’est absolument certain, mais qui se tient de et par cette distance même et reporte sa saisie au-delà, bien au-delà, or on existe ici), et que se concrétise alors par Descartes la possibilité qu’ici-même dans l’existence apparaisse l’exister, brut. Tellement brut qu’il faudra de Kant à Lacan pour élaborer une théorie, une pensée, une vision de ce mouvement du mouvement, de cette articulation en laquelle on perçoit le réel se produire et créer les réalités (ou les pensées ou les champs de perception).

L’activité de dieu ou de l’être (ou du système d’idées ou du un) nous en tenait éloigné ; mais l’activisme cartésien nous montre que le centre est ici même et qu’il est possible au prix du plus grand effort très-étrange de mettre au jour le mécanisme du réel ; puisque cela se passe, se crée ici et maintenant ; ce que dieu et le un initiaient déjà et que l’on comprend alors mille fois mieux au fur et à mesure des révélations, des grecs à Lacan en passant par toute cette historicité de l’approfondissement et de la transparence du réel (comme articulation interne à lui-même) ; on ne contredit pas les élaborations qui eurent lieu, on déploie ces dernières des re-tours, des nouveaux tours opérés dans l’exister, qui permettent, ces tours, de relire et relier à nouveau, ce qui veut dire dans l’existence, de chaque sujet, portée au plus extensif grec et intensif christique et méta cartésien et suivants ; rappelons que « sujet » ne signifie pas l’individualité, mais que l’individualité se tient elle-même, comme effet, d’une structure plus réelle, antérieure, et encore plus individuée, encore plus cohérente, encore plus nue et stricte et d'une cohérence effroyablement autre. La structure-sujet que ce soit celle des arcs de conscience (qui sont des tensions, non closes) ou celle du présent comme méta structure qui cause, crée, engendre des re-tours, la structure-sujet est le réel ; elle l'ex-siste.

Si donc Descartes ramène non pas la pensée (qui était métaphysique) à cette ontologie (de ce qui s’articule ici même comme mouvement) c’est qu’il nous devient possible, puisque tout est ici, de recoller le réel ; non plus en supposant un réel un ou dieu ou pensée ou idée, qui détenaient dans leur éloignement l'unité, mais ici même un réel articulé agissant et dont l’activisme nous est, de fait, accessible ; signifiant ceci que le regard, l’attention, la conscience intentionnelle que l’on porte à cette conscience intentionnelle, étant en elle-même réflection en plus de réflexion, est à elle-même son propre champ d’investigation. Ce qui revient à une capacité de non-être ; Sartre elle est ce qu’elle n’est pas et n’est pas ce qu’elle est, puisqu’elle se tient par devers, antérieurement, comme altérité et elle se tient comme altérité parce que tout ce qui est, est-autre ; un arc de conscience est déjà autre que lui-même ; de même le présent rend tout ce qui est absolument Autre et c’est bien pour cela, parce qu’il y a altérité, qu’il existe une réalité.

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