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instants philosophie

Conditions de possibilité de l’existence

30 Mars 2019, 09:38am

Publié par pascal doyelle

"ça n'est jamais ça ! "

Bizarrement, étrangement, n’est-ce-pas, nous avons rejeté les religions, les philosophies, les sagesses ou ce que l’on voudra du même genre, au nom et par notre libération, de tout. Libération de tout.

Il faut entendre comme ceci ; lorsque les nécessités faisaient loi, les contraintes naturelles, la rareté, les difficultés nous servaient de garde-fou. Sitôt que ces nécessités furent dépassées, et oubliées, nous nous sommes déchainés. D’ici nous nous apercevons que nous ne comportons pas de structure interne suffisamment forte pour réguler nos besoins, nos désirs et nos pulsions et la rareté, qui nous organisait, a laissé place à une mollesse de caractère, d’identité, une absence de tenue, de continuité, de solidité.

Non pas que nous n’ayons pas de forces et de capacités ; il s’en impose des tas depuis notre libération, du moi personnel à l’entreprise d’initiative individuelle ; nous sommes passés de « tout est interdit, sauf ce qui est prescrit » à « tout est permis sauf ce qui est interdit », ouvrant les possibles du monde, du moi, du vécu, du corps. Mais cette libération a entamé un procès de décoordination totale, non seulement collectivement mais tout autant sinon plus individuellement ; plus personne ne sait élaborer une stratégie et chacun est dévoré de tactiques limitées et pauvres (de là l’effondrement des religions jadis et des idéologies ensuite, et l’évidence que le libéralisme-capitalisme qui est un système n’en est plus un du tout ; c’est devenu une anti-économie généralisée).

Les religions tentaient de contrôler, ce qui veut dire architecturaient, toutes les tendances (mais en même temps les ressources étaient limitées et il fallait que l’on accepte les nécessités et impossibilités). Débarrassés des religions (le plus souvent de contrôles extérieurs et qui seraient difficilement supportables comme tels, pour nous autres) mais brutalement dépourvu de système de contrainte externe  nous nous effondrons. Nous voudrions tenir droits de par nous-même, mais nous n’y suffisons pas ; notre être n’est pas suffisamment articulé pour garantir sa cohérence interne.

La mollesse du dedans c’est précisément ce que les religions et les exigences ontologiques diverses essayaient d’organiser. Une exigence ontologique ça n’est pas se définir dans le monde ou le vécu selon telle ou telle partie (pour le moi selon ses désirs par ex), mais c’est organiser ce qui organise ; dieu, l’être, le sujet ou l’altérité organisent l’intentionnalité en avant d’elle-même (dieu la nation, juive ou musulmane ; l’être l’universel et la connaissance ; le sujet et la volonté de la volonté et la révolution ; l’altérité la lucidité et l’analyse de cet-être que l’on existe, que l’on existe et non pas que l’on « est » dans le grand donné là, externe et autre, l’existentiel, l’univers, le réel – et qui permettent de grandes stratégies).

Le principe est simple ; l’arc de conscience, la tension qui sort de la cervelle vers le monde donné là, est une forme et ne comporte pas de contenus privilégiés, mais par contre elle doit se signifier elle-même afin de se tenir dans la réalité perçue (ce qui n’est pas signifié n’existe pas dans le champ de perception). Elle doit se marquer et se délimiter, et se produire, se créer comme unité valant en et par elle-même. Et ce sera une unité de structure et non d contenu, ainsi dieu, l’être, le sujet ou l’altérité ne sont pas des « idées » que l’on peut ranger, mais des arcs qui permettent de lancer quantités d’idées mais qui sont aussi et surtout des intentionnalités ; le christique lance l’idée de « se voir soi » dans le regard du christ qui crée de fait votre âme, votre nouveau corps (le sien est crucifié et vous montre ce qu’il en est de votre propre corps ; dépassé). Et ce qui va ainsi se structurer ça n’est pas tel objet ou tel contenu, mais le regard, l’intentionnalité elle-même ; on ne croit au christ ou à la pensée, on existe le christ ou la pensée ou le sujet (ou la révolution, ou la poétique, etc) ; dès que l’on veut définir selon telle ou telle partie du monde, on tombe dedans le monde.

Et en l’occurrence soit on organise l’intentionnalité en situant une structure spécifique de l’arc de conscience, soit on définit cet arc selon un contenu et ce sera un contenu du corps ; une satisfaction (effective et limitée, supposée, imaginée ou fantasmée et irréellement située). Il n’y a pas d’autre choix. Ce qui n’est pas pour et selon la structure, est contre la structure. Ou donc ce qui se soumet à la satisfaction imaginée, ne se structure pas selon l’insatisfaction et donc s’imagine être, alors qu’il existe ; et qu’exister est en soi et fondamentalement l’insatisfaction même ; ou encore, ce qu’il faut organiser c’est l’insatisfaction native de notre exister.

Ça ne signifie qu’il faille désirer le malheur, mais qu’avant tout bonheur il faut saisir que « ça ne sera pas ‘ça’ ». Qu’il existe une distance et que cette distance est la possibilité même, la possibilité réservée (réservée en et par la structure de conscience, qui tient le rapport, qui tient le rapport qu’elle existe, par dieu, la pensée, le christique, le sujet, le réel) ; cette réserve n’est, en elle-même, rien que la Possibilité (cad tout, tout comme se tenant à la source, ou dans la forme même qui préexiste à tout monde, tout corps, tout moi).

Soit donc cette réserve doit être comprise comme virtualité, puissance au sens de potentialité et c’est celle qui re-vient sans cesse (elle vient toujours nue et sans rien, sans contenu et comme identique à sa totale possibilité étrange) ; mais aussi plus un moi est déterminé plus il est en capacité de re-prendre ses routes écrites ; parce qu’il dispose toujours plus de signes, de signifiants, de mots, d’images. Rien n’est donc rejeté ; il ne s’agit pas nécessairement de pratiquer une ascèse, mais d’assurer au cœur même de toute la multiplicité si l’on veut, la stratégie qui oriente tous les contenus, images, signifiants.

La pratique du signe (du langage) tient précisément de ceci qu’il est rapports et que l’on peut mouvoir les signes évidemment bien plus aisément que les choses, les réalités ; il y a des signes parce que ce sont des rapports (qui ne sont possibles que du rapport structurel qu’est une « conscience », un arc). Tout ce qui est né, produit par le rapport demeure en état de rapports, même si il forme système, et pour chacun se durcit plus ou moins dans et selon le corps, puisqu’au moins un signe re-présente le corps, lequel est une « chose » (une chose qui jouit).  

Et on se tient à distance dans l’insatisfaction, impérative (catégoriquement), non afin d’écarter les désirs, le monde, le corps (comme finalisation exclusive de toutes les intentionnalisations), mais d’abord parce que c’est un fait (on ne se satisfera de rien qui soit au monde en une vie), et ensuite parce que cette distance (qui est de structure) rend encore plus de possibles en ce monde, en cette existence. Pour mieux dire cela transforme une vie, donnée là, immédiate, qui croit ce qu’elle imagine être, en une existence qui doute (douloureusement, ou avec arrogance comme Descartes et grande liberté) ou qui démultiplie la possibilité d’intentionnaliser ; non pas d’abord les intentionnalisations, mais avant tout les possibilités d’intentionnalisations, agissant dans et par et selon la structure ; par ex le christique n’a pas nié les vies humaines, mais de par sa distance infranchissable dans le monde, a rendu possible qu’elles soient des existences (qui se-savent comme naissance/mort et au-delà d’un point-autre invraisemblable mais réel, de même que ces sujets créés sont dans l’implication stricte de maitriser leur intention, leur « moralité » n’est rien d’autre que la création de leur volonté en propre, qui doit venir d’ailleurs en ce vécu pour le transformer en existence, notre statut de citoyen ne dit pas autre chose… et nos récits, nos narrations qui nous démarquent comme sujet-héros). De même Descartes ou la révolution n’agissent pas dans le monde directement mais dans la possibilité du monde ; ce que Kant nomme les conditions a priori de la réalité (qui se tiennent dans le réel de cette réalité, ce que signifie nouménal ; ça n’est pas pour rien qu’il y a le nouménal au préalable, c’est parce que de ce point de vue il commande tous les autres, il est antérieur).

C’est bien en ceci que la distance, de structure (que ça ne sera pas « ça »), que la distance freine l’impulsion (du désir, des besoins, des pulsions, des intentionnalités), parce que précisément ces désirs et pulsions ne sont pas, déjà, en elles-mêmes, naturelles …

Lorsque l’on élève le désir en grand principe de notre existence, on réinstalle une construction que l’on prend pour immédiate et justifiée par sa supposée naturalité, son réalisme. Ce que l’on nomme désir est déjà un système hyper-construit et d’autant plus que cette construction, pour perdurer, requiert encore et encore plus d’investissement et de propagande continuelle (raison d’être des mass médiatisations). Ce mélange pseudo-ontologique (qui consiste à faire semblant que la « nature humaine » est naturelle ou que le désir est notre être) doit être dénoncé comme extrêmement dangereux ; tenir une intentionnalité de structure est difficile, croire que l’on désire est facile ; il y a plein d’objets dans le monde, à disposition, qui s’accorderont à nous en convaincre et correspondront plus ou moins au corps, et le corps ne demande que cela.

Mais pas à la structure ; en vérité le monde est l’ensemble des objets de désir, agrémenté ici et là d’objets objectifs ; le moi est noyé dans sa subjectivité qu’il pense de temps à autre pour objectif, la seule réelle objectivité est l’objectivité de la structure de conscience ; celle qui vient de dieu, du christique, de la pensée et de l’universel, de l’être et du sujet, de l’altérité et du réel, qui vient donc d’une fine pointe à peine établie, puisqu’elle est le Bord de tout le reste, Bord et pointe qui doit se signifier et se vouloir selon l’intentionnalité et non selon la « volonté conscience » ; le christique vient-vers-nous, la vérité ne dépend pas de notre intention, elle est autre parce que structurelle, le sujet cartésien est un être de structure voulu par et selon et comme la volonté, infinie, de dieu ; le réel est déjà dans le sujet cartésien, pas son caprice.

Parce qu’en effet on croit suivre une réalité et définir la vérité selon le corps c’est croire en la réalité de cette vérité, mais un énoncé n’est jamais qu’une formulation vers une chose réelle ou un réel tout court, la liberté par ex, ça n’est jamais que la facilité du corps ; que nous soyons des vivants est une chose, que nous ne soyons que vivants est une absurdité ; la vérité, que nous soyons libres par ex, signifie ces libertés mais aucune de ces libertés n’est définie par le mot « liberté » ; elles n’existent qu’activées ; la révolution définit que chacun est à soi-même son jugement (son intentionnalité) non sa raison. Et confusion que l’on prendra en pleine face, tôt ou tard, puisque jamais ces désirs qui sont des mélanges (de réalités données et de réel impossible) ne se réaliseront vraiment ; on attendra le réel des réalités, qui ne viendra, comme réel, jamais. Ça n’est pas comme le monde, comme la réalité, que le réel advient. Il est tout-autrement.  

C’est cette altérité de structure que dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, le réel et l’altérité manifestent.   

Qu’il soit impossible ne veut pas dire qu’il n’advienne pas, mais bien l’inverse ; c’est toujours du point-autre, du point du réel que l’on perçoit. On n’existe que le réel même. Rien d’autre, le reste est faire-semblant. De là qu’il doit être signifié en raison de son impossible représentation dans le monde ou dans le vécu ou de son insatisfaction fondamentale dans le corps. 

Si c’est à partir de l’impossible que l’on perçoit, on reste dans l’insatisfaction et c’est elle qui doit être pensée, organisée, signifiée ; que l’intentionnalité (qui est un rapport et donc toujours insatisfaite) soit architecturée en tant qu’insatisfaite et impossible. Un rapport toujours insatisfait puisque rapport mais qui imagine dans son mouvement un « contenu » qui n’y existe pas, il croit seulement qu’il y Est. C’est le fameux contenu hégélien ; il n’existe que le mouvement de l’esprit ; c’est le mouvement qui est pensé, parce qu’il est la pensée, cad l’intentionnalisation. Hegel rêve pourtant qu’il existe un savoir absolu des intentionnalisations, et on ne peut pas lui imputer de chosifier quoi que ce soit ; il comprend très bien à quel point la pensée est sujet, cad rapport vivant de sa vie propre. Hegel s’est usé à emboiter les horizons les uns dans les autres dans la vie même de l’esprit comme regard absolu. Il faut attendre Husserl pour que la phénoménologie revienne en sa structure propre ; l’intentionnalité de conscience (et Sartre pour que cette intentionnalité ne soit pas un contenu mais l’orientation du faisceau de conscience, livré ou libéré dans le monde, parmi les autres, selon l’historicité  ou l’œuvre, etc, et Lacan de par le corps spécial, le corps spécifique, le corps-en-plus).   

Le désir produit l’illusion qu’il y a, d’une manière ou d‘une autre, complétude. Ce qui relève de l’imagination ; on imagine et on positionne l’être parce que « l’être » est strictement une imagination (on imagine que « ça est », de même que l’on jalouse autrui en imaginant sa satisfaction, ce qui n’est pas du tout effectif pour cet autrui qui vasouille, comme tout le monde). Ce qui est ça n’est pas l’être, c’est l’exister, soit donc une articulation et celle-ci constitue intégralement tout, tout est dans et selon l’articulation et c’est l’articulation qui devient (soit donc le présent ou l’arc de conscience arcbouté dans le présent, un pli dans le Pli gigantesque, et peut-être infini, et encore plus infini en ceci qu’un infini crée des infinis ; c’est le boulot de l’infini que de créer des infinis, sinon çà quoi lui servirait-il d’être infini ? )

Le moi qui se visualise sous le régime de l’imaginaire ; cad de l’image, nouée par des signes, lesquels sont adressés à l’autre et qui dit « les autres » dit l’Autre-même, le point externe de perception ; en ceci que chacun non pas « se » perçoit, Pierre ne perçoit pas Pierre, c’est je (dans Pierre) qui perçoit Pierre ; le moi est dans le champ de l’arc de conscience (Sartre) ; il image qu’il « est » et si il est malheureux il se dit qu’un jour ou ailleurs ou dans le regard de l’autre, il sera heureux, satisfait. Ce faisant il pense selon le corps. Un vivant recherche la satisfaction, mais comme, pour nous, la vie est nouée à l’intentionnalité d’une structure de conscience (si on a un corps, c’est parce que l’on n’est pas ce corps, mais le regard qui crée cet « avoir »), le désir est démultiplié indéfiniment dans tous les sens et son poids ontologique ne relève pas du « désir » à proprement parler mais de l’investissement de conscience qui se déchausse de sa structure sur, dans le corps ; pour le moi l’explicitation de son être, de son vécu, de son corps c’est ce corps, ce vécu, cet être, et non pas cette structure très bizarre qui échappe à tout et qui ne comporte aucune résolution dans le monde.

Il faut dire ici qu’il est (non) résolu, sur le Bord de ce monde : sans préjuger que ce soit un au-delà, un surréel, mais marquant bien qu’il s’agit à tout le moins d’une dimension ; c’est même La Dimension dans laquelle tout le reste existe sous la forme de « l’être ce sont les effets de l’exister ». Les contenus, quels qu’ils soient, sont les effets de la cause structurelle (qui est vide, cad formelle).

On pense donc non pas la résolution du moi ou du monde, dont on a une « idée » kantienne mais qui ne signifie rien dans le monde même, personne ne voit « le monde » et pour la raison que la forme des réalités n’est pas Une réalité, que ce soit le monde ou l’être, mais que cette forme est le présent, que l’on ne peut pas dire mais que l’on signifie, et on le signifie et n’est perçu que par une structure, par une conscience, dont le re-tour exemplaire et manifeste, le premier qui marque le sol du réel par son avancée, est celui cartésien ; cette « idée » du présent », de la « forme » n’est perçue que par une conscience. C’est son réel le plus intime et le plus instancié, conscience ayant la responsabilité du Bord, le Bord qui s’instancie en tout monde.  

Mais ce qui est pensé c’est la structure, qui rend possible un moi, et le moi s’utilise comme dépliement de la structure.   Rien de ce qui arrive, aux yeux d’un moi, ne serait si il n’était de structure intentionnelle ; tout fait donc office de vérités, de limites, de réalisations, de possibles, selon point de vue, de plis et replis, et de possibles imprévisibles. Et Sartre a parfaitement raison de préciser comme c’est « ce que l’on décidera » (au sens intentionnalisateur et non de « volonté ») qui instancie notre être, notre passé, notre possible, de sorte que tout est toujours déterminé et en même temps, en et par cette articulation, indéterminé, dont la détermination est remise, tout comme le christ remet les péchés, les erreurs, les imbécilités, qui ne s’éteint pas puisque ce qui compte dès lors ça n’est pas ce que vous faites, mais ce que vous voulez réellement, cotre vraie intention, celle là même que sans doute vous ignorez mais qui vous sera révélée au moment de votre mort (pour les croyants) : et cette intentionnalité remonte bien loin dans les plis et replis, comme dans la reprise continuelle du même-pli que tel arc de conscience vit, existe en propre.

Le mystère reste donc entier ; sauf que la philosophie est la technologie qui examine cette technique, cette technique inventée par le monde donné là (ou par dieu si on est croyant ou quelque autre compréhension qui sont toutes infiniment passionnantes) et que cet examen avance, décortique l’articulation de structure du réel en tant que réel (et donc les anciennes religions, les mysticismes, les « métaphysiques » au sens général poursuivaient elles-mêmes cette analyse, et sont ainsi encore tout à fait lisibles) ; via mille astuces sans doute, mais très certainement et avec une imperturbable assurance puisque ce ne sont pas les « idées » ou les « systèmes de représentation » qui agissent ici mais la structure elle-même qui ne peut pas se quitter (comme on quitte un logiciel), qui ne s’abandonne jamais et agit et réagit toujours selon le droit fil du Bord qu’elle existe de fait ; et si toutes les variations à propos du centre invisible et non manifestable sont passionnantes c’est parce que le bouddhisme, le christique ou le cartésianisme sont des expressions du centre lui-même et ce non pas comme traductions d’une vérité mais comme expressions d‘une structure qui n’est pas de l’ordre de la vérité mais de l’ordre du réel seul ; et ce pour la raison que le réel étant activisme pur et brut il enclenche ces expressions, il les rend possible, les souhaite et c’est précisément sa finalité que de créer des interprétations qui soient des créations, des réels créés.

C’est bien en ceci que le Créé est fondamental ; qui n’est pas seulement la représentation d’une vérité (qui préexisterait on ne sait où) mais qui est littéralement le réel qui se tisse, pluriellement. Ce qui veut dire que la vérité est le renouvellement, l’invention des Possibles réels. Ce devenir de la vérité est le mouvement du réel et non pas la vérité comme image du mouvement ; la « vérité » n’est pas réduite à la conformité de la traduction (d’une réalité) mais tient la plus haute possibilité ; de créer du réel et c’est en cela qu’elle est, qu’elle existe le réel. Cela veut dire que la vision des idées de Platon est le réel, le christique sur la croix est le réel, Descartes, Nietzsche ou Sartre sont le réel ; sans ces avancées le réel ne se mouvrait plus. C’est bien la Possibilité même, qu’est le réel, de se pluraliser, puisque la forme ne peut pas s’inscrire comme monde ou chose ou déterminations en général, c’est que la forme, les structures possibles sont le réel lui-même.  Les intentionnalités structurées couronnent littéralement le centre invisible qu’est le réel.  

C’est ce qui est connu depuis toujours : le se-savoir de n’importe quel esprit est premier, quelle que soit la configuration d’interprétation (que ce soit le mana ou l’esprit hégélien ou la révolution). C’est la nature (non naturelle) et les implications (qui viennent de l’avenir) de ce se-savoir qui sont en cause. 

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L'exploration d'existence

23 Mars 2019, 09:57am

Publié par pascal doyelle

Non pas seulement pour se rendre capable de passer au-delà, après la mort, de l’autre côté (si l’on est croyant) mais afin de rendre possible dans l’ici et maintenant, le possible, la possibilité d’exister qui, sans quoi, n’apparait pas, nulle part, à personne, est recouvert, étouffé, annulé, sauf à re-prendre les excès, les accès des grands explorateurs de la Possiblité. 

(le but n’est pas d’accumuler des points pour éventuellement l’au-delà, au cas où l’on y croirait, mais de rendre possible la modification, l’orientation, au sens quasi physique, du faisceau de conscience, et pour lequel il n’est pas a priori d’objet naturel ou donné ou évident qui vaille ; c’est l’orientation du faisceau qui crée l’indication, le sens, la signalétique via les signes affichés, la cartographie du réel. De même que le tomber-amoureux indique une certaine possibilité en une existence qui soudainement se restructure. Il ne faut donc pas décider à l’aveugle au hasard, ni admettre sans effort les traditions habituelles, quelles qu’elles soient, mais avancer dans la compréhension, l’intuition, l’affection dans la jungle du possible intentionnel ; à quoi doit-on porter attention ? )

La potentialité requiert le retour sur soi ; mais ce retour est un re-tour, un nouveau tour à chaque fois. Et c’est un nouveau tour qui se crée par l’effort en ceci qu’il se crée, ce tour, à partir du Bord et lequel Bord n’apparaissant pas dans le monde (ou le vécu ou le corps, puisque c'est le Bord e qu'il échappe à la vue étant le point  partir duquel on perçoit), doit être signifié, ce qui ne veut pas dire voulu mais intentionnalisé et requiert beaucoup plus que l’intelligence, la connaissance, et appelle une conviction, un engagement, un investissement, une potentialité tirée de rien, cad de la forme du monde, du vécu, du corps, de la réalité, en tant que le Bord est le réel ; ce qui se donne pour chaque arc structurel de conscience selon la position du « un réel il y a ».

Rien ne peut signifier le Bord et la position « qu’un réel il y a » qu’à partir de la conscience que l’on en a, que l’on en obtient, et de même que le christique vous pousse à vous percevoir à partir du point-autre (hors naissance-mort), pareillement l’idée et l’être, dieu ou l’existence existentielle ; vous n’êtes plus là où vous êtes, vous déraillez, vous existez en plus. Et on ne pas faire semblant ; c’est l’horizon qui vous saisit et non pas vous qui utilisez l’horizon (auquel cas celui-ci redescendrait dans le monde, en-deçà de lui-même) mais que vous soyez saisi n’annule pas que votre saisissement s’opère par et dans votre faisceau d’intentionnalité ; (traditionnellement dieu vous confère la grâce mais à voir ce que vous en ferez).  

C’est bien en cela qu’il s’agit d’une puissance, potentialité, une configuration, et non pas l’enluminure d’une figuration de la puissance (une magie ou une imagination ou un idéal) ; ce n’est pas une volonté mais une intentionnalité.

On a découvert l’intentionnalité à partir de Hegel ; lorsqu’il rassemble la totalité des phénoménologies (celle de l’odyssée de la conscience et celle du savoir, qui est aussi une phénoménologie), mais l’intentionnalité est remarquablement présentée par Descartes ; la mise hors jeu de la croyance aux contenus de conscience, et sa suspension à la « volonté » non finie, cad l’intentionnalité même,  pareillement l’organisation des intentionnalités possibles par Kant à partir de la supposition du nouménal. C’est que depuis Descartes on ne se focalise plus sur le contenu mais sur la chaine, le déroulement, la ou les sources, la finalité de structure et non pas les objets encombrants qu’elle contient (dieu, catégories, idées, contenus) ; on a compris que l’on ne trouverait pas LE contenu adéquat ; au concept de l’être il n’y a pas de contenu ; ce dont on aurait pu se douter depuis que définitivement dieu s’était imposé comme réel ; il fallait évidemment que le sujet récupère l’acte et sache ce que précisément dieu exigeait ; que l’on y croit ou non il se signifiait par là que la réelle structure organisée c’était l’acte de prendre conscience-de, et ce qui devait s’organiser c’était très exactement cet acte, cet arc lui-même et non le remplir de tout quelconque déterminé ; en somme on ne pouvait le découvrir que de et par nous-mêmes ; ce qui existe comme rapport (à (soi) comme rapport) n peut pas ne pas se révéler de et par soi-même.

Et si on continue par la croyance aux contenus on croit que la cohérence est dans les choses ou la détermination, ou ,qu’il est une identité de Pierre et non pas qu’il existe Pierre parce qu’existe son arc de conscience, et on évacue le sujet, alors que c’est lui qui réalise, rend réel, actualise, organise la réelle cohérence et mène bien au-delà de Pierre le point crucial de son exister. Se définir selon le contenu, serait-il ordonné, rationnel, ne peut pas mener le réel ; c’est au contraire s’enfoncer dans la détermination ; on ne peut pas se maitriser ou réguler si on se décale de sa structure et croit manœuvrer le réel via des objets partiaux.

A l’inverse contrôler ou manœuvrer sa propre conscience semble un challenge bien au-delà de nos limites.

Sauf que ça ne se passe pas exactement comme cela ; on ne manœuvre pas directement la structure ; elle s’oriente et se désoriente selon les signes et les œuvres ; et par les œuvres il faut les entendre toutes ; esthétiques, poétiques, narratives, éthiques, politiques, idéels (connaissance), humanisations et personnalisations ; même si antérieurement aux œuvres doit s’imposer le saisissement. C’est bien pourquoi Rimbaud croit en la poétique, ou que Sartre impose l’engagement ou que le révolutionnaire instancie une historicité nouvelle (ou que le moi tombe-amoureux).

Le saisissement est l’intuition, la révélation, l’extase ou l’illumination ou toute inscription soudaine qui flashe en une fois l’arc de conscience et ce par quoi on est saisi, ce qui veut dire que l’on est perçu soudainement du dehors de soi. (le moi se perçoit tout à coup dans le regard de l’autre). Et on est perçu du dehors de soi parce qu’il s’agit de fait de notre structure de conscience elle-même ; sans ce percevoir-externe nous n’existerions pas à nos propres yeux (et rien de ce qui nous apparait n’apparaitrait, c’est parce qu’organise à partir du Bord que tout le reste vient sur la scène, sinon pas de scène, et de même amoureux on n’existe plus que perçu et le sens de cette perception en et par l’autre est effarant, on ne sait pas ce qu’il nous veut, si jamais il nous veut quelque chose … on peut se tromper… on sup-pose).

Notre arc de conscience est sorti de ses rails et éjecté dans le « là » du donné ; et cette éjection est réellement notre structure, la seule ; c’est soudainement l’horizon qui passe au-devant de tous les objets ou les choses, les contenus ; de sorte que l’on accède instantanément à l’arc-même. C’est absolument ce qui arrive à Sartre ou Camus ou sans doute Nietzsche ou Heidegger (et bien d‘autres sous une formulation ou sous une autre, que l’on pourra explorer un jour ou l’autre, et aux mystiques et aux révolutionnaires, et aux créateurs) ; l’inscription hors-de-soi est ce par quoi se dessine votre tracé et il dépendra de vous de continuer ce tracé et d’en élaborer le trajet ; de sorte que votre structure sera inscrite plus ou moins profondément sur la surface du réel. Il n’est pas dit que l’on admette et supporte et continue cette inscription (parce qu’un corps vivant  ou un moi psychologique ne sont pas faits spécialement pour admettre la puissance de l’arc).

Vous serez appelé. Comme on le sait bien depuis, au moins, le christique (et autrement mais tout autant depuis le dieu un tout-autre et encore autrement ailleurs dans d’autres civilisations sans doute). Ça consiste à comprendre (sur le mode d’en être-saisi) que ce qui se joue ça n’est pas ce que l’on a vécu ou ce que l’on pourrait vivre sur le même genre à l’avenir, mais à comprendre que c’est la fine pointe décisionnelle qui importe et que tout repose sur celle-ci ; au lieu de s’imaginer comme une pyramide sur sa base, pointe vers le haut, on inverse et on visualise la pyramide renversée pointe vers le bas écrivant ses lignes propres qui n’étaient pas du tout prévues par le corps de l’édifice vécu.

Et fine pointe décisionnelle non en tant que volonté et conscient explicite, mais en tant qu’intentionnalité subtile, volatile, invraisemblable, et ce pour la raison qu’elle se tient non dans le monde ou le vécu, mais du Bord du monde et du Bord du corps.

Rien de ce qui va s’inscrire ne sera prévu, attendu, programmé, cette pointe sera le programme lui-même ; au lieu d’un encodage atomique ou d’adn ou de systémique psychologique ou d’anthropologie culturelle, puisque les mondes particuliers sont les mondes qui inventèrent la culture humaine, par contre l’acculturation autour de la méditerranée c’est une ré-anthropologisation totalement différente qui fait passer au-devant la structure (et non plus tel ou tel monde particulier) ; et cet au-devant-de-la-scène soudainement occupé par l’altérité se configure comme étant dieu, l’être (la pensée, les domaines esthétique, poétique, politique, etc), et enfin le christique et le sujet). Qui signent le Bord.

Au lieu de la pensée parlée du groupe mise en commun dans le monde donné localisé,  ce sera la pointe, le programme et on ignore ce que cela va inscrire sur le réel ; par là le champ perceptif se réalise en et par lui-même ; mais évidemment ce champ n’est pas en référence à soi, sauf si il implante une identité, une identité qui viendrait noyauter le rapport ; mais le rapport en lui-même est non-être, cad activité et toujours déjà dans, vers, par l’autre ; et si il n’y a pas d’autre, il le crée.

Mais il y a toujours de l’autre, nous sommes immergés dans l’altérité, tout est une indication du dépassement interne de cet immense externe, la finalité n’est pas seulement de récupérer cette altérité et de la représenter, rationaliser, utiliser, mais d’ajouter à cette altérité les quelques voies dont l’humain peut se rendre capable et qui consiste non pas à ajouter de la détermination à la détermination mais des parcours, des tracés, des trajets, des diagrammes et des possibilités en interne de cette structure du réel. Non pas réaliser un autre monde particulier, mais dessiner la forme antérieure à tout monde et entrer dans la filature, le filage qui tisse le réel, inconnu.

Il faut bien comprendre qu’il n’est pas d’intériorité sinon comme moyen ; humanisation et personnalisation sont des moyens. Il fallut dieu, l’être, la pensée et l’universel, le christique, le sujet et la révolution pour qu’aboutissent enfin l’humanisation et la personnalisation (de là l’importance rigoureuse des années soixante ; la personnalisation qui se démocratise après 1789, les romantiques commencent de personnaliser étrangement, etc). C’est seulement dans l’humanisation et la personnalisation que dans le moi humain puisse apparaitre sur la scène le sujet. S’il ne nait pas, là, nous sommes morts.

Et il ne peut naitre d’une part que de sa propre ressource soudaine, étrange, autre, sidérante, effarée (rien dans le monde n’y prédispose, ça lui viendra, ou pas, du dedans de la structure, cad de cet externe-interne posé sur l’externe du réel), et d’autre part de sans doute récupérer la totalité de ses explorations (toutes les expériences du Bord du monde, dont on n’a pas encore fait le tour, loin de là).

Que chacun puisse acquérir une « intériorité » (qu’elle soit celle de la révolution et du citoyen et de son vécu, qui est quand même la base, du romantisme, de la poésie et de la révolution comme idéal historique généralisé, du surréalisme ou des années soixante, de la mass puis micro médiatisation puis médiation) veut dire que cette intériorité (humaine et personnelle) se modifie selon l’interne (structurel et autre) ; elle est interne en ceci que si le moi (ou l’humain) crée une poche de réalité dans le réel, le sujet (dieu, l’être et la pensée, le christique et le sujet, l’altérité et la structure) se dispose au-devant face à tout l’externe qu’est la réalité et de ce heurt (absolu) le sujet crée une structure interne à cet externe (qui n’est donc plus une intériorité).

Plus généralement et plus clairement ; l’interne est un pli en plus sur la surface du pli, qu’est le réel, tout intégralement externe. Et en cet interne se loge les intériorités diverses (et les extériorités domestiquées pour ainsi dire qui figurent, pour nous, l’externe gigantesque qu’une réalité existe).

Cela revient à dire que le sujet (la structure posée là sur la surface du réel) est le dispositif d’instanciation, d’actualisation qui seul permet de continuer le réel. Et de continuer le réel dans ce nouveau plan, très distinct et indépendant, qu’est le champ perceptif qui se constitue par l’intentionnalité. Il se passe quelque chose, quelque « réel » dans le champ perceptif. De circonscrire et d’avancer dans la distinctivité ; il fallait que la structure passe au-devant de tout le reste (reléguant les mondes particuliers ou que le moi se relativise dans se percevant selon l’autre du tomber-amoureux) et déploie toutes les réalités, les réalisations, les humanisations et personnalisations, toute la détermination au plus proche parce que l’arc de structure, du sujet, est foncièrement réel et réaliste ; il est l’hyper-objectivité qui crée et manie toutes les objectivités et subjectivités. Il donne à voir le monde donné là, par les Idées, donne le corps individuel, par le christique, donne la méta-accélération cartésienne par la suspension de l’intentionnalité, donne l’altérité en requérant la Volonté de N ou l’Etre de H, ou l’analytique sartrienne ou lacanienne.

Comment croire que tous les développements réalistes, réels au sens d’effectivement réalisés dans le donné, le monde, le vécu, le corps aussi, seraient juste délégués à un tas de composants et ce sans unité aucune ? Et sitôt que l’on prétend à une telle unité on imagine une vérité, un contenu, un donné, un méga système, une détermination qui les commanderait toutes ; les déterminations ne se résorbent pas en une méga-détermination. Mais la vérité, le réel ça n’est pas cela.

La vérité c’est que l’unité n’est pas déterminée, elle est un exister, une forme, une structure, totalement vide, sans détermination, qui rend possible toutes les déterminations ; c’est ce « vide » qui est dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité. C’est vide mais comme c’est formel, ça n’est pas « rien » ; c’est une structure absolument performante qui joue de toutes les déterminations, autant de plis, puisqu’elle n’est pas elle-même déterminée et dont la fonction principale est d’interagir, d’interagir dans le donné là, dans le champ perceptif de telle sorte qu’il lui est possible de remettre en question son encodage spécifique (le langage, la représentation, la mise en forme culturelle des anciennes sociétés, les acculturations nouvelles depuis la méditerranée, l’expérience collective et individuelle) de telle manière qu’il puisse constamment re-prendre non seulement ses décisions, mais les conditions de ses décisions, cela même qui a pu conditionné les décisions et les intentions.  

Soit par connaissances (en réinstallant les causes et les systèmes, tenant du décryptage et de l’universalisation) soit en intuitionnant le possible (puisque c’est une forme elle se-sait et puise dans sa structure une « pseudo connaissance » mais tout à fait efficace, on n’a pas besoin des principes de la révolution du 18éme pour se-savoir libre et égal à quiconque, tenant de la liberté et de l’intention).

La pensée, celle des grecs et ensuite, c’est, littéralement, le décryptage de l’intentionnalité, mais souvent l’intentionnalité prend le pas sur l’universalisation (en connaissant le raisonnement ou la causalité on parvient à trié et inventé des reconditionnements ou à les lever), parce que la structure agissante est intentionnelle ; c’est juste qu’elle utilise cette raison (qu’elle a inventé en dépliant son propre langage, en inventant des mots, cad des idées, des concepts) afin de se renforcer ; et non pas de renforcer son subjectivisme mais son activisme (son hyper objectivité). Hyper objectivité en ceci que même la raison n’est pas le dernier mot, la vérité n’est pas le dernier signe, la décision et en un sens précis d’intentionnalité est le dernier mot, l’orientation du faisceau de conscience, son attention ; on n’a jamais pu organiser un système rationnel total, ni en philosophie, ni en idéologie, ni dans la réalité ou l’histoire ; la raison ne recouvre pas la réalité, ni la réalité humaine ; la révolution n’impose pas le rationnel mais signe la liberté de jugement de chacun, parce que le régime, le rythme intentionnalisateur (qu’il faut imaginer comme une machinerie, libre, de production d’intentions sorties du Bord) est bien plus large, vaste et incoercible, qui seul peut s’adapter (empli de plein d’erreurs) à la réalité, à l’actualité du réel

(l’exister est l’actualité de l’être, mais cette actualité est antérieure et est la détentrice de l’être et non l’inverse ; il n’y a pas un présent pour que l’être se déploie, il y a l’être, la détermination, afin que l’exister se déploie, se déplie et toutes les déterminations sont les déplis de l’exister ; et donc cette « partie-là » de l’être qui est en tant que partie la source même, la forme de l’être, le réel de la réalité. Si l’exister est la forme, le réel est un dispositif, une structure, et doit être pensé comme tel).

La pensée est dépassée par l’intentionnel parce que la structure en laquelle la pensée se développe est précisément cela qui se crée ; de là qu’elle ne se limite pas à la pensée, mais développe tout uniment les esthétiques et les poétiques, l’éthique et la politique, l’idéel et l’humanisation (l’homme en tant que raison) mais sera encore appelée lorsqu’il s’agira de réaliser l’humain en tant qu’individualité (christique, sujet et révolution).

Le décalage entre raison et liberté est clair ; tandis que la raison consiste apparemment à définir un objet (alors qu’elle organise seulement les intentionnalisations possibles, telles qu’accessibles dans le donné ou créées et venant augmenter l’intentionnalité, passant outre le groupe et le commun et faisant appel à l’expérimenté individué), la liberté et sa structure de sujet intensifie (via le christique c’est manifestement criant) et accélère (par Descartes et suivants) l’intentionnalité dans tous les domaines accessibles ; jusqu’à ce que Sartre ou Lacan analysent l’ensemble des conscience possibles dans le monde (ou parmi les autres ou dans l’historicité) ou selon le corps (que se passe-t-il dans un corps, qui « jouit » de son activité, lorsque s’introduit la fracture de la conscience qui distancie et rompt incessamment cet animal vivant ?)

Ou que l’humanisation soit parvenue à un tel degré de re-présentation qu’elle passe intégralement dans la médiatisation (des images ou des objets ou des vécus ou des corps, etc, en pure perte, Debord) et que s’instaure ainsi cette personnalisation totale, cette personnalisation quasi délirante, cette inflation éperdue du moi-même. Cette exposition intégrale de tout ce que l’on est, laisse sans voix, sans images, sans rien : l’exister, la structure qui n’a plus rien, tout est au-dehors, tout appartient au monde, aux autres, aux objectivismes (psychologies, pharmacies, sociologies, etc) ou au vécu ; il n’y a plus rien en-plus (et c’est là, en cet en-plus – dieu, la pensée, le sujet ou l’altérité – que l’on existe parce que c’est de là que l’on perçoit tout le reste).

Le moi fonctionne comme la raison entendue comme objet projeté au-devant et en lequel on se figure, et si on applique fondamentalement la raison, qui devient alors métaphysique, cette figuration se transforme en configuration (ce qui veut dire qu’elle commence d’inclure notre être/dans l’être et le questionnement sur l’être en soi, ce qui se nommait ontologie), et qui crût par la scolastique intégrer dans la métaphysique (de l’universalisation) une ontologie comme science de dieu cette fois (et non plus de l’être grec).

La raison métaphysique-ontologique devait alors impérativement inclure à son extrémité un retour fastueux et incompréhensible (l’idée du Bien, la pensée de la pensée, le Un plotinien, etc) étant donné que la forme de la pensée n’est pas elle-même une pensée mais l’arc structurel de conscience, qui évidemment ne rentre pas dans le rang de l’objet pensé et instigue dans la pensée le fameux re-tour, bien plus qu’un retour ; pareillement il était en soi absurde de tenter de penser dieu comme objet absolu, un objet n’est pas et ne peut pas être « absolu » ; un objet absolu est un sujet ; une intention (dieu, le sujet cartésien, le dispositif intentionnalisateur qu’est le sujet interne/externe, comme dispositif réel).

Lorsque Descartes réinstalle tout le penser (cad cette fois la réflexivité, le retour sur, qui n’est plus retour sur la cohérence du discours, métaphysique, mais retour sur cet-être tel que « là » et donc ontologique au sens absolument physique, celui du corps, et non plus ontologie de l’être en tant qu’être, la troisième substance esprit-corps, impossible, pour Descartes de la penser, sauf Sartre et Lacan, qui pensent littéralement cela), il est appelé par un re-tour ; un nouveau tour.

Et lorsqu’il fallait porter toute l’attention aux « idées », c’est qu’était requis le maniement des intentionnalités, et donc d’une expérimentation actée par chacun (celui qui ne pense pas philosophiquement par idées ne peut pas manœuvrer les intentionnalités, ne comprend pas la philosophie : la pensée doit s’effectuer in vivo, c‘est pour cela que philosophie ou politique ou éthique ou esthétique appartiennent à la même réflexivité ou que la pensée grecque est reprise dans le christianisme et la théologie, c’est la même réflexion, parce que c’est la même réflection à la surface du réel), de même lorsque Descartes instancie ici et maintenant l’acte de conscience (que nous ayons conscience de contenus et que ce ne sont pas ces contenus qui créent l’arc de conscience mais l’inverse, et ce redoublant par la preuve de l’infini ; l’infini est en nous autre que nous, à savoir la volonté, soit l’intentionnalité vide et formelle) ; il n’existe pas de pensée sans retour (surintentionnalisation de discours, par-dessus le groupe et le langage,  ou in vivo, selon une expérimentation du sujet approfondie, depuis Descartes et en vérité depuis le christ, qui rend possible que vous ayez une vie infinie) et la réflexivité est le retour-sur qui est toujours un re-tour, un nouveau tour et met en jeu, et en marche, la structure qui se transforme, qui ré implique structurellement son activité dans et sur et par le réel ; le réel devient par et via ce re-tour, ce nouveau tour.
Parce que sous le régime de la raison, la conformité à la vérité adéquate (celle de la chose ou de l’esprit), il est une place définie pour chacun et pour tout, le mal ou la fausseté sont, métaphysiquement et ontologiquement, de s’y refuser (de l’ignorer). Mais pour la réflexion (et réflection du sujet à la surface du réel, du sujet sur l’étendue du monde, du sujet nouménal dans le phénoménal, de la pensée-sujet dans l’historicité) ça n’est plus la conformité mais l’invention et la création, et la création ontologique, qui commence de s’assumer ;
il y a un pli, énormissime, le réel, et en tant que pli il produit des dépliements en interne( cad en externe, puisque c’est le réel tel que là, le réel est manifeste, c’est bien en cela que consiste la « réalité »), et un de ces dépliements est lui-même un rapport au pli ; un arc de conscience dans l’arc du présent. Et ce par quoi le pli se continue et, qui plus est, sous la même forme (la Même Forme) de « pli » c’est précisément qu’il soit devenu un rapport-à-(soi), dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non une quelconque identité, toutes les identités, les contenus, sont utilisés pour le dépliement ontologique du réel).

C’est bien pour cela que l’on passe du régime de la raison au rythme du sujet ; le sujet « argumente » une hyper intentionnalisation et doit se penser (après être passer au travers de dieu, ce que résume, littéralement, Descartes, en sautant par-dessus dieu et récupérant l’infinité de structure), doit se penser lui-même en tant que structure, dispositif cartésien, ou kantien ou hégélien (y compris les allemands précédant) et son commencement de reconnaissance de son existence dans l’exister formule des propositions intentionnalisatrices ontologiques (Rimbaud oblige, impose une structurel du faisceau intentionnel de conscience, il résume et subsume toutes ses intentionnalisations) ; qui intègrent les intentionnalisations métaphysiques au sens où Descartes ou Kant ou Sartre ou Lacan, contrairement à ce que l’on croit, identifient, délimitent, portent attention et précision à l’exister ontologique de plus en plus strict et pur et brut.

Ceci est le but : identifier, désigner, signifier l’exister ontologique ici même, délimiter son tour. Étant entendu que nous existons dedans, dedans le tour de réel, ultra-hyper-agissant, activiste : le présent qui engendre comme pli gigantesque (dont on ne perçoit que ce présent çi)  pli gigantesque de tous les plis (que sont les réal-isations, les réalités, choses et êtres, et êtres spécifiques). 

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Signifier l’exister

16 Mars 2019, 09:06am

Publié par pascal doyelle

(deviens ce que tu n’es pas)

Il devait s’imposer de grands arcs de conscience ; dieu, l’être et la pensée, le christique et le sujet, l’altérité et le réel ; mais ce qui a joué ce sont les réalisations, les réal-isations, de cette intentionnalité particulière que l’on nomme le « moi ».

Le moi était, jusqu’à la méditerranée, noyé, immergé dans des groupes (même de grands groupes comme royautés, empires, etc) ; jusqu’à ce qu’il s’impose lui-même en et par la/les révolutions. Il n’y a qu’une révolution sous diverses variantes ; par exemple le moi libéral des désirs n’est pas le moi communiste des besoins (mais on demande à chacun de se convertir, de gré ou de force, au communisme, on y insiste même beaucoup, cela doit faire l’objet d’une réaffirmation constante). Et c’est ce système, depuis le 18éme, cette systématique réaliste (le donné explique le donné, les objets correspondent aux désirs) qui travaille objectivement dans divers domaines de la réalité ; via les  idéologies ; les idéologies sont récentes, elles se définissent comme « programme appliqué volontairement » au lieu qu’auparavant on vivait dans des mondes, tandis qu’à partir de toute révolution on décide de quel monde, avec un programme, et cette systématique va absorber toute l’intentionnalité.

Réaliste, naturaliste, rationaliste, humaniste, personnalisée est le méga-système qui indique que la réalité est toute là (et qui a initié les deux grandes idéologies, le communisme et le libéralisme,  et leurs variantes comme interprétations de la révolution unique). Et que vous devez être heureux, accomplis, réalisé. Mais rien ne se passe jamais comme on le souhaite. On savait autrefois que la « réalisation » échappait au monde et au vécu. Que ça se réalisait mais ailleurs et autrement que selon le monde.   

Autrement dit dans les grandes configurations de conscience l’actualisation était fondamentalement réservée ; réservée à dieu, au cosmos grec, au christique, au sujet (grand seigneur, grand esprit, lucidité et rigueur, exigence et investissement de soi, élite de l’éthique, que reprendra Nietzsche par ex mais qui se présente de fait par Descartes, ou Kant ou Hegel). La grande configuration et la stratégie manient intégralement toute la possibilité ; la tactique du moi est de ne considérer que le possible ; le possible du monde tel que donné là, alors que la possibilité s’étendait bien au-delà. Et donc nous allons tomber amoureux du monde, puisque le droit ou les sciences et technologies, les économies (des échanges libérés de tout rituel, de toute régulation relevant d’une stratégie et économies diverses, idéologies selon le corps et sa supposée satisfaction, qui se contentent de tactiques particulièrement) et l’acculturation vont nous pousser vers et dans le monde.

On ne pouvait pas y échapper (on n’allait pas refuser la médecine ou l’énergie fossile ou le statut de citoyen), mais ce faisant on oublie, relègue les grandes configurations et les stratégies ; et ce qui était géré (et il faut le dire régulé, contrôlé, et souvent restreint par les configurations) ce qui était géré revient dans le monde, le vécu, le corps, le moi, l’humanisation ou la personnalisation (qui suit et se charge de nourrir, de remplir l’humanisation par toute sa profusion individuelle et personnelle, ce que le communisme ne peut pas rendre en ce cas ; définir l’homme selon les besoins ça n’est pas par les désirs, l’indéfinité des désirs, le générique des besoins ; le communisme est dépourvu de sens individuel, et manifeste un sens commun incompréhensible en ce cas).

Se réaliser dans le monde, selon le possible et non la possibilité, c’est, avec quelques accommodements, le fameux intitulé « deviens ce que tu es ».

La gestion de l’impossible dont se chargeaient les configurations (dieu, l’être, le sujet, l’altérité) manifestaient que l’être (pour eux ou le réel pour nous) excédait le possible et se solutionnait comme Possibilité (hors du monde, du vécu et du corps). Mais rendre réalisable le possible, et abandonner la possibilité, c’est créer un monde, un monde qui compte les mois, un monde de mois ; c’est beaucoup plus profitable, là n’est pas la question, mais c’est annuler la grande stratégie et se borner à concrétiser l’ensemble de toutes les intentionnalisations possibles ; de matérialiser ces intentionnalisations ; on n’est pas réduit à la matérialité, on a matérialisé toutes nos intentions ; ce en quoi on s’enferme ce sont nos intentions telles que nous les voulons, à savoir réalisées. C’est cela qui ne suffit pas ; on en ressort épouvantablement déçu par sa propre vie et comme c’est tout ce que l’on a, on se détériore du dedans et du dehors.

Que l’on se soit pris d’amour pour ce monde, nos vies, le corps, etc, non seulement c’est profitable mais aussi c’est impératif ; libérer toutes les énergies ; y compris les échanges et celle de l’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz etc : l’un n’allant pas sans les autres …) et donc les désirs et donc la chair et donc le moi et le psychisme et donc élaborer quantité de technologies physiques, et de techniques mentales pour organiser toute cette déferlante. Mais en comprenant « énergies » comme physiologie, en somme, on prédestine celle-ci au monde ; tout sera trouvable dans le monde (on sera heureux, aux désirs satisfaits) et sinon on l’inventera ; on élabore donc une idéologie ou des théories pour justifier certes, mais aussi offrir un tambour de résonnance qui permet d’accélérer toute cette matérialisation des intentions.

Rien n’y fera.

Par quoi chacun sera mis en demeure d’être lui-même ; sauf que l’on ne trouvera pas dans le monde, le vécu ou le corps la possibilité de réponse adéquate ; pour parvenir à de telles réponses il faut en revenir aux grandes configurations ; dieu, l’être et la pensée, le sujet et l’altérité. Nietzsche et Heidegger ont voulu répondre à cette attente de Possibilité par des ontologies imaginaires, Sartre et Lacan analysent et décortiquent l’acte même de conscience tel que là, posé ici-même par Descartes comme ontologie dépassant la métaphysique, Sartre et Lacan parce que c’est dans l’intentionnalité et donc selon le corps (que l’on travestit dans l’idée directrice de « désir » par ex ou de Volonté ou d’affect, pour naturaliser ou réaliser tout cela, pense-t-on) que ça se passe, ça arrive. Le champ de l’intentionnalisation est précisément là où tout le reste se décide (non pas « est » mais s’augmente, s’accélère, se décide, se méta-instancie, dans quel monde, quel vécu, quelle réalité, quel réel, quelle structure ?) Sartre et Lacan démonte le réel là où se décide ; à l’extérieur du moi (le monde, les autres, l’histoire, l’engagement, la décision, l’intentionnalité) et à l’intérieur du moi, cad dans son corps (l’intentionnalité brise et écartèle le corps vivant, un vivant ça n’est pas fait pour supporter un arc de structure de conscience, ça lui fait mal, le déchire).

Evidemment les catégories de la structure de configuration se retrouvent dans l’acharnement de réal-isation du possible dans le monde et le vécu, mais comme on part du principe que « le donné explique ou satisfait le donné » on évacue immédiatement cet appel vers l’autre, l’altérité, la forme, la structure ; or c’est justement là que précédemment, dans les configurations, on avait bien perçu et que l’on entendait mettre en œuvre l’ordonnance de l’intention (de dieu, du christique, de la pensée dans les idées comme intentionnalisations nouvelles du monde).

Sauf que cela annulait, apparemment, le corps, le monde, le vécu, la densité du donné. Ça restait « comme ça, suspendu », comme irréel. Ça n’était guère tenable, sauf à contraindre abusivement la réalité au profit d’un réel mais un réel tout à fait abstrait. Et précisément sans Idées pas de monde, sans le regard du christique pas de sujet, sans le sujet cartésien pas de révolution par laquelle chacun est juge de sa liberté. Etc.

A l’inverse proclamer que tout est possible dans le monde ou le vécu et ce sans que la possibilité vienne secourir notre illimitation, le « tout est possible » condamne au plus grand malheur ; de s’apercevoir que notre « désir » ne se réalisera pas, puisque ce « désir » est en fait une structure qui n’est pas « du monde » mais hors du monde. On pense aussitôt que si elle est hors du monde, alors on imagine du « surnaturel ». Mais que nous soyons de fait non naturel, non mondain, non réaliste est une évidence.

Nietzsche et Heidegger veulent ontologiser, et tentent d’amener à nouveau de l’ontologie (et donc de la stratégie) dans la réalité, dans le réalisme (démocratique, humaniste, rationaliste, technique, psychologique, etc, tout ce contre quoi ils lutteront). Au prix de supposer imaginairement ; du reste Nietzsche présuppose qu’il faut « inventer » de nouvelles vérités, sauf que la vérité ne s’invente pas comme un imaginaire, mais se découvre et se crée comme structure. Ce ré-enchantement du monde donc tombe dans les pires travers ; se confiant à l’imaginaire, elle croit surélever un naturalisme ou un réalisme, ( par un énergétisme de Nietzsche ou un langage-peuple de Heidegger, qui entre en concurrence avec le peuple de l’Intention que sont les juifs, la race mythique contre la nation élue) au prix de perdre alors encore plus (contrairement à leur ambition) cette élévation et donc entendant détruire toutes les élévations non imaginaires qui eurent lieu, ils prennent leur interprétation (et leur puissance dans le monde) pour le réel (et la structure plus réelle que le monde).

Désirant plus que tout se réaliser dans le monde donné et le vécu, évidemment on refuse intégralement les configurations qui précisaient bien que l’on ne trouverait pas dans le monde ce que l’on y cherche et qui s’utilisaient justement afin de gérer l’insatisfaction mais fondamentalement d’organiser celle-ci et l’impossibilité de se réal-iser dans le monde et le vécu et rechercher pourquoi nous sommes hors-monde, hors-corps, hors-groupe humain. Et ça n’est pas parce que depuis le 18éme on a acquis la capacité de s’inscrire en et par la densité du monde et du vécu, que l’on s’en satisfera.

Aussi se sent-on structurellement coupable. Parce que l’on va passer son temps à s’occuper d’immédiatetés et ce pour la raison que ce qui est c’est le monde et le vécu (et le corps et le moi), tandis que, nous, nous jugeons non pas selon l’être mais selon l’exister, la forme, la structure ; c’est un péché de perdre son temps avec des imbécilités, parce qu’alors nous ne sommes pas au niveau de notre exister, nous tombons dans le monde et les immédiatetés (qui se hiérarchisent entre le moindre dommageable et le plus écœurant, à tous les sens imaginables) nous dégradent, réellement, et étouffent ou empuantissent notre structure formelle. Structure formelle qui bien sur ne peut pas habiter le ciel ou le formel ou la Volonté ou la liberté ou ce que l’on voudra d’équivalent, mais qui ne peut pas non plus s’enferrer dans le donné toujours outrageusement confus et d’abaissement.

On aura beau croire à la rutilance du donné, de la vie, de l’amour, du bonheur, il s’avère toujours que  « ça ne va pas ». Et donc la structure reviendra. Sous une autre formulation puisque ce réel de structure (sur-naturel) est formel, celle-ci peut prendre trente-six marques et figurations et représentations et gestes et corps.

Sous une autre formulation, telle que révélée pour les mois sous les auspices de la psychanalyse ; l’arc de conscience est en-avant, il n’est pas le conscient mais le retour vers le corps, et si de fait on a un corps donné là, il y a un autre corps, une autre surface du corps qui vient d’en-avant ; elle « pense » toujours et avant n’importe quelle pensée consciente explicite ; de là que l’on est libre non de délibérer selon le choix, mais libre dans et par la perception même, ce qui par ailleurs la rend capable d’invention, de création, création qui  se prend antérieurement au défini, au relationnel, à la réalité et se tient strictement du réel seul ; on ne perçoit jamais n’importe quoi et n’importe comment mais selon l’arc-boutement au présent qui revient vers le corps ; c’est là que l’on décide, oriente ou désoriente notre perception, cad tout. La psychanalyse nous révèle que l’arc de conscience est en-avant et n’est pas le conscient. Qu’il est extrêmement difficile d’accès et ne se tient, comme Sartre l’avait compris, qu’en se créant, en ne reposant plus sur l’acquis mais sur l’acquisition (ou le projet, selon la rigueur de l’engagement, qui est une conversion christique en somme, ou selon l’exigence de l’intentionnalisation, pour le poétique par ex et l’énorme attente rimbaldienne, l’esthétique ou l’éthique et ainsi de suite).     

Que les anciennes configurations qui auguraient d’une organisation structurelle, soient trop abstraites, soit, mais que ces espoirs d’existence (outre les indiscutables réussites d’amélioration de la vie) soient par ailleurs perdus et égarés, et suscitent des imbécilités voire des monstruosités, c’est certain.

Mais il faut voir que les configurations n’avaient pas jadis en eux-mêmes comme but d’imposer une densité (que l’on ne découvrira qu’au 18éme et suite) mais d’enclencher, d’instancier dans la densité d’alors, d’installer un processus qui structure la structure, pour ainsi dire. Dieu, la pensée et le christique s’utilisent à cette fin (ou nous sont révélés).

Parce que celle-ci n’existait qu’en dedans des groupes humains (qui assuraient la survie et la pérennité de la parole organisatrice in vivo), et que cette fois et pour la première fois c’est elle qui vient, par delà les mondes particuliers, sur le devant ; dieu, l’être, le sujet et l’altérité manifestent la structure, qu’il fallait bien imposer, qui devait méta-organiser toute conscience de soi en la mettant en scène sur le devant (lorsque l’on pense on Doit penser – lorsque l’on est saisi par son existence, hors de la naissance/mort, c’est de se convertir – lorsque l’on se-sait c’est dans l’instance du sujet, cartésien, que cela se dit – lorsque l’on révolutionne, on s’engage) ; c’est pour cela qu’ils sont « abstraits », ils signifient, dans le monde, ce qui n’est pas du-monde, et c’est cet au-delà du monde qui est combattu par les théories qui voudraient retrouver un ré-enchantement mais qui n’aboutissent qu’à conforter le recyclage indéfini magique et imaginaire et illusoire.

Rien n’y fera : nous sommes en dehors et c’est de cet en-dehors dont il faut rendre compte et pourquoi et comment. Rechercher la formulation de cette structure (qui est effectivement en-dehors mais au sens de « en tant que Bord » de tout le reste) c’est dieu, l’être, le sujet et l’altérité.

Et donc selon les formulations réalistes (qui nient qu’il y ait « sur-nature », alors que bien visiblement l’humain n’est pas naturel) la déperdition est donc énorme ; en ceci que ne se saisissant plus de « soi-même » via une grande configuration, on s’objectivise dans une définition, on s’image dans une immédiateté, on se désigne  dans un signe et c’est l’attention, l’intention, l’intentionnalité, l’arc de conscience, cad la racine, qui est verrouillée : il n’y aura plus de signe montrant dans le monde l’horizon du monde, tout sera « dedans », votre existence sera seulement votre vie, votre moi un corps-langage ou un désirs-objets.

La révolte contre dieu, l’être, le sujet ou l’altérité réoriente tout acte et activité et décision de conscience vers le monde donné là, vers le seul vécu comme exclusif horizon inabordable puisqu’il n’est plus signifié, monde donné et vie que l’on enlumine plus ou moins, et ce sont toutes les choses, tous les objets, toutes les images qui absorbent le décisionnel de structure. On a retiré l’horizon, ne restent que les objets. On a livré chacun au monde et aux autres (Sartre), et au corps (Lacan) et  on a basculé chacun dans l’exprimé, le manifesté, et on aura beau faire assaut d’humour et de dérision, de dégout et de haine, on restera enfermé. On a tenté de restaurer dans le monde un arc ontologique (N et H) mais en refusant l’arc-boutement traditionnel et on a perdu toute chance, excepté celle de ressusciter des magies monstrueuses, collectives (meurtrières ou immorales) ou personnelles (délires et tourments abjects du moi).

L’inverse consiste en ceci. Que tout est vrai, toutes les positions assumées sont vraies qui se déplacent structurellement sur le monde, le vécu, et s’instancient du Bord. Que le moi est un sujet mais non visible et qui ne deviendra jamais visible. C’est lui, le moi, qui doit manifester le Bord, non sous la formulation de la satisfaction ou de la définition (selon le monde, l’objectivité ou les sciences ou le désir) mais sous la forme de la signification ; seul un arc structurel de conscience signifie et donc perçoit selon ce mode, le Bord de structure. Les choses et les objets apparaissent sous l’horizon, mais l’horizon n’apparait jamais dans son propre champ, y compris les objets de désir, le désir n’y apparait jamais.  Il existe un Bord du monde, du donné, mais aussi du vécu et du corps et rien de ce monde n’y a accès sauf l’arc de conscience qui y prend appui et à condition qu’il le décide (sans son accord formel la dimension du réel s’effondre dans le monde) ; c’est de là que l’on perçoit. Et c’est pour lui que l’on signifie, c’est de là que Rimbaud perçoit, et c’est assis sur le Bord que Descartes ouvre la pensée (métaphysique) à son originel (ontologique ici et maintenant).

Il faut donc assurer sa propre affirmation absolue, cad formelle (ce que voulait Nietzsche mais sur le mode imaginaire il revient au tourment et à la déperdition) ; l’absolu n’est rien que le présent, mais le présent on ne sait pas où ça va, on ignore de quelle dimension il s’affecte (ce qui est le plus proche et même antérieurement à tout, est le plus lointain, autre, formel, mais certain et invariant).

Et cette dimension, ce réel de la réalité (comme l’Etre des étants) n’est nullement heideggérienne, qui perçoit bien le décrochage (au début via les affects existentiaux)  mais ne parvient à l’inscrire que comme monde collectif (le collectif inhumain se charge des individus écrasés par l’Etre).

Et si le réel est le présent, la dimension, ça n’appartient à rien ni personne, et c’est pour cela que l’on est libre, structurellement ; ça n’appartient à rien ni personne, ça existe et c’est le Bord de tout, y compris de ce que l’on ignore totalement. Raison pour laquelle on existe antérieurement aux mondes (et que l’on peut éventuellement les détruire).

Si tout est vrai alors la structure qui est dévoilée depuis dieu, le un tout-autre, l’être et l’universel, le christique et le sujet, l’altérité sont, pour nous, nos descriptions du réel unique et Autre, nos variations autour de la même structure du réel  (et y compris les autres civilisations, dont on n’a pas l’expérience et qui emploient peut-être d’autres voies). Il n’y a pas de raison de douter ; parce que non seulement nous nous tenons du Bord, mais le Bord est notre seule réelle expérience (sans la structure il n’y a pas de corps, pas de monde, pas de vécu, de désirs parce que n’existerait pas le champ perceptif et le retour vers le corps).

 

Que chacun réal-ise son vécu n’est évidemment pas négligeable du tout ; il y eut mille milliards de réussites en tous sens, dans tout le domaine du possible.

Mais ramenons une perspective historique totale ; si on s’est engagé avec passion selon le moi, c’est aussi que l’on a abandonné l’espèce. Personne, à part quelques uns, ne se soucie de l’avenir de l’espèce, puisque cette contrainte quitte le champ perceptible de son moi …

Et on remarquera que les grandes stratégies,
dieu, la loi et la nation,
la pensée et l’être et l’universel du monde unique,
le christique et l’esprit-saint (la communauté des croyants),
le sujet et la révolution (cad le statut de chacun par rapport à tous : liberté, égalité et fraternité),
l’altérité comme monde donné brutal et ahumain (« entre le monde et l’humain, il faut choisir l’humain » Camus, et non pas le surhumain ou l’inhumain et sacrifier l’homme à la puissance et la violence du monde)
ces grandes stratégies impliquaient explicitement, elles,  l’espèce toute entière.

 

D’un côté la puissance, le possible du monde exploité jusqu’à plus soif. De l’autre la potentialité, la possibilité de la structure du réel, beaucoup plus difficile et supposant l’insatisfaction fondamentale dans le monde et la vie.

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De l’inauthenticité et du mouvement brut

13 Mars 2019, 10:34am

Publié par pascal doyelle

Beaucoup se contentent en somme d’élever leur inclinaison subjective en loi ou historicité ou universalité, mais sans être passés au tamis de la longue élaboration qu’est notre tradition en propre, celle de l’occidentalité, qui s'origine autour de la méditerranée et non pas réservé au seul "occident", et engagés dans le dégout d’eux-mêmes,  ils entrainent d’autres mois, d’autres personnalisations sur les cheminements apparemment libres et l’air dégagé, sauf que tout cela , relevant de leur seule subjectivité et encore est-ce la subjectivité non pas romantique ou poétique ou surréaliste mais la subjectivité de cette sorte de moi psychologique que nous sommes tous, extrêmement limité et qui ne conçoit plus, qui ne conçoit vraiment plus rien : que son horizon.

Soit donc l’assouvissement de ses désirs. Ils sont encore plus contraints, que tout ce qu’ils redoutent, par l’impératif de bonheur ; il Faut être heureux, puisque notre être n’est que naturel et ne peut que parvenir à sa réalisation dans le monde. S’il était non naturel, évidemment ce serait tout autrement. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille être malheureux mais que c’est de tout autre chose dont il est effectivement question en une existence. 

Il est bien évident qu’il faut se mettre à l’école de Platon, de Descartes, de Hegel, du christ, de Rimbaud, de Nietzsche (qui n’est pas du tout simple et réclame d’une exigence encore plus redoutable, puisqu’elle est imaginaire et succombe finalement au monde, qu’il travestisse cela comme « Volonté » est pure illusion, mais entre temps il nous aura enseigné quelques surfaces inaperçues) ou de Sartre. Et que toux ceux-là imposent cette utilité que l’on ne peut pas dire et formuler n’importe comment parce qu’alors on dit n’importe quoi ; on ne manifeste plus l’élévation et la tenue de cette élévation, mais on tire ici et là des dérives sur l’océan des immédiatetés en prenant comme Réel ce qui n’est que réalités diverses. C’est sombrer dans le subjectivisme et ne pas comprendre que tout sujet n’est justement pas un moi, et que le règne du sujet est infiniment plus intègre et intégral (il est rigoureux comme Hegel et impératif comme Kant et lucide comme Descartes) et se soulève bien plus haut que ces simagrées, voire jérémiades du piteux moi, et que le sujet supporte et porte les objectivités et les réalismes, en plein, c’est lui qui les élaborent et les créent ; le cœur de beurre, le bisounours des idéaux,  c’est celui qui fond et se dissout en graisse méconnaissable, puisque le tamis, la sélectivité des élévations permet précisément de ne pas mélanger arbitrairement la rigueur du sujet avec la faiblesse gourgandine du moi.

Cette incapacité du moi s’approche déjà dangereusement de l’oubli quasi-total de l’universalité, et comme il sent bien que cette universalité (qui est un minimum) contrevient à ses pulsions et ses envies et ses rêveries, il évite soigneusement la dureté de l’altérité ; il imagine par exemple que l’altérité c’est autrui ou l’autre comme fondamentalement bon et bienveillant, ce qui est évidemment faux : il n’est aucune stabilité sans médiation et sans médiation acceptée de part et d’autre. Et la médiation est toujours difficile et inévidente (Hegel y insiste, le travail du négatif est un travail, une torture, une non immédiateté).

Si l’universalité est déjà quasi effacée, que dire des autres médiations qui prenaient tout le champ à elles seules, une par une, et rendaient possible d’en créer encore de nouveaux ? Et oubliant cette médiation comme logique, n’est-ce pas pour cela que l’on a commencé de tourner en rond ? On n’invente pas des contenus nouveaux, qui se recyclent indéfiniment, mais des formes nouvelles qui s’imposent impérativement, au sens kantien ou divin. Dieu, l’être, le sujet et l’altérité sont ces ouvertures de champ. La vérité est que prétendant s’affranchir de la tradition et de la logique de médiation (qui implique un tel effort) ces « libres pensées » ou « désirs sans limites » ou « envie de multiplicités » ou « authenticité incarnée » réinstallent les plus festoyantes mais illusoires magies, héritées du monde, de l’immédiateté, du corps, du corps rêvé, du drame amoureux qui frise le délire mystique mais n’y atteint pas même le garde-fou, ou de la liberté sexuelle lorsqu’adolescente sympathique mais au-delà égocentrée et finalement perverse. Voire s’enfonçant dans les marécages, il ne reste plus que la noirceur leur tente les bras et les voici exilés d’eux-mêmes, fuyant comme leurs chimères le champ de la réalité puis du réel.

Le réel, pour nous, pour nos siècles, c’est simple ; c’est ce que les autres surent réaliser, prenant l’effort sur leurs épaules, et à partir d’une complexité ou torsion suffisantes toutes les perspectives non seulement sont admissibles mais validées. Opter pour le respect de la ligne d’historicité qui nous draine hors du moi explose le dit moi et par là seulement il acquiert ou commence d’intégrer la structure, le dispositif de sujet réel, et spécialement en ceci que l’on n’y « croit » plus, on se confie plus à l’imaginaire facile générer par la soif du corps immédiat, de la rêverie infantile, on sait qu’il s’agit d’une élaboration du regard, de l’intentionnalisation, et que l’imaginaire prétendait seulement s’en passer. On sait qu’il s’agit d’une élaboration difficile de l’intentionnalité et technique, technologique, supportant et l’objectivité et l’hyper-objectivité, cad le dimensionnel de la volonté cartésienne, du sujet kantien, de l’attention sartrienne, du tourment lacanien (pour ce qui est des plus proches, laissant Nietzsche et Heidegger dans leur révélation, sans doute aucun, mais engouffrés dans un imaginaire ontologique et probablement dangereux et pervers ; les adolescents aiment, à raison Nietzsche, sans trop le comprendre, mais ce sont des adolescents, ça leur est permis).

C’est donc ainsi que l’on se retrouve en enfer. De n’avoir accepté le joug.  De renier le travail des grands Autres, révolte contre les pères, ou donc égocentrisme de celui qui croit que le monde nait de son seul trajet. De croire de manière juvénile, que s’ébattre sans soucis et sans passé est la vérité. Mais on pourrait tout aussi bien ramener le vieil homme et le nouveau corps de Saint Paul ; se draper dans de jolis vêtements brillantissimes ne cache la vieille chair qu’aux yeux de ceux qui s’en éblouissent, qui n’ont pas obtenus la nouvelle chair et la vie, qui limitent la vérité au seul monde alentour et jugent leurs expériences non à l’aune de la tradition mais à la sublimité supposée de leur regard imaginatif.

Alors que la vérité s’acquiert et à condition que l’on admette comme tellement d’autres purent instancier la vérité et qu’effectivement il y eu déjà mille vérités à intégrer, à intégrer dans sa conscience ; alors seulement, avec humilité somme toute, on pourra avancer.  Jucher sur les épaules des géants, comme on sait. Il est remarquable qu’accédant aux Autres (ceux qui se rendirent réellement Autre) on abandonne la haine (qui ne permet que d’exister en s’opposant et non pas en rassemblant la pluralité, qui n’est pas la multiplicité et le n’importe quoi, dans l’unité mais unité formelle, qui seule renaitra encore autrement ; ce qui est du monde, tombe dans le monde et le monde disparait constamment) et le dégout (puisque mille vérités sont déjà à notre portée, à portée d’efforts). Comprendre, c’est saisir qu’il n’y a qu’une seule voie. Pas deux. Et encore moins de multiples.

Il n’est qu’une seule voie et celle-ci est le libre pur et brut. Le diamant qui n’est pas encore ouvragé. Et le libre pur et brut n’est pas engorgé d’immédiates perceptions ou appétits, il ne croit en rien sinon l’activité, l’activisme de sa potentialité, technique, la précision géographique. Les Autres dressent la carte du réel, des limites du monde, du vécu et du corps (assumant les objectivités, de cette sorte).

Comprendre implique que la seule voie est celle qui autorise beaucoup d’autres à condition que ces développements respectent la voie une ; si Rimbaud ne s’élevait pas jusqu’à la poétique et intégrant le langage, les lectures, et les affects, les imaginaires, les traditions, le christianisme et la révolution, la révolte et la honte, il ne ferait pas long feu… Or il admet tout sur son corps divin, comme surface autre, instancié et s’annonçant lui-même  comme sur-divin (de même que le christ est l’originel surdivin) de sorte qu’il parvient à l’augmentation et l’accélération maximales de son intentionnalité ; il est épuisant. Au point de se permettre d’opérer un tri et une sélectivité de sa propre intentionnalisation, au travers de toutes les possibilités ; son expérience fonctionne comme kaléidoscope, hyper objectif, et kaléidoscope non pas abstrait mais dans la diversité même de toutes ses intentionnalités, durant sa (courte) existence, et en ce moment là il rassemble et prend appui sur le dernier point acquis afin de manifester (dans le désordre inouï de son vision). De manifester, tout court, tout ce qu’il fut. Jadis si je me souviens bien.  

Si médiation il y a, alors  c’est la médiation qui est le mouvement et le mouvement est tout ; le mouvement a pour finalité la distinction (il ne se meut pas pour rien), et le mouvement est une technicité œuvrant de modifier point par point au-dedans des intentionnalités (et des personnalités, des coprs relevant de l'autre-surface vivante de par elle-même), et si il est, alors c’est lui qui existe et c’est lui qui devient. Il n’y a pas mouvement pour quelque chose, il y a quelque chose afin que le mouvement se meut. Ce qui se meut c’est le mouvement.

Les vécus sont des effets ; soit on s’enferme dans les effets en les prenant pour la cause, et comme ça ne suffit pas on brode éternellement et infiniment, ce qui enfle, énormise leur réalité (s’implantant dans l’imaginaire), soit on saisit que l’on existe dans la cause et, bien que celle-ci soit difficile, on tente d’en déplier les surfaces. Autrement dit il n’est d’imaginaire réel que porté par la structure et non pas par les effets ; c’est la structure de dépliement que ceux qui se rendirent Autres signifient, indiquent, signalisent et non de leurs rêveries.

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La porte du monde

9 Mars 2019, 10:16am

Publié par pascal doyelle

(Le moi et le sujet réel immergés dans la société inorganisante)

On leur a proposé, le monde, l’histoire leur ont proposé d’exister selon leur propre vie, selon leur moi, et tous, dans la profusion, s’en sont réjouis ; il fallut attendre les années cinquante et soixante pour que cette personnalisation, chacun s’agitant selon son royaume, devienne réalité, réalisations, concrétisations, matérialisations de leurs intentionnalisations ( de leur vécu, de leurs objets, de leurs imaginations, des images, récits et des affects). L’humanisation, qui se traitait sous l’égide de l’universel (et du besoin, générique, besoins communs à tous) s’est alors doublée de la personnalisation (le libéralisme du désir, contre le générique communiste du besoin). Rendant possible la dite profusion (il existe un certain nombre de besoins, mais une quantité illimitée de désirs).

Le moi règne donc dans sa profusion invraisemblable de désirs, et dévore le monde, et ils se dévorent les uns les autres (en général on désire les objets magiques convoités par tous et l'ensemble ne sert qu'à une hiérarchie des uns contre les autres).

Mais cette profusion ne sert qu’à masquer la structure de sujet qui existe par-dessous ou par en-avant (les deux). Et les désirs finalement ne font que recycler constamment les mêmes tendances, et ce jusqu’au plus immédiat pulsionnel (qui n’est même plus sentiment, des romantiques convolant jusqu’au mystique, de quelque nature que ce soit, ni même au fantasme surréaliste, ni alors aux désirs libertaires des périodes de libérations diverses ou des années soixante, mais délégué ce pulsionnel à la compulsion consommatrice). Le plus immédiat qui préjuge de la finalité comme étant du monde, alors que  la structure est hors du monde, sur le Bord, se tient dans la forme qui est autre du monde, monde qui n’est que réalités  et qui n'est pas le réel autour et en plus des réalités. Le moi empli du monde et non sans inventer et créer des tas de fulgurances, composer des constructions. Et qui promeut la grande expérience ultime du moi : le tomber-amoureux (créant ce faisant les images homme-femme, plus les mélanges stupéfiants, Marlon Brando si féminin, Marilyn Monroe, Ripley, Tintin Athéna, et évidemment les sexuations recherchant quelque vérité dans la naturalité ou l'identité supposées de leur être, etc).

Ceci dans l’espoir (strictement impossible) d’exister authentiquement. Comme si dans le monde et le vécu il s’agissait de découvrir, révéler, réaliser notre « vraie nature », notre réelle identité, notre bonheur, notre satisfaction intégrale et surabondante. Ayant présupposé qu’étant du monde, nous serons satisfait par le monde et ce vécu, confiant au corps donné toutes les finalités, toutes les finalisations (et niant ou ridiculisant qu’il y ait un réel en plus de toutes les réalités et caricaturant toutes les recherches, expérimentations, élaborations, explorations de structure qui eurent lieu et se coupant de toute sa tradition réfléchie, pour s’enquérir d’immédiatetés et de bassesses, et plus on s’enfoncera dans la pauvreté, mentale, plus on considérera celle-ci comme « réelle »).

La surabondance ne se situe pas dans le monde ou le vécu ou telle identité, d’une part, et d’autre part la surabondance  n’est pas de même nature que le monde ou le vécu ou le corps.

Le monde, le vécu ou le corps, et tout ce qui est subsumé, sont. Mais leur être (qui est tout à fait effectif) est entouré par une forme ; qui n’est pas « de l’être ». C’est bien pour cela que l’on ne parviendra jamais à circonscrire la réalité dans une notion ou une loi ou une détermination ; il n’y a que des déterminations et aucune détermination qui soit suréminente par rapport aux autres (ce serait du reste contradictoire ; aucune détermination ne contient toutes les déterminations). L'être est mais il n'est pas l'exister, et l'exister est plus grand que lui, de toute manière l'exister est plus grand que lui-même, c'est son principe: il est l'altérité pure et brute. 

C’est pour cela également qu’il n’y aura pas de satisfaction surabondante en un vécu (ou un corps) ; la « satisfaction » ne peut pas être dans le monde (qui est) mais ne vient que de la forme qui entoure le monde (forme qui existe et relève de l’exister et non de l’être ; l’être est dans la forme, la forme est première et dernière, peut-être on ne sait pas).

Le sujet est toujours constamment actif, étant l’activisme de la forme (qui n’existe que d’exister, cad d’être en mouvement, d’être non-être, d’être structurelle et non pas détermination). Il juge. Puisqu’il fait lien, rapport, organisation, architecture, il juge. Le sujet, du point de vue du moi, c’est ce qui dans ce moi, tel moi bien singulier, c’est ce qui l’a saisi un instant, un moment, crucialement et c’est ce point extrême de son (im) possibilité qui l’a produit comme moi, comme étant ce moi-là, et point crucial qui lui revient sans cesse et ne peut pas, ne peut plus le quitter. Ce qu’il approfondira, quelles que soient ses occupations ou préoccupations (puisque rien ne va dans le moi sans une dose ingérable d’angoisse, seulement masquée, déniée, remplacée, glissante, déportée), revenant continuellement, même sous la forme du « ne pas ». Son acmé lui demeurera insondable ; par contre il lui sera possible de poursuivre chacun de ses effets avec la plus grande et la plus ample distinction possible ; à condition qu’il le veuille, à condition qu’il s’y mette.

Et à condition qu’il oublie son moi. Qu’il n’existe pas comme moi, qu’il « est » seulement un moi et que l’être est tout à fait relatif, relatif à une structure qui ne l’est pas, qui est absolue, cad formelle, cad non visible (et qui ainsi n'entre jamais dans le champ du moi ou du monde). Renoncer au moi qu’il est, ça n’est pas comme on l’imagine renoncer à son individualité ; comment ce qui existe formellement un par un pourrait-il cesser d’être un ? Lorsque Rimbaud se décide d’être Rimbaud est-il moins individué ? Nous demande-t-il de nous convertir à un universel, une généralité ? Au vide sidéral des mathématiques Descartes annonce que la liberté est infiniment plus vraie et infiniment plus certaine.

Parce que l’exercice de la liberté démultiplie. Y compris le moi. Lorsque le moi saisit qu’il est vu d’un sujet, même intuitivement, ou plus précisément de fait dans le champ même du perceptif, et que ce sujet est lui-même mais qu’il s’en tient à ne distance, pour ainsi dire, infinie, et qu'il se perçoit de point infiniment éloigné (et que sans ce point de sujet il n'existerait pas, ne serait pas comme moi, comme corps, comme vécu, comme monde) il comprend qu’il est une dimension qu’il doit dénouer. Avant de mourir. Ce qu’il ne réussira pas. Mais entretemps on découvrira mille dépliements du Bord de l'existence. En se confiant non au corps mais au non visible. Et on se demande alors où cela s’en va.

Mais c’est bien pour cela qu’est profondément ridicule toutes les évocations magique ou imaginaire ou symbolique, qui sont seulement héritées du monde ; si il existait un deuxième monde qui doublait celui-ci à quoi cela servirait-il ? Si il existe une dimension, et qui se situe sur le Bord de celui-ci, alors il s’agit d’autrement et d’autre chose qui s’y passe, et dont on n’obtient ici dans le monde que des signes, des signes de structure.

Remarquons que l’on n’envisage pas, en soi, une dimension qui existerait nécessairement ailleurs et autre (de cela on ne sait rien du tout), mais cependant que l’on définit la réalité selon son état de « réel », et que la dite dimension est, au moins, le réel de ce qui est ici même et ici et maintenant et sur le Bord du monde, du vécu, et du corps, et que la dimension est, ici même, Autre. Quant à son existence « ailleurs », cela on ne peut y atteindre mais seulement déduire du donné tel que « là » que toute réalité (tout monde, toute détermination) sont dans une forme, laquelle est l’exister.

Autrement dit il se peut qu’il ne s’agisse « que » de saisir (sur le mode d’en être saisi) la structure effective du réel. Ce qui veut dire de faire le tour du re-tour, de tous les re-tours ; énoncer dieu, l’être, le sujet, l’altérité c’est commencer de délimiter le cercle externe du monde (ce que l’on a toujours su, entre nous soit dit, et il n’est aucune raison de ne pas songer étendre un jour ou l’autre jusqu’aux civilisations diverses, pour peu que l’on y retrouve une architecture suffisante, on pense évidemment aux védas, qui ne datent par d’hier, à l’hindouisme, au bouddhisme, plus toutes les autres que l’on connait peu ou pas).

Élaborer le sujet c’est tout aussi bien avancer en éthique, politique (révolution), esthétique ou poétique ou idéel, etc ; ce qui ne résout pas, jamais, le moi ; le moi ne peut pas être résolu ; son gouffre est sans fond puisque c’est non pas un être (une identité) qui le constitue mais la forme de cet être, à savoir l’arc de conscience et que l'arc existe en-avant ; tant que le moi ne comprend pas qu’il est vu et que "cela" qui le perçoit c’est lui-même mais de manière non accessible, alors le moi continue d’être perçu par le monde, les autres, le regard immédiat.

Poursuivons. C’est en ce sens que le christique c’est celui qui vous perçoit et vous crée une âme et puis s’en va. Il devient alors impossible de se saisir de son regard mais cela veut dire que personne ni aucune partie du monde (ou du vécu ou du corps) ne peut y accéder ; vous êtes libre.

Il est clair que la mass médiatisation est un regard esclave. On se croit observateur et maitre de ce que l’on voit, mais en réalité on est vu.  Et cela s’incruste encore plus profondément, d’autant que la déferlante est continuelle, au point de devenir la réalité, le donné, le vécu, le corps lui-même.

Rappelons que notre « être » évidemment est ce corps naturel, vivant, et reçoit la totalité des causalités qui le produisent, mais ça n’est pas un « être » qui nous produit comme "je" mais un arc de conscience qui sort de la cervelle vers le donné « là », et cet arc re-vient (du monde, du donné, de la perception) chargé de signes (à tous les sens du terme) et il se crée ainsi un champ de perception lequel est relatif à lui-même (et laissé au hasard des rencontres par ailleurs ; le déterminisme cesse de fait dans ce champ). Quels que soient l’atome et l’adn il y a un champ existant, de fait, qui est même le fait formel conclusif, tel qu’il se constate lui-même, de visu pour ainsi dire, qui assiste à sa propre naissance et ses possibilités. 

L'univers a créé un être, étrange, qui donne sur le réel tel que là, qui perçoit dans le champ bizarre du "là" délivré de l'atome et de l'adn.

Peut-on admettre que le champ perceptif se produit de lui-même et qu’il n’est pas de sujet ? Le problème est que le dit champ se crée intentionnellement ; un signe est un rapport. Les datas de perception ne viennent pas sans un codage ; pour le vivant l’adn (ou l’atomique pour les choses) ; et comme la réalité a obtenu une précision immédiate (on perçoit dans le monde donné là et on ne perçoit pas l’adn ou l’atomique, mais leurs apparaitres) le signe est l’acquisition de l’information dans et par le perceptif. C’est bien pour cela que le langage (et les mémorisations) certes codent le donné perçu mais dans l’actualité ; le langage est fait pour actualiser les informations inattendues autant qu’attendues (du moins dans les sociétés cycliques et communautaires qui créent la mise en forme culturelle, le langage est mémorisation, mais depuis la méditerranée il faut acquérir en-plus l’actualisation et spécifiquement l’actualisation liée à l’individuation ; chacun est organisé comme auparavant le groupe était l’organisationnel).

Et même dans le cyclique (qui entend préserver la communication, culturelle, et non l‘acquisition originale et individuée) le langage s’utilise afin de réagir adéquatement dans l’actualité même (il faut répondre en concordance aux questions du monde commun, réguler, réinstaller, etc)

Or lorsque l’on débarque les individus laissés à eux-mêmes, on doit réorganiser non plus selon le groupe, mais selon l’individuel ; soit en raison (grecs et ré-anthropologisation, par exemple le droit romain), soit selon le christique (et l’attention que chacun se doit de réguler son être possible).Ce qui charge la barque formidablement ; puisque chacun individu s’approche immédiatement, et nous dirions instantanément, de cela même qui originellement a pu produire le groupe humain, puis l’acculturation et ce par quoi chacun est engagé, appelé, dans et par le réel (et non plus en s’organisant à partir du groupe humain, de la parole et des échanges, des rituels et de la communauté de monde).

L’introduction de l’individualité est l’introduction de cette distorsion rendue capable d’ordonner ses intentionnalités, mais qui continue néanamoins et quitte à se prendre pour e qu'elle est, alors qu'elle Existe, continue de se réguler et fixer sur les contenus, la perception, les choses et les objets, bref l’identité (dont la pensée grecque va tenter de composer l’être, l'unité de déterminations). Alors que tout indique que c’est la forme et non le contenu qui prévaut ; on s’en rendra compte en rendant à chacun sa forme libre (de jugement, d'intentionnalité, par la révolution) et non pas son identité de connaissance et de raison  (ce qui ne veut pas dire qu’il faille se passer de la raison mais au contraire que la forme, découverte, à nue, effleurant la réalité, soit non plus laissée à elle-même mais structurée, non pas pensée mais restructurée par sa propre activité, au lieu que son activité produisait constamment des contenus nouveaux ou anciennement des mondes fixés particuliers ; c'est pour cela que l'on a pu croire que l'historicité était terminée ; elle l'est en un sens, puisque c'est la forme qui est apparue sur le devant).

De même que notre être n’est pas un « être » mais une structure, dite comme liberté, de même le réel est une forme ; une forme non seulement réelle mais qui est le réel-même, et sous la forme non seulement immédiate mais instantanée du présent.

Ce qui se restructure ça n’est pas seulement l’actualité et l’actualisation (constante) du monde, du donné, et non pas seulement du vécu et du corps, et réintroduisant l’individualité comme porteuse du groupe (au lieu de l’inverse), mais ce qui se restructure c’est l’atteinte, l’accès au réel, comme tel, et nécessitant non pas simplement, si l’on peut dire, de composer un moi, un monde humain politiquement ordonné (auparavant il était donné tel quel et la « politique » n’existait pas, de même que l’esthétique était encadrée dans le rituel, l’éthique prise dans la communauté du groupe, la perception dans la parole), mais bien plus profondément c’est l’actualisation, l’actualité du réel comme telle qui est travaillée ; chaque arc de conscience doit instancier ; c’est ce que veut dire l’instanciation, le rassemblement non pas du donné et du divers, mais le rassemblement structurel de sa possibilité même ; comme lorsque le christique annonce  " je suis le chemin, la vérité et la vie " ou que "l’être est, et le non-être n’est pas" ou que "je suis celui qui suis ou qui sera ou qui est en cours d'être, de manifestation" ou que "je pense donc je suis" ou que "l'existence précède l'essence".

Annoncer la possibilité c’est délimiter le réel ; le réel ne passe pas par César ou l’ordre naturel ou l’identité des peuples/territoires ; il passe par le regard qui crée votre âme, cad l’intentionnel pur et simple (ce qui réduit considérablement la densité et la complexité "fausse" des sociétés précédentes) et/ou il passe par non plus la distinction de grandes communautés mais par la simplicité qu’un seul monde est tel quel donné « là » (l’être). Ou qu’une société humaine ne peut pas se constituer sans une constitution et qui dit constitution affirme la situation unilatérale de chacun, de chaque un (non la raison mais la capacité de jugement, donc d’intentionnaliser).

Et l’on a vu que l’avancée de la mass et micro médiatisation (et de la société consumériste) consiste à matérialiser les intentionnalisations, toutes les intentionnalisations (toutes les images, tous les sons, de même que le libéralisme concrétise tous les besoins et plus encore tous les désirs et tous les projets) ; ce qui aboutit a contrario à nous laisser gros jean comme devant, intériorisant une angoisse absolue, une dé-pression intérieure, (ou un fantasme total démultiplié qui n’en finit pas, qui se recycle constamment, un enfer de fait, qui attire l’attention hors d’elle-même dans des objets, des images et qui fondamentalement déstructure la structure, transforme la structure en pulsions, et la stratégie en immédiatetés) par quoi l’intérieur se révèle sans rien, cad comme non-intérieur, livré au monde, aux autres, aux impératifs du regard qui nous voit, la médiatisation, laquelle devait ou devrait se retourner en médiation ; or ceci, la médiation, ne peut venir de nulle part dans le monde (quel qu’il soit), mais du regard de chaque un. Aucune autre possibilité puisque c’est de possibilité structurelle dont il est question.

(Antérieurement à dieu un tout-autre on n’en avait aucune idée, de même l’être, le christique et sujet, et l’altérité ce sont des prouesses de structure. Évidemment tout cela se cherchait mais il y eut un instant de cristallisation pure et brute).

Autrement dit la constitutionnalité des sociétés (qui se chargeait d’ordonner le situé de chaque un) s’effondre dans la facilité et la démolition (on interrogera plus tard la raison d’être de cette constitutionnalité, et pourquoi il existe des principes, qui paraissent détachés des réalités mais qui, pourtant, engendreront une multitude de sujets réels ; il est étrange que des "principes" puissent créer des vécus, des corps, des organisationnels de sociétés entières) ; et donc le fantasme, qui se produit des immédiatetés qui emplissent les canaux mass médiatiques, absorbe tout et ne peut plus rien relever lorsque l’image colle la rétine et dévore l’attention, non seulement la stratégie (qui est abandonnée depuis longtemps, qui a cru remonter avec le révolutionnarisme du début du 20éme, et depuis on a jusqu’à perdu le sens même de l’universel qui procédait pourtant à l’invention de l’humanisation) non seulement la stratégie  donc mais la plus minuscule attention à tel ceci ou tel cela est détruite, à moins qu'elle ne se relève, qu'elle ne se soulève, qu'elle ne s'élève. 

La machine mass médiatique (y compris micro, internet de par le fait) s’en prend à cela même qui constitue notre structure en transformant la forme en contenu et comme il n’est aucun contenu unique, la machine disperse l’attention en contenus (indéfini et donc s’éloigne l’infini de la structure ; chaque fois on tend à croire en l’unicité de tel contenu, mais si il y a bien particularités innombrables, il n’est aucun qui soit singulier, parce que le singulier appartient à la forme ; "mon royaume n’est pas de ce monde" et "je suis la porte ").

Il n’est aucun contenu unique (il n’y a pas l’Etre ni grec ni autre) mais il existe une seule et unique forme ; le présent (ou l’exister, le réel ou la position « qu’un réel il y a »)
et arcbouté en cet exister l’arc de conscience ; le sujet comme « dispositif », dont on connait à peine la description ; puisque l’on Existe ce « sujet » c’est dans l’extrême difficulté que l’on parvient à le cerner. La porte n’est pas dans le monde, elle entoure antérieurement le monde, le vécu et le corps. La porte est hors du monde, le précédant et le précédant continuellement (le présent, qui seul de cette dimension nous est ici accessible, on ignore ce vers quoi il se continue et si même il se continue comme dimension), et c’est parce qu’elle est ouverture qu’elle produit la réalité et se produit comme réel. Il y a un réel parce qu’il y a la porte.

Il se trouve que, pour nous – dans notre réalité donnée – il faut la vouloir, ce qui signifie l’intentionnaliser et entrer dans la systématique et analytique de l’intentionnalité et surtout dans son décisionnel … Si il est constamment question de conversion – à dieu, pour l’être et l’universel, au christique et au sujet (à la révolution ou tel qu'il s'impose par une poétique, éthique, etc), à l’évidence existentielle de l’altérité –  ça n’est pas pour rien. Il faut ajouter la liberté à l’exister, qui est intrinsèquement la Possibilité même. Depuis la méditerranée nous sommes situés sur le Bord.

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Avant l’apparition

2 Mars 2019, 09:43am

Publié par pascal doyelle

Ceci revient donc à dire ; votre arc de conscience est ce qui compte ; Pierre, votre identité, votre vécu, votre corps sont relatifs, n’existe réellement que l’arc. En bref, ce que cet arc décidera, de lui-même. En utilisant Pierre ou votre corps. C’est pour cela que tout commence en-avant. En plus et constamment, le renouvellement est structurel. Toujours en plus de tout le reste, quel qu’il soit. Et ce que vous produirez « là » dans le monde, tombera dans le monde, comme tout le reste. Et ce sera encore de relancer la machinerie prodigieuse du réel qui consiste à créer encore plus non pas de réalités et d’effets, mais à créer encore plus la cause elle-même.  Si on ne crée pas au centre de la cause, on ne bricole que dans les effets.

Et la logique veut alors que oui, effectivement, on y est, on est dans et en tant que réel et cela existe et est de fait l’acte et l’activisme fondamental ; comment pourrions-nous ne pas y être déjà depuis le début ? Comment tout ne serait-il pas vrai ?

Il faut alors décliner les expériences ; les expériences suffisamment architecturées sont celles qui résistent à l’expérience et sont continuées et même développées par les continuateurs. Les expériences secondes ou diluées servent d’introduction aux premières. Les expériences illusoires et pauvres manient simplement des éléments du monde, du vécu, du corps, du moment historique limité ou de la localisation exigüe, et ajoutent seulement des déterminations actuelles aux expériences fondamentales. Par exemple il y eut Platon, puis des tas de platoniciens, plus ou moins mémorables et pas mal de délires plus ou moins psychiques ou psychologiques ou idéologiques qui retombent dans le monde, et enfin il y eut Plotin (et Proclus, etc). Ce qui juge de la validité des systèmes d’idées (cad des intentionnalisations adéquates) ce sont les sujets ; il n’y a rien d’autre que les sujets pour juger du réel.

Chacun est dans la situation parfaite de son jugement ; si lisant Hegel il me dit « Descartes est celui par lequel la pensée devient sujet », on peut, raisonnablement et hyperboliquement, faire confiance à Hegel ; si Heidegger nous dit qu’il faut abandonner la subjectivité cartésienne pour atteindre l’être, on peut en douter dans la mesure où on ignore absolument ce que par « être heideggérien » il faut comprendre. Cependant on peut néanmoins apprécier la perspective étrange qu’Heidegger ouvre, et commencer d’enquêter ; il n’y a aucun autre moyen que de croiser les informations de l’arc de conscience dans la circonvolution, pour ainsi dire, que votre arc effectue, accepte, accède, intègre ou non. Parce que même si Heidegger s’égare et que l’on soupçonne cet égarement, on sait bien aussi qu’il y a là « quelque chose de transcendant ». le moyen et la piste pour réarchitecturer l'acte de conscience.

C’est bien en cela qu’il faut se fier aux autres sujets et aux traditions ; c’est ce que l’on admet définitivement ici, toutes les trajectoires portent même si l’on n’en connait pas vraiment les aboutissants et les tenants, puisque la structure réelle se dévoile au fur et à mesure (étant entendu qu'elle s'invente ...) et qu’en tout état de cause c’est qui est en cours ; c’est pour cela qu’il existe un présent (et que le présent est l’exister). On ne peut pas faire l’impasse et penser ou agir et organiser l’activité en faisant comme si on pouvait se permettre d’obtenir une connaissance éternisée. Le jeu est plus grand qu’une connaissance ; en ceci que l’arc de conscience est ce qui est en jeu et c’est lui qui Existe. On ne se passera pas de notre structure de sujet. C’est cela qui Existe ; l'arc de conscience dans l'arc du présent. 

Et comme le sujet est un rapport ou d’une articulation, il peut être élaboré, travaillé, orchestré, organisé (il n'est pas un être fixé, ni déterminé selon le monde, ni éternisé selon une identité). Ce qu’il faut organiser c’est le faisceau originel qui rend possible tout le reste, et est lui-même hors des effets qu’il procure et donc apparemment inapprochable. Sauf que dieu, la pensée, le sujet et l‘altérité s’utilisent à cette fin ; manier le faisceau lui-même.

Remarquons que l’on n’a, pour se faire, aucun repère ; puisque le faisceau de l’arc de conscience se tient sur le Bord et qu’antérieurement au Bord il n’y a rien. On ne peut donc pas prendre en concepts ou en signes cette structure ; il faudrait que l’on puisse définir un horizon qui inclut l’arc de conscience et le présent ; or c’est impossible parce qu’un tel horizon n’existe pas ; l’arc et le présent sont les horizons réels. On ne peut donc pas les sur-prendre. Il faut ruser (ou attendre les révélations si l’on est croyant).

C’est ainsi littéralement une torsion ; le Bord pour se manier, quelque peu, doit se torsionner sur son propre horizon. Ce que l’on jugerait impossible, sauf que c’est cela même que l’on a opéré ; par dieu, l’être, le sujet et l’altérité. Et qu’à la réflexion, la plus profonde que l’on puisse, il apparait qu’étant un rapport (et non un être monolithique), ce rapport a de fait accès à lui-même… Il faut même dire qu’il est fait pour cela.

Que l’acte de conscience soit un arc revenant de l’horizon réel donné là, vers le corps et instituant un rapport continuel (cad un rapport non en identité puisqu’il n’Est pas, si il était selon l’être il ne serait pas un rapport), un rapport continuel qui recommence sans cesse et tisse et trame (en particulier, pour nous, êtres humains, sur ce corps, générant une autre surface du corps), et que la réalité soit prise-dans un réel, le présent, qui tisse et trame les déterminations (qui sont des mémorisations des présents actés), veut dire que le réel est le rapport qui a rapport à soi (comme rapport), et comme il n’est pas un être, il n’est pas assigné à réaliser une essence, une identité ; et donc il ne Connait pas son possible, en terme de connaissance, qui ne s’affecte que de et dans la détermination, dans l’objectivité, dans le réalisé, cad aussi le passé tel qu’accumulé-là dans et comme monde, choses, vécu, alors que le se-savoir est celui de la structure, celui du Bord et c’est pour cela que l’on veut le déplier ; par dieu, la pensée, le sujet, l’altérité afin de figurer ce se-savoir, mais surtout de le configurer (l’objectivité ou la représentation ou les images figurent déjà quant à elles) ;  le configurer est en soi impossible, puisqu’il n’existe aucun moyen dans le monde qui puisse servir d’horizon à ce qui constitue l’horizon seul réel de tout ce qui est.

C'est impossible aussi aussi annonce-t-il :

« Je suis celui qui suis ».
« L’être est, le non-être n’est pas ».
« Je suis le chemin, la vérité et la vie ».
« Je pense donc je suis ».

"l'existence précède l'essence"

Il débute et s’annonce par lui-même puisqu’il est ce par quoi tout le reste advient.

On part toujours du principe que le réel donné est toujours là et que par conséquent on doit le considérer comme une extériorité massive et consistante, dont on sait maintenant qu'il est intégralement en mouvement (de big bang à l'origine) et de glissement dans l'indistinction (sans jamais y atteindre, dans la soupe quantique si l'on veut mais cela vaut constamment partout). Mais le réel n’est pas du tout tel. Il est léger comme une plume ; il est le cadre de toutes les réalités et n'est aucune de ces réalités. Et ce cadre est comme tel parce qu’il est un acte, une activité, le présent qui étire sans cesse les réalités, l'en-avant qui attire impérativement.

Rappelons que le réel est à la fois le néant et l’être (tous deux infinis) et qu’alors il faut distinguer dans l’être d’une part les réalités et d’autre part le réel ; soit donc l’être à proprement parler (au sens strict et non plus comme généralité tel précédemment, l'être comme réalité déterminée, et donc comme réalités) et l’exister par ailleurs ; et de l’être et de l’exister le plus grand est l’exister ; l’exister est le Un, cad l’altérité qui distingue, et qui avance vers toujours encore plus de distinctions ; et le principe général équivaut à ceci que le réel est l’infini des infinis en lequel se créent des infinis ; l’infini a pour finalité de produire de nouveaux et d’autres infinis. On ne voit pas à vrai dire à quoi servirait l'infini sinon de produire de l'infini.

Infini du néant, infini de l’être en général, infini de l’être au sens propre en tant que déterminations, et infini de l’exister ; et tout ceci non pas successivement mais en une seule fois ; il n’est littéralement qu’un seul couplage de fulgurantes distinctivités (il ex-siste un seul présent, un seul Exister qui re-déploie) ; qui avance de la pseudo indistinction première à la distinctivité formelle du terme qui est, elle-même, encore et toujours activisme indéfini ; donc tout est acte ; au terme le Un re-vient sans cesse sur son propre proto-devenir et le restructure ; il n’existe à proprement parler qu’un seul présent formel absolu et agissant au travers de tout l’ensemble ; son acte est son unité.
 

Il n’est en vérité aucun "choix" possible ; puisque l'on choisit toujours sur et à partir du Même Bord (lequel rend tout le reste possible) ; seul le Un existe et lui seul promeut la totalité de toutes les diversités en tant que telles (c’est ce qu’il veut, ce qu’il veut est le plus grand nombre et les plus grandes distinctions possibles afin qu’il soit lui le plus distinctement Autre que tout). Toute autre position revient à élire telle ou telle partie et donc de ne vouloir que l’abaissement et non le soulèvement du Un (ou de soi-même).

Et il n’y a là rien de nécessaire ou de nécessiteux puisque c’est la liberté pure et brute (la Possibilité qui impose indistinctement tout le néant et tout l'être, tout tout l'exister et tout l'être-second, exister qui veut distinguer et ne rien confondre et confondre de moins en moins de réalité ; le cercle interne à tout cet externe qu’est la réalité, est l’exister (sans que cet interne soit une intériorité, totu est manifesté) et l’exister est un rapport qui veut étendre, cad distinguer, encore plus de rapports au-dedans de lui-même, cad en cet externe le plus manifeste et manifeste par nature, par structure ;

jusqu’à des êtres qui soient à eux-mêmes la capacité de distinction, cette forme, cette structure qui s’active d’elle-même. C’est bien en ceci que la forme de sujet est originelle ou terminale (puisque nous existons dans la dimension, c’est la même chose).  Mais ajoutons immédiatement que l’on ignore ce que « sujet » veut dire et ceci dans la mesure où il s’agit d’un hyper-objectif ; c’est le sujet qui assume et assure la forme de cohérence apparemment maximale  (apparemment d’une part de la cohérence que l’on peut commencer à peine de comprendre (dans le se-savoir) et à peine dans la connaissance et apparemment de ce que tenant ce sujet comme structure réelle, de comprendre son articulation actuelle, éprouvée, mais aussi de ce que cette structure promet, promeut, rend possible, est la Possibilité même ; de cela on ne sait que le début ; chaque arc est à peine son se-savoir et à peine, encore moins, connaissance de cet articulation qu'est cet arc ; chacun sait et connait à peine sa décision obscure d'exister qui se déplie plus ou moins et plus ou moins intentionnellement durant une Existence ; ce que sont les projets de Sartre et de Lacan (ou imaginairement de Nietzsche et heidegger).

Ce que l’on sait et connait ici même c’est que notre structure est phénoménologique ; autrement dit elle part de et par et en retour du champ d’apparition, de perception ; l’arc de conscience consiste, techniquement, à projeter des signes (qui sont des rapports, dans ce rapport qu’est une conscience) vers le donné, de le numéroter pour ainsi dire et d’organiser cette signalisation ; c’est le champ de perception (quel que soit l’atome ou l’adn des choses ou des êtres). Ensuite seulement on parvient à comprendre que les choses sont aussi atomiques ou d’adn.

Et il faut bien saisir comment on a pu obtenir cet atome et cet adn (la connaissance et les sciences) ; en installant, instanciant ontologiquement la précédance ontologique qui nous a sorti des mondes particuliers (qui ne pensaient pas selon l’universel grec ou la structure du sujet et identifiaient, très logiquement, la perception et la parole en une fois et dans une uni-communauté à chaque fois, organisation tout à fait compréhensible, qui prend pour réel et vrai ce qui se donne comme réel et vrai, le langage ou l’apparaitre du monde tel que pratiqué par un groupe et dans laquelle logique le groupe fait office de véridicité ; il faut signifier le soleil pour que le soleil se lève tous les jours, parce que si il disparait une fois (la nuit), il pourrait tout à fait ne plus paraitre, jamais).

Installer la précédance ontologique c’est non pas d’abord mathématiser la réalité ou organiser les distinctions (des espèces, l’ étalement temporel, les lois, etc) mais c’est affirmer la préalablité de l’intentionnel ; autrement dit on ne peut penser que si l’on pense, et penser ça n’est pas se représenter ; et penser selon les grecs, l’être et l’universel, et penser selon le sujet et la conscience rendue active que l’on a de soi (de la naissance à mort et décider en fonction) ça n’est pas penser objectivement mais opérer le double salto arrière qui permet de se placer antérieurement à soi.

Antérieurement à soi. Afin de se maitriser ou si l’on préfère de s’orienter ou se désorienter. D’orienter ou de désorienter cela, le mécanisme, la technologie hyper fine, la fine plume qui lit et écrit le réel, pour nous, et surtout qui tisse et qui trame et invente et crée des tissages dans toutes les occasions et structurellement ; orienter et désorienter l’acte de faire attention-à, de prendre conscience-de mais aussi de diriger le faisceau qui dirige tout.

Evidemment ce faisceau intentionnel ne crée absolument pas l’ensemble du donné mais incontestablement il y ajoute, en plus et en avant ; il reprend et augmente (grec) et intensifie (christique) et accélère (cartésien) et actualise (d’altérité) la perception, le corps, le langage, l’existence, le regard, etc.  Et il reprend et actualise d’abord que ce soit un vivant, un animal percevant, et puis ensuite il reprend cette mise en forme dite culturelle en lui ajoutant un étage, au point d’acter une ré-anthropologisation intégrale ; dépassement des cultures humaines données comme mondes séparés les uns des autres (avec plus ou moins d’influences évidemment) pour et par une acculturation gigantesque, qui prît comme bases ce qui restait hors des mondes particuliers ; le monde comme tel, donné là, unique et universel, et le corps, de chacun, un par un.

Acculturation se dit ; de ce qui cesse d’être une culture (dans une communauté sur un territoire par une parole commune et une langue particulière, une mythologie, religion ; il fallait y être né), et qui re-part de zéro (théoriquement, mais en reprenant tout l’acquis précédent) dans un désenchantement du monde, de la vie certes mais qui doit cependant élever cette déperdition.

Soit l’être, la pensée, l’universel, l’humain des grecs
et le moi, le vivant vécu, l’existence, le corps du sujet, christique.

La réorientation de toute l’humanisation se fonde sur des évidences mais formelles, incompréhensibles si on les rapportent au monde puisqu’elles ne sont plus tirées de celui-ci et ne sont pas résolvables en éléments, mais se produit de structures et existant en plus des déterminations, étant même ce par quoi on remarque les déterminations (par la structure on a un corps, et il existe un monde) ; on est réellement entré alors dans la dimension qui entoure le monde et c’est par là que l’on perçoit et c’est par cela qu’il y eut possibilité de constituer des mondes humains, mises en forme culturelles, alors que cette fois nous sommes dans l’acculturation ;  qui sont ici prises comme structures, comme formes, comme instanciation, de ce qu’elles s’imposent volontairement ; on sait que l’on n’est plus né dans telle ou telle culture, peuple, monde mais que l'on est né seul, face à tout le reste et que le monde donné « là » est extrêmement étranger.

C’est donc dans la douleur et dans la dureté que l’on invente (ou qu’il nous est révélé) que l’on ne se tient que de son corps tel que là dans le monde donné « là ». Et ceci se tire de rien, de la forme elle-même ; on a trouvé, découvert qu’il existe une forme du vécu, qui n’est pas le vécu, et qu’il existe une forme du monde qui n’appartient pas au monde ; et ces formes préexistent au vécu et au monde ; on le pressent, on le sait et on commence de le connaitre.

Comme il n’est pas évident de décrire la forme qui précède le monde et le vécu on la figure, ce qui permet (si la figuration est suffisamment spécifique et distincte) de configurer antérieurement cette structure, avant que le monde ou le vécu apparaissent. Avant la perception.

C’est ce que signifient dieu, l’être et la pensée, le christique et le sujet, l’altérité ; les suffisantes figurations qui par leur complexité et distorsion, structurelles, permettent de remonter antérieurement aux réalités, avant l’apparition (et qui permettront donc de démultiplier toutes les apparitions, esthétiques ou poétiques, éthiques ou politiques, idéelles ou philosophiques, humanisations et personnalisations ; il n'y aura plus des mondes humains mais des individualités-mondes).

Il ne s’agira pas, il ne s’est jamais agi de composer un « être » de détermination (ce ne serait et ça n’a été qu’une imagination) mais de découvrir et d’explorer et de surélaborer la forme antérieure à toute réalité et en avant de toute réalité, tout monde, tout corps. Autrement dit Montaigne vous demande de perfectionner, d'élaborer, de restructurer votre arc de conscience ; ça n'est pas la connaissance çi-dedans qui vaut mais le se-savoir qui se distingue en interne de sa surface propre (et vers le monde, vers l'humanisation, la personnalisation

 

Comme cette exploration, qui a lieu depuis les juifs, les grecs, le christique, a créé, inventé, produit une structure puissamment actif dans le monde et sur le corps, on a cru pouvoir parier sur la densité, mondaine et corporée, de la présence, dans la réalité, de cette structure ; et effectivement elle fonctionne, et même elle surfonctionne depuis la révolution (les sciences et technologies, le droit et l'acculturation), et elle pousse à bout le monde et les corps ; elle est la puissance, la potentialité antérieure à tout monde et tout corps, située sur le Bord et du monde et du corps ;  mais comme nous ne disposons plus pour la naviguer des configurations (dieu, la pensée et l’universel, le christique et le suejt, l’altérité) la dite structure vient détruire tout ce qu’elle peut, tout ce qu’elle touche ; il n’y a rien dans le monde et en ce corps qui puisse la maitriser, elle ne peut que se maitriser elle-même et arguer de sa seule dimension hyper réelle, et déployer par pur et brut activisme cette dimension. Les matérialisations des intentionnalisations qui eurent lieu et en quoi consiste ce monde humanisé et personnalisé, ne tiennent que d’être intentionnellement instancié, et nullement dans les réalisations elles-mêmes. (les objets, objectivités et matérialisations des intentions ne nous contiennent pas, c'est l'intentionnel qui seul peut se mesurer à lui-même)

De là à comprendre que cette réalisation, cette réal-isation ne devait voir le jour que de rendre possible l’acquisition structurelle (passant outre mais compte-tenu du bonheur, du progrès, de la réalisation de soi, des objectivités et des subjectivités, toutes choses très bonnes mais non suffisantes ; il est en somme une étape, une gradation, une possibilité interne dans l’historicité même).  

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