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instants philosophie

Les opérateurs du réel

26 Octobre 2019, 15:21pm

Publié par pascal doyelle

Il y a la réalité et puis le réel. Le réel n’apparaît pas dans la réalité, qui n’appairait, elle, que découpée. Découpée par des signes, ceux du langage essentiellement mais à partir de celui-ci il est possible d'installer quantités de domaines dont les plus importants sont les esthétiques et les récits (autrement dit il suffit de signes, cad de rapports, pour discerner « des réalités » en plus, en plus du langage, lequel est déjà en soi la capacité de sur-percevoir.

De sur percevoir mais à condition d'être sorti des mondes particuliers (monde conduit par le groupe qui a créé le langage, les représentions, échanges, perceptions et le tout ritualisé, puisque chacun des groupes devait sa survie à sa cohérence en interne ; il faut être maya pour comprendre le monde maya).

Survient donc le monde en lui-même, unique, universel, le monde donné en dessous des mondes, lequel est acquis par la raison, le logos, autrement dit l'universel, qui doit s'entendre comme universalisations des intentionnalités ; il ne suffit pas d'intentionnaliser n'importe quoi n'importe comment, il faut que ce soit cohérent et régler, sinon on n'y comprend rien, outre que l'on ne peut pas le transmettre aisément, et le système est cette compréhension ; l'universel a pour but l'être, l'idée en soi qui guidera l’ensemble de toutes les idées secondes.

Mais ça ne suffisait pas puisque dans notre réalité, ce sont les individus, un par un, qui doivent s'armer du langage et des signes ; ce qui veut dire des rapports possibles, échappant au groupe (qui gère très bien ou plus ou moins ce qu'il organise mais reste ou est devenu pour nous limitatif).

On remarquera que les sciences se perçoivent, perçoivent leur organisation du monde, relatif à chacun ne son langage propre, technique, à partir de l'unité individuelle (de par son intention même et de par sa perception, qui n'est évidemment plus ordonnée par un groupe mais donne directement dans le monde « là »).

Et donc pour ouvrir encore plus l'accès au donné, il y eut le christique (et dieu auparavant mais qui mettait en forme une nation, le judaïsme). La spécificité du christianisme est l'individualité ; le christ ne vous dit pas « fait ceci ou cela » mais à tout le moins « ne fait pas de mal aux autres » ni à toi-même tant qu'à faire ; ce qui veut dire que l'on sort de la Loi qui vous juge (tel Kafka) et par laquelle vous vous trouverez à peu près toujours coupable, essayant avec courage mais difficulté de vous justifier (de devenir saint, pur, sans erreurs, sans fautes, sans délires).

Le remplacement de la Loi s'effectue par l'Intention. Le christique ne vous oblige pas à une morale, mais vous pose la question ; qu'est-ce que vous voulez Vraiment ?

Et ceci, cette question est d'autant plus portée, que le christ s'en va, il nous laisse là (en précisant je reviendrais et je suis encore là) ; ce qui rend possible que chacun puisse développer son récit … Récit, romans, poésies, esthétiques, artistes, créateurs, vies individuelles, vécus, et en bref que chacun passe de sa vie donnée là, à son Existence propre.

Et si est posée cette question « que voulez-vous vraiment ? » alors on ajoute à la loi une possibilité bien plus grande ; l'intention qui n'est jamais intégralement manifeste, ni exprimée, ni vécue, ni définie (et qui revient de toute manière à et par chacun, sans extériorité, ou plutôt en utilisant toutes les extériorités, à partir du centre qui n'est pas lui-même visible). N'étant pas manifestée ni manifestable, ça entraîne l'angoisse. C'est ce que l'on nomme le réel.

Il y a la réalité, découpée par des signes, qui n’apparaît jamais comme réalité en soi, mais toujours comme réalités multiples, et le réel, par dessous ou derrière ou à l'horizon, qui est ce sur quoi, à partir de quoi ou de qui apparaissent les réalités, toutes découpées.

De même puisque ça n'est plus 'le monde » ou le groupe qui organise mais le sujet, individu, la cohérence est reportée ; elle n'est pas annulée parce que cela reviendrait à ne plus rien y comprendre et à ne rien organiser (ce qui est invivable et on n'y survit pas ou moins bien), mais elle est, cette intention individuelle, reportée et demande non pas qu’elle soit jugée (ce qui la fixerait ou la figerait) mais pardonnée ; à condition que l'on accepte de continuer à jouer le jeu, de se poser, Vraiment, la question « que veux-tu vraiment ? »

Le réel est donc cachée mais en fait caché structurellement, derrière les découpages qui tissent la réalité (en réalités diverses et discernées) ; ce que l'on nommait dieu ou nirvana ou le divin, permettait de relever le réel, angoissant, en une règle apaisante et planifiée et prévoyante ; mais depuis l'intention individuelle chacun est livré au réel nu et sans rien (comme le christ) ; et donc l'apaisement risque fort de tourner au cauchemar.

Si depuis les années soixante nous décuplons les images, récits, esthétiques, musiques, etc, c'est afin de surdécouper la réalité et de se protéger, aussi, de l'angoisse, du réel nu et brut. Ce que les existentialistes avaient bien vu et situé. Et c'est, au travers du déferlement d'images et de récits, le réel qui passe au travers ; typiquement David Lynch (on passe en somme de Hitchcock à Lynch, d'un monde réglé mais menaçant à un monde déréglé et entièrement soumis au mal, noirceur, angoisse, terreur intérieure et finalement qui gagne la totalité de la réalité).

Le problème de la mise à distance du réel opérée par les découpages des réalités (tout ce qui envahit notre vision ; des signes, des images, des objets à foison, des esthétiques, des récits, nous sommes des musées vivants) le problème est que plus on découpe, plus on s'angoisse. On ne peut pas remplir le vide, formel, de l'arc de conscience, qui crée des intentionnalités, par des signes et des (morceaux de) réalité (la réalité « en soi » n’apparaît jamais, elle n'existe pas ; il n'y a pas d'être-en-soi, mais une dispersion ou une étendue de réalités diverses, organisées mais par étages, atome, adn, civilisations etc).

Grecs ou christique il y eut deux sorties des mondes particuliers et donc deux entrées dans la nouvelle anthropologie qui passe outre les mondes séparés qui inventèrent les sociétés humaines, parce qu'ensuite c'est d'autre chose que de mise ne forme culturelle dont il s’agit ; d'une acculturation qui prend sa perception dans le donné (grec) et dans le vécu (christique).

C'est donc aussi une instanciation qui arrive-à la société humaine et qu’elle subit.

Et toute société humaine, si elle est déjà-prise dans la ré-anthropologisation, circule encore en elle-même selon le groupe et le langage originel ; de même tout moi, bien qu'il se tienne du sujet de structure, se ressent encore selon la tribu ; aussi devient-il fou en entendant toutes les voix en même temps (mêlant perception et langage, autrui et soi, imaginaire et réalité) et aussi est-il éjecté hors de toute communauté et isolé, perdu, sans rien, dans la noirceur complète il ne parvient plus même à mener une intentionnalité et s'enferme dans une dé-pression, une absence même de désir, et affronte l'angoisse pure et le réel en soi (il ne peut plus désirer et donc ne peut plus découper le réel en réalités et c'est le réel, cette horreur, qui lui presse tout l’être).

Les opérateurs du réel

On a vu que l'on est passé des mondes particuliers (tous séparés) au monde universel (et unique : les grecs) et du corps selon le groupe au corps individuel (le christique).

Cela veut dire que l'on a segmenté la réalisation historique selon dieu (l'intention), l'être et l'universel, le christique et le sujet et le révolutionnaire, l'altérité (la réalité telle qu'exposée par les sciences ou selon le devenir historique ou l'existence de chaque moi, son vécu) et le réel (la position ontologique «il y a le réel »).

On a vu que pour le moi, chacun de nous, la réalité était accessible via un découpage généralisé : tout mot, tout signe permet de situer telle réalité, telle perception, mais que le réel, lui, est inaccessible ; non pas au sens du manque mais de par son excès ; le réel n’apparaît jamais en tant que tel mais est ce à partir de quoi tout apparaît ; et pour nous, être humains, il s'agit de la structure de conscience, et son intentionnalité ; toujours menace la non raison, l'impossibilité,  l’absolu et le formel qui ne sera jamais découpé par les signes, le langage et c'est en cette impossibilité que nous existons ; le reste du temps nous sommes, du verbe être, ceci ou cela ; mais là, dans cet insituable, nous existons, ou donc nous ex-sistons ; il nous est impossible de nous figurer cet exister ; il est donc repérer par ces configurations impossibles de dieu, de l'être, du sujet et du réel.

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Ce qui arrive donc c'est que l'on repère ce à partir de quoi le reste se tient. Ce à partir de quoi il est possible de monter, d'élaborer une intentionnalisation générale de ce qui est donné là. Dieu, l'être, le sujet, le réel.

On part du principe que le présent est le réel. Le reste, tout le reste, se déroule, dans et par le présent. Loin d'être un état donné vague et informe, le présent est la forme même de tout le reste. Cela revient à imposer que le fait d’exister, le « il y a quelque chose », précède la totalité de qui fut, est, sera, ou de toute espèce de réalités ailleurs et autre (d'autres univers par exemple, ou quelque détermination de monde quel que soit ce monde, tous supposent le fait d'exister). Ce qui implique que l'on définisse le réel comme pur et brut activité ; le réel est un rapport et si il est un rapport il n'est pas un rapport qui arrive à quelque chose (d'autre que lui) mais toutes choses adviennent dans et par le rapport ; toutes choses et tout être a pour finalité le rapport lui-même.

Étant rapport il est absolument, cad formellement, transcendance et laquelle transcendance place et déplace toutes les immanences (qui existent évidemment telles quelles, intégralement, en lui ; étant rapport il n'est pas le Un qui se heurte au divers mais le un qui crée indéfiniment de la diversité).

Lorsque l'on dit que le un crée toutes les déterminations il ne s'agit pas d'une causalité de type mondaine (qui n'existe que dans le monde, tandis que le rapport est le Bord du monde, comme du vécu et du corps pour chacun de nous). Dans la forme du un qui se crée constamment en tant que un, en tant que Bord de toutes les réalités, le un s'augmente, s'intensifie, s’accélère, se densifie (et ce autant que nous en communique notre expérience réelle ; selon les grecs (augmentation intentionnelle), le christique (et dieu, intensification), le sujet (cartésien et révolutionnaire), la réalisation (dans tous les possibles du monde, de l’humanisation, et du moi, de la personnalisation dans humanisation universelle acquise).

Suivant la logique que le réel est plus grand que lui-même (sinon on ne voit pas à quoi « servirait » un réel).

Nous nous sommes souvent demandé si le un existe, pourquoi sort-il de lui-même ? Il est parfait et plein et compact et consistant. Mais le un n'est pas l'être … l'être est une notion confuse et mélangée, de sorte qu'au bout des systèmes le un, l'être, le bien, le moteur ou dieu ne se conçoivent jamais mais font-retour ; servent d'opérateurs absolus qui permet de produire tel ou tel système ; ainsi Hegel le dit clairement ; « la-pensée » est vide, son contenu c'est son déploiement (en phénoménologie historique ou en phénoménologie du savoir). Il est clair que le un clos et fermé n'est pas (de même il n'existe aucune réalité qui synthétiserait toutes les réalités, il faut donc que l'unité des réalités soit autre que ces réalités). Si le un fermé n'est pas, ce qui est réellement est le mouvement et si mouvement il y a, alors le mouvement est absolument tout. Le mouvement crée de fait qu'il puisse mouvoir. Si le un est le mouvement cela veut dire qu'il est rapport. Ce qui est rapport n'est pas mais existe, c'est ce qui est placé en rapport qui est ; l'être est « dans » l'exister. L'exister est plus grand que n’importe quel être, et on voit bien que toute détermination est limitée et même que l'on ne pense et ne perçoit que des réalités limitées ; qui ne permettent jamais d’interroger le rapport lui-même. Dire que la réalité est l'énergie, c'est bien mais ne dit littéralement rien, dans le sens du néant, tandis que dire que c'est dieu c'est ne rien dire mais dans le sens de la forme.

L'hypothèse en dessous est celle-ci ; les arcs de conscience, Platon, Descartes ou Sartre, Jésus, les révolutionnaires (dépassés par leur enthousiasme structurel) ne se sont jamais trompés ; ils ne pouvaient pas exprimer adéquatement la forme du réel (ou la forme de leur conscience) puisque le réel ne passe pas « dans » la réalité ; mais ils peuvent indiquer la signification et donc engager chacun à suivre ce parcours, cette description et chacun peut effectivement acter la structure (de « sujet » au sens structurel) en et par lui-même ; c'est même à cette condition là que l'on pense, sinon on ne pense pas, on ne pense pas selon le se-savoir du rapport que l'on ex-siste et on ne saisit pas que quelques-uns réussirent à situer, non pas objectivement mais hyper objectivement, structurellement, le rapport qu'il existe de fait. C'est ce rapport qui est venu au devant, passant outre tout monde particulier, toute représentation ; ce qui vient en plus sur la scène c'est le rapport qui est à l'origine la cause des représentations et qui de ceci accélérera tout le registre de la représentation (qui n'est plus liée à un groupe et peut proposer quantité de vérités, et de perceptions, plutôt que la vérité en soi qui ne peut tenir qu'au sein d'un groupe clos).

De ce que la structure a commencé de se nommer, cela rend possible la démultiplication à partir du noyau intentionnalisateur (dieu, l'être, le sujet, le réel ou leurs substituts, à condition que le formel intentionnel, cad le rapport, soit installé préalablement ; on peut dire dieu-la loi, Jésus-l'amour, l'être-la vérité, le réel-l'altérité).

Il est clair que la mise en marche du structurel ne se fait pas sans qu'il se signifie, qu'il s'introduise dans le monde, le vécu et le corps ; de là qu'il soit grec, christique, cartésien et sartrien-lacanien. Puisque ce signe est un repérage dans le réel, sur le réel, sur la surface du réel (et non une détermination dans le monde qui du reste elle-même n’apparaît, ne nous apparaît que par un signe, quitte à ce que outre ce signe et cette chose aperçue, on puisse, ensuite, rebondir et plus-percevoir ; notamment étendre considérablement, par les esthétiques ou les éthiques ou les politiques, etc, au-delà du langage mais compte-tenu du langage, le langage s'utilise afin d'élaborer des horizons, mais ces horizons se soutiennent d'eux-mêmes à la suite).

Ces « événements » du réel ne se réduisent pas à des survenues universelles ; la pensée n'existe pas « en soi », par contre une conscience qui est un rapport est précisément cela qui existe parce que ce rapport peut se causer... Si l'on recherche la compréhension objective on n'admet que l'universel et la pensée, mais explicitation qui en découle reste limitée ; on ne pourra pas faire entrer dans une argumentation limitée ce qui passe outre l'argumentation et qui décrit une position ; une position (le un plotinien, le sujet cartésien, l'esprit hégélien, etc) est une « longue » argumentation qui signifie, montre, du doigt, la situation de l'arc de conscience, de l'intentionnalité, du sujet, du corps, du réel, etc ; cela qui est « rapport » est très exactement l’explicitation pure et formelle ; parce que ce qui est rapport se déplie de par soi, même si l'on ignore pour quoi. Si on connaissait la finalité elle serait dans le monde et non sur le Bord.

Autrement dit si le rapport existe alors il est tout le réel ; et les choses, les êtres, le donné, les vécus, les corps sont dedans. Mais comme le réel est une forme, cad un rapport, ce qui est « dedans » est dehors … dans l’altérité ; si le réel était l'être, le un clos, fermé, on ne comprendrait pas qu'il y ait un dehors en lui (et on en verrait pas pourquoi le un-clos se produirait comme altérité).

 

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« ça n'est jamais ça »

19 Octobre 2019, 08:09am

Publié par pascal doyelle

La vie bizarre du moi

Le moi est une création récente (années soixante du 20éme) même si il couvait dessous les identités générales qui le précédèrent. Le moi n'est pas la nation, et donc s'y opposera, s'opposera tout naturellement aux organisations nationales, il n'est pas la révolution, en tous cas pas celles communistes, et bien qu'il prenne son origine dans la structure révolutionnaire (typiquement celle française, qui manie à la fois la liberté et l'égalité et non pas « seulement » l'égalité des libertés anglo-saxonnes). Le moi n'est pas la religion, tant il adore, évidemment, sa propre vie, son écu, son bonheur, ses désirs, ses images, ses objets. Tout a donc été passé à la moulinette du moi-même, et amené dans la densité de son identité difficile qui se veut naturelle, autre qui se veut en une unité, déprimante qui se désirait heureuse.

Il n'est aucunement question de s'en passer, et de prétendre le remplacer par on ne sait quoi. Il est impératif que chacun dispose de son unité de vie, sauf que de rester dans la dépendance du vivant, il n'atteint pas l'Existant. Sauf qu'il est parti en roue libre et ne parvient à s'accrocher à aucune régulation et c'est dans la bizarrerie de cette (pseudo) organisation qu'il faut avancer. Et on comprend qu'il peine d'adhérer à un tel « sujet structurel » puisque celui-ci n'a pas de représentation et c'est pour cette raison que l'on doit remonter la liste entière des expériences qui, en tant que sujets, fut menée ; historicité conduit et sert à cette fin. Organiser la vision, non déterminée, de l'arc de conscience comme hors du monde et pourtant seule forme existante qui vaille.

Ce par quoi tout le reste non seulement a valeur, mais par quoi tout le reste existe. Sans l'arc intentionnel de conscience, il n'y a pas de monde (mais un milieu pour un vivant biologique sans que surgisse un horizon, seul un signe manifeste un horizon), pas de vécu et pas de corps ; c'est pris dans l'intentionnalisation comme processus que les champs de perception apparaissent. Sinon il est bien perception mais non pas un champ pour un sujet. Lequel sujet n'existe que de celui-ci.

C'est pour cela que « sujet » est plus grand que le sujet habituel, ou plutôt cette perspective permet seule de comprendre que dénommé « sujet » il contenait les possibilités (subjectives ou objectives) et que cette surmesure doit être dite structurelle.

En somme le moi aurait pu, aurait du, s’organiser très précisément ou lucidement (c'est la même chose) mais ça n'a abouti qu'à un bricolage. Le moi aurait pu, aurait du s'organiser à peu près correctement dans et avec le soutien du collectif mais le collectif a lui-même été absorbé par les egos, les énormes égocentrismes qui centralisent ; on a échangé la centralisation royale par la centralisation privative exclusive. Comme partout il ne s'agit pas d'annuler ni le moi ni la privatisation, mais de saisir ce que sa régulation est sa mise sous le joug, sous la loi, sous le réel et ce que cela comporte dans le monde, signifie dans le vécu, implique pour la structure réelle.

Outre les religions, les universalisations (acculturations et connaissances), il y eut ce facteur absolu et formel d'individualisation, la révolution, comme méta-système du possible brut. Et au lieu de continuer de se supposer structurellement, l'individualité a réinstallé sans cesse un moyen terme mélangé et extrêmement invivable pour chacun, mais c'est que le sujet est rien moins qu'évident. Il fallut le christique pour introduire sa possibilité infinie dans l'historicité (la pensée grecque universelle ne suffisant pas à créer des consciences individuées).

 

Reprenons.

On a donc vu que le mouvement général n'est pas d'établir un discours (selon l'objectivité métaphysique et idéelle, des grecs, ou selon une pseudo objectivité piochée ici et là, les mathématiques, la physique, le biologique et tel vitalisme, une expérience personnelle, etc)

mais d'élaborer un discours tel afin que chaque arc de conscience puisse disposer d'une carte du réel ; ce qui inclut,effectivement, les discours et les connaissances, mais pas seulement.

Cette cartographie est tout. Elle est tout, pour nous ici et maintenant, en cet univers ; la cartographie élaborée au fur et à mesure de l'expérimentation du réel suit évidement toutes les explorations menées durant cette historicité. Ces cartographies prennent de haut racine ; dieu, l'être et l’universel, le christique et le sujet et la révolution.

Cette cartographie du « sujet » cad de cette unité vide mais formelle, indéterminée et ouvrant un champ de perception qu’historiquement on a qualifié d'intentionnel.

Dit autrement la philosophie dresse un discours mais ce discours n'a de sens que pour un sujet et crée donc ces sujets tels qu'ils soient capables de s’orienter dans la réalité, qui devient les réalités et plus essentiellement, cad structurellement, dans le réel.

Globalement il n'est aucune raison de supposer qu'ils furent tous des imbéciles et qu'ils parlèrent pour ne rien dire, et ce qui fut perçu a réellement été augmenté (par les grecs), intensifié (par le christique) et accéléré (par Descartes et suivants, y compris la révolution). Et finalement densifié et ce par et pour chacun, pour chaque moi-même, dans son vécu et en son corps : chacun hérite d'un vécu et d'un corps et sans doute d'une Existence, cad affronte cette situation innommable, brutale, ontologique très dure d'être Autre dans l'altérité générale (dans l'univers infini qui m'effraie ou face à la mort ou face aux autres ou dans un « corps », etc).

 

De là, de cette densification, que notre monde déborde, d’images et d'objets. Et déborde de mois, ce que le communisme n'avait pas prévu, puisqu'il comprenait humanisation comme universelle (les besoins) et non comme individuée (les désirs). On ne s'étonne pas de cette débauche, on trouve toute cette profusion tout à fait normale. Autrefois tout corps individuel était pris dans la communauté et celle-ci faisait office de monde et de vérité (rien ni personne ne pouvait témoigner contre). Jeté dans le monde donné là, qui n'a plus même la possibilité de former un ordre, grec, métaphysique, mais qui est ouvert par un côté par le christique, vers la forme vide et qui n'a plus le regard du christ pour se soutenir, alors se produit le moi qui tente de combler ce vide par une identité, qu'il doit impérativement tenir comme «étant « lui-même ». et il a bien raison parce qu'il doit croire en son unité ; il ne peut pas en somme se rétribuer comme « sujet » ni universel ni singulier (ni classique ni surhumain, Nietzsche essaie de constituer un tel sujet-singulier, et chacun s'y croit à son tour) et si il ne se décide que selon son moi, il place, investit en celui-ci tant et plus qui outrepasse quelque réalisation aussi heureuse soit-elle ; son investissement est ontologique, structurelle mais le moi est et n'est qu'une construction (qui se donne, se prétend, s’imagine naturelle et en attend la satisfaction, la plénitude, la complétude, qu'il répercute dans le regard d'autrui par ex ou dans des images ou dans des objets, bien solides, bien massifs, ou « qui fonctionnent »).

Le moi, qui est au centre, supprimant du même coup le collectif, c'est bien ce qui sera mis à mal dans les années qui viennent ; puisque passer par dessus la catastrophe écologique implique un dépassement de la limitation de l’intérêt égologique (qui risque d'être terminale, de nous tuer, tous, et tout le vivant, ce règne animal-ci). Pour répondre aux dangers mortels collectifs, il faudra ou nous aurions dû relativiser ce centre de désirs qu'est le moi, qui, autrement, continuera de se gérer selon la satisfaction du vivant rendue infinie par l'intentionnalité grossissante de l'arc de conscience, lequel est formel et prend tous les contenus à disposition, perméable aux perceptions (l'intentionnalité absorbe tous les champs accessibles et crée ceux qui n'existent pas), comme aux émotions ou aux images et si ce moi ne parvient pas à s’organiser selon son sujet il s’organise selon son vivant ; le corps, biologique, lui sert de boussole, son inertie, qui ne parviendra jamais à se réguler puisque c'est l'arc de conscience intentionnel qui lui fournit toutes les possibilités et que cet arc ne peut s'ordonner qu'à partir de lui-même, de sa propre puissance adéquate et non pas ni dans le monde, ni par autrui, ni par quelque imagination que ce soit. À partir de lui-même requérant une architecture suffisante (dieu, l'être et l’universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel).

 

C'est donc le prototype de régulation que l'on retrouve dans la seule parenthèse, suspension, élévation que l'on a pu reconnaître dans notre historicité ; à savoir le christique ou l'universel de la révolution ou la structure de sujet. Pourquoi ? Parce qu'un arc de conscience, une conscience, ne peut pas témoigner de soi-même... C'est impossible ; ça fonctionne relativement, de par son élan, mais ne tient pas la distance ; un contenu finira toujours par remplacer la forme.

C'est pour cela qu'il faut que le christique, la révolution universelle ou le sujet soient dits impossibles ; ça ne sera jamais « ça ».

Et c'est pour cela que le christique s'évanouit ; il ne se percevra plus du monde puisqu'il n'en est pas (il lui est antérieur, il est ce à partir de qui ou de quoi tout est perçu, lui-même n'étant accessible que via un arc et via un arc ayant foi, ce qui veut dire pris dans l'Intention). Que la révolution est toujours insatisfaite et que le sujet, en bon kantien pour ainsi dire, est une forme et non un être, une direction et non un état déterminé.

 

Et même si dieu existe, il n'est pas encore tout à fait ce qu'il peut, doit être ; aussi il Ex-siste ; il est acte, ce qui veut dire activisme et encore pousse plus loin le réel, et il est tel, cad libre, parce qu'il est ainsi l'acte-qui-se-continue, constamment et qui re-vient dans l’historicité, l'univers ou les réalités afin d'être encore plus existant, ce qui veut dire possible ; le réel (ou dieu ou quoi que ce soit, c'est d'un réel formel dont nous parlons et que l'on caractérise, quel que soit son « nom ») est « cela qui se rend, soi-même, possible » et, ajouterons-nous, « ce qui se rend de plus en plus possible » … ce qui est encore une autre formulation tout à fait distincte ; c'est le possible (que l'on nomme la Possibilité) qui est, partout, en jeu. Et dieu admet de la sorte que l'on continue, nous-mêmes, son œuvre, le Créé. Et ce qui se crée c'est la structure.

Aussi envoie-t-il régulièrement des védas au bouddha, du christ à Descartes, l'instruction, l'in-formation, qui admet non seulement qu'il faille s'élever, mais que l'élévation est le principe même du réel, et que cette élévation s'ajoute, continuellement à elle-même ; parce que le Un est activisme et qu'il crée le possible de la possibilité. Ils ne sont pas intervenus pour vous élever mais pour grandir encore-plus-grand. Ce qui est acquis est acquis, mais arrive ce qui viendra. Le réel est plus grand que lui-même, le réel s'ajoute au réel. Puisqu'il est formel.

 

Augmenter, intensifier, accélérer, densifier le possible c'est ce qui eut lieu depuis la sortie de tout monde particulier, de toute communauté auto-régulée et cette sortie qui a créé l'acculturation généralisée (par les religions de méditerranée) puis par les révolutions (qui eurent lieu dans tous les pays, selon la forme moderne de l’État).

Mais cela ce décuplement du possible, ne revient pas à énormiser la moi ou le vivant ; on a vu qu'il valait mieux définir le christique non selon la « vie » (bien que ce soit ainsi qu'il se présente) mais en tant qu'il est l'Existant ; celui par qui le vécu se transforme en existence dûment consentie et régulée ; et parce que sa performance fondamentale précisément tient du Regard d'une conscience qui est de fait absente (cad impossible), ne vivant plus selon le monde et plus selon ce corps ; de même qu'il permettait et permit à chacun de se percevoir en dehors de toute réalité, tout vécu, tout corps donné là ; d'un point autre (« après la mort » c'est ce que cela signifie, que l'on ait la foi ou non, ça n'a pas d'importance, sinon pour chacun, personnellement).

De même la révolution n'a pas encore eu lieu ; que l'on se soit installé dans un compromis veut dire que l'on en a abandonné le projet et que donc le monde, les intérêts du monde remontent toujours constamment afin de recouvrir par les réalités diverses le réel de la structure et du libre (le moi mange le sujet, le citoyen, que ce moi soit identitaire ou consommateur, etc).

Et pareillement le sujet a régulièrement été détrôné par diverses versions, imaginaire ou naturaliste (scientiste, pharmacologique, psychologisante, etc) ou immédiate (la faiblesse de tout moi quant à sa propre vie, son irréalisme, son fantasme et son image, dans le regard d'autrui, reprenons Sartre à tous niveaux). Le moi n'en pouvant plus de son « être » il s'imagine des choses, il rêve des images et adore qu'on lui en fournisse, même lorsque les récits tournent au vinaigre et manifestent la noirceur et l'envers de sa vie idéalisée (quantité de récits, films et séries renversent l'idéal en horreurs variées).

 

Or pourtant toute notre tradition, très réelle et très consistante, et ce envers et contre les négateurs et les nihilistes de tout poil, ceux qui croient réinventer la réalité ou l’interprétation de la réalité, comme si il ne s’agissait que d’idées et qu'il suffisait de penser autrement ou autre chose pour que la toute puissante structure se replie dans ces représentations, notre tradition donc expose le réel même ; et il est impossible que de réelle la structure ne devienne que réalités, quelconques, toujours quelconques. On n'en guérira pas puisqu'il n'est pas lieu d'en guérir, à moins de périr. C'est la structure, de conscience, l'arc intentionnel, qui rend possible que se projette hors du corps (donné là comme n'importe quelle chose) et crée une autre-surface sur laquelle s’inscrivent les signes, et non seulement le langage ; la surface-autre du corps est structurée « comme un langage » et non pas par le langage, chacun passe par-dessus le langage, en l'utilisant, et produit ses propres signes, ceux qui ne relèvent, éventuellement, que d'une psychanalyse ; toute autre « objectivation » du corps-autre vient d'un discours extérieur qui se plaque, en ajout, sur les signes propres, et qui, si il peut aider, indubitablement, n'en reste pas moins extérieur ; il n'y a aucun accès au sujet intentionnel, sinon, pour lui seul et lui-même, son avenir, son à-venir, sa possibilité ; on ne résout pas vraiment ses « problèmes » on les subsume sous un plus grand arc de soi, celui de l’impossibilité.

Et la séparation cruciale du moi, de l'arc de conscience dans un moi, ne consiste pas en une identité, mais en ceci que cette identité est prise dans et comme un regard ; le moi se prend pour un être et ne voit pas qu'il est tel parce que vu (ceci est fondamental, c'est ce regard qu'il faut récupérer mais on ne le peut pas en s’imaginant l'être … donc il faut absolument en passer par une structure, externe et autre ; dieu, la révolution ou le sujet n'ont jamais manifesté une subjectivité ou une humanité, mais une structure). On peut s'imaginer surhumain ou idéal ou agrégat d'atomes ou ce que l'on voudra, ça ne sera absolument jamais cela.

Et le point duquel le moi est vu n'est pas sa propre conscience mais « la conscience » ; il se perçoit comme perçu et si il annule cette perception d'un point-autre, il se retrouve absolument seul et sans rien et quasiment disparaît  … Le moi est sans cesse dans la disparition éventuelle de soi. Mais acceptant d'être perçu il admet également d'être ceci et cela, et déterminé.

Le regard christique par ex ne s'adresse pas à une dénomination du moi, mais est et n'est que le regard même, hors monde, vécu et corps ; aussi en appelle-t-il à l'intention, et vous pose la question ; que voulez-vous vraiment ? C'est le sens bien plus ample que « morale » de l'interrogation christique ; que voulez-vous vraiment ? Et personne ne peut répondre hormis chacun et ce dans l'incertitude in/finie de sa possibilité. Resituer le regard, ce qui veut dire l'intention, suppose qu'elle ne soit pas ; que personne ne regarde, n'identifie et que tout soit cette désolation existentielle (de Kafka à Sartre en passant par Heidegger). Le monde est tel que là et personne ne le « voit », il n’existe dans ce monde donné aucun regard qui en témoigne, dit autrement tout absolument tout s'efface dans une sorte de néant.

Ce qui est vrai. Sauf que précisément c'est l'impossibilité qui conduit notre intention. Pas ce qui est, tel que là, et donné sans autre possibilité que celle de l'acquis, du réalisé. Ce pour quoi l'on est c'est afin d'ex-sister, d'ajouter en plus la possibilité (de la possibilité). Or définir, se définir comme un moi, c'est de fait réinstaller à ce niveau ce que prône l'objectivité ; que le donné seul explique le donné, le possible (du monde, déterminé, causé, identifiable) explique le possible ; comme si il n'existait aucun impossible.

Or non seulement l'impossible existe, mais c'est cela même qui existe. Tout donné s'effondre, disparaît, effacé. L'être s'annule, constamment, c'est son destin. C'est donc que ce-qui-n'est-pas est ce qui existe. C'est pour cela qu'il est un présent ; que l’impossible naisse.

Le moi, sitôt qu'il entre en conscience ne sait plus de où il parle, signifie, s'oriente. Son regard même n'est plus à lui, mais il appartient au regard. Si il connaissait sa liberté, elle ne serait pas libre mais déterminée ; ça n'est donc pas une connaissance mais un se-savoir, énigmatique même et surtout à ses propres yeux ; non seulement la liberté n'appartient pas au monde, mais elle n'appartient pas non plus au moi. Ce qui se-sait c'est la structure, le sujet, et non le moi. C'est le moi qui appartient à la liberté, au sujet, au sujet qu'il existe au Bord de tout, de tout vécu, corps ou monde. Et le Bord du monde est le présent. Si elle s'y incarnait alors elle serait composable, et décomposable. Et comment traverserions-nous tous nos états divers et variés, tous les champs de perceptions ? De ce que ce qui compose et décompose n'est pas lui-même en état de composition ou de décomposition.

Mais alors si on n'est pas ce que l'on est, c'est que on peut se créer du christique, de l’universel (et de la révolution) ou du sujet (s’imaginer nietzschéen par ex, on a vu ailleurs le statut ambigu de Nietzsche ou Heidegger, mais aussi kantien ou cartésien) ou se nier soi-même (ce qui est une autre manière de s'affirmer, peut-être plus dure et imaginaire encore, il faut se méfier des super-négations). Mais le moi, lui, avance qu'il est un désir et que ce désir se réalisera ; le désir appartenant au monde, et le monde expliquant le monde, alors le désir est réalisable, intégralement. Sauf que non. De là qu'il veuille se saisir et être saisi par l'objet de son désir (il croit qu'il sera selon l'être, imaginer que dieu était un super-être est une aberration ; il est de structure et d'exister). Le moi nie qu'il soit seulement un regard, et un sujet impossible.

De cette voie selon le moi il n'est aucune possibilité.

C'est en ceci qu'il est impératif de récupérer l’ensemble de tous les regards qui ne sont pas, et qui rendirent possible cette historicité et de remonter jusqu'à l'origine, la source, la structure, l'historicité qui par dieu, l'être et l'universel, le christique et le sujet, la révolution et l'altérité du réel brut instancient notre existence.

Et que cette reprise de tout le devenir aille à l'encontre d'un monde qui veut à tout prix que nous lui appartenions. Et chaque contenu déterminé est une erreur. Aussi faut-il supposer la structure, le réel contre la réalité et bien que rien dans le monde, le vécu ou le corps ne prouve que le réel soit réel. C'est ici même le sens du « péché originel » qui ne se limite pas à une désobéissance mais que né dans et par le monde, on tombe sans cesse de l'indéterminé dans la détermination et que l'on n'apprécie guère cette étroitesse, cette petitesse, cette bassesse, cette incapacité. De même quant à la difficulté du moi, psychique ; passer de l'enfance à l'adulte, c'est de l'irréalisme au réalisme, et on ne s'y acquiert qu'en admettant l’altérité, l’étrangeté du monde, des autres, du corps, de sa propre vie ; sorte de désolidarisation extrêmement douloureuse, parce que l'on veut bien abandonner l’idéalisme de l'enfant mais en échange de quoi ? D'une mauvaise tournure de soi ?

On avance donc qu'il n'y a aura jamais aucune résolution du bricolage du moi, sauf le sujet. Qu'il est une possibilité dans le moi, bien antérieure au moi-même, et que cette possibilité seule Ex-siste. Et pour cela nous existons dans le temps, comme présent qui se presse au-devant de notre regard.

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Extension du réel

12 Octobre 2019, 08:54am

Publié par pascal doyelle

Élaborons donc la vision générale de « ce qui ex-siste », et ce dans les grandes largeurs et la plus grande approximation. Il s'agit de commencer d'en éprouver la logique. Le réel s'étend, mais on ne sait pas vers où. Il ne s'agit évidemment pas d'une extension spatiale. 

Et non pas la logique intérieure (comme si l'on pouvait se réfugier dans une unité ou une réconciliation) mais la logique interne ; indiquant par cette différence que tout est exposé, manifesté et avec une très certaine brutalité, tout est exposé en externe (comme un réalité dispersée là au-devant, comme un univers prolixe, gaspilleur) et que cette surface externe se tient d'une unité qui n'est pas substantielle mais formelle ; le présent, ou donc plus loin l'exister. L'être, déterminé, est dans le exister, indéterminé mais formel, qui lui Existe.

Si l'on reprend au cours du déroulé, les notions de sujet ou de liberté, c'est d'une part en ceci qu'elles constituent la vérité même de notre tradition (méditerranéenne ou occidentale, admise en propre telle quelle et pour ce qu'elle se donne), et d'autre part puisque nous définissons le « réel » comme « ce qui est possible » ; ce qui est possible, existe. Ce qui ne signifie pas que ce que l'on imagine existe (une licorne qui est juste un mélange de données du monde n'existe pas). Il revient de (re)définir ce que sujet ou liberté impliquent. Et on verra qu'il s'agit d'étendre (indéfiniment ou infiniment) ces notions ; elles sont en vérité bien plus exigeantes et réclament une fondamentale cohérence (bien supérieure à celle que l'on identifie à un objet, c'est un sujet, ou une imagination, c'est un réel ; autrement dit ça n'a rien d'objectif ou de subjectif, contenant le possible de l'un comme de l'autre, et que l'on nomme, sujet et liberté, Structure).

En clair pour exister librement il faut s'exiger une cohérence et hors de cela on s'effondre dans telle ou telle partie du monde ou du vécu ou du corps (pour ce qui en est du psychique, un corps lui-même imaginé et non le corps biophysique, dont on n'a aucune représentation et que l'on recouvre d'une autre-surface, de signes, dont le langage.

 

La liberté est donc « ce qui se tire de soi ». Ce qui crée sa propre possibilité. Il revient évidemment au Réel d'être lui-même toute la possibilité possible. De là qu'il y ait néant autant que être, et que l'être, au sens spécifique, se découple en être donné déterminé et forme de cet être, à savoir l'exister, ce qui pour nous revient au Présent. Présent totalement brut et donc au fur et à mesure se crée la finesse et la capacité ; la capacité de devenir sa possibilité propre, cad la liberté pure. Qui, elle, est brute si l’on veut mais surtout subtile et ce dès le début ; ce qui est rapport à soi (comme rapport) ne peut pas exister lourdement, c'est de fait et en soi-même un rapport, et donc distinctif.

Ce qui veut dire, dans notre expérience (d’être humain) mise en forme culturelle d'abord (les mondes particuliers, le groupe, le langage, la mythologie, les échanges, etc) et l’acculturation (depuis l'entour de la méditerranée, dieu, l'être et l'universel, le christique et le corps, le sujet et la révolution, l'altérité (l’univers par ex, tel que les espaces infinis qui m'effraient, etc) et le réel (dont la position existentielle).

 

Ce qui paraîtrait tout à fait absurde si précisément le réel n'était pas lui-même « le possible ». Ou donc si précisément le réel est soumis à la contrainte de son exclusivité ; il est activiste et donc il ne connaîtra pas de fin. Il est à lui-même sa propre fin, et ce qui permet de sortir de la tautologie habituelle, c'est que pour ce faire il doit s'étendre au-delà de tout et y compris de lui-même.

 

Comprendre cela c'est tout comprendre. Sauf que l'on n'y voit goutte. On n'y voit rien si on ne parvient pas à appliquer la logique, la dite logique de l'altérité, au ici et maintenant et ce par quoi, en quoi, selon quoi il joue. Le mouvement absolu n'est nullement domicilié chez lui ; il est le réel et son déploiement et donc, il faut en conclure, qu'il ne sera jamais, il existera toujours. Il existera dans et par son mouvement ; il est ce qui sera plus grand que lui-même ; l'infinité (du néant, de l'être, dans l'être de la réalité déterminée et de sa forme, pour nous le présent) l'infinité a pour but de créer de l'infini. Le réel est plus grand que lui-même. Les choses sont dans le mouvement et réellement dedans, dépendant intégralement de l'exister.

 

Plus fondamentalement il y a une réalité afin que l'ajout s'ajoute à l'ajout, que la possibilité qui crée la liberté puisse par celle-ci agrandir le cercle. Si le cercle était déjà formé, parfait, fixé, immuable et toutes ces choses, il n'y aurait pas de présent, pas de diversité (et donc de dispersion) et pas de réalité et dans cette réalité pas d'êtres spécifiques qui ne sont pas ce qu'ils sont mais le rapport en tant que ce rapport se rapporte à lui-même (et qui étant un rapport renvoi à tout sauf à lui-même, c'est évident ; subissant tel quel, nu, dépourvu, la loi de l'altérité ; un rapport à « soi » est ce rapport et non tel ou tel soi, de sorte que l'on peut avancer que de rapport il n'en est qu'un seul, et c'est ce qui se nomme « sujet », sans connaître jusqu'où un tel rapport peut s'avancer, puisqu'il est libre c'est lui qui écrit son réel, cad le réel même et c'est ce que l'on nomme ajout dans l'ajout et sujet au sens absolu, cad formel).

 

Remarquons que cela revient à annuler, totalement, qu'il y ait un « être » défini par le langage (ou la connaissance) ; ou donc, si l'on préfère que cet être est relatif (il est, mais l'être est relatif à l'exister, cad au mouvement ; les choses ne sont que dans la temporalité, les idées ne sont que dans l'intentionnel, le moi n'est que dans et par la structure, formelle, du sujet). Ce que l'on nomme « être » était imaginaire ; ce qui est de pure raison c'est l'acte (puisque le réel est le présent, et le mouvement, le devenir, le possible indéfiniment perfectible et donc libre et donc parfaitement parfait, pour ainsi dire).

Le plus rationnel est le mouvement ; ce que l'on définit non pas comme mouvement vers un état (d’achèvement) mais mouvement afin que le mouvement soit plus grand, plus instancié, plus réel, plus distinct. Pour cela il faut supposer que le réel est précisément ce qui revient vers lui-même ; l'idée, éthique, morale, ce que l'on veut, qui s'en tient aboutit à ceci que sans cesse il nous est demandé, ou exigé, de vouloir plus et plus universellement et plus singulièrement et surtout selon la cohérence la plus instruite, au sens d'in-formée, recueillant alors précisément ce qui nous est donné selon dieu, l'être et l’universel, le christique et le corps (-autre), le sujet et la révolution, l’altérité et le réel ; si l'on a expérimenté tous ces paramètres, c'est parce qu'ils sont justement le devenir de structure. On n'a pas éprouvé ces instanciations sans raison ; notre expérience, notre tradition (comme on dit qu'il existe une tradition de l’hindouisme ou des religions) élabore absolument, cad formellement, ces règles. Et les règles sont dieu, l'être et l'universel, le corps et le sujet, l’altérité et le réel.

Si l'être n'est pas la finalité (sous quelque auspice qu'on l'entende) c'est donc que jamais nous ne serons « pleinement » cela que nous sommes, parce que nous ne sommes pas (tout être est pris dans le mouvement, qui lui est absolu). Le moi est donc, comme la raison ou la métaphysique, un imaginaire ; mais donc la structure historique n'est pas imaginaire ; elle est la structure qui avance dans la structure ; on n’imaginait pas du tout « dieu » ou l'être ou le sujet ou le réel ; ce sont des non-objets qui sont venus investir la réalité et nés de l’expérience intuitionnelle de la structure, de l'arc de conscience, de l'intentionnel, du réel et se sont imposés dans le monde humain, le vécu, le corps, la cervelle, etc.

En regard de quoi, de laquelle puissante historicité (ce qu'il faut entendre comme potentialité et comme cause d'une multitude d'effets, puisque la structure est hors-monde, hors-vécu, hors-corps, elle peut provoquer cent mille déterminations à la minute) il est constamment une déliquescence dans le monde donné, dans la détermination. Pour que continue de se manifester la suréminence de la structure, il faut le vouloir, or on tombe dans les besoins, les désirs et les pulsions. Lesquelles ne sont pas du tout naturelles ni évidentes, mais juste des constructions fantasmatiques d'un être, supposé, lui aussi imaginaire. Pour le moi il s'agit de l'image dans le miroir, il se prend pour ce qu'il imagine, non seulement en qualité mais en densité ; il n'existe aucune densité en quoi que ce soit ; sinon il n'y aurait pas de présent.

 

Ce qui est, de manière générique, doit se comprendre donc comme obtenant l'être déterminé mais ne tenant que via l'exister ; et donc la réalité est tenue dans un réel et c'est ce réel qui existe. Retirez le présent, tout cesse. Rien n'a jamais eu lieu. Ce qui impossible puisque le réel est le Possible même. Néant égal à l'être, l'être spécifiquement découplé en « être  déterminé » et exister, et l'exister contient tout ce qui est, fut, sera.

 

Et par là, seulement, on peut penser le présent comme étant la dimension elle-même ; non pas que la dimension s’amenuise comme présent mais bien que, inversement, le présent est le représentant, le délégué du réel, ou la facette, ici et maintenant, par nous éprouvée, dans notre limite, de la Dimension

(dont on suppose qu'elle s'étend bien au-delà de ce simple « fait » pur et brut qu'est le présent) ;

une facette de la dimension

(dimension en laquelle tout est, tout existe et qui, à terme, est tel un kaléidoscope

et un kaléidoscope activiste qui étend toujours plus moins, plus haut sa Possibilité ;

le réel est la Possibilité même, celle qui est à ce point parfaite qu'elle est pur et brut et intégralement et à jamais en devenir et en acquisition de soi ;

de sorte que s'acquérant elle-même elle crée, produit, fabrique, engendre toutes les réalités, autant de moyens de sa performance indéfinie).

Et le réel est la performance indéfinie qui distingue toujours plus, toujours plus avant et se parfait lui-même.

 

Bref l'exister se déploie donc comme la transcendance même et tout est existe dans et par la transcendance, et la finalité, l'utilité, la fonction de la transcendance est de créer en son « dedans » de la réalité et par ces réalités de démultiplier sa possibilité. Nous n'avons aucune idée de cette transcendance ; on en éprouve, au sens fort, les effets ici même et on les mesure, les analyse autant qu'il se peut et en ressentant durement son altérité absolue, formelle.

 

Le présent cause les réalités (il n'existe aucune autre unité que le présent et les réalités sont intégralement dispersées puisque c'est dans la réalité que le réel se perçoit (il y a une réalité afin qu'elle se perçoit et que la structure donc soit en vue d'elle-même ; la réalité est entièrement de la perception, un champ de perception ; atome ou adn, sont de la perception).

Et évidemment il ne s'agit pas de causalité au sens du monde (qui implique la détermination, ici la détermination est tenue dans la forme Réel) ; l'exister tient toute la réalité en lui-même et se modifie au fur et à mesure de la Possibilité telle qu'elle se rend réelle dans le, les mondes, les univers, les réalités ou la réalité infiniment exposée. Il se décide une révolution ou le christique ou la pensée ou le moi afin que la plus grande et donc la plus cohérente Possibilité parvienne à s'étendre.

Il faut littéralement comprendre l'Extension du réel comme constitutive absolument de tout.

Il y a exposition, afin que le réel se perçoit et non pour se « contempler » mais afin de s'agiter, pour ainsi dire. Il se perçoit afin de se modifier, constamment et selon son « bon vouloir », mais il faut entendre par là non pas une sorte d'arbitraire, mais tout au contraire l'exigence pure (et brute au début) ; l'exigence de rendre encore plus grand son « intention ».

Et pour tout moi, il existe (qu'on le sache ou non) une expérience absolue par laquelle « il est venu par lui-même ». Cette illumination singulière est l'en-avant de tout sujet et qui décidera de son existence, qui transformera son vécu en existence ; répétons le, on y reviendra, qu'il le sache ou non...

Que le réel soit une intention, on ne veut pas dire par là « dieu » nécessairement mais on ne l’exclut nullement, plutôt même ce que l'on nomme « dieu » est comme une approximation, et c'est de toute manière bien ainsi que les religions et les mystiques le présentent ; sauf les habituelles caricatures communes, magiques ou simplificatrices. Et en ce même sens que l'on dit qu'il est, le réel, « sujet ». Il est sujet en ceci qu'il doit s’astreindre à la plus grande possibilité et que la plus grande est celle qui s'assujettit à sa propre capacité. De là que ce qui existe, ou plutôt l'exister même est un « rapport », qui passe toujours outre toute détermination et les contient, toutes. Et qu’aucune détermination ne soit « deux » mais toujours absolument unique, tellement unique que les ondes ou les particules s'agitent afin de ne pas se ressembler, s'identifier, se superposer.

Il n'existe donc rien de négatif ; tout est intégralement positif, et même exige cette cohérence et cette rigueur puisque la distinction (des possibles, des déterminations, des décisions, des inventons et créations et réflexions) n'est pas ce qui s'enferme dans une doctrine, un groupe humain, une identité, mais précisément consiste en ce devenir de la structure elle-même ; dieu, l'être et l'universel, le christique et le corps, le sujet et la révolution, l'altérité (de cet univers et de l'existence) et le réel (comme statut précis du réel même).

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De la liberté

5 Octobre 2019, 08:05am

Publié par pascal doyelle

On va ainsi définir ou délimiter le problème de la liberté. Valant en et par elle-même, c’est très joli, mais on ne voit pas à quoi ça sert ; sinon une sorte de papillonnage subjectif. La liberté se circonvient donc via une altérité ; c’est par là qu’elle existe (on se souvient de la rigueur sartrienne, et au fond de son exigence, extrêmement dure et bien plus profonde que toutes les autres morales ou éthiques ou ontologie ; même le « moi » est dans le champ de l’intentionnel). Mais cette altérité n’est pas seulement celle du monde, diverse et variée ou en niveaux de contraintes à affronter ou lever. Ce qui est vrai et il revient donc à Sartre de cartographier cette opposition générale (des autres, du monde, de l’historicité etc ; Sartre explore l'extériorité et Lacan l'intériorité, si l'on peut dire (le moi dans un corps-autre), l'intériorité de la structure, laquelle est, par ces deux-là, analysée, point par point).

Et si elle n’est pas du monde, du vécu ou du corps seulement, elle est ontologique, ce qui veut dire vide et indéterminée … et on ne voit pas plus à quoi elle correspond......

Et donc la problématique, ontologique, est que l’indétermination n'est pas une abstraction ou un vide mais une structure et qui doit être pensée telle quelle ; or si ça n'est pas selon la détermination, ça ne sera pas plus selon « une autre sorte de détermination » (ce que l'on imaginait comme double monde, ou essence cachée ou identité compacte ou imaginée quelconque).

Et ainsi cette indétermination sera approchée comme rapport ; ce qui est en tant que rapport ne tient ni de son départ ni de son arrivée, mais du mouvement. Ce qui pose très nettement la question de la nature même du réel ; de même que les choses sont mouvantes, mais elles se meuvent dans le présent uniforme, et uniformément ponctuelle, et immanquable (on ne quitte et rien ne quitte jamais le présent, c'est le présent qui entoure toutes les réalités et pousse tout en-avant).

C’est cette correspondance, indifférenciée, qui doit être recherchée, analysée, décortiquée … et comme elle revient à une position ontologique, on ne peut pas y atteindre sans penser ontologiquement. Et c'est ce à quoi s'utilisent dieu, l'être et l’universel, le christique et le sujet, l'intentionnelle conscience et le réel.

C’est bien pour cela que la liberté naît de dieu, du christique, de l’universel, du sujet, du réel. Ces quatre marquages fonctionnent comme repères, vides, ce qui veut dire formels, et il n’y en a pas d’autres ou plus exactement toutes les variations sont passionnantes mais se fondent en et par, à l’image ou à l’exemple de ces structures-là. Qui ne sont pas des déterminations mais des positions (signifiées par chaque sujet un) et ne sont pas des idées mais des structures réelles. C’est pour cela qu’elles sont inamovibles ; elles sont « venues » dans le monde, surgies non de telle partie de monde, ou du vécu, mais de l’intuitionnel de la structure-même et par elle-même.

 

(option théologique ; créées ou révélées ou les deux, c’est la performance du christique que d’annoncer à la fois Créées et Révélées, on considère que le processus de la grâce et de l’acceptation individuelle de celle-ci est absolument cruciale, qui commandite même la trinité ; qu’il ait dieu le père-avant, pur et simple, le christique ici même et l’invention de l’esprit Saint partout et surgissant et non seulement individuel mais entre-tous ; c'est qu'il ne s'agit pas de « ma » conscience mais qu’elle n'est pas non plus une universelle pâle et exsangue, mais étant un rapport, elle est la tension de chacun et de tous).

 

On a vu que la liberté était ontologiquement réelle. Parce que l’ontologie ne revient pas à l’être. Et en aucune manière à quelque détermination que ce soit. Parce qu’en ce cas on ferait référence à l’ancienne ontologie, soit donc la métaphysique, l’ordre d’un discours, grec, fondamentalement grec qui pense le monde donné là et entend s’en saisir par et dans une mise en forme intentionnelle déterminée ; les idées sont des intentionnalisations qui permettent non seulement d’organiser mais de créer la représentation (de ce qui sinon n’est perçu, bien chichement, que par le langage et le groupe, et bine que les groupes humains développent une architecture de perception impressionnante, quant à leurs fonctions), la représentation du donné tel qu’il est accessible par l’individualité qui perçoit par dessus le groupe et son langage. L’individualité qui n'est pas « du subjectif » mais un point d'observation non seulement des réalités mais du réel même. L'ontologie n’apparaît qu'en terme de sujet, structurel. Et donc l’exploration grecque de l’intentionnel nous donne intégralement la totalité des idées possibles, assignées dans la position du « là » du monde unique universel tel que pensé.

Ce qui viendra ensuite ce sont d’autres positions et non pas d’autres idées ; ou plutôt ce seront d’autres idées parce que placées et vues et donc créées à partir d’autres positions ; celle de dieu, du sujet ou du réel (Nietzsche, Heidegger, Marx, Freud, les sciences, l’historicité insistent sur le réel tel que donné diversement) ; le réel cad ce « en quoi » existe le sujet ; et donc Sartre et Lacan décriront le dit sujet non plus selon une « idée » mais en reprenant l’attention cartésienne, décriront le sujet tel qu’il existe, en tant que conscience-dans-un-moi, ou dans le monde ou parmi les autres ou selon son autre-corps (la surface qui supporte les signes qui couvre le corps du vivant).

De même que Nietzsche supposera l'auto-affirmation de ce qui est « libre » comme relevant non pas de la raison, par trop contrainte, ni du moi, trop bouffi, mais d'une Volonté-autre, qui va et vient. Puisqu'il est vrai que la liberté est autre que tout (par déf). Et Heidegger commencera de désigner le « là » en lequel existe l'homme ; l’Être comme, lui également, autre et non humain (voir inhumain, tout comme Nietzsche acheminait vers le surhumain). Et enfin Sartre et Lacan prédisposent, eux, l'a-humain, indiquant par là qu'il y aura analyse, froide, externe, du donné, du monde, des autres, de historicité, du corps, du moi, etc.

Bref des deux positions transcendantales ; dieu (comme Intention pure) et l’être (comme intentionnalisations en tant qu’idées, systématiques pour que l’intentionnalité s’y retrouve) ; ou si l'on préfère du monde (rendu universalisable par la pensée grecque) et du corps (christique, de celui qui meurt et le voit à partir d'un point-autre) puis de la position centrale du sujet (christique et cartésien et suivants) et enfin de ce « en quoi » ce sujet existe ; l’altérité de l’univers, de l'astrophysique, du donné, du biochimique, etc, selon la Volonté ou selon l’Etre de H, puis enfin le réel lorsque l’on a cartographié cet être tel que là dans sa structure (Sartre et Lacan).

On voit par tout cela que l’on s’est avancé dans le savoir (le se-savoir de la structure du réel qui, pour nous, êtres humains, est l’arc de conscience articulé dans l’arc du présent, les deux formulant deux sortes de rapports, cad de mouvement) et dans le savoir de « là où l’on existe » ; ce que l’on examine, depuis le début, depuis que nous sommes sortis de tout monde particulier clos, et que nous avons abouti dans le monde donné-là et en notre corps individuel, séparé du groupe et des autres, ce que l’on examine et dont on prend conscience au fur et à mesure c’est de la structure de ce « là » ; du sujet (qui pense et selon une Intention) posé « là » sur le monde. Ce par quoi, ce « là » a pu commencer Heidegger, avant de battre retraite dans … on ne sait pas quoi.

 

Et l’ensemble, de ce qui fut expérimenté, est ainsi parfaitement décrit par tous, chacun selon son angle (rappelons que nous ne pouvons pas représenter le réel mais seulement indiqué et orienter chaque conscience afin pour chacun le réel soit signifié et qu’il soit perçu selon ces signes (ces phrases, ces idées, ces significations) ; la finalité est réellement que l’on Voit, littéralement, que l’on Voit le réel. Il faut Voir dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, l’altérité (l’univers angoissant par ex) et le réel. Et de récupérer l'ensemble des angles de perception de structure.

 

Voila. C’est donc le programme d’ensemble de la vision très exacte. Et elle est très exacte, cette vision, parce que toute conscience qui a commencé de réfléchir, à décrire son état à tel moment et en tel lieu (telle description du réel, de dieu, de l’être), lorsqu’elle était menée avec suffisamment exigence (dont on approfondira la capacité ailleurs), cette description ne pouvait que laisser remonter dans son attention le réel tel que « là » et intuitionner la structure qu’elle existe de fait. Si elle était un « être », déterminé, on pourrait se demander comment il lui serait possible d’intuitionner la nature de cet être dont elle est à distance, Kant on ne perçoit que la phénoménalité et non le nouménal, mais si elle est une structure, cad un rapport, elle Existe ce rapport et donc se-sait ; c’est ce que l’on nomme le se-savoir. Et le déroulement historique de la réflexivité de structure a joué très exactement et précisément son exploration.

De même que, comme dit, on ne peut pas transporter la structure dans la représentation (dans un discours, déterminé, décrivant les déterminations, de tel objet, une idée n'a pas de conscience dans sa matière même, et on ne peut pas la téléporter dans une autre conscience et on ne peut pas soi-même se pré-voir, puisque l'on sera toujours ce-qui-voit ; l'arc de conscience est en lui-même Altérité et elle ne peut pas descendre dans le monde, sinon de ce qu'elle se suppose ou qu'elle nous soit révélée si l'on croit), mais on peut signifier pour d’autres ce que chacun sera en mesure de relancer pour lui-même, de réinstancier là où il en est ; Descartes nous fait voir et nous voyons, nous sommes le sujet qui se-sait. Le repérage ontologique, si l’on y investit son intentionnalité, nous saisit ; il expose notre position, la forme même qui entoure (et enroule) tout le reste ; tout est « dedans ».

Bien que dénommer « dedans » ce en quoi tout est (alors que la forme existe) est impropre puisque ce dedans est le dehors, cad le réel, la réalité dans la forme-réel. On comprend dés lors que s’il existe un réel, il ne peut être aucun « dedans » mais des plis du dehors lui-même, au point que le dehors est lui-même le pli dans lequel se déroulent des plis, puisqu’il ne peut pas se découvrir de recel dans le réel ; il est entièrement au-devant et exposé, et c’est donc que, dans cette exposition, existe une surexposition ; dans laquelle sont les choses et les êtres et en laquelle existent, cette fois, des arcs de conscience qui reproduisent à leur manière le Pli, instanciant une autre surface (le corps) sur la surface (du donné).

Il n'existe ainsi aucun dieu qui serait l'intériorité de la réalité exposée ; mais c'est bien ce que dieu, celui réel et non pas l'imaginé, la caricature facile, ce que dieu exige ; qu'il soit manifeste que chacun soit ouvert sur la possibilité ; le dieu réel c'est celui qui sera en mesure d'attirer jusqu'au point le plus haut et étendu et permettra de couvrir de la vue l’ensemble de l’intentionnalité. Puisqu’il est celui dont on se demande « que veut-il ? » Il renvoie à notre structure, tout comme la pensée exige que vous pensiez (sinon vous n'y comprendrez rien).

Ceci permettant de visualiser, à tout le moins, le processus du réel même. Et explicitant que précisément nous ne sommes pas, mais que nous existons, parce que tout ex-siste, sur la surface et dans le plus grand rapport ou vers le plus grand rapport possible qui pour s'assurer doit se mesurer lui-même ; il est sa propre loi, mais mais il est véritablement Loi et structure, exprimée et donc rigoureuse (et non pas subjectivité hallucinatoire). Mais alors il faut admettre qu’il s’agit d’un processus.

 

A voir, donc, comme dit précédemment, si l’on accepte que tout ce qui est, fut, sera, puisse à la fin s’effacer comme n’ayant jamais eu lieu, sans mémoire, sans que rien ne puisse être retenu de toutes les réalités et les réalisations. Lorsque Kant suppose l’au-delà afin que puisse se continuer le sujet, il établit à la plus grande stratégie possible ; celle qui rend accessibles les zones qui autrement n’apparaîtraient plus. Il est admis ici que l’intentionnalité existe en et par elle-même, et que donc on ne peut pas annuler l’ensemble des interrogations et des possibilités qu’elle contient ; sa structure est objectivement (cad hyper objectivement) exposée, par dieu et l’intention, l’être et l’universel, le christique et le sujet, l’altérité et le réel. Ce qui a été instancié historiquement est l’expérimentation exacte et précise du réel ; sous condition d’élever suffisamment la cohérence et l’exigence.

Et comme cette structure intentionnelle se crée, littéralement, dans et par un champ de perception, il faut non pas comprendre que les réalités, les choses, les choses déterminées sont en elles-mêmes mais qu'elles sont, oui, mais dans le mouvement (non déterminé) qu'est le présent. De même que le moi est, oui, mais dans le rapport intentionnel qu'est cette conscience singulière. Et que donc le « singulier » c'est cela même qui porte toute réalité, tout ce que l'on nomme « objectivités », choses et êtres jusqu'à l'obtention d'un être « spécial » qui est, lui, un rapport à soi comme rapport (et non comme rapport à une identité, un moi, un peuple, etc). Un rapport qui retourne, finalement, l'atome et l'adn et les rabat sur le champ de perception (par lequel il reviendra sur l'atome et l'adn, etc). Le champ de perception est hyper efficace.

Ce qui permet de réintégrer totalement toutes les possibilités structurelles réalisées (et de les récupérer en tant que sujet, et non plus comme moi, corps-langage, moi-vécu, désir-objets, ou conscient-raison, etc, qui existent mais en tant que tactiques dans une stratégie). De percevoir l’historicité comme le champ ouvert et acquis et non comme une composition vague d’éléments disparates ou de coïncidences limite absurdes et décousues. Il y a une logique et cette logique est celle de la décision, bien sur, mais de la décision parce que de la création ; le Créé est l’orientation même, la direction, physique, de la tension qui sort de la cervelle (l’arc de conscience) vers le donné là (dont le « là » est la position « un réel il y a », sous-entendu ; il est Autre, parce que tout est selon l’altérité ontologique ; il y a une réalité parce que l’altérité est la logique même, rendant possible le possible).

Et étant admis comme hypothèse que depuis la sortie hors des mondes particuliers (clos sur chacun eux-mêmes) la structure est apparue, s’est signifiée sur la scène du donné là (exposant l’intention, l’universel, le sujet, le réel) et que s’est imposée la dimension ; laquelle est « l’objet » réel de l’attention, située hors du champ de vision et requérant une expérience propre ; Descartes, Kant, Husserl, Sartre, manifestent cette expérience du non-déterminé, en tant qu’il existe comme structure du donné, du vécu, du corps. Mais évidemment également le christique ou la pensée ou dieu. L’ensemble dessinant notre expérimentation sur le Bord de la réalité ; et chaque avancée ouvre quantité de réalisations et de réal-isations, de perceptions, de champs possibles. Et donc du Créé. Ce qui effectivement eut lieu ; on a inventé quantité de réalisations, par et pour chacune des positions.

Développant, autrement dit, l'intentionnalisation hors de tout groupe et toute communauté, toute identité. La création du champ de la vérité et de la liberté (de la pensée et de l'intention) ce ne sont pas des « identités » mais la structure même. Ou alors enfermez vous dans un monde particulier, une communauté, une identité psychique.

 

Ordre ontologique

Le créé est la suite du possible ; ce qui est Créé n’est ni subjectif ni objectif, mais de structure. Et comme tel poursuit, continue tout autant le monde, le vécu, le corps, la perception, les réalisations. Et le Créé peut tout aussi bien mettre à sac la réalité, et ne sera jamais contraint par la réalité elle-même (sinon dans l’autodestruction), ce qui veut dire qu’il ne peut être régulé que par soi-même. Elle doit être sa propre mesure. Ce qu’inaugure le créé c’est évidemment ce que l’acte du réel ne peut pas de lui-même s'atteindre à nouveau... Il existe un arc de conscience afin que le réel atteigne la possibilité même… soit donc la liberté. Ce n’est pas, de cette manière, simplement amener la liberté dans le débat, ni la défendre en elle-même, mais bien en ceci que par la liberté l’acte (en lui-même, en soi) se perfectionne … Autrement dit il est plus pointu, plus labile, plus exigeant, plus ramassé, plus actif … par la liberté. La liberté existe à et pour mais aussi par cette finalité. Il y a liberté pour que le rapport (qu’est le réel) non seulement parvienne à s’instancier précisément mais afin que le dit rapport (qui définit qu’il y ait un réel, cad un acte, une activité et donc une réalité) se crée selon un pli plus découpé.

Et qu'il passe outre la temporalité née du présent. Et atteigne ce présent lui-même.

D’un rapport tout à fait général (le réel, l’acte, le présent, l’exister) il en sort un acte précis et instancié. Une conscience, la conscience comme structure on a dit déjà qu’il s’agissait d’un rapport ; raison pour laquelle elle ne se saisit jamais elle-même (elle ex-siste ce rapport et ne peut ni se déterminer, selon le monde, le langage ou quoi que ce soit, ni se reconnaître elle-même, étant toujours déjà là avant qu’elle se désigne). Ce rapport n’est pas un faire-valoir ; de la pensée, de la vérité, du beau, du bien, etc, tout cela n’a de sens que par rapport au rapport ; le beau perfectionne l’acte de conscience et remonte jusque dans votre acte de conscience, ce que Husserl cherchait à atteindre, mais qu’il tendait à interpréter comme un « contenu » magique quasiment, le « sens » de ce dont elle est conscience ; mais elle est, cette structure, le sens lui-même… introduisant à l’étrange brutalité de structure, ontologiquement Autre et toujours, qui sera toujours Autre et donc Autre qu’elle-même y compris, sinon elle ne serait pas libre (c’est une des logiques qu’il faut comprendre …) Et libre selon le possible de la plus grande possibilité ; l’acte de conscience est indéterminé, vide, ou donc formel.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, il s’agit de préserver, à tout le moins, et de développer l’indétermination ; parce que l‘indétermination opère une grande stratégie ; tout ce qui est déterminé l’est par une autre conscience (autrement dit quelqu’un qui vous définit, par un ersatz de religion tandis que la foi en elle-même libère, par une science quelconque tandis que la connaissance vous suppose neutre et sans a priori, etc). Toute affirmation ontologique de l’indétermination (dieu, l’être, le christ qui n’est plus là, qui est « parti », le sujet vide, la Volonté nietzschéenne par ex, bien qu’elle nous oriente selon un imaginaire, ou donc le réel tel que là) se réfère à vous-même, vous seul ; c’est à vous de prendre vêtement de la structure ; nos deux paramétrages fondamentaux sont la vérité comme principe et non comme contenu (il y a des vérités dans et par le principe, formel, de la vérité qui réclame quant à elle une structure de prononciation, qui statue sur ses conditions et ses possibilités et le sujet qui y préside), l’universel donc et la foi, le regard, l’intention-autre dont on se demande « que veut-elle ? », pareillement « que peut la révolution ? », est-elle achevée ? Si l’intention dont on se tient n’est pas autre, elle n’est pas une intention mais un mot ou système ou image, et non un rapport  (qui est un rapport du rapport lui-même ; rapport à (soi) dont le « soi » n’est pas une identité mais le rapport lui-même et qui peut se signifier mais non pas se définir et renvoie chaque-un à sa structure).

Rappelons qu’en appeler à une structure antérieure au moi (dont Sartre donne une interprétation très universalisée) n’est pas ici une froideur et une indifférence vague ou éthérée ; ici on tient cette structure antérieure comme existant-encore-plus en tant que « sujet » … cette unité avant toute unité déterminée est le singulier pur et brut et ne peut pas être dénommé (Sartre pensait être en mesure de réintégrer le « sujet  intentionnel » dans une universalisation, type marxiste par ex); mais qu'il n'ait pas de nom ne veut pas dire qu'il ne soit pas et qu'il ne soit pas un, son unité existe explicitement tout à fait autrement et c'est parce que non nommé qu'il ex-siste comme brute structure une, séparée. C'est l'appel interne que l'on prévoit ou suppose toujours et qui recèle, cad retient, le réel et lui insuffle son inspiration, son inspiration au sens tout à fait général, son inspiration, même celle qui étreindra son moi, sa personnalisation.

On s'interroge de ce qui peut inspirer un œuvre mais qu'est-ce qui est en mesure d'insuffler les possibles du moi ? Du corps ? De ce corps spécial qui s'est créé une surface-autre par le devant et qui reçoit les signes, les mots, les langages, et au travers de tous ceux-ci des perceptions, des champs entiers de perceptions nouvelles et non connues.

On en connaît, tout le monde en connaît, au moins un passage, un approvisionnement soudain : le fameux tomber-amoureux, qui l'illustre parfaitement, mais dont le processus est un procédé général, qui remonte plus loin (de là que le christique en parle d'amour, comme procédé absolu de passage d'une conscience en une autre conscience, d'une conscience vers elle-même, via sa propre altérité ; un rapport est toujours autre et l'arc de conscience est toujours un rapport et n'est qu'en tant que tel ; étant entendu que bien que Une à chaque fois, elle est la Même et que ce Même est précisément ce qui porte toutes les différenciations, mais aussi la Différenciation en soi ; toute conscience est autre que toute autre conscience du fait, pur et brut, de son Un ; sa différenciation numérique est la distinction de chaque une) et donc de quoi s'insuffle-t-on ? De quoi se transporte un « moi » ? Autrement dit quelle est la stratégie ? Les stratégies les plus hautes, les plus étendues, les plus intenses, concentrées ou les plus ouvertes ?

Aussi avance-t-on, depuis le début, depuis toujours, et explicitement depuis le dieu un tout autre, dans non pas la détermination de la liberté (qui aurait à choisir un monde ou ensuite un vécu) mais dans l’indétermination elle-même de cette structure ; c'est l'indéterminé qui est exploré. Pourquoi intentionnaliserions-nous quoi que ce soit dans un monde, un vécu, un corps qui ne nous accepte pas ? Parce que. Parce que le réel est en-avant, dans le présent, il n'est pas ici dans ce monde. Il est en-plus.

La liberté a pour but de rendre possible le possible, d’accéder à une capacité plus exacte et cachée dans l’auto-détermination (qui puisse s'ajouter au présent qui libère, déroule les réalités). Lorsque la structure passe outre le groupe humain et qu'elle apparaît comme nouveau champ intentionnel, se crée la morale et l’éthique (individuelle), la politique et la connaissance (puis la science domaniale), la vérité et la liberté comme principes, l’acculturation consciente et l’historicité. Tout ce qui n'a pas pour effet de vous contraindre mais de discipliner les champs possibles, et qui autrement et contrairement à ce que l’angélisme imagine, tombent dans la facilité, l'immédiat, le tout venant, la simple désignation (la pulsion et même plus le désir, et encore moins le sentiment, et pas plus l'affect complexe et intellectif, des esthétiques par ex ou des éthiques) et non la signification en intentionnalisations et en réseaux et en stratégies.

L'éthique quant à elle doit se présenter comme exigence et rigueur ; exigence et rigueur qui, autant que l'on peut s'y accrocher, viennent de l'intérieur, du corps même, de la surface-autre du corps, de son investissement (qui peut passer pour de la passion au regard du conscient, de la raison, de l’objectivité ou des morales extérieures).

On se doute bien que si le libre pur et brut existe, alors il est cela même qui existe. Si par exemple l’universel cad le dépassement du subjectif immédiat, du moi naturel pour ainsi dire ou plus vraisemblablement du moi-dans-un-groupe (parce qu'il faudra une structure externe, l’État pour que qu’individuellement on se tienne), si l'universel parait autre, en vérité il n'y aura de liberté que celle qui intègre et supporte l'universel ; sans universel, sans l’universalisation de l'intentionnalité celle-ci déchoit (ou encore comme intention selon dieu, sans lui on se perd et pour cela il est le Seigneur libérateur, de chacun). Mais l'universel est l'assurance que, à tout le moins, on tient le coup ; ce que l'on va voir, percevoir, et ressentir et imaginer, admet l’universel et pour cela le réel se voit bien plus étendu et dense. Si on s'éloigne de l’universel (ou de dieu ou du sujet ou du réel) on se détermine et toute détermination, même sous couvert de libération, est une ruine. Une ruine intentionnelle, qui ne peut plus organiser les plus grandes intentionnalisations.

Or il ne s'agit pas seulement de l'universel. Le structurel est antérieur au rationnel, qui est une mise en forme de l'intentionnalité, et c'est l'architecture structurelle vers laquelle on remonte, on remonte à partir du champ ouvert au-devant ; de même que les Idées apparaissent soudainement dans le champ, pareillement le sujet se crée, par le christique ou par Descartes ou par le citoyen de la révolution ou par le récit, les esthétiques qui perçoivent, etc. Mais du réel. C'est le réel même qui vient vers nous ; ce que dieu, l’universel, le christique et le sujet, l'altérité et le réel nous transmettent c'est la position « un réel il y a » et ce réel se meut. Ni dieu ni le sujet ne figent le réel. Cette caricature est une mésinterprétation rétroactive du moi humanisé rationaliste qui regarde avec condescendance l'historicité.

C'est en ce mouvement que nous sommes pris (et, ayant précipité, chimiquement, la structure telle quelle, par lequel nous saisissons à partir du Bord). Le reste, tout le reste est relatif à ce mouvement qui lui est absolu. Ou donc formel. Ce que l'on nommait « vide » jusqu'alors (Sartre et la néantisation, l’Être de Heidegger, la Volonté-autre de Nietzsche insituable, l'aspect formel de Husserl, le nouménal de Kant, l'appel à dieu de Descartes, le Un de Plotin).

Donc il s'agit toujours de dénommer l'indéterminé et l'indéterminé est le formel, le structurel : au sens où cette dénomination est le plan stratégique qui s'inscrit en vous, en chacun, lorsque vous comprenez ce que l'on vous dit et que vous signifiez pareillement ; vous lisez, percevez la structure ontologique elle-même par Aristote, Descartes ou Hegel. C'est pour cette raison que l'on parait sans cesse s'arrêter net devant l'ineffable ; mais c'est vous-même qui percevez ce qui doit l'être ; ça n'existe évidemment « dans » ce que vous lisez, sa matière, mais dans le regard lui-même, dans l'intentionnel mis en œuvre ; c'est afin que la structure (de chacun, qu'il pense, se convertit, se réfléchit, explose sur le réel) prenne en charge l'articulation, le pli qu'est le réel, et que l'on a, tout du long, analysé et signifié, marqué comme sur une carte, un champ spécifique, dit ontologique. C'est, littéralement, remarquer et délimiter l'infini (ce que l'on a nommé tel, tout au long de notre historicité et tradition propre) ; parce que le réel est la machine qui crée des infinis. La liberté en tant que mouvement. Et la description de ce mouvement sur une surface, elle-même infinie. Et c'est ce en quoi il y a des choses, des êtres, des mondes, des univers, des vécus et des mois, et chacun des sujets, à nouveau frais, qui replient le pli qu'est ce réel comme présent.

C'est le pli qui est le réel et non d'abord les choses, seraient-elles des univers. Aucune chose déterminée n'est comparable au pli du présent.

 

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