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instants philosophie

Effacement et récupération du monde et du sujet

28 Décembre 2019, 09:57am

Publié par pascal doyelle

Humanisation puis individualisation

Tout généralement chacun des moi-mêmes, chacune des personnalités que nous sommes, de ces synthèses que chacun prend en charge en devenant lui-même, ces mois donc sont perdus dans leur propre unité supposée qui est uniquement imaginaire et qui ne tient que parce qu'elle continue de désirer.

Non pas « parce qu'elle désire » mais parce qu'elle admet le régime si spécial du désirable continuel et renouvelé, dont tout l'ensemble des représentations entretient la fonctionnalité et, sans laquelle force de désir, ces mois tombent en dépression. Et la structure de désir s'organise suffisamment difficilement pour se tarauder et tarabiscoter comme ci ou comme ça, selon des variations inventives mais aussi dangereuses ou éperdues ou folles ou paradoxalement déstructurantes ; ce qui devait faire office de moteur de toute personnalisation, se révèle, douloureusement, une incertitude extrêmement mordante et d'une impeccable cruauté inouïe.

Donc il est excessivement difficile de maintenir l'état de déséquilibre, et non d'équilibre, qui constitutivement élabore un « moi-même ».

 

En vérité rien que d'évaluer la quantité d'énergie, cad d’investissement, d'investissement psychique et physique, celle-là même du vivant effectivement réel, on ne s'étonnera que peu qu'il, le moi, ne perde pas son temps à se « remémorer » son Grand passé, sa longue historicité et ne s'attache qu'à organiser tout ce qu'il peut autant qu'il lui est possible … or pourtant c'est bien de récupérer, à son bénéfice, toute la longue procession de ses possibilités qui coure depuis deux mille ans, voire plus, qu'il se sauverait ou permettrait d »tendre indéfiniment ou même infiniment son registre, sa capacité attentionnelle, son intentionnalité, la considération de tout ce dont il est est capable, parce qu’autrefois il le fut.

C'est qu’une telle activité lui paraîtrait telle un remémoration, alors qu'en fait il s'agirait d'une réactivation, d'un activisme qui chercherait à intégrer encore plus loin tous les acquis de structure tout au long de l'historicité.

On a hérité, pour l'énoncer clairement, d'une structure d'ordre et bien au chaud en celle-ci on tente, vaille que vaille, d''en « profiter » un maximum, quitte à en égarer toutes les bases, tous les prolégomènes, toutes les antériorités. Uniquement acharnés à rendre réel la personnalisation et l’humanisation, et ceci même au point d'annuler la prédite humanisation et de ne s'obnubiler que du moi-même, inconsidérant toute autre formulation, négligeant toute la potentialité.

Bref nous nous sommes coupés du possible et nous voici cloués à telle ou telle destinée, qui, si régulièrement, nous paraissent subies et non pas voulues et décidées.

Aussi folies, diverses, et dépressions, plus ou moins conséquentes, et perversions et difficultés bizarres qui nous atteignent, doivent être considérées comme les effets seconds mais qui surgissent alors au premier plan, à l'avant scène et emplissent tout le champ, puisque le dit champ est structuré en et par un « désir » (ou des désirs, parce sitôt que l'on s'engage sur un tel principe de devenir, de venir soi, surgissent quantité de désirs concrets). Désir structuré ou déstructuré et à fondement imaginaire (autrement dit on imagine être heureux, ce qui pour le corps veut dire satisfait voire comblé, physiquement et quel que soit par ailleurs les enjeux de satisfaction, élevés ou très concrets, et que sitôt cet imaginaire flanche on saisit intuitivement, affectivement, émotionnellement que l'on est un corps coupé par le langage, découpé par l'intentionnalisation.

 

Ce qu'il faut comprendre c'est que l'imagination en tient pas toute seule mais est prise dans une systématique, une structure plus grande et tout à fait différente ; structure qui était articulée autrefois (par dieu, l'être, l'universel (ou l’État romain par ex, le droit), le christique et ensuite la chrétienté, puis par le sujet et la révolution, ce qui veut dire l'intentionnel individuel et universel, les deux, étant entendu que toute intentionnalisation est universelle au sens de mettre en signes et donc par ex transmissible, non seulement aux autres mais à-soi-même et atteignant par là une organisation, au lieu de se perdre dans l'immédiat, le moment ou le donné perçu).

 

Rappelons comment fonctionne l'intentionnalité ; un animal, un vivant, un corps perçoit son milieu, immédiatement donné là, mais nous, de notre arc de conscience, nous percevons l'horizon (et non le milieu) ; ce qui veut dire non pas que nous percevons l’horizon mais que nous nous percevons )à partir de l’horizon. Un animal ne se situe pas lui-même (ou ne sait pas qu'il va mourir), nous si. Donc nous sommes « Autre ».

ce mouvement de pure et brute, brutale altérité casse le corps du vivant, qui n'est plus « lui-même » et le moi pourtant pour assurer la continuité, va faire semblant de poursuivre la même spontanéité, la même immédiateté. Ce qui lui sera impossible mais il peut se figurer de manière plus ou moins organisée et complexe et élevée et intégrée que oui. Il rétablit une continuité à un niveau plus grand (par ex il sait qu'il est difficile de se comporter moralement, mais aussi que cette moralité, si elle n'accorde pas un bénéfice immédiat, si elle est coordonnée avec tous les autres, peut à terme moyen ou final énormément apporté au collectif et à chacun ; ce qui demande non seulement d'être pensé mais d’être admis dans le corps même, intégré, incorporé).

Or il se peut que l'on oublie toutes ces complexités et que l'on soit absorbé par le travail, déjà difficile, du moi-même qui n'admet que son seul champ et ses immédiatetés (qu'un monde industriel ordonne et contrôle ; tout l’ensemble de moyens sont utilisés afin de retirer aux mois leurs capacités internes et qu'ils soient dépendants de la mise en œuvre collectivisée des moyens de productions, comme en régime communiste en un sens, l'un selon les désirs individués, l'autre selon les besoins génériques).

Il ne faut évidemment pas se laisser prendre au piège du seul désir ; c'est une construction (et on vient de le dire de plus en plus collectivisée, même selon le libéralisme, qui distribue les factions de pouvoir au lieu que le communisme les centralisait). Mais la question est : qui construit ? Qu'est-ce qui construit cet édifice d’articulation qui n'est pas du tout évident en soi, qui est scindé, découpé, qui joue du langage et qui use du corps ?

 

Il est dit, ici, qu'il existe une structure réelle et activiste qui rend possible que si effectivement il est telle société humaine, tels échanges, tels corps vivants, tel langage, etc, tous ces moyens sont décuplés et attirés bien au-delà du simple donné et articulation est en elle-même tellement complexe qu'elle requiert une unité, une possibilité ; que notre humanisation puis notre personnalisation ne sont pas seulement des empilements. L'idée même qu'une telle auto-organisation soit seulement une composition est contradictoire ; sa souplesse ne s’atteindrait absolument pas si pour déplacer le moindre petit doigt il fallait constamment remodeler tout un ensemble, tout un pan de mémorisations. Il existe au contraire un pivot qui permet des modifications immédiates, voire instantanées pour chacun, individuellement. Que ces inventions, quotidiennes, soient ou non mémorisées collectivement est un autre problème ; et même on devrait avancer que les mémorisations qui seraient exclusivement collective très rapidement, voire structurellement, se perdent dans une construction hors sol, hors réalité.

Il est impératif que tous ces systèmes s'initient d'abord comme arc intentionnel, suffisamment souple et, donc, étant des rapports, toujours actif. Avoir conscience de, c'est un rapport ; le rapport qui intègre et désintègre des signes, des relations, etc.

Après tout dans tous les mondes humains particuliers (clos chacun sur soi) c'est ce qui est arrivé ; il fallut créer la structure vide formelle (dieu, l’universel et l'être, le christique et le sujet, la révolution et le réel tel quel) pour le collectif comme typologie, s'ouvre au donné tel que « là » (l'être des grecs ou l'intentionnel individuel christique).

Échanges, langage, représentation, groupe humain sont inventés par les mondes humains, mais leur potentialité se révèle ensuite dans l’articulation qui concentre l'attention, l’intentionnalité sous la forme des idées et des individualités ; qui ont accès, ces deux principes de structures, au donné tel que là, à organisation non pas mémorisée par un groupe mais intégré par des individualités ; qui se créent ainsi leur propre mémorisation réelle et forcément active, puisque ça ne tient que par l’intentionnalité, le rapport au réel, ce qui veut dire aux réalités diverses et multiples ou vécues et éprouvées deux caractéristiques grecque et christique, qui continuellement réclame une attention, un activisme de l’élaboration de champs de perception, intellectuels ou d'affects spécifiques et dénommés, désignés et créés par la pensée et le christique, expressément).

Ce surcroît, ce surcroît de complexité ne se décrète pas d'en haut mais doit être assumé par et pour chacun (soit comme pensée universelle, soit comme instance du vécu qui transforme la vie de chacun en Existence, placée sous le regard du un tout-seul, qui meurt seul et méprisé et abandonné et souffrant, qui assume et résume la Possibilité du sujet, étant bien compris que l'on se place là dans la structure et qu'elle produira quantité de sujets, de structures réelles et actives, étant non épuisable en elle-même, elle n'est pas de ce monde, de ce vécue t donc créera des réalisations humaines et individuées).

 

Et cependant les mois sont perdus ; ils ont oublié, annulé, effacé leurs anciennes compétences, leurs possibilités antérieures. On a délaissé la structure pour se concentrer sur les contenus (que seule la dite structure rend possible ; nous ne serions pas des mois sans le statut de citoyen ou sans les récits ou les éthiques, ou donc sans la pensée ou le christique).

On a récolté les fruits de toute l’historicité et nous n'avons imaginé que d'en « profiter », sans chercher à les redéployer selon une autre et une plus grande complexité que celle déjà acquise ; donc nous sommes tombés dans le monde donné là en espérant être heureux. Ce qui est louable mais ça n'est justement pas le bonheur qui est la finalité ; il faut que chacun réduise la souffrance ou les difficultés mais non pas que chacun se contente de cet « état » (remarquons que c'est tellement difficile que l'on a inventé des systèmes, économiques pour le dire, qui puissent se substituer à l'ancienne contrainte naturelle et nous maintenir dans un corsetage de nécessités, toutes artificielles, puisque nous disposions bien suffisamment de ressources pour échapper à l’impératif extérieur ; ce que nous n'avons pas acté, maintenant tout le monde dans la difficulté).

Les mois adviennent au bout de cette historicité, de cette histoire humaine et proposent dans l'humanisation générale et généralisée, laquelle est basée sur l'universel, sur l'humanisme, ils proposent ces mois une seconde version de humanisation ; que non seulement nous sommes universellement humains, mais qu'en plus nous sommes personnellement des mois. L'humanisation, la révolution qui devait inscrire la liberté et l'égalité dans le monde humain, dans le monde humanisé, qui a tenté de gérer universellement l’homme et ses besoins (le communisme) a été de la sorte dépassée du dedans par une plus grande humanisation encore ; la personnalisation. Dont on a déjà dit qu'elle constituait toutes les années soixante et suivantes (lorsque l'on se demande de quoi ces années furent le signe) ; la démocratisation en somme de la personnalisation. Dès lors plus de « masses », populaires, prolétaires, révolutionnaires, humanistes, mais des individus.

 

Et chacun enfermé dans son propre piège. Dans l'ensevelissement de déterminations de toute sorte et ayant à maîtriser, contrôler la soif de déterminations, ayant à charge de tenir non pas les contenus de réalités mais la forme réelle de ces réalités.

Or ceci exige une éthique, et une éthique non du comportent mais de la structure même du regard, de la contenance de la perception elle-même.

C'est en cela qu'il faut rejoindre la conversion ; le décentrement universel grec ou la conversion individuelle christique ou la suspension cartésienne de tout, ou l’exigence monothéiste de dieu, ou l'évidence que l'exister tel que « là », cad l'évidence du réel pur et brut.

On comprend bien que l'intégration dans les structures (dieu, être et unievrsel, christique et sujet, révolution et réel brut) ça n'est pas une simple affaire de sujet abstrait et dégagé, soit donc le sujet (absenté) de la raison, de la science, ni celui bien au chaud du moi-même qui se plonge dans des œuvres et des comportements, des désirs et des objets, mais qui ne bouge pas d'un iota ontologique.

 

Lorsqu'il s'émeut ontologiquement c'est par le bas ; puisque ne possédant pas les moyens structurels de (se) comprendre (de se prendre dans, un plus grand que lui-même). Et donc ontologiquement il subit l'angoisse ou les affects néfastes, les immersions étouffantes (obsessions, perversions, névroses et psychoses et dépressions). Lorsqu'il croit qu'il est le moi qu'il est (alors qu'il est un sujet qui relève de l'exister et non de l'être, de la liberté et non du bonheur). Ou lorsqu'il ne sait plus être, exposer un tel moi (de désirs et d'images et d'objets) et s'effondre du dedans ; d'un dedans pour lequel il ne dispose pas du tout des outils pour s'en sortir ; il traitera ces « problèmes » par de la pharmacie ou de la psychologie (ce qui est légitime, évidemment). Il analysera ces difficultés d'un point objectif (ou subjectif, c'est le même) mais non pas en saisissant qu'il doit lui-même se positionner et se percevoir d'en haut, de plus loin. Que non pas il perçoit le Bord du monde et du vécu et du corps, mais bien qu'il (se) perçoit à partir du Bord...

Dans la conscience, cet arc, est intégrée l'hyper-objectivité (qui rend possible, entre autres, objectivités diverses et subjectivités en nombre indéfini et tous les champs de perceptions découverts depuis l'origine méditerranéenne de la ré-anthropologisation, celle de l’acculturation qui passe outre, au-delà des mondes seulement culturels, au dessus du langage et des échanges et des représentations et des groupes humains dans leur monde parlé et agi tels quels).

 

 

Et cet enfermement est aussi une réalisation (on l'a déjà dit), positive.

Parce que la personnalisation, qui semble si « naturelle » permet d'installer une bien plus grande complexité, valant non pour elle-même mais pour les possibilités qu'elle autorise.

Or à se manœuvrer comme une bête brute le moi ne recherche jamais vraiment son historicité, l’ensemble de toutes ses possibilités de structures actives et bruyantes ontologiquement ; il patine.

 

Prenons par un autre bout.

Et donc si l'on veut éviter la contradiction (selon laquelle, fort communément admise sans sourciller, toutes les philosophies sont des erreurs ou des illusions), il reste très simplement ceci ; toutes les philosophies, tous les systèmes, toutes les religions et toutes les mystiques sont vraies.

L'erreur qui consiste à constater les « contradictions » ou les divergences, de tous les systèmes entre eux, a déjà choisi, élu ce principe bizarre qui voudrait que l'on pourrait ou devrait contempler la vérité telle que toute figée et toute achevée ; comme un objet, un gros objet, une chose morte. Ce qui est absurde.

C'est la même pensée qui ne parvient pas du tout à concevoir la liberté ou la création ; si il y a un vrai ou un bien ou un beau, il suffirait de produire la conformité et voila tout. Si cependant il est possible de créer et de créer le bien, le beau et le vrai, c'est que précisément la vérité de ce qui est n'est pas l'être mais l'existence et cela désigne un champ ample et situé au-devant qui appelle le Possible lui-même.

Peut-on créer le bien ? Évidemment que oui puisqu’antérieurement à telle règle énoncée on n'en avait pas idée du tout et que postérieurement cette même règle devient si évidente que ce sera pas elle que l'on jugera du reste. Parce que l'on peut admettre que le Bien en général soit une conformité, mais si le Bien consiste à proposer que chacun soit à lui-même son repère propre, son repérage, sa liberté, comment entrer cette singularité, ces singularités dans l'universel ? Sinon d'étendre ce que l'on nomme universel au structurel …

Et si l'on doit inventer « ce qui sera » cela amoindrira-t-il la valeur de cette création ?
Non si l'on considère que le but, la finalité est précisément de créer des règles telles que toujours le possible se tienne en réserve et soit encore, ensuite, encore plus possible. Ce qui se constate si on instaure la liberté comme règle mais aussi l'égalité comme possibilité de cette liberté (et non l’égalité à la manière communiste qui voudrait imposer l'universel, comme si la liberté précisément n'existait pas et n’était le fondement de toute complexité, réelle, et non pas abstraite ou idéelle ; le communisme a disparu de ce qu'il lui était impossible d’admettre la réalité et les libertés dans sa simplification universelle, ancienne mode, métaphysique, ou si l'on veut scientiste ; le scientisme est une proposition « métaphysique » qui croit seulement en la connaissance et non au savoir, au se-savoir inauguré par Descartes).

Ainsi on invente la science et ensuite quantité de sciences seront possibles ; étant entendu que la première science est celle, grecque, de la pensée, qui organise objectivement le raisonnement et use de toutes les intentionnalisations possibles de telle sorte que l'on soit en mesure de tenir et non pas de se perdre dans l'universalité de ce qui est énoncé et perçu (à la fois). En ce sens la pensée est une aide absolument formelle à la perception (de ce dont auparavant nous n'avions pas du tout connaissance, entendons conscience, et que seules les idées font apparaître, aussi sont-elles divines, au sens grec).

Autrement dit le Bien qui n'est plus la conformité à un ensemble de règles éternelles, mais l'invention à l'usage de chacun et de tous (de telle sorte que chacun entre en une supposée a priori possession de lui-même et que tous se rapportent à une commune organisation, à une coordination, ce que l'on nomme idéalement la démocratie, étant défini que la démocratie est celle non de la seule liberté, anglo-saxonne, mais de la liberté-égalité, française, qui seule entre dialectiquement en mesure de se réguler et de se conférer des finalités internes, de sorte que la complexité ne se réduise plus à un simple jeu de rivalités libres, mais s'auto-organise les uns les autres).

Pareillement il fallait mettre en place l'autonomie de chacun ; ce qui débuta par le christique ; qui vous plaçant sous son regard (qui vous laisse là à la surface du monde, mais en ajoutant « je suis parmi vous », dans la liberté et l'égalité de tous et de chacun) sous son regard il vous crée libre et un à chaque fois. Historiquement c'est ce à quoi cela a abouti. Ensuite que les institutions humaines aient quelque peu déliré c'est très communément ce qui arrive.

 

Tout cela réclame une énorme élévation générale et individuelle et collective ; ça ne se crée pas sans explorer quantité de possibilités et ouvrir quantité de champs de perception. Il faut qu'il existe un champ de perception qui rende possible par ex l’individualité et le regard du christ est cette ouverture. Qui ensuite sera brodée et étendue et créée en récits divers et variés. Ceci se nomme comme on a dit, l'acculturation généralisée (et individuée).

On n'impose pas la démocratie du jour au lendemain ; il faut que chacun soit averti de son individualité et de celle des autres, et que le collectif soit en capacité de suffisamment se coordonner et que la généralité offre les repères, les repérages, intentionnels, la cartographie assez réaliste. Accessible plus ou moins et selon divers degrés à chacun et à tous. Que ce soit par le christique, les récits, romans, poétiques, esthétiques, politiques, éthiques, images ou fait historiques (1789,1848,1871, ou alors l’événement « christ », etc). De même il arrivera, toujours et à chacun, un « fait » étrange dans sa propre vie qui transformera cette vie (du vivant parcouru par le langage, autrui, etc) en Existence (on y reviendra, un jour).

 

On a donc avancé que déjà « cela » nous est arrivé ; le réel, pur et brut, s'est déjà introduit dans l’histoire humaine ; sortant de tout monde particulier (qui se refermait sur le groupe humain faisant fonction de validité de cette vérité là, de véridicité, incommunicable à quiconque n'est pas né dans ce monde humain donné), on déboule dans le monde donné là (les grecs) et selon ce corps (que l'on est, le christique).

On peut essayer de retrouver une sorte de communauté … mais c'est peine perdue parce que c'est « déjà arrivé ». On est déjà Autre. Selon l’altérité du grand possible qui anime tout ce qui est, partout (au point qu'il est impossible de définir ou s'imaginer une « réalité » qui ne soit pas de l'ordre de la Possibilité, ce qui implique de l’altérité ; le réel est d'une brutalité effarante, son possible, sa possibilité est la subtilité de plus en plus différenciée, la distinction.

Bien sur le moi tend à échapper le plus loin possible du regard Autre... Il aimerait se tenir au chaud. Et l’altérité c'est aussi bien l'existence, la « vie », autrui, l’histoire, le collectif mais aussi dieu ou le christique ou l'universel ou la vérité. Autrement dit soit l'existence soit l’exigence. Le moi ne sait plus du tout par où s'enfuir. On ne s'étonnera donc pas qu'il en devienne fou ou névrosé ou dépressif. C'est normal.

C'est normal parce que ce à quoi on se mesure c'est à la potentialité intégrale de tout. Tout le possible. Et ce que l'on doit acté, décidé, créé c'est la Possibilité du réel lui-même. Non pas continuer la réalité, dans des sortes de compostions diverses et variées (on nomme cela ici les mondes humains ou les mois) mais décider et créer la structure même dite Réel. Ce qui est en jeu dans le réel c'est le réel, ou donc le Possible.

C'est en ce sens que nous sommes déjà passés de l'autre côté ; non plus dans une des mises en forme culturelles (qui inventent le langage, la représentation, les mondes humains, et tentent de gérer le donné du vivant parlant et échangeant et interprétant le monde et sa propre vie comme contenu), mais passés dans l’acculturation ; par laquelle au lieu de recevoir une forme de monde, on se doit de s'efforcer. De se soumettre à l’exigence. Dieu est prioritairement l’exigence (l’altérité formelle et non plus seulement celle « brutale » de la survie ou de la vie parlée dans un monde humain particulier), le christique est la reprise délivrée en quoi consiste l'intégration de l’exigence ; il ne s’agit plus d'accepter la loi mais de la vouloir, ce qui veut dire de la créer (liberté et égalité).

On n'y comprend donc rien si l'on croit qu'il suffit de s'y décider abstraitement ; il faut intégrer, intégrer le corps, de chacun et de tous, dans la même coordination (ce que le christianisme nomme l'esprit-saint, la communauté des croyants, mais qui ne suffisait pas en tant que tel ; il fallait que cela devienne réellement un État et son principe et ses lois, et que chacun comprenne, intellectuellement et tout autant sinon plus selon ses Affects...

Les affects et les affectivités sont fondamentaux ; c'est bien pour cela que le christique s’instancie selon une modulation d'affects tout à fait surprenants (et que le monde ou organisation antique ne comprenaient pas du tout, qui divinisait César par ex, et non pas le plus méprisé et le plus petit d'entre tous, et pas en tant que fondations affectées du vivant humain parlant et décidant, se convertissant). Si l'universel d'une part et l'individuelle intention d'autre part ne s'inscrivent pas dans et par un corps, rien n'est possible. Qu'il y ait une passion de l’individuel peut à peu près sembler compréhensible, mais l'universel a nourri également toute révolution et pour des millions de personnes (sans parler des éthiques, esthétiques, poétiques, etc).

Le lien, le rapport interne entre individuel et universel peut paraître artificiel mais c'est que l'on a oublié leur intégrité absolue ; on les imagine selon l'affect du moi, cad la liberté subjective (anglo-saxonne, qui doit par contre intégré ce rapport comme « moralité », la moralité made US, si l'on veut, enfin auparavant parce que depuis les années soixante ce serait plutôt la désintégration, la transgression généralisée, comme summum de la structure de liberté, prétendument, parce que c'est évidemment une perte aberrante de l'horizon, une localisation mortelle, un effondrement interne de la structure de la liberté elle-même. Pourquoi ? Pourquoi également l’universel est-il intégralement lié à l’individuel ?

Parce que la forme réelle de l'individuel est l'intentionnel et ce qui est intentionnel est rapport, et le plus grand rapport possible est celui de universalité de ses propositions ; on a dit déjà que la structure est antérieure au divorce subjectif-objectif ; elle est précisément « ce qui est capable de l'un et de l'autre », ce qui rend possible et l'un et l'autre (et tout le reste). De même l'universalité est dite universalisation ; un processus et un procédé et non pas un état ou un corpus ; il est bien un corpus mais en tant qu'on le porte plus loin, en tant que l'on redéfinit sans cesse le Bien, le vrai, le beau. Et que par tout cela la réalité, le vivant, le corps, les échanges, les réalités sont soulevées, élevées ; entrant dans un champ renouvelé (le christique ou la pensée sont des champs de perception en constante évolution, approfondissement, incorporation, perception au sens total).

Aussi il n'est aucunement question d’opposer l’universel grec et l'individuel christique ; c'est bien pour cela que ce dernier reprend intégralement la pensée grecque.

Si un sujet considère sa substance selon ce corps donné et son immédiateté, il s’enfonce dans la détermination et ne parvient plus à la maîtriser, à la transmettre, à la communiquer ; tout s'efface dans et par des images et non plus des idées, qui seules instancient, instruisent, in-forment le corps. Le basculement images/idées possède son inverse le basculement, la perte idées/images, lorsque les images et le miroitement du monde ou du vécu ou du corps deviennent la finalisation.

Contrairement à ce qui peut sembler ça n'est pas en percevant mais dans l’élaboration intentionnelle que l'on perçoit plus et plus loin (individuellement) et de manière coordonnée (collectivement).

On ne collectionne pas les idées, de Descartes par ex, comme un entomologiste de choses mortes, mais en renouant l'intention cartésienne, celle-là même qu'il décidait du dedans mais qu'il méconnaissait tout autant ; et on lira Descartes avec Kant et Husserl, Sartre et Lacan.

Tout est affecté de relecture parce que la substance même est le mouvement, l'intentionnalisation et l'exploration du possible (à partir de là, du « là », où l'on est, en lequel on existe, puisqu'aussi bien ce qui seul existe est le présent et que l'on ne quitte jamais le lieu même de l'existence, de l'exis-stance, la « stanciation » si l’on veut, là où tout apparaît c'est toujours le même Ici, le même Instant).

C'est le réel absolu, ce qui veut dire formel, qui a déjà commencé et qui est à vrai dire venu tout entièrement à chaque fois ; l'être est, le non être n'est pas ; dieu ou le christique ; le sujet ou le réel, tout cela arrive soudainement point par point et pourtant en une fois, dressant la verticale qui contient toutes les horizontalités ; à chaque fois la page se tourne et se réécrit.

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Signification de ce qui existe

21 Décembre 2019, 18:06pm

Publié par pascal doyelle

L'activisme infini (tout ceci n'est qu'une approche, comme dit)

À la question ; où cela commence-t-il ?

La réponse est donc : antérieurement à tout ce qui est. Parce que c'est là que nous existons.

Ou plus sobrement et plus immédiatement ; nous existons sur le Bord, parce que c'est de là que nous percevons, bien que jamais le Bord ne rentre dans le monde, dans la vision (on ne perçoit jamais qu'une représentation héritée du monde en remplacement de la position de Bord ; le moi par ex est une représentation mais non pas l'arc de conscience lui-même ; pareillement le présent n'est jamais visible mais ce en quoi c'est visible, tout ; ou encore on organise le donné en fonction de ce que l'on prévoit, on n'existe qu'en avant, l'en-avant est le Bord de tout ce que nous réalisons, décidons, représentons).

C'est de là que nous percevons ; on perçoit qu'il y a, là, un monde, notre vécu ou notre corps, posés au-devant, et donc autres. Nous nous n'y serons de la sorte jamais;il n'y a pas d'être pour nous, mais beaucoup, beaucoup mieux.

C'est ce en quoi consiste le possible du réel, le réel comme Possibilité. Et nos dispositions (par exemple ces prédispositions qui se situent avant le monde humain, et qui furent désignées comme révolution, liberté, égalité et fraternité) se dressent comme conditions de possibilité de La Possibilité. De même le christique ou l'universel ou le sujet (cartésien, kantien, hégélien, etc).

Toute notre charge, notre réalisation dans le monde, aboutissent à instancier (prédisposer) le monde afin que chaque arc parvienne à l'acte de conscience qu'il ex-siste. De la sorte les mass et micro médiatisations devaient s'organiser comme mass et micro médiations ­ ce par quoi, les images, les récits, les affects, etc rendent possible la médiation de « soi » à (soi). Ce qui fut accompli en partie mais l'énorme autre quantité d'images et de récits enfoncèrent au contraire chacun dans un marécage, un marécage d’imbécillités, littéralement d'idioties, de répétitions diaboliques en tant que le démoniaque (si l'on veut) est la dispersion, la fragmentation, la non coordination (de soi et des uns aux autres ; lorsque l'image prend le pas sur le miroir et absorbe, mange le miroir, de telle manière qu'à terme et le miroir et les images disparaissent).

On a vu que les choses apparaissent, nous apparaissent via la mise en intentionnalité ; on a une intention, signifiée par un signe, et ce signe permet que soient visibles telle ou telle réalité ; jusqu'à ce que l'on comprenne que les signes n'étaient pas là donnés dans le monde (comme le saisissaient les mondes particuliers qui collaient le langage au monde, à tel ou tel monde, maya, égyptien, etc) mais que nous produisons les dits signes ; ça se nomme « pensée » et « grec » ; les grecs comprennent que l'on fabrique les signes et donc ils créent les idées (en plus du langage commun du groupe) et ouvrent ainsi la perception au-delà du cercle commun. Pareillement il est possible non plus de recevoir son identité (homme, femme, libre, esclave, riche pauvre, crétois ou juif, romain ou gaulois) mais de prendre sur soi-même cette identité.

Cette structure intentionnelle ne dépend pas de ses contenus ; comme on a pu le croire en cherchant le « contenu absolu » ; et donc il faut porter l'attention non pas aux contenus (seraient-ils de raison ou du verbe ou de science) mais sur l'intentionnalité elle-même ; ce qui commencent Descartes, Kant et Hegel, puis Husserl, Sartre et Lacan (à sa manière). Dans le même processus que précédemment (par lequel on prend conscience que l'on produit des signes qui permettent de percevoir ; sans Platon on ignorerait que par des « idées » on augmente la perception, hors du groupe et relevant de notre propre expérience individuée, et non du commun)

dans ce même processus donc il faut encore plus remonter antérieurement aux contenus (même créés ici et maintenant) et parvenir à la structure qui crée des signes, des intentions, des intentionnalités.

De sorte que puisque nous nous sommes extrait, absout des contenus, nous nous tenons sur le Bord (qui produit des contenus et qui perçoit et qui fait-apparaître les réalités sous les signes ; des signes sont requis pour séparer les perceptions et les sup-poser sur l'horizon). Lorsque les grecs indiquent que l'on a atteint le réel (sous la formulation de l'être est) ou lorsque le christique nous annonce que l'on est selon le chemin, la vérité et la vie, c'est réellement et effectivement ce qui se passe. Nous sommes stationnés sur le Bord. Le Bord du monde, le Bord de toute réalité, le réel.

Ça nous est arrivé. C'est déjà là.

Mais cela devait s'actualiser. Ça ne peut pas se passer de la foi et de la conversion (au christ ou à la pensée universelle ou au sujet ou au réel) parce que « ça » n'existe que dans le faisceau de conscience ; dans la décision.

Ça ne peut pas sans nous. Parce que le réel est parfait lorsqu'il est décidé. Sans une décision le réel n'est pas. Ne peut pas se rendre réel. Et par la décision parce que c'est seulement là que le Possible existe. Ce qui peut sembler absurde ; le réel, cad l'essentiel des essentiels, dépend de notre décision, mais c'est sa propre décision.

C'est parce que décidé, intentionnalisé qu'il ex-siste. Obtient la souplesse absolue, formelle, qui seule lui rend sa plus grande capacité.

Ça ne veut pas dire qu'il n'existe que de notre fait … Il se cherche, s'est cherché et se cherchera cent mille fois au travers de cette galaxie ou d’autres. Une réalité est faite pour qu'en son sein ex-siste la liberté et qu'elle se décide pour la forme même du réel et non pas pour telle ou telle réalité partielle.

Aussi est-il, également, l'universel ; celui de la pensée. L'universel ne siège que par la liberté qui exclusivement est capable de.

Autrement dit l'indéterminé est l’universel ; cela qui entre en rapport. L'universel n'est pas figé, l'universel est vivant ou ce que l'on nomme ici l'Existant. Le sujet. Le sujet comme structure, capable de porter et le subjectif et l'objectif, parce qu'il est l'articulation et que ça n'est pas quelque chose, de préalable, qui est, ensuite, articulé, mais qu'il y ait articulation produit tous les quelques choses.

Or et c'est peut-être le plus fondamental quant au sens, ça ne revient pas du tout à positionner les déterminations d'un côté, cad le mal, le négatif, la limitation, et de l'autre la possibilité magistrale et la sur-réalisation. Parce que la détermination même est déjà et toujours de la distinction. Il n'existe, à proprement parler, que la distinctivité et il y a une réalité, un devenir de plus en plus ample et de plus en plus précis, de cette distinctivité.

Autrement dit on n'existe pas, là, dans le monde, décrit comme multiple et livré à la négation (qui est en vérité distinction)
afin de récupérer le Un, pour le dire abstraitement (ou dieu ou le sujet ou le réel)
mais afin que le réel, déjà posé depuis toujours, et déjà toujours infiniment positif,
s'acquiert encore-plus.

C'est le « encore-plus » qui compte.

Jusqu'où le encore-plus peut-il jouer ? Jusqu’où le encore-plus est-il possible ? Jusqu'où le Bien peut avancer ? Jusqu'où la possibilité peut-elle agrandir la Possibilité ?

La fondation du réel est déjà intégralement et n'est que positive (il ne peut en aucune manière être supposé une négativité) c'est juste que la question se pose d'une toujours plus grande positivité ; la question est donc de savoir jusqu'où cette positivité peut exister, et ceci ne peut s’acquérir qu'en explorant la possibilité elle-même.

C'est pour cette raison que l'on est constamment non pas « en danger » mais en capacité de. Et c'est pour cela que le réel est dit structure-sujet ; seul un sujet (aussi gigantesque à l'arrivée soit-il supposable) peut réenregistrer, intégralement, la réalité selon la Possibilité.

Répétons-le : le réel ne s’éteint pas, donc le réel revient incessamment sur lui-même et influe directement en et par lui-même en se dressant afin d'avancer toujours plus loin dans la Possibilité même. Le réel est plus grand que lui-même. Il y a des infinis (le néant, l'être, l'exister, la détermination, le sujet, l'arc de conscience, etc) afin qu'il y ait encore plus d'infinis.

Si le réel ne sert pas à créer des infinis, à quoi sert-il ? À s’effondrer dans le néant, la dispersion, la disparition, l’effacement intégral de tout ?

Il n'y a, à vrai dire, pas d'autre choix.

Si cela avance, et cela avance par le présent, c'est que cela avance quelque part.

Remarquons que cela ne consiste pas du tout, plus du tout, à considérer que la réalité est un résultat (qu'il faudrait expliquer selon une causalité qui justifierait ce « là ») mais qu'elle est un devenir. Non pas un être, mais un mouvement. Alors que vraisemblablement il faut se tenir du présent et considéré qu'il tient tout le reste, qu'il déroule et qu'il attire toutes les réalités.

Il est clair que la caractéristique monolithique de l'être (comme idée principe fixé idéalement) ne supporte pas la vivacité ou la multiplicité du réel, ni ne cadre avec la subtilité des signes qui marquent, repèrent l'intentionnalité d'un arc de conscience (extrêmement léger et malléable et délié) ; l'objectivité (cad la position d'une chose pensée extérieure et roide) ne peut pas tenir l'architecture fragile de l'arc, qui ne cesse de tisser ; son activité est un activisme et paraît même ne tenir qu'à cette continuelle prise et reprise de ses broderies. C'est un activisme qui déploie sa trame et non pas une activité qui produirait un « objet » plus grand que lui ; cette caractéristique est même tout à fait incompréhensible ; comme si la conscience venait de la pensée ; comme si la conscience était celle de la pensée prenant conscience de soi … ça n'a aucun sens.

Le fait, non seulement majeur mais absolu et formel, est que posant l'acte de conscience tout se rapport à cet acte et non l'inverse, quelque inverse que ce soit. Parce que pareillement le moi, que l'on est, cette identité, sa conscience, la conscience de ce moi n'est pas celle-de (Pierre, Catherine, Jacques), et donc c'est l'inverse ; Jacques, Catherine ou Pierre sont des bricolages autour et par un arc de conscience à chaque fois un et unique ; et tous parfaitement identiques mais formellement, formellement veut dire ; qui sont capables chacun de créer des choix, non pas de choisir mais de créer des choix ; de même on ne se conforme pas au Bien qui existerait de toute éternité, mais on crée les possibilités du Bien.

C'est ce que recherche Sartre en analysant les paramétrages conséquents des individualisants (Baudelaire, Mallarmé, Flaubert, et chacune des individualités des récits). Là où accroche ou décroche la conscience individuelle hors ou au sein de son « identité » (de sa situation mondaine, historique, sociale, etc) ; comment un je crée-t-il son Existence à partir des « matériaux » dont il a hérité ou qu'il reçoit dans son identité de base, de départ ?

Or cela n'indique pas une super identité (un super moi qui serait ignoré momentanément), puisque l'on a dit que le moi est un bricolage qui évidemment tend dans son activité immédiate se conforté lui-même, boucher les trous dans son histoire, faire comme si, faire semblant, se justifier par des tours de passe passe. L'arc de conscience dans un moi est le début de son propre registre ; il peut s'accorer soudainement à l’esthétique ou la révolution ou la pensée, à une éthique ou sombrer dans une indistinction, un mélange, une confusion ; la conscience de soi s'actualise lorsque l'on sait que l'on n'est pas le centre du monde, le centre de ses propres perceptions, et que donc on se perçoit du dehors, du lointain, de l’horizon ; un animal se tient dans son milieu et ne perçoit pas l'horizon, mais nous non pas que nous percevions seulement l’horizon, nous nous percevons, nous-même, à partir de l’horizon, à partir du Bord.

Dieu nous perçoit, la vérité nous perçoit et nous nous percevons à partir de ces intentions majeures, formelles, structurelles. Sitôt que nous abandonnons ce point de Vue, nous commençons de nous effondrer. Et psychologiquement cela implique que le moi soudainement est-perçu ; il est d’abord perçu par un autre, par autrui, et si il peut se « concentre » suffisamment il remplacera cet autrui par l'Autre, et ce plus ou moins ; cad jamais intégralement, ça n'est pas possible ; on ne peut pas être « vrai » ou « authentiquement », cela doit rester la possibilité même, celle qui réoriente constamment la réalité, les réalités, les vécus, les corps, par le réel et l’exigence, en somme c'est l'exigence.

Et donc il faut recevoir l'ensemble des explorations et suivre leurs lignes, à partir de ce qu'elles promettent, tout en sachant que les promesses tenues ou non ce sont celles qui rendent possible non pas telle ou telle station du monde ou du vécu ou de la perception (pour une œuvre esthétique apr ex), ce sont celles qui rendent possible le possible ; et ce sont des explorations prospectives, créées au-devant, qui ne tiennent que de ce qu'elles supposent et leur supposition respective est leur élaboration ; les arcs se positionnent vers l'avant ; le christique, le sujet cartésien (ou kantien ou hégélien), Kierkegaard ou Nietzsche, ou Lacan avancent et créent la possibilité même ; tout comme les œuvres et évidemment les éthiques, politiques, etc.

ça n'est pas parce que Platon ou Descartes s'imposent pour nous comme « classiques » et apparemment intégrés, voire digérés, prétendument, qu'ils le sont ; ce à quoi ils font appel est de structure, et ainsi non épuisable ; ils creusent le même sillon et s'additionnent les uns par les autres. Et évidemment le même revient à chaque fois différemment ; il est en attente des prochaines interprétations qui valent le prix du chemin lui-même, du possible ; et par chemin il ne faut pas seulement comprendre une possibilité parmi d’autres (des variations) mais la possibilité même en tant qu'elle s'éclaire et se repère ; chaque signe (christique, cartésien, nietzschéen, etc) cartographie et dresse le plan du possible, cad du présent et valent non seulement objectivement (les objectivités sont des effets, le droit par ex est effet tout comme les sciences ou les vécus, les affects eux-mêmes, l'amour ou l'angoisse dénotent toujours des kaléidoscopes distincts selon les époques).

Ce que l'on nome interprétation n'est pas à entendre comme « subjectif » ou même au sens nietzschéen (et suivants), mais comme approches du Même. Le Même étant le Bord, qui n’apparaît pas dans le monde, le vécu ou le corps, rassemble les possibilités de son unité ; unité qui n'étant pas fixe, et close, jamais, cette unité étant mouvement, ne fige pas, ne gèle pas le temps et la diversité, la pluralité ; il y a unité, non objectivable, mais parce que sur-objective ; l'unité source, peut-être, ne repasse jamais sur le même chemin ; chaque ajout modifie et réécrit l'unité, ce qui veut dire réécrit le possible lui-même ; parce que c'est cela m^me qui est en jeu ; non pas ce qui se réalise mais la capacité pure et brute de réagencement ; il s'agit d’augmenter le possible lui-même afin qu'il soit, en tant que possible, toujours plus grand, toujours plus parfait, si l'on veut, et le sens de cette perfection, assez effarante, est précisément le mystère très-exact, pour ainsi dire, qu'il faut développer et aller chercher de par non pas une objectivisation croissante mais de par une décision de plus en plus pointue, qui étend son registre et sa carte ; c'est la carte même du réel qui se produit.

C'est qu'il faut comprendre par dieu, l'universel, le sujet ou le réel ; le réel en tant que depuis Descartes la structure vient encore plus au-devant et que ce faisant les réalités, le monde humain lui-même, les sciences qui décrient les différents donnés, le psychique lui-même, avec les psychologies ou les cognitivismes, entre autres, ou que l'on affiche quantité de musées qui exposent tous les mondes humains, ou la densité de cette historicité des esthétiques et des récits : tous ces matériaux connaissent leur apogée et leur complet déploiement, nous jetant à partir de la position de sujet vers les réalités dans leur complexité et leur altérité manifestes, de même que la matérialisation est la matérialisation des intentions, de toutes les intentionnalités humaines et individuelles, et non un « matérialisme » simplement, la monde humain et individualisé renvoie votre propre image et vous met directement en contact avec le miroir … et pas seulement les images dans le miroir, raison pour laquelle, entre autres, l’existentialisme parvient à cette évidence « ça existe », « l'existence existe », « le réel est (là) » ou plus loin que le christique annonce « ça a déjà commencé » ou que Descartes « voilà c'est ici même », la suspension du sujet par lui-même ; c'est le miroir même et non plus les images ou les contenus qui passe au premier plan et devient sa propre finalité.

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Par où cela commence-t-il ?

14 Décembre 2019, 15:48pm

Publié par pascal doyelle

Degré d'entrée de la structure dans le monde, le vécu et le corps.

Rappelons que l'on ne suppose pas la croyance (en dieu, au christ, à l'être et l'universel, au sujet et la liberté, etc) ; on observe le devenir dans ses possibilités et on se fie à ce qui structurellement s'est imposé de par sa cohérence d'une part (sa cohérence suffisante, ignorant les systèmes insuffisamment lisibles) et qui s'est imposé de par sa lucidité, sa pertinence, ses discernements, ses distinctions de telle sorte que chacun puisse lire sa propre structure de sujet, le monde, son vécu ou son corps, ou sa propre attention à « ce qui peut exister », sa lucidité donc à propos non de sa vie seulement mais de son existence (de sa vie, son caractère de vivant parlant pensant éprouvant mais transformé par l'attention qu'on peut ou sera en mesure d'instancier). L'attention portée à ce que l'on vit, perçoit, décide, intentionnalise de manière générale.

Rappelons, tout généralement ceci ; il existe quantité de mondes particuliers (égyptiens, mayas, etc, tribus, royautés, mythologies, etc). Leur actif consiste en la mis en forme culturelle ; ces mondes créent des cultures humaines. Sauf que ce qui va arriver ça ne sera plus une culture, mais une acculturation généralisée.

On a dénommé « acculturation » d’une part parce que que l'on efface les mises en forme culturelles précédentes, (a privatif), et d'autre part puisque l'on crée par dessus une mise en forme qui n'est pas, n'est plus attachée à un territoire, peuple, langage, etc. Quelque structure se déploie par dessus toutes les précédentes.

Les deux acculturations monumentales sont d'une part grecque et d'autre part christique (qui peut aussi se désigner comme monothéiste, mais pas complètement).

Si on supprime les mondes, il n'y a plus de représentation (partagée, parlée, communiquée entre soi, transmise dans le temps), mais il naît alors d’une part le monde (unique, universel, grec) et d'autre part le corps (de chacun). Le christique se signale de ceci qu'il remplace le jugement et la loi par l'intention ; vous serez « jugé » selon votre réelle intention, laquelle peut continuellement être remise et suspendue (un acte lui est jugé tel quel et vous êtes condamné ou non).

Tout le problème, qui est total, est donc ; quelle est votre réelle intention ? Que voulez-vous vraiment ?

Cette enquête occupe l'ensemble de tous les effets possibles du monde, du vécu et du corps.

Par exemple ; que percevez-vous réellement ? C'est toutes les esthétiques (des plus moches aux plus enveloppantes en passant par les fulgurantes). Que désirez-vous vraiment ? Que décidez et que déciderez-vous ? Nous sommes, nous existons en suspension ; non plus dans le jugement (on ne réalisera que des demi réussites, au mieux et la plupart du temps ce seront des erreurs, des illusions ou des fautes, indignes, de nous ou des autres, etc).

Rappelons, ensuite, que la version instantanée, et laïcisée, du christique est la révolution, française, de l'équation liberté-égalité-fraternité, sans laquelle rien n'est possible, sans laquelle tout s'effondre. 

 

Ce qui est lu est objectivé. Ici il s'agit de percevoir le subjectif, de s'y instruire. Mais cette subjectivité n'est en rien non objective ; elle serait, à l'inverse, sur-objective et est précisément le sujet de tout ce qui précède, de l’historicité dans tous ses développements.

On a vu que si l'humain impose un ou des mondes, et non s'inclut dans un milieu, c'est parce qu'il peut soulever l’horizon et cet horizon l'autorise à placer et déplacer des milieux divers et variés et même, donc, de créer au besoin ceux qu'il lui manque.

Lorsqu'ayant créer un peu toute sorte de mondes, il parvient à prendre conscience de cette activité, il est renvoyé à la faculté indéterminé de produire n’importe quelle représentation, mais doit de ceci réguler cette faculté ; or étant tout à fait vide en elle-même la simple faculté a accès instantanément au réel ; et dans le réel il n’existe non plus tel ou telle apparence de monde, mais des corps et le donné tel que « là » ; équivalent partout et ouvert à toute la perception.

Pour rendre possible cette perception potentielle il est impératif d'organiser les signes (on ne retiendrait rien d'un désordre instable) et il s’agit alors de proposer l’universalité (le classement des signes et des réalités). Et pour permettre la conscience de soi il faut imposer la nouvelle naissance, formelle, de soi dans le regard ; de dieu ou du christique. Évidemment la naissance en dieu seul produit une nation (juive) tandis que le regard du christ provoque chaque je et l'interroge dans son intention ; que veux-tu vraiment ?

Inaugurant donc que chacun s’inquiète de sa propre volonté, et commence de réguler soi par soi-même (même sous le regard du un tout-seul, celui qui meurt seul et abandonné sur la croix, qui n'est plus là dans le monde mais quand même quelque part …). Il serait impossible de s'acquérir soi sans se mesurer et se réguler ; ça serait comme un désordre totalement invivable et non viable ; ça se liquéfierait.

C'est bien parce que l'on est déjà organisé, et assuré, que l'on rêve nietzschéennement d'une inorganisation ou d'une organisation « spontané » ou que l'on se laisse aller aux désirs jusqu’au n'importe quoi. Supprimer l'organisation et tous les désirs et toutes les possibilités secondes disparaissent, ne sont littéralement plus possibles. Vous pouvez bien arguer de votre hyper individualité, mais parce que protégé par l'universel que par suite vous prétendez ignorer.

On est donc rendu à l'originel, à l’indéterminé et cette forme (celle capable de créer des mondes, de faciliter leur communicabilité dans le monde et la transmission au travers du temps) se fixe immédiatement sur le donné tel que « là » ; soit donc l'universalisation de l'intentionnalité (grecque, qui se régule par l'universel ou le beau ou le bien, ou le politique, etc) et d'autre part le sujet christique qui établit l'intention que l'on a, est l'intention que l'on est ; l’être dépend de l’avoir, parce que l'avoir on peut en changer et donc se modifier (au lieu que tous les mondes reposaient sur des contenus et des réalités acceptées dans leur être, stabilisées par le groupe faisant office de véridicité ; ce qui est reconnu par le groupe est validé, le groupe perçoit le monde supposé réel et donné tel quel, condition de sa survie que cette véridicité, que tout communique et se transmette comme il faut).

Si on est revenu à une forme qui existe antérieurement, alors il faut réguler et organiser les intentions et les intentionnalités ; on a, littéralement, toucher la source (via les trois exiegnces de dieu, de l’universel et du sujet-christique) et il faut parvenir à s'y retrouver sur cette forme vide, sans rien, autre, hors de tout, qui n'est pas de ce monde, de ce vécu ou de ce corps. Dont on ne possède d'information que via l'intuition de la volonté, de la décision, de l'intention ; c'est aussi pour cela que quelque instruction portée, en même temps, crée et renouvelle cette structure ; elle se modifie au point que le christique peut dire qu'il sauve ou libère ou simplement crée les âmes elles-mêmes au moment précis de leur accession (et donc qu'il est impératif de croire).

Pareillement les philosophes, et c'est absolument requis, identifie la pensée et l'acte de penser ; ce qui peut sembler évident mais ne l'est pas du tout ; il faut comprendre que l'on comprend … c'est la formulation même du philosophique comme discipline. Répétons ; ça ne peut pas exister sans se savoir... de là qu'ils aient cru limiter ce savoir à cette connaissance, or nous avons vu, et dit, que ce savoir est non seulement une connaissance mais un se-savoir ; ce qui sera explicite par Descartes (et ensuite Kant et Hegel, dont on voit bien qu'ils tâchent de porter encore plus avant le savoir de « savoir » en général et en sa structure, criticiste ou dialectique, posant réflexivement les limites mais aussi les possibles pour Kant et reliant toutes les phénoménologies pour Hegel).

On suit donc le pli et on en déploie le repli ; mais il faut bien saisir que ce repli est en fait quantité de plis qui avancent et déroulent encore plus le réel... Il n'y a pas de conformité à un pli premier comme on pouvait l’imaginer selon la pensée grecque ou comme selon le dieu juif ; les plis nouveaux s’ajoutent et élaborent la surface et sont tous les effets provoqués par l'activité de conscience qui se saisit elle-même et ne peut percevoir qu'en créant ; un arc de conscience est un rapport et un rapport est toujours, toujours actif.

Il n'y a pas structurellement « sagesse » et conformité mais invention et création. Ce qu'évidemment la compréhension universelle (grecque) en tant que pensée ne peut pas coordonner. Parce que si création (non pas de ceci ou cela il y a mais du réel lui-même, structurellement) alors ce qui est réel n'est pas écrit, et si il n'est pas écrit alors c'est précisément cela même qui est essentiel, au sens de qui est la source et la possibilité.

Donc ce qui se joue c'est le réel. Ce qui est par contre a peu près perceptible dans le christique ; à savoir que le réel dépend non pas du savoir mais du se-savoir, lequel vous engage ; sartriennement et aussi durement et selon une encore plus grande exigence ; Sartre situe l'humanisme ou l’historicité mais le christique place l'ontologique, la possibilité de dieu, du divin ; filiation, adoption en tant que fils du père et frère du christ ; raison pour laquelle personne, jamais, ensuite ne parvient au niveau du christique ; c'est bien par là qu'il crée une civilisation, nommée ici acculturation généralisée et qui consiste à installer historiquement et humainement une complexification de ce que dieu et la pensée ont découvert, dévoilé, mis à nu et nous obligeant à continuer, élaborer non plus selon les contenus ou les mondes humains, mais selon la structure, antérieure à tout contenu.

Soit on croit en dieu ou équivalent, soit on admet une inauguration historique qui s'exprime en tant que christique (pour regrouper toutes les églises mais aussi pour tenter de saisir le noyau originel, qui, étant structure, ne peut pas se dire dans le monde ; le christ en effet sort du monde, de la vie, du corps, et perçoit d'en-dehors). Cette acculturation est générale ; la réflexivité grecque (qui est la mise en jeu d'une méga-intentionnalité hors du groupe humain et reconstruit par chacun dans on abandon dans l’universel) et la réflexivité christique (qui exclut chacun, quel que soit ses pensées, chacun en tant qu'intention quant à sa propre vie, qui doit devenir une existence) manifestent le même retour ; la même réflexivité comme retour sur cet être qui n'est pas un être et doit se penser comme une structure requérant un discours spécifique, une représentation, une historicité, un récit-autre, un discours, une élaboration qui veut sans cesse dépasser ses énoncés explicites, puisque la finalité est de créer le regard du lecteur, du récepteur, d’amener la structure, invisible, dans la visibilité afin que chacun, chaque structure saisisse son être étrange.

La but, la finalité réelle, la seule réelle, est de rendre possible dans la conscience la conscience de la conscience ; et non plus des contenus du monde, du groupe et de son langage, du corps donné (le remplaçant par un corps-autre, une autre-surface perceptive du corps, d'où les récits, esthétiques et poétiques, etc, y compris éthiques et politiques). C'est à cette fin, aucune autre, le problème est que si la conscience prend conscience de la conscience tout le reste risque de s'effacer, comme quelconque.

C'est ce qui est aberrant pour nous dans le christique ; il faut tout quitter (et éventuellement ensuite retrouver ceci ou cela) parce que la finalité est stricte, unique et exclusive. Il n'y a aucune autre possibilité (que la possibilité même).

Si par ailleurs on peut désirer ou réaliser dans la vie, la réalité, le monde, il faut ou faudrait admettre que ça n'est rien du tout … Cela vaut qui est en-dehors. Tout de ce monde est destiné à disparaître. La révélation du christique est celle-ci ; ne cherchez pas à réaliser votre vraie intention dans le monde, ça ne se trouve pas et ne se trouvera jamais dans le monde, ni dans le vécu ni selon le corps.

Cette super dimension n'est nullement un autre monde mais la forme de ce monde, de cette vie, de ce corps.

Et alors il devient impératif, nécessaire de présupposer que le monde, le donné, la réalité, la détermination ne sont pas l'essentiel mais les effets et les effets d'une cause bien plus grande que n'importe quel effet et que cette cause est organisée, sauf qu'elle n'est pas et ne sera pas organisée comme le monde.

C'est ce que veut dire que nous existons selon et dans la transcendance et que nos vies, les réalités, sont, de fait et effectivement, mais dans le pli de cette transcendance. Il n'est d'immanences que dans le transcendant et le pli n'est acquis, accédé que si l'on s'y tient, que si l'on sur-ex-siste et entend n'y rien céder, ne se laisser convaincre ou vaincre tout court par rien qui soit du monde.

Et cette incession, cette décision de ne pas être entièrement dans le monde, on l'a déjà prise et quiconque qui est cet arc de conscience l'a déjà prise ; il n'y a pas de « conscience » sans distance et donc distance ontologique. La question de la vérité de cette décision est mystérieuse ; son contenu est le pli, le pli de chacun, la suspension indécidée encore et toujours ; sans cesse vous serez face à votre Possibilité ininterrompue ; depuis le christique nous ne sommes plus dans la loi (et donc le jugement) mais dans l'intention et son report continuel ; une intention ne se matérialise jamais.

 

 

La transcendance est toujours hors champ parce qu'elle crée les champs, les réalités sont des champs de perceptions, qu'ils soient perçus par les choses elles-mêmes qui se constituent d »changer des informations (particules, atome ou adn) ou qu'ils soient perçus, ces champs, par une conscience intentionnelle qui sur-crée doit à chaque fois sur-créer de nouveaux champs intentionnels de perceptions ; particules, atome, adn et signes, signes qui martèlent le donné et envoient tout l'apparaître vers la structure.

Dans la structure qui est telle une forge, quelque chose se passe qui transmute ; parce que la forme de la réalité, soit donc le réel comme forme des réalités (qui s'étalent quant à elles indéfiniment, et dont on suppose ici qu'elles sont infiniment déployées, puisque le réel est l'infini d'infinis, l'infini qui se crée dans les infinis donnés) le réel des réalités par l'arc de conscience non pas se replie dans un « unité » (dont on ne voit pas à quoi elle peut correspondre, idée de l'être clos ou dieu refermé sur lui-même, parfait, perfection figée et donc imparfaite) mais se déploie comme une instanciation active ; le réel final, absolu, terminal re-vient constamment et se re-veut continuellement et travaille et avance en et par lui-même ; le dieu de la fin ne sera pas, du tout, le dieu du début ou pour le dire mieux, le dieu de la fin est encore plus et toujours plus divin et ce sans limite...

 

De là que le christique veuille ajouter un dieu, réel et vivant et donc existant, dont l’actualisation instancie ici et maintenant ce qui tenait jusqu’alors au dieu créateur, volontaire, du début, situé hors monde ; ce dieu réel et vivant est ici et maintenant le renouvellement lui-même.

Raison pour laquelle (que l'on croit en une révélation ou que l'on admette l’avènement d'une « structure » réelle dans l’historicité, par ex) le christique est indétrônable ; on ne peut pas voir, percevoir, étendre le champ de perceptions plus loin … et on se demande, effectivement, pourquoi il y a deux mille ans une telle visualisation du réel fut possible et aussi fine et subtile et aussi réfléchie et incontournable.

On ne peut prendre comme effectivité, réelle, que l'historicité de cette entrée dans le monde, entrée dans et comme humanisation et individualisation, et cette historicité est aberrante ; elle impose de sa propre force la possibilité de tout ce qui suivra. Puisqu’il existe un présent afin que le réel survienne. Le christique formule le pli dans lequel et par lequel tout le reste est devenu accessible ; le cadre général en l'absence duquel les réalisations viennent à s'effondrer ; et la difficulté sera donc, historiquement, de respecter le dit cadre, sous peine d'effondrement.

Or cependant le dit cadre ne peut pas demeurer le même, dans une sorte d’adoration figée. Il faut que la structure mise au jour devienne, qu'elle devienne mais tout en conservant sa structure, et se déploie comme structure active dans le monde, mais aussi le vécu et selon le corps (de chacun). Et active parce que cette structure est un rapport et qu'elle n'a pas pour but de se « connaître » mais de se créer et que le champ de création est ouvert (il n'est pas une conformité à, mais est de créer cette conformité, c'est pour cela qu'elle ne peut se fier à aucune partie du monde ou du vécu ou du corps, mais à la seule intuition, impossible, de sa possibilité. Hors monde, hors vécu et hors corps.

C'est bien en ceci que la forme « conscience-de » est évidemment à elle-même sa propre intuition bien qu'il soit impossible de la figurer, puisque l'on figure selon le monde et qu’ainsi le sujet, chaque sujet ou la structure-sujet (dont on a dit qu'en elle-même on ignore où elle mène, mais dont on constate et admet la quantité d'effets effarants), ce sujet doit être signifié en et par votre conscience. Mais comme il s'agit d'une structure non subjective (et non objective également puisque l'objet est posé par et dans une intention ; qu'il soit capable de penser mathématiquement veut dire non pas que les maths soient subjectives mais que le sujet-structure est capable de contenir les objectivités, qu'il est plus-grand).

Vous pouvez bien ensuite supposer, imaginairement, en ce monde et en ce monde humain qui croit en sa matérialité, supposer que toute intention puisse devenir effectivement réelle et déterminée ; mais l'intention ne peut pas se matérialiser.

C'est en ce sens que notre humanisation depuis 2 siècles est matérialiste ; parce qu'elle croit non pas exclusivement à la matière mais que son intention est une idée et que cette idée peut devenir monde, vécu ou corps. Elle mécomprend le principe même de « l’intention » (au point de penser la définir comme « désir » par ex, comme si ce faisant transcrite en « désir » cette intention trouverait naturellement son chemin dans le monde donné, le vécu ou le corps). Mais rien ne correspondra jamais à l’intention-même. Pour dresser la carte de l'intention (qui perçoit à partir du Bord du monde et d'aucun lieu en ce monde, ce vécu ou ce corps) il faut une toute autre élaboration.

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Construction de l'arche

7 Décembre 2019, 10:33am

Publié par pascal doyelle

Nous sommes pris dans et par une structure et nous en sommes les effets. Mais en même temps elle est plus nous-même que nous-même. On verra jusqu'où une autre fois. Mais l'effacer aboutit à l’effacement intégral tout ce que nous fûmes, de ce que nous sommes.

Nous ne prenons plus du tout l'explication par la « pensée » ; comme si chaque conscience était une fonction d'un être bizarre « la pensée » ; la pensée n'existe pas, elle n'est même pas (elle n'existe que dans le champ d'intentionnalité comme ensemble de signes ; de même les mathématiques ne sont pas « dans » les choses, comme un élément externe (qui viendrait de où?), les choses, les réalités se sont organisées mathématiquement, entre autres ; que les maths expliquent n'implique pas qu'elles expliquent tout, ni qu'elles soient la seule explication ; elles pourraient même n'être qu'un moyen des choses elles-mêmes).

Aussi tout, toute l'attention reflue vers le sujet (depuis Descartes, Kant, Hegel paraît réinstaller la « pensée » mais en vérité il s'agit du mouvement du négatif, qui crée ses plis et replis, et évidemment Husserl, Sartre mais également Nietzsche, Heidegger au début et Lacan superbement ; analyse d'une conscience, ce mouvement pur, dans un moi qui ne sait absolument quoi en faire …) Il n'y a pas de « pensée », il y a bien mieux que cela ; qui existe de manière non-objective ; qui doit cette structure pirouetter sur elle-même incessamment pour saisir quelque peu son mouvement, et ses possibilités et ce faisant entraîner tout, absolument tout le reste (pour elle tout ce qui est est « le reste », c'est elle pirouettante, qui est le réel ; elle a raison).

La structure génère la pensée et l'universalité, l'universalisation permet de lire beaucoup plus de différenciations dans la perception ; l’augmentation grecque est maximale, mais de même que la création christique (de chaque un par le Regard du un-tout-seul qui perçoit chacun tel quel et interroge son intention, sa véritable intention)qui étend beaucoup plus loin le cercle de l’attention (à tout ce qui vit, qu'il transforme en Existant) ; restera donc d'instancier ce double cercle : Descartes et la suite.

Nous n'avons pas seulement imposé la connaissance (grecque) mais le savoir ; le se-savoir de soi de la structure de conscience. Nous avons imposé la réflexion mais au sens réel ; non pas réflexivité du discours sur lui-même pour établir la cohérence d'une théorie (auto formée si l’on veut), mais réflexion de cet être qui se regarde, s'analyse, se découpe, s'explore, et devient ; qui ne peut pas se réfléchir sans se modifier, cad sans modifier le regard lui-même qui regarde (pirouette insensée mais réelle et agissante). Dans le miroir le miroir devient (et les images, les signes, les pensées sont ses effets, mais également les corps eux-mêmes qui ne sont pas laissés « là » bêtement).

Il est clair que l'on tente cent mille fois, au travers de cent mille expérimentations et explorations on tente de rattraper cette structure. De coller à même sa surface : le présent est cette surface et l'arc de conscience produit sur chaque corps une telle nouvelle surface, destinée à porter plus loin. Le christique a créé cette autre-surface du corps.

La "conscience" n'est pas la "conscience morale" mais une technique (inventée par la nature, la réalité ou dieu si l'on est croyant) que l'on décrit comme intentionnalité ; le fait d'assigner un signe à une intention, perception, assignation qui crée un ou des langages ; cette conscience technique est "morale" au sens où vous pouvez (vous devez) décider ou au moins orienter votre regard comme ceci ou comme cela. Vouloir relativiser ou nier la conscience c'est remplacer cette intention (divine ou christique ou rationnelle ou du sujet libre, Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre) par une image, une imagination (la "volonté nietzschéenne", l'énergie, la matière, l'esprit spirituel ou d'autres fétiches encore plus accablants) ; il y a une dimension technique dans la description, par quelques philosophes, et non pas une imagination.
En tant que technique (inventée par la réalité ou créée par dieu) l'arc de conscience est absolument (cad formellement) exigeant. Et contraignant au sens qu'il implique de préciser constamment les perceptions ; ce qui veut dire de dégager ou de promouvoir ou d'inventer des champs entiers de perceptions qui se distinguent au fur et à mesure des signes accolés.
Il est clair que ces signes ou ces champs de perceptions doivent être partagés (par le groupe) et se transmettre, au long du temps. Par ailleurs si le grand signe "dieu" s'applique à une nation, à chaque individu, le "petit" signe christ implique et appelle chacun, chaqu'un, un par un, même si c'est sous l'égide du un tout-seul (celui qui meurt seul). Déployant ou rendant possible pour chacun le Possible lui-même. Pas besoin d'être un héros grec ou de penser l'universel, on est en et par le moi-même déjà et toujours infini dans et par le christique.
Le devenir potentiel est clair également ; il devait s'imposer un devenir de plus en plus ouvert par champs de perceptions, intégrés au groupe et par champs de perceptions individués ; lequel devenir se devait de conserver son exigence (divine de manière générale ou spécifique si l'on croit à ceci ou cela ; rien ne montre que le divin n'existe pas, il est même le fait majeur que 'l'on n'est pas ce que l'on est" et que "l'on n'est pas du monde" qui manifestent l'altérité formelle, cad absolue). Devait conserver son Exigence et non pas se croire tout permis, parce que ça n'est pas tant le "tout est permis" qui compte (cela relève des massacres du 19éme et 20éme) mais le "n'importe quoi est permis" ; ou donc la facilité, débilitante, du désir (non qu'il ne faille pas désirer mais bien qu'il est idiot de désirer n'importe quoi n'importe comment, c'est un champ indéfini et déjà-mort).

On insistera donc sur l'acquis. Il se trouve que ce qui habituellement est rejeté, comme illusoire, idéologique, imaginaire, est le vrai, le vrai réel. Et il n'en est qu'un seul ; un seul réel.

On rejette les structures précédentes en s’appuyant sur l'acquis ; à savoir qu'il est un sujet qui analyse les choses. Et cela fonctionne si bien que ce même sujet tend spontanément à se ramener lui-même à telle variation de chose (langage, désir, corps, biologie et adn, cognitivisme, sociologisme divers et variés, etc), et ce faisant perd ce qui constituait notre acquis. À savoir que le réel est une articulation et ne peut donc se fixer, se figer que selon une représentation imaginaire. Tandis qu'auparavant (on n'avait pas pénétré dans le monde et le donné, on ne pouvait pas soumettre l'activité de conscience à une partie chosifiée du monde) articulation, alors, se déployait intégralement et au plus loin.

Qu'il y ait eu connaissances (des sciences) depuis est une excellente avancée mais que l'on ait réduit toute l’antériorité à une ignorance est parfaitement absurde. Depuis le début, cad depuis dieu, l'être et l’universel, le christique et le sujet, nous nous avançons, littéralement et physiquement, sur le Bord du monde (grec), du vécu et du corps (christique et sujet). Il n'y a pas la discontinuité idéologiquement imposée entre la connaissance, exacte et précise selon le monde, et le savoir, de soi en tant que soi, en tant que rapport.

C'est parce qu'il y a eu dieu et l'intention formelle antérieure (à tout, dieu n'est pas une symbolisation et s »oppose même au symbole de tous les symboles, l'argent, le veau d'or, et n'est pas un « quelque chose » mais une intention, une volonté) et la nation (juive en l’occurrence), l'être et l’universel et le monde unique donné tel que là des grecs, l'invention de chacun comme intention ici et maintenant du christique relevant d'un face à face tout à fait autre que tout (ce qui appartient au monde, au vécu et au corps, aussi bien qu'autre de toute société humaine) qu'il y eut, ensuite et bien longtemps après connaissance d'une part et réalisation dans l’histoire, dans l’historicité d'une société humaine réelle et agencée ; de par la révolution française qui, on l'a remarqué cent fois, est celle qui lie liberté et égalité (raison pour laquelle elle fut tout à fait distincte de celle des états-unis et de l’Angleterre).

Autrement dit en tout et partout on passe des contenus de conscience, à la compréhension et l’élaboration de tout contenu par une structure antérieure (nommée dieu, l’universel, le sujet, le réel)et c'est à l »analyse de cette structure par elle-même (elle est un rapport et donc est en capacité d'entrer en rapport avec et par elle-même, il n'y a aucune tautologie là-dedans) et ça lui est d'autant plus possible que c'est uniquement ainsi qu'elle progresse, qu'elle devient de plus en plus elle-même. Ce qui existe en tant que rapport ne peut devenir (encore plus soi) qu'en ouvrant encore plus le rapport qu'elle est, et donc qu'elle n'est pas, bien plutôt qu'elle ex-siste.

Donc nous ne sommes pas du monde. Mais au lieu de définir cet hors-monde (ce qui supposerait qu'il soit un double-monde, ou un autre monde) tous les ensemble de réflexion tendent à délimiter la réalité, les contenus, les représentations, selon le mouvement d'un Bord ; le monde, le donné, le vécu, le corps sont, mais il y a un Bord.

On avance absolument qu'il y a mouvement et qu'il existe, préexiste si l'on veut, à tout ; à cet univers ou à toute autre réalité (y aurait-il plusieurs univers ou réalités). Donc l'absolument réel ne quitte évidemment jamais pas le moindre iota qui se puisse, nulle part, jamais ; l'exister est toujours là, et il est toujours déjà-là.

L'exister est l'instant unique qui déploie tout. Il contient le néant et l'être, et dans l'être se déploie pour nous (autant qu'on en ait l’expérience), comme monde et présent. Le présent est la forme en laquelle toutes les réalités se distinguent au fur et à mesure. Et nous ajoutons que la distinction est continuelle ; constamment la réalité est splittée et resplittée en retour-vers elle-même. L'exister est pure (et brute dès le début) activité, activisme. Le rapport se veut de plus en plus complet, intégral stricte, ou si l'on veut intelligent et volontaire et assumé et assuré.

Et c'est, évidemment, précisément ce vrai réel qui fut constitué peu à peu au fur et à mesure des expériences et expérimentations menées par la réflexion. Ce qui veut dire par le retour sur « soi », sans que l'on sache au début ce que par « soi » il faut comprendre et qui prit le signe de dieu, de l'être, du un, du christique, du sujet, du réel-même comme tel (existentialistes nommément qui éprouvent l'affect spécifique d'un réel qui « existe-là »).

Toute position qui n'admet pas les acquis, est bien dans son droit, bien sur, mais manquera de toute manière le vrai ; parce que le vrai n'est pas un énoncé, sur lequel il faudrait se prononcer, mais est cette structure même ; de chaque sujet. Et manque spécifiquement ceci que l'on ne sait pas où elle s'avance, mais elle avance.

Il faut qu'il y ait sujets (que dieu s'adresse à une nation, que l'universel soit pensé par chacun, que l'on croit dans le regard christique, que le sujet se pointe lui-même cartésiennement, que chacun soit posé là sur le sol du réel, hors de toutes les réalités particulières, etc). Parce que sans sujet, ce serait sans rapport à soi ; non pas rapport à soi comme identité (moi-même ou le groupe ou l'idée ou l'idéologie) mais rapport à soi en tant que rapport ; le rapport obtient la théorie, la pensée du rapport lui-même comme tel.

On soutient par là que le rapport comme rapport n'est pas la forme purement vide d'un rapport (le numérique, le nombre est de cet ordre là, du simple rapport à soi de quelque réalité que ce soit), mais qu'il est une structure effective ; à savoir d'une part l'arc de conscience et d'autre part le présent (ou donc l'exister pur). Ce qui n'est pas « rien » mais précisément cette sorte d'être spécial qui doit être éprouvé ; c'est bien pour cela qu'il s'expose, se manifeste, qu'il soit toujours originellement autre que soi ; il en peut devenir (ce qu'il sera et non pas ce qu'il « est ») que si il se perçoit ; l'altérité est toujours déjà première et ne peut pas être comblée ; elle ne peut que se comprendre, se saisir, cad être saisie, de soi. Et donc ignore ce « soi » qu'elle sera dans l'instant absolu de son activisme toujours en cours.

En bref il nous est demandé, d’abord d'y croire (littéralement, de croire ne ce qui n'est pas) et d'autre part d' ajouter au réel (qui n'est pas) encore plus et toujours plus de dimension.

D'y croire parce que si l’on n'y croit pas ça n'existera pas. Et encore plus parce que le réel n'est pas fini, nulle part, jamais et en aucun sens. Si le réel est tel quel le présent, c'est que quelque Réel invraisemblablement inimaginable doit y survenir, y venir en plus, de même que le christique est le dieu en plus, celui qui était (avant de surgir) totalement inimaginable ; de même que l’acquisition ici et maintenant du sujet, cartésien, kantien, hégélien, husserlien, était impossible et incompréhensible, antérieurement à son apparition, mais qui est devenu (ce sujet) précisément ce à partir de quoi on comprend.

Encore une fois ; si on n'y croit pas, ça n'existe pas, pas du tout ; ça en peut exister que d'être saisi et d'en être saisi ici même, ici et maintenant, dans l'ici et maintenant qui est réellement la forge, la possibilité que quelque Réel invraisemblable naisse.

Ça n’apparaîtra pas dans le monde. Le monde appairait dans le monde, le rapport qui prélude à tout monde est la forme qui se prédispose à exister ; pour que ça apparaisse il faut un rapport. Non pas une chose qui est cela qu'elle est (une pierre ne se pose aucune question), et non pas même seulement un vivant (pour qui il y a un monde, un donné là, mais qui ne se situe pas lui-me^me dans le monde ; il n'affecte aucun signe au Bord du monde, il est dedans, il est lui-même son propre signe, alors que nous sommes signifié par le Bord, nous nous percevons de là). Et il faut un rapport qui se-sait parce que seul un rapport est capable, cad devient. Il devient autre que lui-même. Puisqu'il n'Est pas, il ex-siste.

Dit autrement si dans le monde donné peut apparaître un être qui n'est pas mais existe le rapport qu'il existe, alors cet être est précisément cela même qui arrive en un monde. Il y a un monde afin qu'un tel être existe. Et qui manifeste justement la logique même qu'un réel il y a. Il y a un réel afin que celui-ci s'amène en vue de lui-même non pas afin d'être (il est déjà) mais d'être plus grand. De devenir encore plus.

 

La question n'est pas l'être, mais le devenir-en-plus. Et non pas le devenir mais le en-plus.

Ce qui n'indique absolument pas « plus » selon le monde ; ça n'est pas, évidemment, en ajoutant du monde au monde, il y en a bien suffisamment. C'est autre chose et autrement qui s'y produit (sinon le monde serait irrémédiablement condamné à la pure et totale disparation sans aucun sens, aucune possibilité ; on peut y croire, on croit en ce que l'on veut mais cela va à l’encontre tout l'observable ; il est un observable, une manifestation, une réalisation, un champ, gigantesque, de perception afin d'être perçu justement).

C'est pour cela que l'on ne dit pas qu'il s'agit, tout au bout du processus de réal-isation (de tout), qu'il s'agit de « dieu ». on a nommé cela « sujet ». mais c'est un cadre totalement abstrait ; ce que l'on veut et ce que tous, depuis des lustres, ont analysé c'est la distinctivité continuelle qui opère (le brahma est « amplification » par ex). Si on veut croire que ça ne mène nulle part et ne consiste en rien, grand bien vous fasse : tout ce qui fut, sera, se dispersera dans le néant et plus personne n'entendra parler de rien. Parce que matériellement, selon l'ordre de la réalité tel est véritablement son destin ; le néant.

C'est en cela que l'on ignore ce que « cela » nous veut et ce que « cela » veut ; on suit seulement les indications en remontant jusqu'au Bord et ce selon les perspectives ouvertes par la réflexion, celle qui fait-retour et ne manque pas alors d'acter un re-tour, un nouveau tour ; on ne peut pas toucher le bord sans le/se modifier, la « substance » même de ce qui est attaché à la réflexion modifie l'être, cad l'exister, le réel et ce faisant on l'invente ; il est de toute évidence plusieurs manières de le créer et ces créations de structure sont précisément la finalité du réel ; qu'il soit plus-grand.

Si on se demande comment il se peut que le réel soit possiblement pluriel, c'est que l'on n'a pas compris que la source et la structure du réel est le possible, la Possibilité même et que donc elle n'est jamais fixée ; elle ne fait que grandir. Elle grandira au-delà de tout. Ce qui veut dire au-delà d'elle-même. C'est sa finalité intrinsèque.

 

Si le réel possède une finalité interne (interne au Bord) cela veut dire, donc, qu'il s'agit d'une finalité externe, totalement externe et dont la structure, la colonne vertébrale est  ; puisque c'est le réel, et donc toutes les réalités, les réal-isations, qui existent. Il n'y a pas d'intériorité qui serait supérieure à l'exister ; toute intériorité (du vivant ou de l’humain) sont, effectivement mais secondement. Ne pas comprendre c'est demeurer dans la fixité de telle ou telle partie de monde ou de vécu (le moi fondamentalement, pour nous au 20éme et 21éme, mais c'était aussi la nation du début du 20éme, ou dans son déchaînement la révolution idéologique, qui n'est pas la révolution de structure, de même que l'identité ethnique ou culturelle ou religieuse ; il y eut une profusion d’identités, extrêmement limitées, ). C'est ainsi que dieu, l’universel, le sujet ou le réel explosent toute identité ; ce qui ne veut pas dire « pas d 'identité » mais que l’identité réelle est de structure, de rapport, rapport qui doit être tenu, soutenu, actif, hyper actif ; la nation élue s'adresse à toutes les autres, l'universel est de fait une unité au travers de toutes les différenciations (sans l'être, ou le un, la forme même des idées retombe), le sujet christique est un corps (un corps toujours plus réel), l'altérité du possible est le réel même.

Ce par quoi il faut entendre que l'attitude qui se limite à une identité est déjà tombée ; ce qui dure et traverse le temps, la durée et la difficulté est de structure. Rimbaud ne manifeste pas sa particularité, mais découvre, explore l'unité réelle de la vision dans toute son ampleur ; ce qui l'écrase, l'explose ; on a vu déjà que le sujet risque d’anéantir le moi ; un vivant n'est pas adapté à la structure de conscience.

C'est pour cela que le christique a créé l'autre-corps. Et qu'on le veuille ou non nous existons de fait par ce corps là. Nous écrivons les signes sur l'autre-surface du corps ; répétons-le, il n'y a pas de hasard ou de bricolage, à ce niveau là il n'y a pas d'incertitude. Lorsque le christique dit qu'il crée le nouveau corps, il le crée réellement.

La construction de l'arche veut dire que l'arc de conscience doit s'élaborer, s'architecturer et l’historicité mène à cela. C'est pour cette raison que pas un seul pas ne fut avancé hors du réel brut puis structurel. Les cheminements bigarrés et hasardeux s'effondrent dans le monde (leur matériaux appartenaient au monde). Les élaborations suffisantes se transmettaient les unes aux autres ; l'arche qu'ils tissaient par nature était en mesure de passer d'un point à l'autre, pourvu que ce point sache s'acquérir ; on verra comment les points, les sujets, un par un, cherchèrent l’acquisition destinée à transformer leur moi en sujet.

Comment ce sujet est, par exemple, absolument, cad formellement décrit par Kant mais ceci à la suite de Descartes qui discerne magnifiquement son acte, son actualité, son actualisation. Comment Hegel décrit par le menu l’ensemble des phénoménologies du sujet (historicité et savoir, les deux).

Et si Husserl, Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan paraissent nous entretenir d'autre chose en vérité c'est toujours la Même Structure qui s'agite en tous sens et explore ses possibilités, perçoit et signifie les effets dans la réalité mais aussi les effets réels sur et dans surface Réel du présent et de l'attention.

 

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