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instants philosophie

Transcendance de l'arc

28 Novembre 2020, 09:06am

Publié par pascal doyelle

Assignement et assujettissement

On se demandait ; est-ce réaliste ? Mais on ne promet rien d’autre que ce qui eut lieu, et précisément il s’agit de comprendre ce qui eut lieu.

Croire que l’état actuel, celui de nos mois, est la finalité et le résultat réel, est tout à fait insuffisant. Ils sont des effets et le moyen pour le sujet de déployer encore plus de force, de précision, de détail, de réalité.

Or concernant la force, la précision, la réalité il ne s’agit pas du monde ; le monde reste là où il est ; en tant qu’effets.

On comprendra mieux et immédiatement (si l’on veut) en mentionnant le christique ; sa toute faiblesse est la force. Dieu, la pensée, le sujet (le christique initialement), le réel imposent les exigences les plus hautes, et les plus précises. Ou en évoquant la philosophie ; il ne s’agit pas de penser n’importe comment, pas même de seulement penser logiquement : sortie d’un certain cadre, désormais universitaire et surtout scientifique, la « logique » ne peut pas s’appliquer telle quelle ; elle s’utilise sur des rapports, vides, non sur des rapports qui sont un réel effectif, qui ajoute « ce qu’il est » justement au rapport qu’évidemment il manifeste de fait ; une conscience c’est « une » conscience, mais c’est surtout une « conscience », qui par ailleurs est forcément « une », étant un rapport, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit « tous les rapports », c’est évident mais peu clair au fond. C’est que si la conscience est tous les rapports on se situe dans le conscient, or ce que l’on nomme conscience est non un état ou un être mais une dynamique, un rapport disions-nous.

La philosophie expose, impose l’assujettissement à la vérité, cad à la cohérence (sinon on ne comprend plus rien, ce qui veut dire que l’on ne peut plus distinguer, plus percevoir, percevoir le monde mais percevoir aussi et surtout les intentions et les intentionnalités les unes des autres). Il apparaît donc que cette rigueur aboutit à une plus grande liberté ; on aura encore-plus d’intentionnalités ensuite qu’auparavant. Cette procédure vaut pour dieu (qui distingue les nations, cad les intentions), pour le christique (par qui on se distingue soi, entre mille autres possibilités), pour le sujet donc et pour le réel (et l’irréel lacanien, le ventre absorbant qui mâchonne névrotiquement ou dévore psychotiquement le réel).

C’est également pour cela que la pensée, l’universel, l’universalisation et bien qu’elle soit convoquée dans ces quatre partitions, tissages élevés de dieu, de la pensée, du sujet et du réel, n’y suffit pas. Le champ de la cohérence est plus grand que l’universel, bien que la cohérence implique l’universel, évidemment ; le sujet cartésien est hors la pensée mais tout le monde, chacun est un ‘sujet’ … Et qu’il est requis une description de la structure même ; celle qui existe originellement ou antérieurement à ou comme dieu, la pensée, le sujet ou le réel. Ou donc si la conscience n’est pas le conscient mais l’arc de conscience, c’est une unité faible, très faible, fragile mais souple et malléable, ce qui est toute la puissance concentrée en un rapport, très simple et plus qu’immédiat, instantané ; un presque rien du tout. Un rapport. Et évidemment du point de vue de ce rapport il n’existe rien de plus puissant, puisqu’il s’agit en tant que rapport de la potentialité elle-même.

Mais de même que l’être n’est pas la question, mais le possible, pareillement dire qu’il est, le rapport, la potentialité même ne signifie presque rien ; on ne sait pas « où » il va et « où » il est, sauf que l’on a dit qu’il s’saisissait, pour nous, dans notre expérience, du présent (et par hypothèse pour cet univers-ci en tant que le présent va le dérouler ; tout se déroule, littéralement, dans le même « instant » unique, le présent fonctionnel ou le présent dimensionnel, au choix).

Si la détente de l’arc de conscience est à ce point sensible, dû à sa petitesse et donc sa plasticité, sa souplesse, alors l’arc ne revient que secondement au conscient ; c’est en ceci qu’il va falloir privilégier les stratégies et non pas les tactiques ; évidemment l’arc est apparemment destiné à régler les problèmes, tels qu’ils perturbent la vie, ou la survie des premiers temps. D’élaborer des tactiques. Mais qui ne sait pas que l’efficacité humaine, dans la résolution, tient justement en la coordination des tactiques en stragies bien plus vastes et donc collectives ?

Et nous sommes de toute manière instantanément projeté vers l’horizon ; il n’est aucune stratégie limitée. Certes toute stratégie limitée acquiert une efficacité qui paraît faire défaut à l’illimité stratégie … mais il est en vérité, dans le fait même, impossible de constituer une stratégie, une conduite coordonnée sans qu’elle soit, par exemple, une religion. Pour la raison qu’il n’existe à dire vrai qu’un seul rapport et que tous les autres en découlent ; il est instamment impératif de sertir le rapport-même dans l’unité d’une conception, représentation, véridicité ; dont le groupe faisait office jusqu’à ce que chacun sorte de tout groupe, toute communauté et soit en mesure de se rattacher à une vérité, qui est dite telle ‘vérité’ parce que justement on ne l’est plus, on l’a, on la possède, on la saisit objectivement, hors de soi, hors de l’immédiat.

On a vu que l’enjeu majeur fut de détacher l’activité d’intentionnalité (dieu comme intention, les idées comme intentionnalisations, le retour vers soi comme christique et cartésien), et il en est résulté un encadrement général et généralisé du monde, du vécu et relationnel, du corps et de la perception ; et un encadrement non pas extérieur mais intérieur ; qu’il y ait des sujets qui se tiennent. Qui pussent tisser et tisser non pas des relations immédiates (les mondes et les représentations immédiates ont disparu) mais des relations médiates ; dieu vient en creux de tout bien qu’il soit également loin au-devant, la pensée perçoit inversement et le sujet (christique ou cartésien) n’y va pas sans sa liberté et son égalité. Si on nomme ceci ou cela (dieu, la vérité, le sujet) c’est afin d’être encore/en plus tout autre chose/tout autrement. Sartre en décrivant le regard d’autrui veut-il que nous le subissions ou que nous sachions en user ?

On a vu donc que l’on n’Est pas mais que l’on actualise un champ qui n’existe que là-maintenant, mais ici le maintenant est le présent lequel est la source, structurelle, de tout ce qui est. Soit donc nous sommes absolument arc arc-bouté dans l’activisme de cette actualité ; le présent dans toute sa compétence est cela même qui doit être élaboré. Il y a un présent afin que vous vous y décidiez.

Pareillement il est inutile d’opposer le conscient et l’inconscient qui sont tous deux pris dans le mouvement, lequel étant un rapport n’est pas assigné à un être, ou à une quelconque substance (laquelle n’existe pas, il n’existe que des choses-mouvementées). Et s’il existe un mouvement alors il n’existe, à proprement parler, que ce mouvement et ce mouvement se rend à sa disposition, de sorte que la structure s’est immédiatement concentrée dans le donné tel que là, le monde (créé par dieu ou ordonné selon la pensée), le vécu et le relationnel (tables de la loi, nation, et agape, amour divin, cad séparé mais in/conditionnel de l’Alliance qui s’incrustera encore plus loin avec le christique et par chacun, chaqu’un), le corps et l’individualité. Il y eut immédiatement une concentration réaliste, tandis que par ailleurs un noyau d’irréalité, de cette irréalité désertant le groupe, la communauté, tenait refuge dans le psychique ; ce qui impliquait également que parfois l’irréalité envahisse le groupe, lorsque cèdent les digues qui orientent structurellement. Dieu, le corps individuel (le corps du christ, littéralement, est cela-même qui atteint au visible de l’invisible, la présence de la structure et ce non seulement pour celui-là, le un tout-seul, mort sur la croix, mais pour et par chacun et donc pour tous les chaqu’un), la pensée, la révolution par le couple liberté-égalité découpent le possible possible et le rende accessible dans le réel même (elle crée ce réel).

Si il n’y a pas de « substance » mais un arc qui s’instancie comme corps, inconscient, conscient, conscience c’est que dans la réalité il n’existe pas d’être ; la réalité est constituée de soubresauts, et sur cette incertitude mouvementée de l’énergie sous les choses qui se tiennent secondement ; c’est qu’en dehors du mouvement rien n’est, la réalité (des choses) est bâtie sur la réalité mouvementée et dans l’apparition généralisée (substantiellement dispersée) il existe cet arc de conscience qui tisse des signes. Et qui croit, imaginairement, que ces vides qui s’agitent « sont ». C’est une imagination, l’être est une imagination, sauf que, quand même, de vouloir le définir et d’y atteindre crée quantité de cheminements, d’intentionnalisations ; de même que le christique rend possible quantité d’individualités ; de même le tomber-amoureux du moi l’engage pour peu qu’il ne s’y abîme pas dans la venue de son isolement (tôt ou tard) et de sa condition dite humaine et surtout anéantissant sa personne en tant que personne.

L’arc de conscience qui crée son propre champ, lequel est fondamentalement poreux, perméable, malléable, ouvert, étant un rapport et puisqu’il se constitue de signes (et attrape ceci et cela ; de la perception du vivant, de la communauté, du langage, etc) s’insère dans un corps, qui est marqué de cette rupture que sont les signes (version lacanienne) et sous-entendu (version philosophique l’arc de conscience (puisque l’on considère que le langage ne « crée » pas la conscience mais que la conscience est un dispositif interne biophysique (ou autre, cad métaphysique ontologique mystique, ce que l’on veut entendre) qui lui rend possible qu’il y ait des signes, des langages et même des langages personnalisés, les œuvres, des éthiques aux esthétiques). Cet arc étant un rapport il implique une non substantialité des réalités (ce corps relève des atomes, etc, et cette pensée revient à une intentionnalisation).

Remarquons que si il est intentionnalité c’est qu’il fonde son existence sur et par et dans et peut-être pour le mouvement ; ceci est, réellement, effectivement, pleinement, la réalisation du mouvement ; ou donc le vrai réel, le vraiment réel ne se trouvera nulle part ailleurs que dans le seul mouvement. La forme (que ce soit la chose qui est basée sur une agitation ou le champ intentionnel) est le réel ; de ceci l’étrangeté confondante de la présence de ce ‘réel’, à savoir que tout ce qui est se situe dans un acte (faute d’autre mot) non visible (le présent ne se 'voit' pas mais ce qui fait-voir) ; on voit bien les choses et les êtres et même une image de soi, mais qu’il y ait image veut dire que ça n’est pas le ‘soi’… le soi est celui qui voit, et non ce qui est vu . Qui voit ? L’acte de conscience n’est-il donc qu’une simple toile blanche sur laquelle ce que l’on est, les images, les vécus, le corps se projettent ? Et les images, les vécus et le corps seraient le vraiment réel ?

Mais on ne pourra pas, jamais, cesser d’interroger la forme des choses et des êtres, le « ce en quoi » ils prennent place. Et il ne s’agit pas tant d’y répondre que de poser la question, afin que du flux des discours et des représentations ne soit pas évacuée la forme du réel (dieu, la pensée, le sujet, le réel). Que le flux ne soit pas empli de choses et d’êtres.

C’est donc cet appel par-dessus le donné, l’identité, l’essence, les substances, les déterminations ; l’exister, en quoi sont les déterminations mais qu’aucune ne peut prétendre intégrer, qui est la finalité.

Et curieusement on peut dire qu’elle se répond elle-même et que le désespoir qui nous possède vient de ce que l’on croit devoir ou pouvoir saisir matériellement ou substantiellement la forme des réalités et des êtres (et de soi) alors que manifestement c’est toujours et ce fut toujours à partir de la forme que tout le reste (le désirable supposé, imaginé) est saisi, perçu. Nous étions depuis tout ce temps déjà dans la forme de la résolution. C’est juste que l’on ne comprenait pas et que l’on n’a jamais compris et que l’on ne comprendra jamais, excepté que l’on sait dès lors cette incompréhension .

« Et la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas comprise »

On attendait encore une chose ou un être ; alors que tout cela se produisait à partir de la puissance, de la potentialité même.

On n’est pas son corps ; on repose apparemment dans la spontanéité de notre être, mais en vérité on est toujours perçu. Du dehors. On ne sait jamais de où ou de qui vient le regard, mais on existe toujours dans le regard (d’autrui, de l’autre, de l’Autre, de Dieu, de la vérité ou de la réalité, on se présuppose ou on est présupposé) ; lorsque j’énonce une phrase et que je prends un mot pour un autre, je l’entends ; je m’écoute mais celui qui écoute n’est pas celui qui parle ; on est spontanément dans et par l’altérité. Et cette altérité comme on a déjà vu est par exemple l’universel (ou dieu ou le sujet ou le réel) ; l’universel parce que si l’on existe comme rapport tout rapport nous institue déjà d’abord dans l’universalité du rapport ; tout mot est universalisation. C’est seulement parfois que l’on désigne tel tabouret ; en vérité il y a ce tabouret mais uniquement pris à l’intérieur du tabouret-en-général.

Pour le moi il ne sait jamais de où il est perçu ni qui ; son moi est une partie du champ, et l’unité du champ vient du sujet mais le sujet n’est pas ; il est et n’est que la structure du champ ; il vient d’en avant. Aussi le moi ou le sujet ou l’universel seront toujours « perçus » ou perceptions d’en-avant. Assignés à la vérité, à dieu et l’intention absolue, ou le christique et l’intention personnelle, ou le sujet et sa propre position ; sur l’étendue du monde et selon le non-temps de la suspension de l’être, par l’exister du je, antérieur à toute la pensée, toute la représentation, la perception ou la folie ou le rêve ou le corps, puisqu’il s’agit non pas d’une essence avant les essences mais du champ qui se crée dans le présent, par le présent et son arc.

Le moi de ce point de vue est toujours « fou ». Puisqu’il se prend pour un être, une identité, alors qu’il existe sous un regard structurel, qu’il ne sait pas localiser ; mais le sujet, lui, va prendre le taureau par les cornes et définir que dieu, la pensée, le sujet ou le réel imposent le regard, par quoi le moi s’en sort, se sort de lui-même. Sans doute existe-t-il quantité de regards mais un seul ou une orientation est fondamentale et définitive ; le regard de tous les regards (et ça peut être la vérité, ou l’historicité comme révolution(s), qui n’en manque pas, de révolutions de toute sorte). Ou donc cela veut dire ; que lui-même le sujet, est plus grand que lui-même ; le moi qui se croit être est assigné, assigné aux déterminations mais le sujet est hors-de-soi ; les déterminations sont fixées et perçues par l’autre-conscience (on ignore laquelle, la sociétalité, autrui, fb, le cinéma, les parents, etc) ; le structurel, dieu, vérité, sujet ou réel n’appartiennent à personne et n’appartient à rien ; tout est effet de cette cause, ce qui veut dire que même si toutes les réalités ne sont pas directement effets effectifs (sauf si on croit en dieu ou au cosmos grec) il n’empêche que toutes les réalités étant données, le champ qui se crée de chaque conscience va vers l’avant et tire à lui tout le reste. L’aimantation des réalités s’effectue par l’avant ; qui tracte les déterminations au moins en tant que champ.

Revenons au moi ; si il est perçu (et qu’il ignore de où vient le regard) alors ce regard extérieur pense, à sa place, à la place du moi. Comme du regard qui, si vous êtes femme, vous assigne votre être de femme ; mais cela vaut pour tous, tous les mois, quel que soit votre détermination ; et si vous ne vous conduisez pas selon tel statut ou tel rôle, vous vous sentirez mal, mal-être tout à fait troublant et en vérité réellement profond ; le moi qui se croit un-tel, doit s’assigner à cette identité, sinon il ne perd pas seulement telle ou telle qualification (ou qualité) mais il perd … le regard lui-même, cad tout.

Évidemment c’est la grande affaire sartrienne (sous entendu en finalité ; non pas être ce que je suis, parce que ‘qu’est-ce que je suis ???’ mais admettre que je vais devoir faire quelque chose de ce que les autres, la vie, le monde font de moi) mais aussi lacanienne ; de « où » cela regarde ? Ou, plus objectivement, de où cela voit ? C’est vu, c’est dans la visibilité mais pas la mienne … et pourtant je suis pris dedans.

C’est ce parcours que balisent Sartre mais aussi Lacan qui décrivent les intrications de tout regard supposé, ou le dénoyaute (comme Lacan lorsque la pratique le met à nu et, enfin perçu, le regard est soudainement privé de sa puissante domination ou d’une partie de celle-ci à tout le moins, desserrant le coinçage). Sartre insiste-t-il pour que l’on se soumette ou que, prenant conscience, on n’en soit plus le jouet ?

Dit autrement on cesse d’être assigné aux déterminations (tenues dans le regard-autre extérieur, puisque jamais nous n’accédons ’directement’ aux réalités-mêmes, il faut qu’elles soient liées dans un champ) mais nous ne nous en libérons qu’en s’assujettissant au sujet … comme l’on voudra, à dieu, à la pensée-vérité-universel, au christique-sujet, au réel. Soit donc, en passant d’un assignement donné (perçu on ne sait de où ni de qui) à un assujettissement qui nous crée en tant que sujet (lequel est toujours forcément plus grand que lui-même et autre que le moi, mais cette fois salvateur ou libérateur ou révolutionnaire ou poète ou créateur ou simplement ce je dans le moi).

Entre l’assignement (durant un temps nommée aliénation) et l’assujettissement, le choix est vite fait, ou il devrait. Parce que le sujet est beaucoup, beaucoup plus grand, plié, articulé, et ouvre en vérité sur l’ensemble de toutes les intentionnalités possibles, celles qui furent et celles qui seront et celles actuelles qui se dessinent. La version mitoyenne consiste à n’intégrer que telle ou telle capacité, Nietzsche par ex ou la poétique exclusivement de tout le reste, une idéologie, la science et rien que la science, etc, une spécialisation en quelque sorte, qui ne voit plus que si notre être est non pas un être de déterminations (aux domaines réservés) mais un mouvement, le rapport de tous les rapports, alors l’ensemble des possibilités sont toujours activées ou activables.

(on ne garde pas « aliénation » parce que cette idée, majeure, prétendait somme toute qu’il existerait « notre vraie nature » recouverte et oppressée par tel ou tel ordre injuste ; qu’il y ait injustice, c’est certain, mais non pas une véritable nature de nous-même, pour ainsi dire ; il ne faut pas attendre de la révolution, de jésus ou de la vérité qu’ils effacent notre réalité et idéalement, au contraire ; jésus, la vérité ou la révolution ou une psychanalyse constatent l’effectivement réel de notre état tel que là ; c’est tout autrement autre chose et pas du tout idéal ; le christ n’est pas une idéalité, en rien - c’est le jugement porté sur le christique qui l’a caricaturé à son niveau, selon sa mesure de réalisme naturaliste « nature humaine » etc, ça n’est pas du tout le contenu du christique ; le révolutionnaire idéaliste croit qu’il réussira un monde rêvé ici-bas, c'est sa motivation mais non son action... ou une vie de bonheur ou une vie réussie ou une publicité racoleuse … le christ non, il le dit tel quel, lui seul échappe au et permet de se sauver du monde trompeur qui est tout de ténèbres).

(deuxième ; la ‘castration’ est ce qui assure dans l’inconscient que l’on s’assigne à l’ordre du signifiant … mais soit en mode très strict et on se perd dans des dédales, soit en mode relativement égalisé … Il faut qu’il y ait du signifiant en ordre, sinon qu’est-ce qui arrive ? On n’a plus de regard stabilisé, puisque le signe n’existe qu’intentionnellement et dès lors le réseau intentionnel se laisse facilement envahir, du dedans (du corps qui souffre d’être coupé par le signifiant ou l’intentionnel) ou du dehors (de l’exister, brutal, d’autrui, de la vie, etc). On sait encore moins de « où » il y a un regard et donc on perçoit (ou désire) n’importe comment (et/ou on s’angoisse à mort).

(trois ; c’est pour cela que ce qui était nommé aliénation, autrefois, a dérivé en refus d’ordre et donc décuplant les objets, publicitaires, petits idéaux de poche, et désir pour ces petits désirs négligeables et négligés, au deux sens, et en conséquence de quoi au lieu d’aboutir à des sujets il en résulte des mois dépenaillés).

(quatre ; l’assujettissement n’est pas opposé à l’assignement en un ordre, il est en plus ; le christ vient en plus de la loi ; le sujet en plus de la pensée ; la Constitution est une logique, de même que le droit ; le réel en plus du sujet).

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Le trompage et le détrompage

21 Novembre 2020, 09:06am

Publié par pascal doyelle

La question n’est pas, n’a jamais été celle de l’être, mais celle du possible.

De quelle autre manière pourrait-on définir le réel ? Comme un « état achevé » ? Tout nous montre que le réel avance, qu’il est un devenir. Or si il est en tant que devenir cela signifie qu’il ne peut pas cesser. Quel que soit ensuite le mode part lequel on appréhendera cette non cessation, cette indéfinitude.

À mettre en parallèle avec ceci ; chacun est en tant que moi, ce moi est bâti sur la ligne de signifiants, soit donc la découpe du corps par les signifiants dirait Lacan ou par l’intentionnalité dirions-nous ici. Il n’y a en effet de signifiants que pour une intentionnalité. Une part de cette découpe tend vers le réel, et sait prendre en compte l’altérité du réel, et d’autre est définitivement coincée dans l’irréalité ; l’irréalité absolue est dite « jouissance », c’est un fantasme hallucinatoire, mais il existe des tas de petites irréalités que l’on va imaginer dans la vie et qui fonctionneront comme temporisations écartant le risque de la jouissance , qui, si il se réalisait, n’aboutirait évidemment à une réalité, une réalisation mais à une hallucination, vécue, peut-être dangereuse mais surtout embarquant le moi dans le délire et la perte du réel ou le morcellement de son identité (etc), puisque la jouissance, réalisée, est une folie ; les désirs opèrent donc comme temporisations afin, en un sens, de pallier à la jouissance ; toute déperdition de désirs nous bascule du côté de la jouissance. De même l’angoisse, devant le réel, c’est l’angoisse devant la coupure , la ligne de partage de jadis (imaginaire ou de signifiant entourant l’imaginaire hallucination, le signifiant comme marquage du corps le scindant) ; au sens de « faisant un cauchemar, vous vous réveillez et c’est à ce moment-là que vous vous rendormez » ; l’état de veille est la négation du réel en tant que jouissance (racine dans la cervelle du corps coupé). Les désirs, les petits a, les objets petit a, appartiennent, eux, à la réalité.

Et lorsque l’on consomme, indéfiniment, on imagine quantité d’objets petit a, ces objets de désir qui balise la perception, le chemin, autrui et on se préserve de la jouissance (qui tire inversement dans l'irréalité) et on embraie sur le processus d’intentionnalisations (dans la réalité et le corps, parmi les autres, l'histoire, pour Sartre), espérant enfin fixer à chaque fois cela même qui n’a pas de limite structurelle (dans le monde) mais positionné à l'opposé de la jouissance et  source des distinctions qui vient du présent en face, soit donc l'arc de conscience  mais qui, cependant, doit devenir ou aurait dû devenir sa propre régulation, sa propre limite, sa propre finalité, son horizon et non plus s'avachir dans le corps (étayant la jouissance par les objets a) ; l’intentionnel seul peut régler, a priori, l’intentionnel ; rien d’autre n’atteint sa capacité sinon lui-même ; et si il doit à lui-même trouver sa limite, il vaudrait mieux dire trouver son illimité de structure, sa dissemblance pusique rien dans le monde, le vécu ou le corps ne lui ressemble, correspond.

Or l’illimité tel que régulé et non pas l’illimité délirant ou arbitraire ou subjectif (ni dieu, ni la vérité, ni le christique ou le sujet, ni la révolution ne portent vers l’arbitraire, qui attire la nation, la pensée ou le sujet ou la perception dans ses plus concentrées et précises cohérences, effets de réalités ou de réel pur
), cet illimité réglé est une exigence … ce qui ne plaît guère au moi, au moi qui cherche son objet petit a, celui qui découvre des tas d’objets de désir (le désir, ce fétiche moderne et contemporain est juste la version « naturalisée » de l’intention ou si l’on veut la manière de faire-comme-si l’intention qui est supra-naturelle pouvait se comprendre comme valide dans ce monde-ci, dans les réalités, les vécus, les corps et que bon an mal an il y aurait moyen de « le réaliser », le désir ce qui est très pernicieux, évidemment, puisque l’intentionnel ne se rencontrera pas, jamais, selon le monde). Le désir, cette appellation synonyme de l’intentionnalité qui l’attire vers le monde et le corps, signifie seulement que l’on peut faire tout et n’importe quoi, justifié puisque donné et réalisable, d’être a priori « naturel ».

Le point opposé à la psychanalyse se tient dans l’intentionnel qui s’impose comme actuel ; il n’y a pas de « conscience en soi » (qui serait où?) mais une conscience en acte (ce qui existe comme rapport est en acte, il n’y a pas de rapport sans actualité). C’est pour cela qu’il se peut que l’arc de conscience n’existe que durant ce millième de seconde, ou qu’il constitue et se constitue dans une dimension ; au choix. Répétons qu’il serait très bizarre qu’il faille un univers quasi infini pour que sur une planète apparaisse puis disparaisse aussitôt une étincelle… (et plus du tout étrange ni encore moins mystérieux, mais bien idiot et une sorte de débauche absurde d’énergie, pour rien). L’inconscient nomme parfaitement qu’il s’oppose au conscient, mais le conscient est le mode grosso modo d’objectivité, d’énoncé qui se situe dans le vue de l’acte de conscience qui ne peut pas remonter en cet acte ; mais et c’est le supposé fondamental, qu’il existe un énoncé qui n’est ni subjectif ni objectif et tenu à la source même de la technique de cet arc ; montrer non pas le contenu mais le contenant et ce à lui-même.

À moins de saisir que la philosophie désigne un acte (en cours) on ne comprend rien, et que donc cette désignation de l’acte est en elle-même la typologie exacte de son objet spécifique (qui n’est pas un objet, d’où sa difficulté). C’est cet écart qui est analysé et qui s’analyse lui-même (puisque seul il témoigne de son acte).

Et on y ajoute donc, puisque philosophiquement, le réel tel que donné là. Qui n’a pas de référence pour Lacan ; il n’y a que des représentations, toutes symptômes de l’unique jouissance. Mais pour nous, non. Le réel est positionné par et pour le sujet ; puisque l’on n’admet pas que le signe soit signifiant ou série de signifiants, mais qu’il est par une intentionnalité, en conséquence de quoi la conscience n’est pas le conscient et ne peuvent ni ne doivent être confondus ; l’arc de conscience est plus grand que les cercles de conscient, les cercles de raison (qui veulent toujours se raccorder en eux-mêmes, tandis que l’arc dit bien ce qu’il en est ; il est tendu vers, par-dessus, en plus.

Pour nous il n’y a pas une séparation causée par les signifiants, mais il existe des signes puisqu’il ex-siste une intentionnalité ; et c’est l’intentionnalité même qui crée notre perturbation ; un gouffre s’ouvre (sartriennement ; le pour-soi comme négation de l’en-soi, et la jouissance étant, selon le système sartrien, l’identité imaginée de l’en-soi/pour-soi, le dieu selon Sartre ou plutôt selon l’engluement de la conscience dans une identité).

Ce qui ne renie pas du tout que cette coupure intentionnelle crée de fait la ligne des signifiants et plus encore que cette ligne s’inscrit sur le corps (ou dans le corps comme on veut, séparant le vivant du signe lui-même, et ce dans le regard … parce que toute cette affaire est relative au regard ; le moi ne sait pas de « où » il se voit ou est vu ; le sujet croit ou sait qu’il est vu à partir de dieu, de la pensée-vérité-universel, de la liberté et de la liberté-égalité, ou du réel (de là son infiniment intense perturbation lorsqu’il se rend compte que le réel existe, il est perçu « comme du dehors » sans aucun regard, sans-dieu, sans-vérité, sans-existence). C’est seulement que la psychanalyse n’est pas complète et qu’elle s’en tient toujours à l’idéal scientifique ou objectif, et non pas au caractère absolu, ce qui veut dire formel de notre être qui n’est pas un être mais un mouvement ; le rapport qu’est l’arc de conscience ; lequel est fort limité, certes, mais on a dit déjà que le peu qu’il puisse déplacer devient, de cela même, fondamental ; ce qui peut se transmuter est plus grand que ce qui est seulement ce qu’il est. Le mouvement peut se transformer, l’être non.

Tout ceci relève de la même expérimentation ontologique absolue (dieu, l’universelle pensée, le sujet et le réel). Telle qu’elle fut explorée depuis 3000 ans ou à peu près. Sitôt sorti de tout monde communautaire (qui pense pour tous et qui (se) parle comme Monde, sacré) et lancé par le divin (séparé du monde, que ce doit dieu, qui l’a créé, ou la pensée, qui en instancie l’ordre distinct et facteur de distinctions), c’est tout entièrement l’expérimentation, la forme, qui vient en une fois (dieu se donne tel quel, la pensée et l’être, le sujet et la liberté, le réel imposent une libération intégrale, en une fois, bien que l’on ne comprenne pas ce qui nous arrive, étant donné que la forme du réel, de l’arc intentionnel ne passent pas dans l’expression).

Et cette forme n’est pas un tout, ou une totalité, puisque la forme est le possible tel quel ; la substance, si l’on veut, du réel est le possible ; sa structure est un mouvement. Il ne faut ainsi pas le percevoir comme chose ou être, mais comme possibilité. Et si elle est telle, alors c’est elle qui devient, est devenue, deviendra.

Qu’a-t-on d’autre ? Qu’une chose quelconque ou un être quelconque soit éternel ou infini, une « grosse chsoe » ou un « énorme être » ? Mais aucun être, ni aucune chose n’atteint l’infinité, excepté le mouvement.

Et ainsi nous voici rendu au Bord des réalités et, aussi bien, de la représentation ou de la pensée ; et tout autant au Bord du moi, puisque celui-ci se rend compte soudainement ‘qu’il est perçu’ ; le regard n’appartient pas aux contenus ; on ne désire pas pour l’objet ou la chose ; on atteint somme toute un non-désir. Ce que Nietzsche (qui s’impose donc dans l’historicité comme auto-affirmation… de l’affirmation elle-même) ce que Nietzsche donc désigne comme cause-sans-raison ; on agit (ou décide ou perçoit) en laissant décider ou agir ou percevoir la volonté-sans-raison, que rien ne précède puisqu’elle précède tout. Cette entière positivité est son affirmation-même. Et cette positivité absolue (formelle) veut dire que tout est donné. Tout est donné « là » en avant. Tout est en-plus et s’acquiert in-finiment (dont on verra, plus tard, quelle signification donner à cette infinie acquisition, et quelle portée à ce que par « infini » on peut comprendre, puisqu’ici l’infini est relativisé, rapporté à, étant le mouvement-de quelque réel, du réel-même).

La libération, celle du divin, du christique, de l’universel, du sujet ou du réel fonctionne comme soudainement regard qui déclot, désincarcère l’intention ; c’est nommément ce qui se passe dans toute conversion ; on passe d’un point de vue qui ne sait pas de où il perçoit ou est perçu, à un repérage autre, forcément Autre puisque c’est la forme même, l’intentionnalité telle quelle, le rapport des rapports qui se montre. Pareillement Descartes fait-voir la suspension de cette structure qui peut se tenir, elle-même, nue et sans rien dans son propre champ. Et ce qui s’expose ainsi c’est le rapport (de tous les rapports) lui-même.

Et donc lorsque l’on a tenu dieu, la vérité ou l’infini du sujet c’est bel et bien cela qui s’est livré à nous.

Si l’on croit attendre autre chose ou autrement, on se trompe ; c’est déjà venu. Si on refuse « ce qui est déjà arrivé » (chacun fait comme il veut, n’est-ce pas) c’est que l’on attend une autre sorte de résolution qui, de toute manière, outre cette forme, cette structure, ne tiendra que du donné ou est imaginée selon le monde, le vécu ou le moi ou le corps ou la communauté ou le désir ou telle imagination ; ne comprenant pas que la structure s’est déjà manifestée, on retombe et retombera de toute manière dans le monde (de la dispersion indéfinie).

Et ce qui s’est déjà manifesté n’est pas de l’ordre des « facultés » ; Kant le démontre bien, même si il ne nomme pas le ressort opérateur lui-même (il faudra Hegel et Husserl pour percevoir la phénoménologie qu’est la conscience) ; les facultés présupposent une unité, transcendantale (que l’on ne sait pas situer dans le système kantien), et une telle unité ne peut pas consister en une « consistance » justement. De là que Hegel passe outre Kant ; il n’est pas lieu de supposer un nouménal en soi, et donc tout est phénoménologie (et il est possible à Hegel de tenter de lier tous les passages de conscience, dans l’historicité ou dans le savoir absolu). « Il y a » une unité (tout comme Lacan disait « yad’lun ») et cette unité n’est pas dans le monde, pas déterminée et ne peut que s’auto-désigner ; l’arc de conscience seul sait qu’il y a un arc de conscience … et lui seul aussi sait qu’il y a un présent, de même le seul qui perçoit à partir de l’horizon. Puisqu’il s’agit toujours du même réel ; le rapport.

Le rapport est le concept général sous lequel se tient à la fois l’arc de conscience (qui est conscience de (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même, et non une identité, qui n’est qu’imaginée et l’être est du même ordre que l’imaginé, et le conscient symptôme) et se tient le réel. Le réel est le rapport de tous les rapports ; se donne pour nous comme présent, comme exister ; et si il est rapport c’est une autre manière de dire qu’il est le Possible. Mais si le possible est le réel qui est le rapport, alors le « réel » comme tel est formel, et non pas un quelque chose, pas une ‘chose’ du tout.Et donc si on tient solidement que le réel est le possible, qu’il est, lui, le réel, formel, alors il n’existe à proprement parler que le possible ; le sens de ce qui est réel est la possibilité ; la question étant ; jusqu’où ?

Jusqu’où le réel est-il possible ? C’est la question que le réel pose et se pose à lui-même. On a dit déjà que l’être n’était pas le problème (il y a de l’être et du néant, à égalité, puisque le possible est la Règle), mais que si l’être est, donc, le possible, alors c’est le possible qui est en question ; le réel cherche à réaliser, à rendre réel encore plus de possible il truque ou pour mieux dire déplace et augmente et intensifie et distingue toujours plus avant la réalité (les déterminations, les choses, les êtres) afin qu’il y ait un réel toujours-plus grand.

En ceci il devient absolument fondamental que chacun soit en mesure de sa propre mesure ; que chacun se sache comme plus grand que lui-même, n’importe quel lui-même ; notre réel ne tient pas à notre être (il ne s’agit pas de devenir qui l’on est, parce que l’être est toujours le déjà-là) mais notre réel vient de l’exister, ce qui veut dire de l’actualité de sa puissance, de sa potentialité, de sa capacité. Au tout début on initialise le processus par les capacités d’effets ; dieu est l’opérateur intentionnel (au point de ne se définir que par l’intention qu’il a pour nous) ; la pensée démultiplie les intentionnalisations sur le monde (les idées et les idées systématiques) ; le sujet instancie sa liberté, et ensuite d’avec l’égalité (la révolution) ; restait donc la potentialité brute et pure.

On ne sait pas encore en quoi consiste la pureté du possible même, mais on connaît quand même la brutalité du possible déployé comme mondes, univers, possibilités se heurtant d’une violence effrayante. Quelle météorite pulvérisera ces planètes ?

On sait que ici même la libération, du un, ne nomme pas le un (il est non nommable) mais le désigne ; comme divin, vérité, liberté ou réel, selon les expériences que l’on en a reçu et qui étaient inimaginables, n’étaient pas de l’ordre de l’imagination, avant qu’elles n’interviennent, comme formules (je suis celui qui est en cours d’existence, je suis celui qui suis), formulations de l’expérimentation-même par quoi le réel est plus grand que lui-même. Le un sert à produire des petits uns, qui ne sont pas des petits a. Et cela nous arrive de face.

Est-ce réaliste ?

Le but n’est pas tant de croire en ceci ou cela, bien que l’on a affirmé que l’universel, la pensée, grecque, et suivante, applique une forme aux réalités et particulièrement aux personnes ; il y a révolution afin que chacun soit son propre jugement, de celui-ci on ne connaît aucune preuve matérielle ou aucune objectivité scientifique (tous les objets, limités, de chaque science paraît mener à une nécessité ou une causalité).

Le champ de l’intention est beaucoup plus étendu que l’étendue du monde ; les choses sont ce qu’elles sont (même si on en ignore beaucoup, voire 99%) mais les choix d’une part et surtout les inventions, les créations, les structures nouvelles de conscience sont innombrables (inventions et créations dont on a dit qu’elles constituaient la liberté même, ce qui veut dire que l’on crée « du réel » et non pas cherche seulement une conformité, au Bien, en choisissant librement le Bien ; on crée le Bien, la structure adéquate à la logique de la liberté, cad du possible le plus grand et le possible le plus cohérent, sinon ce dernier disparaît en une ou quelques générations).

Rendre le système de conscience (qui est un mini-système qui ne contient pas un programme mais qui est lui-même le programme ; sa structure, le contenant, est le contenu, les rapports qui sortent du rapport qu’ils soient signes, langages, comportements, tactiques ou stratégies, individuelles ou collectives ou communautaires et groupales), rendre le mini-système afin qu’il entre dans son propre champ et poursuive ses possibilités pour elles-mêmes, et qui, de cela, créeront tel ou tel monde, tel ou tel corps ; il est très clair qu’il n’agit pas du tout dans l’abstrait ; la pensée expose le monde et le christique impose le corps et le dieu unique crée la nation ; et quant à l’hypothèse du réel (qui vient en quatrième donc ; dieu, l’universel, le christique-sujet, le réel) elle manifeste que l’arc de conscience (qui fut désigné par Hegel-Husserl, déplacé par Nietzsche-Heidegger, analysé par Sartre-Lacan (hors du moi et dans le moi) l’arc de conscience donc découvre qu’il dépend d’un réel, d’une altérité, absolument brute, telle que « là », et que cet arc est situé.

Cet arc est situé sur un « plan », une étendue (comme disait Descartes), laquelle est tout entièrement visible, dans la visibilité (il n’y a de réalité que manifestée parce que déterminé, ce qui est déterminé est dans sa propre visibilité, un atome d’hydrogène se distingue d’un atome d’hélium) ; ça n’est pas la visibilité qui interroge (de même que ça n’est pas l’être ou le non-être), mais la possibilité ; ou donc la possibilité pour la visibilité de se continuer. Comment la visibilité, l’apparaître peut-il devenir ? En entrant dans son propre champ. Soit donc à devenir conscience-de.

La conscience-de est le summum de la manifestation et donc aussi du possible. Du moins tel que nous sommes en mesure de le connaître, de l’expérimenter ; peut-être, dit autrement, existe-t-il une « sur-existence », une sur-manifestation, un hyper devenir, et donc non seulement comme exister fonctionnel, lorsque le présent est l’articulation réelle des réalités, mais encore plus l’exister dimensionnel ; la dimension réfléchie de la manifestation œuvrant le possible-même ; comment si la réalité est manifestation et la conscience articulation de cette manifestation, comment exclurait-elle la réflexion, et ce au sens de réflection ? Puisque la question est la capacité même du possible ; jusqu’où est-il possible ? Trouvera-t-il lui-même sa ressource ? Puisque seul ce qui est rapport à (soi) est susceptible de devenir. Il faut que celui-ci se voit, que la structure-sujet se perçoit afin de se distinguer, et toutes les réalités sont sa vision, son activité, son action, sa pensée, sa perception.

Le problème du possible possible est donc, pour nous, en notre existence, celle de la ressource. Où puisera-t-on la capacité de mener le plus Haut Possible ? Dont on sait que l’idéal christique est tellement inaccessible. Ou l’impératif kantien. L’idéal révolutionnaire. Tout ce que l’on qualifie d’idéaliste, mais également les œuvres dont la perspective rend proche le plus lointain. Le plus cohérent non en termes d’objectivité rationnelle ou universelle, mais structurelle de conscience-de – plus loin – (soi). Ce en quoi nous appelle dieu, le christique, l’universel, la pensée, le sujet, la révolution et le réel, en tant qu’existant en sa racine de structure, laquelle racine n’est pas dans un quelque chose (serait-il « la pensée ») mais dans le champ de perception qui inaugure tout, qui fait qu’il y ait, pour nous, dans son actualité et dans son actualisation seule, un monde, un vécu et un relation, un corps. Tout cela existe, pour nous, parce qu’exposé dans le champ intentionnel. L’œuvre des œuvres (au sens large de toute activité portée au lointain) ce sera donc la formulation, l’énonciation qui entre dans le mouvement de chaque arc de conscience, ramener la motivation et la ressource et donc la vision elle-même dans le champ et pour la structure et l’activisme (du poète, du réformateur ou du citoyen, du philosophe) ; on ne sait pas ‘où’ nous conduira la vision… mais si nous prêtons attention à cette œuvre ou cette action c’est que nous cherchons-explorons déjà, sinon nous ne serions pas là.

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Présupposés cruels

14 Novembre 2020, 07:44am

Publié par pascal doyelle

Historicité de l’ontos. L’os du réel tel qu’intentionnel, de notre point de vue (sans préjuger de la Structure-Sujet qui in-forme la totalité de tout ce qui est, fut et sera, encore plus selon son chemin de perfectibilité brute au début et ensuite pure et simple).

Dès que l’on sort de tout monde particulier on aboutit à la structure ; les mondes, les sociétés humaines, les relations, les corps, les vécus sont des contenus : la structure est cela qui permet de produire des mondes (dans un champ intentionnel qui via les signes organise et d’abord invente, crée l’espace au-devant, lequel champ doit demeurer concerté, disposé, prédisposé par son activité et son actualité).

La structure étant un rapport lorsqu’elle se manifeste elle se tient toute droite et toute nue ; claire et nette. Dieu (l’intention, que l’on y croit ou non n’a aucune importance, sinon pour chacun), la pensée (le déploiement forcément universel de tous les rapports en conscience, les intentionnalisations), le sujet (l’intention au cours d’une vie, transformée en existence), le réel (ce en quoi et par quoi il existe une intentionnalité ; un rapport dans le rapport, l’arc de conscience dans l’arc du présent).

Et donc étant un rapport la structure (de conscience) se-sait. Elle sait quelque chose, quelque chose du réel de son ex-sistence. Le contraire serait étonnant. Le se-savoir est en lui-même infiniment étrange, littéralement (autre, jetant tout contenu, auquel on aimerait s’identifier, dans la distance brute de l’acte intentionnel). Puisque la forme, structurelle, ne passe pas dans la réalité ; ce qui crée de la détermination ne peut pas être soi-même déterminé. Par contre ce qui existe indéterminé (la structure, la conscience) saisit l’indétermination, la forme et en vérité il n’existe de saisi que l’indéterminé. Ce que l’on aime vraiment est tellement autre que tout, y compris nous-même, que cet état de dépendance vis-à-vis de la forme brute nous précipite dans l’indépendance (si le réel, la conscience était déterminée elle serait attachée, liée, enchaînée à un quelque chose quelconque).

Ou, dit autrement, tout est symptôme de la face indéterminée, qui se tourne vers nous-même et qui ne renvoie pas du tout une tautologie mais précisément le mouvement pur et brut.

Que tout le reste soit symptôme implique que l’on cherchera en vain ceci et cela dans le monde, le vécu ou la perception ou le corps ; on ne trouvera jamais la résolution. C’est exclusivement la prise en compte de cette face indéterminée par et pour elle-même (puisqu’elle seule se voit, se saisit, se-sait) qui pourrait, éventuellement, résoudre et encore faut-il s’entendre sur ce type de résolution, résoudre donc l’équation de structure. On a dit déjà que se saisir pour le rapport qu’est l’actualité intentionnelle un « être saisi » par (dieu, la pensée, le sujet et la liberté et égalité, le réel).

C’est pour cela donc que l’on a instancié dieu, la pensée, le sujet ou le réel (ou qu’il se révélèrent à nous) ; dont on pressent qu’effectivement ils échappent. C’est ce qu’explicitement ils affirment en s’annonçant; la pensée aussi bien que dieu sont « à l’extérieur » du monde, valant, remarquons-le, pour eux-mêmes ; on peut comprendre le monde via leurs portes respectives, mais ils ne peuvent pas être compris dans et par le monde, le moi ou le vécu.

Or on ne voit pas la liaison entre le moi et la raison, le monde et le un, la perception et l’être (idéel), si on y oppose des masses frontales, telles la matière et l’esprit ; soit donc si on tient la substance mondaine et la substance idéelle d’un côté et de l’autre.

C’est le mystère de la troisième substance, celle-là même cartésienne ; dont on se doute bien qu’elle n’est ni l’une ni l’autre. Descartes s’interrogeait sainement sur l’unité de l’âme et du corps ; comme il a inventé, créé l’interstice du possible en séparant la volonté de la pensée, il voit de fait, comme un Fait manifeste réel, que tout l’ensemble repose sur autre chose, autrement. En nommant « pensée » l’ensemble de nos facultés, il n’est pas loin de Kant qui décrit le transcendantal, l’encadrement spécifique du phénoménal, mais aussi de l’exercice de la liberté et de la faculté de signification, d’expression.

Et ainsi il fallait reprendre plus haut, plus en amont, antérieurement, en-avant de tout et découvrir ce qui originellement nous extrait et nous expulse du monde donné et du vivant et de la perception immédiate et du corps. Ce qui s’accorde à cette logique, que d’aucuns refusent de reconnaître comme fondatrice, que nous débutons avec et par nous-même et nous-seul. Ou plus exactement parce que nous voici tel ce moi embarqué dans plus grand que « nous-même », en conséquence de quoi nous débutons, tout débute toujours par la station la plus élevée possible, lAntériorité s’annonçant comme être, vérité, intention, fait absolu.

On en a vu et reconnu la raison ; ce qui existe comme rapport est pris dans ce rapport et la nature même de cet « être » étrange (qui n’est pas un être justement, une identité ni une détermination, mais survole toute sortes de déterminations effectives ou possibles), sa nature même est d’être-autre ; sinon rapport il ne le serait pas. L’os du réel vient instantanément tel lui-même, et sitôt qu’il est signifié et entre dans son propre champ, il sait-déjà sa capacité (qu’elle soit dieu, vérité, liberté ou possibilité).

Comment tirer la leçon de ce qui ne se prévoit pas ? Parce que savoir la capacité ça n’est pas l’exercer. Et on notera bien à quel point les juifs, les grecs, les français ou le moi furent surpris, n’y comprirent rien mais le voulurent malgré cela ... et bouleversés de fond en comble dès l’installation, l’instanciation de la structure dans le peuple, la représentation, le corps social ou le corps tout court. Ça ne sera, ensuite, plus jamais la même chose. Puisque l’articulation se détend soudain et dénoue toute l’historicité, toute l’apparition de soi, du monde ou de la réalité, toute la représentation et jette le corps dans l’a-temporalité.

De même que le moi s’est psychiquement senti coupé de son être, qu’il n’est plus un enfant et que désormais il est livré à la séparation, à la souffrance et finalement à la mort ; tout cela parce que soudainement (ou pas) il a basculé du côté du réel, de l’horizon non pas qu’il perçoit mais à partir duquel il se perçoit comme un étranger. Où est son être alors ? Nulle part, il est brut et pur mouvement.

Se-savoir selon dieu, la pensée, le sujet ou la possibilité c’est ne plus se régler sur le même temps. Le dénouement de la temporalité c’est bien comprendre que la décision qui viendra engagera non plus tel ceci ou cela, bien indifférent, mais le temps lui-même, le réel, la structure à l’origine de tout le reste, et en fonction de laquelle le monde, les sociétés humaines, les vécus et les corps s’affecteront de tel ou tel effets, résultats, conséquences, décisions, actes, et au plus loin projets ou stratégies (le projet sartrien est une version de ce que l’on nomme stratégie, dont on sait qu’il, ce projet, prolonge ou plonge ses racines dans toute l’intentionnalité de toute une vie, nommée ici existence, serait-on Flaubert ou Genet).

Situation excessivement étrange, qui rappelle immanquablement que nous dépendons de dieu, de la pensée, de la liberté ou du réel ; rien ne se fait sinon la volonté de dieu, selon la vérité, pour la possibilité (comme liberté et comme réel, si l’on veut le possible de la liberté et la possibilité qu’est le réel). Tous les autres choix demeurent toujours possibles, mais ils se tiendront inférieurs à la possibilité même ; étant entendu que nous ne percevons que la détermination (ou le péché ou l’erreur ou l’égarement et la petitesse et qu’il faille constamment relancer, remonter les peuples, les systèmes, les vies vécues, les corps, et élever tout cela, élever la perception par quelque œuvre par ex).

Sinon nous tombons, dans le donné, poussé par le corps, qui, lui, en tant que vivant abonde naturellement au donné immédiat. Tout nous incline à ne pas nous élever. On se découvre mille et une raisons de n’être que ceci ou cela ; on pare l’objet du désir, on habille l’objet avec le désir, pour le rendre désirable mais c’est afin que le corps emprunte une fonction et que l’on en soit libéré en le considérant comme naturel ou humain selon la rature humaine ou idéal de ce moi, et donc justifié, salement, comme disait Sartre (« les salauds! ») ; juste, ce qui veut dire sanctifié selon son objet, alors que sanctifié selon son sujet c’est tout autrement difficile… Il faut qu’il reçoit cette sanctification, la grâce, et qui ne sera pas du monde, du vécu ou du corps. C’est la différence entre le fantasmatique du moi (son spectacle si facile et qui le réconforte) et telle œuvre qui demande de se plier, à la discipline, et donc à la sainteté.

À la purification de la volonté, qui dès lors n’est plus « la-volonté » (du conscient qui n’est jamais que le regard de l’autre la plupart du temps et qui ne l’est plus uniquement si le je, transis de trouille, par exemple, et sait qu’il mourra seul et sans rien et qu’autrui n’y viendra pas), n’est plus la-volonté donc mais l’intention. Dont les ressources internes s’actualisent dans le champ de l’intentionnel d’une existence. Qu’ai-je vraiment voulu ? Ou pour les grecs qu’ai-je véritablement voulu ? Ai-je fait tout ce que je devais ? Ai-je éprouvé tout le possible possible ? Et jusqu’où cela s’arrête-t-il le « possible » ?

(on a vu que théoriquement le possible ne s’arrête pas, ne peut pas s’arrêter ; si il est la structure même du « réel » alors il ex-siste indéfiniment ou infiniment, il est plus grand que lui-même ; il existe un réel afin qu’il devienne encore-plus en se re-tournant, tournant à nouveau selon sa forge indicible, qui est celle qui énonce, annonce, perçoit en nommant, en signifiant, en pensant, en décidant de ce qu’elle va Voir)

Or on peut dire en un sens que chacun recevra selon sa Possibilité même, si l’on est chrétien. Ou que dieu est le système absolu des libertés, cartésien (Sartre termine l’E et le N par la vision de dieu ; le pur mouvement, néant, face à l’inertie, l’être massif). Il faudra donc poursuivre le système de l’a-temporalité (requis kantiennement pour le transcendantal) et on ne voit pas vraiment qu’il soit raisonnable de se limiter à la fonctionnalité de la structure, ni alors comment échapper à la dimensionnalité ; que recherche le sujet sartrien, en cette vue intotalisable de cette totalisation vécue ? Quel regard veut-il étreindre qui survole toute l’existence ? Mais sans la croyance en un point de vue de ‘sur-existence’, ce dont Sartre se prive, sciemment, chacun est rendu à sa responsabilité, seule, et donc à son degré d’observation plus ou moins limitée ; où l’on voit le bénéfice du pur réel suréminent d’un regard-en-plus qui seul offre l’ampleur de vue ; ce qui veut dire qui seul permet de commencer d’établir une stratégie d’existence. Ce que l’on nomme arc de conscience dans l’arc du présent absolu, et à tout le moins formel, pure forme, réel brut.

C’est par là et par là uniquement qu’il y eut historicité.

Il faut donc partir de ce principe que nous sommes déjà toujours embourbés dans la détermination et que constamment nous tombons, vers le bas, et qu’ainsi l’élévation nous est impossible, sinon de passer par-delà, outrepasser non pas le donné seulement mais celui que nous sommes ; ce à quoi nous nous devons n’est pas, ne se perçoit pas mais réside dans la possibilité non visible, non déterminée ; ce qui revient à dire que la conscience n’a pas de programme, elle est le programme. Qu’il n’existe que l’Intention (nommé pour nous historiquement dieu) qui instancie la communauté (les juifs, la nation) que cette communauté est constituée d’individualités le christique, le sujet, tous égaux dans chacun son Intention et que ces individualités égales sont libres (la révolution et la nation démocratique, à la fois libérale et communiste), et rien de tout cela ne peut s’effectuer sans travailler, élaborer, créer toute la possibilité et le tissage intentionnel qui ne tient que de se signifier, en conscience, et ceci et de l’ensemble et de chacun ; il ne s’agit pas d’idées abstraites mais de comportements, de tournures du corps pour ainsi dire. Que cette organisation, cet organisationnel, cette méta-organisation ne s’effectue pas du tout sans éprouver le corps, le vécu, le relationnel, la représentation, la perception, et ce jusqu’à descendre de ou remonter à dieu, à la pensée et l’universel (et les savoirs et les connaissances), au sujet et au réel. Ascendance et descendance ontologique.

Aperçu autrement, il y eut un tel déferlement d’images (de musiques, de récits, de médias, mass et micro médias) afin que chacun puisse disposer d’une image hautement élaborée de soi mais aussi de l’ensemble et que cet ensemble obtienne lui aussi la visibilité de ses extensions et réalisations dans le multi-regard humain et humanisé ; que donc, pour chacun, pour le vivant, cette image de soi élaborée soit intégrée dans le corps même, que cette image puisse s’incruster dans la ligne de fracture qui par le signifiant ajoute au corps une autre-surface, celle sur laquelle s’inscrivent, voire s’écrivent les signes et le mouvement aboutissant à rendre complexe (ou compliqué) ledit corps ; ce qui lui cause de considérables problèmes et des dérives dans l’ensemble difficiles et perturbantes (un corps vivant supportant péniblement qu’il soit scindé par le langage dirait Lacan, par l’arc de conscience si l’on préfère, qui décentre le regard hors de lui-même, pour un vivant c’est effarant et effrayant, qu’il se perçoit du dehors est littéralement pour cet animal totalement fou, et ça le rend fou).

Or pourtant c’est ce dont il s’agit ; d’abord que s’emplissent les signes sur l’autre-surface du corps ; via le regard de dieu, qui imprime son Intention, la nation nouvellement relationnelle, l’universel et la pensée, l’égalité sous le regard du un-tout-seul (celui qui meurt seul), la liberté sous l’universel de l’égalité de tous et de chacun, creusant la difficulté et régulant l’une complexité par l’autre et puisqu’il s’agit non d’un sac que l’on remplirait (une «accumulation de connaissances ») mais d’une qualité de conscience, de mise en rapport, à la fois relationnelle (il faut qu’autrui me considère a minima comme individuel, de là que l’on devienne soudainement sans race, sans religion, sans qualité identitaire ou d’identification)
et individuelle (il faut que chacun ait accès à soi, ce qui n’est absolument pas du tout facile ni une évidence … et doit venir d’une expérimentation excessive et excessivement individualisatrice, et donc élevée … parce que ce qui n’est pas élevé ramène le sujet à des « éléments », des « choses données », des immédiatetés, des passés épars, des héritages, des dispersions, la non liaison intentionnelle qui effiloche et démolit l’élaboration intentionnelle, son affaissement puis son effondrement.

Il faut saisir qu’il ne s’agit nullement de noyaux séparés qu’il faudrait ingurgiter, mais de liaisons, liaisons dans la représentation laquelle est tout entière produite par l’intentionnalité ; elle n’est pas de segments séparés, mais de rapports qui engage, donc, le rapport structurel ; de là que l’on ne peut pas philsopher ou être saisi de dieu ou du corps christique ou de la révolution ou d’une œuvre sans y être, et de telle sore que l’on y ex-siste.

Le langage existe peut-être dans le vivant, mais il se décuple par cent mille lorsque pris dans l’intentionnalité ; et dans le régime général (et absolu, il n’y a de réalité que manifestée, c’est la nature même de la « réalité » de se manifester) du champ de perception, il s’opère des champs d’expression qui ont pour finalité de faire retour dans l’unité et constituer ce que l’on nomme une mémoire qui est l’essence de chaque chose ou être ; mémoire étant ici et pour nous une activité qui-se-maintient (l’adn par ex, ou la structure des atomes est une mémoire d’opérations dans le champ externe qu’est la manifestation qu’est la réalité, et ce qui ne se maintient pas, n’étant pas organisé, se dissout, se disperse ; c’est d’être organisé que l’unité-mémorisée continue).

Pareillement le sujet qui est un rapport (qui ne contient pas sa mémoire dans son être, il n’a pas d’être puisqu’il est champ opérationnel de signes) n’est pas une forteresse mais tout l’inverse ; il se doit d’exister suffisamment perméable pour absorber le maximum d’informations lesquelles ne sont conservées (et donc perçues et re-perçues, re-connues) qu’organisées et organisées sur, dans et par la structure même de sujet ; soit donc une stratégie intentionnelle, qui se doit d’être élaborée au plus haut, au plus loin ; sans l’investissement en conscience du moi le sujet demeure à l’état d’ébauche, d’irréalité ; il se cherche à tâtons dans les images, qui ressemblent au corps, puisque son flux est fixé par la satisfaction selon le corps (qu’il hallucine comme jouissance, épouvantable, qui, si elle se réalisait, le déchiquetterait, ou dont il rêve dans les récits faciles ou les publicités, qui tiennent de l’hallucination en vérité). Le je sait qu’il n’est pas dans les images et que les œuvres, les véritables, sont tout autrement que de ‘magnifiques objets’ ; ce sont des champs intentionnels, et les grandes œuvres contiennent quantité de champs ; elles s’adressent à chacun et constituent chacun en tant que je. À condition qu’il y travaille, c’est la structure même de tout ce qu’il peut que lui destinent les signes.

Il est une puissance structurelle (bien plus augmentée, intensifiée, concrétisée, incarnée) qui réside dans le regard-qui-voit, le rapport intentionnel, et qui, lui, n’apparaît jamais, nulle part et de quelque manière que ce soit, et, secret formel, repli continuel, qui se retire toujours plus antérieurement, dont témoigne seul le sujet pour et via un « lui-même » inétendu et atemporel, quelques signes ici et là dont il accepte ou non plus ou moins les tracés, liant son propre trajet de ces tracés très précis et très individués (ça ne se fera pas sans moi, ce qu’il se dit) ; voila ce que sait le sujet (qui ne se satisfait pas selon le corps et qui n’est nulle part dans la détermination).

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Présupposés invincibles

7 Novembre 2020, 09:50am

Publié par pascal doyelle

Hypothèses explicites

Rappel ; on prend, ici, tout comme cela vient. On admet l’Ancien Testament, Platon, Descartes, Nietzsche, Lacan ou Rimbaud et Bach tels quels. Ce qui est éprouvé, est expérimenté. Évidemment cela se double d’une interprétation ; on essaie de comprendre ce que Platon a Vu, littéralement, dans les Idées. Quant às avoir si les Idées ou Dieu ou le sujet ou la Volonté existent en soi, on laisse à chacun le choix ; mais il est hors de question de remettre en cause les descriptions élaborées par d’autres (pourvu qu’il s’agisse d’une certaine cohérence ; un délire relatif à des éléments psychologiques ou psychiques ou immédiats n’a pas d’intérêt).

La différenciation est celle-ci ; chacun peut bien ne repérer et retenir que les données, les datas, les déterminations constatées empiriquement constatées ou tel ou tel scepticisme, etc. Ici on admet l’intention. On remarque que nous existons, tous, chacun, selon une intention, et que lors même qu’elle serait non accessible ou difficilement saisissable empiriquement (et s’intégrant à telle ou telle théorie, discours, idéologie, système de lois scientifiques, etc), lors même que non empiriquement (au sens moderne et contemporain) décrite, cette intention est à elle-même sa propre logique, son propre procès, sa capacité. Et il faut, impérativement, reconnaître, nommer, désigner, connaître peut-être cette intention et en parler, explicitement ou le plus explicitement possible, sinon « de ce dont on ne peut parler, il faut le taire », proposition que l’on considère comme totalement aberrante (étant entendu qu’il s’agissait de la logique ou plus loin du seul « empirisme », dont on n’a aucune idée précise, puisque des empirismes il y en a des tas).

Donc de l’intention il faut parler, afin que les intentions deviennent et se démultiplient et se déploient. Et il existe, au moins, une discipline qui interroge au plus loin possible cette intention ; la philosophie (qui a pu ensuite se diversifier en divers sciences, humaines entre autres).

Présupposés extrêmes

Dans l’infinité du néant, l’être est l’infinité des effets de l’infinité de l’exister, pour résumer schématiquement.
Néant-infini / être-infini (il y a autant de néant dans lequel existe l’être au sens générique, ça n’est pas l’un ou l’autre)
à quoi on ajoute l’exister-infini et le sujet-infini.

Le néant qui est « rien du tout » n’oppose aucune résistance à l’être (on ne voit pas pourquoi ils s’opposeraient ; donc les deux existent). Dans l’infinité du néant (qui est ‘rien’) existe l’infinité de l’être (au sens générique).

Dans l’être, générique, on distingue d’une part la réalité (l’être au sens déterminé, au sens de multiplicité de déterminations) et d’autre part l’exister ; le fait que l’être existe ; le fait monumental que le réel existe, qui se donne à nous comme ‘présent’. Le présent actualise la totalité des possibles.

Dit autrement on ne conçoit pas du tout ce que l’être veut dire si il ne se meut pas (voir plus loin) ; si il se meut, il devient (et on recherchera par ailleurs pour ‘quoi’ il devient), le présent est l’acte, l’actualité, l’actualisation du possible.

Pour ceux qui se poseraient la question du process, il n’y en a pas ;
néant/être/exister/sujet paraissent en « même temps » ; ils occupent toute la Possibilité.

Au point le plus extrême (mais c’est une extrémité, voire un extrémisme) on dira que l’ensemble du déploiement est un-seul-instant ; ce que l’on peut figurer comme un-seul-pli qui produit en interne une multitude, ou une infinité de plis. Dans le néant (qui est « rien du tout » et ne s’oppose pas à l’être réel) un-seul-pli génère en interne une infinité de plis et cet « interne » est l’externe… ce qui veut dire est la réalité ; tout est exposé, exhibé, manifeste, exprimé, déterminé, et dans le mouvement même de devenir, de se produire.

Ce qui reprend le principe unique du Possible. Qui se double, donc, du principe d’intégrale positivité ; tout ce qui est possible est totalement réalisé, il n’y a pas de négativité. On n’avance que vers le haut, grosso modo. On passe de la brutalité de ce qui est à la subtilité de ce qui apparaît. Puisque la réalité est le champ d’apparition de ce qui est, qui, se percevant, avance. Ce qui est, théoriquement, très simple, et au minimum convainc de ce qu’alors la progression, l’avancée, le possible revient à ceci ou cela qui existent vraiment ; que l’atome se complique, que la vie se complexifie, que la conscience se distingue. Ce qui se complique, complexifie ou distingue se doit à une cohérence ; ce qui n’est pas cohérent disparaît, au sens très évident qu’il s’effiloche, ne résiste pas au temps, aux chocs, aux autres réalités ; c’est seulement ce qui est cohérent qui dure.

Le possible est cela seul, le seul concept, qui puisse tenir néant-être-exister-sujet. Le réel est le possible ; tout ce qui est possible, existe (évidemment le possible n’est pas l’imaginaire, qui est toujours une combinaison de parties existantes, une licorne par ex).
On y reviendra, évidemment, un jour. Il faut supposer ou il est supposé ici que tout est en une seule fois ; néant/être/exister/sujet. L’ensemble est l’ensemble de la monstration. Tout est montré (on ne comprend pas du tout que quelque réel ou réalité soient « cachés » ; qu’il y ait ‘réalité’ veut dire, implique monstration, exposition ; tout est manifeste absolument de a à z, et donc de but en blanc … tout est instantanément réel.

Tout cela ne pose aucun problème ; le seul problème est celui-ci que, tout étant posé en une fois absolument dans tous les sens (possibles ; néant, être, exister, sujet) alors qu’advient-il ? Il advient que le réel, au sens de l’ensemble de tout le process, sera plus grand que lui-même. Le réel ne fait pas problème, ce qui est intéressant (et seul intéressant) c’est comment il devient encore plus grand, encore plus précis, encore plus réel. Il y a une aventure (le devenir, ou donc le réel) et elle avance.

Question que chacun éprouve singulièrement ; que puis-je ? Ou qu’est-ce que je veux ? Selon quelle vérité ? Pourquoi se pose une problématique de vérité ? Pourquoi ne suis-je pas ce que je suis, mais ayant, au contraire, à être autre que moi-même ? De sorte que le moi-même est juste un artefact, un artefact ou un avatar, sans qu’il y ait un deuxième « moi » derrière, avant ou à part du premier ; mais autre chose et autrement qu’un « moi » (on sait que nous nommons ce point de vue dans lequel paraît le moi, un sujet).
Ou, variante
qui s’est imposée de fait puisque beaucoup,k beaucoup plus ample (vers le monde) et profonde (dans le creusement et l’exploration de la structure du sujet) qu’est-ce que je veux ‘vraiment’ ?

Interrogation christique non-finie (votre jugement qui dépend de votre rapport ne peut pas se fixer, sinon de par vous-même, tandis que le christique vous laisse ouverte toujours la porte du possible par-don). Tandis que les grecs, qui admettent un ordre, universel, entendent seulement connaître la vérité et ne relativisent pas celle-ci à la plurivocité absolue, formelle, de l’intention, qui, elle, donc, doit créer la possibilité ; le christique ne ferme pas la réalité (que la pensée par contre tend à enclore dans l’universel vrai) et destine tout ce qui est en et par une signification non pas hors du monde, de la vie, du corps, mais prenant le monde, la vie et le corps antérieurement.

Laquelle signification se nomme et se désigne et existe structurellement, entraînant de considérables et pour le dire de totales conséquences (c’est ce qui va créer l’historicité même ; l’historicité est celle de la structure, de même que Platon a tenté de faire-être la société parfaite selon l’universel, on a organiser uen société dans la formulation liberté/égalité, et pas du tout selon la « raison » qui est beaucoup trop courte pour le réel ; le marxisme relevait encore, lui, de l’universel, de là Badiou) ; à savoir que ma liberté (qui n’appartient pas à un ordre, de fait) est aussi la liberté d’autrui (l’égalité) ; et cette finalité est en elle-même, en soi pourrait-on dire. Déployer la plurivocité intentionnelle (qui est initialement christique, elle fut inventée par et pour le christ ; de Saint Paul à Saint Augustin, de 70 ap JC à 430 ap JC) ça ne s’effectue pas idéalement ou idéellement (à ce tarif-là Nietzsche idéalise cent fois plus ; son idéal est pour le coup vraiment hors monde) ; mais consiste, la plurivocité, à démultiplier les perceptions ; les perceptions, pas les idéaux ; l’attention portée envers soi, autrui, les significations, la représentation en tant que j’en prends la charge individuellement (et non plus sur un groupe communautaire ou un universel), sont évidemment des champs entiers d’intentionnalités et d’intentions ; cette attention à soi (et donc explicitement autrui dans le christianisme) est un bouleversement (qui pointait déjà dans la pensée grecque et romaine, sauf que dés lors il n’y a pas une règle universelle, stoïcienne, etc, mais un autre-regard… une autre-intention in-finie).

On a tellement par habitude réduit le christique à une vague orientation « morale », une intention, que l’on n’a pas compris, ni vu, qu’il lançait une quantité indéfinie de champs intentionnels. Chacun recevant ce regard-autre.

Remarquons ceci qu’elle ne peut pas avancer sans se-voir… c’est justement la manifestation l’introduit à son propre champ (cad qui prend tout en son champ, qui n’est donc pas elle-même déterminée et limitée mais formelle, comme l’exister et l’arc de conscience sont formels ; la réalité est intégralement manifestée et se tient dans son champ de vision, un atome « reconnaît » un atome et ils jouent de et par leur détermination, ils s’ordonnent en une construction qui, si elle est ordonnée vraiment, dure selon le temps, ne se disperse pas par incohérence). On considère et on admet, ici, clairement (c’est une de hypothèses de base) qu’il y a réalité non seulement en raison du possible possible (pour ainsi dire), mais parce que « réalité » équivaut à « manifestation » ; manifestation afin que de se percevoir elle advienne, s’augmente, s’agrandit, trouve les moyens d’exister-plus, d’abonder non seulement dans sa quantité, si l’on veut, mais dans la qualification ; un vivant entame une plus grande acuité, un plus précis discernement, une capacité plus actuelle qu’une pierre ou un atome. Et si on entre dans notre propre champ, ça n’est pas pour répéter le même, mais du seul fait de se-percevoir le perçu se modifie. Et donc dès que le process est lancé, il avance.

Et on a reconnu que l’absolu est le sujet, en ceci que le sujet seul peut devenir ; un infini qui ne se modifierait pas n’a pas de signification, il est juste inerte. Et c’est pour cette raison qu’il existe « une réalité » afin que la réalisation soit de fait structurellement manifestée et qu’apparaissent des « sujets » qui apparaissent de plus en plus dans le champ.

Existentiellement, qualification du mécanisme ontologique

Fonctionnellement (la réalité est telle que prise-dans l’exister, le présent déroule tout ce qui est),
ou dimensionnellement (la réalité est prise-dans une dimension antérieure).

De notre point d’intérêt à exister
Fonctionnellement si l’on veut absolument éprouver tout le possible de ce qui est et de ce qui existe (et ne rien céder sur la Possibilité même). Explicitement ; on veut, ou non, éprouver le plus clairement et le plus fondamentalement possible l’existence.
Dimensionnellement si l’on entend la Possibilité comme étant toujours-plus grande et étant en sa nature même, en sa structure absolument in-finie ; un mouvement qui ne cesse pas de se mouvoir.Explcietement ; Dieu existe, le non-temps existe, le réel est en soi un en-dehors qui se sait, l’esprit existe, l’universel existe, etc. Ce que l’on ne rejette pas du tout, ne serait-ce que de ceci que cette hypothèse-là permet de mener au plus loin, Au Plus Loin, la capacité, la possibilité, dont on a reconnu qu’elle s’imposait comme le sens même du réel.

Perfection et perfectibilité

Dans les deux sens, orientations, il s’agit d’avancer selon non vers la perfection mais selon la perfectibilité ; la différence en est que la perfection est un état à atteindre, tandis que la perfectibilité on ignore où elle s’arrête, en ceci qu’elle revient constamment sur sa propre possibilité.

La différence est que dans la perfectibilité c’est la structure elle-même qui se modifie, tandis que vers la perfection il s’agit seulement, si l’on peut dire, de conformer notre être en un Bien. La perfectibilité ignore ce qu’est le Bien réel et effectif et il est immédiatement concret ; il recherche le concret.De manière surprenante, peut-être, on juge ici que l’idéel de liberté-égalité est plus concret que l’idéal de liberté seule ; puisque l’égalité oblige la liberté, et donc s’entretenant en chaque sujet, à se penser, se comparer, se réguler, d’inventer les règles et les lois de cette ambition.

Lorsque la perfection est de rigueur nous sommes contraints à la conformité, selon un ordre prédisposé. Lorsque c’est de perfectibilité dont il s’agit, alors prend sens irréductiblement le créé. La formule classique ne comprend pas et ne saisit jamais ce qu’est la liberté, ni la création sinon comme ressemblance d’avec l’idéal ; mais le créé implique considérablement plus ; on invente cela même qui peut être, et non pas remonte le particulier en l’universel fixe (voire figé). Dans la version classique l’être n’est pas suspendu à la liberté, dans l’exister l’être bascule en l’exister et devient la verticale qui s’élabore en tant que telle ; c’est pour cela qu’elle est invincible.

L’être, comme idée, peut et sera et a été indéfiniment contre-dit (pour parler comme Kojève, recherchant encore mais remarquant bien que la contra-diction est (peut-être) abolie par Hegel). Kant veut passer par-dessus et créer la nouvelle structure, supposée, du nouménal ou plus exactement que l’on obtienne, ici-bas, ici et maintenant, une version, une visualisation du nouménal ; la philosophie kantienne elle-même. Qui poursuit les fils qui organisent et pré-organisent le donné, le phénoménal, le vécu (le vécu viendra plus tard, avec Kierkegaard, Heidegger, Sartre, Lacan). Kant nous ouvre la possibilité de représenter le non représentable. Or c’est cela même qu’initie Descartes quant aux prolégomènes du sujet, mais plus libre puisqu’antérieur à Kant, et cependant encore pris dans la pensée le précédent, et s’en écartant soudainement par on ne sait quel ressort qui s’éjecte hors de l’automate métaphysique, et permet de commencer de révéler le mécanisme même ; ce que l’on désigne comme structure ; en ne faisant que reprendre tout ce qui a pu s’en découvrir ; du kantisme en passant par Hegel jusqu’à Sartre et Lacan, ambitionnant avant tout d’en montrer l’historicité : plus quelques possibilités.

Or ceci ne se peut sans disposer de l’ontologie, réelle ; non plus celle qu’indiquait la métaphysique (qui prenait le discours comme pensée et l’esprit comme substance du monde, au cœur ou en opposition) mais relativement à la structure agissante du réel. Somme toute depuis le 17éme on s’est ingénié à décrire le sujet, cette articulation telle que « subjectivement » elle se donnait ou s’appréhendait ; puisque l’on était encore plein du préjugé que seul la pensée consciente rationnelle imposait sa consistance (la pensée consciente se présente comme objet, discours, objectif et matérialisable, sur l’objet) et que le sujet n’était autorisé qu’à titre de prélude-à.

Le glissement s’est effectué évidemment en approuvant, abondant le monde (Marx, Freud, les sciences humaines, mais aussi les sciences tout court), dans le vécu existentiel, dans, pour le coup, la subjectivité et la relativité de tout, puisque l’universel fondé sur la seule pensée décidément échappée et s’emplissait de contradictions, insolubles dans la limitation de la pensée. Or pourtant comment renoncer à la liberté ? Parce qu’après tout si l’universel est à ce point faux ou faussé, alors nous ne sommes pas libres. Si la liberté existe alors elle existe à la racine, à la source, est la source elle-même et c’est le tissage non de telles ou telles parties du monde mais de la liberté d’avec elle-même qui compte et qui compte d’abord ; les effets s’ensuivirent, et ce dans tous les domaines.

L’être s’auto-contredisant est devenu une habitude et symbolise l’échec de la « métaphysique », sauf si l’on comprend que l’être, le bien, le un, etc, furent utilisés en tant qu’opérateurs rendant possibles quantité de vérités, ou si l’on préfère d’intentionnalités ; il s’agissait de développer toutes les consciences possibles de tout ceci et de tout cela. Il s’agissait d’un tremplin ; l’idée même de l’être est en partie pensée et en partie imaginée ; de là que Lacan puisse la passer et la philosophie du même coup dans le conscient, le conscient qui ment ou ne dit pas la vérité, qui ne peut pas être dite, comme on sait, pour le psychanalyste, elle est la ligne de brisure du corps pris dans les signes, cad l’intentionnalité ; et si l’intentionnalité supporte un tel traitement (qui nie le conscient, comme occupant tout le terrain, mais ne nie pas l’intentionnalité donc, la conscience) c’est que l’intentionnalité étant un rapport, toujours il lui manque une part ; il ne peut pas se saisir, s’auto saisir, ce qu’il objective est toujours-déjà un autre-rapport ; la conscience n’apparaît pas dans le champ, puisqu’elle crée le champ à chaque fois ; lorsque l’on disait que dieu, l’universel, le christique, le sujet, la révolution, le réel sont l’introduction du champ dans le champ lui-même c’est « sous tel nom » à chaque fois (dieu, l’être, le sujet, etc) ; et puisque le contenu objectif (idéalement l’universel, ou ensuite la science, et qui sont effectivement objectifs) est toujours un rapport, les objets sont connus dans ce rapport (typiquement Hegel qui essaie de montrer les horizons respectifs sur et par lesquels sont posées telle ou telle idée, le rapport-horizon dernier étant désigné comme « esprit »).

Les idées ou les lois sont objectives, mais non pas l’ultime borne ; toute idée est posée dans un horizon, celui que Hegel dévoile à chaque fois ; objectivement il n’est que des idées une par une, réellement (ou hégéliennement) il existe un flux dialectique ; l’esprit qui pense. Les idées et les systèmes ou les lois sont objectives, mais la structure de conscience, la structure-sujet est encore-plus objective, menant un bien plus grande cohérence (qui sera une poétique ou une politique ou une œuvre, quelle qu’elle soit ; le terme « oeuvre » est appliqué à ces pointes extrêmes et prolifiques).

Autrement dit ce sont des approches ou des approximations ; la structure-sujet échappe, fondamentalement, mais se mettent en place des signifiants de la structure ; et ces signifiants non seulement forment mais créent des lignes de signes.

L’ensemble de notre acculturation, qui prend comme fait et cause l’arc de conscience, sous les signes de dieu, de l’universel et de l’être, du christique et du sujet, de la révolution et du réel relève de cette mise en place des lignes intentionnelles. L’hypothèse, cette fois, est que « ce qui est » n’est pas une inertie. Mais un mouvement. Le réel est une articulation et on a dit que ladite articulation (n’étant pas recherchée selon l’esprit ou l’universel ou quelque éthéré) est le présent.

En poursuivant ce qui était énoncé au début : la plus grande possibilité est celle qui peut se modifier elle-même ; raison pour laquelle il existe un sujet, et que ce sujet est une intention (et non un ‘être’).

Il n’y a, à notre connaissance et selon notre expérience humaine en propre, aucune autre version d’un sujet hormis ce qui se nomme « conscience » ; laquelle est la conscience de (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même ; et non une quelconque identité ; c’est pour cela que le moi est une imagination dans le champ de conscience, dixit Sartre, mais que ce champ est, pour nous en tout cas, est le sujet, ce qui veut dire que le rapport n’est pas l’universel, comme on l’a cru longtemps mais existe en tant que un ; lorsque l’on croyait la pensée comme réelle, on pouvait vaguement imaginer que la « conscience » se situait ‘dans’ la pensée ; on ne voit pas trop comment, mais peu importait alors puisque la finalité, du moment, était d’installer la pensabilité comme activité fondamentale (en lieu et place du groupe qui pensait communément) ; tandis que notre activité, depuis Descartes, consiste à analyser la structure réelle, celle, en l’occurrence à l’origine de la pensée ou du langage ou de la représentation ou du moi ou de l’humanisation.

Il est dit « selon notre expérience humaine » parce que l’on ne cesse pas de se souvenir qu’antérieurement au dieu un tout autre, à la vision de l’être ou à la suspension soudaine du sujet, antérieurement donc nous n’avions aucune idée ou imagination ou représentation de ces faits structurels fondamentaux ; notre conscience, antérieurement à ces positions découvertes (ou révélées) ne parvenait pas à se placer sur la surface toute une du réel. La structure est venue comme un cheveu sur la soupe, a introduit dans la réalité la capacité, surabondante, du réel ; le pli s’est propulsé à neuf dans la multitude de plis, de mondes humains, de textes et d’images, et chaque fois la vague a investi toute réalité. Dimensionnellement ou divinement, fonctionnellement ou structurellement ; cherchant à se représenter, afin d’entrer tel quel dans le champ, en chassant bien sur les mondes et les représentations immédiates de l’humain et de la naturalité/sacrée, rappelons que l’on distingue le sacré (qui stabilise une part du donné naturel mais demeure en tant que monde et perceptions et groupe, communauté) et divin qui interjecte de la structure et rompt le groupe (les juifs par ex), ou l’individu (le christique) ou la représentation et la perception (tels les grecs) ; sans que ces divisions soient exclusives.

Ce qu’instancie Descartes ; le sujet est antérieur à la pensée et donc la métaphysique théologique est abolie, au moins dans son statut ontologique, laquelle ontologie est récupérée par et dans le sujet (jusqu’à Sartre qui entame l’Être et le Néant par une ontologie sommaire mais claire et nette (le pour-soi, l’en-soi) ; c’est pour cela que l’on dit que Descartes montre l’ontologie ici même, celle qui existe antérieurement à la pensée, au sens cartésien de perception, imagination, sentiment, idées, etc, bref tout.

Et comme la logique du réel est le possible, alors devient crucial ce qui arrive. Ce qui arrive en l’actualité, en chaque actualité le possible vient d’en-avant ; il y a un présent afin que de l’en-avant arrive le nouveau, la possibilité. Aussi la pensée classique théologique ou métaphysique qui recherche un Ordre (qui se répète) ne comprend pas la création ou la liberté. Or pourtant Dieu ou le christique ou le sujet oui. Mais pour dieu ou le christique il faut un certain temps pour que l’on comprenne ; que dieu nous appelle afin de continuer la création ou que le christique s’en va afin que nous puissions produire la mise en forme individuelle du monde et de l’humain. Que l’on y croit ou non (dans ces termes) c’est ce à quoi ces extrapolations (ou ces révélations) servirent.

Actualiser.

Et voici que se présente l’insistance sur la conversion ; à dieu, en la pensée, au christique, selon Descartes (c’est cela même qu’il montre), en la révolution, l’expérience existentielle (« le réel existe ») et puis en chacun tel ou tel aperçu soudain, une œuvre, Rimbaud ou Nietzsche, une psychanalyse, les années soixante, le rock ou la pop : ça vient par où ça peut, par où ça veut. Et ces expériences, qui sont la substance même du réel, mettent en jeu la capacité (à chaque fois telle ou telle capacité) ; la potentialité.

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