L’activisme de dieu
de la pensée, du christique, du sujet, de la révolution, du je, au choix.
La philosophie veut penser le monde, donné « là », et ce en passant-outre le groupe humain. Ce faisant elle tombe sur le monde tel que « là » - l’être - l’être est la constatation que le monde est, en dessous des contenus que nous produisons, que toute humanité, quelque groupe produisent. Et donc pour accéder à ce monde donné « là », il faut que chacun se convertisse (en oubliant son groupe originel et ses croyances, ce qui précipite la mort de Socrate) et admette en lui l’expérience universelle du donné « là » d’un monde.
Mais l’être est également ce dont il faut rendre compte ; soit donc en rendre compte mais dans un concept, une idée qui serait antérieure à l’être (ce qui deviendra de plus en plus difficile, dieu viendra à la rescousse dans la théologie, mais le Un de Plotin est quand même tout à fait fulgurant et autre, autre qu’une « idée », le Un est une surintentionalisation, voire une mystique ‘païenne’, et plus trop un savoir, mais pas une mystique vraiment). On ne peut pas dresser un horizon « derrière » l’être (ou une notion équivalente), puisque c’est ce par quoi on comprend tout le reste.
C’est pourtant ce qui arrive avec Descartes ; qui impose un dieu selon la perfection et non plus selon l’infini. L’infini peut être pensé, difficilement et à peu près mais pensé ; c’est une qualification universelle ; lorsque l’on traite dieu en tant qu’idée. Mais la perfection est d’un autre ordre ; en quoi l’intention de dieu est antérieure aux vérités ; il crée les vérités.
De là ou peut-être à rebours, Descartes n’identifie pas notre être comme pensée mais comme volonté, soit donc, dit autrement (et depuis que l’on a creusé cette idée de « volition »), soit donc notre être comme intention. On ne s’étonne plus seulement de penser et de comprendre des pensées, mais d’avoir conscience-de et notamment d’être le je que l’on est, et plus exactement que l’on ex-siste. Ce qui étend considérablement notre « être » et littéralement le crée, l’augmente dans toutes ses possibilités et capacités.
Et ce mouvement de preuve se fonde non sur une connaissance (métaphysique) mais sur une ontologie (sous-entendu l’épreuve de l’être ici même, cad l’exister, le je, qui est rapport lequel requiert qu’il soit « plein », pensé comme effectivement « ici » et donc la pensée de cet « ici »). Descartes ne connaît pas, il signifie. Et dieu lorsqu’il crée, il ne pas, il signifie ; c’est son Intention qui existe (et crée tout le reste, y compris notre être-de-signifiance, ce mouvement, et qu’il réclame qu’on lui rende gloire parce que, quand même, qu’il existe un être qui tienne de et par son Intention, un rapport donc, est tout à fait infiniment exceptionnel ; c’est même la plus grande exceptionnalité qui se puisse ; un être qui « n’est pas »).
ce qui s’impose, plus que la pensée et que l’être, c’est la signifiance ; soit donc la possibilité inscrire les réalités dans des signes. Et le bout du bout de tous les signes c’est un être doué ou doté d’une structure spécifique qu’il accompagne et surtout introduit ces signes (et les réalités) dans le rapport qu’il est.
Auparavant on saisissait telle ou telle identité, mais il s’agit dès lors de se saisir de l’intention que l’on est, et non plus même des idées et des représentations de monde qui s’unifiaient dans le gigantesque paramètre ou principe de « l’être » (et de ses substituts, qui ne manquent pas, puisque « l’être » est la distinction purement formelle, qui ne dit « rien ») ; rappelons que les grecs, en somme, prennent conscience que nous ne recevons pas le monde tel quel mais que nous produisons les contenus, lors même qu’il s’agit pour eux de découvrir l’ordre, déjà réel, du monde comme cosmos, il existe un contenu qui doit s’élaborer en et par chacun, empli alors de la-pensée ; c’est ce que veut dire l’universel ; que tous les rapports soient compris, que les rapports qui sont des idées soient significatifs et transparents parce que de la même nature que l’attention qu’on leur porte ; les idées ne sont pas des blocs clos mais des allées et venues, des avenues, des systèmes d’avenues qui cartographient tout le champ de perceptions, de ces perceptions qu’aucun groupe humain (en chacun son identité de partage de parole) ne percevait.
Dieu crée le monde.
Et on remonte dès lors encore plus en avant du monde, du donné, de la pensée et il s’avère que seul la conscience que l’on en a correspond à cette antériorité ; le christique ne réserve plus l’intention à dieu seul, mais à chacun. Et donc il nous désigne comme « frères » ou « fils de dieu », et lui-même Fils de l’homme.
Cette antériorité sépare la métaphysique (du discours grec) et l’ontologie qui désigne ici même le réel comme agissant ; en chaque je le réel se montre, de même que chacun parvient à positionner le réel. Et c’est bien à la réintroduction de dieu (que Descartes tire du faux pas théologique) que l’on assiste et donc à l’idée, devenue réelle et ici-même et maintenant, du sujet ; ce que Pascal exposera comme « le moi de Monsieur Descartes, créant du même coup qu’il existe des « mois » ; auparavant on n’en avait aucune idée, et donc le « moi » n’entrait dans aucune représentation, et n’établissait donc aucun système, ce qui veut dire aucune stratégie ; sinon sous des noms d’emprunt, par exemple l’agent actif ou passif intellectif, celui qui pense et dont l’être est bouleversé et modifié, de plein fouet certes, mais en se confondant dans une universalité ; à partir de Descartes il n’y a plus que des sujets.
De la réflexivité qui voulut prendre en tenaille la réalité dans l’unité de l’être (l’être tel quel, l’idée platonicienne, l’universalité d’Aristote, le un de Plotin, et les variations morales qui recherchaient la vérité de l’individu mais ne pouvaient pas écraser l’universel par une individualité effectivement positionnée dans le discours, puisque le je vient interrompre l’universalité, non vers le moins de l’arbitraire mais vers le plus d’une plus grande cohérence)
à la réflexivité du je sur sa position et donc une ontologie ; là où il existe, le je doit en saisir le réel, la carte.
Alors oui le sujet exprime l’exclusivité du sujet ; il existe, activement, le reste est, passivement (la nature selon Descartes). Et le sujet pense ce qui est.
Mais à quelles conditions ? Kant. Et comment a-t-il décrit jusque-là la réalité ? Hegel.
Ça n’est pas une idée qui se découvre mais une position et c’est cette position, qui est un état effectivement réel et consistant en lui-même, qui va dès lors mener l’interrogation non plus sur la pensée en mode objectif mais sur son être et sa situation en mode méta-objectif (du criticisme kantien à l’historicisme hégélien).
Sauf à comprendre que la structure du je lorsqu’elle sera parvenue à tout explorer de son déploiement, intentionnel, puisse se réorienter. Et on a vu qu’il fallait susciter un horizon qui comprenne le je.
Et il ne s’agit plus seulement de conditions intellectuelles, ou d’historicité notionnelle, mais des conditions existentielles a priori ; si le je se produit ici-même, où est-ce ? Quelle est la surface du réel sur laquelle le je mène son articulation, par laquelle il réfère, et réfère potentiellement tout, et à tout le moins réfère le rapport même (qui fait qu’il existe une « conscience », un rapport à soi qui s’introduit dans son propre rapport, qui doit situer existentiellement, cad ontologiquement le « ici-même, qui se nomme le présent soit donc l’exister en dessous de l’être).
Parce que le vrai, le bien et le beau pouvaient bien s’imposer tels quels, et constituer en eux-mêmes des idéaux, mais qui les comprenait ? Ils s’imposaient mais à partir de quoi et de qui et pour quoi ? Ils insistaient comme limites du monde, de la perception, des désirs, de l’humain, mais on ne les saisissait pas (ce qui n’empêchait nullement de créer quantité d’œuvres et de réalisations ; ces stratégies consistaient, pesaient et valaient en elles-mêmes).
Raison pour laquelle le vrai, le bien et le beau demeuraient extérieurs ; il fallut la révolution pour qu’universellement chacun soit soudainement convaincu, et partie prenante, de son existence en propre. Et répétant ce qu’auparavant le christique manifestait, sans vouloir convaincre autrement que par sa manifestation, ses signes en propre et que personne ni rien n’a évidemment jamais pu répéter aussi absolument.
Et une fois que chacun fut intégré dans le plan du réel, par la révolution, le vrai, le bien et le beau se « démocratisèrent », mais aussi s’est imposée la télévision et internet. Soit donc une représentation incomparablement plus précise et élargie de tout vrai, de tout bien et de toute beauté.
Au point que là pour le coup il faudrait un tout autre vocabulaire, une autre sorte de description qui puissent penser cet élargissement considérable de la conscience humaine et surtout et parce que personnalisante.
Or donc si on introduit le je, alors le vrai, le bien et le beau deviennent des fonctions du sujet ; ils ont pour finalité d’élever le moi vers le je (et d’abord remarquons-le de produire qu’il y ait, au minimum, un moi, afin que ce moi-même parvienne à (se) vouloir comme je; Nietzsche par ex est archétypiquement le je qui s’affirme comme je et plonge dans l’auto-affirmation, et donc comme Autre, selon la Volonté comme altérité, de même que Rimbaud, qui exhibe le « génie », l’autre absolu qui pénètre le monde, le vécu et transforme tout, renouvelle tout, ce que, déjà, encore plus archétypiquement signifiait le christique ; le moi, qui cible son je, ne peut se designer que comme autre, mais alors il y mêle l’imaginaire et commence de composer un monde, une vie à sa ressemblance supposée, ce qui ne vaut pas ; parce que le je n’est pas de l’ordre du monde ou du vécu.
Que le vrai, le bien et le beau soient à destination du je veut dire que le je supporte la difficulté ; il en est l’origine, mais aussi la cause. Dont on a dit déjà que par ces effets cette cause re-vient sur elle-même. Et se modifie, se perfectionne. Posant la question ; que peut-on vouloir ‘encore mieux’ et comment ? (Le moi remplaçant la qualité du je par la quantité, de désirs par ex ou d’images)
puisque comme l’implique Descartes, dieu, le réel ne s’indique pas selon son infinité universelle mais selon sa perfection ; la question étant de paramétrer cela même qui origine et cause nos intentions, ne un mot le perfectionnement de notre attention (ce à quoi est dévolue la Méthode et tout le reste quant même…).
C’est précisément cela que l’on recherchait (par la raison) puis par l’attention à « soi » ; l’introduction dans le champ intentionnel de l’intention elle-même (christique ou cartésienne, cartésienne ou phénoménologique, kantienne, hégélienne, sartrienne et lacanienne, bien sûr, le moi travaillé par et dans son « à quoi fais-je attention ? » ; on fait des conneries, disait Lacan, tout le temps).
Soit sur le mode de l’objet (métaphysique, d’un discours ciselé en cohérence, ou l’œuvre qui contient les intentions classiques sélectionnées, etc), soit sur le mode du sujet, ce qui occasionne une bien plus grande douleur, christique, que Descartes de par sa noblesse intime, transmute en « générosité », une sorte de positivité décidée et spontanée, tout à fait effarante, il postule pour le bienfait (et pour la médecine, soit dit en passant, la médecine pour toute l’espèce humaine, ou la technique pour faciliter le travail humain, tout ce qui se réalisera de fait) ; douleur et une infiniment plus grande possibilité (on a démultiplié quantité d’esthétiques) et donc par l’attention à soi, délimiter en quoi consiste le sujet permet de commencer de visualiser des tactiques et des stratégies, et ce dès la perception et l’affect et le sens intérieur et le corps extérieur lui-même (la preuve ; on consomme, on se nourrit bien sûr, mais on invente la mode, le système de toutes les modes possibles). Lorsque Descartes désigne l’étendue, il pré-voit la mathématisation du donné (ou inversement, peu importe). Lorsque Kant signifie le sujet (trdtal), il attend quotidiennement des nouvelles de la révolution française, de même que Hegel apercevant au coin de la rue son « alter-ego », Napoléon comme génie historique.
Que Descartes ou Kant ou Nietzsche initient une pensée décalée (hors de la métaphysique et théologie, et cette tendance est véritablement une tangente, physiquement, physiologiquement même, soit donc des humanisations divergentes et surtout finalement des personnalisations, parce que les humanisations s’échappant hors de l’universel classique aboutissent quand même à des totalitarismes, tandis que des personnalisations, qu’elles le veuillent ou le reconnaissent ou pas, contiennent au moins la liberté, de chacun) une pensée décalée veut dire que le réel s’introduit comme valant en et par lui-même ; ce qui veut dire que, oui, il est possible de conduire les conditions de possibilité du sujet, du je (que ce soit Kant ou Heidegger, Sartre ou Lacan) mais surtout que ce qui se montre, se montre, se dévoile, s’expose, se risque et s’investit réellement ce sont les flashs soudains de possibilité pures et surtout brutes (nous existons toujours historiquement et réellement à la limite, sur la barrière ultime du réel ; le réel est en lui-même non une platitude étale mais un extrémisme, un activisme, attendant toujours beaucoup plus de lui-même).
Cet investissement, ce surinvestissement paraît à vrai dire bien peu « philosophique », au sens de sagesse (ou de conformité à un cosmos ordonné). Au point que Descartes cherche à installer la signifiance dans le corps même, à la transposer ou transformer en passion. On a déjà parlé du christique comme expérimentation absolue, dernière, parfaite de la faiblesse même dont elle rend la conséquente possibilité ultime (à savoir que ça n’est jamais (jamais) perdu, ou que l’on est déjà sauvé, encore faut-il l’admettre, en soi-même, en ce soi-même à jamais Possible).
Mais la signification cartésienne ou la révolution ou l’œuvre (quelle qu’elle soit) sont sinon infinies en tous cas indéfiniment « là ». Puisque toutes ces extensions du réel du sujet rassemblent le donné, le vécu, le corps, la perception, la pensée ou les affects ; dont on a vu que Descartes s’approchait intimement et Lacan extimement ; les deux manifestant le dé-calage du je par rapport au moi, mais aussi le moi comme unique accès possible au je, ça ne pouvait tout simplement pas arriver dans le régime métaphysique de la pensée grecque ou de la théologie de la pensée de dieu, dont on vient de dire que dieu, pour Descartes, ne « pense » pas ; il crée la pensée, et donc en ce cas quelle est son « activité » ?
Les implications d’une œuvre, d’un récit, d’une image non seulement celles créés pour nos siècles sont bien plus éprouvantes individuellement que les règles du vrai, du bien et du beau. Parce que la signifiance est tout à fait autre, et ce en toute cette typologie que nous nommons « oeuvre » qui suppose qu’il n’y a plus de groupe unifié, mais déjà une séparation.
C’est dans le pli lui-même, celui qui crée qu’une réalité il y a, ou, pour nous, que nous puissions être, sous la formule exclusive de l’ex-sister, et comme tel, en tant que mouvement brut, ce sera toujours comme chaque fois un soudain projet, un projet inventé, créé, et ce en suivant bien que le Créé est le sens même de l’exister ; rien n’existe qui ne se crée. Suivant en cela, si l’on est croyant, la volonté, l’intention de dieu et tout autant sinon beaucoup plus celle du christique ; à savoir qu’il faudra créer le monde humanisé puis personnalisé (sans penser qu’il se réalise parfaitement, puisque la perfectibilité est renvoyée « au-delà » du cercle du monde, selon un Autrement Existant). Et tout entièrement embarquant l’humanisation et la personnalisation ; puisque cette fois (à contrario de la métaphysique) nous partons de l’antérieur à toute réalité et réalisation. Et donc se produira un monde entièrement nouveau ; celui du 19éme et 20éme.
Et si le monde du 19éme et 20éme débordent dans tous les sens (d’expérimentations de toutes les sortes d’organisations possibles, à partir de l’humanisation et selon diverses Constitutionnalités des sociétés humaines, les pires et les meilleurs), il est clair que la prolifération des personnalisations est gigantesque ; puisque le moi est le creuset (outre la disposition ontologico-politique générale, le cadre instancié historique).
Prolixité des personnalisations, parce que le signifiant est absolument libre, libéré. Ce par quoi, enfin, il devra se juger. Non pas être jugé, mais se juger de par soi, par dieu, la vérité, la liberté et l’égalité, le réel et l’attente du réel, le réel en vue de l’attente que l’on en a eu, que l’on en aura. Qu’attendait-on de la vie ?
L’ensemble, tout l’ensemble est un mouvement complet, total, qui part dans tous les sens accessibles, puisqu’il ne s’agit pas d’abord de la « pensée » (qui se référerait à un ordre, du cosmos) mais à une signifiance qui s’infiltre partout et se glisse en elle-même, dans la suite, les suites, indéfinies en nombre, du défilement des signifiants ; lesquels repèrent l’arbitraire et les immédiatetés, mais aussi les réalités et les pensées, les maths et les idéologies, et finalement signalent le-réel, ce qui veut dire sa propre position à la surface de ce qui paraît ou du lieu et du temps sur lesquels tout paraît, et fait retour, puisque le propre d’une « réalité » est que justement elle se voit elle-même, et donc se construit, sur cette visibilité même, en cela tout est révélation, non pas dans l’égocentrisme ou la tautologie mais dans et par l’altérité ; ce qui veut dire que la forme qui entoure la, les réalités, les réalisations, humaines en l’occurrence, promeut l’altérité, et ce non par accident ou secondairement, mais premièrement et crée qu’il y ait multiplicités et réalités, et finalement « des sujets » qui chacun se réfère à soi, et à soi en tant qu’autre que soi, sinon ce serait une image, ou une idée ; c’est uniquement si et parce que c’est un rapport et qu’il manque toujours l’autre partie, que cela vit, le Vivant, christique. La pensée, celle effectivement agissante (et non celle qui réifie) ou l’œuvre, qui transforme le regard qui s’y aventure, qu’elle soit esthétique ou éthique ou politique, etc, sont Vivantes en ce sens là ; non pas seulement vivantes du biologique, mais Existantes, quoi que précisément un je n’est possible qu’en un moi et un moi en un corps.
Le vivant biologique est emporté dans une qualification bien plus grande que la sienne propre, la structure s’en est emparée (mais de même que tout vivant signifie son milieu ou que toute réalité matérielle se distingue comme temps et espace puis dans sa détermination spéciale d’énergie matérialisée).
Si l’homme est semblablement à dieu (Descartes ; la volonté comme sceau de dieu en nous, à la ressemblance, c’est par là que nous existons, « volonté » qui doit s’entendre comme intention, intentionnalité, attention à ce que l’on pense ou décide), et si dieu ne pense pas (ou n’est pas en lui-même « de la pensée », mais autrement) alors nous sommes nous-mêmes tout à fait selon cet autrement réel ; et le but, la finalité de ce que l’on dit, ici, c’est le moyen, pour chacun, en son intime extime, de récupérer son historicité, et de saisir que de toute manière chacun est déjà inclus dans cette historicité, cette expérimentation gigantesque, dont chacun obtient tous les rassemblements, des rapports, les connaissances ou le œuvres ou les révolutions qu’il veut, qu’il peut ; et que par là chacun soit en mesure de commencer de saisir par où et comment, lui, chacun, s’inclut dans le réel. On a dit que c’était, cette articulation, la manière de lancer des signes, la signifiance, et la véritable identité structurelle indéterminée qui possède chacun, dont chaque arc de conscience active la capacité, la possibilité.
Rappelons que chaque personnalisation, chaque moi-même recèle, sous la surface de sa manifestation, l’articulation selon le je, miroir du miroir qu’est la structure-sujet (celle qui se modifie en percevant). L’intime est le propre du moi, intimité qui recule indéfiniment et fut créée par la rupture que le signifiant (cad un autre-regard, un point de vue autre sur « soi », qui crée ce soi), et l’extime est la dé-libération du regard, tout est externe bien qu’unifié par le je ou le sujet du je, qui « est-pardonné » et donc s’accorde avec ses égarements ou ses images ou ses coinçages.
Sartre et Lacan analysent, cartographient l’articulation, la signifiance en acte, cette charnière origine, cause du réel (ne préjugeant plus selon la métaphysique, dont Descartes nous a déjà éloignés, mais ni des idéalismes de Kant, Hegel ou Husserl, ou des imaginations de Nietzsche ou Heidegger). Analysent strictement et d’un très bel ensemble.