Vie et existence
Que le sujet se soit acquis lui-même et qu’il en soit rendu fou, vient de ce qu’il put croire que cette performance lui revenait et son orgueil n’eut plus de fin. Mais cette identité insituable revient à elle-même et bien plutôt nous lui appartenons. C’est de son écart, du trajet interrompu de conscience (par laquelle interruption seulement il existe « une conscience », qui est un rapport , non de ceci ou de cela mais le rapport à partir duquel il existe un ceci ou un cela) que nous naissons. Soit donc dieu (ou par ailleurs quelque absolu), la pensée, le christique, le sujet et la révolution, et enfin le réel.
L’affect du je qui reste infiniment à distance de tout ce qu’il est dans la mesure de son intention cachée, recelée, inconnue, qu’il éprouvera au vu de la vie vécue, pourra être, impose la version du je en tant que rapport, impossibilité de se voir, mais donc de ce par quoi, par qui on peut voir. Si nous étions cela que nous sommes rien n’apparaîtrait. Nous serions et ce serait tout.
Ce qui s’est passé (et bien que tout cela se soit donné au-devant sous les formules de dieu, de la pensée, du christique, du sujet, de la révolution, du réel et de la concrétisation de toute cette formule dans la vie du moi-même qui concerne absolument chacun),
ce qui s’est passé c’est en fait non l’au-devant selon ces expositions, mais la remontée vers la structure, vers le dedans, usant des signes dieu, la pensée, le sujet, le réel ; vers le dedans qui n’apparaît pas, mais dont la conviction ou la foi ou la conversion du sujet alimentait la présence, la préséance. Au fur et à mesure nous nous apercevons d’une butée en avant du monde, du vécu, du corps ; et il faut bien la nommer.
Ou donc ; nous ne recevons pas le monde comme contenu immédiat, naturel d’une part et sacré d’autre part (les « dieux » appartiennent au sacré, le dieu unique ne faisant plus monde, mais créant tout ce qui est hors de lui) ; c’est ainsi qu’il faut se rendre à l’évidence, nous produisons ces contenus (et ces mondes humains perçus dès lors comme particuliers). Se pose la question ; qu’est-ce qui produit ces contenus ? De sorte que l’on est ramené à une structure antérieure, vide ce qui veut dire formelle (dieu, la pensée, le sujet, le réel). Ou encore ; l’intention pure et sans rien (dieu, le divin séparé qui n’est plus aucune partie du monde), le réseau intentionnel (les idées à ,propos du monde tel que donné « là », en deçà de tous les autres mondes humanisés), le corps individuel (le christique évidemment, qui assigne chacun à son propre corps, le sien et celui de tout individu), l’intégration de ce je en et par son propre champ (cartésien), la mise en forme généralisée de tous les ‘chacun’ en une révolution, consacrant la liberté et l’égalité en une seule fois.
La force de la conviction ne vise pas à prouver l’existence (de dieu, de la pensée, du sujet, du réel) mais rend possible un stratégie adéquate ; c’est ce qui est entendu, au moins, ici, mais en outre on attire l’attention sur la sorte de logique qui peut se supposer de ces deux faits ; le présent (qui est à tout le moins très bizarre) et la conscience ; soit donc l’arc de conscience posé dans l’arc du présent.
À savoir l’actualisation.
Si notre être est à partir de la conscience, cad le champ intentionnel (qui accole perceptions et signes, permettant par la multiplication des signes la multiplication et la précision des perceptions, ainsi qu’évidemment leur communication d’une part et leur transmission en plus des générations, la mise en forme culturelle donc),
si notre être est conscience alors il est rapport (et donc il n’est pas mais ex-siste), et s’il est rapport il se met en œuvre par son actualité en propre ; il sait qu’il existe et qu’il doit se produire, son identité est une identification, ou un signifiant, vide, formel, dont la forme est le programme, le programme n’est pas une « application » à l’intérieur (ce qui n’aurait aucun sens), c’est la forme-sujet qui est le programme. Ce qui veut dire le rapport qui se sait comme rapport, mais ce se-savoir ne constitue pas un « contenu », c’est un signe. La pensée, la raison, ce que l’on nomme tel, est la soudaine conscience que nous produisons la pensée (et non plus qu’elle s’impose comme un corpus commun déjà réalisé, dans le groupe, la croyance, etc) et dès lors ce qui aimante les idées se situent oujours au final en dehors ; dans l’indéterminé (l’être, le bien, la pensée de la pensée, le un, etc) puisque toute pensée résulte de signifier la structure-sujet ; le rapport (qui est plus grand que lui-même).
Son actualité en propre c’est sa décision ; ce qui veut dire que dieu, la pensée, le sujet ou le réel n’existent, ne s’imposent dans le champ intentionnel que selon l’effort et la capacité d’attention. Mais cela n’implique pas que le je en soit le créateur, c’est l’inverse ; c’est parce qu’il y a, au-devant, le réel, l’universel, la structure intentionnelle et dieu qu’il y a un je.
Sinon tout, cad toute représentation, volition, imagination, désir retombent dans, vers le donné.
Si dans l’actualité on ne se décide pas pour ce qui n’est pas (dieu, l’universel et la pensée, le sujet et le réel) on aboutit à désirer l’immédiateté, qui seule est, donné là, comme monde, comme vécu, comme corps ; ce qui n’est pas (nulle part dans le donné) et n’est accessible par aucune tactique, ne peut être accédé que par une stratégie et la stratégie consiste à se mettre en jeu soi-même et non à définir le déplacement d’un objet ou d’une objectivité, hors de soi.
Aussi dieu, la pensée, le sujet, le réel mettent en scène le sujet au sens de structure-sujet, soit l’intention qui initie (dieu), soit l’intentionnalité qui tisse (des idées en système), soit l’intention d’un sujet-je (le christique et Descartes et suivants), soit la mise en forme interne aux je, ou externe sous la forme de révolution (l’État et la société civile, la vie individuée et la mass et micro médiatisation généralisée).
On ne les voit pas si le je ne s’y projette pas sous le mode de la décentralisation (puisque sinon il prendrait une identité, cad un contenu, pour la forme ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel sont autres et vides ce qui veut dire formels). Ce sont des structures qui ne sont pas, dans le monde, données, mais perçues par intentionnalité, et par intentionnalité poussée vers un maximum. Par intentionnalité au sens effectif, en tant qu’elle est déjà toujours autre (elle est une attention-à). Le sens, aussi bien physique que mental, de l’intentionnalité est de se tenir hors d’elle-même … ce qui est extrêmement étrange, et implique pour nous que jamais aucun contenu ou objet ne sera en mesure de remonter dans le réel de cette articulation qui crée des champs ; ce en quoi elle est fonctionnelle, dimensionnelle ou divine.
Le je est donc bien non pas la subjectivité mais la capacité de tout, aussi bien subjective, qui est éminemment organisée et organisée selon ce corps et cette capacité de signes, de porter quantités de signes, dont l’objectivité, les objectivités ; seuls les je ont accès au donné là et accès à leur propre, proto vécu, ainsi qu’à leur pré-disposition à exister, à élaborer une architecture de l’existence, aussi bien individuelle que collective, une architexture de leur propre corps, de l’ensemble de leurs champs de perceptions, qui n’existent que projetés.
C’est donc sur le fil, du rasoir, que l’on navigue à vue et que l’on explore en expérimentant l’articulation elle-même ; et cela ne signifie pas s’aligner entre diverses idées, mais naviguer entre des rapports.
Dieu est un rapport, l’être (l’universel) est un rapport, de même le christique, le sujet et évidement la révolution (qui règle la base formelle des rapports entre sujets et par le sujet lui-même, chacun), et le réel est un rapport.
Rapport veut dire ; ayant affaire à une désignation explicite du réel ; le réel n’est pas une « idée » de même que la conscience n’est pas une idée ; Descartes et son cogito échappe à la pensée, et donc relativise toute la pensée métaphysique. Dieu ou l’être signifient, comme les deux autres structures, une forme vide ; celle qui permet de dresser un horizon sur lequel placer et déplacer les idées ou les objets. Ils ne font plus référence à une identité mais à toute signification ; l’être des grecs supportera tous les systèmes ; quels que soient les noms employés, premier moteur, un, bien, atomes ou empirismes, tout ceci occupera la même position « qu’un réel il y a » et donc notre placement sur cette surface. Designer le réel par telle matérialité (et la plus exotique possible si l’on veut) paraît encore plus figurer que le réel est vraiment « autre », mais l’être ou le un ou dieu ou l’exister écrivent formellement cette altérité, une altérité sans raisons, non pas autres parce que matérielle ou énergétique, mais dont le positionnement s’effectue dans la distance la plus nette.
Mais la caractérisation déterminée du réel manquera toujours sa cible sauf de le signifier comme instruit du Possible brut. Le possible était jusqu’alors relativisé selon un ordre préalable, qui contrôlait les possibilités des choses et des êtres. Mais il faut retourner cette logique (en quoi consistait le logos ou la pensée ou l’esprit) ; si il n’est pas un ordre qui présiderait aux réalités, alors ce sont ces réalités qui de par leur position même, leur exister tel quel, se « comportent » vers l’organisation ; l’organisation, donc, sourd des réalités, de l’unité constituée des réalités, de chaque réalité.
Le titre de « rapport » contient en lui-même sa faculté à la fois d’avancer en unités et de relier ces unités ; ce qui produit des nœuds qui soit assurent une durée, une durabilité, soit s’effilochent, se dispersent et coulent dans l’espace. Ou si l’on veut il y eut de la dispersion jusqu’à ce que de la multiplicité s’agrègent des réalités consistantes ; ce qui signifie des réalités organisées, reliées et constamment établissant des relations à la fois selon les unités et selon les rapports. Il faut que chaque élément se tienne selon une unité, et que cette unité soit tissée dans et de relations.Une unité réussie (qui dure dans le temps) est une unité de relations ; delà que la réalité, un univers, soit tissé, mais il est tissé, apparemment, localement ; sinon n’existerait qu’un ordre, réglé, sans invention, sans nouveaux tissages (ou des tissages prévus ; or ils ne sont pas prévus, parce qu’il faut que chaque unité se trouve elle-même ; sa consistance (son organisation) tient à elle-même comme unité. Comme chaque unité doit exister en elle-même, elle doit s’acquérir et durcir sa réalité (et non recevoir une ordonnance extérieure, en quoi notre pensée, objective, nous trompe ; la réalité surgit d’elle-même et tel système a dû se concrétiser en un système fragile, toujours menacé par une catastrophe, une irruption, la force totale de la co-incidence absurde).
Que chaque sujet soit à lui-même cette proto-organisation de soi veut dire que chacun manie, qu’il y pense ou non, qu’il le veuille ou pas, le sens, la signification qu’il attend de l’existence ; cette signification qui sera probablement déçue, voire dégoûtée, déboutée, retournée et parfois réduite à rien, au néant et à la vacuité, la dispersion (à quoi est condamné toute réalité, aucune détermination ne permettant de durer tout au long). Il se trouve que la psychanalyse consiste à dénoyuater l’aperception « immédiate » que chacun a pu recevoir, que chacun s’est imposé, que chacun a pu supposer (absurdement ou lourdement ou de manière traumatique, tout est possible dans cette vie), et qui se commande à partir du lien signifiant-corps, par quoi le corps, vivant, est découpé de haut en bas, totalement, par le signifiant qui vient comme Autre (qu’il soit tel autrui, telle expérience, telle imagination du je vécu), et la remontée de cette coupure telle qu’elle fut non pas forcément vécue mais signifiante (qui peut n’avoir que peu de rapport effectif avec le passé du dit je).
Mais outre cette aperception « immédiate » (dont on a compris qu’elle se révèle tout à fait médiate, puisque construite par la coupure non naturelle du signifiant, le corps tentant de retrouver une « immédiateté » perdue, qu’il croit, mais en fait jamais mienne, puisque ‘je’ est né de, par et dans cette coupure psychique, située bien en-deçà de la psychologie à proprement parler),
outre cette aperception, il est la seconde, celle que l’on se donné-à-soi, en presque toute vérité, souvent elle-même encore difficilement accessible (si ce n’est que la vie nous en démontrera les limites, les faiblesses, les illusions, les manques, les égarements, etc) et qui de sa secondarité même permet à tout le moins ceci que parfois il nous sera possible de la remodeler…
Si on s’éprend la poésie, de la révolution, de dieu ou de toute élévation que ce soit, il se peut… il se peut que l’on s’instancie dans une nouvelle actualité. Une actualité de soi. Qui sera exigeante (sinon le remodelage ne changera rien, ne renouvellera pas notre être en le transformant, possiblement, ou potentiellement ou virtuellement, en existence.
(on a redésigné « la vie », celle du dieu vivant ou celle de la-belle-vie, ou repositionné l’existence comme plus imposante que la-vie, qui, elle, caractérise le vivant, les êtres vivants, tandis que l’exister impose les êtres existants, qui situent eux-mêmes et d’eux-mêmes leur existence)
Rappelons que notre historicité, outre dieu et la pensée, qui concernent l’intention (divine) et le monde (unique donné là, le « là » de l’être, par quoi il n’est qu’une raison, qu’une rationalité comme procédé ou processus, si l’on se tient à l’universel seul), notre historicité débute avec le christique qui initie l’individualité ; d’abord sous le regard du un tout-seul (le christ), qui meurt honni et trahi et torturé, mis à mort, puis ensuite par la « récupération » si l’on veut du regard (jusqu’alors divin) par le un-seul, Descartes (il n’y en a eu qu’un : René, dupliqué ensuite indéfiniment). Lequel sujet ne se décline que d’un signifiant absolu, ce qui veut dire formel (de sorte qu’aucune idée déterminée ne puisse s’interposer et que la liberté soit livrée à elle-même, libérée ; la conscience est capable de la raison, de la pensée …. entre autres, entre toutes les capacités de signifiants, mathématiques comprises).
Jusqu’alors divin signifie que le divin est séparément (du monde, des peuples, de tout) mais absolument il s’incarne, ou donc s’incorpore… des corps du christ on en rencontre partout, et il signifie ; voici ton corps ; tu es autre que ton corps, vivant, tu es autre que ta vie vécue, immédiate. Et donc cette vie se transforme en existence. « Je suis le chemin, la vérité et l’existence » en somme. Il est le chemin parce que le premier individu (qui affirme la valeur infinie de chacun, pour rien, en tant que forme pure, sans la pensée ou l’héroïsme, sans raison aucune puisqu’antérieur à toute raison, représentation, et même perceptions qui ne prennent effets que dans un champ intentionnel). La vérité parce qu’il n’est pas ou plus d’énoncé valide qui ne tienne pas compte du je (et que donc le je déroule et déroulera de fait sa capacité organisationnelle ; on ne peut pas régenter un sujet de l’extérieur, il doit se régler lui-même ; créer son propre registre de véridicité, qui n’obéira pas à l’objet, l’objectivité, toute l’historicité structurelle élaborant la méta-objectivité de la structure-sujet) et l’existence, qui implique la sur-vie, cad le renouvellement ou le passage du vivant dans le point-en-plus du réel ; que l’on y croit ou non, le christique contient la capacité d’un plus grand possible, dans ou hors de la vie vécue (comme on veut, mais en-plus).
Et donc une distance ; le regard christique introduit une distance, et sitôt que l’on obtient une distance on implique la distance tout court, la conscience-de, de quoi que ce soit, et spécifiquement la conscience-de « soi » ; que l’individualité entre dans le champ de conscience, le structure, de fait, de simplement poser le regard-sur, et bien évidemment de le signifier. Qu’il soit tout à fait étrange que cette distance nous vienne d’une « révélation » est un fait. Apparemment qu’il ne se pouvait pas que la distance (du rapport lui-même) soit inventée, créée par un humain quelconque. Ça n’a de nom que « christique », et remarquons le tout vient en même temps ; qu’il soit le deuxième de la trinité, qu’il sur-existe par-dessus la mort (il occupe un point-autre, hors de toute vie vécue), qu’il soit le verbe (par qui tout fut fait, l’initiative venant du père), qu’il ressuscite (hors la vie, hors la mort), etc. En vérité la totalité du possible (d’un rapport qui dit je, seule dénomination possible du rapport) naît par ce fait absolu, unique, quasiment complet.
Dont l’historicité qui suivra doit être lue en complément. Comme effets. Effets de cette cause. Effets qui étant fidèles à cette cause peuvent être considérés eux-mêmes comme causes. On est entré dans la possibilité des causes structurelles. Encore une fois on ne tient pas tant au christique que de ce qu’il montre ; à savoir que le réel est le rapport et qu’il ne peut pas être désigné, comme rapport, selon le monde ou le vécu ou les représentations. Il Doit être signifié vers, renvoyé à, se tenir de.
Et cette tenue du je qui est celle du rapport (cad de cela même qui rend possible tous les rapports, et donc tout le possible, et notamment le possible des rapports, à savoir non seulement qu’il y ait la pensée, et les intentionnalisations-idées-systèmes-dialogues-communication compréhensible et transmission d’une génération à l’autre) est également ce que le rapport se dit à lui-même de lui-même.
Aussi toutes les relations sont arc-boutées sur autrui (ne faites pas à autrui etc) mais à condition que cela soit au nom du christ ; ce qui veut dire du rapport qu’il vous est possible de tenir envers vous-même comme autre. Autrui, oui, mais vous-même comme autre, comme rapport dont vous ne connaissez pas les tenants et les aboutissants. De là que le je puisse accéder à la pensée, au décentrement ‘divin’ (pour les grecs) qu’elle produit, qu’elle cause. Ça n’est pas quelque chose qui entre en rapport, c’est le rapport qui rend possible tous les quelques choses (et évidemment autrui et d’abord je). Ça n’est pas le sujet (communément) qui se positionne, qui s’auto-positionne (il y aurait de quoi devenir fou, et effectivement) ; c’est lui qui est positionné par la nature même du réel, sa structure ; le rapport.
Lequel est ce en quoi (et par quoi) nous existons.
Alors de quoi est-il fait ? D’où vient-il ? Est-il seulement un signifiant (d’autoréférence) que l’on monterait bêtement en épingle, que l’on surestimerait et dont il ne faudrait rien attendre ?
Pourquoi pas (il tiendrait alors de sa fonction, et puis c’est tout).
Mais cela éteindrait-il l’interrogation sur sa structure ? Pourquoi existe-t-il en tant que rapport ? Peut-on le nier purement et simplement ? Puisqu’il engage précisément la structure de notre réalité et donc, si on l’écoute, de notre réel. Du réel dans la réalité, de même que le présent est « ce par quoi passe toutes les réalités ». une réalité se permettra-t-elle d’en disconvenir ? De sortir du présent ? Le présent est-il cela qui entraîne tout, la totalité de tout ce qui fut, est, sera dans la dispersion (sans jamais aboutir à un complet effacement) ?
Mais si tel n’est pas le cas, alors quoi ?
Qu’est-ce que la réalité assignée à la possibilité ?
Est-ce l’unicité ou l’unité ?
Dit autrement, il n’y a que l’unité du rapport pour annuler l’unicité de l’être. Par l’unité du rapport (unité de ce mouvement) l’être n’est plus monolithique. Et il revient au rapport de créer, véritablement, des rapports, lesquels seront tous indépendants, dont l’indépendance est, de fait, la structure même, la structure supposée comme constitutive de tout réel et de toutes réalités. Si l’unicité est seulement fixée, figée, rien n’en sort, et aucune réalité ni aucun sujet, aucun je n’est possible. L’unicité (de l’être, de dieu en tant qu’être) écrase l’unité (que chacun ou chaque réel ou chaque réalité ‘forme avec elle-même’, par quoi tout autant il devient possible de les compter, selon les nombres qui sont des rapports).
Ou si l’on préfère il y a une réalité afin que le réel devienne et que se multiplient les unités (l’unicité n’ayant plus à voir avec l’être, réalités, mais avec l’exister, la forme « réel »). et si l’unité est vide et formelle, alors la question sur la nature, la consistance de ce qui est glisse de la réalité (et son idéal ou idéel ou universel imaginé, l’être) vers le réel (la structure-sujet).
La théologie en restait au Un, ou à l’être unique et exclusif, l’objet unilatéral, univoque, qui s’opposait massivement à la multiplicité, qui, pourtant, de toute évidence, existe, existent quantité d’unités, dont la seule compréhension est de les admettre comme unité de rapports à chaque fois. Depuis Descartes qui dessertit le je, qui récupère par là son unité, il s’impose que l’être n’est plus l’être, et dieu ou le sujet deviennent volonté, intention, signifiant des signifiants. Tant que le réel doit être pensé selon l’universel seul, cad la notion idéelle assignée à l’universel, il est impossible d’avancer dans le réel. Et Descartes applique au monde étendue, les mathématiques (reprenant le projet de Galilée).
C’est uniquement la structure-sujet, qui est un rapport, qui doit entrer en lice et penser l’impensable ; cette structure même selon cette universalité effective du sujet. Puisqu’il n’est rien de plus réel.
Aussi le réel en tant que rapport veut dire « il est vivant », existant comme de bien entendu. Soit la suspension infinie de la Possibilité, à quoi se destine le rapport, la seule structure-sujet. Le possible, la perfection agissante, la perfectibilité donc n’est accessible et accédée que par un sujet ; ce dont le rapport revient sur à la fois le début et le terme. Le réel est donc infini. Et le présent, ou l’exister, sa suspension infinie. Le réel est infini par en haut, dans la dimension de l’exister, du présent (comme 5éme dimension, qui relance les autres du dedans, puisqu’il n’est pas de dehors à la réalité en tant qu’univers, sauf sur son Bord, cad le présent, ce sur quoi nous nous tenons d’un pied).
De ceci l’étrangeté d’exister, dans la dimension du possible non pas pur mais brut (il ne conviendrait pas que le possible soit « pur »).