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instants philosophie

En-avant

25 Février 2022, 18:35pm

Publié par pascal doyelle

Si le possible est le réel, alors le possible est cela seul qui existe.

Si le réel est le Fait d'Exister, alors le réel est non visible, non déterminé et on présente ici que cette forme du "réel" est non seulement atteignable, analysable et qu'elle fut déjà effectivement décrite ou approchée. Ces formes seront, ont été, sont dieu, l'universel, le sujet et le réel mème.

Si le "réel" se structure tel le mensonge ou l'impossibilité de Münchhausen ; de ce qu'il se promet il deviendra ; et c'est ainsi qu'il faut de toute manière basculer dans la foi, la conversion (à la pensée universelle par ex, à la morale qui veut son propre règne qui n'est pas du monde, kantienne donc), à la suspension de l'être par la considération de cet être par un je qui dès lors se-sait (mais ne se connaît pas, pas besoin de connaître pour se-savoir, sinon rien n’avancerait jamais), par la révolution (qui sera toujours réengloutie par le passé, le monde, les intérêts, les classes, les pouvoirs, les dominations, le poids ontique déterminé en somme, l'ontologie tenant, elle, au possible, mouvement, réel, présent en-avant) : la conversion en la vision de la Possibilité même.

Il ne s'agit pas d'assigner le destin à un effondrement de ce qui est dans la disparition ou la dispersion ; on décide plutôt de l'être-pour-la-possibilité, en tant que tout ce qui "est" est disposé dans "l'exister" comme suspension invisible, formelle, et que c'est l'attention que l'on portera au Possible qui nous crée, nous créera, nous a créé, nous a toujours déjà créé.

Et ceci que le réel soit fonctionnel ou dimensionnel ;
ce qui veut dire qu'il soit la structure
fonctionnelle du réel et auquel cas il est préférable, plus cohérent, plus extraordinaire de le vivre, le percevoir, l'éprouver, le parcourir le plus complètement possible,
ou que le réel soit dimensionnel et existe en et par
lui-même ; que la réalité, les réalités soient installées dans un point de perception, d'expression, de manifestation, de capacité, et en un mot d'intention tenant tout ce qui est et existe dans son faisceau ou donc que tout ce qui existe fut donné en une fois qui se travaille, qui œuvre, qui transforme, qui devient et qui, pour le dire, crée et re-crée "ce qui est" à partir de l'exister même. En ce cas tout ce qui est existe dans la dimension suspendue du présent en tant qu'exister et structure-sujet ; qui seule rend possible que le possible soit possible et qu'il devienne ; non pas que quelque chose devienne en lui, ce que l'on constate évidemment, mais qui disparaît, mais structure-sujet en tant que seule elle peut modifier ses conditions de possibilités et se transformer elle-même, en quoi on a reconnu non la perfection (qui est fixe ou figée et donc n'est pas parfaite) mais la perfectibilité (la liberté de grandir).

Dans les deux cas le réel (et la réalité, la cause et les effets, le pli et les plis qui s'ensuivent) explorent le Possible brut et pur ; de manière rationaliste ou de façon théo-logique (quel que soit le théo, le divin, le dimensionnel, le réel plus grand que lui-même) ; dans les deux cas il s'agit d'une structure-sujet qui s'instancie afin de se modifier, de grandir, de s’augmenter, de poursuivre toutes les possibilités (et non pas seulement de réaliser un possible s'effaçant au fur et à mesure et pour rien en somme, puisque disparaissant à jamais pour qui que ce soit).

Ceci pour insister sur la non évidence que l'être, le donné, le là déterminé, la réalité puissent passer seulement pour ce qu'ils sont, qu'il réside donc là quelque étrangeté, mystère, illumination ou révélation. On dira que le "biais cognitif", comme disent les autres, tient de ce que nous sommes "conscience" et que donc on interpréterait irrépressiblement via cette finalisation ... Mais, de fait, cette "conscience" existe et donc la réalité rend possible qu'une telle sorte d'être soit effectivement actif dans un univers ; et que par ailleurs on saisit immédiatement qu'une telle performance (qu'il existe un être au moins qui est non pas ce qu'il est mais le rapport à (soi), dans lequel rapport le "soi" n'est pas une identité mais le rapport lui-même qui se-sait, qui n'a pas même besoin de se connaître pour se-savoir, distinction du se-savoir et de la connaissance, du je et de la pensée, Descartes), une telle performance donc est en elle-même une illumination-révélation. et d'en approcher et cartographier les limites réelles (ce à quoi l'on s'emploie depuis, au minimum, 3000 ans).

L'état de croyance est évidemment totalement partagé et totalement amplifié en quelque société ou quelque vie vécue que ce soit. et pour les petits mois de rien du tout (perdus sans plus aucun ordre commun, au point d'être sustentés continuellement par perfusion de quantité de désirs et d'objets de toute sorte) la dé-pression menace qui est se révèle comme manque de manques ; on ne désire plus rien parce que l'on est réduit, ramené à la racine, vide, formelle, qui ne peut plus, peut pas, ne veut plus construire de désir (tout désir ou toute intention donc étant construits, artificiels, tirés vers l'avant). sans en-avant le système intentionnel cesse.

De même que psychanalytiquement le moi est élaboré sur du vide, sur une division (antérieurement à laquelle qui coupe le corps en deux, qui (le) perçoit d'un dehors, d'une autre-conscience impossible, invisualisable (on ne peut pas voir ce qu'elle voit, on imagine l'autre-conscience, fondement de la paranoïa, qui est fondement de l'arc de conscience tel que reçu par un être vivant qui, normalement, se vit au centre de son milieu, et non pas agressé par un prédateur, ce pour quoi passe l'autre-conscience supposée), qui peut dès lors prendre mille formulations), et de ce vide envoie, adresse un (ou des) possible ; et donc la foi, la conversion, le décentrement, autrui (le tomber amoureux par ex), une éthique, la poésie, la révolution ou tel engouement tentent de combler, cad exprimer et marquer, et permettent e laisser entrer dans le circuit (vide, formel) de telle sorte que l'intentionnalité soit occupée, préoccupée si l'on veut, intéressée (qui était coincée, bloquée, empêchée, névrosée, obsessionnelle, angoissée au final dont elle ne savait quoi faire) ; ce qui veut dire que l'on ne va pas combler la division (qui est irréductible) mais que l'on va faire avec et qu'elle ne figera pas ou moins les capacités d'exister (la psychanalyse ou la vie tout simplement dénouera le coinçage et au fond l'angoisse qui paralyse ou biffe les possibles humains, personnels, universels ou créatifs, etc) .

Dit autrement il n'y a pas de "vérité" précédente (mais seulement une division du vivant qui cause un "moi" dans un champ intentionnel, que contrairement à Sartre qui le traitait impersonnellement, nous insistons à placer et déplacer comme singulier, unique, un, mais formellement un, ce qui est la seule manière de prescrire une réelle unité, qui ne soit pas composée cad indéfinie, ce qui serait contradictoire)

et il n'y a pas de vérité stabilisée consciente mais bien plutôt une possibilité en-avant, en tant que forme ouverte, dont le "contenu" pourra être pris tel ou tel, mais faussement parce que la vérité qui est le réel est la structure réelle elle-même "de conscience" ; ce ne sont pas les contenus mais la structure qui doit devenir (tel "aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés", mais comment nous a-t-il aimé ? Qu'est-ce que le je suspendu cartésien ? Pourquoi je est-il un autre ?)

Il est des unifications conscientes mais dans un champ et ce champ lui-même actif pour et par une structure-sujet, en l’occurrence un je. Dont on ne sait ce qu'il est vraiment.

Et ainsi tout je doit se tirer lui-même vers le haut (il ne peut subir une modification, c'est lui qui devient) et il se tire vers le haut en produisant son intentionnalité ; la seule modification qu'il admet est donc celle des grands possibles effectivement agissant (qui agissent non sur telle ou telle partie du monde ou de la vie vécue, qui retombent dans le monde, ce dont elles sont faites, ces parties, mais agissent sur la structure de conscience, ce qui veut dire sur le placement et le déplacement de ctete structure ; dieu, l'universel, le sujet et le réel délimitent les surfaces réelles de cette structure réelle.

Nous les avons donc découvertes, depuis 3000 ans, au moins (on ne remonte pas plus loin, faute de connaissances personnellement). Nous ne sommes pas sans rien. Nous avons pu effectivement délimiter des stratégies de structure, du réel même en lequel nous nous sommes introduits, dans la forme de la réalité, dans la forme qui entoure la réalité (déterminée), et dont on a dit que le présent constituait justement le Bord qui entoure, la dimension directement verticale.

Si la mesure du "réel" n'est pas dans le monde, alors ça n'est pas le temps, ou l'espace ou la détermination, c'est la forme du monde donné là déterminé (tout le déterminé est fini), donc le formel, l'absolu (puisque non déterminé et non composé, formel) est cela qui compte ; on ne voit pas le présent ou le Fait d'Exister. on dit ici que le fait est le rapport, lequel, forcément, devient. Mais si le réel est le rapport qui devient alors le réel est brut et pur devenir ; c'est le devenir qui devient ; et pour cela le devenir est sujet ; seul un sujet, cad un rapport, peut n'être pas "ce qu'il est" mais ce début et ce terme qui reviennent l'un sur l'autre ; le début se modifie d'après le terme. cela n’apparaît qu'à celui qui perçoit, qui Voit que seule le réel est formel.

Dans un rapport, un rapport qui existe en et par lui-même (on est cette conscience quels que soient les contenus, les images, et chacun perçoit autrui parce qu'il est la "même" conscience, qui n'étant pas attachée à un contenu ou une identité ou son moi, peut tout aussi bien et à la fois être la même formellement et la distincte formellement ; le formellement est ici le un, le rapport, qui suffit et qui suffit absolument à ce que l'on saisisse autrui ou que l'on en soit saisi ; la singularité y atteint son maximum (que l'on sache, sauf à rencontrer dieu, l'universel, le réel, le sujet nu), l'unicité sans détermination et pourtant inconfondable (on ne peut pas contourner un "être" qui est un rapport).

Ce disant nous pénétrons dans la forme des réalités ; soit donc nous nous introduisons dans le réel des réalités. dit autrement ; dans le Fait d'Exister comparativement ou opposé à l'être ou au donné là (du monde, de la vie vécue, des sociétés humaines, des représentations, etc). soit donc si l'on préfère non au monde donné là, mais au monde donné "là". le "là" du monde, de tout ce qui est (et relève de l'être et non de l'exister) est ce qui transcende, et amène tout en avant.

Sauf que l'on dit ; c'est l'en avant qui attire tout le donné ; le donné, le passé est attiré en avant. c'est la raison d'être du devenir. il y a réalité (et donc "quelque chose") parce qu'il y a devenir et que dans ce devenir se réalise non pas "ce qui devient" (qui ne cesse de disparaître et de toute manière disparaîtra presque totalement dans une dispersion indéfinie, de même qu'existait au début une énergie indéfinie) que dans ce devenir se réalise non pas "ce qui devient" mais se réalise le devenir lui-même. pour illustrer et rendre compréhensible ; on ne crée pas la structure de la liberté pour que l'on puisse désirer n’importe quel ceci ou cela, mais pour que la structure de liberté devienne effectivement la finalité (très difficile) de chacun vers lui-même (liberté) de chacun vers tous les autres (égalité) ou de tous vers chacun (fraternité).

Ce qui ne revient pas à établir un règne moral à proprement parler (ou secondement seulement et par illustration en quelque sorte), mais à élever. si on élève on n’échange plus des morceaux de monde, des choses, des objets, mais des rapports ; certes les choses valent qui nous permettent de survivre puis de vivre, à peu près correctement, puis de nous égayer. Mais aucune de ces satisfactions ne peut nous combler et qui plus est il est requis certaines "choses" spéciales" qui seules nous animent réellement; ce que l'on nomme les œuvres.

Les œuvres tiennent à ceci qu'elles "contiennent" les consciences ou évidemment comme rien dans le monde ou la vie ne peut contenir une conscience (puisque de toute manière c'est elle qui ouvrant des champs intentionnels nous les montre ou donc les crée) ; les œuvres appellent les consciences ; et elles rendent très difficile que tel champ puisse se clore sur une chose, un objet ou un contenu, on n'enf ait pas le tour (du reste peut-on même faire le tour d'une chose ? Voir la phénoménologie, on ne perçoit que trois faces du cube) ; toute œuvre est pleine de contenus qui s'entremêlent et n'en finissent pas ; c'est la possibilité du signifiant qui difficile indéfiniment mais surtout infiniment ; puisque, quand mème, elles suscitent le faisceau intentionnel et ne se dispersent pas dans l'atomisation ou la détermination du monde, de la chose ; on n'y entre pas sans modifier la conscience que l'on est, par quoi on cesse, un moment, d'être pour ex-sister (si ça ne modifie pas, ça reste un fantasme, une imagination au sens d'image, du moi).

Si vous comprenez c'est que vous ne comprenez pas.

Puisque le but est d'introduire à la forme même de ce qui existe antérieurement (à vous-même, votre passé, votre déterminité, votre identité, vos images, vos relations, au monde, au donné, à tout champ de perception et de signe). et c'est antériorité est en-avant (puisqu'elle vous vient d'une révélation, d'une intellectivité, grecque par ex, d'un regard non-fini (et qui brise en deux le fini, le christique de fait et initialement et le premier et le plus incompréhensiblement qui se puisse), d'un cogito ou d'un fait absolu historique (la révolution fondamentalement). et que de tout cela on n'avait aucune idée, image, imagination, prévision, avant que "cela survienne". Avant dieu, le un tout-autre, l'être, le christ ou le sujet, la révolution on ignorait vraiment ce qui arriverait et ce que ces Possibilités intégraient, comportaient ; on ne savait pas du tout que le devenir devenait et qu'il agrandirait le devenir (et infiniment) le devenir lui-même.

Dit autrement l'in/fini existe absolument dans le fini. Il n'est pas que le fini, l'in/fini existe. et comme on a cessé de réserver l'infinité à l'absolument réel, recherchant précisément une autre définition de l'infinité (de l'éternité ou de la substance ou de l'être ancienne manière ou de la vérité ou de la liberté, etc), on a désigné cette activité dans le donné, au travers, et en-avant du donné, en tant que dimensionnel.

Dans la dimension il y a le présent, la colonne du présent (que l'on tient dimensionnellement comme réel et effectivement le plus réel du possible brut, qui explose en une fois et ensuite se travaille, œuvre, crée et re-Crée, en vérité le re-Créé est la question qui œuvre constamment la réalité, l'être, la détermination, finie, est relative à la possibilité qui n'en finit jamais de se perfectionner), le présent donc qui déroule tout le reste ; les choses, les êtres, vivants ou équivalents (que l'on n’expérimente pas), et enfin "conscience" ;

- conscience soit donc le rapport à soi dans lequel rapport le "soi" est le rapport lui-même, ce qui seul lui garantit qu'il outre passe toute détermination et sans lequel outrepassement il ne saurait constituer des champs, intentionnels, et donc rien n’apparaîtrait à ses yeux ; il n'aurait pas de corps, de communauté, de vie vécue individuellement, de perception et de représentation et donc d'expression de quoi que ce soit ; c'est l'activité de conscience qui montre et organise et partage et finalise, selon quantité de possibilités, qui se précisent de plus en plus, passant du groupe holiste à l'individualité séparée, tout à fait généralement, individualité séparée qui aurait dû, aurait pu s'ordonner elle-même, puisque rien extérieurement n'est en mesure de mobiliser l'énergie, la volonté, l'intentionnalité, l'intentionnalisation des champs de conscience. Sauf le je. On ne convertit pas quelqu'un de force, et s’il ne s'opère pas lui-même il ne peut pas bâtir les stratégies, et les tactiques, requises ; c'est bien la raison d'un tel "sujet". Et lui-même ne le peut pas ; il doit se motiver, de rassembler, se récapituler au sens eschatologique, individuel et universel, comme on a vu : les deux sont-ils séparables ?

Le Christique et la Révolution, les deux faits absolus, nous indiquèrent que non.

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Certitude de soi

19 Février 2022, 12:29pm

Publié par pascal doyelle

Tenir le fil

Si la liberté est précisément cela même qui compte c’est que la structure du réel consiste en cette liberté même. Soit donc en ce qu’elle peut, pourra, a pu prendre en charge. Prendre en charge non pas d’appliquer un ordre quelconque (comment ce qui est libre se soumettrait-il à un préalable?) mais afin de porter plus loin la borne du réel. Puisque l’on ignore jusqu’où le réel peut avancer.

Ce qui vaut pour le réel, pour l’humanisation et évidemment la personnalisation. L’intention, l’attention, la conscience, le champ intentionnel le moi en est chargé au premier chef ; on a trop habitué le moi à se considérer comme une moindre charge, un arrangement, et un bricolage. Lors même qu’il s’agissait originellement et historiquement du moi lui-même (qui se découvrait et s’inventait alors) qui centralisait tout l’espace et tout le temps de la création (ou révélation), de l’apocalypse (ou eschatologie) christique.

Comme tout groupe, toute communauté dans le maelstrom et le désordre méditerranéen (tenu par la pax romana, par les légions au besoin) se dissolvaient, il parut d’une part la pensée du monde (universel) et d’autre part le corps de chacun (sa « vie »),

la pensée unique universelle d’un monde lui-même unique universel

(plus aucun monde particulier ne se déploie « par-dessus », la connaissance, celle de la philosophie, de l’idéal de savoir dans la forme du système, ou des mathématiques, non déjà celui des objectivités scientifiques)

et donc pourtant ça n’est pas la pensée unique universelle d’un monde lui-même unique universel qui est le plus grand universel ; c’est la conscience en chaque corps qui de la naissance à la mort se perçoit dans la fulgurance comme une existence ; selon le segment naissance-mort, qui à la fois s‘impose et devient relatif, à une autre logique, je suis le chemin, la vérité et la vie, puisqu’effectivement la conscience-de (quoi que ce soit) est plus grand que n’importe quel contenu, et de plus autrui est la marque, le signe que l’on comprend bien qu’il s’agit non de « soi » mais chacun, chaque un, de sa nature donc absolument universelle.

- une existence valant en elle-même infiniment et non pas de son identité, de son statut (ni homme, ni femme, ni libre,ni esclave, ni grec, ni juif, tous un en christ, St Paul) ni même de ses actes héroïques ou de ses performances ; le je vaut en et par lui-même, cela veut dire qu’il peut, qu’il doit investir ce nouveau champ de possibilités

- le je vaut en son Intention (et non selon ses actes ou la Loi qui juge seulement).

Mais l’on voit dès lors qu’il s’agit d’une structure qui avance et tire elle-même tout le reste. Nous ne sommes pas humains ou personnalisés ou déterminations mais d’abord le mouvement et sa capacité.

Il va falloir quand même éclairer ce dont il est question lorsque l’on a pu, parfois, on ne sait comment, ni de où , lorsque l’on a pu aborder les extrémités, les activismes, les Bords de la réalité (naturelle), de la réalisation (humaine), de la perception (dans le champ de perception ou d’épreuve, d’épreuve de soi, d’épreuve d’existence). Toutes progressions extrêmement exigeantes.

Puisque la structure agit par hétérogénéité, par décentrement, par altérité, par déplacement du faisceau intentionnel qui ne prend plus pour centre, pour poids, le corps, l’intérêt ou l’énergie mais la vision, la perception, l’articulation ; dit autrement il s’agit, par exemple, de connaître une chose en elle-même et non plus pour ce qu’elle procure habituellement dans telle groupe humain ou dans telle appétit. Le paradigme, qui fut institué de par lui-même, resterait l’objectivité, l’objectivisme, si par ailleurs il ne s’était également et même plus imposée cette altérité, ce décentrement, tel que dieu, la vérité, la liberté ou la révolution (la justice ou la moralité kantienne), qui oblige à saisir que certes on n’obtient pas un bienfait immédiat, mais que le report de cette satisfaction, même conséquente et difficile, prouvera à l’avenir que l’on en « profitera » non pas soi ou même le groupe mais l’humanité ou la science ou la liberté, etc.

L’arc de conscience, qui est un rapport (dont il manque un point éloigné et donc dont il manque les deux termes ; le début s’absente parce que le terme s’échappe, le terme permettant de re-venir sur le début ; le rapport est mouvement et donc meut ses points d’attache),

l’arc de conscience donc s’instancie instantanément comme Stratégie ; en tant au rapport c’est faussement qu’il se fixe sur un objet, d’attention, d’intention ou de désir, de connaissance ou d’objectivité (de discours métaphysique ou scientifique), et faussement tout autant sur une œuvre (esthétique, poétique, etc).

Stratégie qui grimpe immédiatement du plus haut, du point le plus éloigné jusqu’au corps tel que donné là. L’expérience habituelle du moi ce sera évidemment le tomber-amoureux, par lequel l’autre s’impose comme le mystère étrange inaccessible (et qui le demeurerait si le vécu déterminé n’emplissait tôt ou tard le champ de rapports). Mais ce sera aussi la poésie, la révolution, l’engagement éthique, etc. Cette forme stratégique extrémiste est extrémiste ; elle n’est pas

Ce qui n’est pas évident du tout. Il n’est pas évident que la justice, la moralité, la liberté vaillent en et par elles-mêmes ; sauf si l’on admet qu’il existe des étapes de développement (selon quel critère?) qui permettent de passer d’une petite civilisation à une plus grande.

Or il s’avère que la plus grande quantité de rapports crée une telle civilisation, et évidemment il s’agit de rapports entre les consciences, prises une par une individuellement ; de sorte que la possibilité de dédisions, de projets, de vies vécues, s’en est trouvée absolument ouverte ; tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, au lieu de « n’est possible que ce qui est autorisé ». Or cependant cela implique ceci qui est fondamental ; si chacun est envoyé à sa liberté, celle-ci doit d’elle-même non pas seulement se limiter, mais se réguler ou se régler ; ce qui veut die être en mesure d’élaborer sa hiérarchie de satisfaction, et comble du malheur, la nécessité de son insatisfaction.

Autrement dit que la structure de conscience lorsqu’elle se finalise selon le corps ou la satisfaction ou le donné ou le monde, produit un fantasme d’être, une rêverie, une imagination hallucinatoire, que chacun prend pour le désirable, et le réel pour et par ce désir, ce qui exprime une infantilisation, et pour le dire un irréalisme, ce qui dans un monde qui est justement aligné au réel même, à l’enjeu extrêmement fondamental ; de là que le « désir » devienne emblématique et symbole de notre « être », or nous n’avons pas d’être, nous ne sommes pas et on ne peut pas supposer cet être.

Ce qui revient à ce la motivation de chaque un. On ne peut pas imposer la régulation de la liberté, elle doit elle-même saisir sa structure ; or elle ne le peut que d’en être saisi. Dieu, la pensée (l’universel ou la vérité), le christique ou le sujet, ou la révolution et le réel c’est ce dont elle devait, aurait du, aurait pu être saisie. Ça n’est pas arrivé, sauf pour quelques-uns d’une part et d’autre part au niveau de l’historicité.

C’est tout ce qu’implique que nous définissions ici cette structure-sujet, du je absolument mouvement, ce qui veut dire rapport. Par quoi on voudrait, peut-être ou non, ce qu’indiquaient ces extrémités étranges ; dieu, l’être, le sujet et le réel. Que l’on ne s’aperçoive plus que dieu, l’universel, le sujet ou le réel sont effectivement des illuminations issues du Bord du monde, de la vie et de tous les champs intentionnels, cette ignorance, cette obscurité de l’âme c’est la marque, le signe de l’enténèbrement. Par quoi le moi a succombé finalement à ses petites finalités, non celles qui réclamaient sa conversion et sa capacité, mais la faiblesse de son corps ; l’économie, libérale ou communiste, n’est que l’idéologie d’un tel corps ; il n’y eu pas d’autres idéologies que celles-là ; notre temps n’a produit aucune régulation autre que celle du fantasme et de l’irréalité (en prétendant précisément à l’objectivité marxiste ou au réalisme naturaliste libéral), aucune pensée, aucun système qui puisse accorder une perspective à la masse des déterminations (produites, fabriquées, désirées, imaginées) qui nous engouffrèrent.

Au fond le moi le sait bien qui se confie à son objet, considérant par là que la vérité (la réalité, la valeur) se situe en cet autre qu’est l’objet, mais un objet, une chose, une image, un affect ne sont
p
as un rapport. Sa soif déraisonnable d’objets et d’images, vient de se confier à ce qui est autre que lui-même, mais il n’aboutit, faute d’élaboration mentale, d’élaboration intentionnelle, qu’à des fétiches, les signes fades, les retours d’affect, les pauvretés et les gris-gris, et fondamentalement la magie obscure.

On comprend bien que si le rapport, le champ intentionnel, est ce en quoi et par quoi nous existons, alors tout, y compris les affects, doivent se convertir. Il n’y a rien en dehors ; sinon l’imagination qu’il y est un en-dehors, un monde, une chose, un objet, une production, un moi qui pèseraient leur poids d’être, mais si l’être est, l’être n’existe pas. C’est donc la prouesse de la conversion, de la foi, de la vérité, de la liberté, de la révolution ou de la poésie, d’une esthétique, d’une possibilité structurelle formelle qui compte ; à savoir que ce qui existe vraiment est le mouvement et non ce qui est mû. La cause et non les effets ; nous habitons, si l’on peut dire, la cause, le mouvement lui-même, la forme. Et c’est par stupidité, aveuglement, imbécillité que nous croyons en des contenus, des effets, des choses supposées (dont l’être est sinon absent, en tout cas imaginé, sans plus et satisfait, certes mais satisfait le corps, le fantasme, ce qui veut dire qu’il ne satisfait rien du tout).

Il s’agit, il s’agissait d’approcher le bord, puisque de toute évidence nous nous situons selon une ligne de partage peut-être, de séparation sans aucun doute ; c’est immédiatement qu’est écartée la complétude, et c’est uniquement de faire front, de poursuivre, de suivre, d’enquêter et d’analyser cette séparation qui dispose du seul sens, de la seule signification admissible ; si nous sommes mouvement, vers quoi et comment cela se meut-il ? Et si nous sommes mouvement, alors le réel est en tant que mouvement, et non mouvement qui se résoudrait.

Il y a séparation afin que les réalités, et donc le réel, se sépare, se distingue, qu’il grandisse, s’augmente, s’intensifie, que par les effets la cause devienne. La finalité étant que la possibilité du possible puisse étendre sa capacité ; cela même qui n’est pas évident du tout ; que le réel soit un re-tour et qu’en ce nouveau tour, le cercle trouve en lui-même des possibilités nouvelles. C’est ainsi que le royaume, la révolution, la liberté de chacun, son Ex-Sistence trouve en elle-même un recours toujours bien plus grand. C’est ce que signifie que l’ontologie soit celle de Münchhausen. Littéralement. Que le réel devienne plus réel, veut dire que dieu, l’universel, le sujet ou donc l’exister s’instancient, s’inscrivent, s’implantent toujours-plus en tant que Réel.

Par exemple le christ nous indique en quel sens, quelle orientation, quelle direction (littéralement aussi, cad direction dans le réel et le monde et la vie donnée telle que là) il faut se tourner pour que le réel avance (sinon il reculera, et surtout pour nous il nous happera par devers, nous dévorera dans le sens inverse).

Un mouvement qui s’aplanirait, cesserait et annulerait sa structure même.

Et c’est tout autant ce qui permet de basculer d’un être rêvé, halluciné, qui susbtantialise la réalité (ce que visiblement elle n’est pas) à la considération que « le réel » est formel et que se pose la question de la nature de cette formalité.

De par le fantasme, on imagine la satisfaction, le bonheur, la complétude, l’être solide et ressenti. Mais si l’on devait véritablement admettre, intégrer ce qu’il en est de notre être il faudra se tenir au plus près du fil et qui n’est que tel, un fil.

Le fil est ce qui tient tout le reste, tout ce qui est, tout l’être, toute la vie vécue. On n’otiendra, de ce côté-ci, rien d’autre que de tenir le fil. Dit autrement ; ce qui constitue le fil qui entoure le monde et la vie est cela même qui seul compte. On existe sur le Bord.

Rien de ce qui est du bonheur ou d’une société organisée, juste, préservée des nécessités ou des difficultés n’est négligeable. Mais en aucune manière toute cette préparation ne suffira. La question demeurant ; qu’est-ce qui nous manque, nous manquera, quoi que l’on fasse ou veuille, nous manquera de ce côté-ci du réel ?

On peut se contenter de très discrets bonheurs ou de grandes gloires. Mais ce sera au prix de n’avoir pas creusé verticalement. De n’avoir pas cherché l’articulation très réelle originelle, la source, la cause,l’articulation, le pli de tous les autres plis. Chacun fait comme il veut après tout. Laisser grandir le vertige n’est peut-être pas une bonne chose.

D’autant que la recherche risque fort de s’effondrer sous son propre poids et se perdre elle-même, se dénigrer et se dégoûter ; il faut bien s’assurer que sa propre volonté, sa propre intention ne faiblira pas, lors même qu’elle tournerait en rond ou tournerait folle.

Ou donc ; quels que soient les résultats cette volonté-là ne lâchera rien de et dans sa propre intention. C’est de cette intention dont il faut rester certain, quelque résultat escompté. Elle est et restera certaine de son Intention ; ce qu’impose profondément Descartes ; que rien ne peut détourner le flux, le faisceau de la certitude, lors même que l’on ne comprend pas, ne connaît pas, puisque cette certitude affecte la structure et non les contenus, la forme et non les effets selon le monde ou le donné ; il y a en nous autre chose que la pensée.

Donc nous sommes sauvés. Que l’on tourne et retourne en quelque sens que ce soit. Puisque notre être est atteint de sa propre évidence, quelque chose en nous est déjà sauvé, autre, en plus, externe et manifestant cette effet de Bord. Et si c’est un effet de Bord, alors le bord est déjà lui-même distinct. De sorte que c’est seulement si l’on se croit encore dans le monde ou la vie vécue que l’on ne Voit pas comme l’on se tient du Bord.

Qu’il y ait un Bord (et c’est ce que signifient dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, cad le royaume des fins, le moi et son conjoint le réel, qui apparaît avec l’existentialisme quand même, il faut se rendre compte de ce fait crucial) veut dire que le Bord est cela même qui existe et que la forme (de la réalité, cad de cela des réalités, la forme s’imposant comme seule unité des réalités ; il n’y a aucune réalité en soi ou une qui rassemblerait les réalités, ça n’aurait aucun sens) que la forme donc prévaut sur les contenus, l’intention sur le vécu (l’intention d’exister est plus grande que toute vie, le je que tout moi-même).

Répétons.

Il n’y a aucune raison de douter de quoi que ce soit. Ce qu’avance Descartes n’est pas (seulement) une procédure épistémologique ou une connaissance ou une pensée. Que le je soit le cogito (ou plus exactement que le cogito soit le je) emporte, quels que soient les effets, résultats, contenus de conscience, champs intentionnels en quelque domaine que ce soit (éthique, esthétique, politique, d’humanisation et donc d’historicité ou de personnalisation et ainsi de modification de toute vie vécue en existence telle quelle, etc), ce changement, ce re-tour, ce nouveau tour joué, ne peut en aucune manière être nié, abrogé, annulé, dénaturé ; il est hors champ puisque tenant tous les champs.

C’est bien pour cela qu’historiquement l’articulation intentionnelle (ce qui veut dire l’égalité christique, la liberté cartésienne et la révolution) s’est imposée. Elle est le fait structurel formel, et donc absolu.

On peut bien tenter de le contrarier, rien n’y fera puisque c’est à partir de lui, de son acquisition, de son auto-acquisition (puisque c’est un rapport il doit se-vouloir, et se-vouloir comme mouvement, autre et étranger à lui-même et à tout, un rapport ayant rapport à … soi comme rapport, à soi comme mouvement, l’enquête ayant à être menée sur ce mouvement comme mouvement, ce que Descartes voit très bien qu’il désigne en tant que dieu, ce dieu tout à faut étrange et mystérieux lui-même, qui n’est plus le théologique).

On dira, peut-être, que ça tourne en rond. Mais c’est un rapport. On ne sait pas ce qu’il contient d’une part, et d’autre part il désigne, il oriente, il signe vers quelque réel. On peut très bien n’admettre que la fonctionnalité ; à savoir que ça s’utilise, ce rapport, afin de mouvoir les pensées, les représentations, les images, et à la base les signes (qui installent les dites images, représentations, et même émotions ou affects, puisque tout peut être signifié, accolé d’un signe, ce que justement l’acculturation gigantesque depuis 2500 ans (au moins) a décuplé, étant donné que nous sommes sortis du cercle du groupe, de la communauté, qui devait garantir sa stabilité stricte, question de survie, de communication entre, et de transmission dans le temps, cyclique de ce fait).

Ici est absolument écarté que la « pensée » ou la représentation ou le langage puissent créer l’arc de conscience ; au minimum il est fonctionnel (et, en vérité, pour nous, ici, il est dimensionnel, lors même que le statut, la solidité et la consolidation de ce dimensionnel restent absolument l’interrogation majeure ; qu’est-ce que ce dimensionnel ? On abat toutes les cartes, depuis le début ; on ne sait pas ce qu’il en est, on approche du bord, de l’arc de conscience dans l’arc du présent et du présent comme Exister, l’exister comme cause des choses (seraient-elles des univers ou des galaxies ou des molécules), des êtres (et spécifiquement des vivants, selon notre expérience) et des consciences, autant que l’on sache.

Que la pensée ou le langage créent la conscience nous semble une aberration ; il n’y a de pensées et de mots que de signes par, vers, et pour un arc de conscience ; tout signe adresse à un faisceau intentionnel. Que le langage soit requis, oui, mais est requis également un vivant et son corps, un monde naturel et un univers ; ces requis n’expliquent pas la nouveauté, le surgissement.

Rappelons que le rapport implique à la fois la réalisation et la possibilité. Ce qui est réalisé, au sens limité (et ce qui est réalisé effectivement est toujours limité, par définition ; il n’est que de la détermination) ne peut être tout ce qui est. En vérité le « être » n’est pas. Sauf relativement à l’exister, ou donc au Possible. Ce qui existe vraiment est le possible et ce possible vient tel le présent ; dans le présent le possible devient possible. On pourrait même imaginer, visualiser qu’il existe un Possible dans le Possible. En fait il ne peut en être autrement ; sinon le possible n’existe pas et donc rien n’existe, étant entendu que l’on a assujetti la réalité en tant qu’elle est réalisation, réal-isation, réalisation en cours, et ainsi incessamment en cours.

La Réalisation ne peut pas éteindre la Possibilité elle-même (si l’on accepte l’hypothèse, le principe que le mouvement, le formel, la structure existent et seuls existent).

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Le réel selon Münchhausen

12 Février 2022, 07:49am

Publié par pascal doyelle

De manière tout à fait générale on dira que le « réel » est tel le Baron de Münchhausen qui - dans le film de Terry Gilliam - pour se sortir de l’océan, au péril de sombrer, se tire lui-même hors des flots, par les cheveux et se suspend jusqu’à s’élever.
Le réel c’est pareil.

Il n’y a pas de préalable au réel, parce que le réel est le possible ; le néant existe tout comme l’être (au sens générique, simplement désignateur). Et le néant n’offre aucune résistance à l’être et tous deux sont communément réels. De telle sorte que le Possible règne et est la seule et unique règle. Donc tout est (ce qui ne veut pas dire que tout ce qui est imaginé, est ; une licorne est un mélange, d’un cheval nanti d’une corne frontale). La question de la raison d’être du réel n’a pas lieu; le possible existe et est de fait possible (le possible non existant n’a pas de sens).

Et la question devient ; jusqu’où le possible est-il possible ? C’est en cela que le possible se suspend à lui-même, à sa réal-isation et donc au devenir brut. Au devenir non de quelque chose mais devenir du devenir.

Le curieux est que la question ne peut pas cesser ; sinon le possible cesserait et donc tout cesserait.

Deuxième application du possible ; il doit se réaliser. Il sera donc un rapport. Ce qui est en rapport seul peut devenir ; l’être, au sens strict cette fois et non plus générique, est second (et ensuite secondaire et finalement dispersion et quasi disparition, sans jamais parvenir au néant total, un presque vide indéfini, glacé, noir), et surtout l’être est déterminé et toute détermination cesse à un moment ou l’autre, et est en lui-même limité, limitatif et fixé en telles déterminations données ; elles se produisent et puis se détériorent, et de toute façon ne sont que composées (composées de compositions et sans doute de flux, de variations de mouvements, d’énergie donc).Le rapport, qui est donc ce qui devient, peut indéfiniment (et donc infiniment) se modifier.

Et d’autre part, qu’il y ait devenir signifie, implique que cela qui devient existe non pas tant en soi (ce qui ne veut rien dire puisque tout est devenant) que par soi ; il faut que ce qui existe – se – réalise, qu’il soit tout à fait ce qu’il est et qu’il ne dépend pas d’un aperçu, d’un ordre préalable, d’une essence réelle ou d’une idée idéelle, qui se situeraient on ne sait où ; que chaque chose soit un rapport c’est ce que cela signifie ; elle se lie à elle-même en son activité (et est cette activité, l’abeille est une abeille et son être est son comportement qui n’est pas celui d’un bourdon).

Ontologie (structure active)

Le réel, dont la raison est instantanément son existence (réaliser la Possibilité, de tout) et sa logique (le possible) désigne également son moyen ; le rapport, qui réalise, rend réel ce qu’il agit, un rapport agit, il n’est que cela, et son effet ce sont les choses, les êtres et les consciences (autant que l’on sache et sans préjuger de ce qui peut-être existe hors de notre horizon tel que donné).

De même l’universel, la pensée, les idées, les mathématiques encore plus, sont des rapports ; des universalisations ; leur stabilité même convient à leur statut, leur consistance non pas d’êtres, mais de rapports ; un est le rapport de soi à soi, deux forment un « un » qui est dit « deux » et peut être composé ou décomposé, additionné ou soustrait, etc, jusqu’à peut-être aboutir à une inégalité, mais qui devra être expliquée par une égalité de substitution (qui dépliera l’inégalité et donc la résoudra en l’expliquant, en remplaçant un rapport, absenté, par un rapport supposé et puis sans doute vérifié ou hypothétique).

Le rapport lui-même est la stricte possibilité (le n’importe quoi n’existe pas, dans la subjectivité elle-même le n’importe quoi est toujours soit déterminé et reçu tel quel, soit relève d’une intentionnalisation, consciente ou non, ou inconsciente et liée, mais n’est pas « n’importe quoi »). On ignore ce que comporte l’idée même de rapport. Mais on sent confusément que si tout s’échappe de ce que l’on veut saisir, le mouvement lui existe. Et que donc l’exister, cette activité, est le réel même.

Ce qui entre en rapport ne tient pas à son être, c’est au contraire cet être, quel qu’il soit, qui est né du rapport, puisqu’il n’est, dans sa déterminité même, que les qualités que sont ces rapports (plutôt que tels autres). Que dire alors d’un être, qui n’est pas un être, mais une structure de lien, de relation, de signe ? Qu’il n’existe que dans la forme stricte du rapport pur, sans doute, mais du rapport brut, surtout. La dureté du rapport, de ce qui n’est pas, et n’obtient aucun repère sinon de commencer de positionner ce mouvement lui-même par lui-même ; quelle autre partie du monde, de ce qui ne serait qu’une partie de monde, pourrait-elle le désigner ? Il ne peut que se signifier. Mais cependant comme c’est un rapport, il ne se tient ni de son départ ni de son terme, auquels cas il cesserait, donc il se tient de lui-même ; il est saisi de lui-même et non pas saisissant quoi que ce soit. C’est ce saisissement d’en-haut qui lui vaut. Et sans laquelle orientation il ne peut établir, lancer, supposer aucune stratégie et donc annulerait ainsi tout rapport possible, la cessation même de son exister et son enfoncement dans un donné quelconque. Les ténèbres.

Le rapport est donc par hypothèse la plus grande cohérence possible et, dans la réalité, commandité de fait dans les choses, les êtres, les consciences intentionnelles (et éventuellement d’autres êtres que l’on ignore). Puisque le rapport ne donne rien de consistant, mais le mouvement seul, et engage alors choses, êtres et consciences à tenir ce rapport qu’ils sont.

Si on insiste sur le rapport c’est qu’il formule très spécifiquement ce par quoi on désigne « le réel ». à savoir le formel à l’état pur et comme on a dit le formel brut « qu’un réel il y a » (nécessairement puisque le possible existe tel quel en sa consistance même ; il y a forcément le possible brut, puisque le possible n’est ni l’être ni le néant, et n’a pas à se justifier en quoi que ce soit. Le possible est cela qui occupe tout le champ (du possible).

Et c’est donc également cela même qui devient ; le possible devient veut dire que le possible est de plus en plus grand. Évidemment « de plus en plus grand » ne s’applique pas à l’énergie infinie et brutale du début, aux qualifications localisées et actuelles des vivants et leurs capacités, aux consciences et leur investissement, leur articulation dans un espace-temps de signes, cad de champs intentionnels et donc d’horizons et d’horizon réel unique (la position « qu’un réel il y a ») et qui dépend de « leur propre volonté » (et éventuellement tout ce que l’on ignore de la possibilité structurelle du réel).

Devenir de plus en plus distinct, veut dire un rapport qui se Crée : c’est sa nature même, son essence, sa logique, son fait (qui est un mouvement, Création ; une chose déterminée est créée, un rapport Crée). Pur, brut, et brutal devenir. Donc tout est. Et le caractère formel sur lequel on insiste est que le fait effectif du possible est cela même qui se nomme Présent. On ne sait pas encore sinon approcher mais non pas définir le possible du possible ; par ex ; on ne sait pas ce que dieu, l’être, le christique, le sujet, la révolution, le réel signifient, impliquent, supposent et prédisposent, tout cela est justement ce que l’on expérimente, ou donc ce que l’on éprouve au sens le plus total qui soit ; que l’on songe au christ… ou au moi-même en tant que perdu dans son bricolage d’être imaginé il s’égare et se tord en tous sens, se tord sur lui-même ; le Moebius de Lacan, son tour-ment, si l’on veut,

de même que Descartes faisait re-tour, un nouveau tour sur soi, qui du coup n’est plus le même soi : il fut créé une structure-sujet de ce qu’il intervenait non plus seulement dans ses idées (des réseaux intentionnels qui par les signifiants modulent des signifiés, eux-mêmes liés de signifiants) mais intervient dans la visibilité de son propre champ, et cette introduction, cette intervention produit un rapport/signifiant, capable de signifiés et de signifiants, et ainsi un champ et donc un horizon. Ou si l’on préfère ce positionnement est une tactique dans une stratégie qui introduisant à un réel tel que là (le je, et ce au-devant du monde-étendue) il est possible de déplacer ce réel sur une surface réelle (et la révolution dressera le champ humain des sujets libres, par ex, pareillement chacun devant le réel donné là, l’existence qui existe et est autre).

Soit donc l’exister. Non pas l’être ou ce qui est mais l’exister comme acte, activité, mouvement, devenir, on nomme cela comme on veut et qui existe sous ce qui se nomme le temps (ou l’espace). Le présent est ce qui « contient » tout le reste. Et le présent ne se voit pas. Il est ce en quoi tout se voit. Le présent lui-même est le contenant-mouvement et tout entièrement clair et transparent ; c’est « ce qui se passe » dans le présent continuellement actif qui compte ; jusqu’où donc le présent ou l’exister ou donc jusqu’où le possible peut-il exister ? On ne sait pas et rien ne le sait (et pas même le fils, sauf le père qui seul se tient au bout de tout ce qui fut, est, sera, aurait pu, devrait, a peu être, etc).

Le présent est la forme de tout ce qui est, sera, et de tout ce qui fut. Et insistant sur son caractère absolument formel, veut dire qu’il se dresse instantanément et travaille en et par cet Instant Unique absolument formel qui seul Existe. Et dont précisément ce que l’on nomme «conscience » tient sa structure ; dans la totalité de tout ce qui est, des choses, des êtres (vivants ou équivalant, après tout on ne sait pas jusqu’où les rapports sont capables de s’inventer), dans tout ce qui est donc il y a au moins une sorte d’être qui se-sait ; dont l’être est autre que soi, ce qui veut dire qu’il est un rapport ; et ce rapport est le se-savoir, de toute « conscience ».

Raport, conscience, qui ne se sert pas de « pensées » mais de signes, qui désigne et manifeste son intentionnalisation. Le royaume de signes est immensément plus grand que celui des pensées, et crée l’ensemble des domaines intentionnels, constitués d’indéfiniment de champs intentionnels. Aussi l’activité de conscience outrepasse la philosophie classique, et le conscient et avec Sartre on a compris que la conscience de chacun existe comme et par et selon le corps, ce que poursuivra Lacan en analysant le dehors de la spirale que produit une-conscience dans-un-corps. Une conscience dans un corps ne dessine pas un cercle, mais un cercle ouvert et si le cercle est ouvert en son terme alors il sera ouvert en son origine…

Réfléchissons à cela que la structure « rapport » ne pousse pas seulement l’incertitude du terme, de l’effet, du résultat mais de l’initial, de la source, de la cause, du début. Le rapport est cela même qui permet de re-venir sur le début (ce qui est totalement impossible si il n’existait que l’être, déterminé en lui-même). C’est pour cette raison que si le rapport existe, il est absolument le réel ; il n’y a pas quelque chose qui subirait un rapport : c’est le rapport (dont la nature, la structure est ignorée) qui existe. De même que la règle de ‘ce qui est’ est le possible brut. Nous passons de la nudité du réel pur possible entièrement donné à son devenir et ce devenir est immédiatement et même instantanément lancé comme réel et c’est seulement au-dedans ce réel élancé qu’il travaille, qu’il œuvre, qu’il se crée et se recrée puisqu’en tant que réalité, manifestée, il se Voit.

La visibilité, qu’il y ait donc une réalité (qui est une réalisation de rapports, tous actifs par essence, par nature, par structure), signifie, implique, impose qu’elle se modifie ; le principe même (identique au Possible comme seule règle du réel) est la modification, la transformation.

En quoi la perfection, réelle, consiste non pas en une image figée, mais en la perfectibilité. Et seul un sujet, ce qui veut dire un rapport existant ou si l’on préfère vivant au sens suréminent est capable de devenir. L’existant est donc pour nous, ici, l’antériorité dont le vivant est une attirance. Par attirance on désigne la capacité du passé d’être étiré vers l’à-venir étant entendu que le présent est admis comme dimension autre, antérieure et au-delà du temps.

Ce qui paraît néanmoins absolument logique si l’on tient que la règle (de ce qui est, génériquement parlant) n’est pas l’être (le donné et le passé expliquant le donné) mais le possible brut qui ouvre constamment ce qui se peut. Le temps existe parce que la logique qui imprime les réalités s’impose comme présent qui tient et détient tout ce qui est et œuvre en perfectionnant continuellement, constamment, tout ce qui est, fut, sera et, donc, existe potentiellement. Ce qui compte c’est l’augmentation, l’intensification, la densité, le distinctivité de ce qui est possible et cela ne se peut que si le déterminé (les réalités) sont relatives, et relatives non à une autre sorte de déterminité ( ce qui n’aurait aucun sens) mais à une forme structurelle, qui, elle, n’est pas relative, puisque formelle, mouvement, rapport et donc absolue.

Le relatif dépend de ce qui ne l’est pas, mais ce qui ne l’est pas, relatif, en l’occurrence est pur mouvement et n’est que mouvement (que l’on désigne comme présent, structure-sujet ce qui correspond à l’expérience effective que l’on en a, mais dont on ignore la nature même, bien que si ce réel-mouvement est formel il se donne tel quel, n’étant pas composé, ni composable ; il est entièrement là selon sa nature de perfectibilité). Et cela seul, puisque formel, n’est pas relatif, puisqu’indéterminé et ayant à tout pousser vers la détermination, et de plus en plus capable, ce qui veut dire vers toujours plus de distinction, ayant au principe la distinctivité, ce qui veut les rapports démultipliés, densifiés, intensifiés, distingués.

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Le je de cohérence

5 Février 2022, 08:24am

Publié par pascal doyelle

La cohérence du je, mais il était possible de dénommer ; la cohérence de la conscience. Il est de fait que la conscience est un rapport, à moins de supposer qu’elle est ou s’installe de et par la « pensée » ou l’information ou on ne sait quoi d’autre ; comme si « conscience » pouvait naître d’une quelconque déterminité : on ne voit pas comment une conscience serait présente dans un contenu ou une détermination, puisqu’elle assure le rapport, qui précisément rend possible qu’il y ait une pensée ; « conscience » est un fait brut ; il n’y a de contenus que d’un rapport et le rapport étant formel, il n’est pas lui-même déterminé ?

On a vu ailleurs qu’il est impossible de déduire « conscience » de quoi que ce soit d’autre, de même que l’exister ; on peut par contre établir des rapports de rapports ; ainsi le néant et l’être existent tous deux, et dans l’être la détermination et l’indétermination et notre être est précisément de n’être pas mais d’instancier un mouvement et justement le mouvement (de conscience) dans le mouvement du présent, étant compris que le présent est la forme de toutes les réalités (lesquelles ne sont pas en-soi, et l’être relatif à l’exister, donc tout est mouvement et c’est le mouvement qu’il faut comprendre aussi loin que possible, ou le poursuivre le plus en-avant, ce qui ne se peut que de le vouloir, comme sujet.

Voila, résumé.

Remarquons ceci. Si le je est un rapport (et même par ailleurs le rapport, puisque la forme de dieu, de l’universel, du sujet, du réel, étant formelle, précisément, si elle se donne c’est toute entière, telle quelle, absolument, en une fois) alors le rapport est instantanément universel. Il n’existe aucune autre formulation que celle de l’universel. Si on dit par ex que le je est sa propre loi, il est cette loi, en tant que loi (il n’est pas une loi arbitraire, qui n’est qu’un cas particulier de la structure universelle qu’est le rapport, lequel est donc universel parce que singulier, tenant d’un rapport réel qui comme tel est-déjà un). Il assume d’être cette capacité. Le sujet est la première et véritable formule de l’universel (on inverse l’habituelle réglementation ; c’est parce que c’est un rapport, et donc un singulier qu’il y a universalisation, qui est un processus ou un procédé, un mouvement spécial dans le mouvement strict de conscience).

Si le je est le sujet et que le sujet est seul capable de la perfection même (à savoir non pas la perfection inerte et figée mais la perfectibilité, donc la forme du sujet, et en aucune manière « objet » qui est seulement une vue de l’esprit, cad non pas même une idée mais une imagination, par laquelle on confère à une représentation, une notion une densité ontologique ou infinie ou absolue, mais qui n’est pas dans cet objet-notionnel ; dit autrement dieu, le dieu un tout-autre, le dieu vivant n’a pas grand-chose à voir avec le dieu déiste, la notion ou l’idée générale ou absolue ; il est vivant, ce qui veut dire intention pure, ou donc création.

Si le je est un rapport il contient donc déjà l’universel, et déjà se situe au niveau de l’universalité, du général ; et même si le je est un rapport il crée l’universalisation de par sa forme même de structure ; le sujet est l’universel réel. Le sujet n’est pas la subjectivité ; et du reste la subjectivité n’est pas un caractère dégradé de l’universel qui serait objectivité ; dans la subjectivité, soit la formulation concrète du je, du sujet, en un corps, il est originellement, structurellement l’élévation du corps dans une surface-autre qui seule rend possible qu’il y ait un « moi » ; me moi est déjà toujours incarné et actif dans et comme champ intentionnel ; entièrement construit mais qui récupère dans cette « constructivité » une spontanéité (celle que l’on nommait jadis celle de l’esprit). Nous sommes déjà toujours selon l’unité de structure (cad le mouvement) et non pas un être fixé, figé, naturaliste ou immédiat ; l’immédiat est utilisé dans la perception, la pensée, l’intention mais ne constitue pas notre être.

C’est bien pour cela que la forme, la formulation dernière de l’humanisation (après celles du groupe et des royautés et des sociétés musulmanes ou chrétiennes, puis de l’humanisation révolutionnaire, universaliste communiste ou libérale individuelle) est la personnalisation ; par quoi chacun est en demeure d’exister et non pas seulement vivre, de vouloir et non pas seulement d’être béatement heureux et satisfait (de quelle sorte de satisfaction?! Sur le fond e quelle identité ? Naturaliste, psychologique puis psychique, depuis la psychanalyse, relativement à une idéologie, marxiste ou libérale ou publicitaire ou mondialisée ?)

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Si le réel est ce rapport, en tous cas pour nous, pour l’être dit humain, cad celui qui se produit dans son actualité, son activité, lorsqu’il me^t en jeu ce rapport, alors la cause est toujours là, présente, active et ce qui naît est causé par la grande cause toujours active et parfaite en son genre, à savoir comme perfectibilité (et non comme perfection par quoi elle serait, nous serions inertes, figés, fixés, morts, alors que visiblement la réalité est vivante, elle est « vie » ce qui pour nous ici se traduit comme ex-sistante, elle sort-de. Dit autrement le futur ne se produit pas de causes, parce que la cause, réelle, est toujours plus grande que n’importe quelle réalité réalisée (naturelle) ou réalisation (humaine en l’occurrence) ; la réalité, déterminée, court après la cause. Et cela veut dire que la raison d’être de la réalité est cette réalisation ; elle ne sait pas elle-même jusqu’où elle peut ex-sister. Même dieu.

Même dieu. Puisque que c’est pour cela qu’il nous crée (ou crée des êtres conscients, ce qui veut dire qui existent comme rapport et qui devront décider et qui de toute manière ne pourront pas ne pas décider, sauf de ne pas exister du tout, de ne pas exister pour-eux-mêmes, ce qui est la définition du rapport-à ; une chose est ce qu’elle est, un vivant est ce qu’il est, bien qu’il aperçoive le donné, son milieu, tout autre que soi, il ne se perçoit lui-même à partir du Bord, cad de l’horizon, et en quoi, donc, existe cet horizon, qui autrement serait un « milieu »).

Il ne suffit qu’il y ait des anges (parfaits en leur genre), et dieu lui-même s’estime ‘incomplet’ puisqu’il va commencer de nous demander de continuer le devenir possible ; d’augmenter le divin en le faisant passer bien au-delà. Et ce non pas pour une raison égocentrique, mais pour une raison extraordinaire (il faut en finir avec les critiques pusillanimes, de même qu’il n’est pas une détestation de la « vie » mais le projet de porter plus loin le vivant réel, cad l’ex-sistant réel qui doit, alors, parvenir à sortir de lui-même dans et par un rapport encore plus divin que le dieu originel, raison du christique et de sa poursuite, cad le Saint-Esprit, nous, l’historicité qui deviendra par elle-même, puisqu’ayant à s’acquérir, un rapport, un être qui est un rapport doit s’acquérir de lui-même, sinon tout est inutile ; le péché impardonnable est celui contre l’Esprit Saint).

À savoir que le possible soit encore plus grand que le réel (alors que le réel est né de, par et pour le possible, c’est donc la même logique). La question étant non pourquoi on existe, mais jusqu’où. Puisqu’il ne se pouvait pas que rien existe, étant entendu que rien, précisément, existe autant que l’être (génériquement parlant), et que donc le possible est la logique même. Qui se continue par ; jusqu’où est-ce possible et cela se nomme par exemple dieu. On y reviendra, sur la Conséquencialité du « tout le possible existe », en une fois, d’un bloc, d’un seul coup, d’un seul Bord, d’un seul Instant. Conséquencialité impliquant que l’effet du réel n’est pas, jamais, en lui-même fini, lors même qu’il produit toute la finitude. Dit autrement que la finitude, qui est tout cela qui apparaît, n’est pas tout ce qui existe.

Jusqu’où est-il possible d’exister, sous-entendu et sous condition qu’il faut que cette possibilité vienne non résoudre et donc restreindre le possible, mais le rendre encore plus possible ; il est dans la logique, le sens même du possible qu’il revienne à lui-même afin qu’il s’étende et qu’encore plus de réel soit possible.

Qu’il puisse exister au moins une nation, au moins un peuple en lequel ce rapport (à soi : quel soi ? Quel corps ? Quel sorte de relation entre soi et chacun et tous ?) de telle manière que sa révolution soit si compréhensive qu’elle tienne l’historicité, la civilisation requises à cette fin. Qu’elle soit si compréhensive que se-sachant elle se veuille ; française.

Le je de cohérence signifie, signe le rapport, en personne, en sujet, puisque seul le sujet peut se développer lui-même et déplier sa capacité, n’étant pas attaché à un être quelconque (tout être, toute détermination, tout vécu est quelconque pour le je). Il se porte instantanément au Bord, au Bout (de sa vie vécue y compris) et de par l’horizon même (à la fois l’horizon structurel, le réel, et l’horizon effectivement là, dont le corps ; il est déjà au Bout et au Bord de son corps, ceci est mon corps, cad le vôtre tel qu’il est, mais vous vous existez, vous n’êtes pas).

Aussi le je mène-t-il une virtualité de son existence que n’épuise pas du tout sa vie vécue, quoi qu’il vive, sauf son intention (ce que Nietzsche rêvait comme Volonté par ex, ou Heidegger comme Être). On ne sait pas quelle est cette intention que l’on existe. Chrétiennement on le saura au moment christique ; ça nous sera révélé.

Le trajet existentiel est dessiné de tracés minimalistes, il constitue ce que par « vivre » chacun nomme et tel qu’il sera appelé par les épreuves, les expériences, les vécus, les attentes et ce qu’il va, ne somme, faire de ce que la vie, les autres, lui-même aura fait de lui-même… ce qui veut dire qu’il va, de toute manière, se réfléchir. Qu’il se réfléchisse comme philosophe, poète ou personnalité ou révolutionnaire, quantité de sorte de mois, de personnes, de sujets, de réalisations, de consciences, chacun devra re-bricoler le bricolage qu’il a schématisé dans la précipitation. Dans le fait son affect d’existence est un bricolage. Et il ne s’en satisfait pas du tout.

Le tout, l’ensemble, la vision de « soi » n’étant plus entachée d’une chosification ou d’une identité ou d’un sens extérieur, le mouvement donc est bel et bien le signe d’une existence, qui ne se présente, se rend présente que dans l’arc de conscience qui prît une existence pour se formuler en tant que je ; le je que cet arc fut, est, sera et tient sous la forme de cette tension, de cette attention, de la finalité qu’elle se non pas donne mais se présuppose, se tente, se rend possible, et donc rend possible qu’elle soit possible, ce qui est excessivement important, fondamental, essentiel, structurel et qui occupe en vérité l’attention (à exister) comme dimension (indépendamment des quelconques bricolages ou aménagements du moi psychologique mais aussi psychique, cad relatif à la psychanalyse ou psychiatrie et non seulement dans la mise en forme psychologique d’un moi, fort ou pas, relationnel ou non ; ces conditions du bonheur obligé en somme, qui ne sont pas négligeables, du tout, mais seconds).

Il existe, à vrai dire, un investissement qu’exige le réel et vers lequelle s’organise l’activité intentionnelle, à la fois sachant et ignorant son devenir ; que va-t-on véritablement signer de notre nom reconnu, non pas du tout parfaitement, défini, mais dans son intention, laquelle n’est pas complète, pas complète du tout ; une intention n’est pas une complétude, le réel de la réalité n’est pas un achèvement mais surmonte toute espèce de détermination puisque ce qui existe c’est la forme des réalités (le présent ou l’arc de conscience) et non les plis qui varient du Pli, les effets de la Cause formelle (à savoir la colonne du présent, son actualisation comme principe du possible in-fini, ce par quoi le fini est utilisé par l’in/finité du possible). La suspension de la possibilité puisque la possibilité est cela même qui est en jeu. Quel feuilletage du je se choisit-il ? Quel feuilletage pluridimensionnel ?

Si le je est un rapport, il est à la fois d’un côté et de l’autre, dans l’effet et la cause, et c’est très exactement en ce rond-point, partie et juge, avant lui-même et après lui-même, accordant, peut-être, une vision de celui qu’il sera, a été, existe, en tant que le présent est l’acte même de l’actualisation de ce qui peut être, de la possibilité du possible;en quoi un roman ou une éthique ou une religion ou une pensée organisent, de fait et dans le fait même, non de disposer telle ou telle extériorité mais l’attention de ce à quoi on fait attention. Toute œuvre (en tous les sens, de la politique à l’esthétique) oriente le regard même, l’intention, le champ intentionnel ; puisqu’ils sont précisément cela même qui se met en place en ces occasions.

Et cette démodulation de l’intention (qui n’est donc pas naturellement ou psychologiquement ou psychiquement donnée, fixée, inertielle, passive ou soumise, et qui implique que chacun ait accès, ce qui s’effectue de fait, puisque c’est un rapport) cette démodulation devra modifier l’affect de l’existence, et ce vers le haut. Vers le haut, puisque vers le bas elle en vient. Qu’elle perde le sens d’en haut, c’est justement ce qui tend à s’imposer constamment, par faiblesse et facilité, et curieusement on dépense une énorme quantité d’énergie afin de s’assurer de cette déperdition ; on cherche à s’en convaincre par mille moyens tous plus inventifs les uns que les autres. En quoi on voit que le mal, la ténèbre est véritablement une perversion d’une débilité déroutante.

Et cet en-haut, cette élévation est la seule solution, sans laquelle ce je, ce rapport donc sera une inquiétude, ou une angoisse, et même un tourment, caché peut-être, voire une horreur.

Et pourquoi voudrait-on qu’un rapport soit négatif ?

C’est seulement dans la constitution d’un objet ou d’une image ou d’un idéal rêvé que la conscience se condamnerait comme impuissance, se délimitant comme néant, vide, fonction, abstraction. Le rapport est la Vie Vivante. C’est uniquement par idéalisme que Hegel ou Heidegger ou Sartre présentent la « conscience » comme négativité ou Kant comme transcendantale pure forme abstraite dont il ne resterait que le moi empirique, résidu, et comme non Existante. Le je, lui, sait qu’il ne se verra pas, se donnera pas comme une chose ; il n’en est pas une du tout ; il montre bien que le réel est constitutivement une non-chose. Comment le réel serait-il une chose déterminée et livrée à la finitude, toute cessante et disparaissante et dont il ne restera rien ?

Le rapport introduit précisément en l’essence même du Vivant, lequel n’est plus relatif aux vivants, mais à l’initialité de l’Exister, dont le vivant est l’image approchante, mais non l’essence même. Tout ce qui est exposé dans le rapport (et nous le sommes totalement, de pied en cap, puisque la division fait que nous parussions) ce sera le contenu, vivant, exposé par l’exister même, lequel est bien plus antérieur (à quelque vivant, ou réalité, que ce soit, étant l’exister brut).

C’est bien de cela que la conscience-de-soi n’a pas besoin de connaître le « soi », puisque c’est le rapport, et donc non la connaissance mais le se-savoir ; cet acte, qui crucifie tout ce qu’il perçoit, et qui crée, qui crée non seulement le champ de la connaissance (comme le croyait la métaphysique, et le crut encore après Descartes), mais tous les champs, et qui est déjà en elle-même, re-création de la création ou devenir du possible.

Ce qui est pris dans le rapport, ce qui veut dire chaque conscience, est tourné d’un seul côté ; le possible brut. Non pas le temps, et le futur, mais la Possibilité de la colonne du présent qui ouvrit tous les univers. Pourquoi investit-on en un moi ? Pourquoi la personnalisation, si excessive, s’est-elle imposée, sinon que le je cherche alors de paramétrer, délimiter, circonstancier, mesurer son attention, son intention ? En bref chercher à éprouver son véritable présent, ,et sous la forme de la création, ou de la réalité, et donc de la réalisation ou de la re-création ; et jusqu’où tout cela est actualisable.

On sait que la récapitulation de tout s’est signifié comme eschatologie. Et qu’en l’an 50 l’ensemble de tout le temps fut annoncé. Quelle sorte de civilisation est capable de se prédestiner ?

Aussi ce ne sont pas seulement toutes les objectivités (sciences et connaissances, musées et récapitulation de tout ce qui est) qui furent expérimentées, mais tout autant les subjectivités (et toutes les sortes de peuples, de mondes, de personnalisations) ; soit la plus intégrale compréhension et la plus extrême épreuve de ce qui est et de ce qui vit. En somme tout est accompli.

Or cependant tout ceci est, fut, sera d’une immense brutalité.

Puisque ce qui existe comme rapport, quand bien même parvient-il à entrer en rapport, à s’introduire d’abord ans sa propre surface (qu’elle se nomme dieu, la pensée universelle intentionnelle, idéelle, le christique ou le sujet ou la révolution, qui sont des coins qui anglent le réel), cet être qui n’est pas un être est excessivement durement mis en demeure de lui-même, de sa capacité. Pour nous, en notre état, cela veut dire que tout moi sera porté à incandescence, qu’il le sache ou non, et que cette brûlure, ce feu est ce en quoi consiste exister.

De même pour tout non-croyant, il faut se rendre compte que ce ne sont pas seulement les réalités, les vécus qui sont modifiés, mais le réel, la structure de conscience qui se réordonne ; de même qu’il ne suffit pas de dire, très aristotéliciennement, que notre être est la pensée ou l’universel, ce qui ne bouleverse que périphériquement, tout extérieurement et laisse juste supposer que l’on s’identifiera à « la pensée », ce qui supprime le je, l’individualité ; laquelle individualité est, en vérité (universel) mais également en fait (de structure), un plus grand rapport que la série de rapports des idées. Lorsque le réel prend d’assaut la conscience existentielle ou l’énergie celle nietzschéenne (et cette transformation est un décalque ou une précision si l’on préfère de la métamorphose qu’initie le christique). Il est ainsi une densité de la surface du réel, qui se piste, se poursuit, au travers de son expérience, ce qui veut dire de l’historicité, puisque c’est un rapport qui doit s’acquérir.

Quelque réel s’impose qui re/structure le rapport (que l’on existe) ; puisqu’en son principe même le rapport est le devenir même, et cela qui peut devenir (n’étant pas seulement lié à la détermination ; les déterminations se dissolvent). Le rapport (en quoi consiste une « conscience ») ne peut pas se déterminer, donc il devient. Et notre historicité est ce devenir. Nous sommes devenus, distinctement, sur la surface du réel (puisqu’un réel non explicite n’a pas de sens, tout est en-vue, qui requiert que l’on comprenne et bien sûr ça n’est pas évident, puisque c’est le-réel, ce-qui-est-en-jeu et qui devient) et distinctement marqué, ce mouvement, ce rapport, par des « là » ; dieu, l’être, le sujet, le réel, comme positions. Soit donc le diagramme cartographié jusqu’ici.

Rappelons le schématisme. Ce qui se crée dans l’actualisation du champ intentionnel ; puisque c’est un rapport il existe « de son vivant », qu’en son acte de rapport et ainsi actuellement ; ce à quoi contraint et rend possible, à la fois, par cette logique du rapport que le réel existe et que la réalité soit ; de même en un tel rapport inimitable et non symbolisable et sans représentation mais activiste et extrémiste, de même donc que dieu et « je suis », le christ comme événement, le cogito comme acte, la révolution comme fondation, le réel tel que là, et la pensée qui pense ou n’est pas,

dit autrement dieu est l’actualisation-même ; il naît dans et par le présent parce que la réalité, l’être, ce qui est, nommé de manière générique, ne possède aucun autre axe que la pure et brute actualité, le seul présent comme forme structurelle du possible. On a vu que la structure sujet est seule capable de porter la vraie perfection, à savoir la perfectibilité (effectuant dans son rapport qu’il soit un re-tour, un nouveau tour), et seule capable de devenir (en quoi elle est, littéralement, la possibilité telle quelle).

Et l’actualisation du champ c’est l’autre-surface du corps, celle des signes, des rapports, (et de ce rapport très bizarre ou étrange qu’est un « moi », se tenant au plus près du corps et du bout de la vie vécue, comme de son Bord)

et signes qui constituent des traces qui formulent le trajet de chacun, de chaque un. Or on a dit que seul le mouvement est réel (seul il est l’exister et le reste, ses effets, sont l’être, la détermination, le Pli/les plis, la Cause/les effets, qui font retour, en tant que perceptions, ou réalités, réalisations ou décisions, ou plus précisément intentions). Et seul le (je) existe.
Le je se prévoit (et pour nous se voit, de manière kaléidoscopique) sur la colonne du présent : tout est Actualité pure, il ex-siste dans l’actualité potentielle et en tant que tel ; il est structurellement (subjectivement et objectivement et au-delà) suspendu à sin actualisation intentionnelle, qui ne « finit » pas, qui se tient dans, de, peut-être par et pour la forme-réelle.

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