du libre ( techniquement)
Il faut peut-être clarifier le problème : le libre n'est pas de décider tout à coup d'être un autre, ou de ne pas ressentir de violence (qui est naturellement active), ou même de stopper nette telle pulsion : encore que cela se peut, qu’il y ait un aperçu soudain, qui laisse-là l'ancienne peau : soudain on aperçoit d'autres possibles. Ce qui requiert une ontologie « à disposition du sujet », un prolongement interne à cet être.
Mais le libre est dans la possibilité de se constituer sur la longueur de temps, et dans la temporalité : comme étant capable de, non pas contrôler toutes les conditions (de n'importe quelle action , ou situation), mais d'orienter ces conditions, et de revenir sur ces conditions.
Sinon la civilisation, la culture, l'éducation (d'un être à peu prés équilibré, cad qui peut faire la part des choses) ne prendraient pas autant de temps... ni d'efforts : en quoi donc on peut éventuellement être libre tout seul, mais bien plus surement, on est libre dans une culture qui dépend de beaucoup, sinon de tous.
Donc le libre est en soi la capacité de modifier, au su et au vu des expériences, les conditions et les causalités ; pour cette raison, ça ne peut pas se passer de l'intelligence (de plus en plus détaillée et précise) des conditions d'existence. Remonter jusqu’à la causalité de tel fait, c’est aussi recomposer en soi les parcours que l’on a suivis ou décidés, et revenir sur la décision-même : ce qui est briser la ligne trop étroite du moi, via l’ouverture que constitue son Sujet, puisque le moi tend à créer sa propre ligne constante.