L'être sans visage
Rien n’exprime ce que nous sommes. Rien ne l’exprimera jamais.
On ne se reconnaît pas entre nous. Il est à l’origine un mimétisme, rien de plus.
Mais si l’on a la moindre idée que l’on ne peut pas échanger ce que l’on est , que l'est dans l'inéchangeable, (dans cet « être » qui devrait pouvoir être approché, mais duquel on n’a aucun contact perceptible), alors on n’a rien à livrer en retour, et de même ce qui nous vient du dehors sera peut-être bonheurs ou malheurs, mais ne remplacera nullement.
Cela qui ne veut ni ne peut ni n’est en somme pas fait pour être exprimé.
C’est ce repli qui cache tout le reste, mais en même temps montre tout le reste.
On ne voit pas "ce qui voit". On ne perçoit "ce qui regarde" par aucun système, émotions ou affects ou pensées ou regards des autres ou mots.
On perçoit à partir d’un point. Qui voit tout ce que lui n’est pas, mais lui ne se voit pas.