jouissance
En tout et comme il se doit , il est impératif, pour qui veut commencer d’y saisir quelque chose, de nommer ce qui se passe.
Or donc de le nommer ne dit pas nécessairement ce qui se passe réellement : parce que la nouveauté étant en cours, elle ne peut déjà s’expliciter.
Par contre la volonté-désir-nécessité de nommer pousse en avant l’ensemble de la machinerie : il ne sera plus question seulement de vivre ceci ou cela, mais de devenir.
Ça se nomme : une trouée. Ça sillonne. Ça creuse un sillon.
Par quoi chacun est appelé à extirper de soi ce qu’il peut.
Si l’on ne veut pas devenir, mais seulement vivre, le vécu s’aplatira jusqu’à revenir à ses conditions de départ : le propre de notre réalité est qu’elle puisse s’accélérer, cad multiplier son être.
La philo dit : ça multiplie l’être. Ça ne se contente pas d’ajouter des modules ; ça remet en cause, place et divination ce qui doit ou peut l’être. Le devoir-être et le pouvoir-être.
Ce qui fondamentalement signifie : un déplacement de la jouissance.
En cela c’est expectoré par le moi et tutti quanti : le moi et ses acolytes ne veulent nullement que la jouissance se déplace.
En elle-même la jouissance doit être collée à un quelque chose dont la saisie est médiatisée.
Elle se rêve de ne s’atteindre pas : emportant chacun dans une irréalité jamais décevante, mais toujours broyée.