Le devenir(s) universel
La philosophie a pour finalité d’augmenter l’être du sujet (le sujet générique, l’individualité, la personnalité), ou encore : de pousser le moi vers ou via le Sujet.
Cela se voudrait inconséquent, sans conséquence gravissime : on serait philosophe comme on serait biologiste ou technicien. Mais la vérité est que c’est beaucoup plus important que cela.
Ce qui arrive au moi, c’est qu’il bascule. Il est attiré par un être-autre. Il découvre son être, qu’il pensait donné, là , une fois pour toute et empli de son devenir, il le retrouve comme un devenir cassé et pluriel.
Cela n’est pas seulement un para-devenir (au-dessus du devenir linéaire et seulement accidentel, éventuellement, du moi qui hors accidents, tend à suivre une signification bricolée-construite-rencontrée-programmée), le Sujet, c’est l’ouverture du sujet (générique) au Sujet (formel ou ontologique), cad à quiconque.
C’est littéralement une dépersonnalisation, et dans l’ambiance fondue de cervelles enchaînées, une libération.
Le moi prend en une fois une dimension universelle. Ce qui arrive au Sujet, c’est ce qui arrive à tout le monde, à chacun : à l’inverse du moi qui perçoit tout personnellement. Mais il ne faut pas comprendre « ce qui arrive à tout le monde » telles des banalités uniformes. Au contraire. Ce qui lui vient du Sujet, c’est l’ampleur de ses devenirs en propre ; cad de sa culture réelle : ce sont ses devenirs universels.