l'universel et l'individu
Le moi se suffit à lui-même ; au sens où il regroupe sous son unité son propre monde.
Il est en somme en dialogue avec tout ce qui lui arrive, rencontre, organise : il lui est nécessaire de se fonder comme unité du visible, vécu et de l’utilisable. Puisqu’il doit ordonner hors de soi, sans perdre de temps à se penser. Sa pensée à soi est de construire une personnalité apte à cette capacité d’organisation, cela constitue sa réflexion propre. Et donc n’importe quel moi n’utilise pas n’importe quoi, ni n’importe comment. Il ya une technologie du moi(ce qui n’est pas explicite du tout dans l’ambiance socialisante, personnalisante, humanisante tronquée).
Hors cette unité, qui est active et est une unification, le moi se passe rigoureusement de toute altérité.
On dira qu’il en est plein, et que par comparaison le Sujet est, lui, bien plus engourdi dans une tour d’ivoire imprenable …
Mais l’altérité du Sujet est bien plus nette et cassante : et à l’opposé du moi, le Sujet n’est pas de « ramener à soi », mais de se heurter. Et si il est imprenable, c’est au sens où il tend à se positionner comme vue imprenable : de se situer à l’extrême limite de là où il existe (ce faisant , il Est, quitte à définir ce qu’il en est de cet « être » qui n’a pas le même rythme que le moi)
Aussi, bien plus sûrement que le moi, le Sujet recherche l’altérité : la position marquée de tout Sujet autre. Le Sujet-autre est, pour le Sujet, une unité fondamentale qui brise la sienne propre ; ce que par essence il réclame. Il a tôt fait de rejoindre toute espèce d’expression qui puisse lui fournir les diverses unités qui parsèment la réalité, les redondances (cad les Sujets), les réplications, les duplications. Or nombres abordent selon des inclinaisons différentes le même donné. En ceci la richesse du Sujet est bien plus considérable (en terme d’information, s’entend : ils ne sont pas en concurrence), que celle du moi.
Ce qui signifie que l’universel n’est pas l’ensemble des sujets en série, copie conforme, selon une « raison », mais la passation du moi en son statut, à celui de Sujet(s).
Le Sujet(s) est la nature même de toute structuration en tant que Sujet, de chaque moi : le moi ne cherche pas en-soi l’altérité comme telle. Le Sujets est le Sujet. Partout identique, mais partout déplacé les uns par rapport aux autres dans pourtant le même cercle non-fini.
Et L’universel serait une copie conforme, si la raison était établie une fois pour toute et intégralement, mais tel n’est pas le cas : parce que la « raison » (qui n’existe pas en dehors de son activation, cad des sujets) ne tient nullement à un contenu quelconque. Elle est le contenant