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instants philosophie

Réécriture de "soi"

18 Juin 2012, 18:47pm

Publié par zwardoz

Réfléchir ; se modifier.

Plutôt que de s’accepter soi tel que l’on est (tel que le hasard et la vie nous produit) et plutôt que d’attendre que le vécu te transforme (la plupart du temps en amoindrissement), on peut décider ou il est possible qu’il vienne à l’idée d’être activement l’opérateur de ta propre modification, transformation, augmentation, et de devenir du dedans sans attendre que la vie transforme arbitrairement ou selon quelques nécessités quelconques.

Au lieu donc de recevoir « passivement » tout ce qui peut advenir dans une vie, on s’en extrait et on tente ceci ou cela afin d’augmenter le cercle de ses possibilités.

Evidemment « passivement » ne veut pas dire que, normalement, dans la vie habituelle on soit passif et inactif ; on peut se démener dans tous les sens et réussir ou échouer en des tas de domaines.

La politique, la science, la personnalisation

Les trois grands registres sont dans le monde extérieur ; la politique, les sciences, la personnalisation. Soit donc ; le monde (politique), le donné (sciences) et le vécu (personnalisation, y compris toutes les sortes de réussites ou échecs possibles). La personnalisation est prise en main en ce qu’elle est mise en avant via l’image de soi, la pression relationnelle et professionnelle, la représentation notablement objectiviste des médias, la production industrielle en partie de l’humain, la réduction du monde aux objets substitutifs.

L’éthique, l’esthétique et l’idéel

Mais si on en revient à « qui l’on est », non plus extérieurement mais intérieurement, il est derechef trois domaines ; l’éthique, l’esthétique et l’idéel. Soit donc ; le vécu (éthique), le monde et le corps (esthétique), et les idées (idéel, y compris les esthétiques spéciales que sont la littérature, la poésie, etc).

En politique, sciences et personnalisation, on modifie la réalité extérieure

En esthétique, éthique et idéel on modifie la perception, la signification, les contenus de son être en propre. Si politique, sciences et personnalisation sont extérieurs et touchent telle ou telle partie du monde donné vécu, par contre éthique, esthétique et idéel prennent comme objet ou sujet de modification l’être que l’on est. Et si politique, sciences et personnalisation admettent, acceptent l’être que l’on est sans plus l’interroger, esthétique, éthique et idéel cherchent à réécrire l’être que l’on est.

Par exemple l‘éthique n’est pas la morale (dont on se sert sociétalement ou relationnellement), mais l’objet de l’éthique est la structure du sujet que l’on est ; ainsi les mystiques sont des consciences éthiques, et évidemment telle position éthique débouche souvent sur une action dans le monde, politique ou morale.

L’esthétique n’est pas de créer le « Beau » seulement, mais de transformer la perception que l’on a ; une esthétique peut influencer totalement la perception (de la nature, des objets, du sens des choses ou de la compréhension des visages, etc).

L’idéel tente via les idées de comprendre et de remonter les organisations des significations ; l’idéel juge que le sens des mots est ce qui conditionne la totalité de ce que l’on peut être. Soit conditionné selon le hasard (de la vie, de la naissance, des événements, etc) soit conditionné en tant que l’on veut volontairement sans subir à son être propre (donc selon l’esthétique, l’éthique ou l’idéel). Et ne pas subir son être donné (par hasard) et le remplacer par un être acquis (volontairement qui se veut) passe par les Signes (esthétiques, éthiques ou idéels ; les signes, les mots, les sons, les couleurs, et pour l’éthique, selon le jugement, la conscience aigue et précise du jugement).

Universalité

La plupart des personnes vivent leur vie, en une identité ; elles ne cherchent pas la politique, la science ou à réussir selon le monde dans une personnalisation résolument poussée. De même les personnes ne recherchent pas l’éthique, l’esthétique ou l’idéel. Mais ces six domaines (trois selon le « monde donné vécu », trois selon le « dedans » via les signes) se retrouvent plus ou moins en toute existence vécue ; sauf que ces domaines ne prennent pas d’importance pour la majorité des gens.

L’identité de soi

Ce qui prend de l’importance dans la vie de chacun est l’identité ; soit donc l’identité psychologique, psychique (inconscient et psychanalyse), relationnelle, personnelle, etc. L’identité est ce qui débute et ce qui clôt leur existence. Celui qui veut plus ou autre chose s’oriente soit vers les trois domaines extérieurs (politique, science, personnalisation poussée) soit vers les trois domaines intérieurs (éthique, esthétique, idéel).

La réécriture

Il faut remarquer ceci ; se décider pour l’éthique, l’esthétique ou l’idéel impose de réécrire son être. On peut devenir scientifique ou politique, on ne réécrit pas volontairement son être, on fait avec et à partir d’un vécu donné : les découvertes, etc, se chargent de modifier plus ou moins l’être que l’on est.

Ethiquement, esthétiquement ou idéellement on a pour objet, finalité son être propre ; on repart de zéro et on n’accepte pas « ceci que l’on est » ; non pas exclusivement par refus mais parce que c’est précisément « ce qui doit être repris, recomposé, creusé, travaillé, réinventé ». Et ceci est en soi un gouffre et ne peut être régulé ; cette entreprise peut livrer cela même qui constitue l’identité de chacun bien en-deçà ou au-delà de la lecture constitutive de la vie vécue habituelle, activité de lecture qu’est un « moi », dénucléarisé donc. 

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