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instants philosophie

La conscience en son être

10 Septembre 2013, 14:41pm

Publié par pascal doyelle

Le mouvement général est de découvrir que ce qui est le plus éphémère est le plus durable et certain ; autrement dit la conscience est notre-être. Croire que tous les contenus de conscience nous dirigent est vrai, sauf que ici et là la conscience surgissant invraisemblable (pour faire image), est décisive, conclusive.
Et ce parce que la conscience est l’articulation de la cervelle au réel ; il est clair que la cervelle ne contient pas le monde, et que le seul rapport existant entre ces contenus et le réel, est l’articulation conscience-réel.
C’est d’un immense désordre sur lequel la conscience s’appuie dont elle est le levier. La bascule.
Or la conscience n’est non pas seulement pas tout ce qui est, mais de plus elle est radicalement limitée ; on n’imagine pas ce qu’elle pourrait être si elle comportait « tout ce qui est information » et si elle le contenait « consciemment » ; ce serait ingérable en plus d’être inimaginable. Elle ne contient donc rien. Rien que ceci ou cela détermination par détermination ; il ne vient pas à l’idée qu’elle puisse ordonner totalement toutes ces déterminations. Elle n’est donc que « ce qui s‘ajoute » ici et là, sur l’ensemble des dispositions, des dispositifs, qui lui préexistent. En somme on pourrait dire que rien ne la contredit, puisqu’elle vient en plus et que rien pourtant de ce qui lui préexiste, nos fonctionnalités, physiologies, langages, etc, ne contient le rapport-au-réel. Ce qui est la raison de son indétermination.


Comprenons bien ; non pas qu’elle soit indéterminée ; il n’existe aucune conscience non déterminée, nulle part et jamais. Mais pourtant quelle que soit la figure par laquelle elle s’évoque, (mon identité, tel signe, tel objet, etc), elle en est le rapport et ce rapport (qui décolle de cet objet de ce signe, puisqu’il est rapport), s’indépendantise. Puisque sa fonction est de tenir des rapports, elle n’est dans aucun (sinon elle cesserait d’être capable de tenir « des rapports »). Ce demi être est à la fois sa faiblesse mais aussi sa force au sens où c’est son être même ; elle ne rêve pas d’être toute puissante (c’est non imaginable sinon dans un fantasme du conscient, de la définition de la conscience comme si elle était un conscient).
Son être même est d'être faiblard, volatile, velléitaire, inconséquent, invraisemblable, absurde, puisqu’elle est rapport à un réel qui est celui du monde donné là, dont on n’a pas l’idée du tout, qu’aucune idée ne recouvre en quelque manière que ce soit ; ou plutôt dont tout recouvrement est partiel et qui de toute façon sera relative à telle ou telle conscience. Ce qu’énonce la communauté scientifique est relatif aux scientifiques eux-mêmes mais surtout à leur technologie de conscience propre ; elle dit vrai, réellement, de tel objet, mais n’est pas tous les objets qui existent dans le monde unique, indérivable (de quelque discours que ce soit). Que ceci ou cela soit vrai n’implique pas que cela absorbe « tout ce qui est » et d’autre part cette relativité n’invalide pas cette vérité particulière.
La seconde idée générale est que si la vérité ne se donne qu’en vérités diverses, réellement vraies en leur lieu, alors la vérité est néanmoins le principe majeur ; mais en tant que principe. Reste à charge de définir les conditions de vérité principe et les vérités particulières.


Mais alors si les vérités sont relatives à la vérité principe, ce qui porte le dit principe est la conscience en tant que cette conscience est à soi-même sa propre preuve, vérité, réalité, unité, etc. Or ceci n’est pas tenable sauf si justement « conscience » désigne n’importe quelle conscience (quels que soient ses contenus). Autrement dit que si « conscience » est la forme de n’importe quelle activité ou interprétation humaines ou personnelle (puisque nous sommes, nous, depuis peu assujettis à la personnalisation ; qui ne nous soumet pas, ce qui serait absurde, mais nous rend « sujets personnels »).
Dit autrement ; nous touchons la réalité, nous la touchons du doigt ; si « conscience » est ce à quoi tout est relatif, il est clair qu’alors la conscience n’est pas un être relatif.
Ce qui revient à ceci ; la philosophie a déjà engagé la poursuite de cet être non relatif, lequel puisqu’il n’est aucun contenu en particulier, est le rapport des contenus ou des signes ou des choses ou de la cervelle avec le réel. De fait la philosophe ne propose pas d’abord la vérité, la vérité comme principe (remontant dans les conditions de toute vérité comme telle) et de même elle ne propose pas la définition de notre être, mais pose l’être libre comme forme vide de tout vécu, décision, etc.
Si elle définit ainsi l’ensemble des principes, en même temps elle propose la description de notre être en tant que formel ; vérité et libre pur ; qui si ils sont vides n’ne sont pas moins réels. Elle ne propose pas une vérité tangible, compacte, solide, déterminée, (comme toutes sortes de vérités et d’humanisations qui courent le monde), mais elle propose une architecture, celle de notre structure.

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