Le "ce qui est" suivi du "qui est"
Aucun discours, aucune théorie, aucune pensée n’est le monde, le seul être qui ait un début d’accès à tout ce qui est, est chaque conscience.
Il n’est aucune science ou pensée organisée ou désorganisée qui soit équivalente à la conscience qu’est chacun. Toute science ou pensée dit ce qu’elle dit, et cela est souvent très utile, mais elle ne dit pas au-delà de son cercle ; or le monde est au-delà de tout cercle, forcément limité.
Le fait que l’on soit conscience (et que l’on ne connaisse pas ce qu’elle est, sinon de la nommer telle puisque se-sachant, elle est instantanément son accès à « soi ») admet sans problème qu’il y ait des discours et des théories et des objectivités pourvu que celles-ci n’entament pas son indépendance (laquelle est au fondement de l’indépendance de chaque objectivité) ce que de toute manière ces discours ne seront pas en mesure de circonscrire ; puisque la conscience est justement cela qui est posé à l’horizon du monde (réel) et que cet horizon est unique.
Ainsi la conscience est « cela même qui est adéquat à l’horizon unique d’un seul monde ».
Croire remplacer cet être par une figure de cet être ou une représentation du monde, est absurde.
Comme cet être ne renie pas du tout qu’il ait à utiliser des discours ou des sciences mais qu’au contraire ce « sujet » se sait comme origine de tous ces discours, qui ne sont en aucun cas autres que lui (ils devraient s’égaler à son être), et qu’il se sait de fait réflexif, et ce instantanément, (la conscience est retour-sur tout donné qui « arrive » dans son champ et ce champ s’étend en tous sens éventuel, de la physiologie et perception, aux signes et aux langages et de toutes logiques qui se puissent), se sachant réflexif puisqu’existant réflexivement de fait (c’es sa structure) il n’est pas non rationnel, mais de fait en cette rationalité qui est elle-même originelle par rapport à la « raison » qui est seconde (mais non pas secondaire).
De ce qu’elle se sait soudainement en notre histoire si résolument partagée en tous, en toute conscience, de fait, il lui vient que cette indépendance soit non rationnelle ; elle ne se soumet pas à la raison, et encore moins au raisonnable, fade, étant le libre pur qui va se-sachant (le libre est sa propre Idée, au sens quais cartésien de « idée », qui n’est plus la notion scolastique ou l’idée grecque et n’est pas non plus le concept hégélien). Mais c’est au-devant de soi qu’elle se dit ou se croit irrationnelle ; vitaliste, bergsonienne, hors raison ou ignorant la raison, Stirner, nietzschéenne et purement affirmative, ou angoisse, Kierkegaard, ou immergée en l’être comme Sens nous dépassant, Heidegger, etc. Cet au-devant de soi est son acte de liberté mais sans comprendre que le libre tout en étant effectivement hors de la raison raisonnable fade ou impérieuse, ce libre est en soi « plus que rationnel ».
Pour cela on ne se suffit plus de la métaphysique et fut entreprise une ontologie ; soit donc la logique de « cet-être » (qui commence donc par la Méthode de son accès à son Réel, lequel Réel, cet être, outrepasse ce qu’il dit de lui-même mais n’est pas de ce fait séparé de ce qu’il dit, ce qu’il dit s’ajoute à son être, sans qu’aucune parole ne puisse outrepasser cet être, mais souvent le contraindre et parfois le révéler à lui-même).
L’ontologie renie qu’il puisse exister un discours qui soit plus grand que son origine (ou qu’il soit total alors que le monde est cet horizon-unique que rien ne « dit » intégralement ou qui lui soit comparable ; affirmant par là le lien radical, à la racine, de la conscience faite-pour un tel monde « là »), il est donc inutile de penser vouloir un discours total (pour le moment et tant que les objectivités ne parviennent pas à réunir la totalité de toutes les totalités du monde ou des mondes si il en est d’autres, ou donc il est possible de vouloir un discours total mais en tant qu’hypothèse et en admettant que préalablement il est une réflexivité ontologique exacte qui fut pro-posée), par contre il est en notre saisissement de nous rendre compte de la source ici même que l’on est.
De cela on est passé donc du « ce qui est » au « qui est ». Dont la description est initialement cartésienne qui entraînera toutes les suites (ou en marquera la venue au monde déployée dans tous les autres domaines du devenir).