Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
instants philosophie

Le Je du Bord du monde

8 Avril 2023, 09:46am

Publié par pascal doyelle

Il est tout à fait impossible de prouver objectivement un discours, par contre il faut amener les propositions dans le champ de chaque conscience, afin que celle-ci puisse vérifier dans son expérience même, dans l’immense champ de son expérimentation, les dites propositions et qu’elle puisse constater qu’elles les « voient ».

chaque conscience est un arc (intentionnel qui crée le dit champ intentionnel) et donc un rapport (entre signifiants ou entre signifiant et perception) ; ce qui entre dans le rapport est Vu (et doit être pensé, représenté, imaginé, ressenti, organisé, coordonné entre tous, etc).

Cette perception structurelle est le dernier et le seul champ de vérification ; et donc fait appel au consensus ; on peut contester Descartes (est-ce bien sûr?) mais on en passera par Descartes ; on peut ne pas croire au christ mais on en passera par le christique, puisqu’historiquement c’est ce qui eut lieu (on a vue pourquoi ; c’est le corps du christ, ce qui veut dire le corps de chacun jeté dans le monde, et ajouterons-nous le corps de chacun jeté dans le monde grec, unique, universel, donné « là »(selon donc l’être qu’est ce « là »). au point que la pensée, universelle, la connaissance (il faut soi-même penser pour penser … on ne peut pas faire autrement) ou le christique sont (devenus) l’historicité même. Hors cette historicité, on trouvera généralement des mondes humains particuliers cycliques et sacrés (qui se réservent une part du donné comme sacré, tandis que le divin existe séparément, en dehors).

Cette ‘démocratie’ pour ainsi dire du consensus nous indique, à chacun, que « ça passe par là », par Platon ou Kant ou Rimbaud ou Einstein ; ici et là il existe quantité de bifurcations, qu’il n’est pas du tout louable de condamner ou refermer ; c’est un ensemble sinueux et complexe.

Pourquoi tout cela, tout cet ensemble relève-t-il de consensus divers et variés et d’une orientation plus ou moins générale (malgré la richesse dont nous sommes issus, tous) ?

Parce que le réel est jugé par chacun du point où il existe ; ce faisant chacun valide ou non ; et crée de fait sa propre élaboration ; son expérience ; chaque je est en quelque sorte la « résolution potentielle ». et que les dites propositions ne sont pas des « idées », puisqu’une idée est elle-même un regroupement de signifiants (regroupant de signifiants, regroupant encore d’autres signifiants), et que ces signifiants sont des relations, des rapports et que le rapport final, pour chacun, est sa propre existence. Ce sont exclusivement les je qui tiennent l’horizon effectivement réel ; celui du monde donné là, de la vie vécue, du corps, mais aussi de l’historicité (et de la connaissance et des esthétiques et des éthiques, etc). Une pensée ne voit rien, tout ce qui est en nous ne naît que de la coupure signifiante, du rapport dru et sec du signe (dont le premier et en vérité le seul est ce rapport à (soi) qu’est l’arc de conscience, à l’image duquel tous les autres sont possibles, puisque ce rapport est formel), coupure qui coupe de haut en bas ce corps vivant et crée le champ intentionnel.

Il n’y a aucun ordre autre que celui-là ; celui des je. Étant entendu que la cohérence, cad la Cohérence, est toujours activée, actualisée, instanciée par et pour un arc de conscience ; ce qui ne retire rien à l’objectivité ou l’hyper objectivité des propositions, des expressions (esthétiques par ex), puisque tout cela ce sont autant de Possibilités. Des Possibilités au sens où on aime Picasso non seulement de ce qu’il fait voir, mais de la possibilité qui se manifeste parfois ici et là en telle ou telle œuvre ; et c’est cette possibilité, la continuité possible des traits, des couleurs, que l’on perçoit et surtout que l’on retient. C’est pour cette raison également qu’il existe une historicité ; parce que des possibilités du possible on n’en voit pas le bout. Ce qui est normal et logique étant donné que d’une possibilité on ne voit pas « toute la réalisation » ; sinon ce serait une chose donnée.

De même un mot, une phrase, les signifiants donc se continuent constamment et ne cessent pas ; puisqu’un signifiant c’est un rapport et qu’un rapport n’a pas seulement un être (déterminé) mais une existence, ou donc une temporalité, est le temps lui-même. Il y a des signifiants (et des êtres qui naissent et disparaissent, se composent et se décomposent) parce qu’il y a le temps et qu’ils sont le temps lui-même. Le temps est la racine continuelle de tout ce qui est, parce que tout ce qui est, existe et que l’exister est plus grand que tout être (déterminé).

On a vu l’exister est le possible (tout ce qui est possible existe, ça ne veut pas dire que tout l’imaginable existe ; une licorne est un cheval avec une corne, des parties de monde ; par contre le néant existe autant que l’être, le néant n’ayant rien à opposer à l’être, donc le possible est la Règle) ; et que notre être n’est pas un être, déterminé, mais un rapport et plus précisément le rapport du rapport à lui-même ; dire « je » c’est se signifier, mais se signifier en tant que je (et non seulement comme un tel ou une telle) ; donc le rapport se signifie lui-même, est donc purement formel et ainsi peut se permettre de créer les signifiants ; qui sont des rapports ; même les maths, le nombre est un rapport (de tout ceci avec lui-même compté comme un, dix est dix fois un ou dix comme unité, il est possible de tout signifier en tant que telle ou telle unité et donc de calculer ou mesurer).

Ainsi chacun, chaque je est situé au Bord du monde (et non pas perçoit l’horizon du monde mais se perçoit à partir de l’horizon, puisque chacun existe comme rapport, déjà autre que soi, autre que tout soi ; de même que tout vivant ne comprend par qu’il soit perçu par sa propre conscience, qui est Autre, de même le moi navigue ou passe des compromis avec le regard du je sur le moi qu’il est ou qu’il croit être).

Ce Bord du monde est non seulement l’horizon visible (potentiel, puisque l’univers est probablement infini) mais le présent ; le présent est le Bord effectivement réel de tout ce qui est ; le présent que l’on ne quitte jamais (sinon de mourir, évidemment, encore que…) ; et ceci nous jette dans la structure du réel ; non pas la structure de la réalité seulement mais du réel ; la verticale qui existe formellement, et d’autant que précisément l’exister est lui-même le fait structurel absolu ; qui déploie intégralement le long du présent la totalité du possible, de la réalité, des réalités, de la réal-isation, si l’on veut. On existe toujours au Bord mais également au Bout ; qu’il y ait un « réel » implique qu’il soit toujours à l’extrémité de lui-même, puisque de sa, de ses possibilités ; ainsi du je, ou de l’arc de conscience (ou du moi, quoi qu’il ne le veuille pas, puisque le moi fonctionne par identité et non pas possibilité, selon l’être rêvé et non selon la capacité existentielle).

L’arc et le je s’imposent irrémédiablement la difficulté ; que puis-je ?

Ce qui indique non les possibilités du monde , mais la possibilité structurelle de l’exister, le possible du possible lui-même, au sens où il faudra se conformer, s’organiser ou se pré-organiser afin qu’au sortir (ici ou dans l’autre version du monde) nous soyons plus grands en capacités. Par « préorganisation » il suffit de saisir que la philosophie ou la religion ou l’esthétique ou la politique depuis leur naissance même sont ce en quoi consiste la dite préorganisation. Qui paraissent « abstraites » mais c’est justement leur but, leur finalité ; prédisposer l’arc de conscience avant (ou après ou pendant) qu’il s’emplisse de contenus divers et variés. Dieu est absolument, cad formellement, cela même, exemplairement, qui pré-voit l’arc de conscience, dieu qui vient en-plus, soudainement ou selon un plan qui déroute totalement et ainsi, en l’occurrence, crée une nation, la nation du Livre. Ou, d’un autre temps, la Révolution même, l’idée-même, organisée, de la « Révolution », qui se travaille en tant que principes et applications, durant deux siècles à vrai dire.

Il faut donc comprendre que certes il est possible de développer raisonnements et systèmes, et que c’est même impératif que cela fasse cohérence sinon on ne comprend pas même ce que l’on dit, mais la dite cohérence est l’actualisation qui ouvre et rend possible tel ou tel champ intentionnel du sujet, du Sujet au sens absolument objectif, hyper objectif, cad structurel ; c’est ce structurel que ciblait Kant, qui voulait, à juste titre, remplacer le discours étal et unilatéral de la métaphysique (dont il voyait bien que Descartes avait court-circuité à la racine) et admettait devoir situer les notions dans un plan, dit transcendantal ; puisqu’il n’est pas question d’imposer une raison (toute faite) à une conscience mais que cette conscience-même est le véritable système ; notre être ne reçoit pas extérieurement une raison tout ordonnée, parce que si notre être est libre, et qu’il n’est pas un « être », alors le système réel est celui de la liberté ; ou donc du possible…

C’est bien là le sens seul réel, et donc absolument ouvert, et renouvelant constamment sa possibilité même. Or on ajoutera que le possible, qui n’est simplement d’agencer les parties du monde ou les contenus de conscience, c’est absolument parlant la création ; tout je crée.

Le je en tout moi, quel que soit ce dernier, crée ; et il n’y a même de « moi » que tenu par et selon un je, par ex devenant chrétien ou assumant sa citoyenneté (qui, on l’a vu, n’est pas évidente, puisque la révolution n’est certes pas achevée!) ou admettant en son corps la poésie (Rimbaud, adolescent par qui les phrases courent sur le corps, tout neuf, en vitesse infinie) et quantité d’autres possibilités. De manière générale le structurel articule bien plus rapidement le réel, que l’agencement des mois ou des sociétés humaines (qui doivent se coordonner en elles-mêmes évidemment, ce qui prend du temps, ce qui est le temps même ; la distance qu’introduit la réflexivité transcendantale, depuis Descartes jusque Lacan en passant par Sartre et les autres, c’est la distance temporelle ou, risquons, para-temporelle, qui ne s’emplit plus des contenus mais prévoit, pré-organise et donc court-circuite ou étend la temporalité ; on peut lire Rimbaud comme un précipité de temporalité, ou la révolution qui contient soudainement la structure, qui enthousiasmera quantité d’individualités, ou le christique qui exige une foi absolument eschatologique, dès le début, ou faut-il cité dieu « je suis celui qui est en cours d’exister ».

lorsque donc l’arc de conscience s’introduit lui-même dans son propre champ, il doit déployer une élaboration absolument spécifique et donc une certaine catégorie de « discours », qui passe en revue ou énumère ou invente et crée non tel ou tel contenu de monde ou de vie vécue, mais le possible même d’exister ; on le voit résolument avec le christique, qui nous parle, signifie à partir d’un point-autre, autre que la vie vécue et autre que le monde, puisque par lui vous vous jugerez et par lui le monde, qui a été fait, sera re-Créé.

Voir les commentaires

Le moi comme bricolage, collage

1 Avril 2023, 07:22am

Publié par pascal doyelle

Nous voici donc dans cette époque livrée au fantasme, ayant oublié, lorsqu’il n’est pas méprisé, l’universel et de manière confondante abolissant même le réel. Puisque seul compte, existe le fantasme.

C’est finalement ce que raconte Lacan ; que le moi, dans son organisation, est tendu par et même dans le fantasme. Le fantasme fondamental c’est spécifiquement « l’être » ; Lacan retient la con-fusion décrite par Sartre ; le pour-soi se rêve comme en-soi (mais si il est en-soi il ne peut pas exister comme pour-soi). L’être est apparemment une idée, rationnelle, mais en vérité c’est une confusion, et d’abord une fusion ; l’idée, la raison, la pensée ne donne jamais, n’aboutit jamais à « l’être » ; de même l’infini, on ne sait pas du tout ce que c’est. Peut-on même penser l’infini ? Aussi Descartes prend bien soin d’identifier l’infini à la volonté, cad à l’intention, ou donc au « rapport » ; ce qui existe en tant que rapport n’est le début ni le terme mais le mouvement, et comme le comprendra Hegel le mouvement même de la pensée absolue qui tourne indéfiniment en système, savoir absolu (qui revient et reprend toutes les pensées, dont le « système » est l’ensemble de toutes les pensées, qui eurent lieu).

Descartes dit bien et en vérité que la volonté est la marque de l’infini, le sceau de dieu en nous et même et donc ce par quoi nous existons ; qui dit « volonté » ou « intention » ne dit « rien ». et ceci est la véritable liberté. Puisque cela impose que le réel soit ce mouvement ; cet arc de conscience qui crée un champ, lequel est constitué de rapports (idées, signes, sentiments, perceptions, amour ou haine, etc, bref tous les champs).

Descartes ne dit pas que nous sommes absolument et tout entièrement cette liberté ; il met simplement, et en vérité très simplement, en lumière ce petit écart ; bien suffisant, puisque l’on a vu que dans une situation donnée, par ex, ce qui va compter ça n’est pas la masse de choses ou d’informations données, mais la petite différence qui détonne et ouvre sur le possible, cad la modification, aussi fragile soit-elle, de cette situation, de cette identité, de cette essence, etc ; le signe, les signifiants du langage permette d’introduire, à peu de frais, une telle distinction, un tel écart. On peut difficilement déplacer les choses ou les êtres physiquement, on peut aisément mouvoir leurs signes (et organiser ensuite les moyens).

Lacan, par-dessus, vient bien appuyer sur l’état global de notre être, de notre être déterminé ; mais il sait que cet être n’existe que de l’ouverture d’un champ intentionnel ; il a lu Sartre.

Ce champ intentionnel (version Sartre, qui est un champ impersonnel, bien qu’il y ait eu quelques variations, mais qui au début pose le « moi » comme un « objet » dans le champ impersonnel, ce qui, cette impersonnalité, lui permettra, pense-t-il, d’évaser vers l’universel, comme natif)

ce champ intentionnel donc est pour Lacan le signifiant ; ou plus exactement le signifiant est l’effet, réel, de la conscience (que Lacan ne prend pas en compte) et qui coupe et ouvre … ce-corps-vivant, qui inversement n’y comprend rien.

Le fantasme est le rapport qui va venir ou qui va croire réaliser la jonction de ce corps-vivant (de là l’étayage sur le « pulsionnel », mais en partie halluciné, cad pris dans un champ intentionnel) et la réalité.

Le corps vivant est tourné vers lui-même (il doit survivre avant tout, il est au milieu de son milieu), mais le signifiant le coupe de haut en bas. Sans reste, sans qu’il ne reste rien. Sauf que, quand même, il est véritablement un « corps vivant », et cela fait masse, poids, ancrage, pivot inamovible, mais difficilement compréhensible ; on ne connaît spontanément ce qui se passe dans le corps, il est opaque comme une chose, excepté ici et là ce que Freud nommera les pulsions par ex. Corps qui est et qui n’est pas signifié ; il est signifié, accolé à un (ou des) signifiant (Jean Pierre par ex, mais c’est rarement aussi facile) ; le signifié de ce signifiant « moi-même » échappe, il est massif, donné là, immobile pour ainsi dire ; ce corps qui est-là et qui résiste ; qui résiste à la pression qu’exerce le flux humanisé de tel ou tel groupe et qui résiste au conscient d’un «moi-même ».

C’est ce sur quoi compte Lacan ; le sujet inconscient résiste ; que le pli interne du moi, à partir duquel il y a un moi, qui ne préexiste pas à cette coupure, si difficile et violente, que ce pli re-vienne constamment, puisque, elle, la coupure, n’appartient à rien, n’appartient à rien qui soit du signifiant, puisqu’il s’agit du signifiant spécial dont le signifié est le corps, comme masse (et masse pulsionnelle qui plus est, mais on ne s’engage pas là-dedans). Ce qui veut dire a contrario que tous les autres signifiants sont ordonnés dans tel ou tel ordre … les signifiants sont des organisations et toutes ces organisations sont contraignantes et mensongères. Y compris le mensonge, ordonné, que l’on se raconte à soi-même ; ordonné puisque sinon on n’y comprendrait rien, à ce que l’on raconte ; au sortir du rêve ou du cauchemar on réorganise, et cette réorganisation peut être lue mais « au travers », décryptée, elle dit et ne dit pas le magma.

Que le magma interne soit marqué des signifiants, veut dire que c’est par et dans un champ intentionnel, dans la coupure (la castration en somme, le « je ne suis pas le centre », et donc « il y a un regard » au-dehors, étrange, inquiétant, totale panique, je suis « vu », mais de « où »?) ; pour nous n’apparaissent que les réalités marquées par des signes ; la prise en charge du corps par le champ est évidemment ce qui fait problème (il faut mouvoir le corps, qui tire, parfois, vers d’autres réalités éprouvées, mais qui tire toujours vers sa propre masse, puisqu’il est la part coupée, et annulée, qui n’apparaît plus).

Et donc il faut s’illusionner, sinon on tombe dans le signifié massif, qui est inatteignable mais absolument puissant, toujours-là du vivant, d’autant plus imposant qu’il ne peut pas être relié aux autres signifiants, qu’il est un demi-signifiant qui ne se relie pas et donc ne s’explicite pas ; parce que tous les signifiants on peut dire qu’ils sont constitués eux-mêmes de signifiants et donc ordonnés ; pris dans le réseau, les réseaux de signifiants on peut contrôler le monde, autrui, les peuples ; on peut tout aussi bien croire que l’on contrôle le réel. Mais le corps est tout à fait autre.

Un tel système, qui s’installe toujours (du groupe ou du conscient personnel) renie le corps mais aussi le réel de la réalité (qui est réduite en petits morceaux, découpée, par les nombres, les signes, et aussi les images, ou si l’on préfère synthétise en un bricolage, afin de se gérer, comme communauté ou comme vie vécue, sinon ce serait invivable et comme d’habitude il faut cependant que cette synthèse bricolée n’occupe pas tout le champ) et il renie également dieu, la pensée, le sujet (qui n’est pas le moi), autant que le réel. Ou si l’on préfère ; on va croire aux signifiants (en imaginant leurs signifiés, qui sont en vérité encore des signifiants qui appartiennent au groupe ou à l’élaboration consciente que l’on s’est fait de soi), y croire en les hallucinant ; on va désirer.

En somme le langage fut créé par et dans le groupe humain et sans cesse il revient à son origine de mise en forme culturelle ; dès que l’on parle on appartient au groupe natif et celui-ci (qui doit absolument se comprendre, sinon tout se désorganise et on ne survit pas) se referme sans cesse ; par la télévision le groupe se resserre, de même internet se recentre « autour de lui-même », tandis que les individus font figures d’électron libres (un temps).

Il y a toujours une perversion, une névrose, une hallucination dans le désir, et c’est très bien comme ça ; parce que sinon, donc, on deviendrait fou (ceci étant il est possible de parvenir à un équilibre, il ne faut pas exagérer). Mais, en même temps, il faut, puisque l’on ne sait pas où est la conscience-de,où est le regard, il faut se tenir lointainement et admettre un autre-champ, ce qui veut dire un autre champ intentionnel ; le troisième genre en somme.

On ne sait pas « où » est la conscience et donc elle se loge tout spontanément dans, à l’intérieur de tel objet de désir ou de vue ou d’affect et l’on s’y perd (puisque c’est cette conscience en quoi l’hallucination ou la perception ou la relation consistent ; le tomber-amoureux on ne sait plus qui quoi par où on voit ou on est vu; décentrement que souvent, mais pas toujours, on adore (on peut aisément en souffrir de tel désir). Et plutôt que d’être le jouet de cette insituabilité, qui alors nous possède, autant se jouer de ce « où » inconnaissable.

Dieu, l’universel, le sujet ou le réel, ou la poésie ou la révolution s’utilisent afin de non-situer l’arc de conscience ; une non-situation (hors du monde et hors de la vie vécue) qui nous sauvent de son insituabilité (qui nous piège ; où est le regard dans le monde ? S’interroge-t-on) ; regard qui sinon emplit tel objet fascinant, telle chose du monde, tel être captateur, tel groupe refermé. C’est bien pour cela le non-regard est passionnant, et non pas subjuguant. Le regard non-situé est séparé, tout comme le divin est séparé tandis que le sacré se réserve une part du donné et sacralisait le groupe, le monde, la perception en telle ou telle réservation.

Captivé, capturé on en adore la passivité, celle du moi hypnotisé, résumé, clos, investissant une chose ou un être ou une identité. Tandis que le je, qui n’est pas de tout repos, se consacre, au sens propre, à l’activité et même l’activisme (songeons au poète mais aussi au révolutionnaire).

L’un n’est pas moins fou que l’autre. Non de la même folie. L’énergie du moi n’est pas la même que l’énergie du je.

Le moi désire être immédiatement lui-même. Le je l’est instantanément mais il ignore totalement où il existe et quel est ce mouvement si inhumain, ou surhumain, ou divin, ou cette impossibilité ; il est libre parce qu’il en est l’esclave (comme Saint Paul, du christ). Ça ne sert même à rien de le dire, ou de se le dire, puisque l’on est déjà au-delà ou antérieurement au dire. Et donc on fait.

Puisque si le moi fantasme, le je veut. Et donc il veut le réel, parce que l’on ne voit pas ce que l’on peut « vouloir » d’autre, que le réel, ce à quoi l’intentionnel se confronte, aboutit, obtient ou non un résultat et sur lequel il peut encore ajouter de l’encore-plus (puisque les réalités, les images sont seulement, elles, dévorées ; la forme accumule, le monde entasse et puis se décompose).

Ça ne veut pas dire du tout qu’il faut être Rimbaud ou rien, ou Robespierre ou Einstein ; parce que chaque je doit lancer ses propres ponts dans le réel, et n’obtient de dépassement que de ses propres possibilités ; en vérité si des fantasmes il en existe des tas, des possibilités réclament d’elles-mêmes et structurellement qu’elles se rendent réel, aboutissent au réel ; penser au 6éme av.JC, devenir chrétien au 1er siècle, se soulever en 1789 ou inventer du neuf en 68, le psychanalysant (actif forcément c’est lui qui travaille) adopte soudainement le point du je, qui décroche, relativement, le moi de son collage ; le moindre devenir formel du je dépasse, outrepasse tous les fantasmes du moi ; c’est pour cela que le fantasmatique se répète, le structurel avance ; un chrétien ou un philosophe ne se figent pas (ou alors ce sont des pharisiens), il progresse, sinon ça n’aurait aucun sens ; le structurel devient, et même on le dit, le structurel est cela seul qui avance, le réel est plus grand que lui-même, le monde, le donné, le déterminé disparaît ; rien n’est facile mais les possibilités sont posées et elles ne rêvent pas, elles réalisent le réel, le créent, d’une part, en tant que chacun, sous le forme de son je, est concerné ou en tous les cas atteint (chacun est investi par la révolution par ex, et par la révolution française on voit que cet engouement universel est en vérité un enthousiasme pour l’individuel, puisqu’alors l’égalité est absorbée, intégrée en la liberté, et non pas la liberté isolée ou l’égalité imposée).

Voir les commentaires

Ce qui doit être Vu

25 Mars 2023, 09:06am

Publié par pascal doyelle

Orientation du regard. En quel sens faut-il voir, percevoir. Question de méthode.

Rappelons le principe de lecture ; on prend les religions, les systèmes philosophiques, les sujets pour ce qu’ils se donnent (ils n’étaient pas plus stupides que nous autres). On admet tout l’ensemble comme un diagramme général ; puisque l’on croit que sous les diversités, les significations et contenus de conscience, existe une seule structure de conscience telle quelle ; ou comme il est dit un seul arc de conscience, qui crée un champ intentionnel ou plutôt des champs intentionnels (dans tous les domaines et de toute réalisation).

Le principe d’écriture ; on passe, peut-être, du coq à l’âne (mais selon telle ou telle direction, orientation, perspective), d’abord parce que le centre de toutes les activités (de tous les domaines) est très difficilement définissable (voire absolument mystérieux ; qu’est-ce qu’un « rapport » si tant est que le réel est structurellement existant en tant que « rapport » ? Un rapport, un mouvement, un devenir, ou donc logiquement le possible du possible ; le rapport, le sujet étant seul capable d’admettre le principe du réel, qui est le possible-même). Passant du coq à l’âne, en caricaturant, on débloque des positions dans le diagramme général, on avance les pions ici et là (mais toujours, on répète, dans telle direction donnée ; remarquons que nous ne sommes pas sur un échiquier plane, mais dimensionnel ; haut, bas, gauche, droite, en avant, en arrière, en retour, par en-dessous, par en-dessous de toute cette sphère de possibles telle qu’elle éclate, s’expose, et expose intégralement tout le possible (de ceci que l’on avance que le « bord » est le présent).

La passage du coq à l’âne est bien qu’il n’existe pas de relation intérieure aux concepts qui soit privilégiée, mais au contraire une relation externe ; il s’agit d’éclairer la position de l’arc de conscience (comme dieu, universel, sujet christique et soi-même, le je cartésien ou le moi du 20éme) ; et par position on veut dire sa position dans le diagramme, la logique, le réel comme uni-plan, planification ; le pion se place et chaque fois, qu’il se place, il se déplace ; il avance dans la structure du réel même ; ce faisant il emporte la réalité, mais ce qui est le propre de la philosophie consiste précisément en ce plan ontologique, non tant la réalité que le réel ; à la surface du réel, et le réel est intégralement et intrinsèquement une surface, toute externe, puisque ayant effet de réalité, il est, au moins, un retour, cad un nouveau tour, un re-tour, qui ne cesse de se relancer lui-même (dieu, le monde donné «là » en tant qu’être, le sujet et l’étendue-monde, le moi et le « là » de l’existence, etc).

Dit autrement l’utilisation (des concepts) est formelle, parce que le réel est une instance formelle (et même l’instance formelle elle-même) ; que la forme prédomine ne s’aperçoit pas selon la détermination, mais les portails de la détermination s’ouvrent en fonction de l’articulation que le réel obtient ; dieu selon l’intention ouvre déjà le royaume messianique, selon des idéaux de régulation (comme dira Kant, et le règne des fins, qui ne sont pas des moyens), et la justice, ou la sainteté c’est le même principe (juste envers les autres ou saint pour soi-même), la justice est absolument réelle au sens où s’instruisent alors des rapports (entre les individus) qui inaugurent. De même évidemment le christique qui pourra (de par son acuité) préciser et avancer encore plus dans la structure de conscience, dont on peut suivre quasiment alors tous les dénivelés, d’un seul ; posons la question, sans y répondre, sinon à part soi ; comment se fait-il que tout l’ensemble des rapports possibles viennent soudainement en une seule fois par un seul individu, si l’on croit, ou quelques individus, dont le non moindre Saint Paul ; dont on sait qu’il reçoit le « message » quelques années après la mort du christ ; comment cela se fait-il ? Ou si l’on préfère l’autre voie ; comment des individualités si différentes et d’origine si diverses, parviennent-elles à élaborer tout unanimement une régulation globale, qui s’imposera (non certes sans difficultés) au travers de plusieurs siècles, voire plus si l’on tient la révolution liberté-égalité-fraternité, pour la traduction, encore plus exacte, du même message ?

Ce qu’il s’agit d’éclairer c’est le mouvement général, absolu, ou donc formel, qui au travers du dieu de l’intention (forcément unique), de l’être universel, du sujet (christique d’un regard tout à fait externe, ou de ce regard très étrange, cartésien et suivant jusque Lacan, sur « soi »). quels sont ces abstractions, formalités, unités mais aussi désunités (ces unités qui délivrent, le penseur ou le chrétien, le sujet ou le citoyen, le je ou le moi) ? De où sortent-elles et comment les caractériser ?

Bien sûr, cela ne peut se tenir que d’une théorie, d’une théorie autonome, qui ne doit pas aux déterminations, à l’observation réaliste ou naturaliste. Parce que du réalisme ou du naturalisme on obtient sans aucun doute telle ou telle science ; telle science selon son l’objet, qui réunit diverses déterminations observées, mais de laquelle on ne déduit pas telle autre science, penché sur son propre objet exclusif. Les sciences sont vraies, selon leur ordre propre, mais ne se tiennent pas du tout au centre si absolument réel qui fut lancé (dans l’historicité, au point de créer celle-ci en elle-même ; sinon pas de devenir) ; mais il est par ailleurs une discipline qui, outre les religions, a pris en charge le questionnement quant à ce qui « était arrivé » à l’être humain (qui dès lors, autour de la méditerranée, n’appartient plus à aucun monde particulier mais au grand monde donné là, grec, ou romain en l’occurrence) et à commencé de réfléchir ; non pas seulement de construire un discours cohérent (et donc en retour sur lui-même, afin de se garantir, la raison donc) mais réfléchir au sens de faire-retour sur tel ou tel donné « là ».

il se trouve qu’au sein de tous les donnés là qui se puisse, il fit également retour sur ‘soi’ et que par là, il avance ; il continue en somme de se demander ; nous ne sommes aucun des contenus (ni aucun des mondes, en particulier, nous ne sommes pas égyptiens ou mayas, nous sommes distincts des contenus), mais qu’est-ce ou qui produit les contenus ? La raison, dieu, le sujet, le réel sont les noms désignant les effecteurs, les opérateurs.

Or de plus si dieu, l’universelle pensée, le sujet ou le réel produisent les contenus, ils ne s’en contentent pas ; ils deviennent. Dieu, l’universel, le sujet ou le réel deviennent. C’est même ceux-là, ces quatre positons, qui deviennent le plus. Quatre positions qui n’étaient nullement évidentes ; personne n’a eu l’idée d’un dieu, un, unique, tout autre, et sans autre qualification possible sinon sa « volonté » (cad son intention, laquelle est de fait formelle et donc unique et une et toute autre que toute détermination ; dieu jaloux parce que non comparable à n’importe quel autre et à quoi que ce soit) ; personne n’a idée de la pensée avant qu’elle pense, en quelques-uns ; personne ne connaît ni le sujet, le je cartésien ou le moi pascalien, avant qu’ils ne s’énoncent eux-mêmes par eux-mêmes ; évidemment puisqu’ils sont « sujet », un par un (sinon ça n’aurait aucun sens, il n’existerait pas cette orientation interne du je ou du moi, dont seul et lui seul témoigne), on ne peut pas les prononcer du dehors,  et on ne peut pas penser de l’extérieur, et on ne peut pas souder la liberté à l’égalité sans la révolution et les révolutionnaires qui ne savaient pas qu’ils agissaient, enfin, autrement que les américains et autrement que les anglais en créant cette jonction (qui pu enfin se solidariser, plus ou moins, en 1958, et que toutes les dominations rêvent, actuellement, de dissoudre). Et ne pas saisir que dieu, la pensée, le sujet et le réel non seulement étaient inaperçus auparavant, c’est ne pas voir qu’à chaque instance on a dès lors commencé de percevoir à partir de ces points, de ces faits majeurs absolus et formels ; qui cesserait d’être le moi ou le je qu’il existe ? Qui cesserait de penser ? Qui renierait la liberté et l’égalité ? Qui ne tiendrait pour repère absolu ce dieu un et unique, que l’on y croit ou non et sous quelque formulation qu’on le prenne ensuite ? (et il est quantité de formulations dégradantes et dégradées, des fétiches qui n’affrontent pas, plus que la forme une et unique est le rapport pur et brut en tant que tel, rapport qu’il faut tenir et dont il faut non pas saisir serré, mais dont on doit être saisi, absolument ; il n’y a rien d’adéquate ou d ‘équivalent ou de ressemblant à ce rapport en ce monde et en quelque vie vécue que ce soit ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel ne rencontrent pas dans et selon le monde donné ou vécu ; on ne les voit que dans l’intention significative exclusive.

Cela même qui devient, ce ne sont pas les mondes humains variés, qui disparaissent et qui sont, pour nous, oubliés, et dorénavant d’autant qu’évidemment un seul monde planétaire s’est imposé ; puisque la racine structurelle, celle antérieure à tous les contenus, a été mise au jour, le dieu un tout-autre (autre que tout monde), la pensée, le sujet individuel, le réel et la révolution, cad l’État et la société civile, et les mass et micro médias depuis lors) mais la relation, le lien de conscience à conscience (nation, raison systématique, du discours ou mathématique par ex, la liberté de chacun, et la coordination de tous, telle la révolution liberté/égalité) ; lien de conscience à conscience, non seulement autrui mais le lien de soi à soi-même (et de la conscience au réel, à la position du réel donné tel que « là »).

Aussi le circuit de ce qui existe réellement est-il, peu à peu, complété et accumulé.

Mais il faut alors comprendre ou commencer de comprendre que la forme, l’exister, le non-temps du présent seuls existent, le reste est, et déterminé et donc passant, ne relevant pas de la forme structurelle ; l’arc du présent et l’arc de conscience demeure, les contenus passent.

On s’étonnera, peut-être, de continuer de situer le dieu un unique, comparativement à la pensée ou au sujet ou au réel (cad à la réalisation) ; c’est qu’il est le point le plus in-finiment éloigné et qui n’obéit à rien ni à personne ; il est purement et simplement l’Intention, ce qui veut dire le Rapport pur et brut ; qui rend possible (que l’on y croit ou non) tout le possible, qui puisqu’il est le possible ne tient ni à quelque ceci ni à quelque cela (sinon il s’annulerait vite fait) ; la raison ou le sujet sont structurels mais déjà un peu du « quelque chose » ; et de fait le christianisme a repris toute la pensée, en sa théologie, puisqu’il s’agit toujours du rapport lui-même (tout comme les maths, le nombre est la logique vide du rapport en lui-même ; le un est le rapport à soi de n’importe quel soi, et donc entre en calcul).

Répétons ; dieu, la pensée, le sujet (christique, cartésien, jusque Lacanien), le réel (la réalisation humaine humaniste, universelle, puis individuelle, singulière, qui tombe nez à nez avec le « là » du réel existentiel) sont animés de, par et peut-être pour la même structure ; qui se dévoile comme intentionnelle (dieu), réseau d’intentionnalisations (la pensée, les idées sont des rapports et des rapports qui rendent perçues des réalités, qui autrement ne le seraient pas), intentionnalité qui se dit comme je (christique par le grand autre du christ qui est un Corps ou par soi, le petit René), et dans et selon cette énorme historicité, dont la révolution, qui rassemble absolument tout le structurel dans une effective réal-isation (les allemands n’ont pas compris, ni Kant, ni Hegel, et toujours pas pourquoi ce sont les « français » qui portèrent le réel à ce point de jonction).

Si le lien de soi à soi-même compte autant que le rapport à autrui, c’est que déjà vis-à-vis de lui-même l’arc de conscience est autre et doit se penser, se désigner, se signifier ; sinon comment deviendrait-il ? Par petits bouts et selon les déterminations du monde ou de la vie? Mais ce serait des ajouts ou des manques de n’importe quel ceci ou cela. On comprend bien que c’est autre chose et autrement qui est en jeu.

La conscience / de / soi impose une distance entre soi et (soi) ; dont l’un n’apparaît pas (et c’est celui-là qui existe, le second est) ; si le christique décale soudainement des millions de soi-même, basculant l’antiquité (qui n’a plus de « monde » mais qui a désormais un corps, pour chacun), c’est à partir d’un regard (externe donc), qui attendra un regard interne (de soi à (soi) et Lacan tente de repérer la jointure, mais tout le monde tente d’en saisir l’articulation), un regard interne qui témoigne de soi et donc ouvre son propre champ ; et si il fallait que le christ ait à nous percevoir du dehors, il ne pouvait se produire autrement que ce je, cartésien, se trouve de et par lui-même.

Dans conscience-de-soi le second est, et est déterminé ; de quelque manière que ce soit ; par une idée, une image, un signe, et donc des affects et des émotions, etc. Le premier est le début de l’arc qui n’est jamais représenté ; celui qui voit et cela qui est vu. Deux questions, au moins, se posent ; qui regarde celui qui est vu, et se prend-on vraiment pour le visible ?

Si le premier est dieu, la pensée, le sujet ou le réel, rien de ces quatre-là n’apparaît (dieu ou l’être ou le je ou le « là » d’existence ne peuvent pas se circonscrire ; ils sont seulement et exclusivement signifié et n’apparaissent que dans le regard, l’intention, la signifiance d’une conscience). Par ex, si dieu ou l’universel ou le je ne sont pas désignés pour tenir la première place, alors autrui, l’autre (le langage par ex), les autres (le groupe ou tout aussi bien l’image, la télévision, internet nous regardent ; par eux nous sommes Vus.

Entrer dans le structurel de l’arc de conscience ça n’est pas du tout se soumettre à une univocité du regard ou du champ intentionnel puisque l’on ne sait jamais qui regarde, et on ne sait pas qui dit « je suis » ou « je pense » dans le cogito ; l’être est supposé de la pensée, mais ouvre si grand le champ intentionnel possible (qui suivra des suivants) qu’il est impossible à Descartes de définir la pensée par la « pensée » au sens habituel métaphysique et théologique ; on ne connaît pas le rapport qui pense, mais aussi perçoit, imagine, ressent, aime ou déteste ; mais qu’est-ce alors que cette structure que l’on dira plus tard intentionnelle ? Sinon d’exister formellement (exister parce qu’alors elle « n’est » pas) cette ‘pensée’ ne reviendra plus à la raison raisonnante ; et donc dieu ne crée pas un être humain dont la substance serait « la pensée », et si nous sommes « à sa ressemblance » alors la caractéristique de champ intentionnel d’un arc de conscience qui signifie est cette ressemblance, un mouvement formel antérieur à tout ce qu’il rend possible, à toute humanité, personnalité, pensée ou civilisation ; c’est précisément cette antériorité qui, depuis le un tout-autre, est passé au-devant et sous ses propres yeux.

Il s’en rend si bien compte qu’il a touché le point d’articulation de tout le reste. Il sait tellement qu’il a trouvé autre chose que les choses habituelles.

 « Mais qu’est donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. ».

« Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. »

Voir les commentaires

Haut et court

18 Mars 2023, 10:29am

Publié par pascal doyelle

ça va être serré, donc on va faire court.

Là où il s’agit de saisir à quel point, à quel degré l’arc de conscience peut s’imposer en un corps, une vie, vécue, un moi, dans la représentation, le langage, l’historicité, etc. Et enfin en un vivant, qui en tant que vivant constitue son monde, mais en tant que milieu ; comme tel le vivant est au centre de son milieu, et ne peut pas se percevoir lui-même, se décentrer, ne peut pas se percevoir lui-même ; ne plus être soi, en tant qu’être vivant, c’est à rebours devenir «soi » en tant que conscience, cad en tant que rien-qui-voit.

Vous avez un corps, vous n’êtes pas ce corps (ou plus exactement vous n’êtes de fait pas ce corps, puisque vous l’installé dans un rapport, un champ intentionnel, une intention ; le champ intentionnel, la « conscience » étant formelle, elle reçoit tout à fait les datas, les perceptions, les pulsions ou émotions du corps vivant, sans aucun problème, et les intègre, tout ou partie, dans le champ intentionnel, lequel étant, donc, formel, peut se diviser, se multiplier, devenir indéfiniment).

Ce décalage, ce léger décalage (aussi infime soit-il il fait la, et donc les différences, qui prend bientôt l’habitude, la règle de ses intuitions intentionnelles, de signes distincts et différenciant), ce décalage aussi ridicule soit-il est cela même qui non pas vaut, seul et monolithique, mais qui renouvelle le monde, la vie vécue, le corps, la perception, puis renouvelle la représentation (jusqu’alors prise dans la rigueur et la transmission en interne de la communauté).

Or il est impossible d’acquérir la Vision universelle totale intégrale ou comme on voudra la nommer, qui percevrait objectivement le réel ; puisqu’alors le dit réel serait arrêté, fixé, et le sujet se situerait extérieurement à ce « ce qui est » ; comme absent ou absenté ; or on comprend en quoi cela gène, c’est parce qu’alors le possible est évacué, tandis que le sujet, le je, dieu, ou la révolution ou la création ou re-création, réintroduit ou impose la possibilité ; tous les rapports sont tenus dans le rapport initial. Dit autrement on ne conçoit pas une sorte d’universel qui tiendrait de par lui-même, et n’intégrerait pas le possible, ce qui place, littéralement et assumé, la liberté comme structure du réel, comme étant le réel lui-même. Ou si l’on préfère la liberté est cela m^mee qui assure la cohérence de « ce qui est » (de manière générique) ou du réel.

C’est évidemment pour cela que le christique vient intégralement modifier l’universel grec, par exemple et d’une part, et que d’autre part qu’ensuite la structure du « sujet » s’impose à l’analyse, à la lucidité, de Descartes à Lacan.

On aura beau se tortiller, et vouloir glisser du sujet à telle théorie extérieure (scientiste ou scientifique ou logique) ou telle intuition (du désir à l’Estre ou d’un vitalisme à un réalisme), la manière dont l’intention, l’attention, ce en quoi et par on doit décider (de ce dont on prend conscience ou non), c’est ce sujet en tant que prenant fait et acte de son je, celui-ci, le je cartésien, le sujet kantien et suivant, le moi et l’arc de conscience, sartrien par ex, c’est, donc, la manière dont il entre en calcul avec lui-même, avec ses possibilités, avec l’ensemble ou les ensembles de rapports que l’arc pourra tisser ; cette ouverture, ces capacités dépendent de son entrée dans son propre champ ; dès qu’il est nommé (par le christique, comme fait structurel majeur), il se nomme (cartésiennement, ce qui lui permet de s’exposer de son évidemment propre intention, de son rapport de par lui-même, sa liberté donc) et ce faisant (si il ne se replie pas dans quelque identité) il dépend de son propre vouloir, ou pour mieux dire de son intention.

Et doit élaborer son ensemble de rapports… bricolé, fabriqué, organisé (ou désorganisé) le long de son existence (ce qui correspondra ensuite à Sartre et Lacan).

Rappelons que le « sujet » est la forme de structure qui assume le possible et que le possible est, absolument, la cohérence. Sous entendu, la cohérence seule suffisamment souple pour penser la densité et l’auto-organisation de la réalité d’une part (des déterminations, les choses et les êtres) et du réel d’autre part ; en tant comme le possible possible, ou encore le possible qui crée ses possibilités mêmes, qui ouvre sa propre voie, puisque rien ne peut s’imposer du dehors au réel ; il n’y a pas de dehors, et donc il y a un « dedans » mais ce dedans étant le réel il est entièrement externe, ça tombe sous le sens, et donc l’unité de cet externe est non substantiel, ce qui veut dire formel, et on a trouvé que ce formel n’est pas un mystère mystérieux mais se soutient comme rapport.

Par quoi la transcendance est en interne de l’immanence (qui est vraiment et effectivement une immanence), et que cet interne est le-plus-grand externe ; soit donc « qu’il y ait un réel » ; et il y a un réel parce le possible est cela même qui Existe ; ou si l’on préfère il ne peut exister que le possible, et le libre, la liberté, le soi, ce qui veut dire être le rapport que l’on est, la forme sujet donc est la cohérence qui se-sait ou pour la réalité se-perçoit ; la réalité se-perçoit;être molécule d’azote ou mouche tsé-tsé, c’est être-perçu et cette perception ce sont les rapports qui constituent, de a à z, la mouche ou l’azote (qui existent en tant que rapports activement rapport, et non d’une essence ou d’un ordre).

De même manière le libre n’est pas le n’importe quoi décidé arbitrairement (ce qui ne serait qu’un arrangement extérieur d’éléments ou d’images), pas plus que la conformité à un ordre (lequel ? Qui préexisterait au libre ? Mais alors sans valeur!) mais est l’ordre lui-même … en tant que créé. Le Créé est cela qui est le libre. C’est bien pour cela que depuis 25 ou 30 siècles, depuis que l’on est sorti de tout monde immédiat, depuis l’historicité donc on ne cesse de Créer. Et que, accessoirement, le christique lance la grande re-création (sur une nouvelle base encore plus absolue que la première, et qui révèle ce qu’il en était de la première ; à savoir que dieu est non selon la Loi mais selon l’Intention, la première unique (puisque formelle rien n’entre en concurrence), et ensuite selon l’ensemble de toutes ces petites Intentions (qui en sont pourtant l’image-même de la première) que sont les sujets, les soi-même (initialement tels que dénommés, baptisés par le christique), selon le je (cartésien en tant qu’il se prononce lui-même), et enfin les mois, tels qu’inventés en tous sens, en tous les sens possibles au 20éme, le plus grand siècle de toute l’histoire humaine (et probablement le dernier ..)

Les moi-mêmes sont tout à fait fondamentaux, parce que sont requises une organisation et pour ainsi dire une pré-organisation exceptionnelle du donné humain (généralement parlant), et pré-organisationnel parce qu’elle doit avancer dans le champ intentionnel de chacun (sinon il n’y a pas de « sujet », comme catégorie réelle), avancer dans ce champ et donc le créer, en chacun, soit donc que chacun crée le sien, sinon ça ne marche pas (c’est cela le miracle divin, séparé, lui-même) ; ça ne se fait pas tout seul, et évidemment ça ne se fait pas sans les mois eux-mêmes, ça n’aurait pas grand sens ; ou donc les mois, cad le je, les soi-mêmes, les sujets donc sont chargés de toute la densité (qui est la métamorphose d’un corps vivant en son autre-corps, ou l’autre-surface du (même) corps, le corps couvert de signes donc, ou enfin celui qui est-entré dans le champ intentionnel (qui existe que de et par ces signes, ces signifiants, et dans sa rétrogradation comme image). L’image pour le moi, puisque l’idée, le rapport ne peut pas représenté Ce corps spécifique ; aussi le corps est-il enregistré comme signifiant inconscient, impossiblement ; le moi débute dans et par la coupure du signifiant, vers ce corps donné-là, qui absorbe, presque, le signe.

Lequel corps couvert de signes est effectivement ce que les mass et micro médias imposent, à tous, à chacun, conformant chacun, du plus lointain, à être un moi (et souvent un moi produit industriellement) ; les mass et micro médias ont créé un champ intentionnel absolument imposant.

Les signifiants prédisposent-ils des corps, cad des mois (ou des je) ? Oui, et non, parce que chacun est un rapport, qui tisse des rapports mais qui s’ajoutent aux déjà-supportés signifiants ; il ne faut pas se leurrer ; le moi est quasi complètement assiégé de signifiants, mais le je est en-avant. Il est bien évident que si l’on n’a plus de je (ou de sujet, serait-ce d’abord un sujet universel, l’oubli de cette historicité, l’oubli, le gel de la révolution, en faits mais non plus en actes, ou le sujet de la pensée, universelle, le moi pense peu,

il (s’)imagine (voir Lacan et cessant d’imaginer il déprime, puisque son intention se perd)

non plus d’un sujet donc, qui se pavanait, se pâmait en de grands arcs métaphysiques, envolées ontologiques, non plus un je qui se tient fermement, mais seulement dépendant d’un moi. D’un moi et des images et d’autrui ; autrui est une sorte d’image (extrêmement compliquée, et compliquée à vivre, on le sait), mais si le moi dépend des images, d’autrui et de son moi-même, le je non. Le je dépend de dieu, de la pensée universelle, du sujet (et de toutes, toutes ses implications, résolument élaborées) et du réel. Et donc il est infiniment, cad formellement, libre.

Le moi donc, si limité par définition et par structure, est celui-ci est condamné, à mourir, disparaître ; puisque c’est la fine question de la fin du bout ; qui se souviendra de ce qui a existé, si tout s’anéantit ?

C’est que dieu, la pensée, le sujet et le réel (l’historicité des faits majeurs, ou encore le réel même) fonctionnaient comme absolues mémoires, ontologiques, formelles, et mémoires veut dire non seulement enregistrement des rapports, mais mise en forme des rapports ; étant entendu que ce qui est nommé mémoire (l’essence d’une chose par ex ou le champ intentionnel élaboré d’un je) étant « rapports », est toujours incessamment actif, un rapport, cad le réel, n’existe qu’activement.

Et tout l’ensemble une mémoire absolue qui se relance sans cesse ; le réel est, littéralement, ce qui ne cesse de re-commencer, de se renouveler. Puisque sa structure est celle de ce mystérieux « rapport » (l’être est second par rapport à l’exister).

On ne sait pas encore véritablement comment.

Mais il s’agit sans doute d’ouvrir le temps.

 

Quelle débauche d’énergie, de matières diverses et variées, d’êtres vivants probablement à profusion, ou conscients en d’innombrables cultures et mondes humains, qui s’éreinteraient pour rien, pour le vide ou la dispersion indéfinie. Tout cela existerait sans aucune mémoire ? En pure perte ? Ce fut juste un peu joli un court moment et puis voila ?

Le moi, livré à lui seul, désire tellement mourir (puisque son arc de conscience s’inverse dans cette identité, supposée et imaginaire et au fond hallucinatoire, de moi ; l’arc détruit l’immédiateté et n’étant pas régulé par son propre mouvement, infini, qui n’est pas désigné, signifié, comme par dieu, la pensée, le sujet ou le réel, ce mouvement dévore les images, qui sont toutes des images du moi lui-même, lequel subit l’énorme pression de l’hallucination désirante).

Le moi, livré en ses images, désire tellement mourir.

Le je, non.

 

Voir les commentaires

Payer de sa personne

11 Mars 2023, 11:31am

Publié par pascal doyelle

On a vu donc qu’ayant d’abord inventé un groupe, une communauté, et donc le langage et la représentation, partagée entre tous, commune, et représentation collée à même le monde, de sorte que celui-ci se donnait comme égyptien, maya, bantou, etc, et ayant ainsi créé la mise en forme culturelle du donné là (qui en lui-même n’apparaît pas tel qu’il est, mais requiert une re-présentation, laquelle n’est pas négativement déjugée, puisque ces représentations selon dix, cent, mille mondes humains, ces représentations manifestent, expriment, interprètent, et au final décuplent le donné là, ce qui n’est pas un mal, mais une invention, une imagination, voire peut-être une création dans le donné même ou une re-création dans la création, si l’on est croyant),

ayant inventé un groupe et la mise en forme culturelle et le langage (etc),

il s’est produit une révélation inattendue ; que tous ces mondes et ces langages sont causés d’une structure antérieure à ces contenus.

Ces centaines ou milliers de mondes humains sont dits particuliers, ce qui n’est nullement péjoratif, mais néanmoins permet de les distinguer de ce qui suivra ; à savoir les mondes humains non particuliers… ou universels.

On avance ici que « ce qui est arrivé », ça n’est pas du tout un contenu spécial (typiquement la raison, selon le principe grec, ou l’individualisme, romain) mais ce qui est passé devant (tous les contenus) c’est la structure qui produit, invente, crée tous ces contenus, quels qu’ils soient.

Et qui, structure, se caractérise comme réelle, ce qui veut dire vide ou vaut-il mieux, formelle. La structure qui crée les contenus, est formelle, et donc n’appartient pas au monde (ni au donné perçu, ni aux mondes humains, ni à la vie vécue, ni au corps, ni au langage, ni aux représentations, à rien, parce qu’elle est un rapport et que ce rapport a d’abord affaire à lui-même),

étant entendu que la structure est l’arc de conscience qui apparaît dans le vivant comme produisant la possibilité, la capacité d’une mémoire, d’une mémorisation immédiate (et non plus retardée, comme l’adn), permettant de répondre aux urgences ou ou caractéristiques de telle ou telle situation (dangereuse ou non) ; et cette mémoire ne s’inscrit, n’est écrite pour ainsi dire que dans la parole constamment reprise d’un groupe humain (qui doit y veiller comme du trésor même),

et dans l’activité et son actualité ; c’est une mémorisation qui se réactualise continuement.

Et donc non pas seulement une mémoire mais une activité.

La frêle et fragile activité des mois, qui deviennent le principe réel ; qui autrement revient au groupe et ne permet pas l’extension des capacités ; il y a perception, philosophique, esthétique, poétique, littéraire, politique, scientifique, etc, parce qu’il y a individualité, qui seul obtient un rapport direct au donné tel que « là » ; l’être, dieu, le corps, la vie vécue, l’affect, et donc au travers de tout cela La Possibilité. Un groupe parle entre soi, l’individu est jeté là dans le donné ; celui qu’il peut atteindre, dont il se donne la capacité, qui dépend de son engouement, de sa vision ; il détient les champs de perception et d’expression (et parfois de décision).

La structure se déploie donc d ‘abord comme mise en forme culturelle, ce qui veut dire langage(s) ; puisque cette structure qui ne tient pas, ne colle pas aux contenus (sinon elle ne serait pas en mesure de les produire) est l’arc de conscience, cad un rapport, et que les langages sont des signes (lesquels sont instantanément universalisations, puisque l’on relie des perceptions et des signes, des signes et des signes), et qui n’existent que dans et par leur activité ;

soit collective, et le groupe fait office de vérité ou de véridicité,

soit individuée, ou individuelle, lorsque seuls les sujets ont accès aux champs déployés de tel ou tel ensemble de signes ; un artiste ou un scientifique, etc, créent leur propre champ de signes, qui seront ou non repris dans le flux général, ou re-connu comme ensemble pertinent ; ce que dès lors on nommera « culture », des langages dans le langage commun).

Les individualités commencent alors de tisser des rapports entre eux, et ce par-delà ou par-dessus le groupe et se repèrent les uns les autres ; une « secte » chrétienne par ex, qui passe sous les radars, mais qui s’imposera comme la structure du Lien lui-même. Puis la révolution, etc.

Il s’agit d’engendrer ces capacités en et par soi ; puisqu’elles dépendent de l’investissement individuel, et donc de sa discipline, à tout le moins et qu’on le veuille ou pas, ou de son ascèse diront certains, et on verra une autre fois l’importance, absolue, de cet investissement non seulement en énergie ou en temps, mais en intentionnalité, cette réserve qui n’est nullement inépuisable, mais tout à fait limitée (ici comme ailleurs le christique est littéralement la mise en évidence de l’accès restreint du possible brut) ; notons ceci que l’investissement intentionnel permet de passer d’une discipline (qui semble extérieure et contraignante) à un enthousiasme (ce que Nietzsche tentait de définir en somme, ou Sartre ou Lacan dans leurs analyses du je ou du moi ; que veux-je vraiment ? Par ex, celui qui invente sa solution d’exister paye de sa personne, met sa peau sur la table disait Céline ou hystérise son corps, sa perception, etc.

Qualifier ces mondes qui suivent d’universels, relève évidemment d’un choix (que l’on peut accepter ou refuser, chacun fait comme il l’entend) ; qui admet dieu, la pensée, le sujet et le réel comme les quatre acquisitions ou actualisations du possible brut.

Dieu comme intention unique parce que formelle, et tout à faut autre que tout (autre que tous les contenus, que tout ce qui est, etc).

La pensée comme réseau intentionnel (qui aura besoin d’être sans cesse relancé , via ses individualités, qui elles-mêmes se renouvelleront de par ceci, les possibilités de la vérité) du monde donné « là » et visant le monde en dessous de toutes les représentations par un nouveau champ intentionnel qui s’annonce et se dénomme lui-même (comme raison) et qui comme tel qualifie une nouveauté (dont la philosophie, mais aussi la science, la connaissance, l’esthétique comme valant en elle-même, la poésie, la politique, l’éthique, etc), en tant que champ intentionnel maîtrisé et contrôlé afin qu’aucune des internationalisations ne puisse nous échapper et que l’on saisisse chacun des liens entre les idées, qui sont elles-mêmes des assemblements de liaisons ; et étant entendu d’une part que les mathématiques, les nombres, le nombre désigne avant tout (et après tout) le rapport à (soi) de l’objet (et permet donc de calculer tout rapport de quelque unité, ou désunité)

et que d’autre part le clou, la fin, le lieu même de tous les liens, de toutes les idées, le centre de tel ou tel système toujours échappe à la définition, et doit être alors signifié ; l’être, le bien, la pensée de la pensée, le un ou tel et tel unité, l’eau ou l’atome, etc. Signifié ce qui veut dire qu’il n’est pas pensé, objectivement, mais permet d’orienter, de manœuvrer, d’user du système ; ce sont des opérateurs qui soulèvent les signes, les idées, les systèmes. Qui représentent l’arc boutant du réel dans l’arc de conscience lancé sur le réel donné là.

Cette zone terminale (l’être, le un, dieu, le sujet, la position du réel) renvoie constamment des signes qui ne peuvent pas retomber dans le monde, puisqu’ils cesseraient de tenir l’horizon, ils redescendraient en deçà d’un horizon cette fois déterminé (par ex, le désir comme « explication » de la liberté, ce qui n’a aucun sens structurel, mais présente un énoncé naturaliste, réaliste, matérialiste, soit donc idéaliste, puisqu’en aucune manière la « matière » ne nous est représentable sinon comme « idée », relevant, profondément, de telle ou telle idéologie, la libérale ne l’étant pas moins que la communiste). Ce que chacun sait si il est révolutionnaire, dans les grands temps qui furent, ou ce qui anime, véritablement ou intuitivement, l'engagement sartrien (ou sa recherche de "que voulait Flaubert?").

Vérité ou chemin ou réflexion sur soi qui aura besoin d’être sans cesse relancé , via ses individualités, qui elles-mêmes se renouvelleront de par ceci, les possibilités de la vérité, les possibilités de la liberté, etc ; chaque sujet prenant sur soi cette capacité. Sur quoi l’on reviendra, une autre fois ; puisque passablement de « sujets » retrouvèrent leur « moi », leur corps ou leur perception dans des états limites ; l’arc de conscience peut pousser l’unité individuelle jusqu’aux limites ; le christ n’inaugure-t-il pas la vérité de toutes les possibilités ?

Et donc tout dépend de quel « là » on part, que l’on suppose, dieu ou la pensée (et ses signifiants, l‘être, etc), le sujet (christique, cartésien, kantien, romantique, nietzschéen, sartrien, etc, il y eut pléthore de sujets puisque le sujet est au principe même, comme « relevant de lui-même » et révélant par ceci même, non seulement révélant le monde, sa vie mais tout autant sinon plus le possible tel quel), ou donc le « là » du réel.

Nous sommes ainsi passés d’une focalisation sur les contenus, chacun des mondes, à une attention de plus en plus soutenue à la forme antérieure à tous les contenus ; grosso modo on comprend que l’on ne reçoit pas les contenus de conscience, mais qu’ils sont fabriqués, et dès lors se pose la question de ce qui produit ces contenus, et si aucun des contenus des la finalité, alors la structure créant les représentations, organisations, projets, etc, que veut-elle ?

Parce que précisément en se dégageant de tous les contenus, la structure créatrice pose, suppose, impose certains points de réel qui eux-mêmes doivent être représentés et qui, de fait, com-portent leurs propres finalités ; dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel s’instanciant, apparaissant et situant de nouveaux points, qui visiblement ne sont pas visibles, ne forment ni n’appartiennent à un monde donné particulier défini, ces points nouveaux créent, rendent possibles des possibles ; la réunion non naturelle d’une nation (qui échappe à l’esclavage des vieux mondes humains), tous égaux en intention ; la pensée, actuelle, de ce qui est, sans monde préparlé (dans une parole commune) et la création de nouvelles significations, de nouveaux langages, esthétiques ou mathématiques ou philosophiques ; reliés, ces langages, à un nom, une discipline, ou une nouvelle foi (christique, portant son propre nom et le nom de celui-là même qui attire l’existence dans le non-temps, cad dans le rapport lui-même en tant que tel).

l’acquisition de soi-même, et puisque l’on n’est plus puisque l’on se perçoit, c’est à partir d’un hors monde, hors vie, qui transforme cette vie en existence (qui se-sait, parce qu’elle se voit par le regard divin, ou par le sujet, cartésien, pascalien, kantien, celui des romans ou des esthétiques, ou donc de la politique, et plus généralement par l’intention laquelle est formelle, toujours, et donc autre que tous ses contenus, qu’elle n’est plus mais qui de ce fait apparaissent, deviennent des Champs intentionnels, ce pour quoi il fut impératif de créer des littératures, etc ; rendant effective l’acquisition de soi-même en tant que je ;

le tout, l’ensemble, le mouvement général et à chaque fois absolument singulière (de même que chacun, chaque un, est singulièrement) consiste à déployer le Rapport.

Ce qui est en forme de Rapport, n’est pas, il n’est pas de l’ordre de l’être ; mais de l’exister et donc se déploie, par la nation, l’universel (quantité de quantités de rapports), le sujet et le réel.

Et à chaque fois singulière ; ce qui veut dire que l’absolu est à ce point absolu que le moindre de ses mouvements, de ses avancées s’effectue par et dans et selon une singularité ; le réel est entièrement délégué en chaque point absolument singulier.

Mais pour ce qui nous occupe le mouvement général est donc d’abord l’extraction et la mise en avant de la structure antérieure à tous les contenus, d’une part et d’autre part à partir de cette avant-scène de la structure, son devenir. Cette structure ; dieu, l’universel, le sujet ou le réel deviennent. Puisqu’ils sont entrés dans la représentation (qui n’est plus occupé de telle ou telle version du monde) et qu’ils sont signifiés, et comme ce qu’ils signifient n’existe, n’apparaît qu’au regard de l’arc de conscience ils sont, ces quatre signifiants, le déploiement du rapport lui-même, dont on a dit qu’il était la forme la plus explicite que l’on connaisse du Possible ; ce qui existe comme rapport est en rapport avec (soi) comme rapport et donc ouvert structurellement au possible

Tout le reste disparaît, se disperse, se décompose. Étant composé. Ce qui est composé c’est anciennement le « fini », et la structure permet de préciser ce qui se comprenant jadis comme « infini » ; le non-fini est la structure, ce qui veut dire le rapport et l’arc de conscience est absolument et exclusivement un tel rapport. Le rapport qui produit des unités finies, cernées par les signifiants.

La « conscience » est la forme qui se signifie elle-même, selon un circuit vide, mais d’une part étant formelle et n’ayant rien de composé, elle n’est jamais tautologique (sinon de croire en son « être », qui n’est pas), et d’autre part ce vide permet, de fait, qu’il soit constamment remplacé ; les signifiants, les langages, les rapports, échanges, etc ne sont possibles que d’un rapport premier, qui, se désignant lui-même (et formant « un »), peut être tout à fait substitué et donc s’inventer et donc créer, etc, bref ouvrir des champs intentionnels qui tiennent dans et par les signes, les rapports ; dont la structure n’est assurée que de la densité des Intentions.

Voir les commentaires

Acquisition du moi -2

4 Mars 2023, 10:11am

Publié par pascal doyelle

Le christique est admis comme fait structurel majeur (que l’on y croit ou non). De même que l’on admet Platon ou Descartes ou Nietzsche ou la révolution comme investis par ou parfaitement conscients des enjeux qu’ils mettent en place, et non seulement mais bien comme exprimant absolument (cad formellement) cela même qui doit être exprimé, représenté, réorganisé à chaque fois, ce qui signifie cela même qui Re-Créé (ils n’étaient pas plus idiots que nous et c’est littéralement qu’ils se positionnent au Bord du monde, ou initiant l’historicité brute ou au Bout de l’existence, pour ce qui est du christique).

Le but étant de sortir de la nasse qu’impose probablement la forme du « moi », moi bien que nécessaire et liberté en lui-même, et de parvenir à éprouver au maximum, au plus loin, au plus précis, au plus détaillé, au plus resserré, au plus proche cela même qui doit/peut être vécu, perçu, pensé, décidé.

Les tours et détours de ce je sont tenus ici comme précisément cela même qui fut expérimenté, ce qui eut lieu durant 2500 ans (on ne saurait, par manque de culture, de culture vécue, remonter ailleurs ou plus loin).

Ou dit autrement le je est plus grand que moi, même si toute l’aventure humaine a consisté à parvenir jusqu’à ce moi-même, comme la plus grande humanisation possible.

En amenant le corps du soi-même au devant le christique re-présente l’individualité dans la représentation et accélère quantité de ce que l’on nomme des rapports. Des capacités de produire, inventer, créer des rapports nouveaux et distincts (qui ne furent jamais jusqu’alors manifestés). De même Descartes qui impose le je, ou les années soixante le moi (ce que Pascal, Blaise, avait bien perçu à la lecture de René). Le soi-même christique (bien plus infini que le soi-même antique), le je cartésien, le moi moderne, et en somme le sujet comme structure formelle impensable et pourtant mille fois exprimée et un milliard de fois éprouvée par quiconque.

Sous-entendu méthodique ; cela implique que toujours, constamment, chacun (chaque groupe humain et ensuite chaque individualité lorsque celles-ci sont apparues, apparues dans le champ de conscience, et donc dans le champ de chacun l’un pour et par l’autre, et apparues chacun dans son propre champ)

constamment donc nous nous sommes tenus au bout du Bord du réel, à son extrémité, en son extrémisme, que ce soit l’extrémité de l’Intention formelle unique (dieu), du Bord du monde grec pensé par l’universel, du Bord et du Bout du corps christique, qui prend précisément appui de l’au-delà de la vie introduisant à l’existence (s’un soi-même identique en chacun, et donc plus grand que l’universel, qui est, le sujet, le véritable universel, que chacun existe).

Soit donc dans l’actualité du réel, sur le présent qui nous amenait à supposer, imaginer, percevoir, désirer la plus extrême des positions ; le présent nous pousse à exister extrêmement et c’est la condition même de notre existence.

Le moi recherche quelque sécurité, du moins est-ce ce qu’il désire, et de se mettre à l’abri en un objet, sinon l’angoisse l’envahira puisque le rapport tel qu’il l’existe apparaît nu et sans rien, sans correspondance aucune qui puisse apprivoiser le monde, la vie, autrui, le corps, les choses ; sans objet de désir, le désir se révèle comme rapport, comme tension formelle, qui ne peut s’investir en une unité d’objet, se divertir en une pluralité d’occupations, se remplir d’une satisfaction (dont le support serait le corps de ce vivant qui ne comprend pas l’arc de conscience, lequel l’éjecte toujours hors de lui-même, le perçoit à partir de l’horizon, à partir du bord, or pour un vivant il n’existe pas de bord, puisque lui seul est le centre de son milieu).

Dit autrement le désir est le moyen pour le moi de rester vivant, certes, et de ne pas mourir, négativement.

Le christ meurt mais récupère l’autre-corps, que l’on a traduit ici comme l’autre-surface du corps, celle sur laquelle s’écrivent les signes (tous les langages, et qui auparavant comme ce dernier appartenait au groupe, les corps appartenaient au groupe pareillement) et, miracle, le christique réimplante l’arc de conscience en ce corps comme fondement selon le vivant, alors même que l’arc de conscience, lui, désigne autrement autre chose (ce que le christique tente de faire passer, de manifester), à savoir que le dit arc est en plus et autre et destiné tout autrement que le corps ou sa satisfaction ou sa complétude ; le christique littéralement met à nu le sujet ; il rend évident pour tout le monde, cad pour chacun. Il n’est plus aucune lumière dans le monde (qui toujours est « un monde », tel ou tel monde humain, particulier et jamais n’apparaît le monde donné là, sinon en un groupe ou alors en une philosophie, tel ou tel système ; or par le christique il n’y a plus de « système » ; il est, de fait et absolument, le seul corps qui parle, ce qui veut dire signifie.

N’est-il pas lui-même le Signifiant, celui par lequel tout a été fait, et ceci sur l’ordre, l’intention du Père, évidemment, laquelle Intention, dieu, purement formelle, ne pas apparaître en quelque monde, univers, réalité que ce soit.

Rappelons que les grecs inventent, créent le réseau intentionnel tel qu’il est activé ici même, dans ce monde et qui permet d’outrepasser n’importe quel groupe humain, en désignant le monde donné-là (le « là » du monde est l’être, désigné tel). Le réseau intentionnel est activé, il crée des champs de signifiants nouveaux (qui échappent au groupe et ne sont perçus que des sujets, les sujets dit rationnels et intellectifs), et qui doivent être activés et actualisés ; on ne pense pas sans penser. Et donc se convertir (à l’universalité du réseau d’intentionnalisations, cad d’idées, puis de systèmes).

Le christique présente, rend présent (et donc infiniment présent puisqu’il existe formellement ou n tant que rapport, et donc rapport de rapports, que seront chacun des sujets ayant la foi ; de ceci l’insistance fondamentale sur la foi, étant entendu que le christique, de même que le monothéisme du dieu unique un tout-autre, qui est forcément un ; puisque formellement il est l’intention première et qu’il n’en existe qu’une, rien n’y étant comparable, et n’étant pas décomposable, puisque non composé, le christique est le déploiement soudain (d’une seule conscience, en l’occurrence divine et séparée de tout aspect du monde) de l’Intention ; en ceci que ça n’est plus la Loi (qui vous juge et pas laquelle vous serez toujours coupable de ceci ou cela), mais l’Intention (qui est-déjà pardonnée et appelant à votre liberté, ce qui veut dire à votre renouvellement toujours possible.

Le christianisme crée donc que chacun ait une vie, vécue, et, ce qui revient au même, qu’elle puisse être re-présentée dans le champ culturel, sociétal, et qu’ainsi entrant dans la champ de la représentation (du groupe humain) elle devienne pour et finalement par elle-même. Et une vie vécue en et par elle-même (au lieu des rôles qui maîtrisaient toute être humain, et souvent au sens propre « on avait un maître ») et bien sûr et par autrui ; dont c’est explicitement la finalité organisationnelle absolue du christique ; puisque dans tous les cas il est question de créer les rapports adéquats aux autres rapports (que sont les autres) ; et puisque le saint-esprit (la communauté « en esprit ») est le dieu troisième. La troisième séparation qui œuvre le divin. Le divin qui est en plus toujours de lui-même, qui grandit.

Sinon ce qui devient c’est le groupe seul, la communauté comme faisant office de vérité (et donc de réalité), ce qui revient à se répéter constamment, puisque si dominent la communication et la transmission (entre générations) la représentation doit se tenir au plus près d’elle-même et se copier en toute rigueur.

L’introduction de la vue individuée (que ce soit la pensée, puisque l’on ne peut pas penser à la place de l’autre, ou le christique, à chacun sa mort, et sa vie donc, naissance et mort comme segment perçus d’un point-autre) est l’introduction du monde donné là (grec) et de la vie existante, la vie vivante, la vie vécue et commençant de constituer ses propres catégories.

Catégories qui sont et ne sont pas, à la fois, de l’universel ; qui expriment donc cette individualité qu’est le moi-même, celui qui est appelé par le christianisme et qui à partir de lui se concrétisera en quantité de possibilités.

Le christ impose par une altérité ; de l’intention naît l’intention ; du regard du dieu divin, séparé du monde, de la conscience-intention séparée de tous les contenus, de même que pour comprendre Platon il faut penser ; et actualiser la conscience de soi cartésienne ou se heurter au réel du « là » de l’exister et de l’existentialisme. C’est l’apparition, le devenir, le règne de cette unité qui jusqu’alors ne parvenait pas à se distinguer telle quelle.

C’est que notre être n’est pas un être (sinon nous n’aurions aucunement conscience de l’être ou pas l’être, de soi ou non soi, etc) mais un rapport et vient fondamentalement, cad structurellement, de l’extérieur ; aussi ne sommes-nous pas un moi, mais le moi est nécessaire pour que ce soit un je ; aussi le christique, Descartes, la révolution produisent en avant d’eux-mêmes la distinction des rapports ; quantité de rapports qui étaient tenus fermes dans un groupe humain ordonné, apparaissent dans le donné « là » (dont, à ce moment, on ignore ce qu’il est ; que Descartes nommera le premier selon une étrange altérité ; l’étendue, dont il se supporte par les mathématiques, et qui à la Renaissance s’imposait comme « perspective », requérant qu’il y ait, que l’on produise « des tableaux », etc).

Évidemment pour nous, chacun en forme de moi, le christique sacrificiel paraît bien outrancier ; c’est que le cercle de conscience s’est restreint et que, pour un moi moderne, cad le moi définit par Pascal (caricaturant le je cartésien, mais bien lucidement observant ce à quoi risdque de mener ce je, de même que la démocratie est scrutée par Tocqueville) pour un moi moderne la vie s’arrête à la mort. Son champ intentionnel est scrupuleusement interrompu et peut-être à jamais disparu.

Mais on a vu que le christique ne se « sacrifie » pas ; il montre que l’Intention est plus Existante (vivante) que tout ce qui est, y compris la mort, qui est rétrogradé. Or pourtant il se sacrifie vraiment (il est trahi, abandonné, torturé, mis à mort, en souffrance) en tant qu’être humain (radicalisant que homme et femme, esclave et libre, etc, c’est la Même conscience singulière à chaque fois), parce que l’arc de conscience, le rapport est en lui-même le Lien. Ce qui veut dire « ce qui écrit ».

et qui écrit en tant que « ceci est mon Corps ». Rien n’est au hasard, en cette construction ou cette révélation (si l’on est croyant). C’est bien en cela qu’il est le Signifiant, le Verbe - celui par qui l’ensemble de toutes les distinctions, choses et êtres, sont faites.

Le signifiant coupe le corps vivant, le corps d’un vivant en deux (qui n’y comprend rien du tout et entre en panique) et permet d’y créer un champ intentionnel. Et dont l’une des parties est de cela manquante ; perdue à jamais (ou si l’on préfère, le sein ou le trauma de la naissance, ou remplaçant la chose par un mot, Hegel, ou face à l’en-soïté massive et opaque du monde donné là, sartrien, etc).

Le christique indique que la perte est définitive et que le réel lui est en-avant ; et de plus dans ce raccourci temporel absolu, qui rend présent sans cesse le corps crucifié, parce que l’intention est toujours bien plus grande, que le rapport est infiniment étendu au-delà de tous les contenus et via cette historicité totale qui finalise le temps absolument ; eschatologie, dont la logique va emplir notre temporalité, et qui se révèle en tant que Corps total, celui qui rassemble tous les corps et donc qui a re-créé chacun des corps ; que l’on saisisse bien l’intensité absolue de cette re-création ; individuellement chacun reprendra le rapport qu’il est, et tous ceux qu’il a pu entretenir.

A contrario de cette révélation/exploration purement formelle se développera de fait l’accès à ce rapport que l’on existe soi par soi-même, sous condition de cette hyper-objectivité ; un rapport qui témoigne de lui-même n’a aucun sens, c’est une immédiateté, arbitraire, illusoire, sans cohérence, ni contrainte, sans rigueur ; aussi sera-t-il impératif de toujours tendre au maximum l’arc de conscience ; puisque sa destination, en tant que formel, est effectivement réellement hyper objective ; esthétiques ou littératures, philosophies ou théologies, éthiques ou morales ou politiques ; et l’ensemble de toutes les vies vécues non plus à partir d’un ordre (ce qui veut dire d’un groupe) mais d’un sens, d’une signification, ou autrement dit d’une intention.

Il est de la nature même de l’intention de ne plus se limiter à la loi ; elle aura fort à faire… mais l’orientation (du réel par-dessus la réalité) est lancée.

Non plus « tout est interdit, sauf ce qui est autorisé » (lois, règles, statuts, identités fixées, rôles, castes, etc) à « tout est autorisé, sauf ce qui est interdit », ouvrant donc le possible (et donc les échanges, libéraux, vont s’imposer, et les rapports sociaux devenir des affrontements).

Comme il s’agit, pour chacun, de récupérer son propre rapport, le rapport qu’il existe (et donc en son activité et tout aussi fondamental en son actualité, vivante, existante), cette instanciation du rapport à « soi » (le soi-même christique, le moi moderne) et à (soi), le sujet, c’est via le je ; lequel est structurellement in-dépendant, indépendance qu’il conquerra au fur et à mesure ; puisque c’est à chacun d’organiser la communauté qui vient d’une part mais d’autre part en son soi-même qu’il a à charge non seulement d’organiser, comme si il était déjà « lui-même », mais de créer ; parce qu’il ne l’existe pas déjà.

Par le présent, l’actualité de l’activité (l’activité, soit donc le rapport, ne peut exister qu’en actualité) doit s’étendre ce rapport, qui dépend de lui-même, de son engouement, de, donc, sa lucidité ; puisque percevoir le réel, le « ce qui est en jeu réellement », permet d’avancer, tandis que l’illusion tourne en rond ou disparaît, le réel, l’avancée réelle réalisée tient bon, se pose sur elle-même afin de devenir encore ; et ce support, cette aide, cette élaboration préalable est évidemment la plongée dans l’historicité et ces solidités mentales, phénoménologiques (puisque l’actualité apparaît, de fait), et intentionnelles (ouvrant les champs possibles du Possible s’actualisant).

Ce qui eut lieu.

Voir les commentaires

Le sujet désespéré, le moi déprimé

25 Février 2023, 16:43pm

Publié par pascal doyelle

Rappelons que l’individualité est originellement un corps vivant coupé en deux de bas en haut, par le signifiant ; de bas en haut cela veut dire que dès lors ce vivant est déraciné, coupé de lui-même, il n’est plus le corps qu’il est, mais une distance qui ne correspond à rien, puisqu’alors elle s’institue vis-à-vis d’elle-même ; soit donc un rapport ; ce qui existe en tant que rapport est (avant toute autre détermination) ce rapport lui-même. Il peut nommer cela « maya » ou dieu ou pensée ou sujet ou réel, ce sera un signifiant qui se re-désigne et donc échappe, en cette minuscule part, à tout le reste (sinon cette distance ne serait pas un rapport, mais un être).

Le sujet en tant que rapport sent bien qu’aucun contenu n’arrive à la hauteur de son être à lui, qui justement n’est pas un être ; Hegel et les allemands, idéalistes, s’useront à tenter d’élever (croient-ils) le sujet à la valeur (supposée) du concept ; mais ça n’est pas un concept. On prétend, ici, qu’il est beaucoup, beaucoup plus grand que n’importe quel concept (ou à rebours, que dans un concept il tend bien plutôt à s’oublier, à dénier, à étouffer son Existence).

Coupé en deux, mais dont l’un des « bouts » du rapport manque… or si un bout du rapport manque, l’autre bout manque également ; c’est non pas le début ou le terme qui comptent mais le rapport lui-même, ce mouvement ; le pur et simple étant entendu que le rapport ne signifie pas ceci ou cela (sinon comme signifiants représentatif, qui de fait s’instaure comme pur signifiant ; dieu, l’être, le je, le réel ; sont les formes, les formules vides, vides mais formelles et donc encore plus existantes que n’importe quelle détermination, l’exister étant plus grand que l’être),

mais se signifie lui-même ; en tant que formel, il se situe hors de tous les contenus (et ainsi peut broder des contenus qu’il saisit ou plus encore inventer tous les contenus qu’ils lui seront nécessaires) ; il suffit, on s’en souviendra, d’un minimum de décalage, dans l’arc de conscience pour instancier quantité de possibilités ; la moindre variation de signes modifie la phrase, c’est connu ; il est largement plus facile de déplacer des signifiants, plutôt que de mouvoir les choses… jusqu’à ce qu’ils puissent s’incruster dans les choses mêmes, par la pensée (qui rend accessible l’humanisation, par la raison ou par le christique, qui donne à chacun … qu’il soit chaque un), et donc plus généralement par l’intentionnalisation (registre total, tandis que l’universalisation, rationnelle, est relativement limitée ; ou dit autrement l’intentionnalité, qui conquiert toute l’humanisation puis toutes les personnalisations, est plus grande que la rationalité, ce qui ne retire rien à celle-ci, au contraire).

Mais donc le corps est coupé en deux et ne sait pas de où existe cette coupure ; pour l’animal vivant « il est perçu » ; ce qui est synonyme de danger (si je suis vu, je vais être mangé, en résumé) ; source paranoïaque complète mais également nécessité de tout signifier, pour le parano tout est signifiant ; ou de signifier au maximum ; puisque l’on n’est plus limité par la rigueur du groupe, qui devait veiller à la stricte transmission du trésor du langage, et dès lors se déploient quantité de langages, les maths par ex, les esthétiques, les littératures, les philosophies, etc, y compris un début de personnalisation).

Qu’il soit un rapport et qu’un bout soit insituable, rend le rapport lui-même insituable ; puisque son contenu, réel, dès lors, échappe ; il renvoie (éternellement ou infiniment) à lui-même (mais un lui-même formel, qui lorsqu’il adviendra comme moi, cad en tant que personnalisation suivant l’humanisation universelle de la révolution, se prendra pour son corps, sa vie vécue, chaque vie vécue est envoyée vers elle-même, règne de l’individualité brute). Il pourra cependant, inversement à cet égarement ou déréliction, s’inventer et inventer sa représentation, son corps à nouveau vivant. Évidemment si il y eut le Corps du christ, ça n’est pas pour rien ; chacun pût alors percevoir en négatif pour ainsi dire sa vie en tant qu’existence (ce que l’on a traduit alors par ; le christ est le Vivant, que nous réintroduisons en tant qu’il est l’Existant, celui qui transforme les vies en existences qui se désignent elles-mêmes, via le christique d’abord ; ils sont perçus par le dieu Existant, puis réintégré en chacun par Descartes ou la révolution, chacun advenant alors à soi-même.

Le je fut d’abord ce sujet du désespoir, puis au 20éme le moi déprimé ; différence entre l’individu célinien et le moi houellebecquien, somme toute (la dérision en est comique, en mesurant l’envergure du premier et l’incohérence ou la délictueuse qui noie le second, mais c’est aussi sa finalité). Pareillement il fut le sujet nietzschéen ou quelque enthousiasme que l’on voudra, Rimbaud par ex, qui se double d’un anti-héros, tout comme Nietzsche soit dit en passant) et à partir de la moitié du 20éme le super héros représentant le moi individuel énormisé et fantasmatique (ou faussement fantasmatique, puisque le fantasme est bien autrement psychique et non pas psychologique, différence entre le behaviorisme et la psychanalyse au fond, entre l’apparaître et le signifiant, le conscient dans son durcissement et la compréhension par l’inconscient réel ; le super héros est un super moi, qui répétons-le, ne relève pas du fantasme au sens psychanalytique, mais du fantasme psychologique, qui vise à illustrer ou renforcer la cohésion du moi et qui, a contrario, le dissout dans l’irréalisme, du fantasme d’objet ou son corollaire le « leader », le « führer », de mégalomanie disruptive ; soit le pseudo sujet irréel, soit l’objet inerte, que l’on fait passer pour le désir).

Le sujet, à l’époque moderne, c’est retrouvé déjeté dans le grand monde, soit donc l’univers, et ne sût plus comment récupérer ses billes.

Il faut saisir d’abord que le sujet moderne est délivré, tel quel, libre, ce qui veut dire supposément un. Autrefois le sujet s’échappait hors de lui-même, par dieu, la pensée ou le sujet christique (et avant le christique, il n’existait pas de « moi » ; évidemment chacun comprenait bien qu’il existait en tant qu’individu, mais cette individualité n’entrait pas dans la représentation ; il était homme ou femme, libre ou esclave, riche ou pauvre, païen ou juif ou de tel ou tel groupe ; par le christique il est « vu », regardé lui-même en tant que lui-même, et certes égaré, perdu, pécheur, mais récupéré par le regard du christique ; il se percevait donc en cette représentation, par une sorte de négativité ; une négativité alors même qu’aucune positivité ne lui venait spontanément, ni réflexivement ; en fait il faut attendre Descartes pour que dans la représentation, le sujet s’introduise, lui-même, comme positivement existant ; il est libre, la liberté en lui ou sa « volonté » est le sceau-même de dieu ; et étant libre il faut front avec-lui-même ; de là qu’il se devait que ce soit au moins un, un seul, tout seul, qui revendique cette existence ; il a pour nom Descartes (même si il y en eu auparavant et qu’il y en aura ensuite, « Descartes » est une marque, un signe, une balise, un repère et évidemment en tant que particulièrement bien détouré, dessiné, exprimé, et planté là sur toute l’étendue du monde, ou version pascalienne perdue dans l’étendue des espaces infinis ; Pascal invente le signe du « moi », comme Descartes celui du « sujet ».

Blaise crée instantanément le champ existentiel (jusque Céline et Sartre, entre autres) ; au lieu du flamboyant je cartésien, lucide, courage, généreux, qui comprend sa capacité de créer des rapports (que lui délègue dieu, le Grand Rapport de tous les rapports, et vers lequel légitimement tout converge, perfection de tous les rapports, ce qui veut dire de toutes les distinctions ; rappelons que le rapport est en lui-même distinction, distinctif, et emporte toutes les déterminations ; les choses sont des distinctions qui se définissent de se distinguer, l’espace temps est lui-même l’opérateur de toute la singularité, pierre angulaire de tout ce qui est, et ce sont des distinctions, ce qui veut dire des mouvements). Blaise qui se rapporte aussitôt au seul grand rapport qu’il sait ; le christ.

Et c’est à la fois rené et Blaise qui ont gagné ; l’un comme l’autre.

Le premier, rené, parce que toute individualité se signale du sujet ; et le second parce qu’effectivement en pleine déprime, le sujet devient un moi. Et il y eut une effusion de mois.

Le sujet est celui qui fait retour sur lui-même et obtient un repérage de son être, qui se transforme donc en existence ; le moi se constate tel quel, et croit que son être est « là », composé de monde, de réalités, de vécus, de désirs et d’objets, d’images et au fond d’une identité.

Bien sur à la fois chacun est plus ou moins un moi et plus ou moins un sujet. Par exemple le roman permit à quantité de mois d’apercevoir leur sujet. Puisque dans le roman est exprimé et représenté, ce qui rend possible la personnalisation d’un sujet (on se souvient de Werther…)

Le sujet est la forme théorique, théorétique du je ; le moi sa formule selon le monde, la vie, vécue et le relationnel humain, humanisé ; et le « je » est la forme originelle indescriptible, qui ne rentre en aucune désignation (et encore moins en un concept) et tel qu’il se prononce et dit « je ». Et ce je n’est accessible qu’à lui-même (et à dieu, et vis-à-vis de l’universel il est antérieur et in-finiment supérieur à l’universel, il en est la forme native, bien plus grande).

On a vu que si l’être humain est divisé, c’est de bas en haut, et que cette division est première et aussi dernière ; aussi faut-il comprendre le mouvement et non quelque illusoire effet ou résultat, qui ne permettent jamais de remonter jusqu’à la structure du mouvement). Le moi déprime parce qu’étant intégralement constitué à partir du mouvement, il n’éprouve plus aucune velléité d’intentionnalisation (de désir, dit-on, dans le vocabulaire naturaliste supposé réaliste des deux derniers siècles) ; supprimer le mouvement, tout s’effondre, toute la construction du moi, qui est un bricolage vite-fait, et ne tient que de son intention ; rappelons que le christ « jugera » cette intention ou plus exactement, comme le christ pardonne, tout, c’est cette intention qui se jugera, qui découvrira la finalité qu’elle voulut se donner durant sa vie vécue, son existence ; en quoi on apprend ceci que l’intention est bien un rapport qui connaît sans doute ses départs et ses égarements, mais ne connaît pas à tout coup ses aboutissements et ses résultats réels …

Ce qu’est bien venu signifier le christique ou ce que cet événementialité nous à prescrit ; nous révélant ou nous instruisant que notre être (qui n’est pas un être) est un rapport, et que donc dès son actualisation, dès son émergence il est-déjà plus-grand que lui-même ; un rapport c’est, littéralement ce qui existe déjà encore plus (sinon il ne serait pas rapport ou alors on rétrograderait le « rapport » à tel ou tel contenu, toujours réducteur, serait-il, ce contenu, la pensée, la raison, le désir, etc).

Ne plus désirer d’objets ou se rendre compte que notre « désir » n’a pas du tout d’objets, mais qu’il doit se saisir lui-même comme structure, cela ne peut s’effectuer que de reprendre l’ensemble si possible ou à tout le moins une des possibilités dans l’historicité même ; dieu, la pensée, le sujet et le réel. Mais il est bien clair que le trajet complet seul offre « d’en être saisi ». par quoi seul il existe en tant rapport, lequel est déjà plus grand que lui-même.

Aussi peut-il se glisser dans ce rapport quantité de nécessités ou de causalités, évidemment, mais aussi un ou des inconscients ; qu’elle soit un rapport est effectif dans le moment du rapport, qui est tout à fait minuscule (mais ce décalage suffit pour transformer de fil en aiguille, mais parfois brutalement ce que nous sommes ; l’exister est déclenchant, l’actualité déploie son propre champ, puisque l’intentionnalité est un champ (qui n’existe que dans l’activité).

L’analyse du moi déprimé ou de sa sur-amplification par le règne du désir, et donc des objets de désir, est évidemment considérable ; c’est l’entièreté de ce qui fut inventé depuis la révolution, et ce, souvent, envers et contre le christique ou le philosophique ; qui conseillent bien plus la régulation des désirs, en tant que fausses résolutions et de toute manière résolutions indéfinies en nombre, puisqu’aucun ne parviendra au niveau de l’arc de conscience ; il n’y a de désir (toujours non naturel) que d’un champ intentionnel, qui ne s’adresse que secondement à telle ou telle partie de monde ou de vie vécue. Rappelons qu’autrui n’est envisagé que dans et par le christique, ou dans et par la liberté cartésienne, etc. Dans le même temps tout sujet (théorétique et formel) devait s’incarner, c’est manifeste, et le christique aussi absolument révélateur qu’il ait été, nous enquérant d’une transparence exhaustive sur notre existence, notre exister, la structure existentielle réelle du rapport, devait nous déléguer la capacité d’inscrire de nouveaux rapports en quantité et en pertinence et en précision.

Le ‘négatif’ christique avait pour but, fonction et peut-être finalité (pour les croyants) de rendre accessible le positif du rapport en et par chacun (via ce négatif qui n’en est pas un, et qui consiste en « être vu » et ainsi signifié, ce qui n’eut jamais eu lieu auparavant, un par un, et d’intérioriser ce regard, jusqu’au point où suffisamment certain il s’extériorise de et par lui-même, cartésien ; afin d’obtenir ce regard sur soi, ce qui n’a pas manqué, St Augustin par ex ; rien ne peut, dans le monde, s’opposer au regard divin). Investissant que chacun ait une vie vécue et donc un ensemble infini de rapports potentiels ; il est autre, cad divin (le sacré est une partie réservée du monde, le divin existe séparément, puisqu’il est l’intention, formelle et non composable, originelle ; créateur de tout ce qui n’est pas lui, et donc de « tout »). il est autre parce que le rapport n’est aucun de ses contenus (ni donnés, ni inventés, ni potentiels). On ne crée pas des contenus (on les compose, d’éléments donnés là) ; mais ce qui est créé ce sont les intentions (qui manifestent quantité de contenus ; retirer le regard le tableau n’est qu’un mélange de taches, qui ne parle à rien ni à aucun autre vivant) ; qui sont autant de tissages de rapports, effectifs dans et par un champ intentionnel, quantité de champs intentionnels ; soit donc l’historicité.

Voir les commentaires

Le temps

18 Février 2023, 08:58am

Publié par pascal doyelle

Unité de l’essence et de l’existence - l’exister formel.

On peut se demander si la théorie de l’univers bloc (un seul bloc d’espace-temps) n’est pas, à nouveau, une réduction du temps à l’espace.
Quelle manière alors de représenter le temps ?
Dieu. Ou l’esprit, la pensée, ou enfin le sujet, le je lui-même.
Soit donc les quatre formes d’actualisation. Qui sont, donc, les expressions, représentations, pensée et décision du temps lui-même. Et le je, sujet terminal (que l'on sache ou expérimenté en tous cas), devient dans le temps selon dieu, la pensée, le sujet et le réel. 

Qui permettent de raccourcir, de raccourcir l’espace (et ce qui se trouve dedans), et ce via le signe, le signifiant. Pas seulement le langage ; mais le langage forme la base, l’assise des raccourcis ; et ensuite on peut développer quantité d’autres systèmes de signes ; le signe n’offrant que peu de résistance, il peut même se systématiser par et en une individualité ; son système de signes en propre.

Bref.

Le point qui échappe à l’espace est le temps, mais le temps, de ce que l’on en connaît, cad que l’on peut éprouver, c’est l’actualité ; ou donc l’actualisation ; dieu, la pensée, le sujet et le réel actualisent ; le réel est ainsi l’actualisation.

Mais si l’actualisation est le réel alors tout le reste est suspendu à l’actualisation, cad l’activité. L’activité est ce qui prédomine ; c’est bien pour cela que le réel avance ou que le temps passe.

Le plus remarquable, marquant est qu’au final tout ce qui est (pour nous l’univers) finira. Faut-il alors compter sur cet univers ? Outre que les distances sont telles (et probablement infinies dans l’étendue) que l’on n’obtiendra en vérité rien du tout d’une telle configuration ; nous sommes destinés à cette terre, en quelque sorte. Ou donc ; l’intérêt, d’exister, n’est pas de « conquérir » tout ce qui est ou de s’étendre indéfiniment ; plus loin, le devenir (le devenir réel, qui n’est pas « du monde » lequel est condamné à la décomposition indéfinie) n’est pas l’extension mais la possibilité de l’activité.

Donc « l’activité » ne désigne pas le pouvoir-sur un quelque chose quelconque (tout quelque chose est quelconque). Et la seule ouverture que nous possédions c’est la signification, le sens, l’orientation ; ce que l’on nommait dieu ou la pensée ou l’esprit ou ensuite le sujet et ses variations, puisqu’il a commencé de s’analyser et donc de se construire, élaborer en dedans de lui-même sa possibilité (c’est bien pour cela qu’il faut avancer avec l’historicité ; de Descartes à Lacan)

Celui qui avance dans l’historicité prend le raccourci du temps. L’espace est certes bien passionnant, mais le temps est le réel même ; puisque c’est dans le temps que cela se réalise ou pas ou plus ou moins.

Ce qui revient à dire que l’on doit se poser la question des questions ; que faut-il faire ? Ou si l’on veut ; à quoi faut-il porter attention ? Ou donc ; que doit-on faire entrer dans la perception, la représentation, l’imagination, la décision, l’intentionnalisation au sens global ?

Puisque tout dépend de l’intentionnalité, de l’arc de conscience, sans qui il n’est pas de représentation, et donc pas de perception (puisque le champ intentionnel reprend le champ de perception du vivant dans l’actualité de l’intentionnalité, qui est faite pour cela ; offrir une autre mémorisation qui résout les situations, du monde donné ou des échanges).

Mais comme on ne peut pas désigner tel ou tel thème ou telle réalité puisque thèmes et réalités sont tous limités, et que l’on interroge en fait le « sens » de ce qui est et non pas ce qui est ; seul les ceci ou cela sont, il n’est aucune réalité synthétique ou donnée ou a priori qui résumerait toutes les réalités ; autre manière de dire qu’il n’existe que des réalités (et ce infiniment, ici et pour nous), et aucune réalité des réalités, mais bien un réel des réalités, cad le Fait qu’il existe le réel.

Qu’il n’existe que des réalités (à perte de vue, jusqu’au point où la vue ne reçoit plus la lumière et donc on ignore si c’est infini ou pas, cet univers ; ça n’est pas qu’il n’y a plus rien, c’est que l’on ne voit plus au-delà), devrait nous mettre la puce à l’oreille.

Si ce qui est ne se limite pas aux réalités (qui sont toutes finies), c’est que « le réel » cette unité qualificative du fait (qu’il existe un réel) désigne une autre part et c’est celle en laquelle tout le reste paraît, comme disait Heidegger, l’estre, le « là » de tous les étant ; et qu’il engagé comme « temps » (je ne sais plus ce qu’il entendait par là, ou alors ça n’était pas clair, ça n’était pas signifié (qu’on me le dise au cas où) ; ici le « là » dans lequel paraissent les réalités, c’est non seulement ce en quoi elles apparaissent mais le rapport en lequel et par lequel elles se produisent ; et qui plus est elles se produisent elles-mêmes en tant qu’elles-mêmes ou pour l’avancer nettement, elles sont des rapports qui se créent, se fabriquent, se constituent de et par leur activité, au point qu’il est possible de dire qu’elles sont cette activité, qu’elles sont en tant que telle ou telle activité (abeille désigne l’activité-en-tant-qu’abeille, bourdon l’activité en tant que bourdon ; et rien d’autre ; les essences des choses et des êtres sont leur activité (d’activités, ou si l’on veut « c’est plein de rapports, parce que ce sont les rapports qui sont, dont on peut souligner alors que ce sont ces rapports, ces activités, ces mouvements qui existent, leur être est né de leur ex-sistence).

Et donc le rapport des rapports, de tous, est le présent ; le temps est « ce que l’on ne voit pas » parce que c’est ce en quoi et par quoi tout devient ; le présent est peut-être le fait simple du présent, entre le passé et le futur (ce qui pose d’innombrables questions, peu importe), mais ici le présent est le rapport qui tisse les rapports (cad la réalité, les réalités), en tant qu’elles sont des unités de rapports pour ainsi dire, et que donc en tant que rapports, et ainsi activité, ne sont possibles que « s’actualisant ». il y a un présent afin que les choses, qui s’activent et consistent en cette activité, s’actualisent. Le tout est l’ensemble des activités actualisantes, soit donc le présent.

Mais alors, ajoute-t-on, le réel est cet activisme, cad la forme qui « entoure » toutes les unités de choses ou d’êtres ; cet activisme, cad ce présent actualisant. Aussi est-il tout à fait Un ; il existe un seul présent, une seule actualisation mais en prenant bien en compte que le réel est cette forme ; ce qui implique que la « substantialité », la « consistance » sont transférées dans l’activisme ; qu’alors tout est relatif à ce mouvement ; et donc les choses et les êtres passent, disparaissent, mais dans et par la forme, reste à saisir ce que c’est que la forme ; on a dit que, pour nous, dans notre expérimentation générale depuis des lustres, on la caractérise comme dieu, la pensée, le sujet et le réel (l’actualisation de toute l’actualité, ce qu’est notre historicité depuis deux siècles, pour schématiser). On ne choisit pas ici entre la fonction de dieu, pensée, sujet ou réel, et la dimension dieu, pensée, sujet et réel (mais en fait, on est invinciblement et logiquement supposant qu’il s’agit d’une dimension, formelle, qui seule existe et non pas seulement d’une fonctionnalité, auquel cas toutes les réalités termineraient dans la dispersion, voire la disparition, le néant, comme si n’ayant jamais existé, oubliés puisque plus personne pour se les rappeler).

Dans l’actualisme de tout tissage de tous les rapports (cad de tout) le présent est cette puissance, agissante, et donc ce Possible brut et puis de plus en plus épuré, subtile, mais subtilité parce que dès le début (de la plus grande des brutalités, ce big bang déchaîné, par ex) c’est la subtilité qui existe … et que peu à peu l’entière manifestation avance vers la subtilité ; la subtilité en tant qu’elle est la dimension elle-même.

Ou dit autrement ; ce qui est rapport peut être nommé autrement en tant que distinctions (les rapports sont des distinctions, des finitudes si l’on préfère) ; et distinctions jusqu’à la subtilité. Ou enfin ; l’attention, la conscience-de. La pensée, le langage, les intentionnalités et les champs intentionnels, sont créés de distinctions ; les réalités existent comme distinctions ; il y a rapports ou unités de rapports, choses et êtres, que se distinguant, ou s’activant.

Le temps impose ou reflète le possible possible ; qui s’actualise, ou non, et si statistiquement la multiplicité (celle des quartzs, des atomes, ce que l’on voudra, des moustiques par ex au sens où il n’existe pas qu’un seul moustique… par contre il n’existe à chaque fois qu’un seul je, un seul sujet, puisque c’est un rapport à lui-même explicite) la multiplicité se déploie en un ordre de fait, puisque les semblables se comportent semblablement, évidemment, pour nous, en tant que consciences, la statistique joue tout aussi bien mais également permet d’ouvrir ou de fermer des portes, non pas des causalités mais des libertés, de même que les atomes non seulement se causent de et dans leur nature même, mais ces causalités sont des possibilités ; et ce qui est organisé, c’est cela qui dure ; ce qui est inorganisé, disparaît ; causalité se réfère à un ordre ou une logique extérieure, mais possibilités sont les possibilités des rapports eux-mêmes, qu’ils soient selon la détermination ou l’être, (les choses et les êtres sont ce qu’ils sont) ou selon l’orientation et la décision et l’intention (les consciences existent dans l’actualité du rapport qui est, lui-même, le rapport qu’il se représente, il se présente, réel, en tant qu’il se représente, a conscience de soi comme rapport, qu’il signifie comme autre ; dieu, pensée, sujet ou réel.

Et si le temps reflète, manifeste, le possible possible, c’est que la structure du réel est sa logique, est le possible même ; non pas le possible d’un quelque chose (un quelque chose disparaît toujours, composé il se décompose) mais le possible du possible ; le possible assure un plus grand possible possible (de même que l’inerte, l’inorganique, organisé offre une base à la liberté de gambader de l’organique, ou que la révolution ouvre le pouvoir à chacun, théoriquement, et assure à chacun les moyens de cette liberté, soit dit en passant).

L’idée, le principe du principe, si l’on veut, que l’on trouvera derrière, est que le temps déploie intégralement tout ce qui fut, est, sera, (de même que la réalité occupe tout « l’espace », tout le possible, puisqu’elle est le possible, et que cet espace est le rien, le néant qui n’oppose rien à l’être) et que le devenir est « dedans » cet instant et que comme tel il est non-fini…

Dans le moment de totale existence de tout, l’instant total de tout, ça devient. Puisque le possible est cela qui existe. Le possible est interne au possible (ce qui est absolument logique ; si le possible est cela qui seul existe, il ne cesse pas d’être possible) ; le réel est plus grand que lui-même, non pas extérieurement (il n’y a pas d’externe à la réalité, qui de toute manière est déjà toute l’extériorité, toute la manifestation), le réel est plus grand que lui-même mais en interne.

Aussi le présent, cad le temps pur et brut, actualise un plus ou moins grand possible, mais tout porte à croire, à comprendre que tout le possible le plus Grand arrivera puisque la logique de ce qui est, est le possible-même (on ne voit pas qu’il puisse se faire faux bond ; la notion de possible échappe nativement à l’obtention de l’être, à l’idéel ou l’idéal ou l’objectivisation ou la chosification de l’être ; et n’étant pas « un », le possible est déjà « tout ce qui existe », « à tout ce qui existera» dans son domaine, sa dimension donc in/finie).

La notion d’une arrivée de l’accomplissement de tout (je suis celui qui sera, je suis celui qui est en cours d’existence) c’est littéralement ce que l’on nomme le possible en tant que Possibilité ; ou si l’on préfère, si le possible est cela seul qui existe, alors le possible se réalisera ; et ce que l’on a toujours désigné comme sens ou signification de l’existence, étant entendu que la signification est cela même qui agit ; toute la réalité s’écharne à rendre possible le possible ; comme l’énergie l’univers (et la matérialité donc, la détermination), comme l’inerte la vie, la vie la conscience, la conscience le possible libre, cad celui qui dépend de lui-même (et non de ses contenus) ; puisqu’étant le rapport dont l’exister est le rapport lui-même. Indiquant donc que la liberté est la cohérence, et non le n’importe quoi arbitraire, cad qu’elle est le rapport serré qui-se-tient dans sa propre vue, ce qui ne manque d’être pas d’être douloureux, ou difficile.

La structure libre doit se tenir dans la détermination (qui l’attire inversement), mais par la détermination et par le monde, ou la vie vécue, en ceci qu’elle est le possible même, la structure même du réel. De ceci qu’elle soit l’actualisation elle-même ; en cours d’existence ; ce qui indique la structure même du possible ; qu’est-ce qui doit s’actualiser, se décider ou se créer ou se re-recréer (puisque le possible est toujours in-finiment possible, étant cela seul qui devient, qui s’approfondit ou s’étend, s’étend dans le cercle interne de cet externe qu’est, forcément, une réalité exposée).

Voir les commentaires

Origine du langage

11 Février 2023, 09:33am

Publié par pascal doyelle

Origine du signifiant

le corps est donc transporté instantanément hors de tout monde, toute réalité, toute détermination. Puisque le corps est « devenu coupé » si l’on peut dire, par le signifiant (de la psychanalyse, et précisément Lacan) ou par le signe et ces rapports (via les signes) que produit la conscience.

L’arc de conscience est comme le cheveu sur la soupe et rompt instantanément ce qui est.

D’une part parce que « ce qui est » n’est pas selon l’être (et la détermination, serait-elle une absolue détermination, ce qui n’a pas de sens, l’être, l’essence, la substance ne sont plus de la détermination mais équivalent à l’esprit ou la raison ou on ne sait quoi, susbtantialisés, imaginés), mais selon l’exister, cad le présent qui déroule toutes les réalités déterminées (à voir si le présent est fonctionnel ou dimensionnel, cad si il s’écoule avec les choses ou si il tient au travers des choses).

Et d’autre part instantanément parce que qu’une fois installé l’arc de conscience prend toute la place, occupe toute la réalité, le vécu, le corps, étant donné que c’est dans cet arc, dans ce champ intentionnel que réalité, vécu, corps, le moi, autrui, l’humanité, que tout cela apparaît.

Tout cela apparaît puisque tout cela nous ne le sommes pas, nous en avons conscience et c’est cette conscience qui les crée ; cette distance est rendue possible par la venue dans le champ qui, lui, se tient de lui-même, puisqu’il n’est pas (qu’il n’est pas consistant) mais qui, alors, est activité, puisque ce signe n’existe que signifié. Donc si nous étions ce corps nous le serions ; comme nous en avons conscience nous ne le sommes pas ; mais alors « où » sommes-nous ?

Dans et en tant que champ intentionnel.

Qui n’est pas, parce qu’il est mouvement. Le mouvement est ainsi ce qui tient la réalité (déterminée toujours) dans sa suspension, laquelle est in-finie.

Le signe ou le signifiant découpent les réalités, le vécu et le corps. Et comme ils sont produits par l’arc de conscience qui est purement formel, celui absorbe tout ce qu’il peut de toutes les origines accessibles ; ou donc il absorbe les perceptions du vivant, du corps, de la société humaine quelle qu’elle soit, et même qu’il peut tout à fait traduire dans sa vision, dans son intentionnalité des signes réellement hétérogènes, d’une autre culture, d’un autre langage et évidemment d’inventer de multiples langages, puisqu’il ne colle pas à ses contenus, et s’il ne colle pas c’est qu’il est, lui, comme champ intentionnel et comme arc de conscience d’une autre nature que toutes ces déterminations.

Ou dit autrement soit le dieu divin nous a créé à son image (lui le Grand Rapport de tous les rapports, soit donc le rapport de conscience dont le contenu n’est pas ceci ou cela, mais le rapport lui-même rendant possible les signifiants)

ou la réalité, la nature l’univers, le donné a trouvé un moyen (le moyen) d’user de la détermination (les signes qui sont effectivement matériels) pour dépasser la détermination (qui se limitait à être ce qu’elle est, ici le signe est autre que lui-même). Recherchant le plus grand possible. (que seul le sujet assume et assure).

Mais le signe est autre que lui-même, déjà de fait et avant tout, parce que l’arc de conscience est un rapport, un rapport dont l’unité ou le contenu de structure est le rapport lui-même ; se désignant lui-même il est en mesure (dans cette forme vide mais formelle réellement) de (se) remplacer constamment par toutes sortes de signes. Et évidemment avant tout est capable de créer qu’il y ait des signes ; il y a des signes parce qu’il existe un signe premier qui ne signifie rien mais (se) signifie. Il (se) signifie en tant que formel et ainsi s’agite continuellement dans tous les sens (sauf lorsqu’une forme de société humaine vise la répétition afin de se communiquer et de transmettre, le plus fidèlement possible puisqu’alors le trésor est le langage, la parole).

Résumé ; c’est parce que le rapport « conscience » se désigne soi, qu’il ne désigne rien et que donc il peut cibler tout, ou formellement n’importe quoi.

Tout ceci n’est pas réduire la raison, dieu, le sujet, la réalité, puisque l’on ne sait pas ce que c’est que cette caractéristique formelle du rapport de conscience. On a dit que cela pouvait désigner aussi bien une « simple » fonctionnalité (il y a une conscience émergente qui permet de réguler quantité de données, de même le présent comme actualité de tout ce qui apparaît et devient) ou une dimensionnalité (il y a un présent et une conscience qui tiennent toute réalité en suspend dans leur activité et cette activité existe en et par elle-même ; dieu, typiquement, en tant qu’intention qui crée, soutient et déploie une finalité.

Il est, ici, tout à fait évident qu’il s’agit d’une finalité ; la réalité ne pouvait pas ne pas aboutir à une duplication d’elle-même en un être spécifique qui se-veut, parce qu’il se-sait et donc entre dans son propre champ ; le se-savoir n’est pas la connaissance, mais la désignation ; il ne se pense pas (ce qui tirerait vers une connaissance) il se-signifie (cet acte est hypertrophié et plus grand que la connaissance, ce se-savoir est celui-là même cartésien, qui se prouve de fait et réclame à tout un chacun de se-savoir, d’entrer dans son propre champ).

Il entre dans son propre champ nanti, organisé déjà comme autre que soi ; il n’a pas de soi et donc est le centre vide mais formel et structurel, et non le « néant » hégélien, heideggerien ou sartrien, de même qu’il est antérieur au signifiant lacanien, il n’y aurait pas de signe si un rapport existant, existentiel, ontologique ne précédait pas ;

ontologique cad l’arc de conscience qui se définit précisément d’être, d’exister comme rapport (il n’existe qu’activement et donc n’est pas, mais le réel n’est pas, il existe, puisqu’il se déroule par le présent, l’être est second et à vrai dire l’être est une notion, cad un signe, alourdi par notre imagination, qui le solidifie, puisque la notion elle-même, l’idée, est et n’est qu’un ensemble de signifiants à son tour)

et ainsi toujours actif, toujours en son activité ; on existe, on n’est pas, rien de consistant en nous, mais si l’on suppose cette activité alors cette activité est le réel même, le mouvement est le seul réel qui soit, reste à comprendre, éventuellement, jusqu’où s’avance ce mouvement ; sa dimension (sur laquelle on parie ici, soit donc la non cessation du mouvement qui porte toujours plus loin le réel, le réel plus grand que lui-même, ou le Possible comme seule finalité digne et accordée à ce fait absolu (évidemment) que le réel existe. On a vu que le néant existe autant que l’être (génériquement ou abstraitement parlant, puisque de toute façon le néant ne peut rien opposer à l’être, sinon abstraitement, donc, dans notre esprit où l’un chasserait, hypothétiquement, l’autre) et que le possible règle tout ce qui est.

L’arc de conscience désigne donc la possibilité du possible, ce que pour nous on a toujours désigné comme la morale ou l’éthique ou au final l’ontologie ; à savoir ; que faut-il mettre en jeu, préserver ou déployer, pour le possible soit encore toujours plus grand.

Il est clair qu’il ne s’agit nullement des possibilités de pouvoir, de puissance sur le monde et selon le monde, en cette vie vécue ou selon cette vie vécue, mais de tout ce qui précède le monde ou la vie vécue, la pré-disposition. Puisque selon le monde et la vie les possibilités s’effondrent tout à fait rapidement, se dispersent, s’anéantissent, ou donc se décompensent, étant composées. Il s’agit donc des possibles qui ne se perdent pas, et qui plus est, donc, étant des possibles, qui rendent encore plus possible le possible ; comme la nation (et dieu), la pensée (et les intentionnalisations sur le monde «là », l’être), le renouvellement incessant de l’intentionnalité (qui ne s’inhume pas dans la vie, et intention, donc, qui renaît constamment de sa propre capacité ; le christique et le cartésien), la révolution (qui redistribue intégralement toutes les cartes, ou le devrait), de la considération de (soi), étant entendu que l’on n’est, évidemment, pas seulement celui-ci que l’on est mais que le moi ouvre au sujet (lequel peut récupérer la totalité des sujets possibles, comme autant de possibilités de résolution de ce qui se peut en une vie, qui se transforme alors en existence.

Le renouvellement est évidemment la marque de l’intentionnalité ; qui ne se fie plus, ne se confie plus, ne confie plus son être aux contenus (on n’est plus ni homme ni femme, ni libre ni esclave, ni riche ni pauvre, ni juif ni païen, par ex, et on n’est plus tel ou tel sorte de monde particulier, mais référé à dieu, cad la forme une de l’intention pure et simple ou la formalité incarnée en un corps, quel que soit ce corps). Mais à l’infinité de l’intentionnalité, à la quantité non finie de rapports, de signifiants (et évidemment de signifiant de signifiant, puisque c’est le but ; l’adaptatbilité de l’attention, de la conscience à toute situation, lors même imprévue par l’adn d’un vivant, ouvre sur la possibilité infinie). Cette infinité est divine, littéralement ; aucun monde ne l’épuise.

Voir les commentaires

L’horizon du corps et du réel

4 Février 2023, 11:31am

Publié par pascal doyelle

Évidemment il y a une version tout à fait convaincante et pour ainsi dire commune quant à l’explication du développement humain. Il s’agit d’un animal vivant doté d’un plus gros cerveau, qui crée une culture, et un langage, et ainsi son corps, d’animal vivant, peut augmenter sa consommation de réalités, s’adapter un peu partout, et apparemment en différentes aires, non limité donc à son « milieu », puisque son milieu c’est le monde (ou l’univers).

Ce qui déjà est plutôt étrange. Comment traiter de n’importe quel milieu, naturel ou sociétal, alors que l’on est soi-même déterminé, que ce soit par un substrat matériel (une cervelle, l’adn, etc), ou par une interpolation idéelle, la raison, les mathématiques, la logique, etc, qui existeraient en dehors on ne sait où et qui commanderait de tout en-haut tout ce qui est la réalité obéirait à un corpus.

Toutes invraisemblances qui tombent si l’on admet que les choses elles-mêmes sont des rapports, et assujetties en tant que tels, en ce qu’elles sont en tant que rapports et sujets du devenir, et douées donc de leur propre activité qui se mélange sans doute les capacités, lesquelles disparaissent, et qui peu à peu s’élaborent ; sinon les rapports sont incohérents et ne survivent pas, se défont ; c’est parce qu’il y a la matière, fortement organisée par tous ses liens tissés, qu’il apparaît « la vie », laquelle est quasiment sans aucun doute, le prolongement hyper actif d’une réalité matérielle déjà suffisamment organisée ; ce qui est organisé dure et ce qui est organisé permet que les niveaux d’organisation se superposent ; la vie naît dans un monde composé et est elle-même hyper composition. Il est une téléologie, un finalisme de fait, parce que dans les faits eux-mêmes ; l’activité (et non pas l’être) se déploie, et se déploie selon cette mise en forme du rapports ; l’intellectif se pense de et par les choses, qui se-voient, elles se-voient elles-mêmes et ainsi tissent.

Mais l’autre version consiste à intercaler une dimension en plus ; la « raison » ou la « cervelle » sont une augmentation, certes, mais sont elles-mêmes causées d’une structure bien antérieure.

De même il est impossible de comprendre la raison par elle-même (comme les mathématiques ou la logique du reste).

Cette interposition débarque nue et sans rien, parfaitement vide et formelle ; l’arc de conscience est purement intentionnel. Dieu est purement intentionnel, la forme antérieure aux signifiants. Ce qui veut dire, en retour, que la forme doit s’adapter et étant formelle, s’adaptera en quantité de milieux, de mondes, de donné et de données.

Schématiquement une pensée ne contient pas « de la conscience », c’est la conscience qui produit, entre autres, de la pensée, et plus généralement des signes, puisque les signes sont eux-mêmes des rapports. Un système, philosophique, représente via des champs intentionnels des réalités ou des réels, mais tous systèmes positionnés par l’arc de conscience (lui-même existant dans l’horizon de la réalité donnée là, ou le réel, par ses quatre structures, dieu, l’universel, le sujet et le réel comme présent et exister), de même que le conscient ou le moi sont installés dans la limite du corps, qui re-vient sans cesse (psychanalytiquement, qui se situe, elle, sur le bord du corps, tel qu’elle l’a ou que Lacan a tenté de la cartographié, littéralement cartographié, le corps faisant office équivalent de dieu (qui du reste fut le corps du christ), du monde, de l’horizon ou du réel).

La résolution, schématiquement, suppose non pas qu’il existe un concept de tous les concepts, ce qui est en soi absurde, ni qu’il existe une réalité de toutes les réalités (qui se situerait où, dans la réalité, en dehors de la réalité ?), ni encore qu’il est une complexité cachée dans la complexité, mais bien que les réalités, les concepts et les logiques sont des rapports. Une chose, un être tissent leur unité de leurs rapports ; la logique est un détour par la tenue des rapports ; l’idée est un rapport, un signifié … mais de signifiants (idée qui n’est elle-même consistante que des relais signifiants, qui renvoient à encore d’autres liaisons, et pour finir à une chose, un être ou un corps, et pour le moi son propre corps, raison pour laquelle sans doute c’est le corps psychanalytique, il n’y en a qu’un pour chacun, de corps, et qu’il supporte tous les signifiants ; est-ce pour cela qu’il fut, divin, le corps du christ ?

C’est tout aussi étrange. Le corps est, pour chaque moi, l’horizon sur lequel se produisent les signifiants, aussi est-ce par, sur, via le corps qu’ils, parfois, se manifestent. Le corps est pour chacun comme le point aveugle, et aussi celui qui voit (en tant que vivant et en tant que porteur des signifiants). Et il est lui-même, chaque corps, le signifiant du rapport ; que celui-ci ne peut pas atteindre puisqu’il ne peut être ramené à l’état spécifique de signifiant ; malgré que le moi, la f

Rappelons qu’il vint à Freud, en rêve, la solution de tous ses problèmes, L’injection faite à Irma ; « Irma va mal, elle souffre de la gorge, du ventre, du nez ; Freud l'examine malgré sa résistance, il est inquiet, se demande s'il a commis une erreur médicale, appelle en consultation deux amis médecins, M. Et
Otto ; ceci débouche sur un diagnostic absurde où il est question de triméthylamine
. »

La formule chimique qui ne représente rien, sinon ceci qu’elle était une ‘formule’, ce qui veut dire un « mot ». Un signifiant. L’inconscient, qui n’est pas du tout limité au subjectif, lui livrait là le résultat de ses réflexions parallèles (parallèles au moi) ; que l’inconscient est structuré comme un langage ; il se sert de repérages ; il n’est pas le langage, mais « comme » un langage.

Et que le sujet-inconscient pensait. C’est ce qui a sidéré Lacan.

(en vérité il semblerait que Lacan comprenait ou envisageait certaines formulations, tout à fait connues comme « je suis celui en cours d’exister », « l’être est, le non être n’est pas », « je pense, je suis », etc, comme de telles formules, de là son attachement viscéral à la philosophie ou aux signes, et comme bien au-delà de nos capacités … et qui pourtant nous viennent quand même, viennent vers nous)

Mais si l’être de la conscience n’est pas du tout le conscient (et les idées ou plus bas les représentations, ou encore le langage, etc), alors le réseau intentionnel ou plus exactement le tissage intentionnel, la formulation de rapports qui positionnent les réels, les points réels (tel dieu, l’être, le sujet, etc) la formulation s’étend bien plus loin qu’initialement ; pour lui la coupure du signifiant est infinie et caractérise son ontologie (ce que, un temps, il nomme le symbolique, ou comme on préférerait ; le signe).

Ce qui est en soi tout à fait saisissable, mais saisissant ; si l’intentionnelle conscience peut admettre, absorber, quantité de signes, c’est dans tous les domaines… aussi bien mathématique que philosophique ou subjectifs ou objectifs, de la perception venue de ce corps vivant (et perceptions parce qu’il est vivant ; un caillou ne perçoit pas) à l’imaginaire de tel auteur, à tout autrui qui nous parle. L’arc de conscience occupe immédiatement ou parfois instantanément tous les lieux ; il n’a pas de lieu. Puisque le présent est son lieu bien effectivement réel et qu’il ne quitte jamais.

Rappelons ; l’arc de conscience est le seul être de rapport dont l’essence, la réalité, la détermination est non pas un ceci ou cela (la raison par ex ou l’esprit ou on ne sait), mais dont l’essence est le rapport lui-même ; « il se-sait ».

Dans ce « il se-sait », et puisque le signifié est le rapport lui-même (qui se-montre-à-lui-même), alors ce signifié est substituable par n’importe quel contenu, n’importe quel signifié en tant que signifiant ; c’est le rapport comme réel-en-acte, qui rend possible les signifiants, qu’il y ait même un « signifiant ». Il ne désigne « rien » et donc potentiellement tout ou au moins n’importe quoi, et au-delà (puisqu’il existe forcément un au-delà de son être, étant entendu que le rapport qu’est la conscience n’est pas fixé, de quelque manière que ce soit ; ce qu’il désigne est « lui-même » en tant que rapport).

Et donc tout aussi bien l’universel. L’immédiateté est la détermination (telle chose ou être) ; l’arc de conscience installe tout de suite la réalité dans le réel, cad dans le signe (qui relie des différenciations). Mais la détermination n’est pas en tant que chose ; au contraire une chose est un ensemble de rapports (qui la définissent et qui existent activement ; les choses ne sont pas produites par une « essence » ou un ordre supérieur, mais en tant qu’activités, de là qu’elles s’inventent), repris par un ensemble de signes, pour nous, et imaginée comme « une ». Elle n’a en fait aucune consistance (la métaphysique décrit mais en plus l’intentionnalité lui fournit une densité imaginée) ou a autant de consistance qu’un atome, et un atome se meut, est un mouvement. La matière étant un refroidissement et une inertie de l’énergie (quant à comprendre ce qu’est l’énergie…)

Le rapport est antérieur et donc plus grand que l’universel, le rapport en tant que tel ; c’est pour cela que la raison ne parvient pas à poser son propre horizon ; elle est posée, d’un externe.

Il est clair, ici, que l’on suppose l’arc de conscience, cad l’intentionnalité, ou donc le rapport comme l’horizon interne qui existe en et par lui-même ; puisque seul le rapport (cad le sujet pur et brut) peut re-prendre le principe du réel, à savoir le possible. Aussi le rapport le plus instancié est celui qui est son propre possible mais encore plus qui est le possible-même ; celui pour qui le possible est son devenir même (étant entendu que seul le formel, la structure, devient, le reste, le déterminé, périt).

Est-ce à dire que l’universel est ramené au rapport dont la plus spécifique exemplarité c’est ce rapport qu’est une « conscience » (laquelle est indérivable, de même que l’exister, ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas la comprendre) ? Oui le rapport, l’arc de conscience, le sujet est une forme antérieure in-finiment plus étendue que l’universel seul (qui est ainsi une universalisation, un processus, un procédé, celui d’un sujet) ; puisque l’on applique cette logique du rapport à tout, y compris aux mathématiques et aux choses, au monde et au présent de ce monde et de chacune des vies (ce qui ouvre une ampleur considérable, excessif).

Et la forme antérieure à tout se situe pour nous dans le possible, dans la capacité, en ce que la capacité est la finalité même du devenir ; ce qui est devient non afin de réaliser ceci ou cela (qui disparaît) mais afin que la capacité soit toujours plus grande.

Dieu existe afin de créer (il est là pour cela) une possibilité humaine qui ne soit pas angélique mais libre, et donc comporte le mal, l’erreur, l’égarement, la folie, la bêtise, etc, mais qui de cela sera encore-plus-grande que l’angélique, et de fait encore plus grande que dieu (ce que révèle le christique et le saint esprit, qui cumule dieu, le fils, et la communauté des croyants).

Une société humaine selon la liberté et l’égalité existe afin que se renforce et se décuple la liberté et l’égalité, leur nœud très réel, et ce jusqu’au cœur (au corps) des mois, des sujets, des je ;

et que donc le je qui se tient tout au bout de mon moi (qui est tout à fait particulier, et souvent embarrassé de ce particularisme, qui en même temps tient sa singularité de base) au bout de mon moi s’organise le je. Ou la coupure du signifiant tel qu’il se peut, peut lui-même étendre sa vigueur, sa rigueur.

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>