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instants philosophie

Raison de la tradition

2 Juillet 2022, 09:11am

Publié par pascal doyelle

Le monde humain, humanisé, réaliste et naturaliste, pour qui le donné seul explique le donné et l’humain se représente par le « désir » (de quoi que ce soit), qui s’est imposé, a prétendu renié l’ensemble de toute la tradition de pensée. Il a cru découvrir à neuf le monde, inventer un projet reposant sur ses propres pieds ; l’origine, la source historique de ce changement, de cette répudiation, est celle cartésienne. Mais il s’agit seulement du sujet cartésien totalement vidé et rendu inerte, sorte de regard transparent qui observerait, analyserait, mathématiserait l’étendue, le monde, la vie, le corps mais ne se situerait lui-même jamais en aucun plan, aucun champ, aucune interrogation, sinon à se réduire à une telle sorte d’objet, d’objectivité, objectivités diverses et variées, sans unité (sinon déterminée, ce qui veut dire fausse et mensongère).

Or évidemment ça n’égalait pas l’ampleur du projet cartésien.

Au sujet évidé, rendu abstrait, qui ne valorisait finalement que l’objet, les objets, l’objectivisation de tout ce qui est, le sujet cartésien oppose le tout petit point qui contient tout, en tant que possibles, le petit point, le clou planté dans l’étendue de tout ce qui est, tandis que lui, le point, existe.

Et qui dans les faits demeurait raisonnable, et particulièrement lucide, ne s’emballant pas outre mesure, très rigoureusement descriptif (ne supposant pas « l’absolu en mouvement » des allemands idéalistes qui suivront par ex, dans cet absolu le sujet perd son unité formelle). Mais constatant bien clairement ; le sujet existe, il est le centre de l’énonciation, et plus tard de toute intentionnalisation (qui crée autant de champs dans tous les domaines, par lesquelles les choses et les êtres, autrui et soi existent à notre regard et sans lesquels champs nous ne serions pas séparés de tout ce qui est, et donc qui n’existeraient pas pour nous).

Mais pour saisir cette ambition il fallait admettre l’ampleur du sujet, et non pas se cantonner au sujet abstrait, évidé, inerte, déconcentré, inattentif. Dans le « sujet », le réel sujet, venaient fusionner dieu, la vérité universelle et la liberté, et en toute fin le corps, le corps christique mais inversé, en tant qu’il est le mien, ce qui est très étrange, que la troisième substance, ni corps, ni esprit, soit Une.

Ce que représentait ou supposait le christique ; étant entendu qu’il s’agira, parait-il, de la résurrection des « corps ». Le christique bien éloigné de tout dualisme, puisque c’est de la re-Création (qui est-bonne, comme on sait) dont il s’agit. D’un amour du monde (aucun gnosticisme, ou autre universalité abstraite, qui opposerait le bien et le mal ; le christique se situe bien au-delà d’une telle simple division ; c’est une unité bien plus conséquente et à vrai dire inimaginable et impensable (en termes universels) à la recherche de laquelle nous sommes engagés depuis le dieu un unique tout-autre ; qui manifeste le rapport intentionnel absolu, soit donc le pur rapport sans rien, la structure même du rapport.

La liberté, du sujet, étant acquise (elle est exclusivement individuelle et intentionnelle), la révolution a imposé l’égalité (comme idéal à tout le moins) ; de même que dieu, l’intention pure, et le christique, l’égalité par et pour le christique (le un-tout-seul, crucifié mais conservant évidemment son Intention absolue, puisque le rapport est sa nature divine elle-même) le un-tout-seul créant l’ensemble de tous les regards, dit autrement représentant, se déléguant dans et par toutes les intentions, qui, elles, doivent recevoir leur caractère formel, par plus grand, par un plus grand rapport, sinon le nôtre s’identifierait à tel ceci ou cela et se perdrait).

Et pour saisir le rayon de propagation du sujet nous ne sommes pas au bout de nos peines. Puisque structurellement, enfin, après l’abstraction du dieu unique (unique puisque manifestant l’unique Rapport, onto-logiquement un, puisqu’incomparable et incomposable), et l’arrivée puis le départ de l’intention christique, à la fois absent et présent, qui libère le champ du possible (transformant la Loi en Intention, le jugement en pardon, et donc rendant toujours possible le renouvellement, la renaissance, le recommencement ; l’intention, d’exister, s’impose comme inépuisablement réelle, ou donc toujours est instancié le plus assuré rapport, à soi, aux autres, au monde donné, au réel même ; le christique étant venu imposer la certitude de l’intention, qui, effectivement, ne peut pas être détruite par le monde, sauf à se renier ou croire se renier elle-même).

Du sujet

Rappelons ; Descartes n’invente pas le « sujet », il constate son existence et tente de commencer d’en tirer les conséquences, effets, les présupposés et les antécédences ; ce « sujet » n’est pas un être mais un exister ; il échappe à la formulation par la pensée puisque la celle-ci est évanescente, et que précisément il recherche un ancrage qui serait d’une autre nature (il le dit explicitement, c’est tout le début de son projet, ou si l’on veut de sa vision ; il Voit que le sujet est hors champ et qu’il crée ses possibilités qui excèdent l’énonciation. Ayant en vue la troisième substance, seule réelle, qui n’est ni esprit ni corps et qui instruit le réel du dit sujet.

En cette réunion nous nous sommes tous cassés les dents, sauf à justement concevoir ce en quoi et sur quoi, par quoi et pour quoi existe un tel être, qui n’est pas un être, un tel « sujet ».

Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan suivent les traces de cette structure sujet, mais empruntent aux réalités que le sujet tient de ceci ou de cela, qui serait du monde, alors même que ce à quoi ils s’affrontent ça n’est pas une idée, une pensée, mais une structure ; le sujet transcendantal, la négativité, l’intentionnalité idéelle de Husserl, la conscience impersonnelle de Sartre, le signifiant de Lacan ; on n’évoque pas ceux qui cherchent une densité, une détermination du monde pour ‘expliquer’ l’inexplicable (à savoir que nous ne sommes pas du monde).

Le problème étant qu’il est impératif de construire une explication qui se tienne au même niveau invraisemblable de notre être ; de là qu’il fallut depuis le début composer une dimension métaphysique, depuis les grecs jusque Descartes (moyennant un aménagement pour une version théologique de dieu, qui ne correspondait pas trop d’avec les évangiles et le christique à vrai dire, puisque dieu qui a créé le monde, demande à l’être humain de continuer cette création), et ensuite ontologique depuis Descartes, jusque Lacan.

Ontologique parce que, c’est la leçon de Descartes, si le sujet existe ici, ici même, ici et maintenant, alors le réel donné « là » est animé de et par et dans une transcendance actuellement présente. De là que les idéalistes allemands, Malebranche ou Spinoza ou Leibniz n’aient eu de cesse de comprendre comment la transcendance pouvait si étrangement exister ici mème tout en gardant sa dimension (que pas un ne songe à nier).

Même Lacan et plus surprenant Sartre se perçoivent du point d’une altérité sans égale ; le pour-soi/en-soi de la fin de l’être et le néant, le réel de Lacan (qui n’en manquait pas de transcendance, par ailleurs).

Et c’est marqué au plus près par Kant qui s’use à délimiter les bords de la réalité (phénoménale) par les structures du transcendantal. Ou par Hegel qui suit la piste de l’activité de conscience qui crée dialectiquement toutes les pensées (autant dire que la négativité, dans le système hégélien, on ignore ce que c’est).

Sartre impose ceci ; que l’activité de conscience n’est pas attachée à la seule pensée, ni à l’universel ; elle existe au plus près du corps, et même dans le regard mais dans l’impossibilité de s’y identifier ; il y a une séparation totale, tout l’en-soi d’un côté, l’activité intentionnelle de l’autre.

Or évidemment c’est par là que ça pèche. L’en-soi n’est pas en-soi, ou si l’on préfère le monde, le donné, la matérialité, phénoménalité, et autres, ne sont pas consistants. Et en vérité qui l’ignore ? Croit-on vraiment que les choses et les réalités ne sont pas destinées à l’évaporation, la disparition continuelle ? On a vu que cette hypothèse n’est pas trop tenable ; mais l’originalité du réel c’est que sa consistance propre se situe dans le mouvement lui-même. Pareillement tous les contenus de conscience passent, mais la conscience ne s’efface pas ; quelle curiosité que cet être qui outrepasse son identité et reste semblable à lui-même.

On a vu également que le « secret » de cette performance corroborait l’articulation du signifiant ; si cet « être » se maintient comme mouvement (et que donc le mouvement est la consistance même, cad aussi l’infini) c’est que la réalité, déterminée, est parvenue à découvrir, inventer un moyen pour que le déterminé se dépasse lui-même ; le signe, le signifiant est une détermination qui transcende son caractère de détermination ; et donc l’indétermination traverse la détermination, le réel traverse la réalité ; il y a une redondance qui déploie tout à fait autre chose autrement. Et on a pu qualifier cette performance comme rapport ; en quoi le rapport est la substance et la logique du réel, qui s’identifie au Possible même.

Ce qui ne veut pas dire que le signifiant crée la conscience, mais l’inverse. Il y a signifiant parce que conscience, laquelle est un mystère absolu ; que l’on ne peut pas dériver d’un horizon (qui la contiendrait) ; on peut la comprendre, relativement et pour le moment, dans et par l’idée-principe de « rapport » ; à savoir une conscience est un rapport qui a conscience de lui-même comme rapport (et cette conscience du rapport est singulière, et non pas universelle seulement ; il y a rapport, universel, parce que rapport singulier avec-lui-même) ; dont on a dit que ledit rapport est l’image, la ressemblance de la « structure-sujet » ; laquelle structure-sujet réalise, seule, que le Possible soit le principe du réel, ou « qu’il y ait un réel ».

Puisque seul le sujet n’est pas astreint, contraint totalement par ses contenus, étant non ces contenus mais le rapport, sans lequel soit dit en passant il n’est pas de contenus, ou plus exactement bien que contraint cette contrainte est modifiable, modelable, réorientable. Il transforme les réalités en signes afin d’être en mesure de les déplacer, sans mouvoir les choses réelles, et puis s’apercevant de ses capacités, il pourra les démonter pièce à pièce. Puisque la liberté n’est pas de faire tout ce que l’on veut ou désire, mais de faire. Et on ne fait que dans et par la détermination ; de sorte que l’on voit bien que la détermination n’est pas en soi nécessité(s) mais perception, représentation et expression et réorientation. Et que la liberté consiste à intégrer de nouveaux rapports dans les choses ou selon les êtres ou en soi-même. Aussi est-ce la détermination même qui est modifiée, modifiable sur le sol réel de l’apparaître ; par quoi l’apparaître est plus grand que les réalités ; le champ de perception est paradoxalement plus réel que les réalités, on y reviendra.

Ce qui veut dire que le corps (ou la vie vécue) ne sont pas des contraintes exclusivement, mais c’est ce que l’on y ajoutera qui compte. En quoi il s’agit de se confier à la tradition. Puisque notre tradition est précisément celle de la création. Il est bien visible que l’on n’a pas cessé d’inventer de la nouveauté. De continuer la Création, celle inachevée et confiée à notre attention.

Cette ligne de force est tirée du début à ce moment-ci, et peut-être plus loin encore, si nous survivons (ce qui est douteux, peut-être sommes-nous parvenus à la pointe extrême de l’historicité ou du temps).

Il est clair que le traditionnel est justement ce qui se dresse par-dessus le temps.dieu, Platon, Descartes ou Lacan existent hors de la temporalité ; dans tous les cas il s’agit de la même structure intentionnelle, et du même monde donné ‘là’ et encore plus du même Exister.

La temporalité est ainsi ce qui sera dépassé, constamment, selon le même mouvement antérieur au temps : l’exister, la présence du présent, son activité. Ce qui passe au travers de la temporalité, du temps, de l’historicité n’est pas atteint par le temps, aussi quantité de formulations pourront paraître usées, mais non pas la structure qui utilise ces formulations ; Platon a bien raison d’avancer que seules les idées montrent le monde (on a juste oublié, ayant intégré sa leçon, qu’auparavant, avant Platon, est perçu ce que le groupe voit, et on sait depuis Platon que l’on produira des découpages idéels, cad intentionnels, qui nous permettront de voir par-dessus telle ou telle communauté ; et ça n’a plus cessé).

Et de plus belle lorsque le sujet apparaît sur la scène et se nomme (forcément) lui-même ; on a vu que la structure ontologique du réel bascule ; ça n’est pas que le monde ou le donné adsorbent le sujet (comme on le croira prolixement au 19éme et 20éme, ne comprenant même plus que le « sujet » soit d’une autre nature que la nature), mais que l’infini prouve sa présence ici même et maintenant. Kant ne s’y trompera pas ; le phénoménal certes, mais le nouménal absolument. Ce qui revient à dire ceci ; on Voit parce que l’on se tient dans le transcendant ou l’infini ou l’intentionnel ou le structurel. Dans le mouvement.

Rappelons.

La philosophie n’est pas la philosophie ; elle ne se fonde pas sur la connaissance, elle a porté (et infiniment) la connaissance, entre autres ; entre autres capacités.

Puisque d’abord elle est réflexion sur la réalité, présocratiques, qui tentent de découvrir une réalité qui expliquerait toutes les autres (l’eau, le feu, etc). S’apercevant que ça n’est guère concluant, elle réfléchit (encore) sur sa procédure ; elle trouve que la pensée, pour être vraiment explicite, doit s’attacher à la pensée ; ou donc que l’on ne comprend que ce que l’on comprend et que la réalité doit se prêter comme Idée pour que … d’autres idées puissent expliciter cette Idée ; on ne peut pas mélanger des réalités ou des perceptions ou des mots non explicites à la transparence exigée ; soit donc on ne peut pas continuer de tisser (des rapports idéels) si on mêle des datas, des données que l’on ne peut pas, plus exposer comme rapports, sinon en les désignant du doigt ou en admettant leur caractère phénoménal ou encore leur caractère éthéré, puisque le vague et l’indistinct n’entrent pas en rapports.

La réduction intégrale aux rapports (intentionnels que la philosophie invente et qu’elle nomme idées) est impossible, mais il est au moins un être qui nous est accessible sans qu’il soit un système et cet être c’est le sujet que l’on est. Par lequel sujet se révèle ce qui est vraiment en jeu ;

La pensée prend nécessairement la forme d’un système, puisque les rapports doivent continuer de se suivre, poursuivre les uns les autres ; qu’un rapport manque et une incertitude s’impose. L’intégralité de la pensée ne se tient que d’un sujet, lequel produit de l’universalité en veux-tu en voilà, puisque le moindre signe est déjà une telle universalisation (bleu désigne tous les bleus, tous les objets bleus, etc).

Et ainsi elle se définit non par la pensée seulement mais par la réflexivité ; le retour sur. Et comme dit au début ; depuis l’Être de Parménide jusqu’au réel de Lacan. Et ce prenant en compte tout ce qui est. Parce que de Rapport il n’en existe qu’un (étant formel il ne peut pas être composé et donc existe une fois et rien qu’une fois).

Sauf que… chaque conscience est à elle-même son rapport, comme si à « tout ce qui est » manquait précisément une démultiplication de rapports autonomes ; comme si dieu manquait justement, outre la Création, de cette réduplication de possibilités que sont les arcs de conscience en tant que, chacun, chaque un, rapport libres (cela revient à ceci ; qu’ils soient libres et qu’ils continuent cette liberté, qui n’est pas du tout lettre morte mais vie, ce que l’on a toujours nommé « vie », et que nous nommons « existence », puisqu’il ne s’agit pas seulement de vie organique).

Ce qui change absolument ce que l’on peut entendre par l’être ; qu’il soit mouvement veut dire (outre qu’il est exister et existence) qu’il se creuse en dedans, en sa substance même qui est faite pour et par cela ; soit donc que la transcendance est infiniment (évidemment) active en tant que devenir.

Et donc l’historicité commence lorsque le présent (dieu, la pensée, le sujet et le réel) se creusent. Se creusent depuis que sous ces dénominations elle est entrée dans son propre champ et qu’à la faveur de cette représentation elle perfectionne son attention ; et ce jusqu’à cette extrémité qui nous concerne, que nous soyons un moi dans un corps.

Puisque c’est en et par ce moi que tout devait s’organiser. Que chaque moi parvienne jusqu’à son sujet, jusqu’à son je. Étant entendu que si l’on annule le moi, on redescend de complexité, et que si l’on veut devenir encore c’est en récupérant ce je, et donc son historicité, qui est hors-temporalité.

Ce que l’on nomme tradition est toujours une acquisition (dieu, pensée, sujet ou réel) et ainsi une actualité, ou une actualisation ; l’actualisation du non-temporel.

On comprend bien que l’important est de ne pas remplir le rapport, soit de ne pas faire fond sur le contenu de conscience ; Descartes ou Kant, Sartre ou Lacan, et tous les autres, travaillent beaucoup afin de ne pas casser leur pensée en imposant une détermination, afin de laisser libre et ouvert le rapport de fond de leur réflexion, puisqu’elle est réflexivité, retour sur un être qui n’est pas un être ; et que le déterminer abîme sa structure qui ne peut plus, alors, parler, signifier (elle s’enferme dans une détermination, ce qui peut être tout à fait efficace, par ex Marx et l’économie ou Freud et l’inconscient, prix payant d’une confusion ou d’une limitation).

Et donc s’étant acquis lui-même il s’empresse d’entrer dans la grande confusion, de confondre ce qu’il se représente, conçoit (selon les concepts mais délégués du sujet abstrait, inapparent, absenté), de confondre donc aussi ce qu’il imagine et désire d’une part et sa liberté d’autre part, puisque la liberté, qui est la fondation du réel en tant que rapport effectif et usant du possible brut, la liberté donc valide si aisément et si absolument n’importe quel contenu qu’alors le miroir se perd dans ses images ; ce qui est tragique ; et l’objectivité, les objectivités ne suffisent pas à couvrir tout le champ, à réguler toutes les imaginations, ni tous les champs intentionnels qu’elle promeut. Les objectivités sont prises dans le marasme du moi qui les théorise.

Mais si la liberté approuve spontanément ses désirs, quels qu’ils soient et aussi emplis de bassesse qu’il se peut (elle voudrait constamment prouver son caractère purement libre), la liberté admet et croit totalement ce qu’elle perçoit qui semble lui complaire, et ce monde et ces objets produits en quantité comme vérités et élevés au plus hautement désirable, dérisoirement.

Cette naïveté, cette candeur, cette facilité en fait causera sa perte, elle s’est déjà perdue.

Le sujet, absenté, traversé de partout de tous les objets, de toutes les objectivités (psychologiques ou pharmacologiques, mais aussi addictions), de toutes les images, qui le dispersent, ne se retrouve plus nulle part en tant qu’existant formel, tombant en déréliction et dépossession de lui-même, et à qui est assigné de force un moi, autant dire un bricolage, une synthèse hâtive, une unité factice, du vite-fait, au signifiant quelconque ; dont l’avenir, la non-temporalité, l’éternité, le hors temps sont annulés, niés, déniés, répudiés, sans plus aucune métaphysique ou ontologie possible ; un moi ne fait, au final, que décéder. Ce qui veut dire dont les plus grands rapports sont effacés, moqués, ridiculisés. On le prive de ce qu’on lui promettait, sous une formule avariée ; mais son désir, son rêve ont pu nourrir la machinerie la plus gigantesque qui fut jamais.

Cette partie du moi, son je, sans lequel un moi ne serait pas, ce je est absenté, faux sujet cartésien, sujet cartésien faussé, abstraction douloureuse, coupure qui ne sera pas cautérisée dans ce monde, dans cette vie (le moi s’imaginant par contrecoup satisfait, gorgé, empli, assouvi, on ne sait comment, sinon dans son fantasme, précisément) et qui requérait bien autre chose et bien autrement que le monde donné ou la vie vécue ; un arc étincelant du possible brut ; on ne lui permet pas de s’envisager comme séparation du signifiant, unité mais en tant que rapport, structure mais comme mouvement. C’est seulement, le moi, une chose morte, une chose de plus, une chose emplie de choses.

La vérité est qu’il y eut un monde humanisé, puis personnalisé (le moi constituant à la fois la réussite et le piège, que chacun soit sa propre vie est le piège et la réussite) qui a occupé la totalité du champ de vision, et de fait annulé l’historicité ; figé dans l’idée même de l’unique révolution, gelée et n’accrochant plus de réflexion ; alors même que précisément c’était, elle, la révolution (processus d’actualisation, ce qui veut dire d’acquisition, et qui n’existe pas sans cette auto-acquisition, puisqu’elle entend s’organiser, subjectivement et objectivement, individuellement et de façon coordonnée, la coordination comprenant la compréhension de soi et d’autrui et du tout des chaque uns), c’était elle, la révolution, qui absolument devait devenir. Aucun « progrès » sans l’effort de chacun envers lui-même et de chacun envers tous et de tous envers chacun. Chacun, à part, peut devenir, mais jusqu’à un certain niveau ; l’ensemble de tous les sujets est requis si l’on veut encore avancer, ce qui ne se peut sans élévation.

Or on ne perçoit pas la Possibilité sans illumination ou révélation (au choix) ; la structure de conscience frappe sans prévenir. Et c’est seulement ensuite que l’on commence de comprendre l’ampleur de l’interruption de la réalité du monde, ou la rupture interne à la vie vécue.

« élevez-vous les uns les autres, comme je vous ai élevés ».

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Interprétation de l’infini

25 Juin 2022, 08:55am

Publié par pascal doyelle

On envisage le présent comme la structure au travers surtout par laquelle tout apparaît, tout se maintient, tout devient. On envisage l’arc de conscience comme la structure qui ouvre tous les champs intentionnels, qui donnent accès au monde donné, à l’humanisation et au vécu. Le présent comme la dimension unique et exclusive qui seule existe, la cause de tous les effets mais de plus le présent comme étant cela même qui devient (toutes les choses et tous les êtres sont, de leur nature finie, ce qui veut dire déterminée).

Il se peut qu’il n’est de réalité que cet étalement de choses et d’êtres (que l’on nomme aux dernières nouvelles, univers), qu’il n’est rien que la matérialité ou l’énergie. Cette hypothèse n’annulerait pas ce que l’on propose ici ; elle réduit juste l’ampleur de ce développement de structure du présent et du Possible ; au lieu d’une description dimensionnelle on n’admettrait qu’une description fonctionnelle ; différence entre (dimensionnellement) « l’axe de fonctionnement du réel se dresse unanimement et unilatéralement en tant que forme absolument formelle mais effective » d’avec (fonctionnellement) « le réel fonctionne sur l’axe de la structure du présent et de la structure de conscience ».

Autrement dit dans le premier cas (le dimensionnel) l’arc de présent et l’arc de conscience instruisent le réel de la réalité et tiennent en tant que tels, il existe un point absolu (la « fin des (du) temps ») qui perçoit, qui voit tout ce qui est et c’est ce point dernier, au bout du temps (ou de tous les univers) qui se transforme, tout au long des réalités.

Dans le second cas la réalité fonctionne selon une articulation du présent d’une part et de l’arc de conscience d’autre part.

Ou donc le Possible existe comme structure fonctionnelle (le réel qui articule la réalité) ou comme structure dimensionnelle (le réel existe en lui-même et constitue la cinquième dimension, la seule qui soit réelle) ; chacun choisira.

Inversement la raison de douter que la réalité soit cette « matérialité » (ou cette énergétique) est très simple et reprend en quelque manière la validité ou l’invalidité de la problématique finitude/infini.

Étant entendu que cet univers (qui fait office de réalité globale, pour nous) est un tel déploiement d’énergie et de matérialités, à quoi servirait cette dépense fastueuse qui n’aboutirait qu’au presque néant (le refroidissement et la dispersion et le déchirement physique de la trame de cet univers) ?

Il paraît a priori absurde que l’énormité, le gigantisme de la réalité ne parvienne au final qu’à la dispersion et la nuit. Une sorte de pétard mouillé. Puisque dans les ténèbres de la fin des temps physiques plus personne pour se souvenir de quoi que ce soit, non seulement de moi ou de vous-même, mais de Mozart ou Rimbaud, aucun souvenir, néant, rien du tout, nada.

Ce qui semble quand même d’une absurdité, d’un ratage, d’une inutilité totale. Et hypothèse terminale négative que l’on ne retient pas (si c’est pour affirmer le grand néant du bout du monde, ça ne servirait pas à grand-chose)

on admet ainsi l’autre version à savoir que la mémoire du réel, de « ce qui a eut lieu », de ce qui vaut la peine, de la conséquence des actes (Kant par ex), de la possibilité toujours re-commencée, du grand Commencement en tant que véritable réel et véritable principe,

on admet donc que cette affirmation absolument positive du réel comme dimension qui emplit tout le réel au point de jouer du devenir continuel et continué du réel (inversion de toute évidence « immédiate » de laquelle voudrait nous convaincre notre monde réaliste ou naturaliste)

on admet ainsi que cette affirmation absolue est la substance, ce qui veut dire le mouvement-même, du Possible pur et brut.

Possible, mouvement, rapport, présent décrivent la structure du dit devenir, en somme le devenir du devenir en ceci que la finalité n’est pas d’aboutir à un « état inerte » de la réalité (un Ordre accompli ou une dispersion dans les ténèbres) mais d’agrandir toujours plus avant le possible même. Comme on va voir.

 

Tout « ce qui est » est ainsi suspendu dans l’unique présent qui active tout ce qui fut, est, sera, et se dresse en lui-même comme feuilletage de toutes les réalités, entendons de toutes les différentes versions de la réalité.

En quoi le présent est la Dimension (la 5éme) qui est instantanément toujours « là » et qui déplie constamment la même réalité selon diverses feuilles de réalités (qui sont des séries, des systèmes de rapports, dans lesquels se rendent réels les rapports que sont les arcs de conscience ; il n’est pas de consistance dans las réalités, l’unique consistance est celle qui lit les champs de perceptions).

Selon le présent il est donc une réalité brute et inachevée mais également une réalisation intégrale de tout le possible à la fin du temps, soit la succession des possibles manifestations, des manifestations possibles au cours d’une pluralité temporelle, qui n’est pas cependant selon le temps ou les temporalités mais en vue de rapports, qui seuls existent.

Il est évident que si l’on « oublie » que le réel est constitué selon les rapports, cad les mouvements, on tient les choses et les êtres pour seuls réels, solides, en dur ; mais qui ne sait qu’ils sont insaisissables et s’écoulent entre nos doigts, et disparaissent constamment ?

Donc soit le réel est l’ensemble des mouvements, mais alors il faut amener la compréhension de ces mouvements tels et comme ils existent (en tant que mouvements et non chosifiés),

soit il faut accepter que tout est destiné à la disparition.

Que le réel soit un possible brut, et donc l’ensemble des rapports, nous est accessible puisque précisément la structure de notre exister est un tel rapport ... il faut donc que la conscience saute des contenus à, vers, pour ce mouvement qui crée (quantité) de contenus (mais n’est contenue elle-même par aucun).

Aussi tout nous échappe-t-il sauf si le mouvement nous saisit (rappel ; on ne peut pas le saisir, sinon de le transformer en contenu). Le mouvement ; dieu, la pensée, le sujet, le réel, une œuvre, autrui, etc. Ce qui ne manque pas, puisqu’il n’est pas de conscience sans une soudaine saisie (serait-ce le tomber-amoureux pour les mois, les personnalisations).

Autre rappel ; une œuvre, esthétique ou poétique par ex, veut convertir votre regard, votre attention, de même que le christique ou Descartes ou Nietzsche veulent transformer votre intentionnalité.

Pour illustrer ; dieu attend patiemment que tous soient sauvés (ce qui ne contredit nullement les paroles du christ, soit dit en passant). Ou donc il existera autant de réalisations qu’il faudra pour que tous soient sauvés. Ou, dans l’hypothèse messianique juive, le Royaume se dresse verticalement et lentement au fur et à mesure des rituels et des prescriptions librement réalisées, le Royaume se crée. Il existe une « temporalité » qui est cachée en dessous du temps, et non tellement dissimulée que couverte par ce que l’on nomme le présent habituellement, et qui, présent ontologique, est tout à fait autre que le « temps ». Le temps est un effet de la structure-présent.

Dit autrement encore ; pour chacun la vie vécue se transforme petit à petit, ou plus ou moins, ou brusquement dans telle ou telle fulgurance incompréhensible, et ce de telle sorte qu’il nous viendra ici et là que notre être réel, la véritable décision d’exister, celle qui est la vôtre naisse.

Ce principe est au fondement du christianisme (mais également en quantité de religions, qui chacune vous déplace jusqu’au moment de décision, jusqu’à la butée d’orientation de votre existence, et que l’on pourrait synthétiser comme suit ; vous déciderez-vous vers le haut ou vers le bas?)

À la racine même de cette structure de soi qui s’active dans l’actualité et ce parce que dans la décision ; on ne peut pas lancer le rapport à autrui ou le rapport à soi sans l’intentionnaliser (ou alors c’est que l’on vit encore dans un monde immédiat qui se manifeste hors toute décision et s’impose en tant que monde perçu-parlé-échangé, dans la coïncidence du sacré et du profane et non dans la séparation du donné et du divin). Autrui n’apparaît que désigné en tant qu’autre, et cette altérité est absolument formelle (ni homme ni femme, ni riche ni pauvre, ni juif ni païen, etc), altérité qui valide non pas que l’autre sujet soit comme ci ou comme ça mais purement en tant que libre et un. On ne peut reconnaître autrui ou se reconnaître soi que dans et par un rapport explicitement supposé et posé comme tel.

Ou comme on a dit ; le dieu unique est unique, ce qui impose qu’on ne peut pas le déterminer (par des signifiés naturels ou humains ou plus généralement donnés là dans le monde), et nous renvoie instantanément à son statut, définitivement absolu, de rapport sans contenu, de signifiant pur, de signifiant de tous les signifiants (et donc de tous les signifiés rangés sous ceux-ci).

Remarquons que l’on saisit bien que l’on se doit à l’humanité, à autrui, à la méta-organisation d’une société humaine, mais l’autre versant est précisément l’attention que chacun doit se porter à lui-même ; c’est tout aussi bien autrui que soi-même qui se présentent absolument parlant.

Toutes les images, les romans, les récits, les représentations à profusion veulent atteindre chacun là où il existe. Afin de réorienter, potentiellement, le regard, l’attention, l’intention vers le haut. Et si l’on admet que même les esthétiques et les poétiques (bref les grandes élévations de la perception formelle et de la métaphysique du soi-même) se garantissent de nous instruire, de nous informer, de paramétrer nos champs intentionnels et ce au plus haut, au plus universellement singulier (l’œuvre picturale n’est pas le paysage n’est pas, la reproduction du dit paysage), d’une part et d’autre part non pas de transférer des informations (filtrées) mais de créer en nous le je, l’arc de conscience, l’intentionnalité et sa structure ; jusqu’à quel point notre conscience peut-elle élaborer les rapports (intentionnels) les plus élevés possibles ?

Exemple général et d’historicité brute : la révolution (brute, parce que l’on ne sait encore jusqu’où il nous est possible d’avancer) ; la révolution n’a pas réalisé quelque chose, elle a instancié, dans l’historicité (raison pour laquelle il est une historicité, qui se situe dans la séparation du donné-monde et du divin, hors du monde, et hors de la vie vécue, depuis le christique),

elle a instancié donc la capacité plus grande pour chacun et pour tous (les deux) de réaliser encore plus de réalités, humaines en l’occurrence, mais aussi encore plus de liberté, pour chacun, encore plus de structure ; c’est en ceci que depuis la révolution non seulement chacun doit apprendre à exister avec les autres, avec autrui, et apprendre une coordination sur tous les niveaux de la société, des relations humaines (du subjectif aux objectivités, droit, État, déploiement de la société civile, etc, ce qui fut fait), mais également apprendre à se-vivre soi ; de là qu’il s’étende un tel régime extrême et hyper étendu du devenir individuel, de la possibilité de ce qui se nomme « le moi », la personnalisation, qui est peut-être la plus diversifiée invention des deux derniers siècles (des romantiques au psychotique du 20éme, des romans aux séries télé, en passant par le cinéma et la représentation de soi, et de soi parmi les autres, et de soi dans le monde, etc).

Tout ceci ne visant pas à seulement réaliser un monde humain, universalisé, puis personnalisé (toutes choses très bonnes) mais cherchant à amener chaque conscience, chaque arc de conscience à maîtriser, mesurer, réguler, et surtout inventer, créer de toujours plus explicites relations intentionnelles ; ce qui veut dire se jugeant et s’appréciant et s’élaborant de plus en plus profondément et de plus en plus précisément. Non seulement donc des relations entre chacun, mais de chacun avec lui-même.

Et plus généralement il s’agissait d’un forçage gigantesque qui a soumis l’humanité à sa plus effarante possibilité ; ordonner les libertés en elles-mêmes, une par une et entre elles, toutes réunies.

Et de fait la mass et puis micro médiatisation (du roman à la télévision, puis à internet et au digital en général, qui s’avance jusqu’au plus petit bout de moi, de personnalisation) ne consistent pas uniquement à offrir à chacun la vision de tous les autres, et d’obtenir une image-idée de tout par tous et par chacun, mais aussi à détailler toujours plus explicitement l’image-idée que chacun a, peut espérer, attendre, imaginer, que chacun a de lui-même (ce qui rend la vie, la vie vécue personnelle, les variations de plus en plus étendues du moi pour, par lui-même assez difficiles à vivre en un sens, mais aussi un intérêt, une passion, une folie de « soi » qui nourrit toutes et chacune de ces vies vécues individuelles, on a le bénéfice et le maléfice concomitant, évidemment).

Et donc où l’on voit que la performance, absolue, cad formelle, et totale (qui occupe toutes les possibilités de ce monde humain universel et individuel, humanisé et personnalisé) tient d’une part en d’innombrables réalisations (de l’État à l’entreprise, de la nation à la vie personnelle, des objets produits aux œuvres en passant par l’incroyable quantité d’idées et d’images, etc) mais aussi à l’ensemble de tous les tissages intentionnels (de rapports donc, puisque l’intentionnalité est le rapport même, et que les internationalisations n’existent qu’explicitement signifiées, ce qui réclame une énorme quantité d’énergie déployée, à tous les sens du mot « énergie », y compris le gaz ou le pétrole, sans lesquels rien ne serait possible).

Et donc la finalité interne consiste à démultiplier les rapports, ce qui veut dire les intentionnalisations (et de la sorte ce monde humain est la réalisation, très idéaliste au fond, de toutes nos intentions, intentionnalités telles que matérialisées dans une humanisation et une personnalisation, c’est notre passion totale et ravageuse ; elle croit ce monde ou cette vie qu’elle imagine, jusqu’à confondre l’image et la réalité, l’intention rêvée et sa réalisation, ce qui rend à peu près tout le monde fou).

Et ce non pas pour produire, comme on le croit, un monde à profusion, mais afin ou qui aurait dû instaurer en chacun la régulation, la compréhension, la maîtrise de sa propre volonté… et plus exactement encore la manifestation, l’expression et ainsi l’invention, de soi, des relations, de l’organisé humain (que l’on songe à toutes les versions de la ‘démocratie’). Maîtrise de sa volonté ou donc de cette version améliorée de la « volonté » qu’est l’intentionnalité. Il s’agissait de rendre encore-plus-réel la réalité, le monde humain, son expression, sa représentation, ses intentions, et ce absolument visiblement afin que chacun cache où il en était et où en étaient les autres.

Dans la grande visibilité toutes ces Intentions devaient se connaître et fondamentalement s’éprouver, élaborer les affects, les affections, les passions (comme il se disait lorsque l’on entendait l’intentionnalité comme volonté, troisième, et seule substance réelle, de Descartes, l’unité du corps et de l’esprit). En ceci que c’est uniquement en tant qu’exprimées, signifiées que les possibilités, bien sûr, existent, existent à nos yeux et sont susceptibles de s’organiser pour nous-même, chacun, et pour tous les autres.

Il est devenu inenvisageable que l’on puisse se sauver seul. Le christique (mais aussi les monothéismes et diverses religions mais également nos idéologies depuis 2 siècles, remarquons-le) implique chacun envers autrui, puisque le christ crée le lien entre lui et nous-même, et entend engendrer cette communauté en conscience (ce qui eut lieu) ; chacun est isolé, séparé et puis relié, relancé dans le monde, le vécu et ce en considération de tout autre, dans l’élévation de la considération d’autrui, et ce compte-tenu des erreurs, des égarements, des fautes et des perversités, qui ne manquent pas (en vérité il n’y a que des égarements, et seulement à l’opposé l’intention qui réengage sa bonne Foi, son humanisme ou sa liberté, etc).

Dans la compréhension que le réel s’est imposé à l’humain et a forcé, poussé au plus loin nos capacités de conscience (entraînant toutes les autres perspectives, sciences et objectivités, droit et État, communauté et subjectivités, et ainsi de suite) il faut se rendre compte qu’il s’agit de créer les plus précis et les plus étendus rapports possibles. Pourquoi insister sur cette notion de rapport ?

Parce qu’il n’est ni dans l’initial ni dans le terme, mais dans le mouvement du début et de la fin, et que pour nous, en tant que conscience, le terme, le résultat re-vient sur le début et l’initial. Dit autrement le rapport relève de l’inconditionné (de ce que Kant nommait l’inconditionné), ou de l’indétermination.

Il n’est pas un infini qui serait indéterminé, mais il est un rapport qui outrepasse ses déterminations. C’est ce que Hegel tenait en vue ; que les idées étaient contenues dans et par le mouvement de la pensée (la négativité contradictrice pour lui, ou l’arc de conscience) ; laquelle était indistincte et n’existait pas sans tous les mouvements de la connaissance absolue.

L’idée de ‘rapport’ nous entraîne là même où nous existons ; nulle part ; dans le non-lieu et le non-temps. Et ce non-lieu et ce non-temps n’est pas inaccessible, on le nomme ‘présent’. Le présent (ontologique si l’on veut) est la structure qui actualise tout le possible.

Mais alors (et ça se corse) si le présent est la structure actualisatrice qui seule existe (le reste, les effets sont, l’être est second dans l’exister), et si le possible est la Règle (de « ce qui est » au sens générique), alors le possible ou donc l’actualité, l’actualisation, ce procédé (d’actualisation de toutes choses et de tous êtres, qui est aussi un processus) occupe toute la possibilité et la possibilité ne peut pas cesser ; elle sera encore et toujours plus possible ; ce qui se nomme dieu, l’universelle pensée, le sujet ou le réel.

Lorsqu’Aristote enclenche la pensée de la pensée, le Un de Plotin, le dieu cartésien de volonté pure, cette redondance ne signifie rien que « le rapport » à proprement parler, le Pli de tous les plis.

La répercussion fondamentale de cette (hypothétique) dimensionnalité du réel aboutit à ceci ; si vous existez en tant que rapport, où se tient votre identité ? Qui êtes-vous, de où vous vient votre devenir ? Vous n’êtes pas dans le monde, selon l’être (puisque votre être est un non-être, cad un mouvement) mais selon le rapport qui naît avec-lui-même (il est son propre mouvement, puisque se rapport se-voit, de même qu’initialement il-est-vu par le christique et donc apparaît et qu’ensuite Descartes-voit-René, et Sartre tente de saisir le vif-même de l’arc de conscience) d’une part

et d’autre part dont une partie manque toujours (une conscience voit ce dont elle a conscience mais ne se voit pas elle-même ; l’horizon sur lequel apparaissent les choses, les signes, n’apparaît pas lui-même, sinon il devient un signe ou une réalité désignée d’un autre-horizon) ; cet arc n’est jamais tel ou tel contenu ; mais il se signifie, il se-sait, fondation cartésienne du mouvement pur qu’est ce rapport qu’est une conscience, et on ignore quel est l’autre versant, dont on n’en sait jamais qu’une moitié et pas la bonne.

On s’égarera constamment mais il faut tenir l’intentionnel brut, et ce dès le christique (et cent autres explorations qui traversent et créent cette historicité) ; en quoi il s’ouvre, cet arc, du côté que l’on ignore et qui conduit, instruit vers l’élévation ; ou alors il se prend pour lui-même, un pauvre moi ; remarquons que le jugement hautain de Rimbaud sur toute cette vie relève de cette élévation possible/impossible.

Il est admis, si le réel est le présent ou l’actualisme ou la dimension de l’exister, que cet autre côté est organisé et que parfois, ici et là, il nous vient (du futur ou du passé ou d’autres versions de la réalité ou de cette vie vécue ou du vécu de cette vie) des transversalités fulgurantes, des possibilités pures et brutes de notre capacité et qui nous contraignent à une exigence ; que nous puissions saisir les quelques autres côtés, versions, articulations du rapport de conscience qui glissent d’une possibilité à l’autre et ouvrent qu’une existence ne soit pas d’une seule ligne, d’une seule traite, mais plurielle, diffractée et qu’ici et là « ça nous vient » de la dimension même.

Dit autrement, encore, si le réel est le Possible, alors plusieurs possibilités glissent les unes vers les autres et doivent être lues, retenues, attendues (comme on attend le royaume) et loin d’être figé, fixé dans une matérialité, le réel est constitué de possibles entremêlés.

Étant entendu que la fin du temps, la fin des temps détient le nœud de toutes les possibilisations qui sont seules réelles (seuls les rapports existent, le reste est selon l’être) ; le dernier présent contient les actualisations (les décisions, les orientations, les perceptions) dans sa dimension exclusive ; c’est de là-bas que l’on se perçoit, de même qu’autrefois dieu percevait à partir du terme de tout et pour qui tous les temps existaient en un même « temps ».

Si seuls les rapports existent, le reste est selon l’être, en tant qu’effets ; il faut ainsi se décider pour l’adoration envers les effets ou selon l’attachement à la cause et s’ordonner selon, par et dans cette cause, comme si elle était, bien que non visible, notre habitation seule réelle.

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Révélation(s) des secrets

18 Juin 2022, 06:41am

Publié par pascal doyelle

Il est précisé « la pensée » puisque l’on ne considère pas qu’il s’agisse seulement de la raison, mais de « ce qui est arrivé à l’humain ».

Il lui est arrivé une bizarrerie qu’il s’agit de transformer en étrangeté et puis en énigme et puis en mystère. Histoire de réenchanter le réel, en quelque sorte. De rendre bizarre, étrange, énigmatique, mystérieux ce qui est tel que cela est.

Chaque monde humain d’avant les révélations s’est imposé à lui-même tel un contenu sacré et magique, lorsque la parole et la perception étaient identiquement admis en une fois et par tous ; parole, échange, communication entre les vivants, transmission entre les générations ; l’ordre devait se copier de l’un à l’autre rigoureusement et ne jamais être remis en question, puisqu’aussi bien cet ordre est immédiatement celui du monde tel que perçu et vécu selon la communauté et parlé, échangé.

Vient donc ce qui arrive à l’espèce humaine.

Qu’elle s’aperçoit que les contenus de conscience sont produits, et dès lors immanquablement il s’agissait d’exposer explicitement cette structure productrice de tous les contenus ; soit dieu, la pensée, le sujet et puis le réel.

Le dieu des juifs, musulmans, chrétiens (nation, oumma et catholique, ce qui veut dire universel)

la pensée et État et droit des grecs et romains.

le sujet du christianisme, et de la révolution.

Le réel de la mise en exposition totale de toute humanité et de toute personne humaine (qui parvient à son apogée durant les années soixante du 20éme, et se mondialise ; imposant partout et pour tous un monde humanisé personnalisé, et un de ces aboutissements, internet).

Dit autrement ;

- l’intention pure, unique, formelle, une, externe à tout ce qui « est »

- le réseau des intentionalisations, des idées, et leurs systèmes, soit diverses configurations de réseau, en tant qu’il pense, objective le donné tel que « là » (l’être), dans, donc, des universalisations acquises dans l’actualité (on ne pense pas si on ne pense pas activement, reliant l’horizon du donné-monde par des idées, nouvelles, dans l’acquisition par chacun)

- le corps de chacun, la vie de chacun, tels que perçus d’un point-autre (le christ), et explorant toute la dimension individuée et donc son actualisation formelle (de la naissance à la mort et au-delà, puisque l’on perçoit ce segment naissance-mort de cette externalité du regard qui crée chacun, dans la foi (en l’incarnation et la résurrection) en tant que singulier et non fini, et donc n’appartenant pas au monde)

- le réel en tant que sujet tel que planté « là » dans l’étendue du monde, et sujet qui se découvre libre et égal à tout autrui ; Descartes et la révolution ; rappelons que l’égalité est installée par le christique, puis la liberté par Descartes, puisqu’il faut que un-tel (ici René) s’initie comme liberté de par lui-même. Le réel, structurel, puisque l’on passe de l’idée ou la distance (christique) à la réalisation ; et de fait le monde humain et personnalisé qui en résultera produira l’ensemble de toutes les intentionnalisations (projets, sciences, technologies) et de toutes les intentions (individuelles et collectives, toutes les psychologies, toutes les politiques possibles). Tout bascule de l’idéel à la réalisation.

Et cette réalisation se transmet comme liberté et égalité ; la liberté seule aboutit à la rivalité ; l’égalité à l’écrasement des individus pas des universalités (le besoin pour le communisme, à l’opposé le désir, individualisé, pour le libéralisme). Équilibrer l’un et l’autre se désigne comme coordination ; il faut que chacun comprenne sa liberté et la liberté d’autrui ; que chacun soit suffisamment « littéraire ou poétique », éthique et politique, pour trouver un intérêt certain et immédiat, physique, sensible, imaginaire, envers autrui (on ne peut pas décréter cet intéressement à autrui et il faut suffisamment être certain de soi pour admettre autrui en tant que lui-même, et donc est appelée une acculturation générale dans au moins un peuple, une nation, un organisationnel historique, qui se sache comme tel ; qui annonce à tous et pour tous et par tous qu’il exprime la coordination de la liberté qui n’est plus seulement arbitraire mais réelle parce qu’égale à toute autre, et qu’ainsi le niveau, le degré d’acceptation et d’élévation permette une complexité et une communauté distincte comportant ses distinctions en propre ; qu’elle se sache comme telle ; qu’elle se-sache.

Le se-savoir est le principe de la philosophie ; comment penser, comment exister en tant que sujet. Dans l’activité donc, dans l’activisme d’une actualité, d’une actualisation qui se manifestant se propage, se partage et crée l’historicité en déployant les possibilités de la structure.

La structure, celle qui, donc, est passée sur l’avant-scène au détriment de tous les contenus et n’est accessible elle-même, comme structure, que dans et par l’activité de chacun ; la pensée, mais aussi le droit de ces grandes sociétés humaines (tel Rome), l’individualité qui se-sait en et par le christique (qui expose l’ensemble des catégories d’une vie humaine personnelle, mais encore perçue dans la distance du un-tout-seul, celui qui meurt seul et abandonné, torturé et mis à mort) mais qui sur-vit ; il était là, il n’est plus là, il est encore là et il sera à la fin de toute la Création (que l’on y croit ou pas n’est pas la question). Et qui dans un seul regard perçoit tout, toutes les distinctions, indiquant à chacun l’ensemble de tous les rapports possibles et que l’on découvrira au cours de toute l’historicité (nous envoyant donc le saint-esprit, à cette fin, afin que nous commencions de comprendre… ce qui arriva, saint-esprit ou non).

Récupérant donc la pensée, la raison, les esthétiques ou les politiques, bref tout, puisque dans les deux cas (grec et christique)il s’agit de la même réflexivité, le retour sur ce qui est-là ; le monde (grec) et la vie vécue (christique). Lesquels ne sont plus englobés dans une seul monde commun, communauté, partagé en plein, dans l’immédiateté (complexe en elle-même mais qui n’est pas exportable, pour être maya il faut naître maya et le rester) mais, monde et vie vécue, doivent se recomposer, s’actualiser dans la considération actualisée par chacun (selon la pensée, le droit romain ou la catholicité, cad l’universalité, de la nouvelle église, qui, de fait, sait parler à chacun en tant que chaque un).

Dans cette historicité monumentale la philosophie ne peut pas se définir comme connaissance, ce qui serait restrictif et qui ne correspondrait pas du tout à ses différentes ouvertures et bilans, mais comme réflexivité ; ce qui veut dire retour, retour-sur ; d’une part retour sur, vers le monde donné « là » (les grecs) et retour sur soi en tant que corps et vivant et en tant que vie vécue (le christique). (Les grecs) le monde (le christique) le corps et la vie vécue ; deux réflexivités qui s’appliquent au travers de toute l’historicité, et couvrent l’ensemble de tout le possible (puisqu’effectivement il n’est plus dans l’effondrement et l’effacement des mondes immédiats et clos que le monde et l’individu). Et rendront possible l’ensemble de tous les rapports ; inaugurant en somme la capacité de multiplier les signifiants (de même que les esthétiques créeront par l’activité d’un tel ou de tel autre des registres extensifs, des œuvres).

Ainsi lorsque la pensée reprend l’idée de dieu, la théologie ; Descartes promeut le sujet (avec Kant, Hegel, Husserl, jusque Lacan) ; lorsque Nietzsche ou Heidegger entendent sortir des Idées ; quand la philosophie reprend telle ou telle partition du monde, ou tel discours représentant telle partie du monde (l’économie par ex) ; il n’est plus question de la pensée, mais de cette capacité de revenir sur ce que l’on considère comme l’expérience fondatrice.

Réflexivité, et c’est beaucoup plus compliqué ; puisque l’on se demandera à partir de quoi, à partir de quelle base est-il possible de tout tenir là au-devant. Tandis qu’au début est tenu pour assuré la raison que l’on tente de constituer comme corpus ; Idée des idées, Être et catégories, Un et processions, etc.

La raison est admise telle une matrice (dont on doit maintenir la cohérence, et travailler cette cohérence puisque tout doit s’effectuer dans la vue elle-même, dans la cohérence voulue et assumée et assurée) qui permet de percevoir le monde, le donné, l’humain universel ; on oublie trop vite que Platon découvre que les idées montrent le monde, sans lesquelles idées nous devrions nous contenter de la perception commune et déjà langagière et non pas dans l’obligation d’inventer de nouveaux mots ou de redéfinir les mots dans un système spécial et séparé. Conçu comme stable, éternel, immuable, hors temps, etc.

Si la philosophie est réflexivité et sans que soit abandonnée l’exigence d’universalité (ce pour quoi le système raison est un « système », afin d’assurer sa cohérence et de se rendre lisible par soi et pour chacun, et permettant de relier l’ensemble des rapports en quoi consistent les idées, de sorte tout soit transparent et ouvert à lui-même, que cette totalisation soit une totalité exprimée, non pas seulement pour cette totalisation mais afin de chaque rapport soit intégrable, sans quoi, si une partie manque l’intentionnalisation cesse, bute sur une impossibilité),

Si la philosophie est réflexivité et sans que soit abandonnée l’exigence d’universalité donc il faut dresser une autre cartographie ; et donc rechercher la nouvelle base à partir de laquelle on peut tenir la réalité face à soi ; ou donc comment il est possible de se tenir hors de la réalité et ce afin de la percevoir ; on ne perçoit qu’au départ d’un point externe ; de même que l’être comme idée bascule le monde, ou que le christique expose le segment naissance-mort, et pareillement l’être ouvre le système de la pensée universelle, et le christique ouvre le surplus de devenir ; par quoi chacun ne se limite pas à sa vie, d’esclave ou de maître, d’homme ou de femme, de riche ou de pauvre, de juif ou de païen, mais peut déployer une résonance, une correspondance outre mesure, hors du monde et du vécu, une nouvelle série de catégorisations possibles, de perceptions et d’expressions possibles, et donc inventer de nouveaux créneaux effectivement réels, puisque dans le cas grec de la pensée ou le cas christique il faut que chacun (qui pense ou qui se-sait individuellement) puisse percevoir ce qu’il se re-présente ; les idées montrent le monde et le christique expose votre corps, votre vie, votre perte, votre abandon ou votre foi en un point-autre, un point-autre qui fait-Voir, qui est la vision même ou comme dit la lumière ou la Vie, le point qui fait quoi ?

Le point qui rend possible pour chacun de plus nombreux et de plus grand rapports (qui ne sont plus médiés par le groupe, la communauté, ou donc une communauté qui laisse entrer dans son champ que chacun soit, existe individuellement, avec sa propre gestion morale ou éthique ou intellective, etc, de son intention ; rappelons que le christique est le pardon ; parce qu’il remplace la Loi (juive et même romaine) par l’intention ; vous vous égarerez mais c’est votre intention qui sera comptée et pour orienter cette « intention » qui est quand même très spéciale, difficilement pensable, on ne peut pas user de régies universelles, mais sur l’exemplarité, comme on dit, du christ…

Dit autrement il faut penser, réfléchir, mesurer, approcher non pas une image christique (ce qui demeurera le risque idolâtrique) mais s’approcher, investir, être saisi par son intention ; puisque et parce que c’est une individualité, et donc inconnaissable objectivement et dont il faut investir les signes, aussi est-il le Signifiant des signifiants et il reste impossible de le tenir au-devant, et c’est cette impossibilité même qui doit être imité, chacun doit se-savoir comme non-visible, non-objectivable ; c’est une individualité afin que l’on apprenne qu’il existe une telle « impossibilité » (qui n’est ni du monde, ni du corps, qui n’est pas de la détermination mais « au-delà »), qu’il existe en tant qu’in-fini dans, malgré tout, le fini.

C’est littéralement cette étrangeté qui est en jeu, qui entre dans la réalité ; l’impossibilité existe dans le monde, pourquoi ? Parce que c’est ce qui « n’est » pas qui va – exister ; il y a une existence (cad une réalité) afin que « quelque réel » (inimaginable, puisqu’il n’est pas composé du monde, du donné, de la perception, de la réalité) mais intuitionnable. Dans la mesure où justement notre être est une telle structure.

Comment est-il possible à la fois d’être dans le monde et d’en demeurer séparé ?

On conçoit aisément que ce qui existe séparément est, à voir en quelle mesure, au moins beaucoup plus grand que l’être donné là, et au plus tout à fait autre et valant en lui-même d’une façon que l’on ne comprend pas, puisqu’on l’envisage, cette altérité, selon le monde ou selon ce que l’on nomme idée ou langage.

L’astuce découverte (et ce fut, presque, une astuce, un truc, un trucage pour exprimer, peut-être figurativement, cette séparation) consiste à designer cette rupture de l’être, de la réalité comme rapport. Et on s’aperçoit alors que « conscience », considérée en elle-même et indépendamment de tous les contenus, comme structure donc, correspond à cette idée, interprétation de « rapport » ; la conscience est le rapport à (soi) non de telle identité ou tel contenu ; ce qui serait, en clair, absurde ; une idée ne contient pas en et par elle-même en tant qu’idée la conscience, la pensée ne contient pas de « conscience », ou donc la connaissance est un effet de la « conscience » mais ne possède pas cette conscience et donc la « conscience » est un je, ce qui veut dire un rapport, un rapport vide qui rend possible tous les autres rapports en quoi consistent les signes, les langages, etc.

La pensée est un raccourci, somme toute, que l’on a utilisé pour signifier la « conscience » ; mais ce qui existe en tant que conscience ne peut pas être décrit, dit, nommé ; il – se – nomme, mais n’est pas nommé sans que l’on se substitue au rapport qu’il existe ; rien ne remplace une « conscience de (soi) », puisque ça n’est pas une chose mais un mouvement vers soi-même de ce rapport.

Cette impossibilité n’est pas un manque mais un excès ; on tient ici qu’il ne s’agit plus d’une réalité doublée d’une autre réalité (l’esprit, la pensée, les idées) mais d’une nature tout à fait autre, d’une structure antérieure et distincte ; de même qu’est tenu comme autre le présent, le présent est absolument distinct de ce qui se présente (on ne mesure pas le présent, il n’est pas dénombrable ni descriptible, parce qu’il est ce à partir de quoi tout le reste est ; lui, il existe).

On est alors saisi par une structure tout à fait autre qui vient entouré la réalité ou la pensée ou la représentation ou la perception ; puisque dès lors, si notre être n’est pas la pensée, il est envisageable que toutes nos activités, de simplement vivre ou les esthétiques ou les technologies, ou les langages, les mondes culturels, etc, naissent ou sont rendues possibles de cette structure de conscience.

Comme c’est un excès cette conscience crée des mondes humains à foison. Jusqu’à donc saisir que les contenus sont produits par une opération qui n’est attachée à aucun spécifiquement. Excepté évidemment en se signifiant comme dieu, pensée universelle, sujet ou réel. Puisque ce sont des formes vides, actives et infinies.

Remarquons que par infini on peut commencer d’approcher sa nature même; parce qu’effectivement ce qui existe comme rapport ex-siste ; un rapport n’est ni dans le début ni le terme mais dans le mouvement et il est dit qu’il ne s’arrête à aucun des contenus.

En tant que rapport elle se signifie (elle se-sait sans se connaître et en l’occurrence, puisque c’est à ce moment-là que le processus du procédé se manifeste, elle se-sait en sachant le christique ; celui qui existe tout au Bout de toute la réalité et de toute vie vécue, comme point absolument autre). En tant que rapport elle n’apparaît pas ou alors toujours faussement ; elle emprunte, mais ce faisant elle se communique explicitement à elle-même ; personne ne peut remplacer votre conscience ; et elle ne peut absolument être copiée dans un disque dur d’ordinateur… ne consistant pas en datas.

Cette dernière remarque est fondamentale ; elle n’implique pas seulement que le se-savoir n’est pas de la connaissance (d’idées ou de signes ou de pensées, les signes n’étant rien que des rapports produits). Elle veut dire que l’arc de conscience est arc-bouté dans et sur et par le monde donné là (ou selon le « là » du monde, l’être du donné, des réalités, comme disaient les grecs, en ramenant le donné à cette universalisation qu’est « l’être », ou le Un, etc) et que cette position de l’arc sur l’horizon du monde est exclusif ; on ne peut pas copier une conscience parce que cette conscience implique explicitement et implicitement l’horizon effectivement réel du monde effectivement donné là.

Dit autrement (on y reviendra par ailleurs, vu la problématique) l’arc de conscience arc-bouté au réel donné là (ce qui veut dire au monde, à l’horizon du monde, à l’horizon qui tient le monde, les réalités) s’inscrivent profondément attachés, enroulés, instanciés ; que la règle de ‘ce qui est’ soit le Possible ne veut pas dire que le nœud réel-réalité soit distendu mais précisément à l’inverse absolument tendu, et cette tension se nomme présent et conscience. En gros le réel se perçoit afin de se repérer lui-même, et pareillement la conscience ; il y a une réalité afin que la réalité, la conscience, le réel se déterminent à vue (ou alors il faudrait supposer « qu’ils savent où ils vont », ce qui est absurde).

Ou donc ; conscience arc-bouté au donné là du monde, mais arc-bouté également pour chaque conscience en et par sa propre vie vécue Une vie n’est pas indifférente au rapport, qu’est un je, cad une conscience de (soi) ; on pourrait dire qu’une vie se transforme en existence lorsqu’investie par son âme. L’âme, la spiritualité, l’intentionnel reviendrait donc non pas à un « être » dans l’être, mais à un activisme tout au long d’une vie vécue (et pensée, décidée, ou intentionnalisée pour être plus exact).

Il est bien certain ou tout au moins évident que l’on recherche à préciser (par la typologie de rapport, de rapports qui peuvent être décortiqués) ce qui jusqu’alors se signifiait comme infini, âme, dieu, universel ou sujet, et autres.

On recherche activement ce point de bascule qui permettra de nous convaincre nous-même (cee que croyance, en dieu, foi selon le christique, vérité selon l’universelle pensée, je selon et par le sujet tel qu’il se-voit et donc devrait de cette vision acquérir non seulement la certitude mais la conviction que, lui, il existe et se-remplacer ; et ce point externe de la réflexivité est, on le sait, le sujet cartésien ; mais ensuite ce sera, possiblement, le monde ou telle partie du monde (Marx, l’économie, Freud, l’inconscient, etc), de la connaissance ou prise en conscience desquels on devait ou aurait dû se désaliéner ...

Or cependant ces domaines du monde sont aperçus à partir du sujet et transforment en conséquence tout en objets, ce qui vaut évidemment pour les deux grandes idéologies, libéralisme et communisme, toute l’objectivité est à la fois la réaffirmation du sujet et son éjection, hors de ce qui est, de sorte qu’il ne reste plus rien au sujet, lui-même transformé en moi, le moi est plein d’objets, ce qui veut dire de désirs, et s’y limite.

Et c’est également ce qui était, peut-être vaguement et transversalement, attendu de la mass et micro-médiatisation ; que la vue, la ,perception de nous-même (depuis la littérature jusqu’à internet en passant par le cinéma et la tv) nous communique une transformation et une éducation, une instruction, nous in-forme véritablement. Ce qui se produisit effectivement durant les années soixante, sous la ligne générale de la libération ; puisqu’en effet nous ne pourrions supporter que l’on nous modifie, il faut qu’une réelle transformation se veuille elle-même (on ne force personne à croire sincèrement et ce qui est activé alors c’est la liberté qui se veut libre, sous les conditions de respect (Kant) et surtout de vrai développement suffisamment élevé qui tienne le degré de complexité, le niveau de compréhension ; ce sont les rapports dans une conscience (qui est elle-même le Rapport initial) qui doivent s’agrandir, s’étendre, se préciser, avancer dans leurs distinctions et leur distinction (les deux).

Le but, la finalité est (était) d’installer dans le corps vivant et le monde donné, une unité autre ; qui n’est ni dans le corps, ni dans le monde. Qui n’est pas plus dans la pensée, aussi manque-t-elle toujours son coup, ni dans l’universel qui est dépassé par un plus grand universel : le je. Soit donc la structure-sujet, ou la liberté, qui veut dire, qui implique que le réel se doit à lui-même, doit se décider et se décider au sens de ‘se créer’. Ce qui correspond à la notion, profonde, de Possible.

Il y a création (ou re-création, dans le christique exemplairement) parce que cette création manifeste la plus performante efficacité d’un plus grand possible ; le possible consistant à augmenter le possible ; cad à re-venir sur ses conditions afin qu’il devienne plus grand, étendu, efficace, et puisse ouvrir une encore plus grande plage de nouveaux possibles. Le vivant qui est assis sur la matérialité, est un plus grand possible ; et dans le vivant s’ouvre une encore-plus grande voie.

Forcer l’arc de conscience en positionnant, dans cet arc, la capacité même de cet arc veut dire que le rapport seul existe (le reste est et tombe dans la détermination) ; liberté-égalité extrémise l’arc de chacun ; l’universel grec ou le dieu unique, le christique en-un-corps ou l’altérité de tout ce qui est (pour une conscience qui, elle, existe) interposent, dans le champ, la position même du champ et décuple ou ouvre de nouvelles possibilités : de nouveaux rapports. Ce qui vient au jour on pourrai croire qu’il ne s’agit que du vide (ou des vides que sont dieu, l’être, le christ qui n’y est plus, le sujet qui paraît formel, le réel pur, et brute, position du là) mais en vérité c’est de nouveaux rapports qui s’imposent et paraîtront tels lorsque seront acquis dieu et la nation, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution universelle, la révolution et le moi (la personnalisation extrême).

Le sujet étant l’auto acquisition (il devient le rapport qui se désigne, son caractère unique, qui ne correspond à rien du monde et qui, donc, se désigne ou vaut-il mieux dire, se signifie, augurant de l’origine même de tous les signifiants, soit qu’ils sont des rapports et qu’il n’existe que l’arc de conscience pour assumer le rapport premier, initial) et alors il subsume en lui et l’unicité et l’universel, sous conditions donc que cette unicité re-connaisse en autrui la même unicité et puisse dès lors accéder à une complexité (pour faire simple) suffisante ; seule la considération d’autrui influe originellement et comme antérieurement au je à inscrire les rapports, les intentionnalités de façon suffisamment amples, élevés ; antérieurement au je en tant qu’il a admis autrui, et l’égalité des regards, égalité en laquelle il doit se traduire et qui rend complexe la perception, la représentation et l’expression et la création. Et ainsi la coordination de chacun et de chaque un et de tous et au vu et au su de tous et de chacun élève la réalisation humaine. L’ampleur des relations humaines depuis 60 ans, décuplées, est probablement une manière, une tentative pour l’humanité de s’élever.

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L’unique et le trop-plein

11 Juin 2022, 08:42am

Publié par pascal doyelle

Reprenons. Reprenons quoi ? Que le réel, à strictement parler, est la forme du « rapport », consiste en un mouvement et donc ne consiste pas.

Ce qui met à bas l’idéal ou le fantasme de l’Hontologie (Lacan, pour qui l’être n’est une idée qu’illusoirement, en fait c’est un mélange d’imaginaire et d’idée, l’imaginaire l’emportant et nous laissant croire que l’on saisira l’en-soïté de l’être tout en demeurant un pour-soi, et oui Sartre et Lacan s’entendent, l’un par l’autre, parfois, comme larrons en foire).

On n’ose plus dès lors sup/poser, poser en avant de tout, quoi que ce soit qui serait métaphysique ou ontologique, sans admettre que telle ou telle réalité montée en épingle est tout aussi bien idéelle ; ce qui signifierait l’âme ou le sujet ou le je (ou dieu, ou la vérité universelle) n’aboutiraient à rien

(remarquons ; à rien sauf à ce monde humanisé et puis ensuite personnalisé, empli de sciences et de technologies mais aussi d’État ordonné et de société civile fourmillante de tout ce qui peut s’imaginer ; n’oublions pas que nous avons, au moins, au minimum, réalisé, rendu effectivement concret l’ensemble de toutes nos intentions possibles… bref un monde totalement humain, qui ne vit que pour lui-même et prêt à effondrer le monde naturel du dessous, par manque de mesure et de compréhension de son origine de structure et non de la prétendue « naturalité » de son « désir », mécompréhension qui lui fait prendre ses vessies pour des lanternes)

mais cette impossibilité d’installer une antériorité méta-ontologique, laisse impensable, non représentable, et donc laisse inorganisée l’activité de conscience valant en et par elle-même ; laquelle activité est finalement localisée et limitée en et par le moi, le moi-même est l’unité subjective qui seule conserve la « conscience » ; tout le reste est seulement déposée dans le monde donné en tant que contenus (de là que l’on prenne les discours sur les réalités, scientifiques ou non, pour ces réalités mêmes, alors qu’en fait seuls les arcs de conscience ont accès au donné tel que perçu).

Par quoi, donc, ce naturalisme du moi et ce réalisme de l’objectivité déterminée (l’objet désiré est une réalité, croit-on, alors qu’il tire sa force du fantasme, proche de la jouissance horrible et anéantissante, convertie en plaisirs, valorisés sociétalement ou psychologiquement) ce naturalisme et ce réalisme donc reviennent à croire aux contenus et à ne jamais réfléchir sur la structure qui invente ces contenus. Tout comme les mondes immédiats précédents déterminaient le divin (avant qu’il devienne comme formel et se désigne lui-même, inaugurant le signifiant pur et un et donc tous les signifiants possibles et toutes les organisations nouvelles, ce qu’ignorent les mondes immédiats), le monde (avant l’universel qui sait qu’il pense), le sujet (avant qu’il soit pour-lui-même, cette forme ‘vide’), le réel (avant qu’il soit une position, abstraite au sens de structurelle).

On s’étonnera ensuite de l’état déplorable des mois. Ils sont totalement dépecés par les contenus extérieurs (discours scientifiques ou technologies, auparavant idéologiques rendus à un seul, le libéralisme, mais aussi objets et images industriellement produites et qui plus est objets et images individualisées au maximum), alors que tous ces contenus n’existent que de et par l’arc de conscience, lequel, évidemment, n’est souscrit nulle part et de quelque manière que ce soit (et même sont répudiés les langages plein de signifiants formels qui l’organisèrent, jadis ou en quelques recoins isolés). Les anciennes pensées, représentations sont répudiées, moquées, rabaissées, annulées.

De sorte que chaque moi, ce qui veut dire chaque arc de conscience (soit donc ce mini système purement formel) est littéralement absenté de lui-même, sans représentation ordonnée, et dans l’incapacité de se représenter, d’introduire sa propre activité dans son propre champ ; et empruntant donc diverses extériorités qui déjà le tirent hors de lui-même, lui coupent l’herbe sous le pied, annulent toute organisation (méta organisation, puisque visualiser ou planifier l’arc de conscience, l’opérateur de tous les contenus, ne s’effectue pas à un autre niveau, sinon celui du méta, qu’on le nomme dieu, la pensée, le sujet, le réel, la révolution, la poésie pour les poètes, etc, c’est pour cela qu’un œuvre n’est jamais, jamais immédiate et que jamais une conscience ne lit, ne perçoit, décide, ordonne les réalités toute uniment, mais engage un long total unique et non fini processus, de par le total unique et infini procédé qu’est l’arc de conscience).

Ne nous étonnons pas que tout moi soit découpé, splitté, explosé, démultiplié à tout-va ; on lui fait croire qu’il n’est que subjectif et que la véritable richesse est localisée dans les choses, les images, les objets produits, les systèmes, les discours des sciences, et lui retire des mains toute pensée.

Le monde humanisé, puis personnalisé, est tout d’un bloc et fait barrage, à la récupération par chacun de toute son historicité ; son principe est le moi humain et l’économie l’idéologie du corps (par quoi on troque le fantasme contre des objets, via l’universel de l’argent). Là seul est le réel enjeu. L’annulation de toute conscience happée dans la multiplicité des images ; plus aucun arc de conscience n’a de dimension, le moi ne dispose plus de son je,

Léconomie ou biologie, ce sont des discours ; et (tout aussi bien que l’hontologie, d’après Lacan, qui néanmoins savait bien que Descartes ou le christique ça ne s’entend pas de la même oreille) ces discours donc succombent à l’imaginaire ou cèdent à l’annulation, très hypothétique, de l’angoisse, par quoi la science ou la technologie/philie aboutiront à décupler l’angoisse, jusqu’à devenir fou.

Même logique s’agissant de la négation métaphysique ou ontologique qui annulerait la « tradition », ce qui veut dire l’historicité ; il est impossible alors de penser au même niveau. Puisque ce qui s’est réalisé et imposé dans l’historicité n’y fut pas amené par hasard. C’est justement cette déréliction, cette interprétation objectiviste ou perspectiviste qui jette toute réalisation vers l’arbitraire et au final n’obtient qu’une seule compréhension « objective », ce qui veut dire morte ou entraînant la mort. Seul débouché du perspectivisme ou de l’objectivité ; la domination ou la puissance brutale. Ceci ou cela furent fut tenu pour vrai parce que imposé et imposant la violence (de tel ou tel groupe). Enrégimentement des sciences dans les États et la guerre, déploiement partout de la pharmacopée, extension de la psychologie aux dérèglements de ces automates, tels que sont supposés les « moi-même ».

La négation de toute métaphysique ou ontologie, cest que l’on se limite à copier la scientificité, et que l’on abandonne la philosophie ; on voudrait, par quelque aberration du jugement, imiter le caractère concret et donc, par préjugé admis comme vrai parce qu’étant réalités, on voudrait que la vérité se ramène à quelque partie du monde.

Le principe est, ici, que rien ne doit ni ne peut être abandonné, aucune croyance, aucune pensée, aucune possibilité historique ; on ne peut pas renier l’historicité ou la tradition puisque celle-ci se déplace vers le haut à l’exact degré de compréhension, de toute compréhension possible et on admettra que l’on a, ici donc, seulement tenté de réintroduire tout ce qui fut, comme pensée, comme réflexivité,

et ce afin que chacun puisse se sortir de son moi, et s’instancier comme je.

(chacun en fera ce qu’il voudra, évidemment ; ce qui est arrivé à l’espèce humaine c’est que sortant de tout monde particulier, qui parlait, partageait, échangeait dans son monde donné à lui, holistique,cyclique, s’est imposée de fait et sans retour la structure de conscience (la structure qui jusqu’alors produisait des contenus, des image-mondes, structure qui dès lors passe sur le devant et donc se nomme dieu, l’universel, le sujet, le réel)

Soit donc de tenir l’arc (de conscience) le plus tendu possible et ayant la capacité d’intégrer le devenir, le temps, la transmission, la possibilité même.

Et ce en lui-même, et donc par lui-même, puisque la croyance en dieu, la foi en christ, la conversion à l’universel, l’accession au sujet ou l’engouement révolutionnaire ne s’accomplissent que dans et par l’actualité de leurs décisions respectives voici des structures qui n’existent pas sans nous, sans votre je et quelle que soit votre option.

L’indifférence objectiviste ou le laisser être du perspectivisme n’existent pas (et elles dissimulent donc une domination ou l’impuissance, celle d’organiser le donné, l’immédiateté, par quoi on resterait coincé dans son moment, son épocalité, incapable de relire la trame historique). Dans le réel nous sommes absolument dans la décision de ce qu’il en est de notre existence. C’est lorsque l’importance de cette décisionnalité de l’existence ne s’offre plus comme l’horizon non seulement ultime (qui ne serait convoqué qu’aux extrêmes) mais unique (il est cela seul dont il faut instruire l’intention, l’intentionnalité) que l’on s’effondre, que l’on décline, que l’on s’éclipse, que l’on a commencé de s’effacer, et que l’on tend vers le bas indéfiniment ; en vérité l’arc de conscience a abandonné son exigence, il ne se soumet plus à l’ampleur de l’existence et se confond avec la vie vécue et tous ses objets et ses images.

Inversement l’existence est le stade interne de la vie vécue lorsque celle-ci accepte plus grand que soi.

C’est en ceci qu’Arthur devient Rimbaud. Et sans évidemment viser une semblable accession (que le sieur Arthur n’a pas pu tenir à bout de bras très longuement, de fait) de même chaque moi est atteint d’un je.

Cette admission selon l’autre côté de la réalité, en ce sens-là, renie le moi. Mais c’est un autre problème ; pour le moment le moi est tenu en esclave, mais par où ?

Ce moi dont on sait qu’il dépend, qu’il le sache ou non, du regard, du regard de l’autre. Non pas tant du regard d’autrui mais de l’Autre ; et du signifiant en tant qu’il imprime en chacun une contrainte invincible (puisque c’est au prix de cette contrainte que l’on accroche plus ou moins à la réalité, et non pas que l’on décroche et entre en psychose, pris en otage par le signifiant sans lequel il ne récupérerait pas une, relative, unité) ; le poids de cette contrainte incluant également angoisse et difficultés et impossibilités d’être « soi » (au sens du moi-même, d’apprécier la vie, etc).

C’est donc d’un même pas, d’un même mouvement que Sartre et Lacan entendent échapper au regard, au regard de l’autre (l’autre au dehors, Sartre, ou au-dedans, Lacan) ; et ce non pas afin de fuir dans l’arbitraire, le n’importe quoi, la subjectivité, la facilité (c’est le moins que l’on puisse ; Sartre est extrêmement exigeant, Lacan pas moins), mais afin de réintroduire, en somme et si l’on est honnête, le regard de dieu, du christique, du sujet, de la vérité universelle ou de la révolution (cad de la traduction dans la réalité humaine organisationnelle que ce ne soit pas seulement la domination, l’argent ou la violence qui gouvernent, mais la règle d’humanisation et de personnalisation).

C’est que l’activité de conscience est cette mini structure à la base de tout le reste ; humanisation ou personnalisation et donc tout. Tout dépend de ce dont vous entendrez prendre véritablement conscience ; qu’est-ce qui tout au long de la vie vous importera au point de créer un programme de prise de conscience qui vous gouvernera, orientera, focalisera ?

Il ne se présentera pas comme tel ce programme ; vous le nommerez comme poésie si vous êtes Rimbaud, ou révolution ou éthique ou tomber-amoureux selon le moi, comme ça lui prend, ou peut-être vous convertirez-vous ; peu importe mais « il vous arrivera quelque réel » ; et tout ceci la plupart du temps générant une « passion », un effet affectif, un affect inadéquat (puisque le corps, le corps de ce vivant ne comprend pas du tout ce qui lui arrive ; il ne sait pas du tout ce que pensée, liberté, conscience ou poésie veulent dire et encore moins qu’il subisse un regard-autre, qui, pour lui, en tant que vivant implique un danger imminent, terrifiant).

Aussi est-il devenu, au début et puis milieu du 20éme (lorsque les mois sont livrés aux regards et sous le regard eux-mêmes du cinéma ou de la Tv ou d’internet, ou des objets industriels tout aussi bien) devenu impératif de repérer et cartographier les tours et détours extériorisant ou les circonvolutions au-dedans du regard.

Qui regarde ? Par Où ? On ne sait pas, on ne sait jamais. On ne peut pas définir l’orientation du regard parce que c’est une intentionnalité et qu’une intentionnalité est un rapport, lequel comporte au moins deux bouts (et donc trois ou quatre ou dix, on ne sait pas, on ne sait plus, on ne sait plus qui regarde).

À quoi s’emploient Sartre et Lacan qui à tout le moins, de par leur humanisme et leur personnalisme, si l’on veut, échappent au moins aux faux discours, aux faire-semblants, aux fétiches et … aux idoles… dont on ne dira pas que le vrai dieu unique nous a prévenus, jadis, y insistant radicalement. On n’agitera pas le monde, ou la vie, ou la Volonté, non. C’est le regard-autre qui nous voit. On ne trouvera pas une idéalisation de la Volonté ou de l’Être chez Sartre et Lacan, pas plus pour Descartes (pour un français, le pouvoir-au-centre n’appartient à personne, pas besoin d’y installer, à l’allemande, un obscur-absolu ou une Grèce-rêvée, puisque ce pays, la France, se sait, à tort ou à raison, choisissez, le pays de cocagne tel quel ; cette « juste estime de soi » est le cœur fondamental, l’affect nouveau et la décision mûrement réfléchie, par plusieurs siècles, depuis les gallo-romains, au moins ; par quoi de développer, déployer l’estime juste de soi ne va pas sans considération d’autrui ; sinon à quoi bon créer une littérature, une poésie, un classicisme, un État politique, une vie bonne et heureuse ? Beaucoup de paysans étaient déjà quasiment libres avant la révolution).

Remarque : il est vrai que l’on ne peut pas identifier l’en-soïté et que le pour-soi ne peut pas être défini ; de là qu’il faille n’admettre que l’indétermination ; c’est précisément ce qui nous intéresse ici. L’indétermination paraît condamner et ridiculiser le je (dieu, la pensée, le sujet et le réel). Dans un humanité de mécréants ça n’est pas étonnant, mais les méchants sont livrés au monde ; le je non.

Que donc l’indétermination est désignable comme rapport et comme mouvement (ce qui veut dire comme possible qui se réalise).

Auxquels rapport et mouvement on ne peut échapper ; même de désigner effectivement le mouvement ou le rapport on est pris dedans sans que l’on puisse s’en dépêtrer ; on a dit que « l’on en est saisi ». Dieu, la pensée, le sujet ou le réel nous prennent. Et ce de A à Z, du haut en bas, des pieds à la tête. Ou selon la psychanalyse ; en tant que le signifiant coupe intégralement le corps vivant et qu’il n’est ni humanité ni personnalisation ni moi ni inconscient avant cette coupure et que les morceaux qui en ressortent ne combleront jamais la coupure et que bizarrement ce que l’on désire ; soit donc la jouissance hallucinée, qui est bannie, par une organisation suffisante du moi, qui re-connait l’’autre-regard (ce que le fou ne sait pas intégrer) bannie mais récupérée par de petits désirs un peu partout durant la vie, mais jouissance folle qui alimente quand même les fantasmes sur les objets, dont originellement le petit « a ») ; repris en sens inverse l’autre-regard permet de mettre à distance, puisque l’on se-voit d’un autre point, et on peut intégrer de la diversité (alors que le fou revient constamment dans la coupure horrible qu’il a déliré ou qui le délire) ;

la jouissance donc rappellera invariablement l’horreur de la division ; que l’introduction du signifiant sur un corps vivant tue celui-ci.

Que donc, pour peu que l’on ait eu la chance de s’en sortir et de fabriquer un moi qui se tienne plus ou moins (et bien que tous soient bricolés sur la division, la séparation horrible) il faudra en somme et si l’on peut dire, prendre le train en marche et ne plus vouloir revenir à un état de complétude (qui n’a jamais était éprouvé, puisque le moi est né après la coupure du signifiant, cet état est juste imaginé, et ce lourdement, affectivement hallucinée) ; et prendre le train en marche c’est prendre sur soi plus loin que soi.

Étant entendu que précisément il existe un présent afin que quelque Réel se produise en et par ce présent. Choses, êtres naturels ou décision, intention, champs intentionnels, corps vivant ou moi ou en ce moi, le je. De fait le je ne se produit qu’au présent ; il est un rapport, qui fait re-tour vers lui-même, non pour affirmer le même, mais pour refaire un tour ; un re-tour. Par quoi lors même qu’il se re-signifie lui-même, ça n’est jamais le même ; c’est le mouvement, la structure qui est la même, le même, pas les contenus, qui sont toujours autres, déterminés autrement ; l’identité ne consiste qu’en ce vide formel, sans rien, nu, et c’est lui, ce vide, qui doit se poursuivre, devenir en tant que formel (dieu, la pensée, le sujet, le réel sont formellement, et seule la forme devient, et toute chose déterminé tombe, succombe, se disperse ; peut-on vraiment se confier, confier son existence à cela qui seulement « est » ?

Reste donc au final que chacun a affaire au regard-autre. Il ne s’agit donc nullement d’une simple disposition psychologique, mais cela engage la libre disposition de la conscience (cette structure focalisatrice, qui pointe le faisceau même, d’attention, qui rend possible tout le reste, ou non) qui est la vôtre et par laquelle vous accédez, ou pas ou plus ou moins (mais jamais intégralement, cela reste le privilège de dieu seul, en somme) vous accédez à la possibilité de votre existence.

De là qu’il y ait une historicité (et non pas un programme de développement personnel …) de l’arc de conscience, puisque ces séquences internes de la structure de conscience furent gagnées, obtenues par des explorations investies ou des créations ou des révélations. Tout arc de conscience est arc-bouté à l’architecture même de l’historicité.

Si l’on s’tonne qu’il puisse s’impliquer une prédisposition dénommée antérieurement à toute existence, il faut bien saisir que dieu, la pensée, le christique, le sujet ou donc la révolution s’utilisaient à cette fin et en tant qu’un tel moyen. Ça ne nommait tel ou tel mais enfin tout compte fait cela revenait à orienter la surface du miroir. Il devenait possible de décider, de planifier au minimum, d’ordonner, d’organiser mais surtout préalablement à tout cela de signifier qu’effectivement il revenait à chacun de penser, de croire, de décider, de vouloir, d’assembler ou de désassembler des champs de perceptions,d’expression, de décision, d’organisation.

Dit autrement il dépend de chacun d’orienter son regard ; en le récupérant de tout regard autre, mais en assumant que cette récupération soit une loi, une règle … ou une Passion, christique ou cartésienne ou poétique ou révolutionnaire, ou ce que l’on voudra, puisqu’il faudra l’inventer ou la créer, et ça ne peut s’effectuer sans en administrer absolument, cad formellement, ce que l’on nomme l’attention ; les prophètes voulaient en imposer la Vision, les créateurs, les artistes, les romanciers et les poètes entendent capturer votre regard (aussi leurs œuvres sont-elles non-évidentes).

Répétons cette idée initiale, initiatique, toute bête que le dieu unique est unique. Incomparable et donc permettant à tous et chacun d’introduire dans le champ de son intentionnalité, de son intention en propre cette unicité. Si vous saisissez, vous en serez saisi. Le rapport unique éjecte tous les autres. On ne peut rien opposer à l’idée du rapport unique. On ne peut pas, peut plus représenter cette unicité selon quelque partie du monde, du donné, de la vie vécue. Il est donc le-regard relancé par dessus tous les autres (le règne, le royaume contre les dominations, jusques et y compris remplaçant, se substituant au signifiant). Il n’existe qu’une seule affirmation unique, aucune autre. C’est comme ça, ça ne peut être qu’ainsi.

Que signifie un dieu unique auquel rien dans le monde et la vie vécue ne ressemble ?

On suit la piste ici du Rapport de tous les rapports. Et donc, comme il existe formellement, le rapport unique initial (de la forme même il n’en est qu’une, puisque incomposable et incomparable). C’est inscrit dès le début. Et donc pleinement, puisqu’indivisible : comme le présent ou l’arc de conscience. Dès que ça vient, ça vient et ça vient tout entier.

Que l’on y croit ou non, c’est ainsi que cela se dit, s’est dit. Et ça ne peut se dire qu’une fois, évidemment, alors même que ce même rapport se redira, christiquement, comme point tout à fait autre, hors du monde (comme le père) mais aussi hors de la vie vécue et ainsi par-delà la mort, ce qui veut dire le temps (comme fils, en tant que chacun, chaque un, l’unicité étant au principe, formel, de chaque conscience).

De même il n’y aura qu’un seul Descartes (une fois que le sujet (se) dit, c’est pour tous et une fois pour toutes, et il y aura quantité de variations). Et il n’y aura qu’une seule forme de révolution (et beaucoup de variantes, préalables ou postérieures, celle qui lie liberté et égalité, et donc fraternité, éventuellement).

Dans tous les cas, il est question de (se) restituer le regard, afin de n’être plus commandité de l’extérieur selon le monde (et donc impliquant une révolution, effectivement ou littéralement) ou, pareillement, selon sa propre vie, ce qui est excessivement important ; non seulement afin d’être libre, mais afin, ce que signifie la « liberté », afin d’être apte à fabriquer, inventer, créer des rapports, des rapports à partir de soi (de savoir véritablement ce que l’on veut ; les juifs se demandent ce que dieu leur veut, son Intention, le christique vous demande de discerner votre véritable intention, étant entendu que nos innombrables erreurs et égarements nous seront pardonnés).

Or pourtant la société humanisée et personnalisée vous pousse à désirer… quitte à produire industriellement vos désirs, via ces objets, lesquels sont accédés via des images, images qui utilisent (et usent, au sens figuré) votre fantasme (lequel conduit à tout objet, dont l’objet initial, inconnu pour chacun, dit objet petit « a »). Elle trafique, traficote votre fantasme (Debord).

Et donc que désire-t-on ? Qu’on le veuille ou non une société humaine va interférer dans votre désir ; elle va vous proposer ou vous imposer un régime spécifique du désir ; par offre et demande, au fond, et pour résumer ou illustrer (et ça n’est pas sans rapport au libéralisme économique, qui est l’idéologie, massive, du corps, du corps vivant). Au sens où grosso modo ne vous seront proposés ou accessibles (selon la classe sociale par ex) que les objets disponibles, lesquels sont réglés (par un organisationnel de la dite société, et réglés au niveau même de leur production ; on ne désire que le réalisé, chacun devenant la source même de son « propre désir » qu’à partir du moment, historique, de la personnalisation, le romantisme par ex qui cherche éperdument son objet, qu’il voudrait à la fois infiniment personnel et infiniment universel. Le désir étant facilité par le libéralisme (libéralisme-désir, communisme-besoin universel), et entraînant les mois dans leur désordre personnalisé, mais également se réalisant.

Relevons que tout l’enjeu est pour chacun de trouver son véritable objet (qui n’est pas forcément proposé sociétalement ou alors beaucoup trop imposé n’importe comment) ; et que même, si l’on sort du naturalisme, mais si on sort du naturalisme seulement, cet objet n’est pas un objet et donc ce qui est appelé n’est pas un moi. Dieu, la pensée et l’universel, le sujet et la révolution (cad la justice, ou la sainteté, c’est presque le même), ou le réel (cad la cause douée d’effets innombrables) conduisent au je, et non pas au moi.

Et alors c’est ainsi le moi qui est un piège ; non qu’il soit mauvais mais de ce que, de fait, il sera limité. Cette limitation sociétale étant en elle-même justifiée ; il faut, il est impératif que vous vous soumettiez au joug, sinon vous êtes prisonnier d’un fantasme in-objectivable, et sans cette contrainte pas de moi, pas de moi-même, pas d’unité qui tiendrait du regard autre, qui seul vous tire de votre hallucination ; que l’on ait tenté depuis les années soixante au moins, de privilégier le « désir » individuel est tout à fait admissible, mais également profondément dangereux ; annuler le joug, c’est annuler la réalité et se laisser débordé par son hallucination Mais l’intégration de la contrainte extérieure ne signifie pas que le moi soit la fin de tout et que nous soyons livrés au monde.

Ce qui peut décoincer le moi en psychanalyse, c’est précisément qu’il se « voit » tout à coup à partir d’un regard externe, figuré par le psychanalyste (qui lui permet de relativiser le signifiant qui le verrouillait ; ce qui est une formule plus large que la fameuse phrase de Freud « là où c’était, doit advenir du moi » ; un signifiant remplaçant en ce cas le signifiant, ce qui revient à dire qu’il déplace l’horizon ; l’horizon verrouillé est pris-dans un plus grand horizon, qui libère ou desserre).

Or donc passant du moi au je, cela revient à confier sa vie à l’illimité. À condition de ne pas y succomber (retour de la jouissance effroyable, de l’illusion maximum et peut-être folle, au sens propre). Et comment ne pas y succomber ? De confier cet illimité ; à dieu, à l’universel, au sujet (estime juste de soi), au réel (tout à fait Autre). Il faut que le degré de l’arc de conscience se tienne de plus grand que lui-même ; puisqu’il s’agira d’un rapport de rapports, et non d’une détermination quelconque, de sorte que le je maintienne le formel, cad le stratégique. Si on ne possède pas d’unité du regard en et par lui-même (selon un plus grand que soi, dieu, la pensée, le sujet, le réel) on ne peut mener aucune stratégie (intentionnelle), mais seulement de pauvres petites tactiques du moi-même bien circonstancié.

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Le point tout au bout

4 Juin 2022, 08:56am

Publié par pascal doyelle

On ne valide ni n’invalide dieu, la pensée, le sujet ou le réel comme réellement existant, comme hypothétiques réels réellement réels ; on dit seulement qu’ils furent les signes (en fait les signifiants, étant entendu qu’il n’est de signifiant que dans et par un « sujet » ou un regard, il faut que ça fasse signe) les signes majeurs de notre orientation (dans le monde donné, la vie vécue et la représentation en général de tous les champs) ; les autres positionnement sont seconds, seconds mais non forcément secondaires (quoi qu’il y eût quantité d’attitudes subjectives plus ou moins, ou même surtout arbitraires, qui, elles, ces attitudes, s’effondrent dans diverses immédiatetés ou intérêts, intéressements immédiats ; ce qui veut dire que leur finalité s’appesantissaient vers le monde, la vie vécue, le corps et non prenaient appui sur le haut de la structure, qui n’appartient à aucun intérêt du monde ou du vécu).

Ce faisant ces signes de structure opèrent effectivement, soit lorsqu’ils lancent la possibilité et renouvellent tout, soit de marquer le temps (puisque c’est de cela dont il s’agit, du temps ; quelque réel arrive parce que le temps achève la réalité, constamment, et la structure s’introduit dans la réalité par l’acte du présent, tel qu’il transcende et montre, voire démontre, sa transcendance ; et les dates d’apparition de dieu, la pensée, le christique, le sujet et le réel comptent, et nous comptons à partir de ces dates).

Nous sommes donc parvenus à la porte de tous les mondes. C’est ce qui se manifeste lorsque l’on admet que dieu s’est donné tel quel, que la pensée est orchestrée très rigoureusement, que le sujet est à-lui-même une unité de rapport (et aucun rapport ne se donne sans y être), que le réel est effectivement là-au-devant comme Fait absolu, cad formel.

On a dit ; dieu, la pensée, le sujet, le réel.  Faisant fond, en somme, de la phénoménologie, revue eet corrigée par Sartre, entre autres, et non plus seulement liée à la pensée, ancienne version de la philosophie, qui demeure toujours actuelle mais réintégrée dans la réflexivité, ce que Kant nommait le criticisme ou le transcendantal,

ce qui veut dire une autre-position de la pensée, de la réflexion, du retour sur ce-qui-est, Nietzsche par ex réinvente un autre transcendantalisme, mais de même Hegel ; le transcendantal prend le pas depuis que Descartes crée, produit, fabrique, installe, instaure, positionne, instancie que le je est effectivement « là », ici même et il le prouve par monstration et non par démonstration, ou à peine ou secondairement ou de toute façon ça n’est pas le but, mais, ce qui se révélera par les suivants, de dresser le mur du réel, étant entendu que tout je est arc-bouté au donné tel que « là », anciennement l’être, comme idée, mais que cette fois il s’agit de la perception structurelle de la position du je ; ce que Kant délimitera, littéralement, autour du phénoménal ; nous sommes dans la perspective de décrire ce qui se passe autour de ce qui se perçoit ; puisqu’aussi bien de la métaphysique, y compris théologique, on en a fait le tour, et visiblement la pensée métaphysique ne parvenait pas jusqu’à son extrême (l’être, le bien, le un, etc) ; raison pour laquelle le sujet cartésien réintroduit une ontologie tout à fait différente ; et, surprise, en tant que le sujet y introduit lui-même par lui-même ; en quoi il devient un je.

Il est bien évident que parvenu à ce point, il convient, nécessairement, d’installer le fond, grund, que suppose le sujet, que suppose qu’il y ait un sujet … Ce qui cause des troubles méga-graves à tous ceux qui voudraient encore définir, universellement, une réalité solide et valant en-soi ; parce que si il ya un sujet, si il y a « du sujet » alors il existe, et lui seul existe. Rien, absolument rien du tout, ne peut contrecarrer le sujet, le contredire, contre-dire ; rien ne peut remplacer, se substituer, permuter la liberté du sujet. Donc le réel est libre.

Parce que si on contredit le sujet, alors on redescend d’un cran. C’est tout simple. Si on doit établir une ontologie, métaphysique, théorie ou ce que l’on veut, elle doit se tenir au niveau de la dernière conclusion ; et celle-ci est cartésienne (ou kantienne ou sartrienne) que le sujet existe. Si on établit un « calcul » qui prétendrait englober et donc annuler le libre sujet, dans une computation, alors la computation est « plus vraie » et contraint le je. Et ça n’est pas possible.

Si à l’inverse, bien sûr, on maintient le sujet alors on le rend, ontologiquement, capable et donc plus grand que l’objectivité ou la computation ; sous-entendant que l’on tient, en maintenant le sujet, la source même de toute computation, sa raison d’être, sa validité, sa capacité du sujet lui-même. À savoir et pour faire simple, que la computation consiste en seulement ces rapports du sujet (comme structure seule réelle).

Qu’il y ait quantité de contraintes, de nécessites, causalités, etc, personne n’en doute, mais qu’en fin de compte (dans le seul compte qui vaille) l’activité du sujet soit cela même qui vaut (et le résultat par lequel tout le reste prend seul sa signification) oriente vers l’ontologie du réel comme Possible brut. Puisque si le réel consiste en Rapport(s) c’est exclusivement pour indiquer que le Possible en présente la logique.

Si la liberté existe alors la substance, la nature, la structure du réel est le possible.

C’est cela même qu’il faut penser. Il faut plier la pensée face à ce roc solidement implanté et découvrir la structure de ce je (Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan, et sous variations Nietzsche, Heidegger, Kierkegaard, etc) et supposer, projeter, visualiser la réalité que ce réel entraîne, implique ; soit donc aux dernières nouvelles, l’en-soïté de Sartre et « le-réel » de Lacan ; l’un et l’autre en tant qu’ils aperçoivent ce réel du point du sujet ; puisque le sujet se conduit de ce qu’il se constate, s’expérimente, se montre tel, s’expose et entre dans le champ (de perception d’expression de représentation de réflexivité).

Ontologiquement cela signifie que le réel est absolument, cad formellement, mouvement ; et un mouvement qui assume sa complète ampleur.

À savoir ; le possible est absolument le réel même ; dit autrement ; la finalité du réel est d’obtenir un plus grand possible. Soit fonctionnellement (un être libre, qui n’est pas un être, déterminé, mais un rapport). Soit dimensionnellement ; une structure de pure activité qui se dit en tant que je, puisque seul le « sujet » (cad le rapport) peut assumer et assurer que le possible puisse re-venir sur lui-même. Ce qui est la définition même du possible (qui ne réalise pas un être préalable mais se réalise lui-même et dispose la réalité à cette fin ; que le début soit toujours plus grand, que le réel soit encore plus positif, que le réel avance en tant que réel).

Cette finalité absolue est dite telle parce que formelle ; c’est bien pour cela que les extrémités de ce-qui-est (appellation générique), à savoir l’être, le bien, le un, etc, ou dieu, le sujet ou le réel, se révèlent indéterminés ; si difficilement descriptibles ou compréhensibles ; ça n’est pas par manque (de notre esprit, de notre condition, du monde etc) mais par excès ; et on peut alors situer l’articulation de cet excès ; il devient, il ne peut pas être décrit puisque toute description sera-déjà une perfectibilité de plus, déjà un engagement, une création ou la continuité du Créé tel quel.

Dit autrement et de très très loin …. on ne sait pas ce qui Ex-siste au Bout. Tout au Bout du réel on ne sait pas jusqu’à quel degré de perfectibilité le réel peut avancer. On n’a pu expérimenté, probablement, que les prémices exigus de ce qui ex-siste ; dieu, la pensée, le sujet, le réel (et à chaque fois il ne s’agit pas d’une perception, d’une imagination ou d’une idée mais d’une intuition structurelle invisible, inimaginable et impensable ; c’est ensuite que ces intuitions ouvrent, à rebours, tout ce qui fut précédemment, elles font butées, et pour nous historicité en plein de leurs Faits Majeurs, ontologiques). On tente donc de penser, de relier, d’universaliser (en fonction d’autres enjeux que ceux jusqu’alors installés) l’au-delà, ce qui veut dire le Bord ; les Bords à partit desquels on a avancé.

On universalise et pour ce faire on introduit des concepts étranges ; le possible, le rapport, l’ex-sister, l’arc ou les deux arcs (l’arc de conscience actuel dans l’actualité du présent brut), etc.

Reprenant donc la philosophie qui s’est inventée, à neuf, depuis Descartes. Et cherchant à catégoriser les aventures, les expérimentations, les explorations de structure qui s’incarnent évidemment par des Noms. Des sujets, des je ; dimension inaccessible sans ceux-ci.

Remarque ; n’oublions pas que l’objectivité c’est très bien (qui s’en plaindrait ? ) mais que cette objectivité est mise en œuvre par et pour un sujet ; la réalité telle que dé-couverte depuis 2 ou 3 siècles, est obtenue par l’arc de structure du je (qui s’est rendu capable de tout, y compris du tissage des mathématiques) ; que le sujet est encore-plus objectif que l’objectivité (le sujet qui supporte donc, qui porte, qui rend possible l’objectivité) ; on tient pour parfaitement parfait, si l’on peut dire, la pensée, la réflexivité, la philosophie et que son « bougé », son « indétermination » ne vient pas de son statut, son inefficacité, mais de son objet, parce que son objet c’est un sujet, une structure sujet ; dieu, la pensée, le sujet et le réel sont des structures « sujet ».

Dit autrement ; la réalité, le réel ne peuvent pas simplement ou seulement se catégoriser dans des objectivités. Ce qui revient à passer des déterminations (qui sont universalisables, en tout ou en parties), à l’indétermination en tant qu’elle doit être pensée ; en quoi donc il faut étendre l’universel (sinon on ne comprendrait rien) à l’indéterminé. Ce à quoi sert le « rapport ».

Ou donc ; ce que l’énonciation, les propositions diverses expriment doit se voir dans votre œil ; ça ne peut pas exister ailleurs. L’indéterminé est le rapport qu’un je seul peut saisir (et donc « en être saisi »). Et cela même, cette perception interne à la structure-sujet, c’est elle qui mesure votre engagement (l’éthique exclusive du comportement approprié sa dimension propre). Comme dit le christ ; vous voyez parce que vous voyez, sinon non (ce qui veut dire que vous voyez parce que le père vous a communiqué de « voir », la grâce, et ce avant même que le monde soit (st Paul) ; dieu a déjà eu affaire avec votre liberté parce que la structure du monde, du créé est la liberté, selon la forme du rapport, qui ne laisse jamais rien tranquille, qui est pure activité) ; tout ce qui « est », en vérité existe, ex-siste, ce qui veut dire qu’il demeure dans la possibilité du possible ; c’est lui qui voit et donc il voit votre liberté, il n’y a rien d’autre à Voir… ce qui est infiniment difficile à quiconque qui est dans, selon, par le monde, le vécu ou le corps (ce qui est le cas de tous) ; l’arc du réel, absolu cad formel, est l’ensemble des libertés.

Et c’est à ce point exigeant et au-delà de toute mesure, pour nous, que pour y atteindre il faudrait traverser toute l’épaisseur du monde, du donné, de la vie vécue et du corps, et néanmoins n’en être pas touché ; tout en percevoir, ressentir mais parce que l’on se sait d’une autre structure, immobile et sainte.

Un tel point, à ce point extérieur, c’est précisément ce que dieu, la pensée (l’être, le bien, le un et évidemment le premier moteur ou mouvement), le christique et le sujet, le réel viennent à situer. Puisque ce sera à chaque fois par eux que l’on se situera et localisera tout ce qui est. Les ronds points. Le rond point est non mesurable (comme le cercle).

Ce point externe est ainsi ce qui nous protège, des atteintes du monde, de la vie vécue et du corps. Si un tel point n’est pas la ténèbre nous avalera. Parce que ce ne seront pas quelques bouts de nous-même, par-ci par-là, qui, de nous appartiendront au monde (et donc à la dispersion) mais ce sera tout entier, tout entièrement composé de bouts de monde, de vie vécue que nous disparaîtrons dans le marécage de la réalité. Si un seul Bout de nous-même est hors monde mais également hors vie vécue échappe, alors « il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps » (Rimbaud, Adieu)

ce seul champ qui nous sauve est le point de vue externe absolument qui ne s’attache à aucune des déterminations, des attachements, des affects, des images ou imaginations, des rêves ou désir, idées ou projets qui, tous, appartiennent, au final, en fin de compte, tout compte fait, au monde mais aussi à la vie vécue. En vérité il n’existe que dieu, la pensée, le sujet et le réel, le reste appartient au monde, c’est-à-dire à la mort, à la dispersion de la détermination ; le reste, tout, appartient à l’être ; on ne cherchera donc pas à sauver telle ou telle partie du monde ou de la vie ; seul le Bord, le Bout tout à fait externe, existent. Seule l’âme existe.

Et contrairement à ce qui traîne ici et là (en fait partout, dans toutes sortes de discours ou d’imaginations) il ne s’agit pas de quitter le monde et abandonner la vie pour une finalité absconse et vague et éthérée, mais d’actualiser ladite âme parce que c’est par là seulement que tous les faits et gestes du monde et de la vie seront non pas du tout abandonnés, mais repris par et selon la seule perspective qui vaille.

Il est fondamental qu’un point soit externe afin que tous les effets, tous les résultats puissent valoir ce que vaut ce point externe ; la raison en est que le point externe est un rapport qui élève les autres rapports (tous ceux en quoi consistent la vie ou le monde) et même, évidemment, un rapport qui ouvre quantité d’autres rapports, qui rend possible les possibles ; lorsque les chrétiens commencent d’examiner leur vie, Montaigne son testament », Hegel l’État, ou Rimbaud recréant le sens poétique, le sens des significations poétiques (en reconduisant le langage même en cela même qu’il signifie et auquel on ne comprend plus rien, manifestant sa puissance, la puissance, la potentialité des signifiants), les années soixante les capacités du moi-même, etc.

Ou inversement Rimbaud se constitue comme point autre. Et vous êtes vous-même un tel point autre, et votre propre secours, évidemment, ce qui rejoint « l’estime juste de soi » de Descartes. Obtenir qu’un écart de conscience se tienne tout au bout du réel, du possible, c’est tout aussi bien par-delà la mort, la fin, le terme mais également hors la jouissance ; que cet arc de conscience n’y appartient pas (quelque sens que l’on donne à ce par-delà), que l’insatisfaction est la signature du signe véritable, étant entendu qu’alors le summum de la jouissance (ce qui veut dire la vraie jouissance, ce pour quoi passe la jouissance, pour un summum, une hallucination) est extrêmement proche et que l’on peut fondamentalement se tromper soi-même et ne prétendant plus atteindre la jouissance, y succomber en plein, s’égarant encore-plus, ce qui est le syndrome rimbaldien (par quoi débute quelques poèmes et une saison, qu’il l’ait trouvé amère).

Cette promiscuité, cette juxtaposition, cette confusion tout à fait profonde, c’est très précisément et très exactement ce qui est, lors d’une vie individuelle (qui a pu se mener suffisamment loin, s’approfondir), ce qui est en question ; ce par quoi, aussi, se dresse le christique ; à savoir que l’on est alors si proche de l’égarement, Dionysos ou le crucifié, que l’on y tombe, que l’on y tombera, sauf le christ, qui nous prévient et dont la Passion consiste en cette échappée ; qu’il nous rappelle donc que l’on tombera mais qu’il suffit de ne pas y croire, qu’y tomber et s’y enfermer, en cette tombe, est une question de foi et de sa compréhension (en l’occurrence qu’il est l’issue hors-monde, hors-vie, hors-désir ou intérêt, et plus fondamentalement hors temps, lui-même et en tant que messianisme eschatologique de la « fin des temps », ceux qui sont « déjà-là », de mystérieuse façon). Et cette foi non seulement alimentera l’historicité (l’histoire ontologique) mais aussi l’histoire (les faits et les gestes, soit la révolution, eschatologique liberté-égalité-fraternité, en attendant le retour du messie) et tout autant l’esprit de l’humanisation, le saint esprit, la pentecôte, l’investissement de tous et de quelques-uns, ladite acculturation généralisée (et donc universelle) de chacun, de chaque un.

Par quoi dieu, unique, s’est voulu un peuple unique (les juifs) et puis ensuite que chacun soit à neuf, entièrement à nouveau, appelé un par un (par le christ) et qu’il s’agira d’un peuple (celui de la révolution, de 1789 à 1958, ou mieux 1968) d’individus à l’exemple de laquelle nation, politique (et non pas raciale ni ethnique) s’élaborera la politique des siècles.

Pareillement l’estime juste de soi, cartésienne, c’est s’admettre soi (tout à fait éloigné du péché au fond) et avec distance et sérénité ; une sorte d’assumation du fait humain individuel, qui se pardonne et n’a qu’une seule orientation de la conduite ; que ses décisions, ses actes, ses projets aient des « effets », des effets réels (et non plus seulement des pensées) ; en quoi il ressemble encore plus au christianisme (qui ne perd pas son temps dans un légalisme ou une condamnation de soi sous le Regard de la Loi, que l’on remplacera par la Règle ; le je est sa propre loi, mais il est véritablement une loi, et non pas n’importe quoi (Kant, Hegel, Husserl, Nietzsche etc, ou Sartre ou Lacan suivront ; les lois effectives de l’être soi-même du je, qui n’est pas le moi mais ne le condamne pas, ne le condamne plus).

Pourquoi l’unique dieu divin (non dilué donc) et l’unicité (pointue, la plus pointue possible, comme extrémisme brut et comme forme pure) ? Pourquoi le messianisme et l’eschatologie ? Parce que le un est un rapport et que l’on ignore l’autre Bout du rapport, tout situé que nous sommes sur le Bord de tout ce qui est (le présent).

Parce que le rapport est seul réel, qu’il n’y en a qu’un (il n’est pas composé, par nature, par structure), et qu’il doit se confier à lui-même, lui-même en grand, en plus grand. Si votre être réel est formellement un rapport, il ne tient pas dans les contenus, les images, les vécus, les champs, mais est la pliure qui articule non seulement les réalités, mais sa propre forme réelle ; avant d’être, vérifiez les variations de votre rapport. Si Descartes offre une unique face (il installe la seule ouverture dans le monde qui existe, si on excepte dieu et le christ évidemment, ce pour quoi la religion a dû s’en méfier ; il plante le clou sur l’étendue du monde),

et toute la suite a pu analyser les plis de et à partir de cette articulation ; non seulement les plis structurels (qui tiennent à l’analyse de sa structure) mais aussi les plis inventés, créés, en tant qu’explorations de son possible, toujours à l’extrême limite du possible, forçant chacun au bout du bout (jusqu’au voyage au bout de la nuit, et au-delà depuis la rupture des années soixante) et en tant que créations de champs structuraux (décuplement des esthétiques, poétiques, éthiques, politiques, humanisations et personnalisations).

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Dieu, la pensée, le sujet, le réel

28 Mai 2022, 08:14am

Publié par pascal doyelle

La finalité, de tout ce discours, est donc de concevoir à quel point l’arc de conscience est tel le kaléidoscope, dont nous disposons de quatre petites mollettes, dieu, la pensée, le sujet et le réel.

Petit tube dont le fond est occupé par des fragments mobiles de verre colorié qui, en se réfléchissant sur un jeu de miroirs, y produisent d'infinies combinaisons de motifs symétriques.

Et qu’alors chaque déplacement d’attention modifie le réel. Pourvu que l’on puisse appliquer la petite molette tournée en tel ou tel sens, vers le haut, vers le bas, de gauche et de droite.

Prenant donc phénoménologiquement intégralement au sérieux tout ce qui fut énoncé (outre les limitations immédiates que chacun peut éprouver ; on n’est pas infini).

Et que ces déplacements sont déjà effectivement référencés, dépendant de notre expérimentation, celle qui eut déjà lieu, et qu’ainsi nous ne sommes pas sans rien, pas sans outils, ces petites mollettes.

C’est par simple vanité et inattention et obsession pour notre temps que nos yeux ne sont pas du tout ouverts, mais clos et donc morts. Nous rendant inaccessibles les quatre stases, immobiles puisque parfaitement accélérées, de vitesse infinie, ou qui passent pour « infinies », ces stases, mais ce sont en tant que visions du même-réel.

- Dieu l’intention unique exclusive formelle, une et antérieure (à tout ; forcément, puisque formel)

- la pensée universelle du réseau des intentionnalisations (idées) qui donne à voir le monde tel que là

- l’égalité de tous les sujets du christique (le christique prenant en charge ensuite le corps, et non plus le monde)

- le rapport à soi de tout sujet cartésien, la liberté

(l’intentionnalité établissant les rapports égaux et le rapport à soi,

par quoi existent l’humanité et l’individualité, le rapport lui-même, qui est un se-savoir, soi et les-uns-les-autres, un se-savoir qui se réal-ise ici-même ; il existe donc une ontologie, qui n’est plus celle de dieu, ou du un ou de l’être ; le je, un rapport qui ex-siste actuellement, et ce je doit savoir autrui, afin que sa liberté soit égale aux autres, afin que son rapport entre en rapports avec les autres rapports, et primitivement, premièrement ; c’est seulement si il identifie les autres rapports, comme tels, qu’il devient un rapport adéquat ou susceptible ou capable, sinon il est juste égocentré)

- le réel tout à fait autre, à quoi se heurte absolument le rapport à soi ;

le réel tout à fait autre (la révolution, l’humanisation, sciences et technologies et idéologies,la concrétisation de toutes les intentions, les années soixante du moi-même, mass et micro médiations, tv, internet, etc ; le réel au sens strict est la position du réel, le réel historiquement est « ce qui se découvre à partir du sujet, cartésien ou kantien et autres, soit donc l’étendue, des mathématisations aux idéologies en passant par les sciences et tout autant la matérialisation des intentions, typiquement l’entreprise économique ou tout projet cherchant à se rendre réel)

tel l’encore-plus-grand-rapport,

perspective absolument formelle, divine, universelle, fonctionnelle ou dimensionnelle

et selon la structure-sujet qui seule (puisqu’elle est un rapport) tient la Possibilité ontologiquement première et dernière,

ouvrant la Dimension (qui n’est plus seulement ailleurs, dieu par ex, mais ici et maintenant) ;

que le possible est cela seul réel et qui se rend lui-même capable de (e qui définit le véritable Possible, qui n’est pas affecté à ou par quelque « quelque chose » que ce soit, qui passe par-dessus tout quelque chose, qui existe antérieurement à tout quelque chose.

La nature même de ce qui est désigné comme structure, et fondamentalement en tant que rapport, nous laisser envisager dieu, l’universel, le sujet et le réel, comme les pointes les plus extrêmes, les plus actives et les plus effectivement réelles ; les pointes inaccessibles mais opératoires, oh combien, qui renvoient du fin fond du réel vers notre activité et même notre activisme foncièrement. Pointes dont on comprend instantanément que nous sommes de même structure. Et si l’on n’y voit rien, c’est que l’on interpose quantité de fantasmes, d’images, de représentations, d’affects seconds, afférant à divers désirs qui se croient réels, mais dieu, la pensée, le sujet et le réel se sont bel et bien effectivement déjà introduits dans notre perception, notre affect, notre vision, notre concept.

Le réel, que ce soit comme une horreur sans nom qui rompt le cercle que l’arc de conscience imaginait, de ses beaux rêves, refermer,

mais auquel cas il ne serait plus un arc et n’entrerait plus en rapport avec qui ou quoi que ce soit

(et cesserait de fait d’exister).

ou que ce soit ainsi selon sa véritable fonction ou dimension : qu’il est un arc qui transforme l’être immédiat qui ne se-sait pas (mais se perçoit, sans se savoir), en un « rapport » à proprement parler ; soit donc le savoir de (plus loin) soi, la désignation (distanciée) de soi ; conscience /de/ soi qui n’est pas une connaissance, ou si l’on préfère dont la connaissance est si simple et immédiate qu’on peut la dire instantanée, et fort heureusement parce que sinon il faudrait attendre de connaître pour avoir conscience (ce qui est absurde, Descartes ne démontre pas une essence mais signifie un je) ; en effet il ne passe aucun « temps » en ce court-circuit qu’est « conscience de soi », puisque cette conscience naît au moment, à l’instant de son apparition à ses propres yeux ; ça n’est pas qu’elle soit antérieurement puis ensuite qu’elle existe, elle existe instantanément sous ses yeux du fait de son propre regard qui, par là, se crée.

Ce qui se nomme une performance, une réussite divine, une extase, une illumination, une révélation, une performativité.

Elle est le retour sur un corps, sans qu’elle soit ce corps, puisqu’installant son rapport (à elle, et non au corps) lequel rapport exclut toute autre relation, le temps de son rapport. Et n’ayant de toute manière affaire avec rien, exclusivement attachée à sa formulation pure et nue, étant entendu que n’étant rien elle ne doit pas se prendre pour quelque contenu que ce soit et demeurer un arc (et non un cercle).

Ainsi le réel est in-fini. Ce par quoi, la technique, le processus, le truc, l’astuce, par quoi le fini ne l’est plus. Ou de manière absolument logique, cet être qui est son rapport et donc n’est pas un être, mais un exister, absolument et totalement activité, sans reste aucun, et qui use de morceau de détermination (les signifiants) pour relancer, rebondir hors du monde, du donné, de la vie qui ne serait que vécue, du corps ; le seul être, que l’on sache, qui soit rapport à (soi). Les autres réalités sont ce qu’elles sont. Celui-ci se-sait, qui n’a pas à voir avec la connaissance.

C’est bien entendu ainsi qu’elle est un rapport, un signifiant pur, sans rien qui s’empruntera à lui-même la capacité de trouver plein de signifiants seconds, sans que lui-même puisse être signifié, on ne peut pas se signifier, se rendre chose ou objet. Ce qui revient soit dit en passant à ne pas être, à abandonner son rêve d’être (sans que l’on puisse vraiment l’éradiquer, c’est le fantasme de base).

Et que donc ces modifications, dieu, pensée, sujet et réel, existent vraiment, au sens où ils ne sont pas des jeux d’esprit, des idées, des images, superficiels, mais atteignant la substance même ce qui est, de ce qui existe, substance non consistante (sinon elle ne serait pas le rapport, le mouvement qu’elle existe) substance en tant que structurelle. Ce sont les modifications de la structure du rapport à, les modifications du possible lui-même en tant que possibles.

Et ce parce que ce qui est, réel, est pluriel.

Non seulement la réalité, les choses et les êtres sont multiples, mais ce qui est réel, le-réel, est, lui, pluriel ; il peut subir, accepter, aimer, adorer une pluralité de formulations, d’accès, d’atteintes et de devenirs. Puisque le-réel est justement cela qui devient et qui devient dans sa structure même (ensuite surviennent des effets en nombre indéfini ou infini, peu importe puisque l’on ne tient plus «l’infini » pour une marque du-réel). En vérité cela seul qui est formellement, qui existe formellement (et qui donc n’est pas en soi déterminé) peut admettre des variantes, qui sont des variations (non pas donc des variantes exprimant un même, mais des variations du même lui-même ; qu’il existe de telles variations est tout à fait stupéfiant ; c’est ce qui couvait sous la détermination de « infini » (et que l’on ne pouvait approcher) ; le privilège du réel, qu’il puisse s’exprimer autrement sans s’épuiser … puisqu’il est le Possible-même. Soit donc le rapport.

On lâche que le réel soit une essence déterminée, une identité, mais c’est pour basculer vers une identité formelle absolument singulière et évidemment unique (puisque formelle sans composition), et, en cette unicité, plurielle. Ou comme disait Spinoza un infini d’infinis peut-être, on n’en sait rien, on juge seulement ici de ce que l’on a acquis, depuis 3 000 ans ou plus, sous des dénominations telles qu’elles permirent de les scruter, d’en tirer toutes les capacités, étant entendu que dieu, la pensée, le sujet et le réel sont des possibilités rendues ouvertes, expérimentables et non pas du tout idéelles.

Dieu devient nation, la pensée devient connaissance, le christique et Descartes deviennent des je, le réel devient ce monde humanisé et personnalisé et chaque moi susceptible d’accéder à son je.

Et c’est parce que l’on a découvert la nature intime du réel, sa vision interne que l’on peut toujours instantanément le retrouver et ce sous la forme d’en être saisi (puisqu’il n’est pas un contenu déterminé il ne nous appartient pas, mais nous lui appartenons, ce qui n’est pas grave, si l’on veut, puisque ce caractère formel renvoie précisément à notre être spécifique, qui n’est pas un être, déterminé et qui s’imposerait, mais une forme qui nous libère, ce que dieu, la pensée, le sujet et le réel opèrent de fait et s’annoncent littéralement comme tels, à chaque fois) ; et d’en être saisi en relançant justement la forme même de notre conscience, de chaque conscience.

Chaque conscience se révèle soudainement par dieu, la pensée et l’universel, le christique ou le sujet, la révolution ou le réel, et peut alors entamer un autre voyage, un nouveau cheminement. Il est aberrant, au fond, de tomber dans le piège qui voudrait nous contraindre au nihilisme, qu’il ny’ aurait rien d’autre que la détermination du monde (quelle que soit sa formule ; économie, biologisme, naturalisme, psychologisation, ou autres) ; en quoi dieu peut-il mourir, la pensée disparaître, le sujet se dissoudre ou le réel s’irréaliser ? En rien.

C’est uniquement lorsqu’un filtre, une facilité, un masque ou un fantasme viennent annuler l’accès de chacun à la forme de sa conscience-de, de son attention-à. Et c’est tout un monde, un monde humain, qui fut fabriqué afin de faire écran au passé ; ce monde, celui des sciences, de la technologie, mais aussi des industries et des mass-médiatisations ferme l’accès à la forme pure et brute de la conscience, qui pourtant, elle, s’étend jusqu’à 3 500 ans antérieurement ; le moi, qui est la concrétisation véritable et généralisée, dans le monde donné, devait aboutir au je, dont le moi est la concrétisation et l’accession de chacun à son corps, sa vie vécue, son expérience totale de tout au sens où le 20éme réalise absolument et dans tous les sens tout le possible humanisant en poussant cette humanisation jusque dans la personnalisation la plus exhaustive possible (à quoi tout veut, par ailleurs et par pur mercantilisme, nous convaincre ; réaliser intégralement notre vie vécue). Mais dans cette vie, il devait, il y a eu peut-être une Existence. Soit donc que tout moi soit susceptible d’atteindre son je. Il est une part de révélation, ce qui veut dire d’apocalypse, dans ce 20éme et 21éme.

Et ceci parce que l’arc de conscience est en un moi, un moi déjà tout entier réalisé par le monde humanisé personnalisé, en une proximité effarante d’avec son Intention, l’intention de son je (aucun écran, filtre, groupe ou communauté ne viennent s’interposer… sauf l’ensemble de tous les écrans précisément que l’épopée moderne et contemporaine produisit industriellement telle une bulle occupant toute la visibilité, il s’étouffe d’images et de sons en quantité).

L’inaccessibilité pour le moi de devenir selon son je est son épreuve ; pourquoi ne serait-on que ce moi ? De où cela nous contraindrait-il ? Alors même que dieu, la pensée, le sujet et le réel indique justement tout l’inverse ; que la forme du monde est plus grande que le monde, ou que la forme d’une vie est plus étendue que cette vie. Sans doute auparavant, les destins succombaient les uns après les autres, esclave vous étiez esclave à vie, et sans doute depuis lors les vies humaines se sont emplies de cent mille figures, objets, désirs, aventures, libertés, obsessions ou folies folles, bien réellement folles. Mais tout cette extensivité est bel et bien l’épuisement de tous nos désirs et rêves, réalisables ou non, afin que nu et sans rien le je puisse affleurer, à condition qu’on le pêche.

Or donc pour que notre conscience se désenclenche d’elle-même, il faut lui faire voir, percevoir comme de tels glissements de possibilités sont effectivement accessibles.

De là que l’on délimite, au moins, les quatre possibilités ; dieu, la pensée, le sujet et le réel.

Plus les variantes internes.

Comme le-réel est formel, il supporte, porte, apporte, rend possible quantité de compositions structurelles à propos de cet « être » qui n’est pas déterminé (une infinité de compositions déterminées) ; le rapport premier pousse vers quantité de rapports dans tous les sens, tous les sens possibles.

Évidemment cette importation dans le monde donné, de la structure colonise le monde et le donné ; il existera à partir des acquisitions de structures, toujours plus de signifiants et donc de perceptions, de champs entiers de perceptions, d’expression et d’inventions, de créations.

Et ce jusqu’au corps même de chacun, soit donc le moi.

Antérieurement est présupposé que le réel, pour ce qui est de notre part, dépend du mouvement. Si on s’arrête on tombe. C’est très simple. Et on ne peut pas s’arrêter (c’est rassurant), mais on peut freiner et alors on souffre (ce qui l’est moins). Dit autrement on ne peut que monter, vers le haut, mais plus ou moins vite et plus ou moins haut.

Ou donc ; le réel, le-réel, est intégralement positif (mais un ralentissement coûte éventuellement beaucoup). Dieu, la pensée, le sujet, le réel, on ne peut que percevoir du point de vue de dieu, on ne peut que penser, on ne peut qu’exister comme sujet, on ne peut que percevoir l’étendue de tout le réel. Mais plus ou moins.

Le but, ici, est de se rendre compte, d’intégrer, d‘absorber la pluralité structurelle et de la faire nôtre. Comme une seconde nature, disait Blaise. Dont on admet, a priori, qu’elle puisse devenir réellement en nous. Ce qui heurte fort notre croyance, celle que nous sommes ce que nous sommes ou au mieux que nous sommes qui nous sommes, cette identité. Ce qui est, pour nous ici, dubitable. Puisque si nous sommes libres, alors la liberté est notre être véritable, et c’est précisément cet être, cet exister brut qui est rétabli dans sa fonction ou sa dimension même.

Que le libre brut atteigne sa structure spécifique est évidement l’ambition, mais pour cela il faut montrer quels sont ses points de chute. Dieu, la pensée, le sujet, le réel. Puisque notre principe est de ne pas s’envoler vers des notions abstraites éthérées ou vagues, mais de désigner les points de fixation ou pour mieux dire les points d’articulations ; ce qui nous est facilité de ceci qu’historiquement, selon notre historicité, ces points furent effectivement atteints. Il s’agit juste, somme toute, de les reprendre et de les récupérer, de les réintégrer.

Que gloire soit rendue à ceux qui y atteignirent.

Et ne pas s’en apercevoir c’est donc demeurer coincé dans son temps, ne pas percevoir par-dessus, ou antérieurement, et se laisser dévorer par la réalité (ainsi ne plus même être capable de remonter à la révolution et l’universel, l’humanisation, puisque le moi fait obstacle à cette compréhension).

Mais… il faut considérer que ces pointes conservent en elles-mêmes leur pure capacité et qu’elles sont donc recouvrables en et par chacun au moment où il existe. Et de fait dieu, la pensée, le sujet et le réel ne nous quittent pas, pas d’un seul pouce, et qu’aucune dégradation ne dissipe la puissance de ces quatre strates dimensionnelles.

C’est la raison d’être du feuilletage de la conscience que l’on avance ; toute conscience est kaléidoscopée et il lui suffit de mouvoir sa tranche pour glisser d’une planification de son être en une autre, de permuter d’une tranche à l’autre du réel ; a priori rien de ce qui est structurellement n’est étranger à ce qui existe structurellement.

Ceci puisque, en tant que principe général, il ne s’agit pas du tout d’idées (dieu, la pensée, le sujet ou le réel) mais d’une structure, solide, réelle, dense, consistante en elle-même et que l’on ne manque jamais de retrouver aussi loin se soit-on éloigné ou égaré.

Le kaléidoscope doit cependant parvenir à élaborer ses propres critères ; l’ennuyant consistant en ce que l’on ne sait l’être ou dieu ou le je ou le réel qu’une fois ceux-ci advenus ; auparavant on n’en pouvait formuler aucune idée et encore moins image ; ce qui veut dire qu’à chaque occurrence les pointes du réel viennent avec leur propre registre qui emplit la totalité de son possible effectif, à chaque fois. Dieu emplit tout, la pensée emplit tout, etc.

Mais aucune ne vient à bout de la structure réellement réelle ; ce sont des feuilletages (et en tous cas ceux que l’on a expérimenté, tout laissant supposer qu’il en existe d’autres, puisque l’on ne connaissait pas ceux-là avant qu’ils adviennent et qu’ils deviennent évidents une fois advenus ; ils s’intègrent parce qu’ils intègrent, comme existant antérieurement).

La disjonction de la conscience en tant que rapport veut dire évidemment qu’il en manque toujours un bout ; c’est le Bord. De même le présent. C’est la même structure parce que la nature du réel est le possible ; non le possible de quelque chose, mais le possible du possible (raison pour laquelle le sujet est ce qui revient sur lui-même). Le bout qui manque rend possible les signifiants (dont un signifiant qui s’auto désigne ; puisqu’il se-sait, il doit se signifier, mais ne peut pas être un signifié, c’est un signifiant de signifiant en somme ; ce qui veut dire qu’il s’échappe toujours et non pas qu’il se maîtrise, il lui faudrait être quelque chose).

La disjonction de la conscience (que le corps vivant ne comprend pas du tout, mais le moi qui se fie, se confie au corps qu’il croit être, qu’il rêve d’être, n’y comprend pas plus ; tout dépendant alors de ce qu’il se cherchera plus ou moins hors de lui-même, le psychotique n’ayant plus ou pas d’altérité, d’autrui ou de réalité à part, et le névrosé plus ou moins coincé dans la toujours-même réalité, en rond, le peu de liberté jouant, bien suffisamment par ailleurs, de ce que l’on écrira, cad désirera encore du nouveau, non plus en rond mais en spirale, et le je s’élançant de tel ou tel grand saut, la poésie ou la révolution ou jésus ou la pensée, ce que l’on veut, au prix d’une éthique, évidemment : on voit par là l’étiage, l’ensemble des possibles réellement actualisables, qui deviennent, pour le je concerné (ou le moi ou le dit corps), son actualisme, son activisme (de l’hystérique au mystique, du sujet rationnel au transcendantal en passant par le le pur et brut je cartésien qui dit « là, je suis », des domaines, esthétiques, etc, aux engagements divers).

Le tout est ainsi pour chacun de parvenir à au moins un excès, un activisme, une folie ou une sagesse ou les deux, qui l’expulse hors du donné, parce que le donné renvoie au donné, tandis que le structurel renvoie à la forme (de tout donné). C’est bien à ceci que l’on a accès.

On peut rencontrer autant de signifiés que l’on pourra, ou que la vie nous offrira, mais ils ne vaudront jamais le signifiant. On ne rencontrera pas le Signifiant, ou donc le possible pur.

Mais au moins la pluralité structurelle du signifiant ;

- dieu si l’on aime dieu ;

- la pensée si on la comprend ;

- le christique et son royaume d’égalité des sujets ;

- Descartes s’entendant soi-même selon la liberté du je ;

- et le signifiant « brut » est le réel, cad le « là » de l’être ou de l’existentialisme, à quoi se confronte, nu tel qu’il est, le moi, dépourvu de groupe ou de représentation pour le protéger ; le réel existentialiste est un pur signifiant ; le moi est nu jeté là dans le monde ou encombrer de ce corps massif, délaissé et exposé par le vécu de cette vie, livré de plus à la mort et aux ténèbres.

Non seulement nous ne sommes pas sans rien, sauf à manquer de courage, mais tout nous est (déjà) offert.

Ce serait vraiment une faiblesse, une lâcheté que de ne pas renouer les fils tendus, et de ne pas poursuivre la trame, la trame non finie, celle infinie donc ; puisque depuis Descartes on sait que l’infini existe réellement ici-même ; ce que nous a prouvé le christique, mais dont on pouvait hésiter à suivre la surtension, étant entendu que, lui, il est le Fils ou donc dieu tel quel, en personne, redoublé d’abord et puis triplé par le Saint Esprit (attendant la révolution française, c’est évident) ;

mais par Descartes l’infini se montre existant et existant dans ce monde-ci et on ne peut plus douter ; si jamais cela fut possible ; le diabolique, la ténèbre, la dissolution indéfinie n’étant jamais qu’une pauvre position de repli, un pli secondaire du Grand Pli du Réel, une vaguelette négative qui croit ce qu’elle raconte, et ce dans l’infinie positivité de l’exister, qui, lui, ne s’écoute pas, qui agit, le Grand Agissement, et dont la parole est agissement,

comme absolu et formel mouvement de réalisation intégrale de toute la Possibilité.

Ce qui veut dire que c’est uniquement, uniquement, par effort sur soi que la disposition infinie (le rapport qui n’a pas de rapport avec quoi que ce soit du quelque chose) s’arrime à elle-même, elle décide, elle veut, elle croit, elle (se)-sait, elle maintient son intention, elle ne se laisse pas couler.

Et elle ne se laisse pas transformer dans le signifiant. Elle en use (c’est pour cela que l’on admire l’artiste, l’écrivain, celui qui joue des signifiants, sans en jouir comme ça pourrait être halluciné, sans en jouir parce que c’est un agir, un travail, un ouvragé, une difficulté qui recherche toujours la difficulté, sinon elle s’ennuie).

Par quoi ça n’est plus la jouissance (qui s’hallucine et entraîne vers la folie ou l’hystérie ou l’angoisse, etc), ni un plaisir (qui venait aider à subsumer la jouissance, et permettait une régulation, une régularité, un ordre susceptible d’échanges, du côté extérieur, qu’il y ait un extérieur veut dire que vous percevait l’autre-conscience ou le signifiant comme autre, le symbolique donc),

mais un ouvragé ; une insatisfaction qui échappe au corps (à la satisfaction hallucinée ou attendue en échange de), mais une insatisfaction qui a effets… Il y a des Effets, et si il n’y a pas d’effets, ça ne vaut pas ; il faut que « ça » avance.

Ce que l’on nomme le Créé.

Par quoi le christique est, outre toutes les possibilités qu’il ouvre, est celui-là qui relance la Création. Il est la re-Création, puisqu’il lance l’Intention (par delà toute Loi, qui vous juge, tandis que l’Intention vous par-donne, cad ajoute la possibilité de rapports absolument en plus) ; la création nouvelle et en vérité selon d’autres règles, d’autres signes.

Le réel enfin continué. Le royaume, cela même qui autrement serait le monde ou l’histoire, mais ici, par lui, c’est enfin le Royaume. De là qu’il insiste, absolument, qu’il faille agir d’une part et que d’autre part la « foi » ça n’est pas la loi ou le droit ; inaugurant que chacun aura à se charger et à rassembler sa force intérieure ou interne (de l’attention même, de la conscience-de quelque ceci ou cela, et non plus même de seulement se concentrer dans l’universel ; le christique rassemble intérieurement bien plus au dedans et au dehors, décuplant les esthétiques ou les éthiques ou la politique, etc, chacun ayant à en découvrir les possibilités).

Et que l’intention, qui ne mènera pas immédiatement aux achèvements, à la fin, réussira, de par son ampleur inattendue, jamais attendue ; elle est entrée dans le circuit de la réalité, et on l’a dit, on l’a énoncé, l’intention travaillera, chacun ; l’intention n’est pas la volonté mais bien plus étendue. L’intention est bien plus grande. Vous ne savez pas jusqu’où elle vous conduit, et pour cause elle vous (se) crée. Et bien loin de retirer du mystère, elle est le mystère, l’autre côté du rapport, que l’on ignore complètement.

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Le déroulement du non-temps

21 Mai 2022, 12:41pm

Publié par pascal doyelle

On a donc sous-entendu que l’absolu se crée dans l’actualité. Dans le présent.
Et donc, quant à notre affaire d’êtres humains, de la décision que l’on a, que l’on obtiendra de soi.

L’absolu apparaît dans ce qui semble le plus infime et le plus immédiat et le plus fragile. Dieu, la pensée, le sujet ou le réel existent dans l’acte du présent. Il n’y a rien d’autre (rien ne précède le possible pur et brut), mais on ignore, a contrario, jusqu’où avance le dit présent. On a nommé cela la colonne du présent, qui tient tout le reste. Si l’absolu ne naissait pas dans le présent où voulez-vous qu’il soit ? Passons, ou reprenons, c’est tout comme.

Rappel (manière relire et relier autrement le même)

Le réel est signifié ici comme le Possible brut. Tout se réalise (étant entendu que tout ce qui se réalise n’est pas l’imaginaire, comme une licorne, qui n’est qu’un mélange, un cheval avec une corne). Si le possible est le réel, alors tout est mouvement et le mouvement est cela même qui existe ; l’être, les réalités, la détermination ce sont les effets de l’exister, du mouvement. Mais donc le mouvement ne cesse jamais ; il est premier et dernier. Tout est intégralement suspendu à soi-même (ontologie du baron de Münchhausen, qui se soutient par les cheveux en s’extirpant lui-même de l’océan). Le feu brûle la flamme. Si tout est mouvement cela signifie en soi-même que la logique n’est pas la perfection (l’être, le un, la théologie, la raison, etc) mais la perfectibilité ; tout travaille afin que le réel et la réalité (l’exister et l’être) se rendent toujours encore plus capables d’encore plus de perfectibilité ; aussi le réel est-il signifié comme sujet, comme structure sujet ; autant que l’on sache (et on ne sait évidemment pas tout le possible, on le découvre au fur et à mesure) seule un sujet, une structure sujet est capable de devenir en se modifiant, en transformant le début selon le terme, l’initial selon la fin, laquelle est toujours remise encore plus loin. Le réel n’est pas seulement positivement tout ce qui est possible, il est positivement toujours plus qu’il sera. Il est une propension absolue vers une encore plus grande perfectibilité.

Dit autrement ; la réalité, le monde, le donné, et donc la vie vécue sont pliés, re-pliés, dépliés cent mille fois et déroulent la plus grande capacité possible. La structure active de tout le(s) devenir(s) est le présent.

Ceci afin d’approcher l’activité, l’activisme intégral du réel, de la réalité, des mondes, de l’univers, du « là », de dieu, de l’Absolument Capable ou de quelque faconde qu’on veuille le designer.

Ou dit encore autrement ; le réel est vécu, pour chacun, selon un feuilletage dont il dépend de ce chacun de le déplier, plus ou moins (plus ou moins parce qu’il sera déplié, il n’y a pas de conscience sans ce kaléidoscope, qui se transforme selon son dé-roulement, mais plus ou moins, avec plus ou moins de distinctions, plus ou moins de rapports dans le rapport, qu’est un arc de conscience). Et que donc il s’agit pour chacun et pour tous (pour la synthèse de chaque je ou pour la compréhension, la coordination collective que l’on nomme ou qui prit ce nom de « démocratie », en quoi elle consiste précisément).

Si le présent est le réel et si nous existons comme arc de pur mouvement de conscience, alors la face tournée vers le réel et le présent est notre âme.

Si le présent et notre activité ou mieux notre activisme (lorsque l’on s ‘éprend du réel en tant que forme, distincte (quelle que soit son nom), de la réalité (livrée à la dispersion) alors toute représentation est telle un tremplin pour la structure mais jamais et en aucun cas la structure n’est dite telle qu’elle existe dans quelque représentation que ce soit ; ainsi une œuvre (au sens large, éthique par ex, ou stricte, esthétique et autres) renvoie chaque je à son champ de perception, d’expression ou d’intention et c’est cela, ce mouvement acquis, qui compte. Par exemple, pour illustrer précisément, dieu lit nos âmes, et c’est le seul réel qui l’intéresse. Ou dans une pensée, un système, ce qui compte c’est l’architecture ontologique (le position du réel) qui vaut et c’est cela qui est retenu et que chacun peut re-trouver dans l’actualisation ; si on lit Descartes on re-tient le cogito, instantanément, ou Hegel la récapitulation dialectique, cad en fait phénoménologique. Ou Rimbaud la disposition tout à fait stupéfiante de la langue, du langage, du signifiant (dont on voit soudainement que c’est très, très, très compliqué).

Et donc (le réel, dieu, la pensée, le sujet, la structure) la flamme est instantanément donnée telle quelle (en tant que possible) et commence alors le vrai débat ; jusqu’où deviendra-t-elle ? Jusqu’à quel point de lui-même le Rapport sera-t-il étendu ?

Bref.

Il est donc une verticale absolue, cad formelle (puisque l’on tente de ramener ces notions « infinies » à un fait, un acte, un réel effectivement située et situable dans le donné tel que « là » et donc accessible véritablement par chaque conscience)

une verticale qui est apparue dés que l’humanité quitte les mondes particuliers, qui tournent chacun indépendamment en boucle, holistique, communautaire et lorsque la parole, la perception, les échanges s’imposent en une fois,

et que l’on bascule instantanément vers dieu, la pensée, le christique.

Instantanément puisqu’il s’agit non pas d’idées qui apparaissent mais d’une structure qui, jusqu’alors sous les mondes particuliers, passe au premier plan et se nomme, se désigne telle ; dieu l’intention, la pensée le réseau intentionnel (les idées), le christique l’intention incorporée par, en chaque corps ; et comme cette structure n’est pas une idée, elle n’est pas soumise à contestation, elle s’imposera en tant que réel, en tant qu’elle est un réel et qui pliera donc immédiatement toutes les idées, représentations, images, relations, organisations, projets, en bref possibilités nouvellement ouvertes dans le monde, le donné, le vécu et le corps vers quantité de finalités (en premier lieu par le remplacement de la romanité par le christianisme qui lui-même re-philosophera, à nouveau compte.

C’est envers soi-même que l’on tournera l’épée.

Le moi qui deviendra de plus en plus autonome, qui se nommera lui-même, poursuivra son devenir, puisqu’il est doté maintenant (depuis le christique) d’une individualité (qui n’est ni homme ni femme, ni libre ni esclave, ni riche ni pauvre, ni juif ni grec ni romain, etc) et qui comme telle, puisque se désignant, entre dans un rapport avec lui-même qui court-circuite tous les autres (sinon il ne se positionnerait pas lui-même comme un), ce moi donc pour devenir obtient un point externe (qui n’est pas extérieur, cad qui n’est pas du monde, il serait alors saisi par une détermination, lesquelles déterminations sont toujours quelconques), et ce point externe assume parfaitement son être spécifique qui n’est pas déterminé, à savoir le christ.

On dit le christ parce que même si la raison, la pensée produit elle aussi un réel formel, les idées, elle reste déterminée, elle universalise la détermination (du bleu de cette fleur, elle cible « le bleu »), mais ne peut pas se détacher du déterminé ; le christ oui. Parce que c’est un sujet. C’est le sujet avant tous les sujets, et du fait de ce détachement il est le verbe, par qui tout a été fait, créé (le père gardant l’initiative, puisqu’il est l’intention pure et absolue et donc unique et donc encore plus universelle).

Évidemment le tout de cette histoire et de cette Histoire, sera de récupérer le regard du christique et de l’intégrer ; ce qui est une folie totale, une impossibilité dont on ne connaît la résolution qu’une fois inventée, créée, par Descartes. Ou si l’on préfère cette récupération s’opère cent ou mille fois (dans le visible de l’acculturation générale, la mise en forme culturelle en Europe, antiquité, Moyen Âge et renaissance, par Montaigne par ex, par la transformation du chevaleresque en épique et puis mystique de Ch de Troyes, par cent mille œuvres), mais Descartes marque le coup, il plante le clou et de plus le clou dans l’étendue du monde ; il est « là », le sujet est « là » ; et donc son unité, ce qui veut dire son rapport (c’est pour cela que c’est une phrase articulée, je pense… donc je suis) s’impose ici et maintenant (et non plus au-delà ou ailleurs ou en esprit ; ou plus exactement cela impose de rétablir l’esprit tout à fait autrement, ici même, dans le monde et malgré le monde, et performe ; son acte crée, créera son activité, l’activisme qui viendra.

Comme Descartes manifeste ce sujet, il l’accélère, puisque ce sujet entre dans le champ de la visibilité ; par ex Pascal critiquera « le moi de monsieur Descartes » et ce faisant permet à cette notion de moi (que l’on distingue ici du je) d’entrer dans l’acculturation généralisée ; il y a désormais un « moi » humain (qu’il entre dans le champ visible oblige évidement à en faire quelque chose).

De manière générale donc la représentation doit manifester afin que se propage la liberté du sujet ; rappelons qu’il n’est que le moi (cad un corps coupé de haut en bas par le signifiant et qui prolifère n’importe comment (psychose) sauf de se fixer, au risque de se figer (névrose ou autres) et ainsi peut s’organiser plus ou moins ; seul un autre-regard peut le fixer, et donc que cette conscience se perçoit à partir du dehors, ce qui lui coupe le flux, fixe ou fige la prolifération ; le psychotique ne peut pas se transporter en dehors et les signifiants envahissent tout, qui restent soumis à l’imaginaire, à la satisfaction hallucinée, et donc ne s’imaginent pas insatisfaits ; ça n’est donc pas le signifiant en lui-même mais le fait qu’il existe, potentiellement, virtuelle, une autre-conscience (voir les analyses de vie quotidienne, ou pas, de Sartre évidemment).

le moi se voit, le je ne se voit pas, il n’y a que le je qui voit le je ; le moi qui soudainement idéelle le sujet laquelle opération se nomme elle-même et donc en tant que je ; le sujet est la structure, le je l’auto-prononciation, le moi est le vivant. Le moi occupe 99 % et le je 1 %, mais c’est le pourcentage qui dénote et donc celui qui compte, parce qu’il modifie, qui transforme et plus on s’y accroche plus il cause (de nouveaux effets). Lui-même, ce je, étant impossible ou infini comme on veut, il existe sur le Bord, du monde, du donné, de tout ce qui est (qui relève de l’être), et aussi sur le Bord du corps, et donc dans l’actualité, dans la prononciation du je ; c’est pour cela donc que Descartes montre, in vivo, la formule «je pense donc je suis ». Le je n’existe qu’en acte et c’est le but, la finalité parfaite au sens de la perfection comme perfectibilité (et non idéal inerte et déjà en dégradation ; on peut adorer, d’adoration, l’historicité, parce qu’elle ne cesse pas, nulle part). Et le moi tombe amoureux et conçoit ainsi l’incroyablement Vivant, c’est son expérience à lui, au Bord de son corps ou du corps de l’autre, puisqu’il s’agit d’adhérer à l’intention d’autrui, soit donc sous la forme d’un seul-autrui et de nul autre (sinon cela n’aurait pas de sens, cad pas d’effet structurel).

Mais donc seul le moi est, est dans le monde, le vécu, le relationnel, l’organisationnel sociétal, etc. Il faut donc que le je surgisse dans le moi mais que le moi se développe lui-même ; et ce jusqu’à l’aboutissement des années soixante (causé parallèlement tout autant par la capacité énergétique, gaz, pétrole, techno, industrialisation et autres, qui lui donne les moyens, à moins que l’on découvre ces moyens afin de satisfaire la survenue des mois, intransigeants). Et si le christianisme dispose d’une perspective « morale » il faut entendre que cette technique-là s’étend bien au-delà de la moralité, et permet au moi de se percevoir et de noter toutes ses petites dérives et incapacités et donc tout aussi bien ses capacités en propre et de la sorte de perfectionner le rapport qu’il existe (un rapport existe, il n’est pas) ou de distinguer de nouvelles intentionnalités, de nouveaux signifiants, de nouvelles possibilités, lancer dans l’acculturation généralisée ; qui n’est pas une déculturation mais une mise en forme culturelle créée spécifiquement par l’enjeu du réel qui s’impose structurellement, cad de l’externe face de la réalité, comme externe face qui est aussi bien l’interne ; soit l’actualisation selon dieu, la pensée, le christique, dans tous les domaines, créant de fait une société humaine universelle réellement universelle, qui prend source dans l’arc de conscience (et non dans la « pensée » ou le droit romain seulement ; le christianisme vient pile poil s’ajouter et offrir le vraiment vivant à une extériorité, laquelle était invivable).

La manifestation, universelle, universalisante, c’est une chose, mais l’invasion de partout par chacun des je sous la formule, plus abordable, des mois, est encore plus profonde et réclame de chacun. Il existe ainsi une matrice, relationnelle, organisationnelle (qui passe par l’église à l’origine, qui s’imposera comme révolution ensuite et puis mass et micro (internet) médiatisation et médiation, etc) qui « force » chacun à devenir chaqu’un, mais bien sûr le je en tant que moi apparaît quasi spontanément, pour toute personnalité, comme naturelle et immédiate (alors que le je est déraisonnablement non naturel et non immédiat et réclame une structure méta, dieu, pensée, sujet, réel) ; et selon chacun tente alors d’élaborer sa synthèse, son moi, qui unifie la diversité du donné et en retour occasionne un décuplement de perceptions (puisque chacun devient autogéré pour ainsi dire et doit produire une réalité perçue adéquate) ; il est impérativement de manière générale et collective et individuelle une reconnaissance de chacun par chacun, par quoi l’on ose exposer son unité en propre, singulière, au point que cela devienne un idéal partagé, une seconde nature, une immédiateté qui en elle-même est capable de se déplier et notamment que chacun s’estime, raisonnablement ou librement ou idéalement ou culturellement ou historiquement ou se tienne d’une ligne de temps, de temporalité, de mémoire de soi en tant que chacun et tous à la fois ; une réalisation humaine tout à fait complexe et articulée et qui se voit et se sait, se sait et se voit.

Le processus est unilatéral ; il réalise totalement tout le possible d’humanisation d’abord et de personnalisation ensuite. L’humanisme et le personnalisme peuvent être considérés comme effective acquisition (de ce que l’on est selon l’être), mais en vérité, en fait et réellement humanisme et personnalisme sont des effets ; la cause est structurelle.

Au sens où, tenons ceci pour vrai, que tout est faux hormis dieu, la pensée en soi, le sujet formel et le réel structurel. Ce sont les quatre possibilités du possible, relativement à notre expérimentation, dont rien ne nous dit qu’elle expose toute la capacité de la possibilité. C’est dans la Possibilité absolue, cad formelle (on n’emploie plus « absolu » ou « infini » en un sens vague mais selon la désignation des articulations effectives, l’arc de conscience arc-bouté dans l’arc du présent, selon leur caractérisation formelle, et dans la typologie du rapport comme effectif mouvement de ce qui Ex-siste, vers le Présent à-venir), la Possibilité telle qu’elle appelle tout ce qui est vers sa capacité ; et donc pour chacun, chaqu’un, est exigé que ces uns s’imposent à eux-mêmes cette exigence, cet effort, cette intuition et donc avant tout ménagent, pour eux-mêmes, chacun, un espace et un temps individué, singulier, par lequel chaqu’un peut se permettre, une société humaine de confiance qui assure à chacun qu’il soit possiblement lui-même (dans le régime de la confiance christique, qui pardonne les égarements et ne condamnent pas selon la seule Loi mais relance l’Intention de chacun, et selon la raison ou la pensée ou les esthétiques qui autorisent une montée de niveau, une ambition de degré civilisationnel).

Et ce théoriquement et avant que tout dégénère en rivalité (la société américaine qui livrée aux seules libertés, ne comprend pas qu’égalité mène à la fraternité, et qui se déverse comme Empire, espace, impérialisme ; reste à la France, le temps).

Et par quoi, donc, chacun peut créer des signifiants, des signes, qui démultiplient les champs de perceptions (par ex les mathématiques mais aussi les littératures, les éthiques, la politique) ; et l’ultime possibilité du signifiant est l’élaboration par chacun de son moi, de sa personnalisation. Serait-elle captée par l’industrialisation, par la production industrielle de la personnalisation qui est évidemment catastrophique mais n’était-elle pas inévitable ? Et ne devait-elle pas cette dérive se réguler elle-même… puisque rien n’était en mesure de la contraindre extérieurement ; auto conviction, conversion, qui était en germe durant et par les années soixante justement qui lancèrent pour quiconque la méfiance envers la domination, envers le pseudo-développement par la domination ; chacun comprenant alors, par ex, que la publicité n’était, le soi-disant rêve publicitaire n’était que mensonge ou une version colorisée de la « propagande », littéralement. Dit autrement il y a des mois parce qu’il y a des signifiants …

Et chacun ayant à gérer, à tout le moins, les signifiants, chacun se névrose, se psychose, s’obsessionne, se traumatisme, se déprime, etc. Les mois inventent leurs « folies » parce qu’ils doivent tramer leur corps de signes dans tous les sens.

En se limitant à sa synthèse selon le moi, le je se perd ; parce qu’il n’est de sortie pour lui que vers le haut (dieu, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, le réel). Le reste est un corner. Le moi croit obtenir une synthèse (qu’il peut mener fort loin et de manière tout à fait correcte) mais qui reste un bricolage ; il ne peut pas se clore dans l’immédiateté, or que signifie qu’il soit, le moi, sa vérité ? Qu’il est immédiatement, qu’il est naturellement, qu’il est déjà un « lui-même », à charge qu’il parvienne à se réaliser, qu’il « réussisse », qu’il « profite », qu’il se satisfasse ; le donné expliquant le donné (et ce jusque dans l’économie ou les sciences en réalité).

Mais rien ne correspond au structurel, parce que le structurel est antérieur à la réalité, et au-delà de toute réalité ; le structurel sur-existe selon son rythme, son régime, son registre, sa fonctionnalité ou sa dimensionnalité (selon que l’on croit en dieu, la pensée, le sujet ou le réel, et non seulement comme fonctions qui décuplent la réalité ou la vie, mais qui, dimensionnellement, promettent une sur-réalisation de l’existence).

Béni soit le moi qui parvient à s’extirper de lui-même, serait-ce par un bout, vers son je ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel.

Puisque l’on peut définir, délimiter le lieu actif de l’activité (par la théorie du rapport au fond) cet activisme du réel, en nous, cad en tant que je et en tant qu’actualisation, devient accessible en conscience ; il peut, cet activisme (qui remonte aussi bien au dieu unique, à Socrate et son attention aux idées, etc) entrer dans le champ de la possibilité. Auparavant il guidait toute activité réelle (qui réclamait l’attention, comme la pensée, la conversion, la foi, la révolution, etc, qui exigeaient que l’on y soit, que l’on en soit, que l’on en paie de sa vie, de son vécu, de son tissage de rapports possibles inventés, créés, que l’on prenne sur soi, sur son énergie, que l’on échappe à la nécessité ou à la domination, et évidemment à l’exemple du christ qui paie, rachète au prix fort, qui hystérise absolument tout ce qu’il touche, puisque par lui tout fut fait, signifiant de tous les signifiants et dans la main droite du père, qui seul initie, intentionnalise, prodigieuse clarté d’il y a 2000 ans).

Remarque ; la tradition n’est pas traditionnelle ; puisqu’il ne s’agit pas du tout d’idées, mais d’une structure, l’arc de conscience (qui est un « quelque chose », un truc réel, une structure existant effectivement comme telle), et une structure qui re-vient sans cesse. On doit dire qu’elle re-vient, puisqu’elle vient à chaque fois telle quelle, nue, sans rien, vide, formelle ; son être n’est pas un être parce qu’il est une forme, et cette forme n’est pas un machin éthéré mais un rapport (soit elle est un rapport soit elle est déterminé, or déterminé il serait destiné à se disperser, alors que la structure surnage à tout contenu et ne dépend pas des contenus) ; il n’y a qu’un rapport pour non pas être mais ex-sister ; en quoi qu’il existe un « présent » (et que même ce présent soit cela qui seul existe, le reste est) n’est pas accessoire, mais que tout (l’arc de conscience et l’arc du présent) est mouvement, cad rapport. On dit « rapport » pour clarifier ce que par mouvement on peut, doit, est capable d’entendre et de manière à entrer dans cette structure du réel, dont il est évident que « tout n’est pas là » et que c’est ainsi qu’il existe un présent ; pour que le possible se réalise, ce qui veut dire que le possible est dans la main du présent, soit donc doit être décidé. Le réel est la décision, c’est pour cela qu’il est en tant que structure-sujet ; une telle structure seule assume que le possible soit la racine du réel ; au sens où « on ne sait pas jusqu’où le réel est possible », et cette question est celle que se pose le réel lui-même (qu’il soit dieu, la pensée, le sujet ou le réel, ou quelque structure indicible, inexpérimentée, inabordée que l’on ignore pour le moment).

La conséquence est qu’alors chacun a accès immédiat, direct et donc, si l’on a suivi, instantanée (instantanée) à la tradition-même. C’est tout entière et tout complètement que la suite historique du réel intervient dans la vie, le vécu et le corps, le relationnel et l’organisationnel de chacun et ce un par un, adapté à chaque un tel qu’il Se Voit. Puisque c’est dans le regard même, le rapport, lequel se trame de signes, de signifiants et chacun s’en va à la pêche aux signifiants, veut briser le cercle de sa synthèse bricolée et élaborer une augmentation, une intensification, une actualisation, une accélération, une concrétisation de cette attirance formelle absolue du Possible brut. Sachant que si il ne s’agit pas tant d’idées mais de signifiants alors chaque signifiant découpe la vie, le corps et la perception tout aussi bien que l’esprit, l’âme, le sujet, le je, le réel et donc la possibilité même ; puisque pour nous il n’est de possibles apparaissant que par des distinctions, et donc des signifiants, distinctions qui ne sont pas, nulle part, mais apparaissent par effort et retournement de soi, ou, si l’on préfère, de tout champ de perception, d’expression et d’intention ; il est clair que rechercher sa propre intention c’est cartographier l’ensemble de tous les champs intentionnels (cad tout) qui composent une vie (en faits et potentiellement) ; et donc via ces domaines spéciaux, comme la religion, la philosophie, politique, esthétiques et d’autres, et toute récapitulation de sa propre vie vécue.

Le déroulement est tout autant ou selon son moyen même, la stase, tous champs suspendus à eux-mêmes (ce qui veut dire leur phénoménologie, les prenant en tant et pour ce qu’ils se donnent, ce qui arrive effectivement avec dieu, la pensée, le sujet et le réel, qui sont encore et toujours accessibles ; la recherche de la richesse qui est déjà nôtre, la critique (Kant) ou la méta critique (Nietzsche et autres) consistant à réécrire et inventer encore la Possibilité-même ; puisque c’est une structure, réelle, qui ne nous lâchera pas, elle est pré/posée en toute idée) la stase donc et l’analyse de tous ces champs, soit donc la récupération, par chacun, de toutes les possibilités qui furent (en ce moment où l’on existe) parce que tout fut véritablement le dépli du pli du réel, les formulations de la forme, le feu dans la flamme.

Et cette analyse n’est pas une objectivité nécessairement (ça peut l’être, et il y eut tant et tant d’objectivismes depuis 2 siècles, puisque nous sommes adonnés au monde, aux choses, aux causalités, aux systèmes systématiques, aux idéologies, etc, et donc à la concrétisation de l’intentionnalité, comme les grecs imposaient l’augmentation des réseaux intentionnels par les Idées, ou le christique le corps et autrui, et l’égalisation de l’intention de tous, etc),

mais l’épreuve, ce par quoi on s’éprouve soi et l’exister (ou l’existence du je que le moi devient ; au contact, peau contre peau, de Rimbaud « je » naît, il ex-siste, à même la langue et plus encore le langage, puisque c’est bien plus que le langage qui se donne, et ce je ne peut pas ne pas ex-sister, ou alors ...le texte nous tombe des mains, nous tombe des yeux) ;

c’est tout entier (selon l’unité mais formelle du je) et tout entièrement (selon un investissement d’éthique absolue, et cela vaut pour le moi selon Lacan) que l’on devra recevoir tout le possible ;

ou donc, les signifiants, tous (qui sont des rapports), sont accessibles.

Si l’on existe ou tente de saisir ou d’être saisi, les possibilités on entre dans le non-temps ; dieu (et l’intention de la nation, juive, musulmane, française), la pensée et l’universel (l’être, le bien, la pensée de la pensée, le un, la substance, etc), le christique (égalité selon le un tout-seul) ou le sujet (le je de par-soi et libre cartésien et suivants, toutes ces explorations de et dans la structure même, kantienne par ex), la révolution et la réalisation (de toutes les intentionnalités, y compris et d’abord celles de chaque un, la mondialisation au sens ontique, la technologie ou les sciences ou les idéologies, dont l’économie comme idéologie du corps, des corps) ; tout était attendu et dans la possibilité même et finalement exemplaire, les effets stupéfiants de la cause structurelle effarante.

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Passion

14 Mai 2022, 07:12am

Publié par pascal doyelle

L’amour invincible du purement formel désignait la compréhension, parfois soudaine, et toujours en terme de conversion (vers dieu, la pensée, le sujet ou le réel), la compréhension donc que le réel ne se constitue pas de contenus ou de déterminations, mais des rapports.

On a donc dit que dieu manifeste l’intention pure et simple antérieure à tout ; que la pensée retisse le monde donné-là dans un réseau intentionnel (les idées et les systèmes) ; que le christique instancie l’intention en et par chacun face et par le regard unique du un tout-seul et l’égalité de tous ; que Descartes impose la liberté de l’intention que chacun existe (dans le cogito impérativement éprouvé, par qui que ce soit) ; que la révolution déploie organisationnellement l’égalité et la liberté en une seule fraternité (rendant les rapports entre tous et d’avec soi-même absolument, cad formellement lisibles).

Ceci reposant sur cette évidence que l’arc de conscience de chacun est un rapport. Tout ce que nous sommes, serons, est pris dans le rapport ; puisque c’est un signifiant qui origine le moi (et l’inconscient et tout le reste). Il n’est rien qui échappe au rapport ; le corps lui-même, ce vivant, ne nous apparaît que dans les entrelacs des signes et signifiants, des champs de perceptions et du relationnel (qui n’existent que dans le champ des signifiants ou au travers, parce que l’on perçoit le bleu avec ce qualificatif mais c’est ce-bleu-là que l’on perçoit).

Que ce qui est désigné comme intention, et donc dieu, l’égalité christique des personnes humaines, mais aussi la liberté cartésienne de chacun, se déduit de la notion absolue et formelle de rapport. Être soi c’est tenir ledit rapport, lequel étant mouvement est tension (et tension rendue possible par le corps en tant que vivant, en tant qu’électricité en somme ! ) et ce qui est tension se prête comme désir ou intentionnalité, comme rapport entre ceci et cela.

Ce qui est en rapport est une tension ; elle naît et sort de la cervelle, mais l’important (ici) n’est pas sa matérialité ou non (on se doute que l’arc de conscience existe matériellement, où voulez-vous qu’il soit, mais on doute aussi qu’il se limite à celle-ci ; puisque cet arc produit, forme, crée un rapport, lequel étant un rapport, est-avec-lui-même ; et c’est cet avec-soi qui compte ; et qu’il faut catégoriser, délimiter, définir, impliquer. Cet avec-soi définit et délimite (les deux, et c’est fondamental) un lieu qui s’appartient, lors même qu’il serait la plupart du temps empli de déterminations hétérogènes (le « bleu » est dans le monde, et rien, à part les relations, les rapports, signe/perception, signe/signe, etc, ne vient de la conscience) et ce lieu, du rapport, qui s’appartient, peu importe qu’il naisse de la cervelle… puisqu’il devient sa cause, et son effet. peut-être pas immédiatement (quoi qu’il existe une fulgurance soudaine lorsque l’on s’aperçoit exister, quelle que soit son occasion, son prétexte).

Il devient sa cause parce qu’il est un rapport qui, seul, permet de re-venir sur le début (de quoi que ce soit) et qui s’impose (toujours « plus ou moins ») comme reconditionnement de la réalité, puisqu’il la porte en tant que re-présentations ; ce qui aboutit à la destruction, possiblement, de tous les milieux, étant à lui-même, comme rapport, son mi-lieu, ce qui veut dire l’horizon de tous les milieux, en tant que l’on ne perçoit pas seulement l’horizon, mais que l’on se perçoit et perçoit tout à partir de l’horizon.

La structure de conscience est hétérogène, à tout. Elle ne se reconnaît dans rien qui soit du monde, du donné, de la réalité ; et comme c’est un arc tendu elle vient du futur, ou si l’on préfère de ce qui est possible ; aussi interroger le passé ou donc le donné tel que là, la réalité ou la vie vécue, revient à percevoir à partir de ‘ce qui sera’ (dont on se souvient qu’il s’agit du nom même de dieu ; je suis celui qui sera ou plus exactement « celui qui est en cours de devenir »).

mais outre cette performance déjà tout à fait étonnante, il faut insister sur l’architecture qui s’élabore ; cette mise en jeu du possible dans l’intentionnalité requiert une structure une, qui garantit que des rapports existeront parce qu’existe un rapport à soi (du rapport), par lequel il s’identifie et dans le champ intentionnel se place et se déplace ; en fait c’est une véritable architecture qui s’impose ; en se nommant, se désignant, elle doit se signifier, dieu, pensée ou être, sujet ou moi, révolution ou réel, etc et toutes les variations, de même qu’un moi doit se porter lui-même dans sa propre vue, d’une manière ou d’une autre, et souvent sous un prétexte, un porte-nom qui n’est pas plus interrogé que cela, qui se délaisse et ne veut pas, en vérité, se tenir dans sa propre vue et encore moins se percevoir dudit horizon ; ainsi ce qui ne veut pas se voir, hait la lumière.

On sent bien, autrement dit, que nombre de vérités se sont présentées au fil des temps.

Pareillement et pour adopter un autre point de vue sur cette Architecture (structurelle), ajoutons l’actualité ; l’actualisation c’est ce que l’on nomme la foi décidée ou la pensée qui se comprend comme pensée (la pensée de la pensée) ou l’évidence solaire du Un comme source  ou celle de l’être (comme unité ou union, entre autres) ; Il se dessine quantité de faisceaux directionnels qui rendent presque accessible le rapport premier qui inclut tous les rapports, mais on ajoute également que ce rapport, et si on le respecte comme tel, vient d’en avant ; puisqu’un rapport d’abord est actuel (un rapport inactif est contradictoire), et ensuite puisqu’il prend appui sur ce qui n’est pas.

C’est bien pour cela qu’il ajoute à. D’abord il a ajouté des mondes humains au donné là naturel, mais de plus lorsqu’il prît conscience qu’il produisait ces ajouts, et qu’il s’est ou qu’il fut constitué selon dieu (cad selon la seule intention, qui est hors monde et donc crée le monde, tout ce qui est), ou qu’il comprend qu’il peut définir des idées qui permettent de percevoir encore plus du donné (et donc plus de données, en plus du groupe et du langage commun) ou qu’il devient lui-même en son unité et individualité de rapports vécus en un corps et par une vie et selon un domaine individuel qui utilise l’universalité, et existe donc plus que l’universalité. Rappelons que l’on a inventé, créé un domaine plus grand que l’universalité, à savoir la singularité du je ; le rapport qui contient tous les rapports (et qui est lui-même compris dans un plus grand ; dieu ou le réel).

Si on tient le rapport du je comme le plus grand (que l’on connaisse, que l’on expérimente) on ne peut pas percevoir ce qui existe tout au bout, tout au bout du rapport ; la rature même du « rapport » étant étrange, on en déduit que la plus grande de toutes les possibilités (ce pour quoi il existe une telle sorte d’être, qui n’est pas un être, à savoir qu’il ajoute à, ajoute à tout donné, tout passé, tout acquis, toute réalisation) est une infinité d’infinités.

Lorsque l’on dit « la conscience de Pierre » on croit sous-entendre qu’elle appartient à Pierre et réside en son identité ; « pierre » serait cette conscience-Pierre, son moi. Une sorte de qualification vague et abstraite. On dit ici que « conscience » désigne une structure qui vaut en et par elle-même.

Elle n’appartient pas à Pierre, c’est Pierre qui appartient à la conscience qu’il est. En chacun l’arc de conscience dresse une dimension absolue, puisque formelle, et si il n’est « typologiquement » si l’on peut dire qu’une seule sorte de « conscience », mais à chaque fois singulière, et ce pour la raison qu’elle est un rapport qui ne peut pas être divergé, dérivé, copié ; l’arc de conscience est en lui-même singulièrement le rapport qu’il est. C’est son unité qui confère à une vie qu’elle soit un moi. Sans cette unité, qui est une unité de rapport (et non une substance) le moi ne serait sous en tension et sans cette tension il ne serait pas ; aussi doit-il s’alimenter toujours d’un désir ou d’un champ de perceptions ou d’une intention.

Parce qu’il est un rapport le moi existe comme mouvement, qu’il tient de son unité formelle, l’arc de conscience ; il n’existe en vérité d’unité que formelle, qu’en tant que rapport ; tout le reste est composé. Et lorsqu’il sait cette unité formelle, il se nomme (de lui-même) « je ». Un moi toujours se-sait (bien qu’il situe cette unité comme transposée de manières diverses et variées), mais le je se-sait en tant que structure ; la pure affirmation de soi de Nietzsche, ou l’Être de Heidegger (qui n’est aucun étant), ou évidemment l’originel je cartésien jusque Sartre et Lacan qui analyse cet arc de conscience, sous sa dernière formulation d’intentionnalité et selon l’inscription de cette intentionnalité (qui est en tant que signifiant) dans un corps vivant qui n’y comprend rien (les affects étant les manifestations sensibles par lesquelles ce corps tente de s’approprier les vues, perceptions, les visions que créent l’intentionnalité en ce corps.

L’angoisse ou l’illumination, la certitude ou la prévisionnalité du possible, soit donc savoir que l’on va tenir une vision avec continuité de telle sorte qu’elle s’instancie en ce corps vivant, en bref la « passion », la passion au sens où Descartes (et ensuite Spinoza) ont tout à fait saisi que l’inspiration ou l’esprit, la pensée ou une stratégie véritable (prenant pied dans et par un corps individué, puisque pour eux dès lors il s’agit moins de la pensée, grecque ou théologique, que d’un sujet qui doit s’y investir), que donc le - structurel agissant - doit envahir ce corps-ci, plus ou moins (puisqu’il restera un corps vivant naturel, évidemment, doté de ses passions naturelles et immédiates). Et ainsi on comprend, on admet que la passion structurelle (de même l’esthétique ou la poésie, ou la politique, etc) ait à s’implanter en un corps, en une vie ; ce que par la suite Heidegger ou Lacan (durant un temps) pourraient nommer authenticité, mais terme que l’on ne reprendra pas du tout ici, parce qu’il est hors de question de croire qu’une telle « authenticité » soit effectivement réalisable, déterminable, actualisable comme telle ; c’est pour cela que l’on en reviendra à plus véritablement la Grâce (que l’on soit chrétien ou non, que l’on croit ou non, il s’agit ici d’un repérage catégoriel, universel donc et structurel, qu’il soit fonctionnel ou dimensionnel, en ce dernier cas relevant d’une verticalité réelle, soit donc le présent comme dimension).

La grâce plutôt que l’authenticité parce que la grâce nous vient du ciel (ou de l’intuition de structure qui soudainement est aiguillée en-avant, vers la possibilité pure mais plus certainement brute et violente en son ontologie c’est entendu, non en tant que violence du monde) ; et que chacun livré à soi seul ne peut pas atteindre, accéder au structurel ; ou comme il est dit, on en est saisi, on ne le saisit pas.

Pareillement Lacan s’aperçoit que l’on ne peut pas et qu’il ne faut pas viser une « libération »… qui ne viendra pas comme tel ; on obtiendra un soudain (ou pas) regard externe qui dénouera le moi, la ligne des signifiants (afin que le désir puisse continuer de s’écrire, ce qu’il faut entendre plus généralement ; afin que l’intentionnalité récupère un laps de temps, un écart, une petite distance et s’assouplisse) ; on obtiendra un « on peut alors faire avec qui l’on est », ce qui est déjà pas mal.

Authenticité est un rêve et renforcera le moi (cad le nœud noué, de même que la psychologie « objectiviste », du moins est-ce la critique de Lacan, le renforcement d’un « moi fort » fausse le « vrai désir » ou ensuite « la possibilité des désirs » ou des intentionnalités ; et notamment, pour nous, ici, la libération du je en un moi, de son je à lui n’oriente pas du tout vers un naturalisme mais précisément vers ce que l’on ne cesse d’invoquer et de récupérer ; dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel ; on prétend, ici, que ce qui manque au moi (qui peut bien tenter de se retrouver selon sa vie, le monde, autrui, etc) ce qui lui manque ce sont ces capacités de structure, ou ses possibilités structurelles, ces intentionnalités stratégiques ; qui sinon tournent en tactiques toujours plus dérisoires ; parce que si dieu, la pensée, le sujet (christique et ensuite cartésien), le réel sont des infinités brutes, par contre s’orienter vers le monde s’use au fur et à mesure et se dégrade. En sen inverse on dira qu’il n’est de sortie du moi (ou du monde, mais également autrefois du groupe, de telle communauté, de telle idéologie) que vers-le-haut ; il faut que le moi vrille vers le je, lequel existe en-avant, dans le possible brut,

et ce possible n’étant pas du monde (qui tombe vers le bas, toujours) réclame une catégorisation structurelle ; le christ n’est pas du monde, mais verticalement ; le je cartésien n’est pas l’étendue ; le sujet kantien est transcendantal et autre que toute la phénoménalité ; le nietzschéen s’en vient d’une Volonté qui est Autre (structurellement, de même l’Être de Heidegger, surhumain ou inhumain, bien ou mal c’est à voir) ; la pensée, universelle, est Divine et évidemment dieu, l’intention pure, est hors de tout (elle existe formellement et non pas selon quelque détermination que ce soit). Le caractère « éthéré » que l’on semble conférer aux grandes stratégies n’est pas du tout éthéré, mais absolument réel, ce qui veut dire formel. Et des millions de conscience ont pu, au cours des siècles, « croire » ; en dieu, au christ, à la pensée et au Un, à l’universel et à la révolution, au sujet et la liberté et égalité, mais aussi à la poésie.

D’où vient que l’on se confie à ceci ou cela ?

De par la passion.

De par l’identification d’un nouveau corps. Une autre surface du corps, celle couverte de signes nouveaux et infinis ; autre puisque perçue du dehors, d’en-avant, du possible brut. Ou un autre corps, de par le tomber amoureux du moi, qui sent bien qu’il se joue quelque réel toujours constamment là.

Il est archi évident que La Passion du Christ n’y est pas pour rien. Laquelle est intégralement élévation, de A à Z, des pieds à la tête, du début à la fin (qui n’a pas de fin).Il s’agit de l’incarnation. Soit donc le corps entièrement dévoué, le serviteur, et le libérateur.

Parce qu’il est absurde d’annuler le christique au nom d’un corps naturel. Il n’y a pas, n’y aura jamais de corps immédiat pour un être humain, lequel est, au choix, né du signifiant (qui coupe le dit corps de haut en bas, et ensuite seulement s’installe un moi) ou de l’arc de conscience intentionnelle (ce qui revient au signifiant mais par l’autre bout, le plus réel et vrai, celui qui vient d’en-avant, du possible, du présent en tant que possible).

Croire en un corps immédiat et naturel est l’illusion, un rêve rêvé (l’imaginaire qui apparemment libère le moi mais en fait l’enferme indéfiniment dans le circuit des images).

On comprend bien que l’on expose ici une ascèse, qui n’est du reste que redevable de tout ce qui eut lieu, de tous les sujets, les je qui menèrent leur capacité spécifique ; et qui purifie au fur et à mesure le lieu et l’activité propre de l’arc de conscience ; qui est hors corps et hors imaginaire, hors moi subjectif et groupe objectif ou de quelque objectivité que ce soit, qui fixe, fige la réalité, hors imaginaire et identité, mais récupère le singulier je à l’état brut ; c’est parce qu’il a dominé la poésie qu’il est devenu Arthur Rimbaud (lors même que ce lui fut tellement impossible à tenir, et qu’en vérité seul le christique sait jusqu’au bout, c’est pour cela qu’il est le christ et qu’Arthur en fait si grand cas, le damné, mais le temps d’une saison). On n’est pas moins le je que l’on existe ayant absorbé tout ce qui peut l’être, y compris l’universel ; la vue que l’on obtient alors, au bout des possibles, des domaines du monde, est la Vision.

On n’est pas moins je lorsque l’on accède à la stratégie de structure ; comme on a déjà dit « C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom.»

Ce qui donne pour chacun un regard libérateur ; par exemple, que l’on va s’égarer, quoi que l’on fasse, mais cela n’importe pas si l’orientation de l’activisme de structure est tenue. De même si Rimbaud incruste en son corps, le corps divin de Génie, la poésie c’est afin d’accélérer toute espèce de process, de processus, de vitesse d’acquisition, sinon il faudrait réfléchir, comme un universitaire sur les textes de Rimbaud, tandis que par la vitesse acquise via les nerfs ça se transmet comme perceptions, visions, illuminations.

L’instruction élevée des stratégies de conscience, qui viennent d’en haut, non seulement se substitue à la finalisation du corps donné (qui tombe vers le bas, vers telle pseudo ou inutile satisfaction), mais impose, par intuition transcendantale, structurelle une seconde spontanéité, dont on se doute bien qu’elle ne se maintient pas aisément, mais il suffit d’une seule illumination (au cours d’une vie vécue), illumination d’en haut, pour qu’elle soit inoubliable.

Ce je (ce moi devenu son je par un bout inoubliable mais à peine possible) cherchera à produire les intentionnalités, à tisser ses capacités (ce qui est rien moins qu’évident, puisque « les possibilités ne sont nulle part », ne sont pas de l’ordre de l’être, mais de l’ex-sister), cherchera les champs intentionnels susceptibles de relancer constamment la capacité cachée, pliée, qu’il faut déplier, qui doit propager son inscription dans ce corps vivant (qui ne comprend rien) et en cette vie vécue (qui part dans tous les sens immédiats, et ce d’autant plus que depuis 2 siècles nous avons démultiplié les réalisations dans le monde, le relationnel, et que nous nous y perdons). À condition qu’il puisse hisser ce corps, qui n’y peut mais, dans l’élévation.

Jusqu’à la fascination, au point que le moi du je tourne fou, égaré, en rond. Comment retrouver dans le monde de la vie vécue le court-circuit structurel ? On ne peut pas.

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L’amour invincible du purement formel

7 Mai 2022, 09:03am

Publié par pascal doyelle

Le regard

Si l’arc de conscience s’impose en usant des signifiants, cad des mots, qui permettent de découper le champ de perception et de le transformer en champ intentionnel, alors cela qui doit se libérer c’est précisément le rapport que l’on existe de soi à soi-même. Mais pour cela un grand dé-tour est nécessaire.

On a vu la bizarrerie de « la conscience » qui vient se greffer sur un corps vivant, et ce corps vivant qui est normalement, naturellement au centre de son monde, dans son milieu, dès qu’il soupçonne que quelque regard l’observe se sent en danger ; c’est évident puisque celui qui l’observe va le manger (ou peut-être pas, mais le risque est tellement définitif que tout vivant sait qu’il doit supposer cette violence, ce meurtre, cet assassinat ; un être vivant n’a pas le choix, il sera paranoïaque.

Or donc un moi, un moi humain, subit ce regard et comble de malheur c’est son propre regard …

et non seulement l’enfant se rend compte qu’il n’est pas le centre du monde, que ça n’est plus « son » monde, mais de plus adolescent et ressentant un désir hétérogène, il s’aperçoit qu’il n’est pas même lui-même ; il est autre que lui-même puisque par le désir, sexualisé, il n’est plus ce corps-un étant enfant.

Dit autrement, il n’y comprend rien, ce corps du moi, ce vivant qu’est le moi est transi de peur, de terreur ; il est constamment sous observation et potentiellement dévoré. Ou morcelé ou découpé.

Or ce qui symbolise ce regard se nomme signifiant ; parce qu’il n’est pas de signifiant sans une conscience qui en lance le signe ; donc le regard, très meurtrier, est intégré au moi lui-même. Il n’y a pas de moi sans ce signifiant et pas de signifiant sans intentionnalité.

Le tout est ainsi de négocier avec ce regard.

Globalement le signifiant-regard tend à fixer, figer, gelé, paralyser, et / ou oblige à une sur-réaction hystérique ou angoissée ou violente ou auto destructrice. Que la coupure du corps vivant en deux le soumette à pire que la mort (qui est juste la disparition, l’effacement ; dans le signifiant on reste en vie, et on souffre) c’est ce qui crée le moi ; il n’en existe pas antérieurement ; et on ne peut pas remonter antérieurement à ce premier signifiant, parce que ce qu’il désigne, le premier signifiant, est le corps lui-même ou une partie qui représente ou un événement ou une parole extérieure ou quoi que ce soit qui n’a pas de signifiant encore plus antérieur qui pourrait amener celui-ci au-devant ; et donc débute la chaîne qui ne s’interrompt que du dehors.

Dans le même temps cette torture insane parvient, le plus souvent, à offrir un repère, un repérage qui lie le défilé des signifiants (qui autrement perdurerait sans fin et inorganisé, et donc le stress occasionné par la fixation du signifiant, la « paralysie » inaugurale, relative cette fois, pourra être gérée et rendra au moi sa contenance, son maintien, sa résilience comme on dit. Sa trop importante ligature, son nœud trop serré, étouffant immobiliserait le moi et schématiserait ou caricaturerait les désirs, empêchant qu’ils se renouvellent suffisamment, inadaptés.

L’implantation du signifiant se réanime lorsque le moi se rend compte qu’il existe un extérieur absolu ; que la réalité ne lui obéit pas. Lors même que cependant en vérité il ne peut pas ne pas désirer que la réalité puisse le combler… il va imaginer son bonheur, sa complétude ; qui le réattirera toujours vers son rêve d’être, sauf de presque compétemment se démettre et ne plus désirer, ne plus intentionnaliser, dans la dé-pression, ou se rendant compte qu’il n’est pas, ne sera jamais et que « être » n’est pas le terme approprié pour caractériser, penser, comprendre la nature même de sa structure de conscience ; et alors seulement il s’adressera à ce à quoi correspond ou commence de correspondre cette structure ; dieu, la pensée et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, le moi et le je (puisque c’est de ce je dont il s’agira).

Qui sont non des êtres mais des mouvements (étant entendu que seul le mouvement existe, le reste « est »). Qui sont des exigences et non des états de plénitude (même le royaume, qui est promis au croyant, n’est pas de ce monde, mais en ce monde il doit être préfiguré, par notre effort ou notre foi). C’est uniquement de l’extérieur que l’on juge que dieu, l’être, le sujet ou le réel sont de « grosses choses immobiles » ; en vérité il faut les décider, les penser, les vouloir ou les atteindre (respectivement) et ce sont des efforts, donc des exigences, et fondamentalement la mise en forme de rapports extrêmes, intenses, augmentés, accélérés, articulés (comme dans et par le point-autre du réel tel que « là », existentiel par ex). Des rapports organisés et de stratégie ontologiques ou précédemment métaphysiques.

Mais le moi, lui, reste accroché à son être rêvé, et veut échapper au fond au regard-signifiant-altérité. Le regard est d’autant plus insistant que le moi se sent livré à l’arbitraire, et la plupart du temps à autrui. Autrui n’est pas nécessairement bienfaisant… c’est même une des solides évidences de Sartre et pas pour rien ; l’enfer, c’est les autres et cela vient à point dans la mesure où il s’agit d’un monde des mois qui se met en place avant les années soixante (monde des mois qu’elles décupleront). Et cela veut dire que l’humanisme et l’universel (qui préside à la révolution, vers le chacun-est-homme (générique) et citoyen et libre (sans distinctions, homme femme, etc), libre en et par son unité, cet humanisme est supplanté par toute la réalisation humaine qui suivra et naîtra et se produira (technologiquement, industriellement, relationnellement, représentativement) dans le cadre politique universel (en somme une société civile inventera tous ses fantasmes, collectifs et individuels).

Hors l’humanisme et l’universel, il s’agira d’idéologies du corps, de besoin (communiste et à dominante universaliste) et de désir (libéral et individualiste). La règle alors devient ; quel est ton fantasme et rentre-t-il en identité avec mon fantasme ? Auquel cas je pourrais te le vendre ou te l’acheter, ta vie rêvée, son objet de désir, et comme aucun objet n’y suffit (puisque l’arc intentionnel de conscience ne se trouvera pas dans le monde ou le vécu), objets indéfiniment répétés de ton désir devenu obsessionnel ou fou ou empli de colère ou tout simplement usé, fatigué, dégoûté. C’est cette société civile là, cette production fantasmatique, d’images et de possibilités réalisables (par une « entreprise » précisément), puisque ce qui nous caractérise c’est la réalisation, la matérialisation de nos intentions, de nos rêves, de nos désirs, tout entièrement idéalistes en somme, et rageant que l’idéal objet désiré et voulu ne se rend pas réel, ou qu’une fois atteint « ça ne satisfait pas », puisque échappant à l’intentionnel de structure.

Or donc il s’agit dans tous les cas du contrôle (on le nomme tel) du désir. Ou dit autrement comment contrôle-t-on le regard que l’on porte sur soi ? Puisque le désir ou le projet ou la réalisation d’une intention s’ordonnent certes structurellement mais relèvent d’une soif incontrôlée du monde, du vécu éprouvé ou du corps désiré ou désirant. Ce qui veut dire qu’à quelque point, degré de l’idée de soi ou du projet il s’agira de coller à son image, imagination, projection, représentation de soi ; et pour comprendre ce que l’on veut dire, dans les cas de dieu, de la pensée, du sujet ou du réel il ne s’agit pas de soi.

Aussi les objets du désir, les réalisations des projets, les satisfactions attendues s’intègrent ou produisent une concurrence, une hiérarchisation, une domination. De sorte que le regard, le signifiant (cad la découpe des objets, des projets, des satisfactions) ne s’est pas lui-même soumis à son propre regard ; ce regard sur soi (qui relativiserait ce soi) n’est pas advenu.

On comprend bien que dieu, la pensée, le sujet ou le réel par le décalage (infini) qu’ils introduisent, supposent qu’il existe autre chose autrement que la concurrence (comment entrer engager rivalité vis-à-vis de ce qui existe absolument, cad formellement ou, comme on l’entend, en tant que rapport ? Le rapport suppose autre chose que la rivalité), autrement que la hiérarchisation (le rapport est unique comme dieu, le christique, la pensée ou le réel), autrement que la domination (qui est l’opposé du rapport).

Aussi dès le début dieu et pensée amènent dans le monde et parmi les nations la justice ou la vérité, ou le droit et sinon la science du moins la connaissance, puis la théologie-philosophique. Christique et sujet imposent, en vérité et en justice, l’égalité et la liberté. De même la révolution évidemment. Comment imaginer que dieu, la pensée, le christique ou le sujet se manifestent sans s’investir comme justice, vérité, égalité ou liberté ?

Toute domination se fonde sur la passivité et l’acceptation, qu’aucun regard ne vient relever ; aussi n’est-ce pas un hasard si dieu, ou l’esprit de justice, prend originellement fait et cause pour les pauvres, et réclame justice et qu’ensuite le christique organise le royaume par les plus faibles et les abandonnés et les délaissés, de même pour les pécheurs et les égarés, les incroyants. Dans tous les cas il s’agit de prendre place dans le regard que chacun imagine pour et par lui-même, de le remplacer, afin que chacun plutôt que d’être condamné à n’être que ce qu’il est déjà, se sache attirer hors de son lui-même acquis et commence de chercher à comprendre quel est son lui-même idéal, possible, son lui-même étendu, augmenté, intensifié, accéléré.

Qu’il faille mener la rectitude des rapports, des signifiants, des intentions, des relations dites humaines, c’est ce que comporte dieu, la raison et le droit, l’individualité et autrui, etc.

C’est qu’ils s’interposent, et ce dans le regard que l’on porte sur soi. Et on comprend bien pourquoi ; parce que si les rapports (que sont les consciences de soi) succombent aux contenus (qui reviennent au monde, au vécu ou au corps) alors le rapport que chacun est, ou si l’on veut le rapport lui-même est annulé. Les grands rapports qu’ils installent, rendent possibles les rapports réels partagés, et propagés ; ils sont à tendance prosélytes.

L’universalisme est alors la loi du monde, s’y installe ; puisque ça n’est plus tel contenu (tel royaume, tel empire) mais une logique de structure, comprennent des rapports valant en eux-mêmes (la monnaie par ex, le mercantilisme, la science, le droit, l’autonomie des peuples ou des individus ; la logique de structure touche du doigt véritablement « le plus efficace », la plus grande efficience).

Dit autrement les finalités du monde, du vécu ou du corps adviennent d’eux-mêmes et se gérèrent spontanément, immédiatement et entrent dans un regard qui n’est pas à lui-même sa propre limitation mais mieux encore son propre contrôle au sens où Grand Rapport ne vient pas contrevenir à tous les petits rapports qui, eux, pour s’organiser se hiérarchisent, se dominent les uns les autres, se glissent en tant que contenus qui se perdent comme rapports et s’imposent comme pseudo-évidence d’objets désirables ou de projets faussement évident (l’économie et la technologie regorgent de « si évidentes » réalisations).

Les rapports surajoutés ou plus simplement ajoutés, de structure, ne sont pas immédiats ; pareillement la considération de l’autre conscience (dans le circuit liberté-égalité) s’oppose à la hiérarchisation ou la domination (ou à tout le moins tend à les réguler). Et donc cesser de croire que l’on « est » (ce rêve onto-métaphysique d’être « soi », ou d’être « authentiquement » ou de réaliser son « bonheur » ; dieu, la pensée, le sujet ou le réel nous indiquent que le réel est-ailleurs, ou existent ou si l’on entre dans leur rapport ex-sistent, sortent de). Ce sont précisément ces rapports en-plus qui se donnent, s’offrent comme divins, autres, étranges, voire effarants (que le réel existe, est une idée, perceptions effarante). Mais qui suppriment la soif ou la nécessité ou les immédiatetés du monde selon le monde ; le monde ou la vie vécue pourront être désirables ensuite mais non pas à la racine, non pas dans la structure, dans l’intention (c’est la différence par ex entre une esthétique ritualisée et une esthétique recherchée pour elle-même, de même que l’éthique ou la science s’émancipent et assument leur propre devenir, leur propre champ).

L’émancipation de la structure c’est sa représentation comme dieu, pensée, sujet et réel.

Parce que si l’expérimentation de la réalité, du réel appartient au monde injuste ou nécessaire ou immédiat (qui crée une présentation du monde et du groupe et de la parole et des échanges, etc, en une synthèse, souvent complexe, qui croit en elle-même en tant que monde-donné-là et non pas en tant que « là » (universel) du monde (donné particulier) ou en tant qu’intention (vide et formelle) d’un rassemblement des intentions (nation), etc),

alors, sans le décalage qu’introduisent dieu, la pensée, le sujet et le réel, on ne peut pas dégager la structure ou ensuite on ne peut pas élaborer de rapports suffisants, et encore moins de rapports créateurs (créateurs de rapports). Aussi est-ce fondamental. Le durcissement ou le délitement des rapports, ce qui veut dire du décalage intentionnel, effondre le monde humain, la représentation, la perception, parce que les intentionnalités, les champs, et les intentions se raccourcissent. Pareillement en un moi il faut que l’arc de conscience parvienne à une distance, sans coller à même les contenus, les objets, les images, les rêves.

Lorsque dieu, la pensée, le christique, le sujet cartésien, la révolution investissent le monde, la vie, le relationnel, d’une formidable générosité, ils cherchent la confiance, la foi en l’intention, l’attente, l’espérance (de quoi que ce soit), la positivité, qui viendront contrer l’extériorité du regard.

Parce que finalement le signifiant est certes une contrainte, une pression, une dureté, un ordre, une exigence, mais il est quand même question de se voir. Et notamment de se voir soi, de porter positivement le rapport tel qu’en lui-même ; qu’il soit affirmé en sa positivité, en sa richesse (et effectivement), en sa capacité (qui doit se placer elle-même comme finalité explicitement), en sa puissance (qu’il y ait d’autres rapports encore en plus, et peut-être bien au-delà de ce que l’on imagine, en tel ou tel état ou tel moment de son possible ; au sens où l’on ne voit pas ce qui sera, mais que l’on sera surpris de ce qui sera ; que l’attirance vienne de l’inimaginable possibilité tel qu’en soi (puisque le réel est tenu ici en tant que possible brut).

Et ainsi d’être capable de se placer, déplacer dans le monde, tel qu’humanisé, et constitué de signifiants. Aussi la gestion du regard c’est la tenue de la contrainte et de la domination. La contrainte des premières sociétés humaines, qui n’avaient pas absolument le choix ; la sûreté de la communisation et d’échanges et la sûreté de la transmission entre générations conditionnaient la vie et la survie du groupe. Mais ensuite interrogation sur la domination… et là c’est une autre paire de manche et on entre, littéralement, dans la justice de dieu, de l’intention unique et première qui doit insister sur chacun et sur l’intention, non plus celle qui crée le monde (cad tout), mais l’intention de la nation et donc de chacun en celle-ci. Lors qu’il ne s’agit plus d’un monde parlé et partagé mais de l’installation volontaire, nue, formelle d’un partage du monde humain, puisque par dieu s’introduit le principe de l’intention qui ne peut pas admettre naturellement ou spontanément ou traditionnellement ; contrairement à ce que l’on croit, le théo-logique n’est pas traditionnel, et constamment ses prophètes relancent le questionnement, accrochant l’intention de chacun et de tous et l’intention initiale de dieu, le respect de ses lois, de sa volonté, parce qu’il est question absolument de cette volonté (en dieu, en tous et en chacun, unilatéralement et exclusivement, puisque dieu est de fait l’Intention absolue, formelle, purement une en ce sens qu’elle n’est rien d’autre, tout le reste est Créé).

Supposée à partir de l’intention, laquelle, étant un rapport, est nue et sans rien, le problème de la justice (qui signifie également la sainteté, le principe, théologique, de la fondation du réel) la décision d’instauration d’un groupe humain sur un fondement non naturel, non donné, non immédiat, non mondanisé, implique la validation consciente du partage réel (et dès lors les conditions réelles, économiques dirait Marx ou de liberté politique dirait Spinoza deviendront des problèmes, puisque passées de l’immédiateté, des anciennes communautés, à la médiateté de l’instauration consciente).

Mais ce qui chagrine énormément tout le monde, c’est que depuis l’instauration des mois, celui-ci se définit par son identité, de laquelle il ne peut plus sortir. Techniquement , si l’on peut dire, le moi est nécessairement auto-référent, puisqu’il doit être en mesure de se signifier, ce qui l’isole formellement déjà, et son image, ou plus généralement la synthèse qu’il doit formuler, le replie essentiellement (il va recourir d’autant à quantité d’images et de signes, un afflux, afin de ne pas succomber à cette fascination obsession monomaniaque, cette boucle rétroactive en somme qu’est potentiellement le moi ; il dévore de la diversité). Et il va non seulement refuser dieu, mais aussi la pensée, l’universel, et oublieux de tout effacera continuellement l’historicité, et toutes les structures ; « conscience » ne signifiant plus que « ma conscience », et sans recours aucun. Pour un moi, comme regard, il n’existe plus que le sien propre ; et même plus l’universelle pensée, et non plus la révolution, il croit qu’ayant eu lieu, la révolution est terminée ; de même que le moi est une admis unilatéralement et ne peut pas se mettre lui-même à partir de lui-même en question, sauf de glisser vers le je  ; et tout aussi démoralisant le regard des autres, face à face et sans médiation formelle, sans stratégie possible de grands rapports, impossibilité de coordination entre tous, chacun livré à ses démons. Le règne de la subjectivité, exclusive, est étouffant ; par quoi on s’aperçoit que seul l’objectivité, l’universel, le méta élèvent le rapport, les signifiants ; en multipliant les langages, la pluralité des sciences, ou langages esthétiques, ou les systèmes, puis les idéologies, puis les libérations, du 20éme siècle.

Tout à l’inverse si le moi parvient à atteindre son je.

Qu’il n’existe pas de je (et que seulement le moi soit) est une hérésie. Et si on en revient à ce terme excentrique de « rapport », il faudra dire que le je est la Certitude du Rapport que l’on Ex-siste.

Soit donc l’amour invincible du purement formel.

Le purement formel, dont on a extrait le début du commencement de la densité, à savoir que le formel seul existe, le présent seul existe, l’exister est le réel même et il n’est d’autre réel que l’exister et rien que (soit donc la flamme, et le présent est le feu qui brûle la flamme).
Le reste c’est l’être, la détermination, la réalité (lesquels sont destinés à la dispersion indéfinie, seul le mouvement existe qui se tient sur-existant de et par et dans son mouvement même (
Ontologie du baron de Münchhausen) ; il n’y a d’existence que sur-existante. En tant qu’effort ou exigence.

Lorsque l’on est disposé dans la Certitude, les rapports viennent à vous (selon la gloire, la glorification) et vous les recherchez ardemment. C’est en lui que vous devenez. Et il n’est aucun autre réel devenir.

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Histoire du monde

3 Mai 2022, 16:09pm

Publié par pascal doyelle

(en 3 lignes ou presque)

La réalité, l’ensemble de toutes les choses et êtres déterminés, l’ensemble des déterminations en nombre infini (de sorte qu’il restera toujours une infinité de réalités s’étendant partout) ;

la réalité donc produit, invente, crée un être, déterminé mais spécifique, qui, lui, contrairement à tout le reste n’est pas ce qu’il est mais se re-présente. Il substitue à son être sa re-présentation. Et ce dans un dit champ intentionnel, qui absorbe le champ du perceptions du vivant qu’il est, et ce en découpant le champ de perception par des signes, des signifiants.

Ces signifiants (les langages) tiennent par une unité, l’arc de conscience du « je » ; il n’y a pas un « je » parce qu’il y a des signes, mais des signes parce qu’existe un je ; ou donc il existe des rapports (les signifiants unissent des signes et des perceptions, des signes et des signes, des unités et des unités) parce que l’arc de conscience, le je en son unité de rapport, permet que le système de signifiants ne soit jamais fermé (l’unité du rapport rend possible les signifiants, qui sont des rapports en mouvement donc et en tension, et l’arc de conscience, générée de la cervelle ou existant en elle-même, au choix) ; au moins un signifiant manquera toujours et pourra être remplacé par tel ou tel autre signifiant (il manquera toujours au moins un signifié et donc cela même crée qu’il y ait des signifiants) ; ce glissement est continuel et continué et le système intentionnel, jamais fermé, est en ce sens indéfiniment réel et actif, aussi chaque « je » doit pour s’y maintenir, le tenir, lui, le système de signifiants, et marquer telle ou telle position ;

- telle communauté humaine (les mayas par ex), le groupe faisant office de véridicité (un seul monde parlé et partagé par tous),

- dieu (comme intention extraite du champ intentionnel ou révélé pour les croyants, en tant qu’intention pure et explicitement insistante, en tant qu’exigence, comme on veut),

- le réseau intentionnel d’idées (la pensée, la raison grecque, le droit romain, etc, qui cette fois suppose un-seul monde donné « là », selon l’évidence de l’être, et donc le monde unique et la pensée universelle, hors de tout groupe spécial)

- l’intentionnalité en un-seul corps (et même le un tout-seul, le christ, cad celui existe en un-corps, mais qui n’y est pas, il se tient d’un point-autre, hors du corps et hors de la vie vécue et hors du monde et tous s’y révèle par égalité pure d’un seul regard, chacun est « baptisé » pour ainsi dire et renaît dans un autre corps et un autre royaume),

- l’intégration de l’intentionnalité en un-seul mais par lui-même (Descartes et évidemment la liberté qui s’acquiert elle-même, y compris l’ensemble des acculturations, antiquité, mayen-âge, renaissance, modernités, poétiques et littératures, esthétiques et éthiques, et morales et politiques qui rendent possibles de tels peuples et de telles individualités)

- système organisationnel de ces libertés (Descartes) et égalités (christiques) par et dans la dite révolution (qui n’est pas encore achevée), la visibilité et la manifestation concrètes et totales de ces libertés-égalités en une Constitution établie consciemment et au fil de sa propre expérimentation (de systèmes politiques et idéologiques et de représentations, la presse durant la révolution par ex)

- dans le champ (devenu mondialisé) de la représentation mass et micro de médiatisation (via des canaux, de haut en bas), d’abord, qui devait devenir mass et micro médiation (de bas en haut) par quoi chacun se retrouvait en présence de tous, et tous en présence de chacun et ayant à, ensemble, s’organiser, se coordonner en se comprenant face à face pour ainsi dire, en connaissant chacun et tous en une seule grande visibilité et donc une possible méta-organisation, une coordination, que lancent, globalement, plus ou moins, les fameuses années soixante.

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