le sujet est debout dans la mort
Il est une illumination interne, un foyer absolu, chez Spinoza, chez Descartes, pareillement, mais ça n'est pas ce qui est communiqué ; c'est ce que Descartes et Spinoza vont en tirer, rationnellement, qui compte, et que l'on retient parce que c'est compréhensible, cad explicite au plus (pas totalement sinon la philo serait parvenue à se clore).
On retient cela, mais non pas au sens de la reconduction de la même unité telle que vécue.
Mais au sens de reprendre ce que l'on a extirpé de connaissances à partir d'une unité qui l'on tient en réserve AFIN de produire du concept.
En réserve mais en laquelle on se s'abaisse pas ...
J’emploie volontairement "abaisser" ; parce que la raison grecque ne faiblit pas. Soit l'humain est dépendant d'un absolu, soit il s'y mesure.
Si il accepte le combat, alors il a une unité pour soi même à défendre, qui lui sert d'interface ; de médium entre soi et l'absolu.
La raison c'est juste la pensée à hauteur humaine.
Sous entendu la pensée se prend nativement pour dieu ou identique à dieu, et il faut la raisonner ; mais la finalité est que se raisonnant, elle invente un monde, humain, via des concepts. Des concepts efficaces ; la morale, l'État, le droit, l’identité personnelle, la science, cad le savoir précis comme idéal.
Et plus profondément, cad plus exactement, invente la nature du sujet et ce que le sujet peut être. Le sujet n’est pas le moi, (et n'oublions pas que le moi tel que nous l’entendons, et le vivons, est d’acquisition récente).
Le sujet est l’opérateur de ce que nous avons inventé/découvert : il est le sujet du droit, de la morale individuelle, de l’éthique (qui est autre chose de plus profond), des sciences et des pratiques scientifiques, mais aussi est le sujet de l’esthétique et de l’art en tant que créateur de formes perceptives nouvelles. Il est grosso modo le moi, mais en tant que le moi se rend capable de toute expression et activité dite universelle ; via un système de signes. et ce faisant on peut dire que le sujet n'est pas ou plus le moi, mais une unité émergente. Le sujet est ce qui porte l’expression (de soi, des autres, du monde, des objets et des choses ) à la puissance d’être.
(Sous entendu : sinon, si l'on reste limité au moi, tout est seulement consommé ou vécu ou subi ou ressenti sans que l’on y soit réellement QUI l’on est ; le moi est une fabrication : le sujet , non)
Ce faisant et à rebours de toutes les pensées antérieures à la philo, (antérieures historiquement ou ontologiquement), le sujet s’adresse à l’être en tant qu’être mais il s’y adresse comme sujet invinciblement. Il ne lâche rien de son exigence propre. Il se tient debout dans la mort.