Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
instants philosophie

Le devenir fou 

26 Octobre 2025, 16:44pm

Publié par pascal doyelle

Chacun se tient sur son horizon. et c’est pourtant une pure idéalité. parce que chacun, en vérité cad en réalité, n’a affaire qu’au donné ; aux objets et aux désirs, aux pulsions et aux perceptions, lesquels ne sont jamais abstraits. On pourrait y croire. 

Mais le fond sur lequel tous ces objets et désirs, et signes et images, se détachent (il faut bien qu’ils se détachent puisque les signifiants différencient les objets dans la masse de perception, de même qu’ils distinguent en nous les émotions et les sentiments qui ne restent pas à l’état de pulsions, dit autrement émotions et sentiments parce que construits, construits parce que signifiés, signifiés dans un champ et donc un champ organisé, dit champ intentionnel) le fond au-delà qui fait paraitre . 

On ne “voit” pas l’horizon sur lequel on se tient ; la “conscience” n’est jamais “dite” dans la phrase ; je peux bien dire “la conscience la conscience la conscience” rien ne passe du rapport qu’elle est, dans ce mini réseau de l’énoncé qui dit “la conscience”. de là que le “je suis” n’est pas le “je pense” ; le suis n’est pas “de la pensée ; le terme “la pensée” fait signe vers cet être ; qui s’auto désigne, mais ce faisant il ne désigne pas un “être”, mais le mouvement de signifier ; et qui n’est compréhensible que par les êtres qui ne sont pas des êtres mais saisissent cet être comme mouvement, comme “non être” disait faussement Hegel (et suivants, jusqu’à Heidegger et Sartre). 

Or donc ça n’est pas du tout un néant. Qu’il ne passe pas dans l’énoncé, ne le disqualifie nullement ; il serait bien plutôt la condition de possibilité de tout énoncé (ce que pointe Kant évidemment, et de quoi Hegel tire le nouménal, l’ensoïté n’est pas, il n’est que la pensée-se-mouvant, et qu’il institue comme “esprit”, dont on ne sait pas du tout ce qu’il veut dire ; puisque cet esprit est l’arc de conscience et qu’il est, en fait, bien plus grand que toute pensée, que toutes les pensées. 

Les pensées sont en vérité les moyens de cet arc ; les signifiants sont utilisés par l’intentionnalité. 

Et c’est le déploiement de cette intentionnalité qui est explicité, qui doit être déplié ; non plus comme faire valoir de quoi que ce soit, mais en tant que cette intentionnalité fait valoir tout le reste. 

Mais alors quel système déploie-t-elle ? qui dépasse toutes les déterminations, cad tous les énoncés. Puisque l'arc est antérieur et postérieur à toute énonciation, tout signifiant et disposant en fait, en fait réel, tous les signifiants sur et par un horizon ; horizons enchâssés les uns dans les autres ; mais horizons qui au final (ou à l’initial) se suppose du fait absolu monumental et unique et exclusif du réel. 

Il y a “réel” pour l’arc de conscience de ce que celui-ci est non pas ceci ou cela (qu’il faudrait qualifier et qualifier selon le monde, ou le langage) mais de cette position “qu’un réel il y a”. 

Le réel est le point tout à fait externe qui n’est compréhensible, comme énoncé, que par une conscience, un arc de conscience.

Le réel heurte la structure de conscience, qui voudrait, sans celui-là, se refermer sur elle-même : elle voudrait se lover dans son contenu, faire une avec l'objet de son désir ; retrouver l’unité du corps, vivant, qu’elle n’a jamais réellement vécu, mais qu’elle imagine, hallucine et hallucination qui alimente ses désirs. 

Sauf à s’élever dans le seul véritable arc qui ne cesse pas en tant que possible, renouvelé. par quoi le réel, le présent est le continuel re-commencement (par lequel la chance, la capacité du possible, du grand possible, est sans cesse remise). On a vu que le christique se distingue de ceci qu’il remplace la Loi par l’Intention ; si la loi vous condamne, l’intention peut vous renouveler ; de telle sorte que chaque fois l'individu “sujet” peut à nouveau et encore produire, inventer, créer, tenir ou maintenir, installer ou proposer de nouveaux rapports ; de là que le christique passe d'abord par et via autrui ; aimez autrui, afin que tôt ou tard chacun puisse, éventuellement, trouver sa propre activité ; si autrui, si aucun autrui n’accorde la possibilité, alors jamais aucun sujet ne naîtra (le surhomme qui “impose” sa propre ‘loi’, est une vue de l’esprit, pas une réalité).

Pour un arc de conscience, qui tend à se clore, à former un cercle ; pour cet arc le “réel”, cette position, brise constamment le dit cercle ; il souhaiterait abolir la distance, joindre son objet à son désir ; mais si il annulait le “réel” et la distance, c’est lui-même qu’il annihilerait ; c’est il existe parce qu’il est un rapport ; pour et par un rapport il y a un autre bout et cet autre point c’est, au final, le réel ou la position “d’un réel il y a”. 

De fait aucun objet ne sera susceptible de combler le désir ; au point qu’en vérité le désir obtiendra lui-même sa clôture dans le devoir ou le droit ; l’amoureux ‘doit’ un jour ou l’autre se marier ; et se mariant ils (les deux) entrent dans une autre-structure ; celle d’un ordre qui permet de passer au-delà du seul désir (en quoi voudrait nous restreindre le “libéralisme marchand”, pour illustrer) ; ce sont les stades de Kierkegaard par ex, ou les étayages de Freud, etc. Lacan nous révélant que jamais la pulsion, le fantasme, la jouissance (hallucinée) ne devraient être étouffés ; puisque la source inconsciente est pulsionnelle (suppression qui aboutirait à une dépression, une non tension, l'incapacité d’intentionnaliser, de produire un champ de désir et d’objets). 

Et ce faisant bien sûr, le rapport, la conscience, n’est pas enclose dans un cercle mais structurellement déportée vers l’altérité et l’altérité absolue, ce qui veut dire formelle ; on a ramené le terme “absolu” ou même “infini” à, en une signification effective et compréhensible ; à savoir le rapport qui n’est ni dans l’un, ni dans l’autre, mais dans le mouvement ; sans mouvement pas de rapport pas de conscience ; étant rapport il est non fini et étant rapport il est formel.

L’absolu n’est ainsi nullement une idéalité ou abstraction, mais la structure même qui crée la tension du champ dans et par lequel défile les signifiants qui découpent la perception et le pulsionnel. Mais à condition de savoir se tenir du plus loin ; ce qui veut dire de tenir le dit champ en tant que tel, et non pas le laisser absorbé par l’immédiat et les images (et les signes, mais les images finissent en ce 21éme par devenir des signes, ce qui est catastrophique) et les objets-choses monstrueuses de cette pléthore de désirs. 

Et tenir le dit champ valant en et pour lui-même, c’est recréer dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel (et la révolution qui organise la réalité humaine, relationnelle et intentionnalisatrice) ou être en mesure d’articuler (face à l'inarticulation des images-signes, des signes réflexes en somme) d'articuler et de penser ou d’esthétiser ou de poétiser la réalité et le vécu ; or tout s'effondre dans l'abêtissement, dans l'accumulation, la concaténation imbécile, le précipité de la réalité dans la (pseudo) satisfaction (qui est rêvée publicitairement ou selon l’internet) ; dans le devenir fou. 

Le devenir fou est réservé à la réalité humaine psychique ; soit donc l'impossibilité pour un être humain de supporter la densité, l’intensité, l’extensivité de l’arc de conscience logé en un corps vivant (qui par son ajout psychique devient fou). Mais dans l’historicité il s’agira d’un devenir idiot généralisé (tout étant ramené à la pente glissante vers le bas du moi immergé dans l’immédiateté et dans l’incapacité de s’élever, ce qu’il doit ou devrait certes au sociétal qui aurait à lui fournir les moyens d’une telle ambition, mais élévation qu’il devrait de et par lui-même initier et créer ; or la majorité s’affaisse dans l’imbécilité). 

Et plus encore que le devenir idiot généralisé, on dira le devenir ir-réel ; le devenir qui se fuit dans la maison aux fantasmatiques, les signifiants transformés en images, les images en objets, tout cela qui se décomposera invinciblement. 

Lorsqu’elle croit désirer son unité, ce cercle, il s’agira de l’effet du corps ; le corps, vivant, et un, est splitté, divisé par l’arc de conscience et espère retrouver son unité perdue ; son objet, de désir, est installé afin d’attendre une telle unité ; l’être est un fantasme qui attire à lui et la conscience et le corps, ce qui veut dire qui attire la conscience telle que prise en un corps, telle qu'elle ne s’est pas distinguée (comme par ex la pensée, et l’universel, implique que l’on se décentre afin d’installer l’objectivité), en tant que cette conscience donc dépourvue de toute unité en propre suit le trajet de la pulsion, de l’unité du corps ; mais c’est une illusion ; puisque l’arc de conscience ne peut pas se réunir, sauf à disparaître, et l’unité-avec-le-corps ce serait la satisfaction intégrale, laquelle est une totale hallucination, une fusion et une confusion, n'admettant plus de distinction, et plongé dans les ténèbres.

le régime, le rythme seul réel de l’arc de conscience est la division, la séparation, ce par quoi (et peut-être pour quoi) il est distinctions, signifiants, langages, idées, individualités, etc. Nous ne sommes pas ce corps, nous avons un corps, et ainsi prenons pour assise non pas une identité, une identification mais un caractère formel absolu (pléonasme) ; ce qui se nomme le sujet (ou dit autrement la capacité de rapports qui se sait en tant que rapport ; Rimbaud, toute proportion gardée, se sait “poète”, il se reconnaît tel ; mais cela vaut pour tout “moi”, toute personnalité, tout choix certes mais surtout toute invention de soi, laquelle, lequel “moi” on l’a dit n’est nullement négligeable, c’est même la finalité historique constitutive ; sinon pourquoi aurions-nous créé ce 20éme et puis ce 21ème siècle ?) 

Hors cette distance ; qui est constitutive et pas seulement mais qui est, cette distance, cela même qui doit être créé, qui est le but, la finalité (au choix) soit de la Création, soit de l’existence entendue comme Ex-sister (comme possible du temps) ; la finalité en tant que réalisant tout le possible possible, le possible du possible, du possible qui veut redoubler sa propre possibilité, comme on l’a dit précédemment ; 

dieu, la pensée et l’universel, le sujet, christique ou cartésien, le réel et la réalisation humaine et personnelle, ne rendent réels pas seulement des “mondes” mais rendent réelle la structure des possibles ; ce qui veut dire rendent réels les rapports (les rapports humains, ou de soi à soi, ou de soi à dieu, ou de la conscience au champ(s) universel(s), que sont les sciences ou les esthétiques ou les éthiques, etc. de même la retranscription de l’énergie vers la matière (après the Big bang), ou la transmutation de la matière en biosphère ; non seulement tout ceci réalise bien plus que ce qui le précède, mais ce qui suit (matière, biosphère, conscience) comporte plus de possibilités ; il est une gradation dans la possibilité.

 

Voir les commentaires

Origine

18 Octobre 2025, 16:43pm

Publié par pascal doyelle

 

Le rapport, comme notion, métaphysique, et position ontologique, signifie que si il y a plein de réalité(s), le réel n’est nulle part ; il n’y a pas un “être” qui serait l’origine ou le résultat, la source ou la complétude.
Il y a le mouvement, qui est incomplétude, déjà en lui-même et puis comme tel ; il y a un mouvement, quelque réel survient. La structure, dans l'historicité (soit donc dieu, la pensée, le sujet christique et cartésien, le réel) consiste à ménager. Si le mouvement est cela qui existe (et qui n’est pas, justement, l’être est l’effet de l’exister et donc l’exister se constitue comme dimension, ou dit autrement comme cinquième dimension, celle du présent, qui détient l’ensemble de tout ce qui est, et se tient, lui, comme tout ce qui Existe ; puisqu’au final il s’agira de comprendre ou commencer de comprendre ce que l’actualité, l’actualisation de tout le possible peut bien signifier). 

Pour saisir l’apport, l’ajout, ontologique (ou donc consistant en ce que le réel peut) de ce qui est comme mouvement, prenons le christique et en quoi l’invention structurelle (dieu, la pensée, le sujet, le réel), bouclent sur eux-mêmes. 

Le christique se tient auprès d'autrui, vers autrui, puisque tout le christianisme est orienté, aimanté par et pour autrui.
Et pour une bonne raison, que l’on va comprendre immédiatement. Si chacun ne crée pas un lieu pour autrui, alors personne n’est chez soi. Tout le monde sera en danger.
Si l’on veut qu’existe des individus, des sujets, des mois, des je, il faut que chacun accueille chacun. Sinon non seulement ça ne sera pas vivable, mais pas même viable, et cela, cette subjectivation, n’existera pas.

C’est pour cela que Descartes, la conscience ‘de’ soi, qui se prend soi, effectivement et explicitement pour finalité, finalité au sens ontologique pas en forme d’égocentrisme, qui serait une négation de la conscience comme rapport (le “soi” de l’égocentrisme est une obnubilation, pire que dans un fantasme, et qui nie que sa nature, sa structure soit un rapport) et ce soi de conscience-de-soi ne vient que bien après le christique et bien après le christianisme. 

si l’on veut saisir ce que le “rapport” implique, il faut appréhender ce que les mathématiques, l’universalité, ou la singularité d’une œuvre, littéraire, esthétique, ou un impératif moral ou une exigence éthique signifie ; à savoir que le rapport est à dimension non pas d’un subjectivisme (qui toujours orienté vers l’immédiateté) mais à dimension du réel ; la singularité, cad que le rapport soit un, veut dire qu’il est possible d’étendre le rapport au réel, aux réalités, aux humanisations, aux personnalisations et à toute systématique de langage (des maths aux poésies). 

C’est que ça n’est pas seulement que les maths développent le réel du nombre (qui est un rapport et donc se colle à tous les rapports possibles et au sens de pensables, pour le moins, et peut-être selon la musique des sphères quelque part, bien qu’il faut bien comprendre que le rapport est plus grand que les nombres ; de là qu’il faille π égal à 3,14 indéfiniment ; l’indéfini signifie le rapport réel dont le nombre est une formalisation, étant entendu qu’aucun contenu ne peut supporter le rapport lui-même ; de même que l’on ne peut pas supporter la face de dieu (puisqu’il est clair que le dieu (unique) est précisément unique de ce qu’il exprime le rapport tel quel, cad l’Intention ; l’intention au-delà de toutes les autres, puisque les autres usent du stratagème du signe (qui est déterminé) tandis que l’intention (unique) est celle et exclusive (aucune autre intention-unique n’est supposable, puisque la forme est absolument non composée, non composable). 

C’est ainsi l’origine, structurelle, de la “conscience” ; puisque la conscience  “sait” ; ou plus exactement puisqu’elle se-sait alors elle sait, sait n’importe quel ceci ou cela ; le savoir-de, qui se déduit ontologiquement du sa-savoir, est plus grand que la connaissance, puisque le se-savoir est celui non d’un tel ceci ou cela mais du rapport lui-même (ou donc, dieu, la pensée, le sujet, le réel signifie que le réel se produit, se crée, s’invente d’une activité) ; 

on réserve “connaissance” pour la raison (qui sait qu’elle sait et donc se surveille) ; ce qui signifie que l’origine de la connaissance, en général, de tout savoir et de tout système en quelque langage que ce soit et de tout langage comme tel, est ce se-savoir qui étant formel peut proliférer (en tous les contenus et tous les systèmes possibles ; parce qu’il se-sait et que ce se-savoir (du rapport) n’est pas déterminé (il passe au travers des contenus, raison pour laquelle il est quantité de langages et que même chacun peut se structurer “comme un langage” (qualification de l’inconscient par Lacan), et donc non pas exclusivement faire œuvre mais être une personne, une personne humaine singulière ; pour cela, le se-savoir se transborde en tout et pour tout. 

Le se-savoir est évidemment adéquat au possible, adéquate à la nature, la structure du réel ; puisque dans son rapport non seulement le terme second est non déterminé, mais également le terme premier est toujours potentiellement remis en jeu par et via le terme second ; c’est bien en ceci que non seulement la “conscience” peut modifier telle ou telle situation (en remontant le danger ou le problème ou l’interrogation ou la question, par et via la réponse), mais aussi cette conscience, ce je peut se permettre d’être et de n’être pas ; et toujours la pensée, la réflexion ou la philosophie ou la représentation ont bien saisi que cette indétermination se devra d’orienter tout le mouvement intentionnel, l’ensemble de faisceaux de conscience, et ce jusque dans et à partir de la perception. 

C’est qu’en effet, la liberté telle qu’active, ne commence pas par une décision de plein conscient, qui aurait à s’imposer ou rompre en vertu de son règne impérieux, mais ce qu’il s’agit d’élaborer c’est de proche en proche la réorientation des intentionnalités qui déjà existent et existent activement, et de les modifier dans et par l’arc de conscience.

Arc de conscience dont il faut préciser ceci ; qu’il n’est situable en aucune de ses parties ; l’arc de conscience c’est l’arc en ciel jeté par dessus le monde, par dessus la vie vécue, par dessus le corps donné et ses destinées diverses et variées ; l’arc de conscience atteint péniblement la réflexion qui le positionne en cette vérification et expérimentation de “ce qui existe” (il en forme difficilement les notions, par ailleurs toujours partielles), mais en même temps (et c’est originellement) il ne perd jamais le compte du réel. 

Le compte du réel (sur quoi on reviendra) est l'introduction dans la dimension, ou donc dans le réel comme dimensionnel ; on comprend aussitôt que dieu, le christique, la pensée, le sujet et le réel (la révolution et la réalisation, ensuite, de toutes les intentions humaines et ensuite encore personnelles) formulent manifestement, dans l'apparaître même des signifiants, cette réflexion à la fois inaccessible et immédiate (voire instantanée, puisque “l’on en est saisi” ; on est saisi de dieu, de la pensée ou du sujet ou du réel).

là, comme d’habitude et ailleurs cent fois déjà, nous ne sommes pas sans rien ; on a déjà positionné les points du réel, de l’activisme du réel ; ils sont déjà nommés et souvent déjà explorés. 

Il n’y a que depuis le réalisme rationalisme naturaliste (matérialiste et autres) que l’on veut à tout pris les ignorer et croire que le monde commence à nos pieds ; le réel a déjà été signifié depuis 4000 ans et plus. C’est comme de ne pas vouloir entendre que Descartes a déjà dépassé “la pensée”, celle universelle du logos ou de la théologie ; il le dit pourtant explicitement et ni Kant ni Hegel ne s’y sont trompés. 

On considère ici, de fait, que dieu, la pensée, le sujet, christique et cartésien (ou kantien etc) et le réel (la révolution aboutissant d’une part à “l’exister existe” de Sartre et Heidegger, et d’autre part au monde des mois depuis les années soixante), n’ont pas surgi au hasard et ne sont pas en eux-mêmes des particularités et pas même des exemplarités, mais de véritables positions ontologiques qui portent (ou sont générés) par la structure du réel même ; de là qu’ils manifestent l’intention (dieu), l’intentionnalisation (universelle, de la pensée), l’intention individuée (selon autrui, christique, et selon soi, Descartes) ; et ce jusqu’au plus instanciées prononciations (accord d’un signifiant à un mouvement de la position) ; par ex, si le christique revient “en et par son corps, vivant” ça n’est absolument pas une fioriture ou une imagination arbitraire.

Comme dit :
Ici ces notions existent (l’arc de conscience, le présent, le possible, le réel , etc)
mais on ne sait pas si elles existent vraiment, effectivement, dans la réalité.
Chacun voit comme il veut.
Peu importe en un sens, puisque le but premier (et donc il y en un second, un troisième, et ainsi de suite)
le but premier est d’élaborer l'ensemble opérationnel,
qui permet de visualiser ou de penser peut-être, ce qui effectivement a lieu.
Et, évidemment, on tient qu’expliquer la pensée, la personne humaine, l’humanité elle-même
sans se référer à une structure spécifique et exclusive,
c’est réduire la compréhension que l’on en a a minima,
c’est décrire et expliquer en deçà des faits observés.
pareillement lorsque l’on renvoyait au-delà les notions de liberté, d’infini, d’être, de substance,
on postulait bien (au sens où visiblement quelque réel excède le donné)
mais on n’expliquait pas.
On tient, à tort ou à raison, la notion de rapport
comme très justement adéquate et susceptible d’avancer dans la compréhension
du réel, de la conscience, de dieu (éventuellement pour le croyant).


Et ainsi nous naissons non pas selon le monde, le donné ou le corps ; mais en et par le présent ; lors de l'acquisition par elle-même de la “conscience” ; lorsque, donc, le rapport se tient en face de lui-même ; ce qui est impossible (puisque le rapport n'apparaît que sous le couvert d’un contenu ou d’un signe ; lui-même n'apparaît pas, et c’est pour cela qu’il nait et n’est jamais enclos ; même si je dis “je”, je ne suis pas ce signe). 

Et c’est alors dans le présent, cad dans l’activisme absolu du présent - qui déroule tout ce qui est, dans l’activisme absolu du présent donc que se crée l’activité d’une conscience (un je qui n’existe qu’en activité, et qui donc ne peut pas croire qu’il cessera). Rappelons qu’il existe une réalité (ou une création) afin que se présente, se présentifie le rapport même, cad non seulement le rapport qui est purement formel et donc capable de toute réalité, le rapport qui rend compte de toute la réalisation (de la réalité donnée) mais aussi qui est lui-même rapport et créateur de rapports et ce sur le fond, l’horizon, l’arc-ticulation de sa propre activité non-finie ; l’origine de notre être (qui n’est pas un être) est ainsi purement structurelle et se déroule hic et nunc, ici et maintenant, toujours.

 

 

Voir les commentaires

Pulsion, inconscient, langage et conscience

5 Octobre 2025, 14:21pm

Publié par pascal doyelle

Rappelons bien ceci ; il y a un inconscient parce que le corps, comme signifié, ne peut pas exister, dans et par le langage. Pour qu’un signifié existe il doit être relié par d’autres signifiants ; de sorte que chaque signifiant rassemble ses signifiants, et évidemment par là désigne telle chose ou telle réalité (plus ou moins adéquatement ou inadéquatement). 

Mais il n’y a pas de signifiants qui relient le corps ; le corps est tel que “là”, massif et en lui-même ; qu’aucun signifiant ne peut représenter. Aussi menace-t-il continuellement d’envahir tous les signifiants, et en un sens, sens retourné, tous les signifiants le signifient, lui qui ne peut pas se dire et donc s’enrouler dans un tissage de rapports, de signifiants. Il constitue le sujet non manifesté, l’unité de ce corps vivant, qui les gouverne tous. mais n’ayant aucun rapport à aucun, il rend possible tous les autres. 

Et puisqu’il ne passe pas dans le langage, il est le signifiant manquant, qui ne parviendra jamais à apparaître (il n’existe pas, ce qui existe c’est le signifié “corps”, qui ne peut pas se transformer en signifiant). Mais alors ce faisant c’est le langage qui est non constitué par mais rendu possible grâce au manque qui délivre le signifiant de tout signifié. 

n’existant pas sur le champ des signifiants et donc intentionnel, il n’empêche que le corps est pulsionnel ; il est vivant. et c’est la pulsion qui traversera tous les champs (de perceptions, des signifiants, de l’intentionnel, du relationnel, et concomitants). 

c’est aussi cette individualité du corps vivant (en son unité de vie) qui assure ou matérialise cette individualité ; de sorte que la “conscience” ne peut pas se dissoudre, disparaître dans le langage ou l’universel ; mais que le corps vivant un (parce que pulsionnel et non pas un en lui-même) assure la base de l’unicité, ne signifie pas qu’il soit, ce corps vivant, la finalité de l’unicité ; cette unité et unicité sera re-prise dans et par le champ intentionnel, mais qui la conduira beaucoup plus loin, incroyablement et même infiniment plus loin (puisque l’arc intentionnel institue le rapport lui-même - ‘en personne’ - ce qui veut dire en tant que sujet, au sens où “sujet” veut dire structure-en-rapport ; assumant, assurant dieu, la pensée et l’universel, le sujet chrétien (autrui) et cartésien (je) et le réel (la réalisation de toutes les intentionnalisations humanistes et personnelles). 

structure en rapport mais qui se pense comme une chose, une substance, une identité ; elle imagine cette identité, qu’elle couvre ou non d’une définition, d’une notion, d’un personnage, une fixité, une consistance ; de la sorte elle re/commence à jouir d’elle-même, jouir selon la jouissance terrible et horrible ; la satisfaction hallucinée de la pulsion, la complétude hallucinée de l’unité retrouvée du corps vivant qui tente, encore une fois, de se débarrasser de la division, de la séparation, de la conscience-de qui n’est pas ce dont elle a conscience ; elle l’a, elle ne l’est pas. 

L’être n’existe pas. Sinon comme effet, et donc effet déterminé et donc déjà décomposé. ce qui existe c’est l’exister, cad le mouvement qui produit des effets. 

de même l’arc de conscience, qui prend appui (lorsqu’il y parvient et ne s’enferre pas) dans le corps vivant et son unité perdue, l’arc de conscience ne définit pas un être, mais une position ; dieu, la pensée et l’universel (cad la vérité comme principe, peu importe les systèmes qui illustrent ce principe), le sujet christique (qui se tient d’un autre, le christ, et se détient d’autrui) et le sujet cartésien (qui se-sait, indépendamment de la connaissance, et tenant de la volonté, seule divine en nous), le réel et la révolution comme “tenant la société humaine et donc l’humanité et donc la personnalisation” comme au-devant de soi (et non pas recevant telle humanisation d’un ciel sacré ou d’un ordre antérieur, ou d’un groupe déjà soudé comme ayant toujours existé). 

Parce que l’arc projette bien au-devant de telles positions, il échappe à la pulsion, quelque peu (et ce quelque peu suffit, puisqu’il ancre soudainement autrement et ailleurs, que dans le corps, que dans le monde, que dans le vécu, ailleurs que dans la masse pulsionnel qui se voudrait satisfaire, même hallucinatoirement). 

Si l’être n’existe pas, c’est que l’exister vient d’en-avant. de même que les particules ne sont que si elle entrent en relation ; c’est le heurt, l’interaction (qui s’effectue comme présent) qui tire en avant l’advenue de la réalité déterminée, sinon elle reste potentielle et même virtuelle.

Or ce mouvement interne rend possible le langage à condition que la structure, qui met sous tension le langage, se doit, à et par elle-même, de continuellement tenir la tension … C’est cela qui rend possible l’intentionnalité, cad la conscience-de, mais qu’il faut lire inversement ; c’est parce qu’il existe un champ intentionnel, qu’il met en tension ce corps vivant, soumis soudainement à l’impérieuse division ; qui pour elle-même ne pourra jamais se résoudre, le terrible vide de signifié, l’absorption interne du corps massif angoissant et angoissé, terrorisé, ne saura jamais se résoudre, se réunir, sinon de désirer sa propre mort, son thanatos, sa disparition, tant il est pour lui-même, ce corps, insupportable et tellement cette tension intentionnelle qui passe continuellement d’un signifiant à tout autre signifiant est ou risque d’être intense. 

Il sera alors seulement désigné, montré du doigt, perçu et absolument parlant et avant tout (et après tout) ressenti ; parce qu’aucun signifiant ne s’accorde avec une pulsion, un affect ; c’est l’affect qui vient définir ce signifiant et le pire de tous : l’angoisse. 

L’angoisse est la soudaine proximité du corps-chose ; la proximité de cela seul qui préexiste à tout langage qui ne rentre en aucune phrase énoncée et ne disposant pas de rapports explicites, il annule la conscience ; à savoir la jouissance, la satisfaction hallucinée et hallucinante, celle qui terrorise, le cauchemar qui nous réveille et nous réveillant nous permet de nous rendormir aussitôt dans la vie consciente ; on était tellement proche de la jouissance, de la masse pulsionnelle, de la pulsion muette et aveugle ; elle s’insinuera partout, puisqu’en dessous, dans le corps vivant, celui qui perçoit, avant de parler, qui ressent, avant de connaître. 

Or c’est encore plus dans le corps seul que monte l’énergie ; le corps ne peut pas être supprimé ; l’arc de conscience qui est celui-là même que, normalement et si l’on est croyant, le christ recréera en tant que corps glorieux, dans le christianisme on n’existe pas “sans corps”, ça n’est pas un spiritualisme, l’esprit n’est pas séparément d’un corps, de cette unité vivante du Vivant même, tel qu’il se nomme, le Dieu Vivant. 

ça n’est pas sans intérêt (que l’on y croit ou pas), puisque c’est précisément cela même qui est, absolument, en jeu. Qu’est-ce que ce lien, aussi indissoluble, entre la conscience et le corps. au point qu’il est inenvisageable qu’ils existent séparément. Seule religion, seule représentation, seul système qui ré-affirme absolument l’unité invincible du vivant et de la conscience, laquelle n’est pas une “connaissance”. Depuis, on est sorti du logos grec.

 

Voir les commentaires