Certains ne comprennent pas que par leur criticisme et leur pseudo réalisme naturalisme matérialiste (et autres) ils se privent et espèrent peut-être priver tout le monde de toute interrogation.
Ce n’est pas qu’ils s'intitulent censeurs des réponses apportées, par la religion, la métaphysique, la pensée et la philosophie, ou même par diverses idéologies, bref par quelque système d’interprétation que ce soit (qui ne soit pas à strictement parler dûment authentifié par le scientisme, je ne dis pas authentifié par “la science”, mais par les idéomaniaques qui montent en épingle la science elle-même en une sorte de scepticisme au ras de la moquette)
non pas donc qu’ils censurent les réponses, mais ils n’admettent même pas les questions et n’admettent pas que l’on puisse élaborer des systèmes de questions. Dans cette absence de questionnement leur lourdingue scepticisme règne. Le silence règne. l’étouffoir annule toute tentative d’élaboration de questions ; élaboration qui ne peut effectivement se rendre réel que de proposer un, des systèmes.
Or donc il est clair qu’une question élaborée, c’est une réponse qui explore toutes ses possibilités. Scandale pour le sceptique. Mais hors de quoi il n’y aurait plus aucune élaboration et les territoires explorés par ces systèmes, ces réponses, s’effaceraient, disparaitraient de notre vue, pour une saine et naturiste, euh naturaliste perception expurgée.
Sans de telles élaborations à quoi servirait le sujet ?
à rien.
Il se limiterait à ces mois réalistes et donc déchaînerait l’angoisse la plus terrible ; puisque le donné, l’immédiateté ne peut pas étayer toutes les capacités d’un champ de conscience, qui requiert toutes les élaborations possibles ; ce dont notre historicité ne manque pas. L'angoisse ne serait pas en mesure de se tenir elle-même, et il lui faudrait de plus se sentir responsable de cette insatisfaction. Si l’on se demande pourquoi la culpabilité (le péché par ex), pourquoi la responsabilité, pourquoi l’exigence, pourquoi l’existentielle métaphysique ou autre, pourquoi la religion, (ou pourquoi les démêlés invraisemblables du moi avec lui-même, bien concrètement), c’est que notre être existant comme rapport (et donc qui n’est pas un être dont quelques composantes nécessiteraient seulement d’être satisfaites ou composées et se trouverait, là, dans le monde, le donné ou le vécu ou selon le corps biologique), comme un rapport donc appelle toujours une correspondance à l’autre bout du rapport qu’il existe ; et comme la nature de ce rapport n’est pas ceci ou cela, il entend s’accorder, à l’autre bout, d’un rapport au moins égal à lui-même, d’un rapport, donc, in-fini (si il était fini ce rapport s'épuiserait en quelque ceci ou cela ; or étant rapport il n’est pas composé et donc ne peut être satisfait à moindre coût).
Un et des systèmes sont appelés parce que lorsque les réponses sont avancées, dix fois, cent fois, mille fois, ce à quoi il est fait appel, et ceux à qui il est fait appel, c’est à chacun ; c’est chacun qui est en demeure de juger et apprécier ces systèmes de réponses ; c’est chacun qui est désigné pour, potentiellement et possiblement, s’élever afin d’acquérir, peut-être, non pas seulement un début de réponse (chacun en jugera à sa mesure, à sa peine, à son effort) mais un commencement de maîtrise, d'individualisation, de personnalisation. Véritablement ils ne comprennent pas, les sceptiques, les zététiciens, les réalistes et matérialistes, les scientistes, que la vérité n’est pas découverte ou approchée par restriction et censure, mais est jouée, instruite par propositions et avancées risquées, et qu’alors seulement, sur telle ou telle affirmation, telle ou telle proposition, dubitable mais énoncée (énoncée et poursuivie) et ce de telle sorte que même en cas d’erreurs ou d’illusions, puisque ces propositions sont explicitées, même alors c’est précisément l’acuité de l’attention, de l'intellect, de l’élaboration et de l’intentionnalité au final qui sera attirée.
Si toute compréhension (de quelque nature en quelque domaine) s’annulait par un scepticisme, une zététique, un scientisme, plus aucune élaboration ne serait proposée.
Ce qui se voit par cette attitude, c’est une étrange et mystique (paradoxalement) conception de la “vérité” qui est imposée par le scepticisme ; son idéal de “vérité” n’étant pas rempli, il se dégoûte et se déboute et entend en dégoûter tous les autres ; il ne lui vient pas que la “vérité” se structure bien autrement que son fétichisme et sa limitation ; il reste gelé dans le 18éme, plus ou moins, ou dans le matérialisme du 19éme, et ne peut pas comprendre comme la véridicité s’est avancée à pas de géant, depuis belle lurette.
Il voudrait ou qui attend que la vérité informe notre attention, alors que précisément ça n’est pas de cela dont il est question ; ce qui est recherché c’est l’acuité ou donc la capacité de distinction de notre attention, de notre conscience et cela signifie également de notre intention.
Ou donc, que veut-on vraiment ? et comment le découvrir et comment l’instancier ? Puisque ce sujet est précisément ce mouvement, cette activité, il n’est certes pas digne de l’interrompre par quelque limitation indélicate, ce qui veut dire sans délicatesse, sans subtilité, sans distinction ; étant entendu que la distinction, qui s’opère par des signifiants, excentriques, crée des rapports nouveaux ; comment le sujet pourrait-il avancer, si il lui est dénié la possibilité de créer et de se créer.
Le scepticisme voudrait confisquer l’activité pour, prétendument, une assurance posée et à vrai dire l’affirmation d’une incrédulité de glorieux principe, ce qui est bien admissible pour soi-même mais inadmissible quant aux autres que soi ; généralement le scepticisme, en croyant favoriser la lucidité individuelle, banni la liberté et ne propose que l’intolérance. Je ne vois pas pourquoi on retirerait tout généralement à quiconque le droit, l’envie, la décision, l’intention de se perfectionner et d'élaborer, d'élaborer quantité de systèmes et de tisser quantité de rapports (pourvu que le principe ; le rapport ; soit préservé en et par et pour chacun, ce qui se nomme démocratie de liberté et d’agilité ; laquelle ne dépend absolument pas d’un “ordre” ou d’une “vérité” (conforme, arbitrairement selon les désidératas de sceptiques de telle ou telle obédience, et il s’en rencontre des tas de sorte) mais d’une, littéralement, institution, institution dans la vie réelle,
puisqu’il s’agit justement que chacun ait à œuvrer de par soi, et donc institution au su et au vu de tous et de chacun, puisque comme on l’a vu, par le christique, chacun peut devenir puisque chacun se soucie d’autrui réellement, en tant que cette autre conscience n’est pas un contenant remplie d’un ordre quelconque, mais en tant qu’elle est un rapport qui, de par lui-même, évidemment se-considère (ou est considéré non seulement de dieu mais du christ, ce qui n’est pas du tout la même intentionnalité) ; ensuite que chacun vogue selon son envie, si il lui plaît, ou selon ses décisions, qu’il justifiera comme il l'entend, pourvu que l'ensemble de tout ce processus entremêle la vivacité et l’ampleur, la lenteur et la profondeur ou ce que l’on voudra d’élaborer en et un par une rigueur ajoutée et bien autrement intéressant que la fadeur d’une rigueur inutile, qui suppose de remplacer la liberté et la cohérence interne d’un je par des généralités indéfinis (ces limitations sceptiques, empiristes, réalistes sont tout aussi “subjectifs” malgré leurs grands airs, que les élaborations, les architectures qui sont données à voir et à examiner et à analyser à tous et un par un ; c’est bien d’exprimer toutes les cohérences possibles sans préjuger de la rigueur, cad des exigences ; rappelons que le dieu unique se signalait par l’interrogation sur cette exigence ; que nous veut-il ? et pour le christique par ; que voulez-vous vraiment ?).
On se demandera peut-être ; mais si il n’est pas de rigueur sceptique ou du même genre, qui nous garantit de quoi ? Mais comme d’habitude ; chacun est appelé à en juger, en et pour lui-même, pour lui seul, comme il sied et comme il est requis ; et sans qu’il s'agisse d’une sorte de pis-aller, mais puisque la finalité est de perfectionner la conscience que l’on en a, que l’on a de tout ceci et de tout ce qui est, et de tout ce qui existe (puisque être et exister sont deux niveaux différents). Et que ce perfectionnement est simplement l’autre dénomination du possible même, soit donc le sens, le principe, la logique ontologique de ce qui existe qui est aussi l’orientation, la signification et peut-être l’intention de ce qui ex-siste.
Le sceptique voudrait pratiquer on ne sait quelle coupe transversale (on sait où cela risque de finir) qui supprime que chacun soit à lui-même non seulement l’expérience, mais la proto-expérience. Il voudrait vivre sans risque. Quelle plaisanterie. Et plaisanterie pas même joyeuse.
Aussi généralement se vante-t-il d’un athéisme, d’une incrédulité (bien bourgeoise dirait un révolutionnaire), d’une très pondérée et très raisonnable lucidité ; il trouve dans ces limites, son être. Mais l’être n’existe pas, c’est le fantasme, solidifié, d’un mouvement qui, lui, existe. La raison au sens de rationaliste appliqué (dans le genre scolaire) est si souvent le rêve éveillé d’un conscient figé.
Ou donc, dit autrement (tout cela mais dit autrement) ; sans doute est-il moyen d’avancer précautionneusement, à petits pas, mais les plus singulières et les plus courageuses innovations, les avancées bien réelles et ayant leurs fruits, sur toutes les générations qui suivirent, ce furent de grandes enjambées.
Les ambitions se donnent les moyens, aussi créent-elles de grandes rigueurs. Ça n’est pour simplement laisser libre cours aux sujets, leur fantaisie, mais parce que le sujet crée absolument et structurellement le possible ; soit donc le réel même.
On admettra qu’elles sont invérifiables ; mais c’est l’arc de conscience de chacun qui en constitue la vérification ; et cet arc de conscience (qui est arcbouté sur le réel donné “là”, et en ce présent toujours actuel et en tant qu’horizon, du monde par ex, ou du corps, ou du vécu, etc) cet arc de conscience est en lui-même inobjectif ; aucune objectivité ne peut y atteindre. si on choisit une objectivité ce sera le choix d’une intention, d'une part et d’autre part toujours une objectivité en elle-même limitée. Une science est celle d’un objet (et objet expérimentale qui plus est) et pas une “science du tout”, une science du tout c’est du scientisme, une idéologie et pas du tout une évidence.
Dit autrement ; l'élaboration (de toutes les questions soit donc en des systèmes de réponses, argumentées, et systèmes organisés, et donc entrant en considération de et par chacun ; l’argument et l’organisation ) est la seule issue de notre être (qui n’en est pas un) ; il s’y autorise une expression de son mouvement (et non d’un être qui serait rationalisable, objectivable, toujours dans la limitation et la limitation en tant que surveillé par de quelconques censeurs). Mais aussi et surtout, cette élaboration permet de tisser; de produire, d’inventer, de créer de nouveaux rapports, de nouveaux liens, un renouvellement des signifiants, constants.
L’ensemble de cette monumentale installation se réalise précisément dans toute cette historicité. Explicitement exprimée, qui se passe de contenus, pour signifier le structurel, cad ce qui prélude antérieurement à tous les contenus ; le dieu un unique formel et universel, la pensée universelle, le sujet universel, le réel de l'humanisation et de la personnalisation.
Non seulement du constructivisme, mais de l’activisme intégral.
Le réalisme, le rationalisme, le naturalisme ou le matérialisme sont seulement un des enjeux, bien autrement multiplement impressionnants.
L’enjeu est d’importance, il est même fondamental ; maintenir le critère d’une vérité surplombant les sujets, c’est priver ceux-ci de leur capacité d’élaboration, et tout autant des rapports inventés que des relations entre sujets ou de la relation de soi à soi-même (qui n’est pas la relation du moi à lui-même, le moi n’ayant essentiellement que des relations à “lui-même” que via ses désirs, cad ses objets) ; c’est ne pas comprendre que la “vérité” ne peut pas se substituer aux rapports, aux liens, aux relations, aux mouvements ; cette “vérité” se réfère seulement à une version toujours figée ; qui sera toujours instrumentalisée par un ou des sujets. Tandis que le texte (ou l'œuvre, esthétique, etc) qui s’adresse au je, donne les moyens de proactivement instancier des renouvellements ou des recommencements.
Ce à quoi s’utilise la totalité de l’historicité depuis 3500 ans (lorsque l’Intention prend le pas sur les actes, sur la Loi, sur le groupe (la pensée grecque, Socrate), sur le monde (le christique et ce via et pour et par autrui), sur soi (depuis Descartes, Kant, et suivants), dernière réflexivité qui aboutit à) Sartre comme extériorité du je, et à Lacan comme intériorité du moi. Et bien évidemment lorsque se déploie toute l‘intentionnalisation humaine, puis personnelle (années soixante), et dans l’immense miroir ou ensemble de miroirs (mass et puis micro médiatisations, du cinéma, tv et puis internet) qui offre à chacun, et individualisé, les images du miroir (quitte à noyer le miroir dans les images et se perdre, lorsque le kaléidoscope dégénère en labyrinthe) .Tout est ainsi instauré bien au-delà de la limitée rationalité sceptique ou réaliste ou matérialiste ou empirisme et ainsi de suite.