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instants philosophie

Le tomber-amoureux

22 Octobre 2023, 08:36am

Publié par pascal doyelle

La finalité de la réalité n’est pas le Un, une sorte de complétude figée et idéalisée, qui nous observerait du haut de sa toute puissance exclusive, assignant un ordre à tout ce qui est. Mais le mouvement. Dès lors il n’est rien de plus parfait que le mouvement (sinon à supposer qu’il se fixe en un aboutissement inerte, singeant une perfection parfaite, ce qui n’a pas grand sens).

Aussi dieu, la pensée, le sujet et le réel se meuvent-ils ; ce que chacun constate.

Puisque le possible est la Règle, le possible ne cesse jamais ; si tant est que dieu existe, que la pensée pense infiniment ou que les sujets survivent ça ne sera pas pour se reposer, se la couler douce, mais encore et toujours afin d’activités, une infinité d’activités infinies. Et ce pour une raison, énigmatique ; le possible afin qu’il existe encore plus de possible. Souvenons-nous qu’avant le dieu un unique tout-autre, la pensée et l’être et l’universel, le sujet christique ou cartésien, le réel et la révolution et la réalisation de toute l’humanité et de toute la personnalisation possibles, tout ceci était inimaginable ; la structure, le structure comme possible qui rend possible encore plus de possible surprend tout le monde.

C’est au cours du moyen-âge que le peuple habituel de nos interrogations (les français) inventent l’amour. Bien évidemment on n’a pas attendu les troubadours pour tomber amoureux, mais cette fois le sentiment, le Sentiment, est manifeste et exprimé et entre ainsi (de même que ses protagonistes) dans circuit de la parole et de la représentation ; et la face de la vie vécue en fut transformée. Tristan et Yseult pour sa capacité désespérée et Chrétien de Troyes pour sa résolution heureuse et magnifiée (ou critique vis-à-vis du Tristan).

S’impose à chacun le roman. Le roman naît de cette invention, de cette conjointure généralisée. Et pareillement le roman invente réciproquement ses lecteurs, qui l’attendaient. Le roman, cette pensée intérieure à chacun qui nous donne, nous offre, nous délivre la pensée et le dedans, l’intériorité d’autrui.

Le même peuple qui, ensuite, complétera la liberté anglo-saxonne (que par ailleurs formule et impose Descartes) complétera la liberté par l’égalité et cette dynamique structurelle interne qui permet de dépasser, de surélever, de surdimensionner la rivalité des libertés, et de surélever au cœur même de chaque liberté (et non par une contrainte extérieure). L’un (la révolution) ne va pas sans l’autre ; la littérature et la drôle de sorte de pensée, entendant par là, la pensée qui ne désire pas du tout découvrir le centre de tout (un quelconque absolu, métaphysique, tels les allemands) mais n’admet non plus la dispersion (empirisme ou analytique) ; la philosophie française veut saisir ce qui vit, ce qui existe, dans son acte même et ainsi renvoie non à un centre ou une multiplicité mais à l’activité (de la pensée, le sujet, de la représentation, la littérature, de la société humaine, la révolution, du moi, l’existence).

La question est celle de la position. De la position du point de repère. Dieu, la pensée, le sujet, le réel formulent ce point de réel ; il est Autre. C’est un point qui inter-vient et que l’on ne peut pas saisir, mais qui nous saisi. Si je prétends contrôler la vérité (l’universel), il est certain qu’il s’agira de mon imagination, illusion, fantasme. Pour illustrer ce que peut désigner ce point-autre, on l’illustrera par le tomber-amoureux ou la révolution.

Contrôler la révolution, ça tourne mal. Les français ont été emportés, par on ne sait quoi, non pas le savoir ou la science du rapport, mais par d’incompréhensibles intuitions (dont le ‘contrôle’ dérape). De même les juifs se demandent ; mais qu’est-ce qu’il nous Veut ?

Et pareillement, lors du tomber-amoureux on s’est déplacé vers le point-autre, autrui, et on ne sait comment et on ne sait plus ce que l’on pense, imagine, perçoit, désire (lors même que l’on sera « déçu », puisque l’on ne sait pas « ce que l’on attendait ») ; le vertige est intégral puisque ce qui est pris dans le point d’autrui, ça n’est pas ceci ou cela, ni « soi-même tout entier » (on ignore ce que soi-même, on ne peut pas définir le moi que l’on est, sinon de le désigner par son prénom et son nom, ou dire « moi », ce signifiant qui fait retour) ; mais ce qui est pris en, par autrui c’est l’arc de conscience, c’est le rapport, le rapport de tous els rapports, et de tous les rapports possibles (raison pour laquelle on ignore ce que l’on veut, désire, imagine). Comme disait Lacan « c’est donner ce que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ».

puisque cela joue sur le possible (on ne décrit pas la résolution du désir en mariage ou en couple, qui imposent leurs propres rôles, cette fois de conditions de réalité, et non pas au sujet de ce désir précisément imaginé, imaginaire, ouvrant son propre champ désirant, du point de l’autre).

L’incertitude du tomber amoureux jette totalement l’intention, l’intentionnalité, l’intentionnalisation dans le point aveugle, tout à fait vertigineux et parfois angoissant ; le dit point déracine le corps, le corps propre (et ainsi bien spécifiquement, a affaire au corps, au corps vivant ; rappelons que le corps vivant ne comprend absolument rien à cette rupture interne qu’est l’activation en lui de l’arc de conscience, qui n’a rien de « naturel », puisque en soi d’abord la « conscience » est hors réalité et de toute manière étant rapport à (soi) elle s’exile instantanément de toute réalité, de tout vécu, de toute perception, de toute sensation ou émotion ; un arc de conscience est absolument, absolument parce que formellement, Autre.

Aussi suscite-t-il les points autre. Qui désignent le point du regard ou plus explicitement de l’intentionnalité ; on est vu, écouté, parlé, signifié de l’autre bout, puisque de toute manière être une « conscience » c’est ex-sister, et ex-sister est d’un rapport qui évidemment n’appartient pas. Il se meut. Le rapport n’appartient à rien ni personne (n’appartient pas même au moi ni au je, qui sinon ne seraient pas libres ; ils se tiendraient de telle ou telle détermination, on se demande même comment pourrait exister le langage si la cause du langage était détermination ; donc il s’agit du rapport même ou de la version qui nous est accessible de ce que, quant à notre expérience, nous désignons comme rapport, dieu, universel, sujet ou réel).

Rappelons ; il est une réalité parce qu’il est un déploiement du possible, notion qui contient celle du rapport, des choses et des êtres en tant qu’activités

(et donc le rapport implique, soutient, impose la détermination, la distinction, les choses et les êtres se distinguent, sinon ils ne sont pas, de même que l’espace et le temps, qui sont le dépliement du pli, les rapports universels du rapport de devenir, le devenir étant lui-même la marque, logique, implication de ce qu’est le « rapport », dont on dit, au final ou au préalable, qu’il est le possible en tant que possible, au sens où le réel est plus grand que lui-même ; on ne voit pas quelle finalité assigner au réel sinon le possible, à l’inverse de quoi il n’y aurait aucune utilité, aucun sens à ce qu’il y ait une réalité, un devenir général, un possible généralisé).

Le rapport n’appartient à rien ni à personne et est facteur exclusif du possible (lequel est le sens même du réel), mais l’humanisation (le groupe ou la société, société d’individus, depuis le christique et le moyen-âge), et donc aussi bien le moi, cet individualisation, cette concrétisation de l’intentionnalité au plus près, jusqu’antérieurement au corps vivant, qui reprend ce corps dans un champ intentionnel, qui signifie ce corps, au point que réellement, véritablement, pour chacun, c’est le champ qui compte et non pas, non plus le vivant (qui demeure un vague mais immense regret, une perturbation effrayante, un vertige du vivant qui se perd dans le champ intentionnel qui est un champ de représentation, de re/présentation qui n’a plus la densité du corps vivant, lequel est, à lui-même, son propre monde, milieu, réalité, mouvement et qui, par le champ intentionnel et le signifiant, ne l’est plus) ; l’humanisation ou la personnalisation donc veulent fixer le champ, lequel en lui-même est in-fini ; en vérité le mana ou dieu ou le tomber amoureux du moi, de l’individu, visent à fixer l’in-fini ; il se décrète une limite.

Parce que sinon le signifiant, le champ intentionnel, se lance dans l’indéfinité du signifiant, qui peut se porter vers tout et n’importe quoi ; élire comme valeur telle immédiateté ; ou clamer que « tout est possible » (bande annonce du libéralisme capitalisme) ; ou forcer une intentionnalité en réduction de toutes les autres intentionnalisations (telle vérité éjectant le principe de vérité, telle philosophie admise exclusivement de toutes les autres, ce qui est absurde. Restons sur ce point ; puisque le rapport est non formulable (mais ce par quoi il existe des rapports, cad en l’occurrence des signifiants), et qu’il est non formulable non par manque mais par excès, puisqu’il est, en tant que rapport, cad sujet, absolument et sans mélange, formel, qu’il est le plus universel que l’on connaisse et expérimente ; on ne formule pas en dehors de l’universel rapport qu’est l’arc de conscience ;c’est pour cela qu’en réfléchissant on part ou on aboutit toujours au point absolu ; l’être, la pensée, l’infini, la substance, le sujet etc ;

ce point absolu était déjà en réserve totalement dans la structure intentionnelle, cette structure ayant à se placer elle-même dans quelque représentation que ce soit ; pour aligner deux phrases, deux paroles, deux textes il faut placer et déplacer le point absolu, qu’on le veuille ou non ; de même que l’inconscient place toujours le corps tel quel, puisqu’il est le vivant tel qu’il occupe le centre, le lieu aveugle du signifiant ; le signifiant ne pouvant pas signifier le corps ; en désignant le corps on ne le bascule pas dans l’abstrait du langage ; le corps est imprenable par quelque signifiant que ce soit ; une des raisons pour laquelle on tombe-amoureux, pour (se) percevoir du corps à partir d’autrui, ou inversement de transformer autrui en signe, du reste l’amoureux envisage ou est envisagé par quantité de « signes », plutôt mystérieusement réels ; et ce qui n’aboutit jamais et provoque de toute manière l’angoisse vertigineuse, brute, plus ou moins bien gérée ou enluminée.

Et pour limiter cette envergure absolue, formelle, qu’aucune immédiateté ne peut juguler dans le monde, le vécu ou le corps, il n’est que dieu (ou ses variantes), la pensée (et l’universel), le sujet, et le réel (pour nous en tant que réalisation, la révolution par exemple qui rencontre ses propres limites ; la liberté s’arrête là où, etc ; ou le face à face existentiel « le réel existe » et il est Autre, que le flux ou le mouvement de ma conscience, de la conscience), et outre, évidemment, la mort.

De là qu’autrui, lors même dans le tomber-amoureux, risque fort d’être cruelle rivalité, antagonisme (aussi doit-il se fixer comme mariage ou « officialisation », par quoi on passe à autre chose que le « désir », qui est, au fondement, hallucinatoire, halluciné par la conscience dans le corps vivant, qui veut absorber, manger autrui, par ex).

On a déjà vu la bizarrerie ; l’adolescence ne découvre pas seulement autrui (ce qui était inaccessible à l’enfant), il se découvre lui-même comme autre. Il est, soudainement, autre que lui-même. Pas seulement qu’il découvre autrui (comme autre, cad comme un rapport, une unité qui possède son propre lien, qui n’est pas inerte et encore moins chose perçue dans le champ de l’enfance). Mais se découvre soi comme existant lui-même dans son propre champ, que, de ce fait, il n’est pas. Et l’on a vu que ce champ est absolument universel, non qu’il soit l’universel (ce que l’on nomme tel comme pensée, raison, connaissance), évidemment mais qu’il est, ce champ, bien plus grand que l’universel déclaré ; qui comporte non seulement la pensée évidemment, mais les esthétiques et les éthiques, etc, et tout aussi bien les perceptions (qu’il reprend du vivant, sans vivant pas de conscience, sans corps pas de champ intentionnel, et ainsi de suite), les affects ou les décisions et de manière générale tout le champ intentionnel (sans quoi on n’existe pas pour-soi, et donc n’existe pas du tout, l’enfance se tenant de son champ instruit, in-formé du champ des adultes).

Il colmate peut-être cette rupture interne (de tout ce qu’il est, de tout ce qu’il éprouve, cette rupture du vivant en lui, de là l’infinie perturbation très étrange), par le tomber-amoureux, il tente de rattraper la perte de soi, de son unité, en récupérant à partir d’un point dehors, quelque dedans, qui ne reviendra plus. Puisque dans l’enfance on l’était mais sans conscience (et donc cette unité n’existait pas), et en en ayant conscience il perd cette unité (qu’il n’a jamais été). Donc ce qui relie à nouveau c’est l’unité « qui sera », ou plus vraisemblablement, le possible-même.

Et la pensée de la structure du possible tel quel, comme Règle de ce qui existe.

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L'arc de conscience

8 Octobre 2023, 13:54pm

Publié par pascal doyelle

Notre être n’est nullement la pensée ou la connaissance ou l’esprit ou ce que l’on voudra, mais consiste en cet arc de conscience. Aussi esthétiques ou littératures, politiques ou éthiques, religions ou humanisations et personnalisations, excèdent de toute part ce que les grecs pensèrent réduirent à la pensée seule. Ce mouvement que l’on recherche depuis Descartes, Kant ou Hegel.

Que l’on peut très bien considérer comme purement matériel, puisqu’il sort, cet arc, de la cervelle, vers le monde donné là, qu’il surprend comme « là » (être ou existence) et dont on a tiré non pas seulement l’existence (d’un monde particulier de choses et d’êtres déterminés, saisis par cette conscience, néantisante, ce à quoi aboutit Sartre) mais l’exister ; à savoir que le présent, purement formel, mais néanmoins absolument existant, est même -le plus existant- puisqu’il est, ce présent, l’exister-même tel qu’il déroule l’intégralité de tout ce qui fut, est, sera.

On ajoute cependant que si le présent est la forme de tout ce qui est, ce présent recèle une infinité de perspectives, et on l’a d’abord caractérisé comme et par le principe du Possible ; qui n’est pas le possible de tel ceci ou tel cela, mais le Possible en tant que tel, ou donc, pour éclairer cette notion autre que toutes les autres, le possible du Possible.

Ou si l’on préfère ; le possible, comme principe, réalise, rend réel un possible toujours plus grand, étendu, profond, interne et externe, et dont on admet absolument parlant que cet arc de conscience, qui est à lui-même l’image et le miroir, et n’ayant ni début ni terme, reste suspendu dans et par la Possibilité même. Dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel permettent de constamment reprendre la réalité (déterminée) à zéro, à partir du réel, depuis le rien du possible brut. Ou du possible pur.

C’est ce qui empêchera de confondre l’image dans le miroir (quelque définition de notre que ce soit, y compris la « pensée ») et le miroir lui-même ; les véritables repères dans l’historicité imposent une position, telle ou telle position ; dieu, l’universel, le sujet et le réel). Ces quatre-là constituent le Bord de toute conception possible ; ce qui veut dire qu’ils se situent, littéralement, juste au-dehors de toute pensée, représentation, imagination, affect, contenu de conscience ; et se remarquent de ceci qu’ils renvoient à, vers, par et pour l’arc de conscience ; ce qui veut dire chacun.

Chaqu’un. Mais en tant que tout « soi » renvoie avec plus grand que lui-même ; dieu est hors du monde (et de toute composition dans ce monde) ; la pensée assigne la vérité comme principe et ne s’emprunte d’aucune vérité définie en particulier ; le sujet est inaccessible, inaccédé ; le réel est bien entendu posé « là ». tout indique le dehors. Si le sujet était seulement un moi, ce serait seulement un contenu déterminé et non ce rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même, tel qu’il se signifie (et ne s’atteint pas mais se suppose) ; le « je » ; en ce sens il n’existe pas de « moi », mais il existe un sujet (qui se tient sur et par le Bord, en l’occurrence du corps) ; et il n’est aucun ‘sujet’ puisque le sujet n’est pas de l’ordre du monde, du donné, et qu’il naît dans l’instant de sa « conscience de soi » (durant l’adolescence par ex, mais par exclusivement).

Or pourtant chacun sait signifier ces quatre positions, inaccessibles. C’est qu’il ne s’agit pas de connaissance ou de concept, ni du monde ou de l’imaginaire, mais de signifiants purs et durs. Elles relèvent du signifiant même ; et donc du langage, de tout langage ; l’arc de conscience est originellement le signifiant, premier, celui qui ne peut pas être signifié, qui est, donc, signifiant pur et simple, et ainsi substituable, au sens où existeront tous les autres signifiants (y compris les sons ou les couleurs ou les formes utilisés en esthétique, y compris les signes que peut s’infliger ou qui supportent le moi, bref tout signe, en ce que tout signe est un rapport).

On peut croire par ex que l’on imagine dieu à partir du langage ; mais de où sort le langage ? On a vu que l’animal, le vivant sent bien qu’il est au centre de son monde (cad son milieu) mais que l’arc de conscience non pas perçoit l’horizon, mais se perçoit à partir de l’horizon ; ce qui veut dire à partir du réel formel. Il existe des signes qui sont des signifiants dans un langage ordonné parce que cette cervelle créeun arc intentionnel de conscience (qui est dans la nécessité de se situer lui-même dans sa propre non programmation, puisqu’il s’agit d’une mémoire hyper immédiate, ce qui veut dire actuelle).

Ce qui veut dire, aussi, que chacun se saisit d’un point-autre (celui du psychanalyste situé derrière le divan ou d’autrui ou de soi comme autre-que-soi ; on n’est pas celui que l’on est, puisque l’on « n’est » pas, mais signifie à partir du bord).

Celui-là même que désigne Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre (et Lacan dans sa magistrale inversion de Sartre, et de la pensée, en tant que tout est imaginaire, y compris le concept).

Descartes reste tout à fait général, voire indifférent quant à la définition de la « pensée » ; « ce qui pense, imagine, ressent, perçoit, etc » bref tous les domaines intentionnels rendus possibles par l’intentionnalité ; Kant renvoie au « sujet », transcendantal, et Hegel à ce même sujet mais en tant que négativité mais capable de toute la phénoménologie qui a lieu et fut réalisée, au travers de l’historicité, et enfin Husserl parvient à caractériser notre être comme « intentionnel » et bien qu’il lui assigne « les idées » et pour finalité le savoir, et enfin Sartre décroche l’arc de conscience de toutes les facultés ou de tous les domaines, et impose cette structure comme « néantisation » face à l’en-soi de l’être tel que donné là, massif, opaque, morne, gluant, etc. Comme néantisation , ce qui veut dire, basculons, rapport et rapport (forcément) sans contenu ; puisque si le rapport consistait en tel ou tel contenu, serait-il électif ou superfétatoire, ce ne serait pas un rapport et nous resterions coincés dans telle ou telle identité ou idée ou langage, etc ; or tel n’est pas le cas.

Dire par exemple « que nous sommes le langage» c’est déjà ne plus l’être.

Ce que l’on signifie, même abstraitement ou ébauché, c’est déjà ne plus l’être ; on le fait entrer dans la représentation et ainsi dans une modulation éventuelle.

Pareillement le christique nous prévient ; ce ne sera pas le corps naturel et pas le monde qu’il faut saisir, puisqu’alors ils se saisissent de nous, mais « un plus grand rapport ». Ce que le christianisme nomme « amour », qui veut dire ; le plus grand rapport (ou pour Descartes le plus généreux ou le plus révolutionnaire, qui aurait dû rester une exigence et non la constatation mensongère d’un état donné figé, gelé, couvrant une mascarade de plus en plus envahissante et perdant totalement le sens de l’universel, pour se plonger dans le subjectivisme sans fond, sans mesure, sans limites prétendument). Sartre ou Lacan, ou Kant ou Rousseau, et évidemment toute la philosophie, consistent à s’assigner de plus grands rapports et de les montrer tels qu’effectifs dans le monde, la vie vécue, la perception, la réalité, la réalisation humaine ou personnelle ; l’arc que l’on a tiré du bord du monde, du Bord de tout ce qui est, nous pousse invinciblement à désigner le réel. Mais cette fois il doit être assumé, assumé et assuré par ce qui se désigne comme « je » ou plus généralement comme structure-sujet ; dont on a vu que si le principe du réel est le possible, alors seule une structure sujet, cad un rapport, existe à la fois en avant et antérieurement ; seul un sujet, un rapport est à la fois alpha et oméga. Ou donc ; si le réel est le possible et donc le rapport, alors il s’enjoint de s’agrandir dans sa possibilité même ; c’est le sens, la signification de toute religion, de toute pensée (universelle), de tout sujet, et du réel même.

(il est clair, mais il faudra le préciser, que cette plus grande possibilité ne s’entend pas selon l’étendue, l’espace ou ce que l’on désigne comme temps ; temps habituel entouré et mesuré par une spatialisation ; ni par ex selon la « richesse », mais selon justement ce que cherchent à désigner religions, pensées, sujets et réel ; le christique, tourné vers autrui ; le sujet, de Descartes à Sartre, tourné vers sa véritable intention : Lacan « ne pas céder sur son désir » ; la pensée, ne pas croire que notre idée est « subjective » ; la révolution, l’humanisation est partagée, et non le libre cours des libertés, anglo-saxonnes, qui ne sont que rivalité).

De deux choses l’une ; si le réel est effectivement formel, alors le présent est l’interrogation maximale et hors limite, puisque le présent est la limite, le bord de tout ce qui est ; et soit le bord fonctionne comme ressort de tout ce qui est, soit il indique tel quel la dimension du formel, ce qui correspond absolument au Possible comme principe de tout, et si le principe est le possible alors le possible est non-fini, se déroule bien au-delà de la détermination, on verra dans quel sens, signification, signifiance, signe.

Dans les deux cas, le je, ce rapport si étrange, est le point de bascule. Puisque nous ne sommes jamais là où nous (nous) percevons, mais à partir du point qui, lui, n’apparaît pas. Ce qui nous introduit immédiatement (et même instantanément, et antérieurement à nous-même) à la structure étrange du « rapport ».

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