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instants philosophie

Pensées confuses à propos de la perfection

29 Avril 2020, 11:02am

Publié par pascal doyelle

La souffrance est ainsi ce qui nous atteint si profondément qu'elle est originellement dans le message christique cela même qui est signifié ; même au plus loin de la douleur, le sujet existe (quel que soit la signification que l'on donne à ce terme et dont on a dit que nous n'en concevons qu'à peine le début du commencement, du grand commencement). C'est encore la souffrance que Descartes de par ce « maître et possesseur de la nature » veut contraindre (puisqu'il s'agit de rendre, aux hommes, la vie viable et vivable, et non d'exploiter la nature, comme on l'entend habituellement). C'est aussi « les plus petits » que Robespierre veut protéger, et à qui il étend « le droit à l'existence ». Ou encore c'est aux plus psychiquement atteints ou difficiles que la psychanalyse porte son attention.

Ou si l’on préfère l’ensemble de tout ce qui est, de tout ce que nous aurons à vivre, en quelque temps que ce soit, est juste le champ de perception du terme absolu, de celui qui perçoit dans et au travers des champs de perceptions que sont les mondes, les vécus et les corps.

Qu'il y ait une visibilité, que le réel se tienne précisément d'une telle visibilité est tellement effarant. Et on pourrait dire que la souffrance est réellement cela qui tient en avant encore plus de perception. Le monde n'est pas mauvais et sombre, c'est juste qu'il tombe, tandis que le reste s'élève. Et ne peut pas ne pas s'élever. Comme disait Sartre nous sommes condamnés à être libres. Nous sommes déjà hors de nous-même, et c'est pour cela que nous sommes, que nous existons. Si nous n'étions pas hors-de nous ne nous percevrions pas, ni rien ne serait.

On fait habituellement semblant d'être, et comme nous perdons, égarés à chaque fois, il est nécessaire de rembourrer le prétendu réel imaginé ; qui peut éventuellement se prendre pour un concept, l'être, par ex, ou un version de dieu ou une fixité qu'il n'est pas « le sujet conscient », ou une identité quelconque, bricolée, le moi ; de le remplir toujours à nouveau par de l'imaginaire, des images, des satisfactions du corps (addictives au pire), de pseudo-récits appropriés à la redondance de l'image, des idéologies partielles qui emploient la réalité, au lieu de la servir.

Or tout cela n'est que visible et explicitement visible, mais qui regarde ?

C'est dans ce repli, dans ce qui nous semble un repli, qu'en vérité nous percevons, et c'est là que nous existons et ce repli est dans le réel le Pli lui-même et tout le reste de dépliement d'une seule et unique absolue positivité qui exprime, s'exprime, se manifeste et non pas pour rien mais afin d'avancer dans son perfectionnement.

La perfection, on l'a dit, est le mouvement, et toujours et encore plus de mouvement, et le mouvement envoie dans les points de réalité, de réalisation, de plus en plus d’information, de perceptions, de capacités, de telle sorte que constamment il revient et re-vient, vient à nouveau, à chacun la possibilité de remodifier ce qui déjà le fut dix mille fois.

Aussi doit-on jouer de toute son attention afin de ne pas manquer les signes qui vous furent envoyer depuis l'origine continuelle du temps, et lequel instant continuellement présent, vous désigne, vous signe et vous encourage ou vous pousse, quoi que vous en pensiez, à agrandir les possibilités.

Ce que l'on jugeait le plus évanescent, le plus pauvre ou le plus indifférent, petite vague, effet momentané, à savoir le Présent, est le plus puissant et le plus gigantesque réel à l’œuvre.

Et c'est lui qui vous engage et vous signifie.

Plusieurs fois, une quantité innombrable de possibilités s’ouvrirent, s'ouvriront, vous prendront ou que vous dédaignerez, ou que vous apercevrez à peine, faute d'attention, faute d'investissement et n'en concevant pas l'enjeu réel, et ces possibilités recommenceront à chaque fois venant du passé et du futur et emplissant le même présent du même je. C'est que vous vous percevez et que vous vous envoyez des signes qui orientent et élaborent votre possibilité même, non pas votre vie seulement mais la possibilité de votre existence.

Le présent est le regard ouvert sur ses propres capacités, que souvent vous ne saisirez que dix ans ou cinquante années plus loin : dans le même déroulement.

Et la liberté se propage et la vérité se partage.

Tout ce qui ne se tient pas de la propagation et du partage, se perd dans le gouffre du temps, celui qui s’effondre par dessous, au lieu de s’élever par le haut, selon le présent. Le présent qui s'élève est en lutte contre le temps qui s'effondre.

C'est que la forme de chaque conscience est égale partout et toujours à toute autre ; il n'en est qu'une seule structure mais à chaque fois individuelle. C'est cette individualité qui constitue le réel même. Le réel est individuellement, ce qui revient à dire qu'il existe individuellement et parce que l'exister lui-même ne peut être qu’individuellement. Il est le royaume du chaque fois, qui est à ce point puissant qu'il s'autorise de démultiplier continuellement tous les chaque fois, chacun unique. La puissance-même du principe consiste à rendre l'unicité indéfiniment réelle. Afin que continuellement la perfection s'ajoute à elle-même.

Or « indéfiniment » ne convient pas puisque précisément si il est perfectionnement continué, c'est afin de créer plus de distinction ; vous serez visité (cent mille fois en une existence) afin que vous parveniez à plus précisément, toujours, distinguer et parfaire non pas seulement ceci ou cela, mais parfaire la possibilité de vous-même, parfaire la Possibilité elle-même,

et que vous puissiez, dès lors, arguer de cet acquis afin d’augmenter encore plus et plus loin votre engagement et la précision de votre attention. Toujours il faudra encore plus avancer.

Il ne s'agit pas de viser une perfection selon le monde, qui serait fabriquée comme chose, objet, œuvre, vécu, corps, ou ce que l'on voudra. Mais de perfectionner le regard, ce qui signifie l'intentionnalité ; c'est bien pour cette raison que le christique initie la possibilité intentionnelle s'appliquant au vécu, au corps, au comportement, de même que la pensée grecque lance l'intentionnalité des idées et la poussée perceptive du monde, ou la révolution celle de l'organisation activiste structurelle du politique.

Que le christique prend l'apparence, très effective, de l'intention morale est une courte vue.

La restriction qui voulut lire cette intention comme seulement « morale » est tout à fait affligeante. Il est clair que jamais auparavant, dans l'antiquité, il n'y eut un tel investissement individualisant ; et donc l'intentionnalité en question loin d'être « morale » consiste à poser la question ; qu'est-ce qui doit entrer et sortir de ma volonté, au sens bien plus considérable que de seule « volonté », puisqu’il s'agit de se prédisposer-à. D'avancer au plus loin dans l’anticipation du possible.

De procéder comme suit ; au lieu de devoir choisir entre tel ceci ou tel cela, de s’interroger sur mon attitude à adopter face à n’importe quel ceci ou cela, qu'est-ce que j'attends de cette vie qui dès lors, depuis lors de son instauration comme individuelle, se transforme en Existence.

Sous-entendu, j'existe mais un jour je serais mort. C'est instantanément la problématique que cela pose : puisque si ma vie devient une problématique (en dehors des catégorisations de telle ou telle société-monde, romain, hébreu, égyptien) alors c'est à partir d'un point-autre, d'un bord à partir duquel des intentionnalisations peuvent proposer des stratégies (ce que cherchaient le stoïcisme et l'épicurisme et quantité d'autres « éthiques » ou spiritualités).

Et donc que faut-il décider durant et par et pour cette Existence ? Auparavant tout était joué, esclave ou libre, homme ou femme, riche ou pauvre, votre vie était décidée et n'était pas du tout une existence. Et depuis elle l'est devenue ; le reste, la suite, tous les systèmes, toutes les idéologies, tous les récits ce sont des leçons tirées de cette évidence unique, univoque et massive.

Il ne suffit pas de ce décider sous la formule du « choix », mais de créer et de créer dans l'inépaisseur du structure ; nous percevons à partir du Bord, du Bord du monde, du vécu et du corps ; comment s'introduire dans l'inépaisseur de ce Bord et ajouter au pli quantité de déplis possibles ? C'est toute notre activité de structure (des esthétiques à la politique, en passant par les systèmes et les idéels, connaissances, aboutissent à nourrir et déplier le pli que chaque arc de conscience ex-siste et ne cessant d'être en mouvement, impérativement déploiera, quoi que l'on fasse ce sera en-avant, parce que le présent est cela même qui ex-siste).

Ce qui apparaît n’apparaît pas au hasard et sans raison ; et le fait est que pour saisir la véritable raison il est évidemment impliqué de se situer au même niveau de réel que ce qui eut lieu. On ne peut pas comprendre Descartes sans situer le degré de son angle de pur et brut réel et cela réclame une description ontologique ; de même la révolution ou dieu ou le christique (qui ont réorienté le monde). L'angle que son trajet imprime à la tangente qui s’échappe du temps qui tombe, par le présent qui s'élève.

Ce que personne n'attendait ; les faits structurels majeurs sont imprévisibles et changent tout, puisqu’ils modifient l'accès à non pas ceci ou cela mais à l'activité de conscience, à l'activité de prendre conscience-de (tout ceci ou cela qui puisse être rencontré ou inventé ou créé) ; ils creusent la réalité par l’adjonction du réel vertical. Et c'est seulement lorsque l'on se perd dans le monde, le vécu ou le corps, que l'on tombe vers le bas et devient incapable de saisir l'ensemble, ce qui individuellement revient à ne plus pouvoir élaborer de stratégie et spécifiquement de stratégie qui puisse se propager et se partager. Et ne plus se propager et se partager lors de l'existence propre de chacun.

Or pour éteindre le corps, le vécu ou le monde (cad l’ensemble des intérêts qui apparemment gouvernent la détermination, et des intérêts qui divisent absurdement les êtres conscients) il n'y a pas d'autre possibilité que de comprendre, dans sa chair, que l'on n'est pas de ce monde... toute intentionnalité s'ajoute et ne retire jamais rien ; c'est la croyance qu'il pourrait perdre quelque part de son réel qui nous pousse au pires extrêmes de désespoir ou de dépression ; en vérité rien n'est jamais perdu ni égaré, sinon dans le semblant, le faire-semblant.

Toute incrustation dans la réalité, comme si on y pouvait y trouver son compte, ou comme si quoi que ce soit d'essentiel nous en était retiré, demeure piégé dans le comme-si, dans le semblant (et il est des discours de « révolte », qui en fait réinstallent le monde, le vécu et le corps ; c'est bien pour cela que le christique n'est pas « révolutionnaire », il avance de bien plus haut qui emportera à la fois l’histoire et le politique et les éthiques et tout le reste), toute incrustation est une perte ; c'est de l’instanciation de haut-vol dont il est question, et de cela seul dont il s'est agi depuis le début.

Plus on prétend se libérer par excès et volontarisme, plus on s'enferme ; la toute grande leçon du christique est extrêmement rigoureuse ; le sujet n'est pas le moi, l’intention d'exister n'est pas de vivre ; une fois l'intention à peu près gagnée, il faut suivre toutes ses conséquences ; si le sujet n'est pas le moi, alors le sujet est hors du monde (ce que l'on signifie par « il est sur le Bord  du monde, du vécu et du corps »). C'est que tiennent toutes les philosophies qui comptent ; quoi que l'on puisse penser d'un « au-delà », nous ne percevons (en positionnant un « monde », un « vécu » et un « corps ») que d'un point-autre : la question étant de quoi et comment est-il constitué ? Et c'est dans ce hiatus, totalement inapercevable à partir du monde, du vécu et du corps, que nous travaillons à éclaircir le mystère.

Et c'est ce que chacun accomplit, qu'il le veuille ou non et ça n'emploie pas les voies rectilignes et transparentes du système conscient, puisque l'arc de conscience est bien plus vaste que quelque conscient que ce soit ; c'est pour cela que l'arc est fondé non pas dans le conscient autocentré de chacun (le moi dans ses plus hautes performances seraient-elles objectives), mais arcbouté sur l’historicité, sur le positionnement acté de la structure (le passage du monde, État et droit romain au christianisme par ex, de l’ancien régime à la démocratie française, du roi à la nation, de l’universalisme de base à l'individualisme des années soixante, etc).

Cet arc universel (non pas l'universel dans son ampleur générique, générale mais l'arc individuel qui se déploie universellement en et par chacun) commandite instantanément votre propre position ; il suffit d'un récit, un roman, un film, une œuvre, un statut (citoyen ou chrétien ou philosophe) et vous entrez immédiatement dans le réel de cette Œuvre au sens global (esthétique, poétique, éthique, politique, idéel) en ceci qu'il vous faut adopter le point-autre à partir duquel cette œuvre est créée, et sans lequel point de vue elle vous demeurerait étrangère.

De ce que dans l'angoisse ou la dépression on demeure dans la bizarrerie d’exister et n'atteint plus, n'accède plus à l’étrangeté.

C'est bien parce que l'arc est plus large et plus profond et qu'il met en jeu votre présence même au monde, au vécu et au corps que cela peut absolument (cad formellement) passer par les esthétiques, poétiques, etc ; parce que pour entrer dans les domaines (de perceptions de champs) il est requis d’adopter le point de structure ; c'est l’ensemble qui s'élève, c'est la communauté humaine et l’individualité qui s'élèvent et non pas une simple concentration momentanée (ce que l'on nomme la raison par ex et qui fut seulement une station ; en somme la révolution n'impose pas la raison mais la capacité de jugement de chacun, ce qui est tout à fait différent , l’œuvre n'incline pas à la contemplation mais à l’activité de celui qui perçoit, travaille son attention).

On ne suppose pas, ici, un au-delà ; on dit que toutes les traces sont effectivement manifestes pour qu'il y ait un au-delà, serait-ce un au-delà instantanément positionné comme Bord de toutes les réalités, tous les vécus, tous les corps (ensuite libre à chacun de croire en un surcroît de dimension, de croire que le christique ou dieu ou quelque structure formelle prolonge ce Bord) ; peu importe ici puisque nous tentons de mesurer l'impact que le christique (qui nous est, personnellement et culturellement le plus proche, évidemment) su obtenir dans l'historicité même ; en aucune manière on ne peut entrer dans le fait structurel massif sinon par le christique pur et brut, par l'étrange position cartésienne, par l’incompréhensibilité radicale de la révolution française (qui noue dans l'extrême difficulté des exigences en apparence contradictoires, liberté et égalité), etc.

Ce qui distingue le structurel (qui positionne à chaque fois l’ensemble de toutes les consciences) est son infinité ; puisque l'on touche alors à la racine, on ne parvient jamais à déterminer selon le monde, le vécu ou le corps ce qui naît de et par et pour le Bord.

Et qui re-vient au bord lui-même, aussi bien le Bord du monde, ou du vécu ou du corps ; cette suspension dont hérite évidemment la suspension cartésienne du sujet qui, par là, apparaît ; il apparaît en tant que suspension et même si l'on prête plutôt attention à la preuve par ex, ou à la définition de soi comme « pensée » ce qui ne veut plus dire la même « pensée » que dans la métaphysique, grecque ou scolastique ; et c'est aussi la description de la forme kantienne du dispositif ou l'extension de la logique dialectique de Hegel qui ne s'applique pas d'abord aux concepts mais aux contenus de l'intentionnalité dont l'horizon est le réel, qui englobe alors toutes ses présentations dans le monde et le vécu, qui expose et là-au-devant tous les contenus, nous laissant nus,

il faudra attendre plus tard que le corps prenne toute sa fondation de structure ; le corps n'est pas un contenu ni ne peut passer pour tel, il sera une surface externe, non pas extérieure mais externe de même que le sujet n'est pas une intériorité mais interne à cet externe ; tout est en vérité déplié au-devant, tout est exposé et dans cette exposition il existe un pli antérieur qui se bâtit sur la surface-autre du corps, le corps donc mais projeté dans le champ de perception et revenant vers-lui-même. Accumulant les œuvres afin de se guider, ayant cartographié les possibilités.

Subtilité donc du ressort de l'apparition des réalités dans le champ, unique, du réel, en tant que formel (et donc recevant toutes les réalités, tous les contenus possibles) ; l'arc de conscience ne peut pas se déterminer mais excessivement se signifier et pour ce faire le sujet doit construire le champ adéquat ; on ne peut pas « penser » (ou se savoir chrétien ou citoyen, selon la liberté ou la liberté -égalité, ou être saisi d'une œuvre, d’une éthique, etc) sans le-savoir et ce savoir est un se-savoir ; cette mise en œuvre est en elle-même la dimension requise (et non pas comme une connaissance objective, qui peut laisser le moi intact dans sa structure, mais bien plus qu'objective).

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La structure agissante du sujet

25 Avril 2020, 09:27am

Publié par pascal doyelle

Il faut prendre les deux derniers, Sartre et Lacan, comme aboutissant très exactement à décrire le sujet tel qu'en acte (ce qu'il est toujours ; il n'y a pas de sujet qui ne soit en mouvement et saisir un mouvement est impossible sinon dans un autre mouvement un peu plus complexe qui jette ici et là quelque lumière).

Suite aux deux philosophies allemandes emplissant l'imaginaire du sujet ; soit sous la forme de l'auto-affirmation de soi (Nietzsche), soit sous celle de l'être-plus-grand-que-le-sujet de Heidegger (soit donc le surhumain rêvé ou l'inhumain hypertrophié), les deux français en reviennent au réel qu'ils n'ont jamais quitté ; et avancent dans la structure même du sujet (et ce après les trois monuments allemands que sont Kant, Hegel et Husserl, eux-mêmes directement sous le coup de l'invention, la création, le survol, la suréminence de Descartes qui montre que sujet tel que « là », et non plus le sujet-dieu de la théologie ; si le sujet est ici même, que fait-il ? Voilà la question, et si il est ici même et qu'il Fait, alors en quel sorte de réel existe-t-il ? Quel est ce réel tel que « là » qui Existe ? Un réel survolté nietzschéen ou un réel hors norme heideggerien ?

Mais coupons court, disent Sartre et Lacan, qu'est-ce que c'est « cela » qui « existe », ce sujet bizarre et étrange ?

Par ces deux-là on entre dans le vif lui-même. Dans le démontage de ce qui vient dans le rapport qu'est un arc de conscience/dans un corps (vivant).

Il faut bien saisir que les français ont un rapport étroit au Corps. Les allemands recherchent l'idée, aussi bien Kant que Hegel que Husserl et ce faisant ils analysent rigoureusement les démêlés des contenus de conscience (qu'ils indiquent, orientent vers « la-pensée » ou l'absolu », etc), mais pas les français qui relient cette articulation de conscience à un corps, à un individu corporel, reprenant stricto sensu le corps du christ ; ça existe comme un corps, point, rien d'autre, et tout ce qui excéderait ce corps (individuel et individualisé de ce fait) est annulé. C'est pour cela que l'on peut organiser un État qui sera un ensemble de corps-libres ; qu'aucune Idée ne viendra nier ; aucun corps n'attend d'une suprématie le droit d'exister, la justification de son existence, un corps existe de fait et sans autre validité ; donc tout, l'articulation même, la structure fondamentale est un corps qui « pense », ce sur quoi a buté Descartes mais en disposant parfaitement le problème tel quel, avec une radicale lucidité ; Sartre et Lacan montrent donc la Suite. La Suite c'est que l'arc de conscience s'instancie et organise la vision (on pense aussi à Henry, Merleau-Ponty, Bergson et la notion du vivant dans la durée, Maine de Biran, etc).

On se souvient que Sartre expose toute l'externalité du sujet (autrui, le monde, l'histoire, le corps, le vécu, le regard, etc) et que Lacan manifeste si rudement, l'interne du sujet ; autrement dit un moi tel qu'il tente de se débrouiller avec l'arc de conscience qui l'expulse de lui-même, qui brise le corps (par le langage dit-il, ayant à se débarrasser du sujet et de la conscience afin de penser ce qui lui était dû, Lacan est un anti-philosophe, cad un vrai). Le corps est cassé par la surface-autre que produit l'intentionnalité ; le corps est devenu une surface-autre écrite par le devant. Et ce splittage n'est pas « celui du moi » mais est le splittage qui rend possible qu'il y ait un « moi » (et donc il ne peut pas s'en défaire). Il n'est qu'une solution c'est avancer encore plus avant : ce qui est repéré et cartographié, déjà, par dieu, le christique, le sujet, l’universel et l'être, la révolution et le réel ; ce en quoi ne « croit » pas Lacan, mais peu importe, lui, son travail est de faire-voir, si difficilement parce que l'arc de conscience n'est pas un « moi » mais le champ dans lequel apparaît le moi (et toutes les réalités pour nous, rien n’apparaît sans l'intentionnalité).

Le corps-libre ça ne veut pas dire une liberté limitée par un corps, mais délimitée par un corps...Ce qui lui assure qu'au-delà de ce corps, il n'y a rien « au-dessus », sinon la célèbre et mystérieuse « volonté générale » politique (et autrefois le corps du Roi justifiait le corps de chacun, du peuple comme réuni dans un seul corps).

On peut s'étonner de la parfaite continuité de tout l’ensemble, mais de même que regardant le monde on observe qu'il y a un ciel et qu'il y a un horizon, etc, de même l'arc de conscience qui s'analyse ne peut pas ne pas tomber sur telle ou telle faculté, capacité, possibilité et peu à peu saisi que si 90% désignent le monde, le vécu, des immédiatetés secondes ou secondaires, par contre telle ou telle tangente manifestent la perspective structurelle elle-même ; au bout d'un entraînement on parvient à cette idée que « je pense donc je suis », ce qui ramène toute une expérimentation à son « lieu » absolu, cad formel ; si je suis « ici » alors qu'est-ce et qui ou que « suis-je »?

le sujet se tient dans le champ, on y revient donc sans cesse comme un Fait réel.

On voit bien que supposer qu'il s'agisse de l'esprit ou de la pensée (comme les grecs) ou de l'absolu (comme les allemands aiment à y entendre) ou de la raison (comme rigueur objective), etc, ça bouche le trou du réel qu'est la structure, qui, elle, est et n'est que un Arc dit « de conscience », une tension qui sort de la cervelle vers le monde donné là. Elle ne contient rien (elle est un rapport dans lequel prennent place tous les rapports, et par lequel sont créés quantité d'autres, nuefs, originaux, réels ou irréels, vérifiés ou imaginaires, qui n'existent pas, ne sont pas présents dans la réalité ou ne sont pas donnés tels quels dans la réalité, l’ensemble étant toujours, absolument toujours produits dans l'activité, intentionnelle, et non pas reçus passivement).

Ne pas boucher le trou qu'est la structure, c'est avancer dans celle-ci en tant que structure ; ce qui peut se réaliser, apparemment et étrangement, ce qui veut dire selon l'étrangeté manifeste, par dieu, l’universel et l'être, le christique ou le sujet, la révolution ou le réel, mais au sens de fixer mentalement si l'on peut dire, la perception hors de coutume que l'on en a ; non pas comme contenu (qui part ou revient du monde, du donné) mais comme forme que prend la perception en elle-même ; en somme, comme on le saura spécifiquement par Husserl, en tant que conscience-de est une intentionnalité, cad une technique, une technologie qu'est l'arc de conscience, ce moyen, pour le donné, la nature, la réalité, le réel, de (se) percevoir de façon bien plus précise et circonstanciée.

Car en effet un animal va répondre à telle situation selon son adn (et souvent aussi selon une activité spontanée, et originale si l'on veut mais qui n'est mémorisée « en dur » que par son adn, ses circuits imprimés), l'arc de conscience permet de relancer à chaque fois une mémorisation très minutieuse et qui, même ayant à chaque fois à reprogrammer son contenu, réalise cette opération très facilement ; puisqu’il ne s'agit plus de déplacer des choses (ou de l'adn) mais des signes ; on meut les signes très facilement et ensuite il est toujours possible d'organiser (selon le groupe) ou de reconditionner les situations en fonction (de non plus seulement considérer la situation donnée mais de remonter dans ses causes). Les signes autorisant une table rase qui non seulement répond aux conditions de la situation mais ouvre la capacité de reprendre ces conditionnements eux-mêmes, de remonter dans le temps des choses, des actes, des comportements, des vécus, etc.

Suréminence de la structure sur tout le reste

Or le moi, lui, se croit être. Alors qu'il se situe dans le champ de sa structure de conscience. En ceci que l'arc de conscience ce n'est pas celui de Pierre, celui qui « appartient » à Pierre, mais au sens où Pierre en est saisi et que c'est en situant Pierre dans le champ de l’intentionnalité que Pierre existe, alors pour pré-voir cette structure il faudra ruser. Il ne naît pas pour « être » Pierre mais afin de transformer cet héritage (Pierre, qui lui vient de ses parents, du passé, de sa situation sociale, etc) en et par son sujet.

Pour amortir l'insaisissabilité du champ (puisqu’il est ce en quoi tout le reste vient à paraître et existe à nos yeux) on l'instancie comme dieu, l’universel, le sujet ou le réel.

Ceci n'invalidant pas l'interprétation du dit champ comme étant dieu, l'universel ou le sujet ou le réel ; on ignore ce qu'il est, et à notre connaissance il n'existe rien de plus élevé dans ce que l'on nomme cet univers. Et de plus si l'on définit l'acte de conscience comme 'ce qui a rapport à soi' (étant entendu qu'une chose n'a pas de rapport à soi, et donc pas de « soi », puisqu’elle est cela qu'elle est). Et plus précisément l'arc de conscience est le rapport à (soi ) dans lequel rapport le « soi » n'est pas une identité mais le rapport lui-même, et ce non pas comme rapport général (ce par quoi on entendait l'universel seul) mais à chaque fois comme rapport singulier ; autrement dit que l'on définisse l'acte de conscience comme rapport ne signifie qu'il soit individualisé ; il n'y a de rapport que un par un. On ne peut pas penser le rapport autrement qu'instancié et un ; un « rapport  général » on ne comprend pas ce que cela signifie ; une pensée existe-t-elle en elle-même ? Existe-t-il quelque « réel » qui serait « rien que de la pensée » ? Ne serait-ce pas plutôt que l'on n'a précisément pas, alors, développé ce que par « pensée » on pouvait comprendre et la considérant donc en soi, en elle-même 'comme si' elle recelait « sa propre conscience » ?

 

On ne peut pas expliquer l'existence de la pensée telle quelle ; si elle n'est pas pour-un-sujet. Par contre le sujet s'explique de lui-même ; il est un rapport qui se rapport à soi comme rapport (et pourquoi ? Parce que la perfection est en mouvement et seul un rapport se meut, mais cela veut dire que le rapport est, contient, structurellement, l'altérité ; ou donc le « réel » cette bête monstrueuse, est Autre). C'est bien pour cela que fondamentalement il est un sujet (cad un rapport qui a rapport à soi comme rapport) et que tout le reste ce sont des effets. La pensée, laissée à elle seule, suppose, cad imagine, une unité 'dans' la pensée ; c'est l'arc de conscience qui s'exporte et ne peut pas ne pas s'exporter ; aussi faut-il dès l'abord admettre ce sujet et en porter la logique propre ; laquelle logique n'est pas celle du Un clos et monolithique, mais du Un comme mouvement.

De ce mouvement il est impossible de s'exclure ; on doit ainsi faire preuve d'une hyper objectivité consistant, grosso modo, à remonter des effets à la cause ; mais évidemment ce mouvement est un rapport et donc peut se convoquer lui-même, se placer sous sa propre vue ; manifestement Descartes, c'est ce qu'il commence de situer et d'analyser, suivront Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan pour ce qui de cet arc, de conscience, qui brise le corps, vivant qui n'en demande pas tant et reste perdu et égaré, vraiment souffrant de cette division, qui produit qu'il n'est plus ce qu'il est, et doit ainsi se projeter bizarrement, lorsqu'il ne comprend pas, et étrangement lorsqu'il parvient à un « statu quo » ; une projection qui, au moins, lui explicite qu'il est un mouvement et non un être. Dieu, l'universel, le sujet ou le réel sont une telle projection qui lui promettent, lui rendent accessible, par l'obtention de stratégies, son à-venir, sa Possibilité.

Bien sûr sitôt que l'on quitte les structures qui « se sont mises en place » (elles surgissent on ne sait comment), ce sera pour interpréter celles-ci via une détermination, une partie de monde ; on découpera la révolution comme telle ou telle, qui seront des versions, forcément partielles, du Fait monumental.

Si par contre on veut penser il faut cesser de raisonner et prendre le Fait au plus haut possible, tout en admettant que l'on ne parviendra pas du tout à le réduire à quelques conditions ou effets que ce soient. Ce qui ne veut pas dire que l'on ne doit plus raisonner, évidemment, mais qu'il faut reconnaître que la pensée permet une intentionnalité plus ample et plus réelle ; la pensée, au sens suréminent, influera par quantité d'effets mais surtout engendrera, engendrera de la structure nouvelle que tout autre opération ne permet pas ; une fois fondé l'universel on ne peut pas revenir sur cet universel mais le continuer ; une fois le sujet acquis il faudra l'appliquer dans le réel en tant que sujet « incontrôlable » selon le monde ou les vécus, mais dont les vécus ou le monde sont des effets (des effets des possibilités du sujet, comme dieu, universel, sujet proprement dit, réel) ; sitôt que l'on perd le fil des structures, le monde vient remplir le caractère formel.

Si l'on se demande de quelle suréminence la pensée s'impose, c'est qu'il en est ainsi depuis le début ; depuis le début « ce qui arrive à l'humain » ; sortir de tout monde global en lequel tous vivaient jusqu’alors) cet événement de la sortie est pris en charge par une discipline ; la philosophie qui sera reprise cent fois dans le christique comme théologie ou philosophie du sujet ou philosophie de la réalisation, Marx et selon les idéologies ou Freud ou Lacan. C'est le discours central puisqu’il s’agit de manifester, exprimer, représenter notre « être » qui n'est pas un être mais réclame une opérativité spéciale.

C'est en ce sens qu'il faut supposer que la pensée ne se trompe jamais ; elle expose ce qui se perçoit lorsque l'on parvient à une structure d'intentionnalisation suffisante. Et cette intentionnalisation ne peut pas se passer du dispositif ; dieu, l'être, le sujet, le réel.

Ce à quoi on ne s'attend pas c'est par exemple que le réel est cela même qui est supposé dans les sciences, ou les idéologies ou les théories (comme la psychanalyse) ; au sens où, comme dit Kant, le réel résiste. Le réel est autre, ou, version seconde, les réalités sont autres que ce que l'on pense, imagine, prévoit, perçoit, etc. pour mettre en œuvre les sciences il faut, il est impératif de supposer que les réalités ne sont pas comprises et que leur apparition, leur apparence est a priori ignorée en son en-soi ; de même les idéologies partent de ce que la vie humaine n'est pas déjà elle-même, mais qu'elle le deviendra ; ou que le conscient d'un moi, d'une personnalité est juste la partie émergée d'une réalité immergée. Etc. ce qui se dit philosophiquement par cette idée que le réel est absurde, inhumain,surhumain, dépourvu de sens et d’orientation ; ce qui, il faut le dire, est un cercle bien vicieux parce qu'impliquant, alors, que la liberté est elle-même idiote et sans raison … mais si elle n'était pas, la liberté d'intentionnaliser hors de propos, à tout-va, en tout sens, nous ne serions pas ; nous n’apparaîtrions pas dans notre propre champ.

Or de même le moi, le moi-même, la personnalité, la personnalisation qui eut lieu après la révolution et son humanisation titanesque, cette humanisation qui se supportait des besoins dans le communisme (admettant que les besoins, universels, pouvaient être pensés universellement, par le partir ou l'idéologie) et qui fut admise comme désirs par le libéralisme (autorisant qu'il s'y déploie l’entreprise individuelle de soi ou d'une organisation localisée, partielle), en trouvant , l’humanisation, dans la personnalisation sa poursuite (il est sans véritable intérêt d'être humanisé si l'on n'est pas personnellement engagé dans son propre vécu, ce qui a permis les années soixante comme ultime libération de toutes les libérations), et ce par quoi également le moi a pu saisir à quel point son vécu, sa vie est autre que lui-même, et qu'il n'épuisera pas dans quelque vécu que ce soit la « plénitude » de son être pour la raison que d'être il n'a pas.

Aussi se doit-on, se voit-on astreint à Exister. La transformation de la vie, du vécu en Existence est la reconnaissance que si l'on est un moi, un « moi-même », celui-ci n'a de possibilité, de réalité ou de réalisations que par et pour un sujet. Il n'y aura pas d'être, en quelque sens que ce soit (sinon second et pris-dans l'exister ; l'être est une illusion de l'arc de conscience qui imagine «l'être » massif, monolithique, consistant, compact, ou la plénitude, ou le bonheur, la satisfaction) et la structure d'exister, qui est elle-même une perception située au-devant, est la seule existence de fait constatable et surtout la seule qui corresponde au mouvement ; tout le secret est ramène au mouvement ; la nature même du mouvement et notre capacité de ramener le dit mouvement dans l'arc de conscience.

Ce que l'on nomme très généralement et habituellement ou spirituellement les « signes » ne peuvent pas être simplement traiter comme des illusions ou des magies ; puisque l'on a quitté le monde des signes qui équivalaient aux réalités perçues et portaient effet de leur instanciation de groupe, du collectif, lorsque la perception de chacun consistait en la perception de la tribu. Dès lors le signe devient synonyme de séparation ; il signifie la séparation, le messie et le royaume, l'idée et la république, le sujet et la révolution, le corps et le réel (ce qui frappe intégralement le moi, référence Lacan, rendant caduques tous les objets du moi et donc annihilant son désir même, désir étant un autre signe de la structure de conscience).

Résumons donc qu'ayant situé le sujet (depuis Descartes) on est déjà passé de l'autre côté ; du côté du réel, c'est bien pour cela que l'on peut commencer de décrire le dit sujet puisque l'on a déjà obtenu un point, hors du sujet, qui permet de le placer, sur la carte. De même que Kant analysera les opérations du sujet et que Hegel dressera ses deux phénoménologies, des apparitions de contenus (auxquels on ne tient dès lors plus), de contenus de la conscience. Il suffit alors de posséder un point encore-plus suffisamment autre pour placer correctement le dit sujet, cette structure, dans, au sein de, au plus près et au plus loin de la plus-grande structure du réel, soit donc le présent ou l'exister.

De là que Nietzsche et Heidegger se soient sentis emportés par l'altérité, du surhumain et de l'inhumain, de la grande volonté (qui nous rendrait capable du non-sens du monde, mais au prix de perdre notre volonté humaine précisément) ou de l'énormissime Être (qui dévore toute humanité et tout corps, le grand minotaure en fait, le monstre dans le labyrinthe, ce à quoi ressemble son œuvre). Alors qu'il s’agissait respectivement de l'intentionnalisation et de l'exister.

Ou du réel pour Lacan. Comme on verra.

Comme on ne peut pas supposer l’Être (quel qu'il soit), sans l'imaginer (on vient boucher son potentiel par un mélange) et que l'on ne peut pas auto-affirmer la volonté, sinon comme arc, et un arc est ouvert sur le donné là et ne peut admettre sa complétude qu'imaginairement. Les allemands prévoient la possibilité, ce qui aboutit à l'annuler. Les français posent les pas un par un, puisqu'ils sont « assurément libres », la liberté étant un Fait pour eux (de même que les anglo-saxons), et un double fait (selon l'égalité, alors que les anglo-saxons admettent l'égalité des libertés et non pas la liberté et l'égalité). Les allemands doivent justifier la liberté comme si elle ne justifiait son réel que d'un contenu, un contenu électif, qui viendrait juger, et hiérarchiser, la liberté ; alors que le français sait très bien que la liberté se justifie telle quelle (étant par ailleurs mesurée, par ex selon l'égalité, mais pas seulement) et qu'elle est précisément cela qui justifie seul tout contenu ; tout contenu n'a de valeur que par la liberté et non l'inverse.

C'est pour cela que les allemands ont eu tendance à se prendre pour des grecs (qui mesuraient également l'individu par la pensée, une vie vaut parce qu'elle tend vers la pensée). Tandis que le christique nous dit que justement l'individu vaut de par lui-même (indépendamment de tout contenu, statut, nature, état, vécu, même le vécu est relativisé par rapport à l'Intention, laquelle n'est que pardonnable et donc toujours libre). Admettre la liberté et l'individualité c'est non pas dédaigner tout contenu, mais permettre de construire une stratégie bien-plus-grande (qui autrement est réduite, ramenée à une tactique ou à une stratégie qui paraît limitée par rapport à la stratégie réelle, laquelle est alors historique, et non pas locale, réellement universelle et non pas telle une singularité qui se prendrait pour réalisation d'un « absolu » quelconque). Intégrer la structure comme horizon modifie évidement l’ensemble de tous les contenus, et c'est cette structure (dite révolutionnaire) qui gagnera en et pour toutes les nations. Ce qui eut lieu.

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Les structures agissantes

18 Avril 2020, 09:55am

Publié par pascal doyelle

Commencer de comprendre le christianisme, le sujet ou la révolution, en se débarrassant de toutes les sortes de bizarres critiques qui parlent on ne sait de quoi (des obsessions de ceux-là même qui critiquent, et qui caricaturent afin de critiquer).

Il y a au début une Intention, et cette intention veut se réaliser et elle ne se réalise (réalisera) qu'en d'autres intentions, les nôtres, celles de chacun et par laquelle intention chacun se décide.

La conscience que l'on a 'de' soi (dont on est distinct donc) ; la conscience de Pierre n'appartient pas à Pierre, c'est Pierre cet assemblement, ce bricolage, cet héritage bigarré, qui se tient dans le champ de l'arc de conscience. C'est ce que cet arc d'attention fera de cet assemblement, de ce bricolage que l'on est en tant que « moi », qui compte. Et de fait, structurellement (puisque l'on ne « choisit » pas d'être une conscience, si nous n'en étions pas une toute apparition, créée par le champ intentionnel, disparaîtrait) ; Pierre est juste un héritage (adn et socio-culturel et un vécu subi) ; dit autrement le véritable Pierre c'est que ce Je va faire de ce Pierre ; et il va s'engageait dans quantité d'expériences structurelles (la plus limite pour un moi étant le tomber-amoureux) mais le sujet est dans le moi bien plus grand que le moi ; pour cette raison on se convertit ; à dieu, l’universel grec (la pensée), le christ, le sujet cartésien, la révolution, la poésie, etc. il existe une pluralité de Possibilités de structures qui exigent votre conversion, ce qui veut dire le changement d'angle de votre attention, de votre intention, de la tangente de votre conscience qui s'échappe du cercle donné.

On ne peut et on ne se contentera pas du cercle reçu ; au hasard, par la vie biologique, les parents, la classe sociale, etc ; l'arc de conscience qui est un vide, un vide formel, permet précisément cet activisme consistant à repartir de zéro (de là qu'il y ait angoisse et intensité, engagement et prospectivisme). Quelles que soient les causalités, le champ intentionnel dégage un champ, de fait, situé là-au-devant (il est selon le réalisme naturaliste, adapté à la réaction et à l'action, coordonnée dans le groupe, face à l’inattendu, et donc aussi à l'attendu, de la manière la plus exacte, précise possible ; il n'attend pas une réponse de l'adn ou même du langage ou de la représentation ; il crée ce qu'il perçoit et la manière de le percevoir ; c'est uniquement en reprenant toutes les conditions d'apparition de tel fait (le tigre à dents de sabre) qu'il peut opposer au donné (et à ce qu'il sait déjà) de nouvelles solutions ; il ne résout pas une équation dont tous les termes sont donnés, il reprend les termes donnés et les trafique, afin de prévoir, voir, percevoir une nouvelle résolution).

Qu'il puisse exister une telle verticalité qui est en capacité de re-prendre, à neuf, toutes les réalités qui apparaissent, rend indispensable que cette verticalité se pense, se situe, et si elle s'admet, s'accepte de fait comme telle, tôt ou tard elle devra élaborer son échelle de paramètres et parvenir à définir le champ, l'entendue, les rayons d'actions de cette activité qui échappe à toute détermination ; qui prend avec-elle-même les déterminations, qui absorbe et redistribue ses capacités ; nous étions destinés à percevoir mais non pas pré-destinés à créer la chapelle Sixtine. Pour que nous réalisions « des choses » qui n'existaient pas, il faut que nous soyons motivés, ce qui veut dire fabriquer des stratégies et des stratégies créées dans et par l'arc de conscience actuel à chaque fois, qui perçoit, reprend les perceptions, ré-élabore ce qui est donné là, et reconditionne la réalité. C'est pour cela que l'on est rarement dans le « choix libre » mais toujours dans la création libre et décidée (et la recréation des termes de telle ou telle situation, afin de remodeler à partir de la base et de la rendre manipulable) ; et ce faisant nous absorbons les perceptions (quelles que soient les causalités, et sous condition évidemment de connaître ces causalités, raison d'être des sciences, mais aussi de la philosophie, du droit, des esthétiques, des éthiques, des politiques, etc).

L'intention veut la perfection ; étant formelle elle est formellement parfaite, mais de cette formalité à une perfection dans les faits, les choses, les actions, les objets, les désirs, les décisions, il y a évidemment un gouffre ; l’élaboration. Ça, c'est l'instruction, l'in-formation de l'arc de conscience par et dans les qualifications qu'il parvient à préserver et ce suivant des stratégies qu'il est capable de pré-voir ; sans ces stratégies tout part et se dissout, s'éparpille (de plus nous ne sommes plus mayas ou papous ou celte ; il n'y a plus de groupe natif, de monde commun qui tient de par lui-même).

Mais revenons à l'idéal de l'arc : la perfection n'est pas statique et finalement inerte.

La perfection inerte est tout à fait celle qu'imagine 'la pensée', sous le mode de l’objectivité (que ce soit celle de la philosophie naïve ou ensuite des sciences qui croient en leur objet ; que leur objet, précis et détaillé, ne soit pas faux, évidemment ; mais elles croient que leur objet est « la réalité », or aucun objet n'est suffisamment grand pour être-tout ; on ne peut même pas extrapoler de la logique des sciences vers la logique de tout, puisque « tout » n'est pas un objet. Toute science n'a d'objet que limité à son propre rayon.

Sauf la philosophie qui n'a pas un objet mais un sujet et qui donc n'est pas une science mais le se-savoir de ce sujet (il ne peut pas exister un savoir de ce sujet mais exclusivement la référence à sa structure propre de chaque sujet ; personne ne va vous convaincre que Descartes est dans le vrai, vous êtes votre seule preuve ou refus ; chacun, déjà, se-juge selon la Possibilité).

En vérité parler de perfection inerte est absurde, et c'est pour cela que la « vie » de dieu avant la création n'a pas de sens du tout ; dieu est l’intention qui veut, voudra encore plus de perfection.

Et pour qui les anges, qui sont tout « de perfection », ne suffisent pas et qui s'en rendront, les anges, pour certains, jaloux et envieux, et qui ne comprendront pas que le Règne ne leur revienne pas, à eux, mais à ces misérables humains et de plus que Marie soit élue reine du ciel (en propageant l'idée que les femmes seraient méprisées par le christianisme, les dits mécréants repasseront ; ils n'y comprennent définitivement rien et mésinterpètent, pour la plupart volontairement, le sens et l'intention réelle, mais cela vaut pour toutes les sortes bizarres d’interprétations).

L'intention ne peut vouloir que d'autres intentions ; il n'y a rien de plus fondamental et de plus absolu que l'intention, parce que la vraie perfection (celle qui devient, pas celle qui est fixée et inerte) n'est tenue que par et dans l'intention comme telle ; il est ainsi requis que l'intention première soit prise et reprise en tant qu'intention, en tant qu'il existe des sujets, fils de dieu par adoption via le christ. Ou dit autrement ; seul ce qui existe « intentionnellement » est capable de devenir, d'acter et d’accélérer la perfection, au point que ça n'est pas l'intentionnalité qui enclenche la perfection, mais le principe de perfection qui abonde, pousse, attire l'intentionnalité ; il s'agit, apparemment, de la logique même du réel.

Évidemment si l'on n'admet pas que sujet il y a (en ce cas on considère qu'il n'existe que des choses, plus ou moins compliquées, mais des choses, inorganiques, vivantes, complexes, qui parlent, etc, tout cela revient au même, ontologiquement cela revient au même, c'est le plus souvent prêter au langage par ex ou à la cervelle des qualités qui en fait ne sont sensées que rapportées à une « intention », une intentionnalité, une conscience au sens structurel)

alors on reste hermétique à l’idée, au principe qu'une intention agit. Et on se prend soi-même comme une chose, peut-être un peu plus compliquée, une chose qui parle par exemple, confiant au langage toute l'essence de l'homme, ce qui est absurde ; il n'existe pas une « conscience » dans le langage ou dans l’information ou dans la pensée ; c'est une conscience qui parle, qui définit, qui pense, et non l'inverse. Langage, perception et pensée sont des moyens, le sujet est la finalité.

Ce faisant et en refusant que dieu soit (ici nous n'en savons rien, c'est juste et rien que l'hypothèse dont on constate qu'elle fut posée historiquement et qu'elle fut l'origine de toute cette historicité, la nôtre et que croire que ça n'est pas le cas, c'est arrêter, stopper la conscience que l'on a de soi, de soi-même, de l'humain, de la stopper au 18éme ou au 19éme ou au 20éme peut-être, c'est ne pas voir que cela s'origine de bien plus loin et vivre séparé de soi, et ceci est excessivement important ; comprendre que l’élaboration intentionnelle, une fois sortie des mondes-contenus, dont la forme était la Parole qui était la perception qui était les échanges réglés, qui était les esthétiques ritualisés, etc, sortir de cette première logique, c'est commencer de pré-voir une stratégie d'actualisation, de pure et brute actualité de structure ; c'est ici et maintenant (et non plus dans la mémoire du groupe) que l'on se convertit, philosophe grec, chrétien (Socrate et Jésus furent tués), cartésien (Descartes était rusé …) , révolutionnaire (on risque fort de tuer autrui), poète (on se « tue »), etc.

Puisque c'est à partir de là, de dieu, du christ ou de la pensée grecque, que fut créée une historicité en mouvement et chacun des individus devint un tel mouvement, une telle possibilité ; soit dans la conversion vers et par l'universel (grec, de la pensée), soit dans la conversion et la foi du christique (par qui chacun est extrait hors des catégories momentanées du monde antique (esclave/homme libre) ou des catégories du monde (homme/femme, riche/pauvre ; qui tous sont un en jésus christ, Saint Paul). Il est évident que la révolution, l'unique révolution (qui eut de multiples variantes, de révolution il n'y en a qu'une seule) vint installer dans l’histoire du monde, une partie de la réalisation du Royaume ; liberté et égalité, liberté mesurée par l’égalité et égalité mesurée par la liberté (cadre absolu, cad formel, hors duquel le monde et la hiérarchie et la domination voudraient à toute force s'échapper et détruire).

Or remarquons ceci ; que l'on se convertit... de son vivant, pour ainsi dire. On ne naît pas chrétien ou philosophe grec (ou selon la connaissance idéelle ou l'esthétique ou l’éthique ou la politique ; le poète, soudainement, est aveuglé de ce qu'il Voit). On le devient en le décidant. Il faut, pour se produire selon la pensée ou la conscience de soi, se convertir ; l'acte de structure (qui restructure votre conscience) est sujet de foi, de conversion, de possibilité, d'attention existentielle à « ce qui soudainement me saisit ». Rimbaud se découvre en tant que « Rimbaud » ; mais lui il l'existe, parce que c'est pour-nous qu'il sera Rimbaud ; lui il tient, autant qu'il peut, le point le plus éloigné et le plus clairvoyant qu'il lui est possible, afin qu'il puisse percevoir à partir de ce point tout ce que, nous, nous avons appris à percevoir à partir de ce point-Rimbaud. Et on ne peut pas en faire le tour, lui non plus. Pareillement c'est à-partir-de Platon que nous comprenons que les idées effectivement nous permettent de voir (ce qui autrement ne nous apparaîtrait pas).

Ou que, via le christique, chacun obtient une vie transformée en Existence ; du segment naissance/mort, et point de perception-autre à partir duquel seul tout paraît, en attendant que cette individualité soit inscrite explicitement comme liberté et égalité, du citoyen-sujet, héros de roman, héros de récit.

Nous voici sans doute livré au monde et aux immédiatetés, et finalement il semble que nous ne sommes plus que cette vie et puis cette mort, à venir et certaine, et que la seule valeur soit celle du monde donné-là et de cette vie, limitée, qui manifestera tout notre être. Sauf que nous ne sommes pas de l'ordre de l'être. Et donc rien dans le monde, le vécu ou le corps n'ont réellement l'importance que l'on serait tenté d'y accorder.

Rappelons qu'il ne s'agit pas de nier le monde et la vie ; mais d’obtenir la position suréminente qui augurera d'effets bien réels et concrets mais en tant qu'ils seront des effets. Et non des causes ; or c'est de prendre nos désirs ou les objets de nos désirs pour étant des causes, et c'est cela qui nous trompe et nous abaisse. En somme désirer les effets d'effets est une perte de temps, de présent, d'existence. Il faut élaborer la dimension de la décision et de la Possibilité ; et toute notre historicité nous aide, nous balise la pluralité de chemins possibles qui s'éjectent hors du monde, du vécu et du corps immédiat ; elle est là pour cela.

La cause de notre être n'est nullement dans le monde, le vécu ou le corps (ou tout autre immédiateté donnée là). Puisque nous ne sommes pas, mais que nous existons. Et c'est en cet exister qu'est la cause ; laquelle n’apparaît nulle part (dans le monde, le donné, le vécu ou le corps). De même nous ne percevons pas le Bord à partir duquel nous percevons, mais c'est parce qu'il existe un Bord que nous percevons. Ou que la révolution est la Possibilité mais qui n'est jamais réalisée comme telle et qui doit être tentée, mille fois, afin qu'elle se perfectionne différemment et toujours plus distinctement.

Aussi nous ne serons jamais « nous-même » mais pas non plus « la tentative d'être soi » ; nous ne serons que les tentatives multiples d'être ceci ou cela, tandis que sera retenu, en retrait, la capacité d'être tout-à-fait-autre-encore ; c'est d'oublier cette possibilité de la non-réalisation de soi qui constitue l’affirmation de soi la seule légitime ; que nous ne serons jamais, mais que nous existons autrement que toute réalisation. Nietzsche par exemple est l'auto-affirmation hyper objective et la recherche de la cause antérieure à tous les effets qu'aucun effet n'exprime vraiment, et qu'aucun effet n’atteint, qu'aucun effet ne peut remonter (sauf si l'on croit que l'on est selon et dans des effets, des objets, des désirs, piégés dans nos mirages). Et ce que Nietzsche recherche c'est aussi ce que tous ont approché, réellement.

La permanence de la cause est la suspension antérieure qui se crée lors de la conversion ; quelles que soient les réalisations, ce sont l'universel, la pensée, l'idée qui prédominent ; quels que soient les vécus, les expériences, les fautes et erreurs, l’individualité ou l'âme surexistent à toute expression donnée ou éprouvées dans le monde ou la vie. Quelque cadre ou constitution qui se concrétisent, la révolution est encore autre et toujours possible. Ce retrait hors du donné et du vécu est l’inatteignable unité de structure ; elle est inatteignable et donc nous sommes libres dans la mesure où une, serait-elle minime, part de notre conscience s'y réfère (il suffit d'un minuscule décalage, parce que ça n'est pas le réalisé qui compte, qui est gigantesquement monde, mais le décalage, qui n'est rien mais sera tout et bien plus que tout). Soit donc le rapport avant les rapports, la cause avant les effets.

Que la structure, le réel soit « toujours à venir » comme dans le kantisme, et reculé indéfiniment, sauf qu'ici ça n'est pas reculé indéfiniment mais réel, absolument parce que formellement ici et maintenant : c'est même cela seul qui Existe vraiment.

La structure ne sera jamais réalisée parce que son réel est ailleurs et autre que le monde ou le vécu, mais que par contre c'est la structure qui perçoit, décide, intentionnalise, crée et elle perçoit ce qu’habituellement on ne voyait pas, ce que l'on ne parvenait pas à décider, ce que l'on était dans l'impossibilité d'intentionnaliser, ce que l'on ne pouvait pas du tout créer ; par la structure qui soudainement intervient dans le monde donné, puisqu’elle existe comme Bord, alors le réel accède et finalement le moi accède au sujet. Qu'il se veuille ou « soit voulu » comme philosophe, chrétien, poète, révolutionnaire ou décision éthique.

On veut spontanément se tenir de la réalité ; on ne comprend pas que l'objet intentionnel n'est pas un objet du tout et qu'il ne se tienne pas là au-devant dans le monde, et que cet objet intentionnel impossible puisse ne pas obtenir de retentissement intérieur, semblable à la satisfaction du corps, est pour tout le monde incompréhensible. Que l'on ne puisse pas se vivre du seul monde, de la seule vie, du seul corps, désirs, objets de désir, images est une déroute, primaire, pour tout le monde (on tombe amoureux, et puis, bon, bref, voilà quoi). Et nous piaffons d'impatience de rendre réel ce qui ne le sera jamais ; aimant l'image dans le miroir mais le miroir lui-même est insituable et indéterminé ; ça nous paraît même peut-être une tautologie que le miroir veuille le miroir lui-même ; sauf que c'est une articulation, le miroir est un rapport et qu'il ne sera jamais saisi comme tel ; il sera toujours distinct et autre que lui-même (et le plus rapport impossible et autre, ce fut dieu, et lors même que ce dieu ait eu à s'incarner, prendre un corps, il s'en estime encore-plus-autre et étrange).

Et si ça ne sera jamais réel selon le monde, c'est parce que c'est réel autrement. C'est parce que cela, ce mouvement non possible, indique un autre versant de la réalité ; et il existe un tel versant parce que la réalité n'étant pas monolithique mais en mouvement, se meut dans et selon ce versant et cette dimension ; dont on répète qu'elle est l'arc de conscience arcbouté dans, sur, par l'arc du présent ; puisque c'est dans le présent que « cela » se réalise et c'est justement cette existentialité, absolument brute (fondamentalement et structurellement brute) qui se transmet au travers de la pensée (qui doit être pensée effectivement par un sujet, sinon elle n'est pas et ce dernier ne pense tout simplement pas, sous-entendu ça ne peut pas être « appris » par cœur),

se transmet en et par la foi (il faut que l'on souhaite le regard du un tout-seul afin que se crée notre âme, ou par très nette et explicite opération formelle qu'autrui existe pour nous ; c'est pour cela qu'il est une équivalence dans le christique que ne fournit pas du tout l'universel, qui quasiment mesure les consciences à la pensée, à la connaissance),

s'instancie par la conscience de soi que l'on existe (cartésienne originellement, et ayant de longues suites tout au long de l'histoire).

Et que l'on se bouleverse qu'une révolution soit impérative et toujours pressant le pas de l'historicité.

Cette actualité, cet actualité de l'acte c'est bien également ce qui commandite qu'il y ait œuvres, et quantité d’œuvres et de toutes sortes ; dans l'acte se produit l'absolu parce que l’absolu est le mouvement (et passe bien au-delà des divisions particulier-universel, par ex, ou raison-perception, ou conscience du moi-autrui, etc). Et non pas une perfection fixe, ou figé, dont on ne sait pas du tout quoi faire ; le mouvement en nous ne s'en satisfera jamais.

C'est cet autrement, cet « qui n'est pas destiné au monde, au vécu et au corps » qui est désigné par la Cause ; la cause de tous les effets. Et selon lequel principe, en ne désirant seulement que des effets alors on ne parvient à désirer que des effets d'effets (en oubliant la Cause antérieure). Et donc on perd. Or on sait, par ailleurs, qu'il est impossible d'habiter dans la Cause, mais d'y subvenir pourtant et de contourner la difficulté par la conversion ; se convertir à l'universel, la foi, au sujet, au réel.

Commencer de comprendre le christianisme, l'universel, le sujet ou la révolution, en se débarrassant de toutes les sortes de bizarres critiques qui parlent on ne sait de quoi (des obsessions de ceux-là même qui critiquent, et qui caricaturent afin de critiquer). Bien sûr personne ne parvient à se débarrasser des déformations ; parce que les structures, agissantes, sont hors de portée ; on ne les saisit pas, nous en sommes saisis (et pour cela elles nous viennent comme dieu, l’universel, le christique et le sujet, la révolution et le réel, les œuvres ou la liberté, à laquelle nous sommes condamnés, comme on sait).

Si il ne s’agissait que de parties de monde, la cause serait divisible et identifiable, et non pas ce par quoi il y a des séparations et des identités diverses en nombre infini. On ne pourra donc pas supprimer la séparation ; le christique, le sujet et l'universel, la révolution et le réel ne seront pas compressibles et donc la dimension même du « réel » comme tel est absolument distincte d'elle-même ; sinon elle n'existerait pas (et rien n'existerait). Le devenir possible est celui de la séparation qui distingue et donc fait-exister. C'est l'imagination qui veut recoudre ce que l'on interprète comme déchiré, en comblant le vide, cad la forme pure et brute, par l’image, l'être, la chose, l'objet, la raison, alors que le déchiré est purement et brutalement le réel même ; ce qui veut dire cela qui se crée, sans cesse, dans sa possibilité même.

Ça n'est pas quelque chose qui serait déchiré, c'est le déchirement même qui rend possible des réalités et des êtres.

La question n'est pas, originellement et terminalement, de rendre possible simplement le possible (de toute manière le réel est déjà là), mais de rendre le réel encore-plus-possible, de monter, d’élever la Possibilité même ; si je produis une révolution, j'en attends ceci ou cela (par ex que tous soient plus heureux et donc cela veut dire plus épanouis) mais ce faisant j'abonde, j’ajoute encore plus de possible au possible ; aussi la révolution ne peut pas s'éteindre. Et en vérité rien ne peut s'éteindre puisque l'être est, certes, mais relativement à la dimension du réel, du présent, de l'exister qui seul Existe ; c'est un mouvement et un mouvement ne cesse pas, il faut donc partir du principe que le mouvement sera de plus en plus grand, étendu, profond, impliqué, interne à tout cet externe qu'est le monde donné là devant (l'externe on nomme cela le cosmos, la création, l'étendue ou l'univers, et l'interne n'est pas « intérieur » mais une toujours plus grande exposition, expression, Possibilité, réclamant donc la réal-isation, réclamant le réel).

L'être est « dans » l'exister et l'exister est mouvement, donc ce que l'on pense (ou décide ou désire ou, structurellement, intentionnalise, etc) c'est toujours la structure ; le réel, le sujet, l'être comme Idée des idées, le Un, dieu, le christique, et au final l'Exister comme Rapport de tous les rapports.

Le mystico/logique c'est celui qui pré-voit que le réel est tout entièrement situé « là », dans le Point qui non pas « est » tout, mais qui ouvre tout et qui veut encore plus ouvrir et s'ouvrir, l'agrandir dans le dedans (qui est, de ce fait, également l'externe, tout l'externe des réalités en nombre infini, puisque si le réel est une structure, l'infini est juste une qualité de cet exister) ; de là que l'on dise que le réel est plus grand que lui-même et que l'on ne voit pas à quoi il servirait si tel n'était pas le cas.

On sait bien que Hegel, Kant ou Sartre (voir la fin de L'être et le néant) veulent, en vérité, tirer au clair le mystique, la proximité infiniment éloignée de la structure du réel ; et oh combien puisque la structure du réel est d'abord, au moins, pour nous, ce présent, cette articulation de tout ce qui apparaît que l'on désigne comme « présent », exister pur et brut (puisque nous existons à partir, sur et par le Bord de tout ce qui est, mais dans la distance de l'exister pur) ; le Un de Plotin ou l'Idée des idées, le théos ou le sujet infini cartésien explorent la Même Structure ; de structure de conscience il n'y en a qu'une seule sorte (le contraire est aberrant et absurde), et à chaque fois une par une (ce qui, entre nous, marque bien la sur-logique de l'exister, de l’Intention du réel ; qu'il déploie précisément des « uns »), de même une seule structure de l'exister. Ce qui est formel ne peut pas se décomposer et donc est Un.

Mais est-ce si certain que tout aille de l'avant ? Et si ce qui n’avançait pas régressait ? Se repliait vers le néant, s'éteignait dans la dispersion du monde, de la réalité, de la détermination, du vécu ou du corps qui tombent vers le bas ? Puisque tout ce qui est selon la détermination, les contenus et non la forme, est destiné à disparaître, s'étioler. 

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Ceci qui existe

11 Avril 2020, 09:17am

Publié par pascal doyelle

On va établir cela dans les grandes largeurs et assumer la substantifique moelle comme on dit, et puis lancer les perspectives potentielles évasives du réel (Parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver).

On a donc décidé de considérer le réel comme se situant très exactement ici et maintenant, selon cet instant qui dure et que l'on nomme le présent. Le présent est le (seul) réel en lequel tout se déroule. On n'admet pas du tout que le présent soit ce vague résultat des choses qui deviennent mais que toutes ne deviennent que par et dans et selon le présent ; il n'existe qu'un seul invariable absolument certain c'est l'Instant qui déroule toutes les réalités.

Il n'existe qu'un seul Instant dont on ne côtoie que la moindre surface, le présent, et dont on ignore jusqu'où cet Instant se dimensionne. Il est la verticale qui déroule les mondes (et les vies). L'Instant ne nous quitte jamais. Il est le Rapport de tous les rapports, le Bord des mondes, des vécus et des corps. Il est formel, donc unique, et tient dans son intention, son regard l’ensemble de tous les champs de perceptions, que sont les réalités données, les réalisations intentionnelles et les décisions et les stratégies des libertés (si l'on veut une illustration, dieu est le système des libertés, René). Ainsi n'importe quel moi n'est nullement son corps (sinon il n'aurait aucune conscience du corps ; il le perçoit du dehors), de même que le monde est l'horizon toujours s'éloignant ; on peut reculer de cette manière indéfiniment (on ne sait toujours pas si l'univers est infini ou non). Mais peu importe parce que la « limite » de la réalité est le présent ; elle est interne à toute réalité.

Et pour un moi-même, cette limite est son arc de conscience par qui apparaissent les réalités ; un arc de conscience sort de la cervelle vers le donné là et signifie, colle des signes aux perceptions et ouvre de cette façon quantité de champs. Évidemment il se fait entrer, se promeut lui-même dans son propre champ ; el contraire serait absurde et bien sûr est démenti par les faits.

Lorsque l'on ne comprend pas cette auto-positionnement, on croit souvent que ne connaissant pas « tout ce qu'il se passe » nous ne sommes pas libres, mais la liberté existe indépendamment de la connaissance ; c'est pour cela que l'on nomme la conscience de soi comme un se-savoir (quel que soit ce « soi »), et non comme une connaissance ; sans ce pied de biche, ce forçage dans la réalité, le vécu ou le corps, qu'est l'arc du se-savoir prééminent sur quelque contenu que ce soit, il n’existerait pas même la possibilité de « connaissance » ; ce serait comme de prétendre que l'information ou la pensée contiendrait en elles-mêmes « la-conscience », c'est absurde ; il y a connaissance ou langage parce que consciences ; connaissance ou langage qui sont des systèmes de signes, des rapports qui sont produits par un Rapport, un arc qui tisse des signes et des perception, et des émotions, et des images, et des gestes, etc.

c'est l'analyse de ce Rapport qui contient ou produit ces rapports qui est en jeu (depuis le début de la philosophie, religion, représentation, etc). C'est bien pour cela que l'on se saisit jamais « en soi » les choses ou notre être ; il n'y a ni choses ni êtres d'abord mais seulement secondement ; il y a l'exister, le présent, le mouvement, et ce petit-mouvement qu'est cet arc (qui est une tension), et ensuite seulement des choses ou des contenus (de conscience). Il s'agit en somme de comprendre ou à tout le moins de dessiner cela qui crée des rapports (les choses sont des rapports ou des champs de perceptions, des déterminations, c'est leur définition même).

Alors, pour principe, il est possible que chaque arc de conscience ne veuille tenir qu'à lui-même ; c'est tout à fait faisable et pour le dire habituel et quotidien. Mais plus vous investissez sur une performance étendue, plus vous passez du cercle connu de votre moi-même, au cercle extensible du sujet, qui, lui, peut se rendre apte à visualiser des réseaux agrandis d'intentionnalités ; le sujet peut tout aussi bien penser mathématiquement qu'instaurer une Constitutionnalité des sociétés ; mais cette augmentation de l'attention, de l'intention, qui vaut pour de telles gigantesques élaborations valent aussi pour le moi, pour le vécu, pour la vie elle-même, et c'est ce que l'on nomme la transformation de la vie (donnée) en l'Existence (par l'appel de l’universel, de dieu, du christique, du sujet, de la révolution, de l’œuvre, toutes les sortes d’œuvres, etc). Ainsi est-il évident que approfondissement de la conscience du « soi » dont on a dit qu'il est un rapport à (soi) dont le « soi » n'est pas une identité, quelconque ou héritée, mais est le rapport lui-même comme évidence aveuglante et infinie).

 

De l'exister

Et de sorte que (sautons les étapes diverses et variées) le réel est splitté, divisé, séparé, autre, distinct. Reprenons ; la division n'est pas ce qui arrive à quelque chose qui serait par devers. C'est parce qu'il y a division, purement et rien que division, cad articulation, distinction, splittage qu'il y a des choses, des êtres. L'articulation est cela seul qui existe, le reste est, et est effets de l'articulation mais n'existe pas ; ou donc tout est perçu à partir du Bord et ce Bord est l'horizon, ce qui veut dire le présent (les choses sont des champs de perceptions, des déterminations qui se connaissent, si l'on veut ; elles sont et se développent parce qu'elles se « voient ». Ce que l'on formalise très simplement ; il est quantités d'immanences, et ce dans l'unique transcendance. Ou donc ; il y a des quantités d’êtres, de mondes, d’univers peut-être, mais un seul exister.

L'exister ne peut pas se remplacer, par quoi que ce soit, et le fait d’exister est en lui-même un et unique. L’ensemble de toutes les réalités ce sont les plis dans le pli unique et qui, donc, constitue en lui-même la dimension. Soit celle du Réel, ou si l'on veut celle de la Possibilité. Le réel est la possibilité, parce que sinon il n'y aurait pas de réalités ; le Un monolithique serait peut-être, parfait, clos, inerte, immobile ou ce que l'on voudra, mais il n'y aurait alors aucune raison, étant parfait et inerte, que le Un monolithique devienne en quelque manière que ce soit, toutes ces réalités.

À rebours, si réalités il y a et si donc le Un est justement qu'il y ait réalités, en nombre indéfini et peut-être, sans doute, en nombre infini (puisqu'alors l'infinité ne limite plus le réel, on verra pourquoi) alors si tel est le cas (et tel est le cas) c'est que le un devient ; la perfection n'est pas l'inertie mais le déploiement, ce qui veut dire, aussi, le possible pur et brut. Mais si le possible pur et brut est le réel, alors le possible est toujours indéfiniment ou infiniment possible. Aussi le présent est la clef et la porte ; le dedans et le dehors ; l'intériorité et l’extériorité.

En clair cela veut dire que le présent est « cela qui revient sans cesse » sur lui-même, non pas sous la forme, incompréhensible, de l'éternel retour (du même), mais de l’infini retour du distinct ; chaque fois qu'il revient sur lui-même le présent (cad tout) se modifie et avance. Et la perfection es précisément de re-venir, de venir (comme la toujours première fois ; comme nous sommes sortis de la détermination (qui consacre seulement tel ceci ou cela à chaque fois), le présent, qui est purement formel, re-vient sans que la différence soit opposé à ce dont elle diffère ; la différence est dedans, dedans le mouvement, parce que la différence est le mouvement.

Sinon comment comprendre que tout ce qui « est » soit relatif à l'exister pur et brut, au présent, qui est ce par quoi une réalité il y a, soit relatif au mouvement si le mouvement n'est pas justement la structure même du réel ?

Le fond de tout ce qui est ne peut pas être un être ; qui est déterminé, ce que Heidegger nommait l'étant et l'être comme super-étant et non comme l'être en tant qu'être, ce que, entre parenthèses, dieu ou l'être ou le un n'a jamais été mais que Heidegger comprend non comme une Intention (dieu), une augmentation de l'intentionnalité (les idées) ou la forme même (le un, le rapport) mais qu'il caricature comme « pensée rationnelle » entendant par là « rationaliste » amalgamée à la technicité, par ex via la mathématisation cartésienne ou l'humanisme du droit. L'amalgame heideggerien veut surtout subvertir l’ensemble de organisation intentionnelle (celle qui tient toute la civilisation, que l'on a nommé acculturation ou ré-anthropologisation, tenue par dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution liberté-égalité, etc) et ce au nom d'une pseudo évidence d'un « être » donné là qui serait finalement une identité, et non pas, non plus la distanciation que signifie, que comporte, qu'intègre l'articulation occidentale qui est la nôtre ; à savoir donc que Heidegger (comme d'autres) regrette une « unité » substantielle (qu'elle se nomme le peuple, la langue, l'esprit local ou la nature humaine, communiste des besoins ou libérale des désirs, qui certes rend possibles les mois mais non pas le sujet dans le moi), mais le regret de cette unité substantielle, cette identité ne voit pas, ne perçoit plus que la grande invention ontologique (qui rendit possible les grandes créations et humanisation et la personnalisation) n'était absolument pas une essence ou une identité mais une division, une altérité interne, une possibilité en plus toujours en plus ; on y reviendra.

 

Le réel ne peut pas être un être mais n'est évidemment pas non plus un néant  (ou un succédané tel le « sens de l'être », tel Heidegger, ni même le recul indéfini de la question, le progrès infini kantien).

Donc le réel, qui n'est ni être, ni non-être, est une forme et cette forme peut s'exprimer ; c'est une forme et non un sens ; il n'y a pas quelque chose qui va se réaliser dans le présent, dans le temps, le temps est cela même qui se réalise parce que le « temps » n'est pas, ni n'existe, il est la forme de ce qui est ; il est l'exister de l'être. Le temps n'est pas, puisque le présent, lui, existe et est cela seul qui existe. Et la plongée s'effectue vers, dans et par le présent qui étend partout sa réal-isation. Il n'y a pas quelque chose qui se déplie, mais le pli lui-même ; dont on ignore la nature en soi et dont on constate seulement qu'il est, ce pli, ici et maintenant le présent, supposant qu'il est une dimension en lui-même ; cad cela même qui rompt et est plus grand que l'espace et le temps connus ; le centre de tout ce qui est, est le présent, qui doit être compris aussi comme le Bord de toute réalité.

 

Et cette forme peut s'exprimer mais bien plutôt elle doit et elle s'exprime de fait ; comme réalité, et donc réalités ; les immanences emplissent la transcendance, il y a immanences afin que la transcendance se perfectionne, les immanences sont les champs de perceptions de la transcendance ; ce qui est Intention est instantanément des contenus et cherche au travers des contenus à se rendre encore plus réelle, encore plus parfaite. La perfection veut atteindre encore plus de perfection (ce qui est la réelle perfection) et use de toutes les réal-isations, les choses, les êtres, à cette fin.

L'être dans l’historicité n'a jamais été en réalité institué comme tel ; dieu, l'être, la pensée, le un, le christique, le sujet et toutes ses variations, ne sont pas monolithiques mais des structures dessinées formellement qui étant formellement acquises ouvrent les champs de perceptions tout au long de cette historicité ; ainsi le christique ne se reconnaît jamais complètement dans les églises, le logos dans les systèmes, le sujet dans les individualités, ou dans les constitutions des sociétés ; la structure se tient en avant, en regard, autre et décalée et c'est elle qui rend possible d'envisager à chaque fois plus loin, plus grand , plus profond, plus réel.

Aussi l'envie de chosifier en une identité ; heideggerienne ou sociétale ou naturaliste ou rationaliste ou idéologique ou idéomaniaque mais aussi en une obsession ou une hystérie pour le moi, qui, lui également se fige sur ses contenus, en ces atermoiements bizarres qui le cristallisent, qui fixent son angoisse, pourtant incontournable et dont seul le sujet le libère ; toutes ces incrustations terminent dans le néant de la dispersion (ce à quoi se destinent les déterminations de la réalité). N'est reprise et relevée que la distanciation, l’articulation, qui réclame à chaque encore-une-autre-conscience pour avancer plus loin, et Descartes soulèvera dieu, et Kant soulèvera Descartes, et Hegel élèvera tout le monde, et Husserl creusera l'intention perceptive pour chacun d'entre nous, et Sartre et Lacan approuveront le réel de notre être qui n'est pas un « être » et le manifesteront pour tous les suivants.

 

Ce qui se signifie autrement ; il n'y eut pas un rationalisme naturaliste et réaliste mais un rationalisme hyper objectif et structurel qui ne laissait absolument pas du tout le réel, la conscience, le sujet et la clarté hors de son rayon d'activisme augmenté, intense, accéléré et densifié (soit donc l'universel grec, le dieu juif et le dieu en plus chrétien, le sujet et la révolution). Il ne s'agissait en aucune manière de la version certes adaptée au monde, au vécu, au moi, mais abandonnant dans indifférence et l'annulation, la capacité, la possibilité d'attention instanciant dans le monde et la vie la grande stratégie de l'Existence pure et brute, annulant l grande formulation au profit des petites tactiques, efficaces mais sans agissement ; on se contentera en effet d'exploiter le monde et les vivants, les images et les psychismes.

Et ce rationalisme hyper objectif consistait justement à prendre au sérieux l'ensemble des possibilités ; de là qu'il, que la philosophie se soit mêlée de tout ; physique ou esthétique, psychologie ou historicité, liberté et phénoménalité du monde ; puisqu’elle est la discipline en charge d'explorer le hiatus, que la fin des mondes particuliers libérait, dans et face au monde donné là unique et universel (situé en dessous de tous les mondes humains). Pourquoi y-a-t-il « de la pensée » ? Et donc en conséquence, pourquoi sommes-nous capables de produire des contenus, et non plus de seulement recevoir un contenu tout-fait comme auparavant attenant à chaque monde humain spécifique ? Comment peut-on fabriquer un contenu suffisamment organisé qui ne soit plus particulier ?

De même que se posera la question ; comment puis-je, comment est-il possible que je veuille ? Que je décide, que je sois à moi-même conscience de moi-même ? À quoi cette conscience s'adresse-t-elle et comment étendre son registre, sa capacité ? Pourquoi suis-je en plus de ma propre mort ? Et donc de ma propre vie ? Pourquoi cette interrogation transforme-t-elle ma vie, vivante de ce corps, en Existence, vivante en ce corps ?

Les questions sont non seulement fondamentales mais absolument cruciales ; si il est vrai (comme on le soutient ici) que le réel est le Bord du monde (de tout monde, de tout vécu, de tout corps, de toute perception, de toute intention) alors ces questions nous conduisent instantanément sur et par et selon et pour ce Bord lui-même ; nous y sommes placés non plus dans le monde (comme dans les anciennes humanisations, celles du groupe-parole-mise en forme culturelle), ni même au centre du monde (comme un logos ordonné, cad un cosmos), mais sur le Bord, lequel est dès lors et évidemment le Bord unique de tout (ce qui est connu et inconnu), sur le fil ou selon le Pli qu'est l'exister (dont le présent est la variation que nous saisissons ou pour mieux dire qui nous saisit).

C'est donc pour et par cette raison que l'angoisse, absolue, nous prend toute l'âme ; il en va de notre décision de ce que par « le-réel » il faut comprendre.

Rappelons que si le réel est le présent, ce qui veut dire le mouvement, alors le mouvement est le réel ; et la nature même du mouvement c'est qu'il ne peut pas cesser de se mouvoir, et que c'est intrinsèquement (et non pas d'une simple qualification) que l'on annonce le réel comme perfection ; la perfection est ce qui se modifie, s'est modifiée, se modifiera. En clair : il dépendra toujours des décisions des sujets d'élever encore plus haut la perfection du réel.

Ce qui est plutôt bien c'est que toute déchéance sera certes dommageable pour celui qui y et en succombera, mais toute dispersion se perd par en dessous et tombe, de sorte que la constante est celle-ci ; ça ne peut que s'élever.

C'est en ce sens là que le mal, la déchéance, l'erreur, la faute ne sont pas, étant de la dispersion ; seul ce qui s'élève existe, parce que tout le reste, hormis le mouvement, n'existe pas. Tout le reste est, et est donc en tant que déterminé, mais, de cela, tombe. Il n'existe donc à proprement parler que l'élévation ; le reste s'anéantit. Ça n'était pas fait pour durer. L'univers entier n'est pas fait pour durer, tout ce qui est en cet univers est déjà-toujours effacé ; ne demeure que les mouvements. Et il dépend, donc, du mouvement que chacun voudra bien s'imprimer qu'il soit happer vers le haut.

 

Et l’étendue totalement mirifique du christique tient en ceci que l'on ne sait pas comment cela se mérite, comment cela réussit, comment il est possible de basculer de plus en plus possible vers le haut, cul par dessus tête. Ça n'est pas limité comme dans la pensée grecque (ou quelque théorie que ce soit antique ou moderne ou contemporaine, et quelque « mérite » apparent, et admiré selon le monde et le pouvoir et la richesse, etc), dans la pensée grecque qui seule nous sauvait, nous augurait d'une conscience absolue (bien que dans la pensée grecque on ne sache pas trop ce que cela signifie puisque le problème n'est pas posé réellement ; c'est seulement par le christique, la conscience de soi individuelle du sujet, que la problématique se produit, s'élabore, se crée). Et dans la pensée grecque la valeur se méritait, d'un héroïsme, d'un courage, d'une force.

Le christique nous dit que c'est l'amour.

Ce qui est proprement si difficile de définir, de visualiser, d'intentionnaliser, que nous nous retrouvons à la traîne d'une Révélation, dont on ne sait vers quoi ni comment elle nous mène. Ça ne sera pas nécessairement de penser ou de se conduire universellement... c'est autre chose, bien que l'on se doute que toute intention simplement universelle incline déjà dans la véritable direction, mais est-elle suffisante ? Lorsque l'on se décentre de soi (en quoi consiste la base de la conversion en l'universel) est-ce vraiment par abandon, détachement, humilité, dépouillement, abnégation, charité ? Ou est-ce encore une image de soi dans le miroir et non pas le miroir lui-même, ayant à réfléchir le miroir christique, notre regard dans le Regard du un tout-seul ?

On ne peut pas décider ou penser ce que par "amour", christique donc, il est possible de comprendre ; c'est au-delà ; c'est le "plus" de cet en-plus que présente déjà le surdivin, le dieu qui s'ajoute à dieu, le dit jésus. On y reviendra.

Il faut, il est impératif, ontologiquement (cad relativement à la structure même de ce que l'on peut) porter une attention infiniment soutenu à la difficulté du problème ; que veut-on vraiment, qu'a-t-on réellement de l'existence , quelle est la réelle intention qui nous pousse, la vision qui nous attire ?

Que veut-on vraiment, est la question christique dont on ne peut pas se débarrasser, que l'on croit ou non, et au moins le christique nous permet-il de saisir qu'il s’agit d'une question infiniment difficile à laquelle on ne peut pas, on ne peut répondre par une motion consciente et assurée d'elle-même (parce que cette assurance n'est qu'une tromperie, une image, un prétexte, un mensonge, un abaissement).

Et donc c'est seulement au fondement de notre civilisation (devenu mondiale depuis les révolutions, qui n'en sont qu’une seule, et encore plus mondiale depuis la mass médiatisation absolue) que l'on peut remonter de la décision qui doit, absolument, être prise à l'Intention qui préside à cette décision et qui, elle, cette intention, n'est pas du tout situable ; elle est indéfiniment remise, et indéfiniment relancée ; elle ne peut pas être jugée, elle sera à elle-même son propre jugement, (et le christique ne fait littéralement que tendre la main ; il ne peut que prendre l'élévation, et ne rejette rien de quoi que ce soit ; et cette Intention que l'on existe, dont on ne sait pas le fin mot, elle (s')étendra à partir de son propre mouvement et il est de la nature du mouvement de n'être pas « soi », un mouvement n'existe que par ce qu'il lie, relie ; ça ne sera donc pas à partir du moi, qui imagine qu'il « est », alors que précisément non seulement il n'est pas, mais l'être lui-même n'existe pas, sinon comme seconde partie dans le mouvement même du présent, durant ces courts moments propres à chaque partie de monde. Aussi à partir du moi (ce qu'est tout le monde, chacun ; il n'est que des mois, sauf le Bord en chacun des mois, leurs sujets en propre, un par un) le sujet se démène pour tisser de considérables faisceaux, et sans doute aucun des réseaux intentionnels. Une œuvre n'est pas ; elle existe afin que les regards puissent s'élaborer ; les œuvres, esthétiques, éthiques, idéelles, philosophiques, politiques attirent et forcent ou rendent possibles aux arc de consciences, aux Intentions de se perfectionner, d'entrer en perfection. La vérité est que, évidemment les mois sont, mais ce sont les tracés du sujet et les tissages de ces tracés qui constituent le réel. Quantité de sujets ont élaboré, organisé, architecturé quantité de tracés et de tissages.

C'est ce que nous nommons notre civilisation et ce qui est désigné, au plus strict sens, ici comme acculturation généralisée et donc individualisée ; sa finalité, élaborer la plus précise architecture singulière pour chacun et relationnel pour tous, des tracés de structure, des tracés de mouvement, que chaque arc ex-siste et décide selon l'insondable précision existante.

La précision est à ce point soutenu que l'on comprend bien qu'elle va s'avancer jusqu’au cœur, jusqu'au corps des mois, dans les plus petites différenciations de perceptions et ceci non pas comme système grec de copier-coller de l'ordre du cosmos, mais aussi jusqu’à créer des images non simples, des images plus que complexes, des images-retorses, qui contiennent le splittage de notre Intention, de sorte qu'enfin, au lieu de seulement dupliquer le moi indéfiniment par des images valorisantes et pauvres voire emplies de noirceur et de dispersion ontologique, on obtient une œuvre (comme dite selon les œuvres ci-dessus) qui ne répète plus notre moi (en lui offrant un abaissement d'image) mais un réel de sujet plus étendu, plus investissant, plus engagé, non pas dans les contenus simples, complexes, retors (il ne faut pas une littérature de propagande) mais dans et à partir du point externe de perception ; de sorte que tandis que se déverse quantité d'images d'abaissements et de noirceur (qui emplissent le cinéma et les séries, les tv shows et l'exposition généralisée, ce qui signifie l'humiliation, qui est l'inverse de l’humilité) il surgit soudainement qu'au cœur d'une désorientation d'une cruauté inouïe la structure réelle se réaffirme suprêmement ; elle paraît au cœur de l’abaissement et de l'horreur encore plus suréminente lorsque le point-autre se sait ne s'être en vérité jamais perdu. Parce que le point-autre ne peut se désorienter réellement ; parce que le réel est plus grand que toute réalité et l’existence plus grande que toute vie et le sujet bien au-delà de tout moi.

dont l'exemple reste pour nous Rimbaud (tout est exposé, enfer et paradis, allégories et métaphores, ellipses invraisemblables et désorientations, essences de l'historicité et brutal vécu hyper individualisé, à partir du point le plus externe qu'il put réunir et tenir, quelques mois durant). Du fait, unique, invisible et massif du Point-autre acquis et autorisant un renouvellement de tous les champs de perceptions à sa portée, on sort de la littérature de contenus (qui sont des images, plus ou moins idéales ou maudites, éphémères ou convenues) pour entrer dans la dimension du renouvellement de structure ; c'est ce que l'on a nommé conversion ou foi (conversion pour dieu, l’universel, le christique, le sujet, la révolution, cad l'exigence de liberté-égalité).

Il est fondamentalement crucial de cesser de croire en quoi que ce soit qui ne désigne pas, ne signe pas, ne signale pas à quel degré d'incertitude et de possibilités se produit notre Intention et ce jusque dans les intentionnalités de la vie, et les intentionnalisations des œuvres (de toutes les œuvres comme sus-dit, esthétiques, politiques, etc). Tout énoncé de l'intention (qui réclame donc votre sincère ou transcendante intentionnalité propre) est in-certain (de toute manière tout autre énoncé que celui-là soit disparaîtra, soit ne servira à rien, cad ne servira qu'à propulser la dispersion, le mensonge, l'illusion).

C'est qu'il faut bien comprendre que certain énoncé passe outre le statut de mensonge ou d’illusion ou de disparition ; ils sont « là », tels quels et absolument originels, ce sont des Faits structurels massifs, ce qui veut dire ramassés, concentrés, emplis de pur possibilité. Bien que glissant constamment du parfaitement distinct à l'indistinct ; la raison en est qu'ils s’utilisent toujours afin de distinguer encore plus de réels ou de réalités ; ainsi l'universel et les idées montrent des réalités qui autrement, sans les grecs n’apparaîtraient pas et ainsi la révolution formule que chacun soit citoyen et à partir de ce statut que chacun soit originellement le centre de ses champs de perception, et non plus le groupe ou les castes ou les catégories sociétales comme ci ou comme ça.

L'indistinct de la structure l'est, indistinct, en raison de son infinité ; et c'est la distinction qu'il rend possible qui déploie le monde, le donné, le vécu, le corps. Le christique expose le corps, de chacun, et chacun comme individualité sacralisée. Pareillement la pensée grecque libère l'intentionnalisation à propos du monde, du donné, comme atteint par et selon l’exploration individuelle (ce en quoi consiste l'universel, qui est le développement du sujet réel) ; le groupe ne voit pas ce que le (nouveau) philosophe (grec) perçoit. La révolution s'impose on ne sait comment, sans que personne n'en soit l'organisateur ; « ça » se crée et étend sa capacité de structure, partout (en une formulation ou une autre, démocratique, libérale, républicaine ou non, communiste, autoritaire, etc ; la révolution est une forme très étrange, de même que les versions du christique ou les variations de la pensée, du logos, de la raison, selon les systèmes).

Si les faits structurels massifs envahissent toute la possibilité (et créent l’historicité) et rendent possible cette mise en forme non plus culturelle (relative aux groupes) mais civilisationnelle (ajoutant aux groupes leur ambition mondiale, universelle et individuelle, totale, celle de l’acculturation, de la ré-anthropologisation) c'est que le réel est en lui-même articulé, et que cette articulation on ne peut pas l'écraser dans une définition ; il n'y a aucune église qui couvre le christique, aucune nation qui réalise la révolution en sa structure, aucun système qui manifeste l'arc (de conscience ou de présent) ou l'intention réelle, aucune essence qui délimite le sujet ; c'est à partir du Bord que l'on a commencé de percevoir le monde, le donné, le vécu, le corps, la vie hors de tout monde clos,

non plus en subissant le langage, la parole, tel monde, tel contenu mais en les utilisant en et par une intention architecturée (par dieu, l'universel, le sujet ou le réel), en rapportant ces contenus, qui nous obligeaient, à une autre finalité, laquelle, pour exister, pour prendre le pas sur tout contenu devait se manifester telle quelle et élaborer sa Vision, son champ structurel de perceptions mais de perceptions structurelles, de perceptions que l'on ne voit pas, dieu, la pensée, le christique, le sujet, le réel et qui nous sortent du monde, du donné (le grec), du vécu et du corps (le christique) ; c'est lorsque le Bord entre dans la représentation et la renverse que l'on cesse d'être dépendant de tel ou tel monde organisé collectivement.

Et que l'on atteint le Bord, ce sur quoi nous existons, de fait, réellement, depuis lors ; depuis lors nous sommes responsables de ce que nous décidons, et comme on verra il ne s'agit pas de « volonté ». c'est beaucoup, beaucoup plus compliqué que la « volonté et le conscient », qui sont seulement des options, des modes, des tics développés depuis un peu le 18éme, beaucoup le 19éme.

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Instanciation du sujet

4 Avril 2020, 14:26pm

Publié par pascal doyelle

On affirme donc le règne unique, exclusif et invariant du sujet. Mais le sujet est un dispositif, dont ce que nous nommons et éprouvons comme « sujet » n'est, a priori et par hypothèse générale, qu'une variation, une des possibilités.

Rappelons que nous en sommes venus à ce principe en définissant la perfection comme « cela qui se meut, se rend possible » ; toute autre idée à propos de la perfection la figerait et n'en rendrait pas compte, n'en produirait pas un concept adéquat et donc, puisque le concept s’utilise afin de distinguer, créer, élaborer l'intentionnalité qui nous permet de percevoir, de Voir ce que le réel est, tel qu'il existe, il faut s'en remettre à cette idée logique de la perfection en-devenir. Et les différenciations auxquelles nous parvenons rendent visibles les structures du pli ; dieu, la pensée ou l'être ou l’universel, le christique ou le sujet, la révolution et le réel ouvrent le Bord lui-même et nous engagent dans l'autre côté, celui qui n'est pas du monde, du vécu ou du corps mais précisément existent comme Bord de tout cela.

Et seul un sujet, étant un rapport, est en mesure d'assurer, de par la structure, et assumer, mentalement, la base univoque. Univocité qui rassemble toutes les plurivocités que l'on voudra ; le sujet est le rapport qui contient ou rend possibles tous les rapports. Si il était une « susbtance » on entrerait dans les conflits habituels esprit-matière, etc, mais si le réel est formel, il n'oppose aucune résistance à la multiplicité ; c'est bien au contraire parce que formel qu'il rend possible la réalité, des réalités.

Par ailleurs « ceci est mon corps », veut dire que ici même la structure, le réel produit la réalité ; lorsque « ceci est mon corps » est prononcé, il s'agira ensuite du corps de chacun. C'est « à l'image de » que se lance l’ensemble de l’historicité. Le christique, qu'il soit révélé ou découvert, mis à nu (par la structure elle-même qui soudainement se-sait et tout vient en une fois, ou les deux) est le-dispositif fondamental qui rend accessible tout ce qui viendra ; il demande conversion, mais la pensée et l'universel tout autant. On peut nommer cela en tant que Foi, mais peu importe parce que ça n'est pas même une intuition, c'est bien, beaucoup plus ; un arc de conscience (qui auparavant se visualisait dans des contenus, selon tel ou tel monde-groupe-parole humaine, est maintenant sur le devant de la scène tel quel et c'est pour cela que dieu, le christique ou la pensée font office de vérité révélée » manifeste ; elles provoquent absolument la conversion de forme (de forme de conscience, l'arc de conscience soudainement bifurque, sort de tout monde ou de toute vie immédiate, pour devenir monde-universel ou Existence.

Ça n'est pas pour rien que ces évidences de structure prirent cette formulation et menèrent à un tel degré d'investissement (pour le christique ou la pensée, dite « divine » par les grecs) ; il n'y a que le réalisme, naturalisme, rationalisme à partir du 18éme qui ne perçoivent pas l'énormité du bouleversement et croient réinventer la réalité et le réel et remplacer le basculement entier du sujet par une limitée objectivité, une donnée naturel, un bonheur immédiat dont on obtient aussitôt ou presque le résultat ; ils ne sont en vérité qu'une petite région limitée de l’historicité et sans les architectures précédentes ils ne seraient pas. Région tout à fait essentielle et qui nous est vraiment consubstantielle (parce que sinon nous ne serions pas ces mois, ces personnalisations développées par et dans humanisation issue de la révolution ; il fallait que l'on se passe de la religion par ex, de là les tensions, si l'on peut dire, durant la révolution liberté-égalité de 1789).

Aussi de tout ce qui est, de ce monde, des choses et de notre propre vécu on ne retient ... rien, et tout s’écoule comme de l'eau entre les doigts, excepté le mouvement même. C'est ainsi la théorie, la pensée du mouvement tel quel qui est en jeu. Le mouvement est ainsi l’enjeu seul réel de toute théorie.

Il n'y a donc pas lieu de découdre le sujet, puisque c'est lui qui assemble tous les contenus, tous les vécus, toutes les perceptions.

Le sujet se crée au devant dans le « là » du donné, ce qui veut dire non pas que le « là » signifie quelque partie du monde, mais le présent. Et dans ce présent il ne cesse de s’activer, de tisser des rapports, par exemple le langage (le langage étant lui-même non pas clos sur lui-même, ce qui serait absurde, mais tenu à partir du bord du monde, du bord réel, de l'horizon, ou du bord du vécu ou du bord du corps ou au final du bord de la perception).

Et donc la pensée du mouvement n'est pas une pensée ; pas au sens métaphysique dont Descartes plante le clou et que Kant enfonce. Il est impénétrable de croire définir ce que l'être est ; parce qu'il n'est pas. Il n'est ni substance ni pas substance, ni Volonté de N ou Être de H, et il n'a que deux formes réelles qui ne sont pas « de l'être », à savoir l'exister et l'arc de conscience arcbouté dans cet exister, dans le présent

L'exister tel que pour nous il se donne, sans préjuger de ce que l'exister peut déployer en lui-même ; on ne connaît que ce présent, cet activisme là, et on suppose, hypothétiquement, si l'exister est la dimension, qu'un tel activisme dont nous n'apercevons que le présent, prend quantité d'autres formulations ; en somme on ne sait pas que c'est que dieu, l'absolu, le présent pur, le réel tel qu'il prit pour nous cette forme de présent et dont on suppose qu'il obtient une pluralité de possibilités de structure dont nous n'avons aucune idée. Nous nous contentons de ceci que si l'être n'est pas (massif, sphérique, solide, consistant, chosifié, objectif ou quoi que ce soit qui puisse nous fournir cette impression de « l'être », une sorte de complétude qui n'existe pas, n'existera jamais et dont ça n'est précisément pas le propos quant au Réel, le réel est activité et en aucun cas une « plénitude », sinon en tant qu'activité, e qui veut dire dureté et difficulté) alors ainsi le réel est une articulation ; il est inutile et incohérent de saisir autrement que « d'en être saisi », emporté dans une perspective à laquelle nous devons tout, dont nous ne sommes ni ne serons jamais maître et possesseurs ; nous sommes ce mouvement (de conscience) dans ce mouvement (du présent). Et le mouvement du présent est incommensurablement plus grand que notre arc de conscience, même si celui-ci se coule sur la lancée du premier.

Cela veut dire que l'on n'est, par exemple, pas du tout limité par le moi ; le moi est juste une position dans le sujet et le sujet n'est pas substantiel (une « substance », une identité) mais est un mouvement ; celui de se projeter au-devant dans la capacité intentionnalité et n’existe qu'en tant qu'activité ; on ne cesse jamais de signifier (ce que nous entendons aussi, en deux sens potentiellement distincts, en tant que nous ne cesserons jamais de signifier hors du temps, on verra cela un jour). Et donc le sujet est bien plus grand que le moi, le moi une simple région du sujet ; le sujet peut tout aussi bien élaborer les mathématiques ou institutionnaliser une Constitution ou penser l’ensemble des champs de perceptions (que ce soit penser le monde, dieu, l’historicité, la réalité, le réel, l'architecture de conscience du sujet lui-même), se tenir comme éthique ou morale cohérente et réaliste, cohérente et universelle, cohérente et libre, cohérente et généreuse, structurer intégralement le regard en une œuvre qui rend accessible le créé (cad la continuation de la création), etc. Le sujet est le dispositif bien plus grand que tout et capable de poursuivre la performance inouïe du réel brut et pur.

Inouïe, puisque antérieurement à l'hypothèse ou la révélation monothéiste, nous n'en avions aucune idée, antérieurement au sujet christique de même, et avant la performance cartésienne aucun moyen d'adhérer ici et maintenant à la structure de conscience de soi de la conscience ; et inutile donc de croire transformer cette évidence de structure (que chacun est sa conscience en tant que sujet hyper performant) en une « connaissance » ; on ne peut pas traduire l'arc de conscience dans un discours, une objectivité ; c'est lui qui crée la dite objectivité (ce que ne l'empêche nullement d'être effectivement vraie, efficace, réelle, agissante, puisque le sujet tient de l’hyper objectivité et non d'une subjectivité).

Nous sommes engagés dans plus grand que nous et cette grandeur est encore plus intime que nous-même. Il ne sert à rien de se replier sur une position de défense, de croire limiter notre rayon, alors que c'est le rayon de structure du réel qui nous tire en avant et que tout le présent est la machine attirant au-devant toutes les réalités. Et plus grande que nous-même puisque nous naissons dans le champ que crée l'intentionnalité ; cette tension, cette attention qui sort de la cervelle vers le donné là (et qui ne peut pas s'empêcher de positionner qu'un réel il y a, que l’horizon existe) est instantanément plus grande (divine, universelle, objective, agissante, en plus , tout ce que l'on voudra) ; c'est de par ce champ de perception spécifiquement instancié, qui étant exclusivement formel est capable d’absorber toutes les perceptions données, du vivant, du corps, du donné là. Il n'est donc pas lieu d’opposer « esprit » et « matérialité » ; puisqu’il n’existe qu'un seul champ de perception (des particules aux vivants) et une option en plus qui augmente d'un champ ajouté auto-généré ; rien de ce dont nous sommes conscients n'existerait sans l'apparition dans le champ intentionnel, et cette élaboration réclame impérativement (en quelque civilisation que ce soit) le manifeste de sa propre apparition ; un tel champ (dans le champ global d'apparition) consiste évidemment à marquer, repérer, cartographier à chaque fois sa potentialité ; soit par le groupe, la communauté (et inventant de ce fait la mise ne forme culturelle) puis selon et par l’individu ; en imposant partout l'acculturation, la catégorisation de « soi » comme centre d'émission et de réception de signes, hors du groupe, et donc vers le monde unique grec ou selon le sujet en son corps, le corps du christ nommément. Mais cette imposition est évidemment accueillie à bras ouverts, puisque chacun se reconnaît tel qu'en lui-même ; chacun comprend bien qu'il accède à une reconnaissance qui va courir tout au long de l’historicité, même si cette reconnaissance se présente sur le moment comme purement idéelle, structurelle ; chacun est la proie d'une plus grande exigence, rendant certes impossible que l'on se vive chacun dans son immédiateté, puisque de toute manière une telle immédiateté n'existe pas ; elle était prise en charge par le groupe, la communauté, les catégories antiques ou précédentes, et ensuite, bien plus tard, lorsque chacun aura été installé dans un statut, de citoyen, individuel, on pourra bien rêver d'une « naturalité » facile et évidente, mais c'est simplement une image, naïve ou fumeuse, basée sur l'idée générale et fausse de « nature humaine ».

C'est ce que l'on imprime à la réalité lorsque l'on dit que nous nous tenons du champ intentionnel ; rien ne vient tout seul, de par soi, naturellement, en nous puisque n’apparaît à nos yeux que ce qui paraît dans le champ intentionnel et que ce champ est toujours réinstallé par intentionnalité (de là qu'il faille toujours désirer ; désir c'est le signifiant sous lequel on classe dans notre ambiance idéologique, la distinction ou si l'on veut la séparation, le splittage, le manque dont on considère le sujet ) et c'est cette division qui crée le champ (sur lequel tout paraît) qui fut soudainement intentionnalisé, investi et même créé par le christique ; qui renvoie non plus au groupe humain  et ce médié par la communauté des croyants, sous condition de la reconnaissance de chacun, de chaque corps, de chaque segment naissance/mort, et éventuellement résurrection ; de manière universelle on ne peut pas attenter à l’individualité si son corps est sacré, si chaque corps est le temple lui-même. Et ce corps devient à lui-même en représentation (institué tel par la religion nouvelle elle-même) et donc parvient à la présentation (dans le monde donné là et non plus dans le seul regard du groupe), et sous le regard de celui qui est un tout-seul (et qui était le verbe et est devenu le sauveur, ce qui veut dire, notons-le, le libérateur)

Non plus au groupe donc mais au dialogue interne de chacun avec ce « lui-même » suffisamment étrange et autre que l'on a ensuite nommé « sa conscience », très justement mais d'un point de vue apparemment moral, alors que fondamentalement cette conscience-morale s'utilisait afin que chacun puisse commencer de distinguer ses propres intentions, et le fait même de « se » situer et de se situer de par soi (sous le seul et unique regard compatissant du un tout seul, le christ méprisé et torturé, sans autre intermédiaire que celui-là, et donc libre de tout le reste, de tout l'esclavage, au propre et au figuré, mais auquel cas le figuré devient lui-même le propre, la réalité). Il prît (le christ) ou cela prît (la structure) les vêtements de la douleur et de l'horreur et ce jamais au hasard, mais afin que chacun soit atteint par la libération qui seule a pu (c'est un fait, une historicité, un fait majeur de structure intervenant dans la réalité et l'épaisseur des mondes humains et donc du corps de chacun), qui seule a pu libérer le champ et ce dans la compassion, puisque qu'Il ou que la structure sait bien qu'elle n'est pas destinée à être parfaite selon le monde (cela même se révèle alors comme n'ayant strictement aucun sens ; il n'y a aucune perfection réelle dans le monde, mais dans le regard seul, qui n'en est pas, du monde), mais parfaite selon son Intention et selon l'Intention (cad la Possibilité originelle). Toujours la structure sera encore aà nouveau possible, quels que soient ses égarements ; elle est le renouvellement même à partir du rien, à partir de la forme de tous les contenus, de la structure de toutes les réalisations ou du réel de toutes les réalités.

Étant instanciée par l'Intention (du christ ou de la structure, on choisit ou non, les deux sont identiques) votre vie, la vie de chacun, est libérée ; s'ouvre grand le champ intentionnel qui sera envahi par tous les sujets qui viendront ; aussi vous sera-t-il pardonné toutes les intentionnalités dispersées ou abaissées ; aucune de toute manière ne peut remonter et détruire l’intentionnelle conscience originelle (le croire, croire en son abaissement est la faiblesse même, mais sous condition de se référer la Possibilité originelle, que personne ne détient de par soi, mais à laquelle chacun ne s'obtient soit que de s'y référer, que l'on nomme cela Dieu, le christ, le sujet, la raison-logos-pensée-esprit universel, la révolution, la liberté et la générosité comme disait l'autre, mais comme d'habitude autant s'adresser à dieu plutôt qu'à ses saints)

Qu'il y en ait eu au moins Un qui ait pu passer outre (la réalité) lance donc tout-un-chacun dans le champ immense du possible (qui n'est plus le champ d'un groupe ou d'une communauté humaine). Et crée l’historicité. L'historicité, cette structure mirifique, se produit donc du dispositif infini du sujet ; l'infinité est activement présente ici même, en tout ici et maintenant ; elle s'est incarnée. N'oublions pas que toute conscience à prétention objective (connaissance, droit, constitutionnalité des sociétés, etc) n'est accessible qu'au sujet. De même que la sacralisation du Corps est absolument fondamentale, en tout.C'est en vertu de cette sacralité que chacun sera en mesure, ensuite, de revendiquer qu'il soit central, lui-même, dans et par sa propre existence (échappant par là aux églises, puisque le christique ou la révolution est l'appel à et vers chaqu'un, chaque un qui s'élève par et selon le Un ; lequel évidemment n'appartient pas, de même que la structure de la révolution (liberté-égalité) n’obéit même pas à la seule liberté mesurée et harmonisée à l'égalité, qui seule peut résoudre la quadrature).

Il n'y aura pas, donc, d'unité consistante, puisque le sujet est le pli, que crée ou qui est créée de l'intentionnalité dans laquelle tout apparaît ; et en lequel le sujet même paraît à ses propres yeux ; il est en effet structurellement valide que l'on puisse penser le sujet comme s'apparaissant à lui-même ; il est le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est (non une identité quelconque) mais est le rapport lui-même (Pierre est fonction de l'arc de conscience par lequel il existe, et non pas sa « conscience » fonction de pierre ; c'est c e que l'arc fera de Pierre, de cet héritage, qui compte et non l'héritage tel quel de « qui » l'on est ; puisqu’il s'agit précisément d'ajouter à quoi que ce soit que l'on est (selon « l'être » qui n'est que second par rapport à la structure du sujet présent qui active, seul, la Possibilité, par la conversion ; à dieu, à la pensée universelle, au sujet, à la révolution, à l’œuvre, éthique, esthétique, idéelle, philosophique, etc, toutes réalisations qui ne s'acquiert que dans l'instant, le présent, l'activisme).

Il n'y a pas d'unité consistante mais la structure, toujours active étant un rapport, et cette activité dans le rapport gigantesque (et dont nous ne possédons qu'un petit aperçu) qu'est le présent, autre nom de l'exister pur et brut. Le chrétien, le philosophe, le sujet ou le citoyen naissent là, instantanément, dans le champ de leur révélation.

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