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instants philosophie

L’ancienne décision

23 Février 2019, 09:13am

Publié par pascal doyelle

Ethique du sujet, le je annonce qu’il arrive, qu’il est là, qu’il est l’origine

Que le réel soit le présent et que le présent soit un mouvement veut dire qu’il est acte, et donc activisme. Et si il est acte c’est parce qu’il se déplie. Ce qui se déplie ça n’est pas le monde (ou le vécu et le corps) mais la dimension ; la dimension se déplie en tant que monde, vécu ou corps.

Ce qui permet de supposer par ailleurs que si pour nous ça se déploie comme monde ou vécu, ce ne sont peut-être et en toute logique qu’une des variations, les variations par nous inaccessibles et on peut tout à fait supposer qu’ailleurs ou autrement il y ait d’autres déploiements, d’autres temps et espaces ou qui en tiennent lieu, d’autres choses ou êtres, d’autres réalités. Et le supposer logiquement puisque ce qui compte ce ne sont pas les contenus, les mondes, les temps ou les choses mais la forme elle-même, laquelle est mouvement et ne peut pas seulement s’incarner dans tel donné plutôt que tel autre. Si de plus notre être est non un « être » (déterminé) mais une forme (un arc de conscience) alors il ne s’incarnera pas, ou plus exactement il sera et ne pourra advenir qu’en tant que corps (individué) mais aucune partie du corps (du vécu ou du monde) ne le retiendra et donc il va créer, pour lui-même, sa propre dimension, sa surface dimensionnelle ; la surface dimensionnelle du je, du sujet (qui n’est pas le moi) est a-temporelle.

Ce qui veut dire : depuis le début de votre existence vous savez à quoi vous en tenir sur vous-même.

C’est bien ce que l’on peut nommer de diverses manières, par exemple le péché originel. Mais viennent ensuite les décisions qui seront structurelles, comme le christique (qui libère l’intention du péché originel, il n’en est tout simplement plus question, c’est une autre décision qui est prise), et toutes les décisions individuelles, esthétiques, éthiques, poétiques, politiques, et puisque la structure est originelle, c’est cette décision qui anime chaque articulation qu’est chaque moi, chaque personnalisation.

Et comme cette décision est antérieure à toute manifestation, vécu, corps, elle s’impose extrêmement difficilement connaissable ; le savoir n’est pas la connaissance, le savoir est le se-savoir qui ouvre la Dimension. Le se-savoir est interne à l’arc de chaque conscience et l’énigme à laquelle on est, durant une existence, confronté. Qui mènera dorénavant, depuis tous les dorénavants, son enquête sur la décision prise et dont chaque existence est l’angoisse et l’exploration.

On peut soit interroger directement cette énigme (ce que tout chrétien ou bouddhiste ou cartésien ou révolutionnaire ou créateur ou simplement, très simplement angoissé ou déprimé actualisent), soit indirectement et se vivre irréellement, mais même alors la question du réel est entière ; elle se résume ou se figure par ceci « qu’est-ce qu’il me veut ? »

Qu’est-ce que le réel, l’existence, dieu, la pensée, le sujet me veut ?

Aucune existence ne peut être hors de la Réflexion qu’est la Réflection du réel. Le réel est déjà-toujours une articulation et nous sommes intégralement pris dedans, puisque cette articulation est la Possibilité même.

Et c’est ça qui est en jeu. Bien que vous le sachiez c’est sans le connaitre, parce que vous l’existez. Et c’est précisément cet exister (ce que les existentiels nommaient l’existence, soit passivement subie, soit décidée, sartriennement engagée, en quoi que ce soit), cet exister qui sera en jeu durant toute la durée du vécu. 

Vous vous êtes instanciés sur une limite et vous vous en défendez. Vous avez planté le piolet à tel niveau, tel degré,  et vous êtes suspendus sur le vide. Le tout est de ne pas tomber. D’une part. Le secret est tellement bien gardé, c’est parce qu’il est déjà là. Si il était à venir il se résoudrait.

D’autre part, que vous soyez votre propre décision, veut dire ; la décision que quelque part, lors d’un seul moment, elle vous prît. Cette décision alors peut sembler complètement absconse, et elle l’est. Vous avez décidé du réel. Non pas de tout le réel évidemment, mais du réel de votre perception, idée, image, identité, vécu, corps. D’une manière ou d’une autre vous vous êtes positionnés sur le bord, puisque vous êtes un arc de conscience et qu’il est impossible qu’une conscience ne soit pas dans le réel (il est impossible qu’elle ne se perçoit pas à partir du bord, qu’elle est, qu’elle existe).

Ici il faut permuter. L’arc de conscience ne saisit pas, il est saisi. Il se voit du dehors. En un sens tout dépendra de la qualité, pour ainsi dire, du regard que vous imaginez, imagez, intentionnalisez dans lequel vous composez votre image, ce qui veut dire la prolixité ou la profondeur ou la précision de votre faisceau intentionnel. C’est techniquement qu’il faudra agir et agir sur « cela même qui agit », sur l’intentionnalité, préalablement à toutes les intentionnalisations ; c’est pour cela que le christique vous surprend antérieurement à vous-même, à votre vie, naissance et mort comprises ; il était là avant, puisqu’il désigne la forme de toute réalité, de toute réalisation telle que nous la produisons ; il faut ainsi repartir   ponctuellement du Même, du Même intentionnel, ne se souvenant et n’admettant que le souvenir de sa propre brillance, de son devenir de structure. La généalogie structurel du christique (qui doit intervenir comme procession à partir de l’intention unique du dieu et décliner sa propre dimension ; dieu, verbe, esprit) ou les généalogies des créateurs, des auteurs, des œuvres qui de sujet en sujet se créent une mémoire de structure, de positions ou les généalogies de structure des philosophes, puisque ce qui est inépaisseur (le présent, l’exister) acquiert en tout cela une  épaisseur.

Le but est de n’être plus image. Mais le jeu est délicat. Parce que l’on ne peut pas non plus être le miroir. Personne ne le peut. Celui qui a réussi était non seulement destiné mais originellement le miroir (à savoir le christique, qui est mort, passé de l’autre côté, et c’est lui qui dans notre historicité a commencé de créer l’âme de chaque un). Il devait partir, parce que le miroir ou un miroir ne peut être dans le monde, le vécu ou un corps.

On ne peut donc pas se créer soi-même (c’est ce genre de dilemme que voudrait abolir Nietzsche, mais pour cela il doit inventer la Volonté comme Autre ; il ne peut pas se-vouloir-Nietzsche, il doit être voulu, par une vérité ; se vouloir-soi est une impossibilité logique ; un arc de conscience est construit sur le réel, et le réel est autre ; autrement dit c’est l’horizon –Réel-  qui crée un arc de conscience (ou qui rend possible qu’il y ait un  arc). Si le but est de ne plus être image et si on ne peut cependant pas être à soi-même son miroir, c’est bien pour cela qu’il y eut dieu, le christ, l’universel et l’être, le sujet et son statut et la révolution, l’altérité et le « là » étrange ou étranger de la réalité ou de l’existence. Ce qui veut dire de la vérité ; la vérité, cad le Réel, est reçue. Est vérité la position qui tient, mais comme elle est la vérité c’est de ce maintien que l’on peut compter (de même que fonder son intentionnalité sur le réel assure à cette intentionnalité qu’elle ne va pas délirer et se perdre et se rendre incapable d’avenir ; ce qui est illusoire tombe dans le donné bas, abjecte, immonde, poussiéreux).

Le moi croit qu’il est. Qu’il est un-tel. Cet être est imaginaire ; lorsqu’il se croit être le moi est vu, vu par un regard, qu’il imagine, intentionnalise, qu’il est sans l’être, et qui le voit (toute publicité, toute image est vue dans cet autrui qui voit-pour-nous). Il n’y a nulle part de « l’être », en aucun sens, sauf à le considérer à l’intérieur du Pli qu’est le présent ; or cet « intérieur » du Pli est lui-même la totale extériorité (une réalité qui ne serait pas dans le champ de l’apparaitre n’est pas). Ce qui est c’est ce qui existe et ce qui existe c’est le présent, cad l’exister, le mouvement (ce vers quoi va le mouvement est le Un activiste qui non pas « est » (il faudrait qu’il cesse son mouvement et ne serait plus infini, seul ce qui se meut est in-fini) mais ex-siste.

Le moi est dans le pli totalement externe du présent, un pli qui se veut caché, intime, intérieur, une intériorité, un vécu, lequel est vraiment tel mais pas sans l’extériorité (ce qui veut dire perçu par, selon un point de vue).

Que tout soit dans et par l’extériorité, mais il vaut mieux dire l’externe (puisque l’extériorité laisse vaguement supposer une « intériorité ») et que la réalité est la brutalité, essentiellement la brutalité et ici et là des mises en ordre ; même un monde ordonné, un système, peut rencontrer par hasard un événement catastrophique, sans raison ; parce que la raison est dans cette brutalité, statistique ; il est de la détermination  (cad des distinctions pour nous ou des différenciations dans la réalité). Dans la détermination tout n’est pas totalement distinct de tout (ce serait incoercible et on n’atteint jamais l’indistinction complète, mais probablement une indistinction divergente, à demi, au un-tiers, etc) et s’ordonne en nappes ; il naitra cent milliards de soleils et quelques planètes viables et quelques moments de vie « vivante », etc, mais de quelque manière que ce soit le vivant apparaitra, puis différentes sortes de vivants.

Or cependant si on définit « conscience » par le rapport qui a rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non une identité qui possèderait « la conscience », ce qui est absurde) on tombe en ceci sur une pierre d’achoppement ;  un être qui a conscience de soi n’est pas,  il existe, cad est en mouvement. Est et n’est originellement et structurellement que ce rapport sur lequel et par lequel viennent s’agréger des qualités de ceci de cela.

Il l’est originellement et structurellement ce qui veut dire que la structure remplace l’origine qui serait mondaine ; si il existe et donc est mouvement, son « être » qui est dorénavant de structure est actuellement, il est d’actualité, et en acte ; il n’existe que tel, dans l’actualité même, cad dans (et par) le présent. Son activisme est son être (et donc pas un « être »). C’est ainsi dans l’actualité et la concentration du rayon de conscience qu’il apparait-disparait.

Il apparait-disparait puisqu’il ne peut pas se manifester dans le monde, le vécu ou le corps, étant « cela qui rend possible la manifestation ». De même que le présent rend possible qu’il y ait une réalité ; ou donc l’exister rend possible qu’il y ait de l’être. Dans l’impossibilité de se manifester et pourtant consistant à faire apparaitre dès que l’on signifie, intentionnalise quelque chose l’arc de conscience disparait dans ce qu’il éclaire, ce qu’il produit, ce qu’il définit ; l’arc s’efface intégralement dans son contenu, de sorte que l’on ne sait plus « qui » a perçu le contenu.

Cela revient à dire que tout contenu vient avec une conscience, dans une intentionnalité et que l’on n’est jamais certain que quelque contenu soit authentique parce que l’on ne sait pas originer l’intentionnalité ;  et en vérité il n’y a aucune authenticité ; toute authenticité est construite et causée par l’extériorité. Sauf lorsque cet arc dit de lui-même ; je suis l’origine.

Je suis l’origine

Non pas le je en tant qu’il est le moi, mais le je tout court. C’est ce que le christ dit ; je suis l’origine (je suis le chemin, la vérité et la vie - avant tout il était). Descartes ré-origine pour sa propre part le même circuit totalement ouvert (qui donc doit se débarrasser de tout contenu). Ce qui se désigne soi-même, a intérêt à assurer d’une part et d’autre part et par ailleurs impose à chacun la vision du je. Rimbaud également se désigne constamment et ouvre l’ampleur par son seul je.

On assiste à l’acte lui-même, parce que l’acte est le début et la fin et on ne sait pas ce qu’il veut, porte, signifie, sait, entame comme Réel nouveau et autre. Mais aucune nouveauté et aucun renouvellement n’adviennent sans la préséance du je. Montaigne, Descartes, Rousseau, Rimbaud signent leur excentrement hors de tout. Puisqu’ils sont le commencement.

Ça n’est pas que tout le reste (les systèmes, les langages, les mythologies, les contraintes biophysiques) n’existe pas, c’est que tout le reste n’est relevé (et donc encore plus existant) que par les sujets. Le « sujet » c’est cela qui fait-exister le maximum de réalités. Plus il y eut de sujets et plus chacun ait pu étendre sa structure, plus il y eut de réalités. De réalisations, de matérialisations, de matérialité (des choses par les sciences et des objets par les désirs ou les individus), et de matérialisations des intentionnalités ; autrement dit on se voit dans le miroir (du réel) sous quantité d’images.  Nous ne sommes pas tant immergés dans la matérialité que dans la matérialisation de ‘cela que nous sommes’ selon le monde, le vécu et le corps ; et tout ceci s’étale sous nos yeux ; le je observe le moi dans ses déploiements. C’est lui-même qui juge.

Si il vient au moi s’emprunter le vêtement du je (cette impossibilité qui ne se manifeste jamais dans le monde ni le vécu), il étouffe dans cette existence, mais plus certainement c’est une profonde angoisse dissimulée, recouverte par tout le miroitement, qui navigue au travers. 

Pourquoi ? Parce que le monde ne cesse de tomber. Il est fait pour ça. C’est au contraire ce qui soudainement s’introduit dans la réalité qui soulève le monde et impose le relèvement structurel. Et si les mondes particuliers, cycliques, clos, holistes ou ce que l’on voudra, s’inventaient en une fois et perduraient, lorsque vient la méditerranée et les avancées de la structure du monde, du réel de la réalité intervient,  plus rien ne s’impose de par soi, il faut instancier tout ce qui viendra. Volontairement, intentionnellement.

C’est pour cela que dieu, qui est le un tout-autre, exige. Il est en plus du monde (que par ailleurs il a créé de son intention et qui veut un peuple, une nation par alliance). Il entend manifester et formaliser la réalité à partir de cette structure de l’intentionnel pur.

Et lorsque l’altérité, le un-autre, s’incrustera dans le monde humain, dans l’historicité et comme historicité, c’est la pureté intentionnelle mais aussi comme brutalité intentionnelle qui travaillera le monde, mais aussi les vécus, et enfin les corps. Les corps qui dans la matérialisation des intentionnalités ont fort à faire, supportent, portent, subissent l’arc, l’architecture structurelle comme architexture (en tant que la surface autre maintenue doucement à distance par le christique, écrase la vie de chacun des mois dans la dite « société matérialiste » ou donc de la matérialisation de nos intentionnalités, de volontés ou de désirs ou de fantasmes ou de pulsions).

Et les mondes, mais cette fois acculturés, qui viennent à la suite de la méditerranée, pour durer devront continuellement réaffirmer leur volonté, leurs bouleversements et ils ne tiendront plus dans le donné là d’une communauté ritualisée, dans la parole entre tous ou les rituels préservant l’apparition du monde, mais dans l’intentionnel, lequel est le rapport, devant donc constamment se relancer, se renouveler (notons alors que le christique est le principe même qui apparait du Renouvellement comme logique de l’intention, qui dépasse la Loi, juive, pour délivrer l’intentionnel, instruisant un plus grand processus d’examen de soi et de la réalité et conséquemment relançant le Réel comme structure de tout ce qui est).

Pareillement le sujet ne se relève pas s’il ne le veut pas. Et comme il ne s’agit pas seulement de volonté mais d’intentionnalité il doit restructurer son intentionnalité qui cependant est déjà prise dans le monde, son vécu, son passé, son identité, et aussi doit-il faire appel à ce qui n’est pas, à ce qui n’est nulle part dans le monde ou son vécu ou son corps. Il lui faut donc récupérer une instanciation tout à fait formelle ; dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, le sujet et la révolution, l’altérité et ses désordres (surhumanité de N ou inhumanité de H), mais aussi son immense élévation qu’a constitué la sidération du sujet dans, par et via le moi, soit donc la personnalisation intégrale (depuis les années soixante) de l’humanisation acquise par la, les révolutions.

Rappelons que le statut de sujet s’effectue non pas abstraitement mais en tant que surface-autre du corps ; cette autre surface du corps est le vêtement nouveau dévoilé par le christique ; que chacun soit tenu et se tienne comme sujet sous le regard de l’arc ; celui dont on se demande ce qu’il nous veut (parce que si c’est le regard du moi sur lui-même ça n’a aucune espèce de réalité, ça n’existe même pas, il y a toujours de l’autre originellement puisque la structure de conscience est un rapport, et donc de fait autre pour soi comme rapport).

On a beau remplir à profusion le moi (de millions d’images, de sons, de récits, de désirs et d’objets, etc) ça ne vaut que par le regard et l’altérité ; autant donc avancer directement dans l’altérité de structure, plutôt que de perdre son temps (de s’en référer donc à dieu, christique et sujet, être et universel, sujet et révolution, altérité d’existence ou d’exister et à l’ensemble de toutes les possibilités qui s’inventèrent comme variations et variantes). Cet autre vêtement est ce sur quoi se penche Sartre et qu’il examine en tous les sens, cousu du regard des autres, des absurdités du vécu, et c’est ce vêtement tel qu’il se trame psychanalytiquement que révèle Lacan.

Cet autre corps est aussi ce moi rêvé qui est imaginé par les années soixante (moi rêvé vite récupéré par les industries, la publicité, le cinéma, qui finissent par produire du moi en veux-tu en voilà) et dans l’invention de cet autre corps, de son autre comportement, autre perception (tout cela eut lieu depuis 60 ans, et déjà entrepris depuis la révolution). Pour le dire autrement l’intervention du je (comme on dit l’intervention de dieu ou l’intercession du christ ou le décentrement de l’universel) s’est effectué par l’extrapolation du moi, son épiphanie, qui sera évidemment décevante et cruellement décevante ; c’est de s’être imaginé, désiré selon le monde et le corps qu’il s’est retrouvé totalement pitoyable et humilié. Humiliation ontologique ; ça n’est pas dans le monde qu’il trouvera son être, parce qu’il n’a pas d’être et qu’il existe comme structure et que cette structure réclame une technique (mentale) pour s’exprimer, se manifester ; ce à quoi s’est attaché régulièrement la pensée et en particulier la pensée française.

Sartre et Lacan élaborent leur réflexivité sur cet être-spécifique et autre (un être qui est constamment autre ou possiblement autre si on préfère, est un rapport, qui est de lui-même rapport à soi comme rapport et donc structurellement autre que tout) ; ce que Nietzsche et Heidegger tentaient de dépasser, les français creusent à même le réel et la réalité tel que donné « là », la véritable exploration de l’exister commence par Heidegger, qui instancie (au lieu de la lever au niveau des idéalités) la phénoménologie dans l’être-le-là, dans l’être du monde, dans ses affects universels au contact, au sein de la réalité, de la vie (ce qui le conduira à confondre le « là » et le donné là, qui est toujours déterminé, mais comme il s’est coupé de l’universel et du structurel (Descartes, Kant, Hegel, Husserl) il ne lui reste qu’à trouver une pseudo-vérité dans le donné, la détermination, une partie du monde qui s’exhausserait – ce qui est impossible ; la seule possibilité n’est pas dans le monde, mais dans la forme de quelque monde que ce soit, pour nous le rpésent, eet en soi l’exister,  ou dans le sujet qui rend possible toute sorte de moi, à savoir la forme intentionnelle, dite « conscience » qui n’est pas en soi mais en rapport et comme rapport, Pierre est fonction de son arc de conscience et non l’inverse).

Ceci revient donc à dire ; votre arc de conscience est ce qui compte, Pierre, votre identité, votre vécu, votre corps, sont relatifs, n’existe réellement que l’arc. En bref, ce que cet arc fera de lui-même.

Or l’arc ne s’utilise pas en facilitant les désirs ou les intentions du monde, bien qu’ayant, une fois instancié comme statut (citoyen libre d’un Etat), cette liberté accélère considérablement toute la réalité humaine (du sentiment romantique, du fantasme surréaliste, du désir des années soixante, de la pulsion de la société marchande), parce que cet arc s’utilise en et par lui-même ; il vaut en tant que tel comme étant un Réel non seulement qui doit se préserver (de croire qu’il est en quelque manière illusoire), mais qu’il ait à explorer et déployer sa dimension.

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Le ressort du réel et sa stratégie

16 Février 2019, 08:32am

Publié par pascal doyelle

Somme toute il s’agit d’organiser non pas la pensabilité selon l’universel (et la métaphysique), mais la pensabilité du mouvement ; étant entendu que tout est dans l’unique mouvement, que l’on nomme et désigne ici comme le présent, mais qui signifie l’exister. Il y a un exister, qu’il faut signer comme ex-sister, et tout ce qui est se situe dans cet exister, dans ce mouvement.

Il est archi super visible que le mouvement est la structure elle-même ; les choses, les choses déterminées, toute réalité déterminée est limitée et seulement porteuse, seul ce qui est purement mouvement est perdurable.

Les sociétés humaines ont voulu fixer la réalité et prendre comme substantielles les réalités, identifiant le divin à telle ou telle détermination, et le cycle du monde à une éternité. Lorsque nous sommes sortis des mondes clos, c’est la structure telle quelle qui s’est imposé à notre esprit, à notre regard ; dieu, l’être, le sujet et l’altérité exposent par leurs signes les trajets du réel hors de toute réalité donnée ; et toujours le monde et la détermination voudront se refermer à nouveau, sur telle ou telle forme d’humanisation close ; de même que jeter dans le christique on penchera encore vers le monde et ses intérêts, ses déterminations, ses faiblesses parce que des intentionnalisations qui s’emplissent de telle ou telle partie du monde perdent leur capacité d’extension, de créer une stratégie plus grande ; étant entendu que « le réel » est l’extension maximale, sous condition que ce réel soit pur mouvement.

Que le dit mouvement parvienne donc de sa brutalité première à se subtiliser, à se distinguer, à découper de plus en plus la structure, non pas la réalité seulement de l’inorganique à l’organique, de l’organique au culturel, du culturel à l’acculturation, mais à découper le formel, à épaissir l’inépaisseur de la forme de la réalité, du réel de la réalité ; et qu’il ne cesse par cela de devenir autre en tant que formel. L’altérité est formelle, qui produit d’une part les déterminations, et d’autre part, dans ces déterminations, des unités ; de « ce qui est seulement ce que cela est », à ces sortes d’êtres  dits vivants, et de ces vivants à ces êtres qui sont le rapport qu’ils existent (puisqu’en ce cas on ne peut plus parler d’êtres mais de rapports à (soi) dans lequel le soi est le rapport lui-même).

Aussi ce ne sera pas en vue, en finalité de se « réunir » mais de se distinguer ; mais si c’est le formel qui se distingue et bien qu’il manie l’altérité il ne s’oppose pas ou son opposition est intellective ou, plus fondamentalement, structurelle (le structurel étant de plus ce qui se distingue encore plus que sa distinction, pour ainsi dire ; si deux réalités se distinguent par des déterminations, le structurel est déjà lui-même distinct, il dit « je » en tant que un par ce rapport, rappelons que ce qui est en tant que rapport est « infiniment », puisqu’il n’est pas « ce qui est en rapport » mais le rapport lui-même) ; c’est le même, la même forme qui se distingue ; comme il n’est pas de substantialité (sinon ça ne se déplacerait, décalerait pas) alors la structure est le mouvement lui-même.

On peut tenter de pré-voir cet exister à son firmament (et il y eut quantité de supra extra intuitions dans toutes les civilisations) mais il se trouve que l’occidentalisation a voulu dénicher ici même et ici et maintenant l’articulation du mouvement. On en a produit une analyse, analyse de ce qui se joue ici et tel quel ; ça a pris noms, signes, significations de dieu, de l’être, du sujet et de l’altérité. Qui sont des analyses de « ce qui se passe ». Des images des tracés de conscience qui nous arrivent ici même, et que l’on peut donc flasher.

Evidemment le dispositif requis pour mesurer, signifier, indiquer le déplacement de conscience est considérable ; non seulement en termes techniques (philosophiques d’abord) mais en structure de l’attention et donc requérant une intentionnalisation élevée distordue sur, vers par le réel ; que l’on signale comme dieu, l’être, le sujet et l’altérité (et donc toutes les variations ou intuitions originelles ou révélations, si l’on est croyant ; le christique est évidemment l’énorme révélation absolument centrale et qui contient réellement tout ce qui suivra …

Et le dispositif que met en jeu le structurel engendre quantité d’intentionnalisations, créant des acculturations (et les bouleversements incessants de l’occidentalité) et de sujets (du moi jugé/regardé par le christique qui lui confère un réel,  au je existentiel qui s’explose sur le « là » de l’existence, en passant par le sujet cartésien ou kantien, ou le « poète » ou le « créateur », ou le grand homme ou surhomme, etc).

Attardons-nous : le christique n’a pas pu être pensé par un seul, une sorte de total génie, qui aurait eu l’idée de. Mais ça ne pouvait pas non plus se penser collectivement, parce que le message est bien trop concerté, cohérent, et implique un tel retour de conscience, une réflexivité sur ses propres conditions – je suis le chemin, la vérité et la vie – chaque mot est intégralement et surabondamment pesé et signifiant ; il se crée à ce moment là une telle révélation et d’une telle ampleur qu’à vrai dire on n’en a pas encore commencé d’en faire le tour ; le retournement interne de cette réflexivité est gigantesque. L’être des grecs est amplement informé, historiquement, et son élaboration s’effectue pied à pied. Le christique est bien plus profond et exige que l’on se saisisse soi comme hors de sa propre vie, hors de naissance et mort, des désirs et du monde, etc. C’est ce point de vue tout à fait Autre, de même que Dieu est le un tout-autre. Ce qui veut dire l’intention, l’intentionnel, qui prélude à tout.

Etant entendu que présent, arc de conscience, intentionnel, etc, sont des approximations ou plus exactement des manifestations, des instanciations telles que pour nous le Un se donne, se prête. On peut admettre le Un comme nirvana ou dieu monothéiste ou christique ou comme Un ou Idée, ce sont des aperçus sur un Réel qui aussi éloigné soit-il n’est pas hors de portée (puisque nous en éprouvons ou réfléchissons une partie de la structure) mais qui bien que donné ne nous est vraisemblablement que petitement accessible ; le Un qui rassemble, théoriquement, la totalité ou l’ensemble des structures est, a priori (et selon notre approximation) une structure en devenir formel extatique intégral (et plus il avance plus il élève sa distinctivité structurelle ; étant mouvement, il se meut). Il ex-siste, il sort continuellement de son activisme.

Le ressort même de l’infini est très évidemment le présent ; c’est la seule trace que nous puissions observer de la dimension, la dimension du réel (il n’existe que le présent, les choses sont des mémorisations du présent passé, sont des articulations en tant que déterminées). Et l’autre perspective sur la dimension de structure est ce que l’on a finalement adopté comme analyse intentionnelle ; un arc de conscience plié dans le pli du réel qu’est le présent.

Analyse intentionnelle qui remonte à Descartes originant la pensée (anciennement métaphysique) dans la volonté et repris par Kant, Hegel, Husserl, Sartre (Nietzsche expatriant la volonté nôtre comme Autre et Heidegger situant ce sujet dans le « là » réel, qu’il nomme l’Etre avant de tomber dans le monde et la pire mésinterprétation qui soit, et Lacan instanciant l’arc sartrien dans un-corps, emberlificoté dans un moi, et de divergentes surfaces du corps ; le moi tentant de se récupérer en récupérant son corps, alors qu’il ne peut que l’exposer, au sens christique de « là », crucifié, passant outre vers le sujet ; un moi ne s’en sort que vers son sujet).   

Et remettre encore les « idées » d’infini éternel immobile absolu, la réconciliation de tout avec tout, l’unité consistante et ce genre d’imaginaire ontologiste ou d’ontologie imaginée relève de l’anciennement ; on ne peut pas penser cet absolu métaphysique, puisque le réel est de structure le présent ici même  qu’elle ne peut identifier ; c’est celle qui imagine l’être existant comme une chose massive et jouissante, et non pas le pense comme articulation, difficile, ardue, retorse, distordue, créant cette réalité brutalement et se subtilisant au fur et à mesure. Passer outre cet imaginaire ontologiste c’est ce qui se nomme donc penser, celle qui ne se laisse pas faire par l’imaginaire puisque penser c’est mener l’articulation, le décalage ontologique, et un décalage réel, qui ne rentre pas dans la détermination et tente de structurer le non visible (puisque le réel est la forme des réalités).

Cette Exigence était en propre l’affection de dieu, de l’être, du sujet et de l’altérité ; qui brisent constamment notre imaginaire (et ne sont tels, imagées, qu’en mauvaise lecture, en caricaturant dans telle ou telle idéologie, qui ne tient pas compte de l’architecture de l‘articulation et de l’élaboration de ceux qui eurent à travailler leur arc structurel de conscience, afin de conduire tout autre arc à dieu, par l’être, selon le sujet et via l’altérité).

Isoler et identifier et manier cette articulation veut dire ; elle ne peut pas ne pas se représenter et se nommer « je suis le chemin, la vérité et la vie », « l’être est (qui est) », « je suis celui qui suis (ou qui sera, ou qui est en cours) » « je pense donc je suis » ; ce sont des re-tours et non pas des « êtres » identiques à eux-mêmes. Ce qu’ils engagent c’est notre intentionnalité, mouvement dans le mouvement, et qui crée ou reçoit des attracteurs réels.

Cela depuis le début : dieu, l’être, le sujet, l’altérité recherchent et précisent le réel, il s’agit donc de penser ce que l’on nomme infini ou absolu, comme étant « le présent ». Et comme on a vu, le présent en tant que, dessous et en fait, il est l’exister (l’exister en lequel on trouve tout l’être, toute la détermination). Exister qui est la dernière instance que l’on puisse nommer ici même, mais cela ne veut pas dire que cet Exister ne soit pas lui-même qu’une partie ou une manifestation ou un activisme d’une dimension bien plus vaste et encore plus réelle. Et cette fois il faut penser le réel tel qu’il se donne non pas au-delà du monde (comme Kant situait la métaphysique) mais ici même en tant que présent ou comme le fit Descartes qui a originé la pensée dans un « sujet » (qu’il ne nomme pas lui-même comme ‘sujet’, qu’il décrit comme un dispositif, dont le levier est … la volonté, sceau de dieu en nous, soit donc l’intentionnalité).

Ex-sister ne traduit pas toute la dimension potentielle ; rappelons, si l’on a suivi, que l’on a identifié la forme de la réalité comme étant le réel (cette position qu’un réel il y a) et que ce réel nous est apparu comme « le présent » ; que si la nature du réel est formelle, alors les variations de cette forme ne pourront ou ne peuvent qu’être aussi surprenantes ou inattendues que le passage de dieu à l’être, puis au sujet puis à l’altérité ; les formes de réel son inimaginables, et requiert tout autre chose et tout autrement que l’image, la pensée ou la perception.

Si l’on glose sur dieu ou l’être (l’idée, la pensée de la pensée, le Un) ou le christique et le sujet ou l’altérité, et que l’on n’investit pas ces structures, on les transforme en « choses » ; mais si on pense comme Platon par ex, on s’aperçoit que oui effectivement les idées donnent à voir le monde (sans les idées le monde n’apparait pas et on en resterait alors au langage commun, mais de même si l’on n’investit pas le christique on ne Voit pas ce qu’il montre). L’investissement est absolu, fondamental, unique à chaque fois ; il prend forme de structure (lire Rimbaud jusqu’à percevoir à partir du Point sur lequel il se tient, lequel n’apparait nulle part, mais fait voir et entendre tout le reste, raisonné dérèglement de tous les sens et de toutes les significations, entre mille autres possibilités).

Ne pas se plier aux acquis de structure c’est se rendre fou ou se condamner à descendre de niveau, à croire qu’une partie du monde expliquera le monde ou qu’une représentation est plus grande que le je qui produit cette représentation, ce qui est absurde ; par contre penser le je qui est capable de produire des « idées », c’est cela la pensée réelle.

Ne pas investir, c’est croire ou continuer de croire que ce que l’on voit « naturellement » est le réel ; ce qui revient à tomber dans le monde, que ce soit la mass médiatisation ou l’idéologie ou les miasmes du moi psychologique habituel. Se plier aux acquis de structure c’est comprendre que, oui, effectivement on a pu atteindre le miroir, et non plus seulement des images, toujours dégradées sinon dégradantes, et que l’on y est parvenu mille fois, de mille manières différentes ; soyez bouddhiste ou copte ou grec ou cartésien, mais pensez bien que l’on explore en chaque cas le Même Réel. Que l’on ne connait pas, mais que l’on Ex-siste.

Que l’occidentalisation ait avancé dans l’articulation même, situant ici et maintenant le réel, au lieu de le percevoir au-delà ou de l’intuitionner dans l’absolument autre, qui sont tout à fait justes mais relèvent d’une autre tradition, ne signifie pas qu’elle contredise ces autres expérimentations ; en aucun cas.

C’est finalement seulement la raison du 18éme qui depuis lors croit qu’elle seule saisit la réalité, en quoi elle a raison qu’il s’agit bien de la réalité (les choses du monde) mais non pas du réel (la forme de toutes les choses). Rappelons que l’on part du principe que ce que l’on expérimente réellement et de fait c’est le réel, et ensuite le réel comme telle ou telle réal-isation, et ceci parce que l’on perçoit toujours du Bord (et de nulle part ailleurs) ; tout comme c’est en tant que Bord du vécu que le christique se tient et qu’il nous voit et donc nous a créé comme bords, de notre propre naissance-mort ; il ne s’agit pas seulement de le dire, de produire et manier des signes, des mots, parce que l’on visualise bien l’énorme dispositif qu’est le christique afin de susciter que chacun soit à lui-même sa propre vie ; et le christ apporte la « vie », ou entre mille autres perspectives que chacun ait un vécu, dans une nouvelle organisation humaine sociétale, mais aussi pour et médié via le regard du Un-autre qu’est le christique.

La réflexivité qu’opère le christique sur l’ensemble de tout ce qui est humain et donc de tout ce qui nous apparait en tant que réalité, non seulement modifie toute la donne, mais également parie sur sa propre réflexivité, permet de lire ce retournement que, lui-même, il expose, et est à lui-même sa propre interprétation ; il ne resitue pas seulement tout ce qui apparait mais il se situe lui-même dans la réorientation et la réapparition. Et ceci parce que, disions-nous, il n’installe pas simplement une planification (des mêmes éléments du monde mais redistribués ou d‘une distribution du monde), il crée le cheminement hors des traces connues et ce qu’il montre était inconnu, était inenvisageable. De même que Descartes avec son je-pense réinstalle la pensée, et cette fois en tant que réflexivité (non dans un discours et sa cohérence, métaphysique, mais réflexivité, retour sur cet-être étrange sur le sol du réel, l’étendue).

Lorsque l’on a créé, atteint ou reçu dieu, l’être, le sujet (le christique) ou l’altérité (y compris le dit sujet jeté dans l’altérité de la réalité, du monde ou du réel, l’expérience existentielle par ex) on a instancié des positions qui jusqu’alors demeuraient inimaginables et impensables. Ça ne sort de nulle part ; c’est directement la structure qui s’annonce au-devant, et commence de tirer vers l’avant tout le reste.

Ce que l’on a nommé (ou qui s’est nommé soi-même d’abord) la « pensée » (jusque Descartes) n’est qu’une partie de l’ensemble, une partie de l’ensemble de la stratégie ; dieu, le sujet et puis l’altérité manifestent expriment, montrent encore plus loin et avancent dans la stratégie générale jusqu’au limite de l’arc de conscience et ont besoin de  porter plus avant les distinctions. La « pensée » fait partie de la réflexivité ; soit donc non pas le retour sur le discours de manière à le rendre cohérent, mais le retour sur la position réelle dans le réel de notre faisceau intentionnel, lequel retour réel est bien plus étendu et il ne s’agit pas seulement de produire un discours qui décrive la réalité, mais un sujet qui contienne la vision du réel ; ce que nous livrent Descartes, Kant, Hegel ; que l’explicitation ne corresponde pas seulement à la logique interne du discours, de la théorie, mais qu’elle soit adéquate à la visualisation qu’opère l’intentionnelle conscience ; que sa représentation corresponde à ce qui en tant que réel peut être perçu ; et évidemment de même que les idées montraient les réalités, les distinctions que ne localisaient pas le langage commun, de même les descriptions intentionnelles et structurelles exposent ce que l’on ne peut observer autrement (autrement que par l’intégration de l’analyse de structure ; de là que certaines phrases passent dans le monde commun « je pense donc je suis », « l’enfer c’est les autres »).

La liberté ne s’utilise pas afin de faciliter les dépenses d’énergie, les pulsions, les désirs, ou le n’importe quoi ; elle s’utilise afin de se limiter elle-même ; ce qui veut dire afin de monter s’élever en degré ; si elle se laisse aller, c’est simplement qu’elle se détermine et n’est pas à elle-même sa propre fin. Que la liberté soit sa propre finalité, veut dire qu’elle rend possible la liberté des intentionnalités ;  en particulier de ceci que la liberté réelle sait mesurer le temps, tandis que la liberté utilisée dans les finalités du monde recommence constamment les mêmes pulsions.

La liberté est donc ce qui mesure le temps.

Soit on opte pour déployer la liberté dans le monde et on y succombe. Soit on lance la liberté via le temps et l’élève aussi loin, temporellement, que possible.

Il faut préciser « aussi loin » mais « selon le temps », parce que nous ne possédons aucun aperçu du temps lui-même, sinon d’étirer l’instant, le moment, le segment aussi loin que possible ; de ceci que la liberté, réelle, poursuit effectivement, dans l’effectivité, son origine de structure, à savoir l’arc structurel de conscience qui sort de la cervelle, se déplace comme horizon et revient sur le corps créant l’autre-surface du corps ; ce qui est un étirement.

Conséquemment à cet étirement, on doit définir l’attirance ; le bord du monde, le Bord de la réalité, en tant qu’il est le Réel, est notre horizon ; celui dont on ne voit pas la fin, puisque le réel n’a pas de fin. Lorsque l’on dit que notre vœux est l’infini, que signifie-ton sinon qu’il est l’acte-même ? Qu’est-ce qui peut être infini sinon ce qui agit toujours ?

Et qu’est-ce qu’agir sinon agir sur sa propre structure ?

Dieu, l’être, le sujet et l’altérité n’interviennent pas seulement sur le monde, mais sur la structure elle-même. Par là et par là seulement le réel se modifie. Non pas modifie sa réalité, sa présentation dans le monde, mais se modifie soi en tant que RéeL Si le réel est la structure de tout ce qui est, et comme ce qui est est en mouvement, alors ce mouvement ne cesse pas et étant acte il doit être lui-même « en cours ». C’est de se transformer comme structure du réel qu’il y a, ensuite, des effets dans la réalité ; lorsque dieu intervient ou le christique ou la pensée ou le sujet (via la nation, l’universel, le corps de chacun et la révolution, comme faits majeurs).

Lorsque l’on se prend dans les filets des effets, on abaisse le niveau de structure et on dégrade la stratégie, possible qui s’enfonce alors dans les possibilités (de tel monde ou de tel vécu donné ; on croit que l’on « est » Pierre, et tout veut nous convaincre que nous sommes ce-moi-là, du cinéma aux publicités, des formulations de vécu à la rivalité constante de tous d’avec tous : mais Qui est Pierre ? Il ne le sait pas et ça n’a pas de nom du tout, c’est tout à fait autre) de même que l’on infléchit l’intensité du je.

Il y a donc quelque chose qui se-veut. Et se voulant il va étendre indéfiniment son règne, cad sa capacité. Régner veut dire : étendre, agrandir sa capacité afin d’agrandir sa capacité ; afin de demeurer activisme et de rechercher le mouvement déplié.

Selon une perspective (mais il en existe une pluralité, puisque le réel est formel) cela qui se veut signifie implicitement l’indéfinie prolifération de tout ce qui est ; il use de toutes les réalités afin de perfectionner son altérité (ou son unité comme il se disait jadis, mais cette fois unité diffractée, qui recherche l’altérité, qui contient en son processus l’altérité et pour qui l’altérité est la finalité elle-même au sens de la distinction du Un, on nomme Un le réel terminal, lequel est toujours en cours d'activisme).

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L’ontologie est en avant !

10 Février 2019, 09:43am

Publié par pascal doyelle

Augmenter la perception par les grecs, intensifier le corps par le christique, accélérer le sujet par le cartésien (et Kant, Hegel et la révolution), concrétiser l’autre et l’altérité par la phénoménologie et l’existence (y compris au travers de l’humanisation issue de la révolution et la personnalisation qui vient déployer l‘humanisation dans le concret de chaque vécu et chaque corps, y compris, encore, comme réalisations et matérialisations des intentionnalisations, via les technologies, les mass et micro médiations, etc).

On nomme donc ontologie non plus seulement la science de l'être en tant qu'être (partie de la métaphysique spécifique à l'être comme tel, et non seulement à l'universalisation, catégories, substantialité, acte-puissance, etc) mais l'analyse d'un "être" situé "ici", et qui débute par Descartes qui plante le sujet sur la surface du monde (l'étendue, mais qui est dite ici la surface du réel) ; depuis Descartes on analyse la structure du réel, passant du sujet tel que là et disponible au "lieu"  en, sur, par lequel il non "est" mais par lequel il ex-siste, sort de. Arc de conscience dans l'arc du présent. Mouvement dans le mouvement ; l'ontologique est pur et brut rapport-à. Comme on verra. 

Or tout cela n’est rien sans l’investissement, l’investissement structurel ; de même que le christique disait déjà que tout cela n’est rien sans l’amour, ce qui signifiait alors la confiance en l’intention, et donc l’intentionnalité, de chacun envers lui-même et les uns les autres ; aimez-vous les uns les autres, élevez-vous les uns les autres. On n’est rien sans la conversion ou sans le basculement philosophique ou sans l’illumination esthétique ou sans l’engagement politique ou sans la décision éthique. Bref sans la discipline, non celle de la volonté du conscient (celle du moi en somme), mais la discipline très aléatoire et exploratrice de l’intentionnalité. On a déjà dit que l’intentionnalisation prenait la suite de la « volonté » et tandis que celle-ci impose un système fort mais rigide (et donc quasi impossible, sinon comme contrainte des uns sur les autres), l’intentionnalisation ruse et prend mille traverses, sans cependant perdre son but ; c’est en cela que l’intentionnalisation exige une stratégie et non pas seulement de lourdes tactiques très limitées.

Le christique ou Rimbaud lancent la possibilité du point de vue, dont personne n’a encore aperçu la fin, le terme, la conclusion. Et pourtant ce faisant on recherche toutes les étapes conclusives ; par ex la transmigration du christique dans la révolution (liberté, égalité, fraternité, c’est la même structure). Et il faut tenir, se tenir du point éloigné ; c’est à partir de là que l’on perçoit. Rimbaud ne dit pas ce qu’il dit ; il indique le point à partir duquel il lui est rendu possible de manifester (tout ce qu’il donne à voir), et nous indique de nous tenir « là », sur ce point ; qui ne rentre en aucune de ses phrases et que seul chaque indiqué peut signifier, seul et de par soi.

Et ceci pour une raison tout à fait « simple » ; que si l’on est ce moi (et on est effectivement ce moi), celui-ci est perçu par l’arc de conscience que l’on « n’est » pas, mais que l’on ex-siste. Autrement dit le moi, que l’on est, est perçu sur un horizon ; il y a horizon parce que l’on place un signe sur le fond de tels autres signes ; on ne dit pas « table », on dit « la table » (qui est placée là dans la pièce ) ou « la table du salon », salon est l’horizon de table. Rien n’est en vérité placé abstraitement mais toujours dans son horizon ; et le moi, qui est une construction extrêmement complexe et qui donc doit se désigner par un label « Pierre » par ex, abstrait, lorsque Pierre se signe lui-même c’est en un horizon vague et à la limite de la détermination ou de la surdétermination, et finalement il se signe comme « ce corps-çi » (ce que nous apprend la psychanalyse c’est que ce corps-çi est extrêmement travaillé et parcouru de quantité de signifiants et en lui-même non accessible, puisqu’il est un de ces horizons sur lequel le reste apparait mais que lui n’apparait, sinon il cesserait d’être horizon).

Ce qui tint lieu d’horizon ultime fut donc dieu, l’être, le sujet, l’altérité ; ou si l’on préfère la nation, le monde (et l’homme comme universel), la révolution (des sujets) et enfin l’objectivité (ou les objectivités, des sciences aux mass et micro médiations).

Si vous ne vous y reconnaissez pas, c’est qu’in n’est pas perçu que vous vous considérez comme un corps-langage, un désir-objet ou un moi-vécu. Que ça constitue votre horizon ; soit donc des perceptions extérieures objectivistes (ou idéologiques ou psy) de votre être réel (qui n’est pas un être). Qu’il ne soit pas un être, veut dire qu’il n’est pas un corps ou un langage, un désir ou un objet, un moi ou un vécu. Et on vous l’a dit depuis longtemps déjà. On vous a dit que vous vous perceviez d’un point hors du segment naissance-mort. Et donc tout ce qui se trouve entre les deux, naissance et mort, est caduque : ça n’est rien du tout.

Ce qui se trouve entre les deux est sans intérêt parce qu’en vérité c’est du point qui perçoit tout du dehors que quelque réalité prend valeur, sens ou insistance. C’est comme ça. Inutile de prétendre ceci ou cela, il y a effectivement des tas de ceci et cela mais chacun ne vaut que de ce qu’il tire du point-autre qui perçoit tout. Rappelons que notre « être » est en structure activé par l’arc de conscience, l’intentionnalité qui sort de la cervelle, va dans le monde et revient sur le corps (créant l’autre-surface du corps), et que si il ramène, rassemble perceptions et qualités sensibles, et systèmes du vivant et mondes humains, tout cela n’est retenu que dans et par l’articulation intentionnelle (laquelle désigne par ex le futur, l’à-venir, le possible imaginé, ou alors l’ordre définitif du monde cyclique particulier de jadis). C’est de ce point externe (qui est inclus dans l’intentionnalité même, qui est déjà en elle-même distance et rapport) que l’on perçoit, désire, décide, imagine, pense, etc. L’intentionnalité n’est pas une partie entre autres de nos facultés, c’est la possibilité qui produit toutes les autres (et qui étant excessivement malléable, puisqu’indéterminée, peut se permettre d’intégrer tout système, du vivant, du corps, du langage, etc : le champ perceptif est dernier et possiblement conclusif, il remet l’atome et l’adn comme mémorisations fixées dans un autre champ, doté de ses propres règles, lesquelles étant formulées de signes, cad de rapports, peuvent plus facilement se modifier).

C’est pour cela que l’arc de conscience a pour effet, comme technologie, l’intentionnalité et que l’intentionnalité est rapports (et que donc le langage est un ensemble de rapports, tout comme les signes en général, ce en quoi l’intentionnalité transforme le monde, dans les deux sens ; le monde lui vient comme signes et le monde est transformé en signes afin de le découper pour le non seulement connaitre mais percevoir). Mais il ne faut pas s’arrêter à la phénoménologie, à l’intentionnalité comme si elle était l’horizon lui-même (et éventuellement situer un potentiel horizon comme l’être, ou l’Etre ou l’idéalité), mais bel et bien présenter que l’horizon effectif est le réel tel que donné là, horizon du monde et comme le « monde » est une idée (Kant) et non un réel, alors il faut dire que l’horizon effectif de l’intentionnalité est le présent.

Ce qui revient, aussi, à positionner le corps comme un tel horizon (ce que, à sa manière, décrit la psychanalyse, spécifiquement lacanienne, et que ce « corps » n’est pas le corps donné là, mais une autre surface, extrêmement biscornue puisque travaillée et même, dirions nous, créé par l’arc de conscience, un arc qu’un corps vivant supporte difficilement).

Que nous ne soyons pas un être mais une structure veut dire qu’en ciblant dieu, l’être, le sujet et l’altérité c’est cette structure qui est pensée, comme telle et que dieu, l’être, le sujet, l’altérité doivent être envisagés en mouvement (du reste on ne peut pas penser objectivement ou selon un rationalisme de l’objet, ces quatre extrémités de la réalité qui forment le réel, tel qu’il nous est, à tout le moins, accessible et expérimenté). Mais que si l’on croit que l’on « est », de quelque manière que ce soit (et c’est à tout le moins ce que relève Sartre, originellement et qu’il analyse, dont il est l’analytique) on se ment d’une part et on cesse de chercher et de se tenir de dieu, de l’être, du sujet ou de l’altérité.

Qu’il y ait eu cet immense mouvement de penser l’articulation de l’arc de conscience et du réel (l’un étant mouvement dans le mouvement du présent) et qu’il se traduise comme dieu intentionnel, être universel, sujet en accélération et altérité ontologique (philosophique) ou du donné « là » des objectivités du monde (Marx, Freud, les idéologies qui viennent combler l’énorme anfractuosité que la révolution des sujets a ouverte, les sciences ou les médiatisations), veut dire que tout cela fonctionne comme signes ou symptômes de structure et que la pensabilité de ce qui est doit se référer au mouvement de ce qui est, en tant que cela « « existe ».

 

On ne pourra jamais être, l’être se tient dans le monde donné, le point est en dehors ; il est le Bord (non pas un monde caché dans le monde, un double monde, mais le bord, la limite et cette limite on a dit qu’elle s’instanciait pour nous comme présent ; il n’y a pas de repli intérieur, toute st externe et jeté « là », le pli qui existe produit toutes les réalités qui sont prises dans le mouvement et l’arc de conscience est la re-prise sur ce mouvement) ; on se perçoit à partir du Bord, et c’est bien cela, sans doute, le plus étrange, c’est que c’est un Bord. Il n’y a rien « avant ». On se tient sur le Bord et le Bord avance. Et on existe à partir de « là ». Et donc on avance.

Et toute l’aventure consiste à « épaissir » ce Bord, à identifier ses plis. Dieu, l’être, le sujet ou l’altérité sont de tels plis ; il en est d’autres (dont on n’a pas idée, parce que personne n’avait l’idée de dieu ou du sujet avant qu’ils ne surgissent non comme objets, mais comme champs, champs à partir du Bord plier ou déplier comme dieu, l’être ou le sujet ou enfin l’altérité).

Le champ est ce qui permet que des objets apparaissent. A partir de la révolution, qui inscrit dans l’histoire la structure, les mois sont rendus possibles ; et l’humanisation, à fondement universel, parvient à la personnalisation (ce qui est une réflexivité à l’intérieur de la réflexivité qui était devenue comme humanisation ; la révolution n’a pas imposé la raison, mais la capacité de jugement de chacun, ce qui est extrêmement différent).

Dit autrement : on ne sait pas de « où » l’on perçoit. On perçoit d’en-avant ; c’est bien pour cela que l’on réside dans le présent, dans le présent qui-vient ; on est arcbouté, techniquement arcbouté (de par cette technologie inventée par le donné, qu’est l’arc de conscience qui sort d’une cervelle et revient sur l’autre surface du corps), on est arcbouté dans, sur, par et pour le présent, « ce qui vient ».

D’aucuns diront que l’on perçoit d’en arrière ; cad que l’on interprète le donné à partir de ce que l’on sait, dans des systèmes déjà répertoriés (conscients ou inconscients). Ce qui est évidemment vrai, mais le champ perceptif ne consiste pas seulement à repérer ce que l’on sait déjà, ce serait bien plutôt l’inverse ; il est des systèmes de repérages, afin qu’au travers de ceux-ci on se focalise sur ce qui dénote, ce qui sort du connu et que l’on puisse n’en pas mourir ou simplement s’organiser mieux de par la communication du groupe ; afin que l’on repère ce que l’on ne sait pas et que l’on puisse y répondre (en cas d’action ou de danger ou de coordination avec le groupe, ou autrui, etc). L’adn répond au donné, mais le champ de perception attend l’inattendu. Le champ, même chez les vivants, suppose une potentialité du réel ; on ne sait pas ce qu’il va arriver.

Si il est une telle incertitude, qui se concrétise en plus de la réalisation statistique (il est certain que statistiquement apparaisse le vivant, par ex, même si ça n’est pas « écrit » ; aucune loi ne peut prédire exactement où la vie naitra), de sorte qu’il existe un champ perceptif non écrit et qu’il existe un hasard général de rencontres (où et quand le préhistorique rencontrera-t-il le lion ?), cela veut dire que « le réel » est indifférent, qu’il soit déterministe ou hasardeux ou champ perceptif, adn, atome ou signes (d’une intentionnalité), il supporte toutes les formulations ; et donc il peut y apparaitre un être dont l’être est une structure, cad n’est pas un « être ».

Et un être qui n’est pas un être, est un rapport, ce qui veut dire une conscience ; « conscience » signifie « qui se rapporte à soi » et à soi comme rapport ; ça n’est pas un quelque chose qui se rapporte à soi comme quelque chose, mais un rapport qui se rapporte à soi comme rapport, cad qui se-sait ; pas en tant que Pierre ou Vincent ; il n’y a pas une conscience parce qu’il y a Vincent, mais Vincent parce qu’il existe comme arc de conscience (ce que Sartre traduisait et amplifiait comme ; Vincent n’est pas Vincent mais ce qu’il fera de Vincent, ce que le je fera du moi qu’il est, et ce que le je fera de ce que les autres ou le monde ont fait de lui). Mais si Vincent se veut autrement qu’il ne l’est, s’il veut percevoir son renouvellement dans le regard de telle autre conscience, tomber-amoureux, si il emprunte le regard d’un cinéaste ou si il reçoit un récit, une narration, c’est que le je (actuel) n’est pas le moi (systémique). Que le système (de ce qui est, et il existe des tas de systèmes entrelacés) que le système donc n’est pas le présent, et que dans le présent il se lève une instanciation absolue, cad formelle, qui veut que si l’on re-commence à nouveau tout ce qui est, c’est par là que ça se passe.

Ce que signifie que l’on soit par-donné ; peu importe le passé ou les erreurs ou les échecs ou les fautes ou les faiblesses ou les doutes ou les impossibilités, on re-commencera. On recommencera parce qu’intentionnellement il faut que l’on ait confiance ; la confiance est le roulement qui entraine ; il vous serait impossible d’initier quoi que ce soit qui tienne la route, si vous vivez dans une société hiérarchique et dure ; la confiance crée (reprise par Kant, on ne peut pas soutenir une socialité qui ment, tout se défait).

Mais si je me perçois d’un point-autre c’est celui que structurait le christique originellement et que Descartes impose comme source de la pensée, de l’imagination, ou plutôt que Descartes et Kant ne pouvaient pas placer exactement (Descartes ne définit jamais la pensée, qu’il présente au fond comme un « ensemble « , un dispositif, qu’il retrouve dans l’image ou l’imagination, la perception ou la raison, et même plus certainement il identifie notre être à la volonté, seule semblable au sceau de dieu en nous, et indéterminée) et il faudra Husserl et Sartre pour situer que l’intentionnalité est la structure générale, universelle mais et une et singulière à chaque fois, qui produit tout, au sens de tout le champ perceptif et toute la signalisation, les signes, les langages, etc,

et que ce point-autre n’apparait jamais dans le champ (puisqu’il le crée), alors il faut non seulement toujours un horizon désigné (dieu, l’être, le sujet, l’altérité) mais aussi ce point-autre est la ressource illimitée, indéterminée, tout à fait Autre et qui nous cloue, nous déchire le corps, le vivant que nous sommes en lui instillant des ruptures incompréhensibles ; et sans repérage dans le monde, le vécu ou le corps, et qui doit être à soi-même le repère ; le christ, Descartes, Rimbaud, Nietzsche, qui l’on veut qui se tienne d’en haut, de la grande stratégie.

Aussi la structure, l’arc, l’intentionnalité se crée sa propre cartographie. Dieu et la nation (l’alliance, le contrat, l’intentionnel), le sujet et la révolution, l’être et l’universel, l’altérité et la matérialité (la matérialité du monde, en sciences et technologies par ex, en idéologies, communiste ou libérale, en médiatisation et selon les images et le vécu).

Tout cela s’instancie au plus loin mais aussi au plus proche et concerne tout, absolument tout. Dieu ou le christique ou la révolution initie littéralement et effectivement tout le possible à tel moment. Et qui plus est, dès lors nous sommes situés dans la structure même, et donc tout ajout relevant de l’historicité, est en plus et s’instancie, s’implémente dans le structurel ; à dieu on ajoute le christ, on ajoute la révolution, etc.

Puisque notre être n’est pas un être (une partie déterminée du monde déterminé) mais une source structurelle (dont chaque déplacement produit des effets et des effets en cascade, puisqu’étant la racine tout mouvement implique tout ce qui en découle) ce que l’on intentionnalise crée d’autres surfaces (tissées par des signes et des images et des représentations) en ajoutant au monde donné là. Ce qui peut contredire l’atome ou l’adn, ou les systèmes donnés dans la réalité, mais qui surtout permet d’englober, d’envelopper ces systèmes, cet atome ou cet adn dans le champ de perception ; l’acquisition est, du point de vue du monde, la précision de la perception, et l’arc de conscience de ce point de vue est, via les signes, une actualisation constante de la perception ; ce dont le donné là peut (se) percevoir. De là que l’on ait créé les esthétiques et les poétiques et les narrations et éthiques, politiques, idéels, etc. étendre le champ de perception n’est possible que si ce champ se-sait lui-même, se sait comme structure (qu’il nomme dieu, l’être, le sujet, l’altérité).

Si le réel est un rapport il est donc infini puisqu’un rapport ne cesse pas, et ne cesse pas son activité, jusqu’au comble de l’activisme, et c’est la raison pour laquelle on ne peut rien retrancher du réel ; il avance de la détermination de réalités en nombre infini au Un terminal lui-même toujours en activité et qui reprend sans cesse tout le donné déterminé, continuellement. La finalité est celle-ci : le Un terminal en se reprenant de toute l’ampleur du déterminé, veut porter plus loin encore sa précision, sa distinction, son intensité, il veut augmenter son ampleur.

Autrement dit le mal ce sont seulement de petites possibilités, et le bien les plus grandes. Mais par les plus grandes il faut commencer alors de comprendre, ce qui ne peut se faire que d’observer les extrémismes ontologiques ; dieu, l’être, le sujet, l’altérité. Il faut voir comme l’on bascule des petites au grandes ; et que cela implique un abaissement ou une élévation, ontologiques, vers le néant et la dissolution indéfinie dans la détermination (qui ne parvient jamais à l’indistinction, parce que l’indistinction n’existe pas) ou, donc, vers non pas le Un unitaire et massif mais vers l’articulation de plus en plus distincte.

D’un côté que cela tombe vers le néant, cad ce qui ne cesse pas de se disperser (cela qui s’engage dans la dispersion de la détermination, dans l’indistinction toujours plus épaisse et lourde, ralentie) et de l’autre côté que cela revient toujours vers soi, mais puisque le dit soi est un rapport ce retour non seulement se fera en se modifiant, mais il doit se vouloir modifié et modifier ; le Un terminal est le grand chambardement de toutes les déterminations, mais en élevant ces déterminations, ce qui veut dire en créant et recréant incessamment (et il est donc des Révélations, littéralement). Le Un terminal c’est le miroir au-dedans duquel existent toutes les déterminations, et plus il s’élève, plus se distinguent les réalités, et pour nous, les corps.

Le miroir ne nous quitte jamais, il est cela même qui (se) travaille (étant un rapport il s’élabore comme rapports, comme réalités) et œuvrant il pousse à la distinction, et originellement il se tient dès le début comme Bord-se-dépliant de la réalité ; plus le Un se tisse sur le Bord de tout, plus il existe des réalités et des réalités distinctes. Les réalités et le Bord sont concomitants, et le réel sera toujours infiniment en avant.  

On savait depuis le début que l’infini serait inépuisable, on entre donc dans le ressort lui-même. Mais on ne peut pas activer le ressort indéfiniment, sinon en empruntant mille voies du monde, il finira par ressembler au monde lui-même et s’y effondrera. La tension, le ressort doit, de par soi, se mesurer, se maitriser, se régler ; dieu, l’être, le sujet ou l’altérité ont pour finalité de représenter la structure afin qu’elle s’identifie comme telle, et ne puisse se confondre avec le monde, le donné, le vécu ou le corps.

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Le réseau des faisceaux

2 Février 2019, 18:02pm

Publié par pascal doyelle

La spéculation sur « ce qui est arrivé à l’humain » depuis la méditerranée (depuis les juifs, les grecs, les chrétiens) revient donc à supposer que suite aux mondes particuliers (ou holistes ou cycliques) et dans le grand mélange que constitue cette méditerranée, deux évidences vibrent soudainement un peu partout ; d’une part le monde donné là unique et universel (et non plus un monde relatif à chaque groupe humain, égyptien par ex) et d’autre part le corps de chacun, le corps originellement christique.

Ces deux évidences s’imposent de ce qu’effectivement il est un monde donné là, perçu de fait par chacun, séparément de toute humanisation, et à partir d’un corps perçu individuellement, et que donc aux mises en forme culturelles (qui inventèrent telle ou telle culture, langage, représentation, système d’échanges réglés, etc) succède une acculturation qui porte à la puissance deux l’humanisation ; une ré-anthropologisation (qui intègre les acquis de mises en forme culturelles) une humanisation, en plus de la mise en forme culturelle, et par laquelle par ex il y a nécessité d’une philosophie qui se charge de penser en-plus du langage commun, ce qui permet de percevoir plus et autrement que le groupe humain et fait appel à chacun dans son expérimentation du langage, du monde, de la perception, du vécu, etc et ce jusque dans l’invention des esthétiques, des éthiques, politiques, idéels (connaissances), etc.

Et invention en plus du groupe humain décuplée par le christique qui confère à chacun qu’il ait une vie, un vécu, de la naissance à la mort, à partir d’un « point » externe, très difficile à saisir, puisque c’est à partir de ce point que « l’on est saisi ». Ce point tout à fait externe n’est ni homme ni femme, ni riche ni pauvre, ni esclave ni libre ; il est autre (et il ne tient que d’être précisément Autre).

On peut vouloir situer réellement ce monde, donné là, et cette individualité, ce vécu, mais d’abord le monde est un concept insituable (il est l’horizon qui recule sans cesse), et un « vécu »  s’apparente à un creusement indéfini, sinon infini, de la véritable intention qui nous alimente, qui nous origine ; que veut-on vraiment au cours d’une vie ? L’intention n’est pas du tout évidente ; on ne sait ce que l’on veut « vraiment », parce que dès que l’on entre dans l’intention, l’intentionnalité, ce que le christique pose à sa manière mais qui sera repris dix mille fois ensuite par quantité de sujets, dès l’intentionnel on interroge une structure, laquelle n’est bien sur pas ceci ou cela du monde ou du corps ou du vécu, mais aussi ce que l’on imagine de soi, ce que l’on en pense, ce que l’on en perçoit (qui ne revient nullement à une objectivité quelle qu’elle soit, et qui est bien plutôt l’imaginé en lequel on introduit parfois telle ou telle objectivité débordée de partout par les projets que l’on forme en visualisant).

On ignore ce que veut l’intention que l’on a d’exister parce que cette intention concerne toutes les conséquences ; située déjà au Bord de ce vécu, il n’y a rien antérieurement à ce Bord qui permette de définir cette volonté, cette intentionnalité ; c’est delà que l’on perçoit mais ce « là » on ne le perçoit pas, sinon de le signifier (par dieu, l’être, le christ-sujet, l’altérité) et c’est donc dans le pli du Bord lui-même que l’on recherche, analyse, explore, élabore, crée, invente (on élabore la signifiance, non les contenus) ; on invente des plis dans et sur le pli  du Bord. Si l’on définit, malgré tout, cette intentionnalité comme ceci ou cela, on redescend de niveau (d’augmentation) et donc de degré (d’intensité) et on décélère (au lieu d’accélérer comme Descartes, Kant, Hegel, etc).

On peut décélérer et envahir le monde, à partir des acquis de structure (à l’abri de la constitution des droits et du citoyen par ex, promouvoir un désordre selon le monde, libéral, communiste, désirant, délirant, tout ce que l’on veut : mais sans l’acquis et le cadre de structure de liberté-égalité-fraternité, ça tombe dans le monde, et plus loin dans la poussière du temps, ça ne perdure plus). Ce qui doit être creuser c’est le structurel, cela même qui a été fixé puis figé depuis la révolution (il n’y en a qu’une, partout) ; ce gel de l’historicité c’est ce qui a enfoncé le monde humain dans sa poisseuse réalité engorgée ; l’in-maitrise, l’incontrôlable et l’absence de stratégie réelle, des tactiques pauvres et limitées, des désirs-intentionnés dans tous les sens, mais abandon du réseau des faisceaux intentionnels qui permettent d’organiser et d’élever.  

Sans doute cet univers soudain qui s’ouvre avec le christique (qui littéralement nous libère et nous sort par ce regard qui situe tout le reste, de la naissance-mort, à autrui, à soi-même et au corps, par rapport au temps ou l’histoire, etc) tient premièrement par le regard même du christ ; il crée notre âme de ce qu’il la voit et il la voit parce que l’on y croit et on y croit afin d’installer toute l’intention insituable (la foi donc), l’intentionnalité très précise (de ce que l’on fait réellement et de ce que l’on veut vraiment) ; puisque la structure de ce réel qui s’initie alors est intentionnelle (de même que dieu est l’intention avant tout ce qui est, et qu’il instancie une Alliance, d’intention et comme le christ, le dieu en plus de dieu, le surdivin, viendra renvoyé indéfiniment, cad infiniment, l’intention toujours pardonnable, qui toujours désirera le monde ou le vécu, alors qu’elle veut vraiment la structure même et non le monde) ; c’est l’intention, cad le signe et donc le rapport qui crée et rend par ailleurs possible que quantité de rapports nouveaux soient possibles ; engendrant que chacun devienne un tel rapport capable de signifier dans tous les sens accessibles (et suffisamment élevés, puisqu’assumant potentiellement, sous couvert de par-don, de renouveler, constamment, la Stratégie).   

Ce qui revient donc à sortir de l’ancien mode, l’ancienne logique qui se prononçait d’abord sur le contenu (dieu est le soleil par ex, celui-ci est esclave, celle-ci est une femme) ; si chacun est un rapport, et ce qui compte c’est la forme, la structure de l’intention et donc on ne peut présager, prédéfinir la nature de ce rapport sinon de simplement le désigner comme tel ; rapport, cad rapport au rapport lui-même ;  le rapport à soi (médié en l’occurrence par un-seul, le christique) ; et si dieu est un rapport alors ce qui compte c’est la forme, et tous les contenus lui sont relatifs, relatifs à une forme qui, elle, est absolue et elle est absolue parce que formelle (et elle est formelle parce que rapport, le réel est le Rapport-à) ; de même que l’être, comme principe, est vide et abstrait et donc réel. Si la nature de ce qui est, était la réalité, les réalités, la détermination et donc les déterminations ne seraient pas ; parce qu’il ne peut pas y avoir une seule détermination, si l’être est une détermination, serait-elle « absolue », alors rien n’existerait (sinon une seule, solidifiée ou un « Ordre » mort et inerte et donc pas une réalité), détermination ne s’entend que comme déterminationS. Donc l’être est une forme vide et abstraite, ce qui veut dire Autre.

Et c’est cette altérité qui joue ; elle crée des mondes humains distincts les uns des autres, puis augmente soudainement en autorisant quantité de distinctions (les idées grecques, ce sont eux qui le théorisent, même si évidemment cela existe également ailleurs mais on a vu que le structurel passe cette fois au-devant de tout le reste, l’occidentalité consiste à analyser et donc éprouver, l’articulation de structure) et jusqu’à fonder la distinction même ; l’individué, l’individualité, qui s’inquiète de sa propre intention d’exister.

Que veut-il vraiment ?

C’est la question ; le christ crée notre âme, et puis s’en va. Il retire qu’il y ait une image dans le miroir, ne reste que le miroir (lequel est évidemment invisible) et ne demeure que l’exigence, l’ouverture que chacun soit à lui-même non pas telle identité, mais chacun un miroir réel.

Or on ne peut en obtenir une réponse sans que toutes les possibilités de cet individué soient exprimées ; que son corps soit tout entier déjeté hors de lui-même et qu’il observe, avec horreur le plus souvent, les inutilités considérables de ce monde, les impasses de son vécu en cette existence, ou les richesses qui s’effondrent, de vraies richesses, toutes de réelle qualité, mais qui s’effacent, toutes, et à quel point « non décidément, ça n’est pas (ça) », et qui disparaissent du regard intentionnel, qui reste sans rien, basculant du bord du monde ou de l’existence (dont il se soutenait par ses désirs innombrables et ses révolutions imaginées) dans le néant, le rien. Et il est tellement fermé au réel de structure (on lui a dit qu’il était tout entier du monde et de sa vie) qu’il n’a plus aucune représentation de la porte en-avant ; il est aspiré en arrière.

C’est que la forme de la réalité, soit donc le réel même, la position du réel, c’est précisément cela qui était marqué par dieu, l’être, le christique, le sujet, la révolution (il fallait bien que ça se traduise dans l’histoire), puis comme altérité – du monde selon des objectivisations et selon des matérialisations de toutes, toutes, nos intentionnalités, altérité de notre vécu pour notre propre regard, obsessions, folies, angoisses, imaginaires et images, existence et absurde, et qui se démultiplie dans la littérature et la philosophie des positions surhumaines, inhumaines, révolutionnaires, existentielles.

Mais originellement il s’agissait d’obtenir un autre-corps … Christiquement c’est le cheminement qui permet d’envisager l’autre-corps, donc de cette autre surface du corps qui vient se superposer au corps donné ; autrement dit la faculté pour chacun de supporter de par son corps ce qui auparavant était soutenu du groupe humain qui parlait, percevait, pensait dans et par une communauté de parole, de représentation, d’ordonnance du monde alentour donné « là ». Mais cette autre-surface du corps n’est pas du tout telle qu’imaginée par le monde humanisé (depuis le 18éme historiquement) ; cette autre surface n’est rien sans l’investissement structurel qui nait de et par l’arc de conscience. Ils voulurent faire l’économie d’un structurel retour sur soi (du rapport lui-même) et ils ont inventé l’économie, littéralement, comme idéologie du corps (du désir, de la pulsion, de la tactique sans stratégie aucune n’assumant aucune position ontologique, juste jetée dans le monde, comme un tas). Et cette astuce minable, c’est ce qui va nous tuer. Et même la ruse (qui est beaucoup plus qu’une astuce) de ce corps autre et donc le corps en esprit de tous par et via chacun et  que chacun soit créé de cette logique qui se dit comme liberté, égalité, fraternité, cette ruse a fait faux bond puisqu’elle ne fut pas investie structurellement, mais fixée, puis figée, puis gelée : elle fut détournée, la constitutionnalité fut détournée par l’inertie du corps donné écrasant l’autre corps, supposé par la structure (celle de l’autre corps et celle de la logique liberté-égalité-fraternité).

Cet abaissement soudain, puis le nécessitarisme qui tint lieu de réalité (de prétendu réalisme, alors que liberté-égalité-fraternité et l’autre corps sont en eux-mêmes « ce qui existe le plus  logiquement possible », le reste c’est du désir et de la bassesse, le reste c’est la courbure de l’intentionnalité qui peu à peu ou causalement se soumet au corps donné, à ses finalités, sans doute travaillés et rendues plus complexes et tordues, mais qui tiennent au centre de gravité du corps ; recherchant un plaisir, une satisfaction, un profit, une acquisition ici dans le monde ; ce qui ne se peut. Et donc l’intentionnalité qui vise autre chose que le monde, visera autrement que selon le monde et créera un réseau, un réseau de faisceaux, d’intentionnalités ; une élévation. Qui doit s’entendre comme aimez-vous les uns les autres – élevez-vous les uns les autres.

Augmentez non pas la quantité des intentionnalités (ce que l’on nomme très communément « désirs » et que l’on a haussé comme ayant valeur ontologique, puisque l’on ne peut plus prétendre, parait-il, à une ontologie formelle mais seulement à une illusion mondaine, soi-disant bien repérable dans la  réalité, la naturalité, voire s’inspiration scientiste, ou encore plus commune)
mais augmenter (grec), intensifier (christique), accélérer (cartésien), concrétiser (altérité) la structure de l’intentionnalité ; ce pour quoi on lui a préféré la facilité de la déconcentration sous la mention « désir », ou autres, et que l’on a détesté le traditionnel, de l’être, de dieu, du christique, du sujet, les couvrant d’infamie diverses, sous prétextes idéologiques au fond, de cette idéologie du laisser-faire supposément laisser-être, être selon le monde et le vécu, et abandon de l’exister et de la forme structurelle au profit d’un donné enchainé.

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