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instants philosophie

Typologie de notre être

29 Août 2015, 08:28am

Publié par pascal doyelle

L’être séparé c’est la condition de chacun en tant qu’ayant subi la personnalisation, au sein de l’humanisation, il n’a plus aucune référence à quoi que ce soit en quelque monde que ce soit. L’être séparé est devenu la condition de chacun, parce que le langage et toute la cervelle sont organisés nommément dans la relation et qu’autrefois chaque monde humain se parlait lui-même en communauté et en partage, entremêlant, mais distinguant, chaque étape et chaque chose ; toute réalité intentionnalisée retournait dans le cercle commun de l’expression et le groupe entier renvoyait au monde et à chaque chose.

Dans la réalité séparée, le poids du monde, du donné, du vécu et du corps repose sur chaque moi et tend à l’écraser ; autrement dit son intentionnalisation tourne à vide vers les autres et chacun doit assumer une intentionnalisation manquante, claudiquant, qui rate son effet à chaque fois, mais ré-imagine à neuf, à nouveaux frais à chaque fois, sa correspondance intentionnelle. C’est dans une telle construction que l’on se projette constamment afin de maintenir le cercle d’intentionnalisation (ce que l’on attribue habituellement au langage, et il est vrai que ce cercle est inscrit dans et comme langage, qui existe d’être partagé, mais qui relève plus structurellement de l’activité de conscience).

Dans la réalité séparée, chacun doit assumer le poids du monde, du donné, du vécu et du corps et simuler l’alter ego ; l’autre conscience qui entre en résonnance d’avec la sienne propre. A mon intentionnalisation je fais correspondre, répondre une autre intentionnalisation, par cela seulement la mienne s’entend.

Or une conscience qui intentionnalise le monde, le donné ou le vécu, ne peut pas admettre qu’une telle correspondance soit de son fait, qu’elle soit construite ; cette conscience doit impérativement croire que l’autre conscience, que la correspondance entre son désir et son objet par ex, est spontanément réelle, que l’objet appelle le désir ; que l’autre soit l’attirance même et cela se dénommerait la vérité, qui est identique alors à la réalité.

Or la réalité est bien toute autre par rapport à cette vérité, et bien plus grande.

Le monde particulier de chaque tribu se refermait sur sa complétude ; toute parole énonçait les choses, et toute chose énoncée dans une parole, et chacun transmettait le même trésor du même langage.

Dans le monde séparé le monde est devenu cette réalité, et la réalité plus large que l’énonciation ; et si chaque moi assume le poids du monde du moins est-ce seulement dans la simulation, or chaque moi est le donné là d’une activité de conscience et la conscience presqu’aussi large que le monde, au sens où si le moi et le conscient parlent le monde et le vécu, l’activité de conscience reste dans la disposition du monde, du corps, du vécu, des océans de déterminations ; c’est sa structure même.

Mais la conscience doit être distinguée du conscient ; le conscient est dans la réduction comme dépôt de cet activisme de conscience arc bouté, tendu vers le donné là, la réalité (et structurellement au « là » du donné, au réel de la réalité). Conscience et réalité passe par-dessus le moi et le conscient ; et passe par-dessus ce que simule le moi, sa correspondance avec laquelle il partage le monde, le donné, le vécu, lui permettant de l’assumer, de telle sorte que son intentionnalité entre en résonnance avec au moins quelque chose, et au mieux quelqu’un, une autre intentionnalité, de telle sorte qu’une expression soit aussi entendue et n’est parlée qu’entendue, et au fait n’st exprimée qu’entendue par une autre conscience, et conscience qui est sinon une conscience réellement existante du moins une conscience imaginée, reconstruite, de telle manière qu’au fond on parle à une autre conscience qui n’existe pas, de laquelle on se tient, parce que l’on ne peut pas admettre que l’autre conscience soit une construction, et que nous nous efforçons de croire que nous y sommes entendus, attendus.

De même que l’on ne saurait situer « conscience » dans un moi, est-ce l’objet qui nous regarde ? Ou qui regarde l’objet ? De où cela est-il perçu ?

Toute conscience se présuppose comme Autre ; et ça n’est pas seulement une « aliénation » (version qui croit encore en une « authentique conscience ») mais une structure ; toute conscience est réellement autre pour elle-même ; sauf que si on l’ignore, on croit à cette autre conscience comme étant telle ou telle, tandis que le sachant on sait cette autre conscience comme étrangeté (ou comme dieu ou comme sujet ou comme pensée et universel pur, peu importe puisque dans tous ces cas on en connait pas ce que l’on sait, sauf à tomber dans un dogmatisme, fanatisme, idéologisme, etc ; en somme le dieu réel, la pensée réelle, le sujet réel sont la place vide, la forme pure et simple, le Un non-étant, ce qui est la définition même du Un, celui qui ,est par-dessus l’être, l’exister pur et sans doute brut).

C’est la fonction structurelle qu’assumait dieu, et vint ensuite le christ. Réintégrant l’altérité en chacun (la conscience étant de fait elle-même Autre radicalement mais pour elle-même). Cependant dans la déperdition d’une part et l’assurance d’autre part que le réalisme de la raison, de la naturalité et du moi (incluant l’humanisation) ont apporté à et retiré de notre conscience, l’altérité fut bannie par en-dessous ou plus généralement éloignée au-delà des limites (d’incarcération que définissent raison-nature-moi humain) ; on a voulu admettre ce monde, ce donné et ce vécu comme allant naturellement de soi, en écartant qu’il puisse recéler une effroyable altérité interne et externe, (l’altérité est de fait et structurellement autre… cad effroyable).

Dans la vie aménagée des mois, l’altérité est réduite et restreinte dans et par ces autres consciences, réelles ou imaginées ; les consciences réelles sont effectivement là, mais tout à fait insupportables ; on ne peut pas supporter, enregistrer, prévoir, comprendre, saisir l’autre conscience, c’est uen impossibilité torturante. Et l’autre conscience imaginée bien loin de nous apaiser renverse notre propre intentionnalité, double horrible et malsain parfois mais surtout essentiellement autre de sa structure même et ainsi totalement terrifiant, de ce qu’il décentre la conscience que l’on est… Et lors même que nous nous vivons bien calmement dans l’aménagement du vécu et du monde humain pacifié, c’est uen tout autre horreur ou étrangeté ou bizarrerie ou un délire profondément structurel qui prend place en cette autre conscience supposée qui reste l’envers de cet idéal (raison, naturalité, moi, normalité, désir dans son objet, etc), la face noire d’un idéal dont on a voulu qu’il soit réalisable dans le monde, mais sans voir comme cet idéal et sa réalisation (le monde humain raisonnable avec des mois naturellement eux-mêmes au-dedans) supposait toute une architecture intentionnelle et produisait ses propres doublures intentionnelles.

Et comme un moi ne se définit nullement par sa conscience (qui lui parait seulement une fonction) mais comme un contenu, tout ce qui relève de l’activité de conscience glisse hors de son champs (qui se focalise sur tel ou tel contenu explicite).

Le moi et le conscient occupent donc un cercle restreint dans l’élargissement de conscience et encore plus isolé dans l’océan de la réalité, et chaque conscience étant seule et sans rien (sans plus le groupe et la parole qui entouraient les choses et le monde) perçoit par-dessus le langage et le conscient et son moi, par-dessus les contenus en ceci que le langage est utilisé comme plaque tournante, mais de même ça n’est pas seulement le langage mais tout appariement ; les choses ou les objets de désir, les signes ou les autres consciences, le corps ou les vécus ; non que la conscience structurelle connaissent tout cela, mais bien qu’elle active les horizons au fur et à mesure et suscite sa présupposition d’altérité.

Ça n’est pas parce qu’elle connait tout cela, mais bien parce qu’elle en ignore tout qu’elle les recompose hors d’eux-mêmes, hors de ces dépôts dans le monde, le donné et le vécu.

L’instanciation de la conscience structurelle est absolument fragile et sans rien, mais pour cette raison même elle surnage et revient, constamment. Ce que l’on nomme « conscience » n’est pas du tout et en rein le conscient ou un super conscient mais radicalement l’inverse ; un rien structurel, cad une forme, qui s’ajoute à chaque fois au reste, à tout le reste et suscite le point d’altérité le plus autre qui soit ; d’exister comme forme sans rien, qui ne peut ni composer avec telle ou telle réalité ou contenu (et donc tous les contenus ou les réalités peuvent défiler) ni se composer et donc déterminer la forme qu’elle est.

De ce vide tournoyant, le moi ne sort pas indemne … Il dérouille, pour ainsi dire. Il se stabilise bien ici ou là, mais l’océan est d’une puissance incontrôlable ; si le moi se conquiert d’un conscient (tout emmêlé d’inconsciences et de cervelle et de langage et des autres et du vécu et du corps, etc, le moi est une synthèse bricolée), il se focalise sur un contenu et délaisse qu’il soit une conscience formelle sans rien, non pas une conscience « universelle » (on ne sait pas du tout ce que cela signifie), mais un point de conscience unique et un formellement ; de sorte que ce point puisque le moi ne le situe pas (il ne le peut pas et lorsque l’on nomme le « sujet » on entend par là qu’il est « impossible », mais n’en existe pas moins ; en ceci que le sujet est la conscience qui accepte de ne plus saisir, mais d’être saisie de, par, pour le un non-étant), puisque le moi ne situe pas sa conscience (comme structure ; il croit qu’elle se nomme un-tel), la conscience le perçoit … et l’instrumente étrangement, voir bizarrement ; comme « conscience » crée instantanément l’Altérité (et l’altérité la plus Autre qui soit ; l’altérité purement vide et sans rien), tout moi (qui est comme un repli dans la « conscience ») est pris dans les mouvements souvent pacifiés mais toujours (par en dessous, par le côté, par le bout ou d’ailleurs surgis) insituables de « conscience ».

Nous n’existons pas sur deux plans (moi-conscient-donné et d’autre part sujet, conscience, réel) mais à la fois dans le monde et sur le bord du monde, et c’est de là que « ça perçoit », de là qu’il est regardé par-dessus l’épaule.

Il est alors possible de se demander ; que se passe-t-il si mon exister de conscience prend le pas sur mon être de personnalisation ?

Ce qui est arrivé à Descartes. Et aux autres depuis Descartes (et spécifiquement aux grand sujets qui se sont épuisés et détériorés à vouloir saisir le sujet, l’origine structurelle de leur conscience-mécanisme, étant depuis Descartes au plus proche de la Source formelle). Et ce qui est toujours arrivé à ceux qui tentaient le sujet, qu’ils soient hindouistes ou bouddhistes ou chrétiens ou grecs. Ils se défaussent, ils glissent, ils se perturbent, ils délirent du délire non pas « fou » mais structurel ; ils éprouvent la structure même.

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Transformation de l’Absolu vers le Un

23 Août 2015, 13:53pm

Publié par pascal doyelle

Lorsque l’on invoque l’absolu, on ne parle pas du tout d’un Autre ailleurs autrement, mais du un, ici même et agissant. C’est cela le renversement qu’opèrent les grecs et les chrétiens ; ce qui se réalise se réalise ici même.

Ça ne se réalise pas ailleurs (ou en tous cas ça commence ici ; si quelque réel est, il commence ici même). Parallèlement le donné, là, immédiat, puisque le un est ici (et où serait-il autre part ?) le donné-là est à acquérir, est en et pour lui-même tout valant ; le donné là n’est pas à négliger du tout. Le « là » du donné (de n’importe quel monde, le « là » sur lequel tous les mondes existent), l’être pour les grecs, le dieu tout à fait spécifique pour les chrétiens, révèlent le donné-là lui-même. C’est parce que l’on a supposé un « là » du donné (le là du monde ou l’incarnation-dans-un-corps) qu’il existe un monde (auparavant il existait un monde mais à chaque fois particulier, pas un monde unique universel ayant sa base en-deçà de tous les mondes).

Si le un est la transcription ici même de ce qui ailleurs, en d’autres civilisations, se donnait comme Autre ailleurs (et cela vaut pour l’hindouisme ou pour le judaïsme, même si le dieu unique et les monothéismes dénommaient déjà radicalement le Un), alors ce qui se passe ça n’est pas du tout la réduction de l’autre au donné monde vécu (monde grec, vécu chrétien), mais bel et bien l’inverse ; c’est le donné là, le monde, le vécu, le corps qui apparaissent dans leurs radicalités d’altérité…

C’est l’inverse qui est arrivé ; l’altérité localisée ailleurs, fut soudainement inscrite ici même.

C’est donc sur la trace du Un ici même que toutes les consciences, toutes les consciences se sont lancées. C’est la cause même du déploiement total de tout cet activisme qui nous prît. La pensée grecque, dieu-le christ et le sujet, puis les pensées de l’altérité (version ontologique et explosée de Nietzche, Heidegger, Sartre et Lacan, ou version commune de la raison, de la naturalité de tout et du moi qui désire ses objets du monde, ou version réductrice exigeante de l’analytique du langage, ou de la psychanalyse, des idéologies, libérales ou communistes ; tout est engagé sur cette voie là et ce à partir du sujet fondamental, cartésien, soit absenté dans la science, ignoré par le moi, ou annulé et renié par les pensées de l’altérité ou les théories mondaines), tout cet ensemble se produit à partir du retournement dit ontologique des grecs-chrétiens ; que l’absolu est, mais c’est ici. Et nous le nommons le Un.

Si le Un est, il est formellement entier et nulle part ailleurs que « là où cela est vraiment », ce qui veut dire comme présent. L’être est uniquement le présent.

La philosophie étant la discipline qui se charge de décrire l’articulation étrange qui se met en place au sortir de tous les mondes particuliers, étant entendu que la dite articulation batifole dans tous ses possibles (politiques, éthiques, esthétiques, idéels, humanisation, personnalisation, acculturation généralisée qui prit le monde comme trainée de poudre et explosions incessantes, puisque la forme prédomine sur les contenus, les pseudos mondes depuis les grecs et chrétiens, et les épuise), la philosophie est donc l’exploration du donné là d’une part (le monde qui deviendra selon les sciences par ex ou le droit ou l’Etat ou les morales ou les acculturations, littéraires entre autres, poétiques, etc) et explorant pour sa part à elle le « là » du donné lui-même ; ce qui veut dire ; la philosophie se tient sur le Bord du monde.

C’est l’effet radical du renversement de l’absolu transformé en Un. Par quoi l’altérité pénètre résolument dans le monde donné ici même (au lieu de nous venir d’en haut). Mais alors il faut assumer intégralement que si le Un est ici, c’est de transmuter le donné en altérité, altérité intégrale et intègre (on ne peut pas faire comme si il n’était pas «là » ; remarquons c’est ce que disent les grecs et les chrétiens et qu’a tendu à relativiser la transformation de la pensée en raison ; pour la raison ce qui arrive au monde c’est la réflexion, le retour sur elle-même de la « nature-humaine », cad aussi bien de la nature que de l’humain ; alors que ce qui est arrivé c’est la réflexivité, le retour sur lui-même du Bord du monde, qu’il soit naturel ou humain mais surtout retour de sa propre structure de Bord ; et ce fut non pas l’acquisition patiente de la raison, mais les incessantes explosions qui furent provoquées en interne et externe du Bord de la réalité, du Bord comme réel unique ; la réflexivité n’est pas la réflexion, qui n’en est qu’un de ses effets).

La transmutation de l’absolu en Un a fondamentalement accéléré toute l’intentionnalisation (de la surintentionnalisation grecque par dessus le groupe-langage-monde immédiat localisé, inventant le monde unique universel, via ses systèmes d’intentionnalisations que sont les idées, et de l’hyper intentionnalisation de chaque vécu, en subvertissant la conscience que chacun a de sa naissance-mort, forcément perçus d’un point « au-delà », et amenant le dieu-autre dans l’ici et maintenant et l’incompréhension abasourdie d’y exister, et comme Corps).

La puissance du Un n’est pas sans effort, puisqu’il se prend de l’articulation de conscience même au réel, entrainant tout le donné, le monde et le vécu et le corps, et qu’il active non pas notre réalité « humaine » (l’ensemble des dispositifs déjà là, de la physiologie au langage, du corps au groupe, de l’identité à la perception), mais l’arc de conscience en-plus (de tout les dispositifs) et nous prend sur le bord de notre être ; en et par notre exister.

Puisque distinguant l’absolu du Un, on se retrouve dans l’obligation de distinguer l’être, le donné, le dépôt, de l’exister ; le présent qui renouvelle incessamment l’être. L’exister est la coupure radicale qui saisi, transi tout l’être, et ce continuellement ; comme présent. Le présent est le frisson de ce qui est, la rumeur par-dessous, la gigantesque rumeur.

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L’étouffoir

22 Août 2015, 08:33am

Publié par pascal doyelle

La représentation que le moi se donne de lui-même peut tomber en des immédiatetés si navrantes qui pourtant gardent toujours quelque part une quantité de réalisme qui cloue sur place.

On a vu que le plan général est lorsque l’exposition intégrale de la « nature humaine » (de tout ce qu’elle peut matérialiser de son intentionnalisation (contrairement à ce qui traine ici et là, nous ne souffrons pas de la matérialisation excessive, mais nous sommes à l’inverse entrainés dans la matérialisation de nos intentionnalités, non pas donc qu’il ne s’offre à nous que de la matérialisation, mais plutôt que nous produisons, inventons et créons de la matérialisation de l’esprit) ),

lorsque donc l’exposition intégrale de la nature humaine d’une part s’impose comme jugement dernier (on juge sur pièce ce dont nous sommes capables, en bien ou ne mal, en création ou détérioration, et il n’est pas sûr que nous sortions grandis …) et d’autre part lorsque cette exposition permet de coordonner ; de coordonner ce que l’on nomme « démocratie ».

Par démocratie il ne faut pas comprendre ; possibilité de choisir telle ou telle société ; par exemple communiste ou capitaliste ou plus ou moins libérale ou socialiste, etc. mais bel et bien la création d’un monde total, global, qui laisse libre jeu, libre cours, à l’intentionnalisation.

La révolution (la révolution unique, la seule qui eut lieu, dont le communisme ne fut qu’une version, et qui du reste permit, le communisme, de propager au travers de la planète le modèle « occidental », même à ceux qui n’en voulaient pas ou n’y pensaient tout simplement pas ; le marxisme s’est utilisé à imposer en quantité de pays la « raison-naturalité-moi », puisqu’aussi bien tous ces pays se sont convertis immédiatement au libéralisme, lorsque le temps fut venu) ne fut pas seulement de proposer l’universel, bien que l’universel, hégélien pour faire court, soit effectivement présent et déterminant ; mais par-dessus l’universel, ce qui se signifiait ce fut ; chacun est capable de se réfléchir ; d’établir pour lui-même, pour sa vie, son corps, sa famille, ses affaires, ses choix, ses professions, etc, ses propres règles raisonnables. Autrement dit l’universel (de l’Etat, du droit, de la constitution, de la moralité, des idéaux, bien, beau, vrai, de la science, de la technique, du comportement économique, etc) ne s’articulait que de la volonté individuelle telle quelle.

Et ce qui en a résulté est la composition, la construction, la création d’un monde total entièrement réalisé et reposant sur cette logique amplement déployée ; la démocratie n’est pas de « choix » mais de réalisation ; tout ce qui était jusqu’alors non exprimé, non inventé, non développé pour soi-même, s’est effectivement déterminé en libre jeu ; par exemple les échanges étaient régulés, par un sens, par des contraintes, par des limitations, mais le libéralisme « libère » comme son nom l’inique la toute possibilité d’échanges, indépendamment de tout sens préalable. Ou dans un autre domaine ; les mathématiques existaient mais les grecs décident de systématiquement réaliser le premier traité de mathématique, coordonné. C’est ainsi tout le potentiel ou le virtuel ou le non réalisé jusqu’alors (qui se clôturait en chaque monde immédiat, refermé sur sa synthèse particulière) qui est inventé, sorti du chapeau, par le retournement « occidental » de l’humain. (Inutile de le nier, c’est ainsi ; la logique « occidentale » est mondiale, parce que l’on a nommé « occidental » un processus qui n’est pas plus « occidental » en lui-même, qui est et a toujours été mondial, en ceci qu’il est « ce qui est arrivé à l’humain » ; l’émergence du réflexive vide et formel par dessus touts les mondes particuliers, y compris par-dessus les mondes grecs, romains, juifs, du moyen-âge, etc).

On a vu que le triplé raison-naturalisme-moi est ce qui remplace la pensée, dieu-le christ et le sujet ; le triplé est l’adaptation en un monde des trois configurations (pensée, dieu-le christ-sujet) en des figurations (raison, naturalité, moi) ; définissant un monde donné là (qui en vérité en s’aperçoit que du « là » du donné, c’est du réel que l’on perçoit la réalité, de même que c’est du sujet absenté par la science qu’il y a science, ignoré par le moi qu’il y a moi, annulé par les théories nihilistes et sceptiques qu’il y a naturalité, y compris dans les pensées de l’altérité dites ontologiques parce que Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan en se contentent pas de poser là un monde, ils lui insufflent un activisme forcené et ontologique ; ce sont des philosophes qui veulent saisir l’altérité même et non seulement la constater comme les sciences, le droit, l’Etat, etc).

La folie que l’on rencontre d’exister en untel état, de fait, un état de choses, un état donné (comme moi dans une naturalité raisonnée et étouffante, bien qu’en réalité les sciences nous découvrent un univers ou méta univers absolument déraisonnable, comble du super sens délirant et plus du tout raisonnable) nous condamne chacun dans l’exigüité d’un moi, d’un corps, d’un vécu, d’une « vie » à l’étouffoir et l’enterrement de pas même première classe ; l’enterrement morne et les faibles finalités, les finalités ployant sous le poids du donné monde étouffoir ; l’asphyxie mentale. Pas même que cela n’ait pas de sens, c’est tout simplement une sorte de vie débile.

Autrement dit, il n’est pas vrai qu’une conscience de (soi) se limite à l’engrenage du vécu et à la pauvreté d’intéressements « réalistes » ; le réalisme est la pensée de tout un siècle, voir plus ; même l’idéal de révolution (qui git dans les temps oubliés déjà du 20éme) n’était qu’une sorte de rêverie idéaliste de « la vie authentique » désaliénée. Il n’est pas de vie authentique, en nulle occasion, il n’est que des corps extrêmement compliqués.

La folie dans un monde évidemment ayant réalisé quantité d’attentes humaines (il ne s’agit pas de nier la réalisation humaine du monde, mais de marquer ses insuffisances et sa logique limitative, non pas limitée, cad incarcérée, mais limitative en ceci qu’il est de sa nature, de son principe même de se limiter, puisqu’il adapte au monde les grandes configurations de la pensée-dieu-le christ-sujet), consiste ainsi en l’étouffoir, la restriction, l’inertie appliquée, imposée à la conscience que l’on a de soi, niant par là qu’il s’agit de la conscience de (soi).

Ou donc ; non seulement chacun, dans son chacun, peine effroyablement à insuffler un semblant de renouvellement de son être, mais l’organisationnel même d’une telle société humaine demeure dans l‘impossibilité de créer les règles (exactes et précises et non délirantes et éthérées ou angéliques et égocentriques) puisque la production de règles telles s’est déjà imposée de restrictifs principes, comme « le donné explique le donné », par lesquelles il devient impossible de soulever le monde n’ayant aucun autre appui que le réalisme (que l’on accuse à juste titre, mais pour de fausses raisons, de manipulations ; il est une « manipulation » mais elle s’origine à la racine même de toute la réalisation).

On évitera donc le complot généralisé, parce que la généralisation balance entre la précision et la densité d’un monde humain (qui a su adapté la pensée, dieu-le christ, le sujet, réellement) et la pauvreté des finalités qui toutes retombent, se plient, s’effondrent dans le donné là d’une part et d’autre part d’enfermer la présence humaine à un réalisme de base, impossible à renouveler. Chacun des mois est abasourdi par le dit réalisme du vécu, et parfois jusqu’à l’insupportable, le physiquement, physiologiquement et mentalement insupportable.

Inversement il faut se forcer à percevoir ce qui dans ce désordre monumental, incoercible, ce déchainement du libre jeu, de percevoir tout ce qui tente de remonter, de réorienter le donné, le monde et le vécu ; soit donc la pensée, le politique, l’éthique et l’esthétique, mais aussi la personnalisation ; les mois luttent, chacun, pour résoudre l’équation hyper complexe que chacun est en inventant une solution, et ces solutions ce sont chacun des mois eux-mêmes, qui ne sont pas seulement les effets de leurs causes mais la reprise de leurs causes dans une trame nouvelle et construite à chaque fois. De même l’humanisation ; le dialogue entre l’humanisation (qui s’est réalisée en une fois par la révolution) et la personnalisation (qui constitue déjà la réflexivité à l’intérieur de l’humanisation, la réflexivité dans cette réflexivité préalable) est constant et se produit dans et par les médiatisations évidemment mais aussi dans l’institution (les instances de droit par ex, les libérations, sexuelles, des femmes, des minorités, envers l’autoritarisme, ou du droit du travail, etc) et fondamentalement dans le procès de civilisation (que pose l’écologisme par exemple, envers et contre cette économisme, cette idéologie du corps-image).

Mais là c’est encore autre chose ; le procès de civilisation relève du jugement dernier. Il se peut que nous soyons à ce point confondus, mortifiés, si intégralement désorientés par notre impuissance et notre faiblesse et notre incapacité à surmonter (ce qui constitue notre réalité même, n’y trouvant pas moyen de levier pour le renouvellement) que l’on en vienne à ne plus désirer aucun retournement interne, que tout l’ensemble s’effondre sous son propre poids.

Et tout foire.

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Dieu et Facebook

20 Août 2015, 09:06am

Publié par pascal doyelle

Avant que l’on invente le moi, la personnalisation (évidemment il y eut toujours des « mois », mais non pas l’institution d’avoir un moi, une personnalité, n’étaient autorisés à nourrir une personnalité que les rois ou les prélats, ça ne s’était pas démocratisé, ils subventionnaient Mozart ou Michel-Ange, l’esthétique appartenait au moins dans leur intention de pouvoir, à un ordre) toute conscience était renvoyée à une unité transcendantale ; c’est que régnait l’uniconscience de dieu, et bien que par le christ ce mouvement tournant soit enchâssé au plus profond de l’acte de conscience (prenant même une simple admonestation moralisatrice, alors que c’est tout autre chose qui se joue).

Mais l’uniconscience de dieu oblige à se parfaire selon la sainteté et la ressemblance ; il faut Descartes pour marquer que c’est ici que commence toute conscience et pas ailleurs et que l’approfondissement de conscience avance bien plus loin que la conformité au regard unique. Méfions nous cependant que la conscience réflexive cartésienne contient l’obligation envers dieu, envers et par l’infini (comme dénommé alors)et qu’elle contient et vaut parce qu’elle la dépasse du dedans ; la simple mention que la volonté en nous est le sceau de dieu, que nous lui sommes semblables par cela seul, annule tout autre périmètre ; et cet écart, ce seul écart se montre également par les descriptions étranges des automates dans la rue, ou de la folie potentielle ou de l’horreur dickienne du malin génie, ou la bizarrerie de la troisième substance corps-esprit (qui sera en fait l’intentionnalisation, trop rigoureuse d’Husserl mais qu’il faudra augmenter par le détour de la psychanalyse), de la fantastique réduction du donné à l’étendue-monde, de la suspension incompréhensible de notre réflexivité hors de tout.

Ça n’est pas que l’uniconscience de dieu empêcherait on ne sait quelle personnalisation de surgir, c’est que l’activité de chaque conscience est ontologiquement d’une sauvagerie inouïe d’une part (et qu’il lui fallait un garde fou, de cette folie structurelle qui pouvait se rendre inhumaine) et que d’autre part l’ontologique conscience est un vide formel, et ne sait pas ce qu’elle peut proposer au monde … elle doit y travailler et créer son monde, son donné, son vécu, son corps, et donc sa personnalisation ; il n’y a que les mois d’aujourd’hui si habitués déjà à leur identité (ils en naissent directement ; leur structure de conscience qui est vide et formelle, est nommée instantanément comme étant un-tel, Jean-Pierre Dupond), pour croire qu’ils sont spontanément et naturellement « eux-mêmes ». Ça n’existe pas, ça se crée, s’invente, se produit, s’imagine, se désire, et sans le rock et la pop, le cinéma et tous nos imaginaires et images, et nos récits, nous ne saurions pas comment vivre un tel moi, nous constituer une identité.

Et au fondement de toute personnalisation, il reste et demeure l’uniconscience de dieu. Ou si l’on préfère le Regard, la perception transcendante externe, qui bien sur est une Intentionnalisation Autre.

On peut bien croire ou éprouver que Facebook est dieu, le regard de dieu ; pourquoi pas. Le regard sera toujours là, comme il le dit lui-même (et FB et dieu … et restera toujours gratuit). Jusqu’alors on obtenait bien le regard de dieu en s’absentant jusqu’au dedans de Marilyn ou de Marlon, d’Elvis ou des Beatles. Que l’on soit passé de la mass médiatisation à la micro médiatisation.

Qu’est-ce que cela produit qui nous cause ? C’est qu’au lieu d’être attaché au regard de la communauté (les dieux grecs ou la tribu d’il y a 10 000 ans), le regard de l’uniconscience, dieu ou facebook , est plus précis ; il est peut-on dire intériorisé, mais cette intériorisation est opératrice de quantité de distinctions ; distinctions inaugurées par Montaigne ou instituées par Descartes ; l’accélération du mécanisme de conscience qui commence avec les grecs et les chrétiens, c’est la performance même de l’activisme de conscience.

Il y a toujours une conscience Autre. C’est inscrit dans la structure même. L’impossibilité où nous sommes de définir pour chacun de nous la dite conscience Autre est une incompréhensibilité tout à fait effroyable ; la déréliction, l’absurde, l’étrangeté, l’angoisse, et donc au fondement la position si radicalement illogique et insaisissable que nous perdons par cela même l’acte propre de conscience ; on en sait plus de quoi et comment et par quoi et par où prendre conscience.

Mais comme la conscience Autre est inscrite dans la structure même, elle revient toujours intégralement. Inutile de chercher à la contraindre ou l’annuler ; toute conscience est déjà en chacun le mécanisme absolument et radicalement Autre. Une conscience c’est toujours en articulation et prenant appui sur l’autre point.

C’est bien de l’illusion des mois, (et de la raison et du naturalisme) que de croire à la spontanéité de notre réalité « humaine », « naturelle », authentique ou ce genre d’angélisme ; substituer à l’arc de conscience qui est intrinsèquement Autre, une sorte d’évidence qui n’est pas, nulle part et en aucune manière pour nous, pour chacun d’entre nous. Nous sommes assujettis à l’Autre parce que « conscience » est de toute façon en nous un mécanisme autre et autre que tout.

Il n’est pas Autre en ce qu’il faudrait l’assigner à un dieu quelconque, ou une idéologie bavardage, mais en ce qu’il n’est assignable à rien ; il est purement et simplement et donc brutalement Autre. Il ne correspond à rien. Et c’est pour cela qu’il est la dimension même, la seule.

C’est bien ici qu’il faut opérer la distinction ; notre conscience n’est pas la nôtre. En rien. Et il dépend de chacun de choisir de continuer à la considérer comme étant « la sienne » ou alors qu’elle existe en soi. Dans l’ensoité de la bizarrerie.

Qu’il y ait par devers chacun sa conscience-Autre, le Point alternatif qui soulève tout le reste. Le point incompressible, le regard qui regarde, dont le percevant même redistribue les données, réorchestre immanquablement, dont on ne sait rien (puisqu’on l’est), qui ne sait rien lui-même (puisque formel), actuellement toujours, strie ou lame qui divise, interstice qui se glisse par-dessous, par-dessus, entretemps ; c’est par facilité que l’on se présage, en réalité il suit les méandres il interpénètre entre chaque conscience prise déterminée. Mais sa puissance (qu’il ne soit rien) est sa faiblesse ; il va se tordre constamment par le connu,, le déjà là, le reconnaissable, s’infléchir, et il dépend de quelque accélération ou ralentissement de son rythme qu’il se saisisse ou soit saisi par les possibilités du détour d’une phrase, de l’alignement des signes, de l’interposition d’un corps.

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La pointe-qui-pique

19 Août 2015, 08:30am

Publié par pascal doyelle

L’actualisation ici même de ce-qui-est

On en est toujours le symptôme, du rapport du sujet, impossible, mais réel, au donné-là, qui cherche dans la réalité ce qui en fait vient de et par le réel. Et y retourne.

Mais donc notre être est toujours déjà en réflexivité ; on sait déjà ce que l’on est.

Mais on a vu la différence entre connaitre et savoir ; le connaitre installe là au-devant un objet, ou un contenu ou une identité, dénommée (et identité nécessairement dans le regard des autres, parce que l’on parle pour se faire entendre et que donc on parle dans la bouche de l’autre). Le savoir est ce qui se-sait en tant qu’il l’est.

Le rapport que chaque conscience est au-réel, est déjà dans le réel et déjà joue avec la, les réalités ; cela ne signifie absolument pas que ce savoir sache « ce qu’il fait », mais par contre il le fait et agit avec délire et puissance dans l’arrangement du rapport concentré de la réalité (insupportable) au réel (de puissance, ce qui veut dire de la potentialité même).

Et on a dit que notre conscience est pure et brute ; pure au sens de formelle (elle ne contient aucun mélange de quoi que ce soit, et surgit nue et sans rien constamment de la cervelle en un arc réflexe, arcbouté au réel même, formel tout autant ; le « là » de tout donné) et brute au sens de littéralement brutale.

Il est clair (si l’on peut dire en l’occurrence) que notre réalité étant a priori le système le plus complexe que nous connaissions (il en est sans aucune doute d’autres, non connus), il faut recourir à plusieurs pénétrations dans cette complexité pour commencer d’en obtenir un aperçu ; philosophiquement on se place et déplace sur la pointe extrême que d’aucuns ont cru interpréter comme étant le conscient ou le sur-conscient ou la super conscience qui connait tout ; ce qui n’eut jamais lieu (sinon dans les plagiats ou les commentateurs ou les secondes zones). Toujours il fut avance philosophiquement comme notre être, en sa pointe, est si délicatement et subtilement et dans l’élévation articulée qu’il est très inexact toujours de la définir ou de la manifester.

Si la philosophie s’entendait du conscient, ça se saurait et il y aurait une moindre difficulté en soi (de la comprendre) ; mais comme elle entretient de la pointe articulée, il faut toujours s’y engager à partir de l‘investissement maximum de notre être, et cesser là toute facilité de vivre, afin de basculer soi-même comme conscience pointue et de pousser le conscient hors de ses gonds. Ce qui ne désigne pas évidemment un inconscient, mais une surconscience « débile » sauf que bien plus précise et exacte alors que n’importe quel conscient … puisque si le conscient se limite à l’énoncé, la conscience se glisse dans tous les dispositifs, perception ou vécu, cervelle ou langage, etc ; conscience éjectée hors du connu, de la connaissance, mais récupérant tout ce qui vient en intégrant l’énoncé comme moyen.

Or il se trouve que positionnée telle , cette sur conscience (que l’on nomme archi intentionnelle par les grecs, hyper intentionnelle par les chrétiens, méta intentionnelle par Descartes et suivants, Kant et Hegel et autres, et pro intentionnelle par les pensées de l’altérité, Heidegger et Nietzsche, Sartre et Lacan, et autres) non pas seulement permet d’atteindre un état subtil nirvanique, mais comme elle est grecque et qu’elle veut ici et maintenant que « cela soit », elle entraine avec elle tout ce qui est ; le donné là, le monde, la réalité, le vécu sont poussés hors d’eux-mêmes par le là du donné, le point d’être, le réel, d’une part et l’acte de conscience d’autre part (comme point au-delà, chrétien, point suspendu cartésien, point planté là sartrien, etc). Il faut parcourir tout l’énoncé, tout le connu, tout l’exprimé et le montré et le perçu pour rétablir en seconde part celle qui est la première.

Le propre de la philosophie n’est pas de produire de la connaissance mais le se-savoir du point de conscience et ce faisant étant exclusivement et décisivement ici même, elle entraine le connaitre lui-même ; elle est ancrée dans le présent même.

Ou donc elle n’attend pas de l’Autre la révélation ; elle l’est. Elle est la révélation effectivement présente. L’absolu ou dieu ou la totalité sont renvoyés comme contenus, et seul s’impose la structure ici même présente qui veut réaliser, rendre réelle l’articulation même. C’est ce qui distingue la pensée, grecque, de n’importe quelle réception de l’absolu ; l’absolu est approprié et c’est al structure suréminente ici même qui est voulue et elle se nomme Cohérence. Sinon se l’approprier on ne peut pas. C’est la possibilité même que cela soit nôtre qui veut que cela soit cohérence ou rien du tout.

La position archi active, ou hyper active ou méta ou pro, signifie que dans l’ici et maintenant cela est voulu et décidé et qu’on ne le lâchera pas. Par la structure qui se-sait et sera saisie par elle-même, la révélation paraitra. Et c’est ce qui eut lieu.

De fait.

Ceux qui contestent que le Fait ait eu lieu, désirent remplacer l’acquisition par une vue imaginaire ou un comblement de contenu, en lieu et place de la structure même activée ; de même le christ est celui qui ramène ici et maintenant ce qui était tenu au secret par le Père et que l’on recevait passivement de là-haut ; si « cela » se rend réel ici même, de où « cela » vient-il ?

Qu’il y ait un absolu quelque part, pourquoi pas. Mais qu’il soit ici et dans notre acte même … c’est un tout autre branchement, embrayage, actualisation. Il ne faut pas seulement se disposer à recevoir Cela-qui-est … il faut l’acter déraisonnablement et plus l’on s’y investira, plus l’actualisation sera impitoyable et extatique. Et le mouvement qui met en jeu l’absolu (ou quel que soit son titre) si on décide de l’acter dans l’acquisition de par la structure vide, formelle exige de chacun une toute autre instanciation ; c’est cela même que l’on nomme l’instanciation ; que l’on se prédispose, que l’on redistribue son être par la pointe, et que l’on y supporte l’insatisfaction.

Parce qu’il est évident que la conscience ne se satisfait spontanément que d’obtenir son contenu, mais qu’aucun contenu ne correspond réellement à une telle structure et qui plus est, n’étant pas un face à face, mais étant le rapport du rapport lui-même (conscience de (soi) sans aucun soi à se mettre sous la dent, puisque le (soi) est le rapport lui-même), il n’est aucune identité du moi qui puisse s’y substituer, s’y interposer ; toute identité tombe en ceci que l’on sait par le corps, les nerfs, l’attention même, l’intentionnalisation en ce qu’elle a de plus précis, comme aucun objet ni comme aucune identité ne s’y satisfait. Le rien est étourdissant et doit expressément continuellement être reconquis sur lui-même, s’oublier encore une fois, en plus, toujours plus loin dans le dedans sans dedans. C’est ébouillanté vivant que le corps s’en sort, par le haut, par le vide, ce qui veut dire par la forme même.

L’actualisation de la structure, de la conscience comme forme, ne peut pas s’effectuer « en soi » (cad dans un « soi » autre, une identité rêvée, une représentation forcément non adéquate) et donc commence de s’obtenir au bout de la réalisation elle-même, lorsque la cohérence est poussée jusqu’à son terme « historial » propre ; par historial il faut comprendre la saisie du donné, du monde, du vécu, et du corps à tel ou tel moment historique ; c’est uniquement lorsque aussi complètement possible le donné là monde est connu, éprouvé, perçu (esthétiquement suréminemment mais pas seulement), que l’articulation renvoie le donné là au « là » du donné lui-même, lorsque la réalité montée en conscience revient au réel même.

Il n’est pas, il n’y eut jamais (sauf interposition molle ou de commentaire ou de plagiat ou de dogmatisme) de saisissement du « là » du donné sans le donné là poussé à son extrémité historial. Parce que depuis les grecs et les chrétiens, comme la réflexivité se veut ici même, c’est le donné là du monde qui est emporté par le « là » du donné, et c’est pour cela que l’être en tant que grec, le dieu mono et puis chrétien insufflent une autre perception, et une autre vie, à la réalité à partir de la structure du réel.

Il y eut donc non plus l’acceptation du donné là et la réception de l’absolu venu den haut ou d’ailleurs, mais l’activation ici même qui parcourt de plus en plus intégralement le corps, le vécu, le monde, le donné (la personnalisation et l’humanisation, l’éthique, le politique, l’esthétique et l’ »idéel, plus ou moins respectivement).

Cette accélération considérable est l’augmentation considérable qui eut lieu autour de la méditerranée.

Il n’est donc pas étonnant que les esthétiques, les politiques, les éthiques, les idéels se déploient insensément et intensément, ni que l’on ne puisse pas trouver spontanément l’absolu ou la réception du dieu immédiatement puisque la cohérence grecque et chrétienne imprime que c’est au bout de la connaissance du donné, l’épreuve du vécu, le partage de la politique, la règle assumée des éthiques que le « là » du donné monte à partir du donné là, que le réel nait en créant de la détermination dans la détermination.

La raison, le naturalisme et le moi croient que cette détermination est relative à elle-même, mais en vérité, cad selon la structure, la dite détermination est conclue de l’articulation, de l’actualisation, de l’effort interne-externe ; du positionnement de cet-être sur la surface du donné d’une part mais d’autre part il faut se méfier de l’universalité, de cela qui est employé par les sciences. Si il n’était que l’universalité on ne comprendrait que difficilement que la réflexivité puisse progresser tout aussi bien dans l’éthique ou l’esthétique, ou la politique ou la personnalisation ou l’humanisation ; et si l’universalité n’est pas le seul critère de réalisation, alors l’universalisation, et ce qui s‘emploie dans l’esthétique, éthique, etc, est plus grand, plus structuré que l’universalisation.

Autrement dit l’universalisation, comme l’esthétique ou l’éthique, etc, sont des moyens pour une planification structurelle plus vaste et possédant le potentiel même, la puissance en soi. Et cette puissance interne-externe du réel, de la structure dans le réel. L’universel n’est pas la finalité mais le moyen et autant dire que ce dont l’universel est le moyen conserve intégralement l’universel (ça n’est pas un irrationalisme qui utiliserait le rationalisme, ce qui serait absurde, l’universel perdant alors tout efficace de fait), et que cela qui utilise l’universel, et donc l’esthétique ou l’éthique, etc, relève intrinsèquement de ce que l’on a nommé la cohérence.

Mais ce faisant, de plus, cette cohérence étend jusqu’au creuset même de ce qui est, et c’est d’autant moins un irrationalisme que cette forge est la finalité même de la philosophie en tant que savoir (du se-savoir). On est donc totalement éloigné de sacrifier à l’intentionnel comme si celui-ci sombrait dans le subjectivisme qui est une représentation issue de l’objectivisme récent ; intentionnel qui est notre être lui-même. Non pas notre réalité, qui se déploie en tous sens, mais la pointe de notre réalité, la conscience comme dispositif des dispositifs, dont on a dit qu’elle prenait activement (l’absolu) comme s’actualisant ici même, et dont il n’avait pas lieu de la séparer des autres manifestations (bien que celles-là, religieuses, mystiques, intuitives, reçoivent passivement ce que les grecs et le christianisme rendent actif et ici même).

C’est la même structure qui se réactualise soudainement autrement, puisque c’est le même être qui s’instancie.

L’hypothèse de raison, de naturalisme et du moi (qui se sont substitués à la pensée, dieu-le christ ou au sujet) cherche à dénouer l’un de structure par une composition ; ce qui est tout à fait nécessaire ; la structure de conscience est dispositif en plus des dispositifs (fonctionnalités, facultés, monde humain, physiologies, etc), mais l’incomposition de notre être (qui rend toute conscience parfaitement égale, parce que vide formel pur et brut, à toute autre) n’est pourtant pas, a contrario, la supposition que cette conscience soit un contenu, ni un super contenant ; ça n’est pas dans l’intériorité (contre quoi bataille l’épistémè de la raison, en lui opposant une extériorité, mais aussi les pensées de l’altérité en réouvrant le dossier de la densité ontologique de la réalité, volonté vers la puissance ou Être heideggérien ou exigence sartrienne ou inconscient lacanien, etc) que s’instruit la structure ; c’est selon cette double hélice de l’interne-externe, qui sont tous deux explosés, tendus unilatéralement (la structure de conscience se tient sur le Bord du monde).

C’est ainsi depuis le début (de tout) que se crée la dimension, qui entend explorer le Bord. Que ce Bord soit reçu dans l’hyper passivité antérieure aux grec-chrétiens (étant entendu que cette passivité est elle-même hyper active et intégralement structurelle, il est hors de question de « bannir » les pensées autres que celle « occidentale », ce serait un comble) ou qu’il soit aveuglément et violemment voulu par les grecs-chrétiens-cartésiens-pensées de l’altérité.

Sortir de l’assaisonnement raison-naturalité-moi est une salvation. Parce qu’aussi libérateur soit-il (et il l’est, cet arrangement) il aboutit à la soumission au regard de l’autre, et de l’autre non pas réel mais abstrait, version inerte du sujet cartésien, sujet absenté de la science, ignoré du moi, annulé des théories et des objectivismes et objectalités (notre être désirerait un objet) ; la raison-naturalité-moi assujettit les sujets, en instaurant que le donné explique le donné ; or du donné il n’est que des discours, utilisés, manœuvrés, ourdis par d’autres consciences, qui rende compte seulement de cette réalité en partie(s) ; les discours qui théorisent les réalités (qui ne parviennent de toute manière pas à composer un tout, puisqu’il n’est que le Un qui soit réel, le Un sans totalité) ne sont pas les réalités, et l’écart que subit la réalité est en fait structurel et en son intégrité autre que tout (il n’est rien qui lui soit semblable où que ce soit, en quelque monde ou quelque ailleurs que ce soit ; le rapport est rapport à (soi) ); depuis le début l’humain explose par effet du Un structurel, et l’humain est l’effet de cette structure, personnalisation comprise. Toujours l’assujettissement que produit l’énonciation se heurte à l’impossibilité du sujet de s’atteindre, c’est cette impossibilité même qui le crée. C’est parce qu’il vient de la structure qui n’appartient à rien, pas même à elle-même, qu’il est, qu’il existe un sujet impossible.

La structure n’appartient à rien puisque surgissant en plus de tout, de tout le reste.

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L'arc instantané par dessus le monde

16 Août 2015, 10:07am

Publié par pascal doyelle

Le pensée, grecque, dite archi, qui découvre la possibilité de surintentionnaliser, par-dessus la nasse du groupe-langage-monde immédiat et localisé (qui se fermait par une synthèse incommunicable au-delà de tel ou tel monde particulier, enroulée sur elle-même et entre soi parlante), et de cette sur intentionnalisation (qui a nom « idées » et puis systèmes), l’activisme de notre être comme structure intentionnalisatrice se déploie en tous sens ; éthiques, politiques, idéels, esthétiques, humanisation et début de personnalisation (accrochés à l’universelle perception du monde unique universel par un-seul être (archi), une seule structure acté par chacun)

la réflexivité, chrétienne (et mono), dite hyper, qui découvre le point de vue externe à tout autre, qui exporte soudainement notre vécu, de naissance à mort, se tient, nécessairement en-dehors de tout (au-delà) et nous délivre du point externe absolu (dieu dans le cieux, pour ainsi dire) en s’incarnant ici même comme corps intense (hyper), libérant totalement que nous soyons Autre que nous-même, et élaborant ce point externe de toute entrave du monde, certes, mais de tout enchainement à « soi », puisque cela remplace notre corps-individu par une présence active hyper individuée,

la sur réflexivité dite méta, de Descartes et suivants, qui tente de prendre conscience par la conscience de l’activisme, du nœud de conscience, comme structure active sur elle-même (Descartes et sa suspension méta objective de son être existant), par rapport au monde (Kant et son architectonique générale de notre activité) et dans son déroulement historique (Hegel, qui rassemble dans le vide de l’esprit, tous les devenirs de conscience, négatrice, immenses facettes dupliquée)

et la pro réflexivité des pensées se jetant dans les altérités ; Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan et autres, mais aussi la déclinaison de la pensée en raison, de dieu en naturalité et du sujet en moi, soit donc l’objectivisme et l’objectalité. A partir du point de vue méta, radicalement technologique du sujet qui s’absente dans l’objectivisme, s’ignore dans le moi et s’annule ou s’abolit dans la pensée de l’altérité nietzschéenne ou heideggérienne, jouant de sa propre apparition-disparition, mais se donnant le spectacle selon ce point de vue (unique) interne-externe qui offre tout à la vue, à l’exposition de l’être (déposé là) par l’exister (activisme producteur de toutes les dépositions),

suivent le même exact trajet qui s’est épris du mécanisme de base, l’arc de conscience vers le réel, et usent de tous les moyens afin de séparer, de diviser, de démultiplier, de décupler la réalité, le donné là, le monde, l’humain, le moi et le corps.

C’est la séparabilité maximum qui est imprimée au donné monde vécu. Puisque depuis grecs et chrétiens nous nous tenons dans le un, dans la vue, la vision, le regard du un, non comme soumis à lui mais parce que nous le sommes.

Il ne faut pas se tromper et croire que la raison, la naturalité et le moi, qui sont des acquisitions récentes, finalisent le mouvement d’ensemble ; raison, naturalisme et moi ne sont que seconds, non pas secondaires (étant effets du mouvement d’ensemble) mais seconds ; de sorte qu’il est impossible de les comprendre sans prend en compte ce dont ils se produisent.

Ce qui est sur-essentiel (cad suréminent, étant question de structure, de forme et non pas de déterminations, de contenus) c’est l’élaboration de l’arc de conscience de base, le mécanisme, qui s’est créé une architecture d’autant plus rapidement que l’arc de conscience renvoie à chaque conscience, accélérant tout son devenir potentiel ; par exemple il devient possible de multiplier les systèmes de pensée pour les grecs, les corps à partir des chrétiens, les expérimentations de soi à partir de la renaissance et de Descartes, etc ; le mécanisme, étant forme vide structurelle, est applicable partout et par tous ; de même il n’appartient pas à la philosophie qui est « seulement » la discipline qui se charge d’exprimer ce mécanisme, mais mécanisme se déploie selon les esthétiques, et littératures et poétiques, les éthiques et politiques, politiques du corps ou éthiques de l’individualité ou de l’individualisme, selon ses propres exigences, parfois effarantes, et idéels, maths ou sciences.

Tout ce désordre est relatif à un être qui ne l’est pas, relatif ; la structure unique et dupliquée en et par chacun. De fait. C’est chaque conscience qui interrompt la réalité. Et comme ce mécanisme est un rapport à (soi) (en lequel le dit (soi) est le rapport lui-même et non on ne sait quelle identité, essence, moi, esprit, etc, et n’est pas même, donc, le corps en question en ceci que la structure, l’arc de conscience casse, littéralement, le corps qui la supporte) ; ce rapport est réflexif et donc se-sait ; il ne sait rien d’autre que « se » du savoir. Mais cela suffit amplement et lui offre la possibilité de se gorger de contenus, de tas de contenus issus de tous les dispositifs qui le précédent (corps, cervelle, langage, groupe, autrui, acculturations, etc). Le libre n’est pas de choisir entre ceci ou cela (ancienne version de la raison qui croit détenir « ce qui est » alors qu’elle ne possède à peu près que quelques donnés déposés dans le monde), mais de créer, d’inventer, d’ajouter, de se partager et de se propager.

Et étant structure elle revient parfaitement identique, et parfaitement parce que formelle, vide, sans rien, sans composition possible ; intégralement autre que tout (le rapport est « pour-lui-même » dont exclut, formellement, tout le reste ; il est, ce rapport, la conscience en chacun, l’Altérité radicale, à la racine Autre (étant rapport à (soi).

Comme on est libéré de ne pas restreindre « ce qui est arrivé à l’humain » à une sorte d’inspiration gréco-chrétienne, ou à un corpus limité par et dans la « raison » (version créée lorsqu’il fallut amener la réflexivité dans et par le monde, le donné et le vécu, et qui raison remplaçant la pensée, naturalisme remplaçant dieu et moi remplaçant le sujet est parfaitement justifié, sauf en ceci qu’un tel mouvement, retournement qui est une réflexivité dans la réflexivité générale, oublie son architecture en cours de route et prétend se tenir de par soi dans le donné là en annulant, abolissant toute réflexivité qui ne s’intégrerait du donné expliquant seul le donné),

il est clair que ce qui soudainement se veut lui-même par les grecs et les chrétiens (et monos), la renaissance et les modernes, nos classiques proactifs et nos contemporains, cette réflexivité est un être en-deça de toutes les illustrations-mondes-personnalisations ajoutées et existant, cet être, de et par lui-même comme forme pure et brute, aussi ce qui travaillait autrefois à l’intérieur de chaque monde humain dans, chacun, leur séparation ; elle se voulait en ce cas comme synthèse du donné là, mondain, immédiat, et tentait de représenter le monde, le groupe, sa propre représentation de groupe en une seule fois Parlée, entre tous, dans la tribu, le mot est la chose parce que la chose est le mot, tout s’enroule à la fois distinctement et en une fois et il faut naitre au-dedans de chaque monde pour l’éprouver, percevoir, parler, échanger, etc. Mais par les sommets et les sommets des innombrables civilisations, l’arc de conscience s’y exprime et recherche la saisie mais passive alors de l’apogée de la réalité, l’hyperbole qui se déverse comme monde donné là. Depuis l’éternité, le non-là, l’ailleurs, l’autre élevé jusqu’à l’incompréhension qu’il y ait ici un monde et une vie.

Les grecs inversent le rapport comme instantané ; c’est d’ici et maintenant que l’hyperbolique réel surgit. Le Un est ici et maintenant. Et c’est la description, la monstration ou parfois la démonstration mais toujours le démontage de cet arc du réel qui s’opère à même son apparescence et se crée l’architecture au plus près, au plus juste de ce rapport-à, au travers des systèmes grecs, de la réflexivité chrétienne, de la précision cartésienne, de l’explosion des altérités objectivistes, d’objectalités (le désir est notre être, de même que le donné est censé expliquer le donné, le désir est typiquement celui d’un objet, dans le monde, et cela devient un leitmotiv accepté généralement, et passivement), mais tout autant philosophiques ou diversement esthétiques ou politiques ou éthiques (de ces 2 derniers siècles, depuis que le sujet prît pied dans l’historicité par la révolution unique universelle, et individuée). Tout est explosé certes, mais en vérité tout est explosé depuis les grecs et les chrétiens (et antérieurement dans les sommets des autres civilisations) ; la pensée, dieu-le christ, le sujet diffractent radicalement le monde, le donné, le vécu (que l’on ne nomme tels que depuis ces diffractions radicales).

La structure de l’arc de conscience au réel donné là, distingué comme donné là et comme « là » de tout donné, expose donc au-devant la pointe de notre être et l’on doit séparer l’être (le donné, l’acquis et le dépôt) de l’exister (le « là », le réel, et l’activisme de conscience). L’hypothèse étant par ailleurs que c’est l’exister, le présent qui produit l’ensemble de ce qui est (il n’est aucun « tout » de l’être parce qu’il n’existe que le Un du présent).

Ceci doit donc se redire comme tel ; notre être n’est pas de « désir », supposant par là qu’il lui manque un objet, serait-ce un objet « déjà perdu ». Notre être est et n’est que de réalisation. Ce que l’on divise en se tenant dans la division, crée les symptômes de son existence en fait toujours réelle et une.

Se tenir dans le manque à être, c’est ne pas investir le lieu. Parce que si le un existe (il est le présent et le présent existe, il n’y a même que le présent pour exister) il existe entièrement, sans manque aucun (il n’est simplement pas ce que l’on attendait du Un que l’on confondait par exemple avec le tout) et c’est en tant que un, en tant que structure formelle que l’on réalise le réel. Et on réalise toujours le réel. On est ainsi le symptôme, le signe, le renvoi, mais donc le rapport dans le donné là, le monde, le vécu, du "là" du donné, du présent, du renouvellement du corps (notre amour de l'esthétique du réel est particulièrement sensible évidemment, mais pas uniquement, "ça passe par les nerfs" disait l'autre).

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Le poids de nos vies

12 Août 2015, 08:31am

Publié par pascal doyelle

Le drame, la tragédie, l’horreur psychique que provoquent l’objectivisme et l’objectalité (que notre désir soit assigné à des « objets », pour résumer) consiste bien en ceci que le sens de la vie ne peut être que dans les attributions données là dans le monde … il n’existe pas d’espace, temps, écart, différentielle conscience hormis celle que l’on réalisera dans les faits. Et cela est non seulement absurde (parce qu’une conscience ne se réalise pas exclusivement dans le factuel) mais aussi impossible ; parce qu’une réalisation ne traduit l’intentionnalisation que l’on porte de ce que l’on est, de ce que l’on existe ; l’exister est justement ce par quoi l’être existe en plus de lui-même, l’exister est l’autre dans l’être.

Chacun est ainsi par l’objectivisme et l’objectalité collé à même sa réalisation ; ce qui est très bien mais s’y emploie un écrasement terrifiant de tout l’espace mental. Il est apparent que c’est sur cet impératif de réalisation que jouent les pouvoirs, les appesantissements déplorables, les chantages psychiques, les rêveries stupides, les déversoirs ; on nomme déversoirs les illusions produites extérieurement qui nous font miroiter ceci ou cela, et lesquelles productions sont concoctées par d’autres consciences qui nous le donne comme formulant notre intériorité (entendues tout à fait psychologiquement voir physiologiquement, et pour cela l’économisme est l’idéologie du corps, du corps raisonnable) et par lesquelles productions, en général d’une bassesse effarante, nous sommes censés ressembler à ces vues extérieures et échangeables de notre être. Nous transmuons via les autres consciences qui nous concoctent.

Productions dont on ne mesure qu’à peine l’étendue des circuits de productions réclamés ; c’est une part énorme de l’activité humaine qui consiste à produire de telles rêveries, des objets illustratifs de l’intentionnalité, des représentations stéréotypées et cent fois recyclées (avec quelques variantes depuis les années cinquante) et dont la justification est si pauvre que l’on a recourt à l’argument le plus inutilisable qui soit ; que tourne la machinerie économico-technologique (apparemment il ne vient qu’à l’idée de quelques uns que si l’on produit avec une telle facilité et en si grande quantité, il n’est plus nécessaire que l’on travaille de cette manière là nécessiteuse, appauvrissante, amoindrissante et injuste).

Rappelons donc qu’originairement ce besoin d’objets se définit comme la vie se réalisant effectivement impérativement dans les faits concrets (et non en un sens ou une signification ou une significativité de la réalité dans un « réel supérieur », pour ainsi dire, qui serait le sens du sens) et qui ne se supportent que d’une matérialisation de l’intentionnalité ; il n’est pas d’intentionnalisation qui ne serait pas concrète parce qu’il n’est que de la réalité et pas de réel ; parce que le donné explique le donné et qu’une intentionnalisation qui n’aboutit pas à une réalité est une illusion, une erreur, une absurdité psychique, une adolescence ou un sens du sens, dont on suppose (Lacan) qu’il est impossible...

Remarquons que puisque tout est là, donné comme monde, moi ou échanges, il n’est plus aucunement besoin de remettre en cause le contrat social. Evidemment. Il n’est plus aucun devenir potentiel autre que l’universel acquis par la révolution unique et celle-ci sitôt parue s’éteint… La cause de tout, la révolution unique, restera, supposément, ininterrogée à jamais ; elle serait, prétendument, définitivement là telle quelle ; le donné est le donné, point. Chacun serait alors assigné à résidence.

Qu’il y ait un para devenir hors de la réalisation, ce serait sombrer, selon la morne interprétation raisonnabiliste, dans les anté positions déplorables du passé révolu, des mentalités peut-être primitives, ou des illusions marxistes ou des rêvasseries surréalistes ; Artaud ou Rimbaud relèveraient de la psychiatrie, et toute la poésie passée à la moulinette de l’inconscient (le truc machin-chose qui explique toutes vos significations, et le connu par le connu, ou l’inconnu par le quand même connu).

Le poids mort qui pèse sur les têtes, c’est l’impératif de réalisation dans le donné, à l’exclusion de toute autre possibilité, doit-on dire « de toute autre possibilisation », mais comme la possibilité est justement ce qui ne s’éteint pas, elle revient. Et pour beaucoup elle revient, toutes les portes lui étant refermées, dans la dégradation et l’insanité d’une inversion de réalisation ; puisque le bonheur doit s’incarner dans le donné (et nulle part ailleurs), la pauvreté du donné remonte et abomine leur conscience, le nerf central, le ressort sacré ou sacré ressort. L’absence de santé.

Que le monde humain du donné expliquant le donné ne soit pas une horreur, certes personne n’ira contre, mais il génère en lui une telle quantité d’impossibilités que lui-même, se limitant à son acquis, tourne en rond et s’effondre par le dedans ; ça n’est pas tant un désordre moral ou un affaiblissement (décadence, fin de l’histoire, etc) qui sont des conséquences éventuelles ou qui s’utilisaient autrefois, jusqu’à quelque temps, pour « expliquer » d’une certaine manière (réactionnaire ou non ou fixiste) « ce qui arrive » à notre temps, mais bien plus exactement un enfermement structurel (beaucoup plus légitime d’une part et rigoureux et impératif et convaincant et éprouvant) qui a claquemuré toutes les portes et les fenêtres et qui s’enferre dans la répétitive question-réponse dont il s’est formé.

Aucune question n’est posée qui déborde le logiciel de départ, lequel au fur et à mesure durcit ses positions et comme il ne peut se remettre en cause (sinon toutes ses élaborations propres, ses réalisations, ses organisations, ses circuits, ses échanges, ses lois, ses institutions même devraient être remodelées ; inenvisageables travaux organisationnels), son évolution même n’en est pas une. Elle tend à une plus grande concentration sur sa propre base ; on n’éprouve plus, dans son corps même, d’autres possibilités que celles qui seront redistribuables dans le donné, et le donné est le monde humanisé. Le monde en tant que forcé à l’humanisation ; ce qui parait paradoxal et qui nous convainc nous-même ; il faut s’humaniser a contrario de toutes les violences et absurdités d’autrefois, tout le monde en est convaincu et personne ne peut aller contre (idéalement) ; mais ça n’a pas une signification finale ; ça comporte tous les sens de la vie, du vivre ensemble, de la tolérance, de la liberté, de l’acceptation des autres, que l’on voudra, mais ça n’a pas de signification finale.

Tout moi est un sujet qui s’ignore (et parce que le sujet est impossible mais sa structure st telle effectivement et par nature), et donc est une image-idée (ou une idée-image ; idée de sa structure libre et image de ce-corps) mais lorsque son idéal se formule et qu’il se veut rendre réel dans ce monde, sur ce donné, par ce corps, en ce vécu, il se heurte à l’impossibilité de transcrire cette image-idée en données, en déterminations ; et tandis que jusqu’alors on lançait une para réalisation au-dessus du donné, de par la raison qui remplace la pensée, la naturalité qui se substitue à dieu, et le moi qui reflue le sujet, ce qui se para réalisé virtuellement, est contraint à se (non) connaitre dans le monde ; ce qui est incompréhensible et destructeur.

Le pire, en quelque sorte, est donc que le poids de la réalisation (qu’il faudrait écrire la Réalisation, parce que on en veut à la réalité, ce que l’on a nommé par ailleurs la Matérialisation, non pas la réduction à la matérialité, mais l’inverse ; la transformation de l’intentionnel jusque dans la matérialisation ; les communistes par ex veulent, désirent, attendent de rendre réel leur universalisation ; le capitalisme ou le libéralisme produit effectivement tous, tous les objets du monde), le poids de la réalisation est en soi légitime ; les mois veulent que leur vie leur ressemble… que la vie soit idéale… que si il est une nature et une nature humaine et une identité personnelle il faut impérativement que cela soit réalisé.

L’humanisation est impérative, mais n’est pas la signification finale. Elle est impérative et on ne peut la remettre en cause (pour se tourner vers quoi ?), mais n’est pas suffisante et cette insuffisance permet de comprendre la position des pensées de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, etc), en ceci qu’elles vont sacrifier l’humanisation en vue d’une salvation, d’un renouvellement, d’une possibilité autre. Parce que, bien que nécessaire, l’humanisation est étouffante ; d’un point de vue certain.

Et même si ça réussit, ça n’est pas réalisé, parce que ce dont il était question n’est pas de l’ordre de la réalité ; ou donc ; même en cas de réussite, c’est un symptôme et ce fait lui-même se reporte autrement et ailleurs ; ce que l’on désire, intentionnalise, à croire que cela se dirige vers le monde, le vécu, le corps, l’autre, etc ; vers quoi cela se dirigerait-il, nous incline à penser la raison et la naturalité? Mais précisément, ailleurs et autrement ; ça se dirige vers un en-plus qui n’y est pas, dans le monde. Et on va s’ingénier durant des décennies à nous faire croire que l’intentionnalité se bascule effectivement dans le donné ; les images de conviction, les adhésions manifestes, les déclaratifs et les preuves spectaculaires vont se multiplier ; toutes les médiatisations vont s’y acharner et nous passer en boucle l’équivalence de l’intentionnalisation et de la réalisation et chacun pourra mesurer oh à quel point sa vie ressemble à l’image et chaque moi produira de lui-même, puisque c’est la base de son potentiel, ces images de soi, qui l’enferment, et contre lesquelles il se cassera le nez, puisque la réalité n’est pas de l’ordre de l’image d’une part et parce que notre intentionnalisation veut autre chose autrement et qu’alors pour chaque moi l’incompréhension radicalement douloureuse est total ; et pourtant même en cas de réussite avérée, ça ne se réalise pas dans sa structure suressentielle (cad suréminente, en tant que cela n’a rien à voir avec l’essence des choses, leur détermination, le donné là mais avec le « là » du donné).

A cela il faut donc ajouter ceci ; ça ne veut pas dire que la structure (le cœur de notre être, le centre décentré, le dedans sans dedans (sinon il serait dehors… dans le monde, serait déterminé et on ne l’est que selon le monde, quoi que l’on fasse ; les œuvres n’indiquent pas un dedans, une intériorité, mais exposent et explosent tout sur leur passage, elles passent, traversent et on ne connait jamais leurs effets réels, parce que leur effet réel, effectif, est dans le réel ; elles prennent chacune position dans le réel) donc ne signifie pas que la structure est à jamais irréalisée, mais le contraire ; le centre de notre être est toujours réalisé. Forcément. Reportée hyper activement sur le bord. Ce qui est formel se réalise étrangement (en comparaison de la détermination et du monde, du moi et du vécu).

Ceci sera la face adjacente ; celle qui parallèlement au donné vécu, est constamment le centre renouvelé, le cœur pointé sur le bord du monde, par le bord réel.

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Les conditions de l’Exister, selon l’extase

8 Août 2015, 09:41am

Publié par pascal doyelle

Le centre de notre être est « là où nous ne sommes pas », et donc le centre est ce qui est toujours déjà réalisé, ce que vous ne pourrez pas ne pas réaliser, ce qui déjà vous a atteint, cela même, venu du réel (soit donc ce que vous ne contrôlez pas), qui vous aura touché, et non pas seulement ému ou éploré, mais ce qui vous aura rendu l’extase.

On a vu déjà que l’extase est comme c’est dit (multiplement) l’ex-stase ; la suspension étourdie et étourdissante de notre être, supposant par ceci non pas l’être donné là comme entassement de mémoire, mais notre être selon l’exister, absolument un et articulé au présent pur et brut, à et en l’ontologie sauvage. Dont il ne fait aucun doute qu’elle permet à Descartes comme à d’autres de renouveler intégralement « ce qui était déjà ». Si l’extase se définissait en un objet, perçu ou acquis, rien ne serait renouvelé. Si la forme, le cœur du centre, n’existe pas, alors il renouvelle intégralement et tout aussi bien selon l’intégrité ; on peut tricher de ce qui est objet à distance, mais on ne peut tricher selon l’insaisissable, l’insituable ; si l’on triche, c’est que ça n’était pas encore le cœur du guerrier.

Il fut dit précédemment qu’envers et contre l’anéantissement menaçant que nous impose un univers quasi complètement délirant et dés-ordonné (ce qui ne signifie pas réellement « n’importe quoi », auquel cas ce serait totalement incompréhensible, non, c’est juste sans ordre), nous menions contre cet univers, une guerre, un refus, et que, en somme, il faut y défendre sa propre intensité, densité, et que sinon l’indifféremment univers partout écrasera et annulera toute cette existence nôtre ; il a lancé probablement des tas de consciences de (soi) (conscience de (soi) en laquelle le (soi) est le rapport lui-même, donc conscience de soi comme conscience, ce qui veut dire rapport réellement existant) ; peu lui importe laquelle de ces consciences parviendra jusqu’au bout ; parce que « conscience » est le rapport à (soi) et que le réel ne peut pas intervenir entre (soi) et (soi), sinon ça ne serait pas un (soi), pas un rapport, pas une conscience ; et cette description n’est pas sans résultat pour le centre de notre exister parce qu’alors une conscience doit se motiver à exister ; ça ne vient pas tout seul, ni de l‘extérieur. Cela vient du rapport vide à (soi). Du dedans sans dedans. Par quoi il faut toujours cesser d’être pour l’Exister.

Ce qui est impossible, mais réalisable néanmoins.

C’est en cela que le cœur du guerrier est super essentiel, c'est-à-dire suréminent ; on ne le connait pas mais il nous sait, ou il se sait au travers de nous, de chacun ; de là que l’on a pu ici et là postuler pour chacun un « soi » ésotérique et éloigné dans les sphères ou immatériel et éthéré, toutes représentations valides à condition de ne rien figer de ces mouvements transfiguratif (on nomme transfiguratif ce qui n’est ni de la configuration (pensée grecque, chrétienne, cartésienne et d’altérités), ni de la figuration ( raison, naturalisme, moi), mais se déploie comme libérations mentales en général, souvent tout à fait effectives et réelles, mystiques pour ainsi dire).

Remarquons que les visions transfiguratrices de notre être (les trucs éthérés) ne sont pas moins ridicules ou symptomatiques que les amalgames stupides des matérialismes et scientismes et objectivismes et objectalités diverses et variées dont on nous abreuve ; en vérité les trucs éthérés ésotériques seraient même bien plus sympathiques et parlant, et causant, explorant des entrechats passionnants, que les réductions exotériques de notre être, écrasés dans la conscience de quelques uns qui s’attribuent, bien certains de leur toute-validité (de leur science, de leur étatisme idéologique, de leur pharmacologie, de leur marketing) le droit sur notre être ; de le figer en des sortes d’objets issus de leur besoin de pouvoir (ignorant leur conscience existante, ils croient au moins à la nôtre qu’ils s’empressent d’anéantir).

Inatteignable est le centre et donc subrepticement présent continuellement, il est ce qui nous atteint déjà et dont nous sommes la potentielle réalisation. Parce que ça n’est pas joué.

Le centre de notre être est déjà là, mais il dépend de ce que l’on en pense, en pense au sens de réflexivité parachevante, cad qui ne se reprend que de son invisibilité, qui réatteint encore une fois, une fois de plus, toujours encore une fois motivée à exister, ce qu’elle est. De là la tournure étrange que prend la philosophie dés le début ; il tend à se saisir de cet être extatique, interne, de le serrer au plus près, de ne pas ou plus se laisser investir (comme les anciennes pensées, les religions, les élévations mystiques et les nirvanas s’y prolongeaient), parce que la passivité doit être précédée.

La passivité (je suis saisi de cet exister) doit être précédée, approuvée, entourée et continuée d’un activisme certain, assuré, d’une maitrise ; les grecs inventent cela, et le christ pareillement ; on ne sera plus seulement saisi par dieu, ou par le un ; on en maitrisera la venue. D’une certaine manière, on prévisualisera l’interruption que l’exister causera dans l’être, comme le présent abolira la mémoire.

Toute la philosophie est de montrer comme ce qui est absolument totalement imprévisible, peut d’une certaine manière être provoqué. Ce qui jusqu’alors faisait l’objet d’une attente passionnée et passionnelle, devient par les grecs et les chrétiens un appel, intransigeant, impératif, une volonté de fer mais qui va ruser et ramener à soi ses possibilités, requérant une maitrise très exacte, déplaçant au préalable que le « là » permettra de rassembler le donné ; le donné là, le monde n’est que dans la vision du « là » du donné.

Ça n’est pas seulement qu’il faut penser le monde et puis tout à trac, le un surgira. Appréciation simpliste et plate. C’est que l’on va créer les conditions d’apparition (et même d’apparitions parce que si le un est formel, et non pas un « gros contenu » poisseux, il apparait décuplé de sa forme même, sinon à quoi servirait-il qu’il soit le un ?), les conditions d’apparition de la structure ; le radical, la racine sera appelée par son nom, susurrée (parce qu’elle est glissée au travers, transversalement, dans le monde, le donné et pour nous les mois, au travers du vécu…). C’est par l’énorme effort d’exactitude de l’appel que naitra pour chacun la passivité (hyper active, il faut s’entendre, c’est la rumeur fondamentale qui existe) qui recevra le un qui n’existe pas ; pour cette raison il faut que l’on se demande à soi-même de s’y motiver à exister ; le un qui n’existe pas ne peut dépendre de rien sinon de lui-même.

Raison pour laquelle il est un ensemble de techniques élaborées par la philosophie qui permettent de placer et déplacer cette technologie inventée par le réel et que l‘on nomme « mécanisme de conscience ». Requérant donc le cœur du guerrier ou le centre de notre exister.

Et ça ne peut plus dépendre d’un maitre, parce que l’accès à l’acte de conscience, au rapport que l’on existe, ne s’effectue que de ce rapport lui-même. Il fut donc question d’établir les règles, les conditions, de réalisation du centre de notre existence, selon une description et un démontage tout à fait précis et selon la cohérence supposée du réel ; ce que l’on a nommé ou ce qui s’est nommé, pour nous, de ce côté çi, la pensée, la pensée comme cohérence ce qui veut dire ; ce qui est, est ici même, pas ailleurs ni autrement que «là ».

On entendait autre chose par ; les grecs inventent les conditions de la pensée, selon l’archi, et les chrétiens créent les conditions du sujet, selon l’hyper, et Descartes reprend et admet les conditions du libre, selon le méta (suivi par Kant pour la conditionnalité « spatiale », qu’il y ait là un monde pour le mieux dire, et Hegel pour la conditionnalité temporelle et de tous ces devenirs de consciences, en une fois), et ce jusqu’à Husserl puis Sartre qui nous simplifie grandement la vie, et les conditions pareillement des altérités effrayantes de Nietzsche et Heidegger , et les conditionnalités du moi (comment faire lorsque l’on est un moi qui se nomme Lacan ?). Mais on peut reprendre et réajointer à nouveaux frais ces conditionnalités investiguant toutes les possibilités de la structure découverte depuis les grecs et les chrétiens, et les renommer comme conditions d’exister du guerrier opérateur de l’être par son exister pur, du centre opérant le réel.

La philosophie ajoute ainsi aux techniques élaborées par et dans la grande passivité (hyper active) un ensemble de moyens (selon le un renouvelé) qui viennent provoquer une suractivité cette fois, tout à fait distincte, et qui ramène à nous, en notre regard même, au cœur du regard, ramène le un effrayant et tranchant. De sorte qu’il serait possible de penser le réel comme réel dans sa radicalité, en tant que racine unilatéral (il n’est qu’un seul côté ; l’exister). Dont l’une part serait la transfiguration passionnelle (hindouisme, bouddhisme, religions et mystiques foisonnantes, monothéismes également dans la mesure où le grand autre nous saisi) et l’autre part la ruse activiste foudroyante des grecs, chrétiens, cartésiens et proactivistes et d’admettre qu’il n’est, en ces mouvements, pas du tout d’opposition mais la continuation du trajet. Du même trajet.

Rappelons que l’on a vu déjà comme le un (la pensée grecque, dieu-le christ, le sujet et les altérités d’Heidegger et de Nietzsche) formule non pas une unification (il faut être sourd ou très lourd pour interpréter comme unifications ces lames d’acier qui nous ont découpé le monde, le donné et le vécu, le corps), mais formule une altérité effarante et terrassante. D’y être. le « y » formulant que l’être existe et que ce sont deux trames distinctes.

Raison pour laquelle il existe un présent.

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L’état du monde humanisé

5 Août 2015, 08:13am

Publié par pascal doyelle

Tout cela voudrait nous entrainer vers le bas ; soit de choisir comme paramètre « le donné explique le donné » ou donc « le donné divertit le donné ». Il n’y a rien de plus. Mais comme c’est produit par la structure, agissante (qui n’est rien d’autre qu’agissante), il transparait la libération, ce qui veut dire l’incorporation ; de l’image ça passe dans le corps, et si ça menace de redescendre dans les pauvres finalités, le simple fait de re-présenter modifie le réel du corps ; il est une montée en qualification de l’intentionnalisation elle-même, non seulement de l’intentionnalité (abstraite) mais de l’intentionnalisation, de « ce que l’on veut du monde, de la vie, du corps, de soi, des autres » et c’est cela le jugement dernier, aussi. Le jugement qui mine de rien, va s’enfoncer dans la structure de conscience et la détruire, peut-être, ou la sauver, peut-être.

Réfléchissons que l’on perçoit directement, au contact, la qualité du monde, sa détermination, ses aboutissements, ses résultats, que l’on affronte face à face l’humanité elle-même, non pas seulement sa « nature humaine » (qui est une construction de l’épistèmê raison, naturalité et moi, remplaçant la pensée, dieu-le christ, le sujet, ajoutons à cela la technologie à laquelle s’oppose aux pensées de l’altérité, Heidegger, Nietzsche, Sartre, Lacan ; les pensées de l’altérité s’opposent frontalement à toute l’humanisation raisonnabiliste qui eut lieu ; c’est évident pour Nietzche et Heidegger mais tout autant pour Sartre et Lacan, et ce en tous ses aspects ; de la technique au droit, de l’Etat à la moraline, de l’humanisme à la psychologisation à outrance de notre être, de la pseudo acculturation aux basses finalités, du monde réduit, rapetissé, rabougri), nous transformant non pas seulement inquiet et observateur de la nature humaine (celle proverbiale, loup pour l’homme, etc, la « nature humaine » de la raison, naturalisme et psychologisation est non pas fausse, du tout, elle est parfaitement réaliste, mais sans avenir, fermée, close), mais affrontant les décisions, la capacité de décision, d’intentionnalisation, de coordination, d’intellection de l’humain … et cette exposition n’est pas forcément glorieuse. C’est ce qui, en chacun, est en jeu, en balance. Que pense Nietzsche de l’état d’humanisation ?

Pourquoi ?

Parce que ce qui fait office de réflexivité, la raisonnabilité, tombe dans la soupe et sous la coupe, approuve grosso modo les plis de la réalité là donnée, facile, à portée de main, suit ses sinuosités en prétendant que c’est « cela » la réalité, que le reste c’est de l’illusion, de la folie, du décalage, de l’inadaptation ; et ça ne fait pas seulement table rase des décalages effectifs dans la réalité (il y en a des quantités, refoulés dans la marge, du crime à la folie en passant par la dépression, ou des massacres et des exploitations, des mensonges et des millions de complots qui courent et transpercent le monde humain) mais cela renie l’entièreté de ce qui a pu se vouloir ou s’imaginer ou se penser ,antérieurement à son épistémè propre, limitée, et qui ne se juge pas elle-même sur ses résultats, mais sur ses principes …

La scientificité, l’objectivisme comme le droit et l’Etat, jugent du réel en fonction de la droiture ininterrogée de leur validité de principe. Ça ne veut pas dire que les délires, les délits et les imbécilités soient la validité ; ce sont juste des singeries, et des singeries engendrées par le carcan raisonnabiliste. Cela veut dire que scientificité, objectivisme et raisonnabilité sont entourés, enroulés dans une architecture bien plus conséquente qu’on ne croit ou n’admet. Qu’entre l’adhésion au raisonnable et à son idéal « réaliste » et les dégradations de soi ou des autres, il est l’autre point de vue en-plus, qui reprend ce que tout ce qui fut antérieurement ; la pensée, dieu-le christ, le sujet et les grands sujets (porteurs des grandes altérités, Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan, et autres évidemment, et leur tentative obstinée de ressaisir la suite du temps, de reconstruire une historicité, d’entourer, d’assiéger la raisonnabilité et son humanisme tourmenteur).

Ou donc ; il ne suffit pas d’approuver la stupidité, le stupre et le n’importe quoi pour s’évertuer contre la raisonnabilité, il faut reprendre le courant du temps lui-même, et sur ses sommets. On peut se rouler dans le caniveau si l’on est Rimbaud ; ça n’est pas l’affaissement dans le monde (ou ce que l’on imagine facilement hors du giron du raisonnable comme étant l’abandon ou la dégradation de l’idéal, idéal qui n’est effectif, réaliste que dans l’épistémè de la raisonnabilité, parce que dans la pensée grecque ou le christianisme, l’idéal n’existe pas … c’est tout autre chose qui est joué, lancé, intentionnalisé ; c’est une transmutation du monde réussie pour les grecs, et une conversion de l’interne conscience pour les chrétiens qui existe dans le déjà en cours de réalisation.

ça n’est pas la sur-imposition dans le monde d’un état hallucinatoire de l’humain et du moi et des choses de ce monde qui serait bel et bien effectivement idéalisées et dont on voudrait que l’image soit conforme au donné là, au vécu, au corps, sorte d’idéalité pointilleuse complètement perdue de constater que non, la réalité n’est pas adéquate et ne ressemble pas à l’ordre ou l’idéal. Le retournement grec ou chrétien de l’autre face du monde, est le vrai monde, la vraie et réelle désignation du sens, de l’orientation, de la direction du donné, du corps, et qui dit autre chose et autrement que le monde, qui s’ajoute au monde et renvoie de le porter bien avant lui-même, pas d’affaissement dans le monde aplati par un idéal impuissant, mais de soulever le monde, y compris s’engendrant du plus néfaste, du plus limité, du plus écrasé, pourvu que l’on ne perde pas l’élévation.

Les grecs et les chrétiens et les sujets (Descartes & cie) et les grands sujets (Nietzsche, ect) n’idéalisent pas, ils produisent antérieurement au monde ; le poids mortifère de l’idéal raisonnable, humaniste et psychologisant des mois anéantit le possible. Ils embraient de ce que le départ du monde est autre et antérieur au monde vécu donné. Les mois, cad chacun, se retrouveront piégés de n’être que « cela », ce « truc » généralement ignoble ou triste ou désagrégé ou parfois de temps en temps un peu heureux ou vaguement satisfait d’une satisfaction spectaculaire (au sens connu ; on fait semblant ou fait comme si, pour la galerie), et leur idéal même (qu’on leur assène depuis la naissance) servira de marteau pour les enfoncer.

Et les pensées de l’altérité veulent apporter au monde plat et inerte ontologiquement (le monde raisonnable) une dimension super réelle ; parce que dans le raisonnable il n’y a plus de réel, il n’est plus que « de la réalité », et son ignoble attente idéale ; qui se détruit plus ou moins immédiatement au contact de la vie, et qui abime, détruit mentalement les mois … qui eux sont bâtis vers et par l’idéal en eux, soit disant ; mais de cela, de l’idéal du moi, de la vie, de l’idée de l’humanité, on oppose l’absence de la dimension qui, elle, n’est pas l’idéal mais le réel de la réalité, ce par quoi ce qui est, est limité impérativement (on ne sait de où ni par qui, que l’on nomme donc une épistémè réductrice, et au fin du fin la réduction à l’objet dans l’objectivisme, ce qui veut dire soumis à d’autres consciences qui les figent, et qui est lui-même soumis à l’objectalité, cad à la conscience, au sujet, absenté par la science, ignoré par le moi, annulé par les théories négatrices soumis à l’objectalité du sujet qui se dissimule dans un objet, sous un masque, sous un emprunt, un crédit, littéralement et figurativement) ce qui s’absente dans la réalité, se révèle comme l’Antériorité même de tout ce qui est.

De là que dans la Grande Médiation, qui est quand même ce que recherche le temps humain depuis au moins l’après guerre, (et qui donne les médiatisations, mass et micro, essentiellement mais non exclusivement) soit à ce point dégoûtante et destructrice, de l’humain lui-même et pour cette raison joue le rôle du jugement dernier (on voit tout l’humain dans ce qu’il est) mais de par la noirceur et l’indifférence morne, et qui montre partout l’abaissement ; soit donc le pliement de l’intentionnalisation dans des finalités basses et immédiates ; et le spectacle de la stupidité bovine (pardon pour les bovins), et le recyclage continuelle de la même sorte d’idéal issu du raisonnabiliste et du naturaliste et du psychologisant.

Mais aussi qu’au travers de toute cette masse molle, ce poids du temps qui enfle et s’étouffe, perce ici et là de vraies et réelles médiations … mais on ignore encore lesquelles et on ne sait pas encore comme, tout à fait concrètement, elles nous influent, insufflent. Parce que tout cela est quand même produit par la structure de conscience, mécanisme pur, qui batifole et s’ébroue.

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Redimensionner le corps de conscience

1 Août 2015, 08:32am

Publié par pascal doyelle

Puisqu’il faut partir des dernières limites (Sartre et Lacan), nous voici donc en position de délimiter la structure de ce qui agit, en tant qu’articulation au réel, et qui en se retrouve jamais dans le monde ou l’humain, mais est dans la nécessité logique de se présupposer par-devant soi.

Notre être, devenu cet-être tel que posé par Descartes qui le place « là », sur la surface étendue du monde (l’être donné là est réemployé par la structure dans l’exister radicalement actuel de la conscience de (soi), le (soi) est le rapport lui-même en tant qu’il est et n’est que la conscience qu’il est conscience, que ce rapport est à lui-même son exister ; qu’il n’est rien de plus, nulle part et bien qu’il n’est que l’étendue, cette étendue a un Bord, le bord du monde, et nous sommes perchés dessus, en équilibre) ; notre-être donc après cent détours divers et variés (le kantisme qui en précise la structure externe, telle que jetée sur le monde et l’empirie, l’idéalisme allemand qui tente vaille que vaille de définir cet-être comme idéalisme pur d’un « moi », réinvestissant Eckhart et suivants, repris par Hegel qui sustente notre être de son historicité comme Kant en lançait la spatialisation à même le monde, de sorte que l’espace et le temps de son déploiement son dés lors exposé, exhibé) aboutit à Husserl qui cette fois ne le prend plus selon l’externe du « là » du monde kantien, mais selon l’interne de sa structure même ; par quoi l’on sait qu’il ne sert à rien de tourner autour du pot, notre être, cet-être posé « là », se dénomme « conscience » et rien que.

Il est parfaitement inutile de pleurer toutes les larmes de son corps en désespérant que l’on n’atteigne pas la substantifique moelle de notre être par ce que notre être n’est rien que cette structure dont on a vaillamment et très amplement détouré toutes les possibilités. $

Par Descartes qui expose en une fois et une fois seulement (inutile de se la rejouer « Descartes René » par ce qu’il expose nettement et lucidement le sujet « là » fondamental, la base de tous les autres, bien qu’évidement il faudra y retourner, René ne pouvait à lui seul tout inventorier), par Kant qui l’expose selon l’externe dans le monde (l’architectonique du sujet transcendantal, la description de sa structure adjointe dans un monde), Hegel qui l’exhibe dans tous ses devenirs historiques, et enfin Husserl qui débroussaille l’interne de cet-être ; tout cela aboutissant à montrer et donc démonter petit à petit comme cela fonctionne, comme ce mécanisme de conscience s’allume, démarre, embraie, et continue sa route.

Dans le même temps d’une part perché dans le sujet cartésien on peut commencer de représenter toutes les altérités diverses du monde donné là (comme étendue qui contient des tas de déterminations, des systèmes, des causalismes, des ensembles, etc) et d’autre part le sujet que dévoile Descartes il ne l’invente pas seulement ; il montre le sujet qui va commencer de s’activer un peu partout ; en éthique, esthétique, politique, idéel, humanisation et personnalisations ; il montre un sujet (cad une conscience qui essaie de remonter le long de sa structure mais n’y parvient jamais, mais qui entre temps crée tous les possibles attenants à cet être planté là sur le sol réel, de la révolution au romantisme, de Rimbaud aux sciences, de la psychanalyse aux langages, tout ce que l’on voudra, puisque cela s’obtient de la positon franche et abstraite ou investie du sujet même).

Il est donc un total dévoilement dans tous les sens possibles, toutes les directions, littéralement (d’un point posé sur le réel « là » du monde, dans un corps, par uen identité de moi, au sein d‘une humanisation révolutionnaire généralisée, dotées d’objectivismes et d’objectalités, etc). Si l’on attendait une révélation sur la substantifique unité réconciliée ou tendrement humaine, c’est raté ; mais par contre les descriptions et démontages de notre être en son situé sont totalement toutes portées au bout du bout, voir à ébullition.

Parce que si il est une série de descriptions de notre-être comme étant cet-être (en dernier la conscience, selon Husserl), il est aussi un surinvestissement forcené de cet-être ; Nietzsche en est la pointe, ou Rimbaud dans son hyper conscience individué radicale et dure, très dure, envers elle-même, le monde, les autres, la vie, etc (ou Artaud ou Céline, etc). Lorsque l’on découvre notre-être comme étant cet-être, c’est une puissance écrasante et rigoureusement non-humaine, froide et occupante, excédée, mordant à même la chair du corps, puisqu’une conscience est un mécanisme qui surgit de la cervelle d’un corps et se tend en s’arrachant vers le donné « là » externe à toute identité et en-plus de tout sens ; le sujet est pour certains la structure qui détruit, annule, dégrade, démantibule, ou sublime, explose l’identité du moi que l’on est, et tout le corps avec, attendant un sujet ; ce qui s’est décrit par la technique de description, c’est aussi vécu de par soi et voulu ou attendu ; répercutant dans toutes sortes de représentations, de suppôts, de réalités ce qui n’a pas de correspondance dans le donné et qui ne trouve pas sa ressemblance ; c’est uniquement si elle fait retour sur (soi) (étant entendu que le soi est le retour lui-même, et aucune autre substitution) que cette structure se-sait.

Le dévoilement de notre-être qui devient cet-être exposé là par Descartes (sur l’étendue du monde) et qui fera l’objet de toute l’attention fondamentale après lui (Kant, Hegel, comme externe, Husserl comme interne structure) l’oriente vers l’altérité (de même que la pensée splittait, divisait incessamment la pensée grecque, ce qui veut dire destructurait les intentionnalités du groupe et en inventait quantité d’autres, en plus de celles du groupe et que le christ dépliait le point de vue rigoureusement au-delà du segment naissance-mort et explorait ce point de vue interne-externe, jusqu’à imposer qu’il y ait un Autre point de vue radical, et de telle sorte que grecs et chrétiens (et monos) exhibent le Un comme altérité fondamentale, autre que tout, ayant à exister, à se produire dans l’instant même de son apparition), et l’altérité qui fait suite à la grande bizarrerie cartésienne est tout autant l’exposition de notre être comme cet-être qu’elle deviendra la manifestation du monde donné là par les sciences, les objectivismes, les objectalités. Raison (au lieu de pensée), naturalité (au lieu de dieu), moi et personnalisation (au lieu de sujet) sont en leur point rond, rond-point, l’abstrait sujet cartésien dont toute la chair, la moelle sera par contre vécue, éprouvée, exposée au soleil brulant de la structure émaciée et explosée (par Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, ou Rimbaud ou Céline, le pauvre, pauvre individu égaré dans la brutalité et l’horreur, etc).

Le sujet cartésien est à la base de tout (non le sujet « René » cartésien mais ce que celui-ci montre, dévoile, exhibe, in vivo, à vif ; Descartes expose ce qu’il voit partout commençant d’être joué), mais sera absenté par la science et l‘objectivisme (qui bascule le sujet dans son objet), ignoré par le moi et l’humanisation (qui croit être un moi ou en la « nature humaine », ce dont Sartre nous assure que non, ou Nietzsche ou Lacan), et annulé, nié par toutes les séries de théories ou pensées (d’ontologie directe, selon le langage, l’inconscient, le sociologisme , structuralisme, les nietzschéismes divers, dont Nietzsche surpasse puisqu’il établit, lui, une structure méta-ontologico réelle du sujet affirmatif radical et qu’il plonge dans l’historicité de la pensée, de la réflexivité).

Loin que l’on n’ait pas avancé en philosophie (qui est exclusivement la discipline qui se charge de « ce qui est arrivé à l’humain » lorsque s’effondrent les mondes particuliers de chaque groupe humain dans sa synthèse spécifique séparée de tous les autres mondes, l’émergence de la structure de conscience), c’est imperturbablement que se poursuit le devenir réflexif qui remonte le long de son propre trajet, radical, à la racine, c’est de la racine dont on est saisi. Et ce physiquement, physiologiquement ; puisqu’une conscience n’est rien que l’articulation qui surgit dans une cervelle vers le monde donné là, dont on extrait d’une part le donné là (comme monde, créant l’idée même abstraite de « monde », auparavant c’était LE monde donné dans une synthèse vivante partagée entre tous en lequel il fallait être né pour qu’il s’inscrive comme monde et vie) et d’autre part le « là » du donné ; n’apparait le monde donné que dans le « là » (de tous les mondes, come supposition vide, l’être, mais formelle et attirante, restructurante).

Le passage s’effectue donc en profondeur ; ce qui veut dire dans la redimensionnalité du corps ; corps grec, corps du christ, corps humaniste et personnel, corps nietzschéen ou rimbaldien, etc. la pointe située dans la cervelle s’en prend évidemment à tout le corps et à toute la cervelle ; elle remodèle et n’est pas du tout idéelle (sauf par effets entre autres bien sur) ; de sorte que le corps de raison, naturalité ou psychologique sont tout à fait relatifs, bien qu’ils se prennent pour la seule réalisation qui soit ou qui vaille ; en fait leur structure plonge bien avant et dans l’antériorité de ce qu’il faut bien nommer (c’est fait pour cela) l’ontologie de notre-être devenu cet-être.

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