Le monde du dégout et l’absorption de soi
Mais le un est découvert depuis le début.
La dernière fermeture de la réalité est celle qui nous tient encore ; qu’il y ait une nature humaine ou un moi destinal (un moi destinée en son « essence « ). De là la définition de la pensée comme raison ; qui tourne en rond sur la nature humaine ou la personnalisation, mais la raison n’est pas la pensée, elle n’est pas la remontée de la structure, mais démarre du sujet figé dont à prétendu affliger Descartes. La raison serait la réflexivité mais mal comprise.
Pareillement la représentation de la vie dans les médiatisations, tourne autour du destin du moi ou illustre un dénouement heureux et fade ou malheureux et catastrophique de la nature humaine ; les mass médiatisations ne perçoivent pas au-delà de ce qui pour tout le monde parait constituer ce qui est, ce qui pour ce monde là définit l’être, le réel ; soit donc la nature humaine figée et la personnalisation maudite ou promise. Libéralisme ou imaginaire, ça tourne autour de cette réalité fixiste. Or cela revient à définir la pensée comme rasions, à interpréter la pensée grecque ou chrétienne à l’aune de ce que tardivement on a installé comme raison naturelle d’une espèce naturelle.
(De sorte que chacun est amené à se considérer comme étant « naturellement » et « spontanément » ce qu’il est, ce « truc » malfoutu, qu’est un moi ; il n’est rien de plus horrible qu’un moi, qu’une personnalisation, c’est un bricolage immonde, mais il faut faire comme si il était nativement « qui il est », ou considérer que l’humain est naturalistement « humain »).
Mais le un est découvert depuis le début, disions-nous.
Par la raison notre réalité humaine se réfléchit, elle est redistribuée par la réflexion, c’est notre nature humaine qui par la raison se représente envers et contre les illusions ou les idéomanies des autres mondes ou de l’imagination ou de la subjectivité délirante ; transformant tout en objectivités.
La pensée est un autre chemin (qui n’est pas forcément l’inverse de la raison… parce que la pensée contient la raison, produit comme effet la rationalité, mais la pensée est archi-pensée tout comme le christianisme et affiliés est hyper pensée) ; c’est la réflexivité qui produit des effets, dont l’humanisation ou la personnalisation, la pensée ou l’acculturation généralisée, et non cette nature humaine qui se réfléchissant se permet enfin d ‘exister comme monde humain unique ou comme personne à part entière. Evidemment la réflexivité ne nie en rien la personne ou l’humanisme, mais est plus grande que ces effets ; et de fixer, figer la réflexivité en l’humanisation généralisée (cad celle qui s’est créée dans l’unique monde universel, dans l’universalisation et les universalités) ou en la personnalisation (qui aboutit à un moi, à ce conglomérat corps-langage par exemple, ou corps-désir, etc), cela détruit l’intentionnalisation même qui nous est originelle.
Réflexion et réflexivité
En somme et en gros la réflexivité n’est pas la réflexion. La réflexion serait notre réalité humaine qui se réfléchit et, donc, se réorganise (en mieux, débarrassée des illusions par ex, ou des religions, ou des instincts faciles ou des facilités tout court), ce qui est très bien (il ne s’agit pas d’opposer la réflexivité à la réflexion , la réflexivité a causer la réflexion, la pensée a causé la raison, mais de reprendre plus loin l’horizon qu’il n’est posé à partir de la simple raison ou l’humanisme ou le personnalisme « spontané » qu’au bout d’un moment nous subissons alors même que, évidemment, humanisation et personnalisation nous réalisent réellement et de fait).
La réflexivité est non pas notre nature humaine qui se réfléchit, mais la réflexivité qui commence de restructurer et réinventer l’humain (il n’est plus de monde particulier qui s’interface avec le donné là et le là du donné (l’être), mais directement notre-être nu et formel qui n’est rien au début et le monde même que l’on ne connait pas). Ce qui provoque qu’il y eut universalisation et humanisation, sujet et réflexivité, pensée et liberté ; soit des formules formelles, qui s’emploient.
Et tandis que la réflexion se fige sur la nature humaine et la personne destinale, la réflexivité signifie, fait signe, oriente et désoriente vers sa propre dimension ; il n’est pas que cette naturalisation de l’humain et pas que ce moi psychologique, qui ne s’expose réciproquement que via le sujet absenté et le sujet ignoré (l’objectivisme et l’objectalité).
Et précisément la réflexivité qui déploie sa propre dimension est celle sur laquelle s’avance la philosophie. Or comme cette dimension est celle qui conçoit, perçoit, prévoit, elle se veut dans la philosophie comme elle se veut en esthétique, éthique, politique, idéel ; sans se connaitre ; il n’est pas de mode objectif qui exprime la dimension ; la philosophie ne pense pas objectivement la dimension, elle la montre et si elle la pense en sa dimension adéquate, ça n’est pas selon la connaissance mais selon le savoir (qui est le propre de la philosophie) ; et c’est ce savoir qui se transmet au sens où il faut suivre l’exemplaire, il faut suivre Descartes ou Kierkegaard, et recréer en sa conscience la position que Descartes ou Kierkegaard occupent, l’avancée du pion sur la carte du réel.
Le savoir ultra bizarre
Evidemment la philosophie tend à rendre l’avancée comme conscience d’elle-même ; elle en constitue le savoir (qui on l’a dit n’entre pas en contradiction avec la connaissance, puisque la pensée entraine la raison, entre autre, d’où que de considérables appels philosophiques aboutissent à des sciences, ont pur résultat des sciences ; la philosophie ouvre les régions de la réalité). Savoir ultra bizarre puisqu’il faut l’être, qu’il faut entrer dans les paramètres par lesquels l’être-conscience se place par rapport au donné et au là, au monde et au réel ; et il n’est pas trente six déplacements de la conscience-de sur l’être réel … Et le déplacement que Platon effectue est reproductible puisque c’est le même être de conscience que l’on peut recréer en soi-même, à condition de poser son être au même niveau.
Or pourtant et bien qu’elle veuille amener en conscience la réflexivité qui se réalise par ailleurs partout (esthétique, éthique, politique, idéel, acculturation généralisée (christianisme, renaissance, romantisme, par ex), humanisation, personnalisation, etc), la philosophie est elle aussi ramenée au Même niveau … cad qu’elle contient encore de l’impensé. De même qu’il est très difficile de commenter une œuvre esthétique (et littéraire), ou de comprendre une éthique ; de même on ne peut pas produire une théorie de la philosophie (sans philosopher, sans surimposer une philosophie ou une position, qui définira la pensée par ex comme idéologie ou comme colmatage ou comme épiphénomène sur le langage, etc) puisqu’à chaque fois c’est définir ce qui est réel ou ce qui ne l’est pas, ce qui est l’être ou relatif à l’être.
La réduplication
Autrement dit il est un être-réel (notre être de conscience, réflexif, dont il faut prendre en compte toute la réflexivité) qui produit. Et il produit depuis les grecs, les chrétiens et affiliés, Descartes et les grand sujets, en esthétique ou en politique, il produit dans tous les sens disponibles (puisqu’il n’est plus aucun monde particulier qui puisse clore cette réflexivité). Et cet être-réel est commun non seulement entre tous, toutes les consciences (c’est la Même conscience pour chacun), mais dans tous domaines d’universalisation ; universalisation ne signifie pas que tout s’aligne sur le même contenu mais que toute conscience se rend adéquate à toute autre, structurellement, et anime son point de vue en cette réduplication continuelle, et que ce faisant c’est le donné, le monde, les différenciations, les possibilités qui sont démultipliées. La réduplication par chaque conscience est ce qui multiplie le réel.
Si l’on se limite à comprendre cet-être comme étant seulement l’universel (cad ce qui est définit par les tenants de la raison seule, au fondement de la raison-sans pensée), on ne comprend rien au déploiement multicolore des domaines d’expression de ce devenir (de l’être structurel de conscience) qui aboutissent aux régions découvertes par les disciplines (l’esthétique révèle quantité de mondes, les éthiques, etc, les acculturations s’accumulant, christianisme et renaissance par ex, se mêlant et entremêlant, et qui ensuite partiront rechercher l’esthétique africaine ou la musique indienne, etc). Il faut présupposer au départ un seul être qui explore et produit et invente et crée ses réalisations.
La philosophie de par sa discipline propre se rapproche de l’être-réel qui s’est produit par les grecs, chrétiens, et suite, mais elle n’est pas cet être lui-même. Lequel reste là où il Est, dans l’exister même qui provoque vers le réel, l’être, l'étendue là au-devant ; qui pénètre de plus en plus dans le réel, la même articulation se produit de Parménide à Sartre ou Lacan. La philosophie balise selon son savoir (de cet être dans l’être, de la conscience sur le réel), mais les autres disciplines explosent et explorent du Même être pointu, qui creuse la possibilité, la possibilité générale de la réalisation de ce qui est articulé par-dessus le groupe et le langage.
Autrement dit, ça n’a plus de forme collective, ça n’est plus une sagesse, ça n’est plus une vision du monde partagée, parce que chacun peut porter cette fois sa propre vision ; mais on a ouvert les portes et tous se sont engouffrés.
La question est donc ; quelle vision partagée mais non collective, quelle sagesse délirante mais mesurée, quelle formulation agissante et explicite mais toujours libre ? Quelles finalités doit-on se donner ? Qui est ce « on » ?