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instants philosophie

L‘intention par-dessus

23 Septembre 2023, 13:13pm

Publié par pascal doyelle

On ne comprend pas vraiment en continuant d'utiliser le concept "être". Que veut dire "être" pris comme une unité ; "pensée de la pensée" ? esprit , hégélien, qui est pur mouvement de tous les concepts soit dit en passant ? Théo-logie? Descartes ne définit pas l'être... il dit ; l'étendue (tout ce qui est), dieu (en tant que volonté infinie), le je qui se-sait. il éclaircit de cette manière tout le penser. Sitôt que l'on use de "l'être" on prédéfinit la réalité comme déterminations ; ce que l'on nommait jadis le fini ; et on était obligé de sauter dans l'infini de l'être (en vérité seulement imaginé et non pas pensé) et de perdre le fil (supposant seulement un horizon un, L'être).

Être nous conférerait une consistance ou une certitude indubitable, en un discours clos, total, exhaustif et sans reste aucun. Une objectivité et une fixité.

Ce qui ne correspond pas à ce que l’on éprouve, ni ce que l’on perçoit et pas même à ce que les sciences paraissent comprendre de la réalité ; à savoir que tout se meut, devient, se transforme lorsque ça ne disparaît pas, se décompose, s’oublie, se perd, se déroute.

La certitude cartésienne est celle d’une forme, vide, et non d’une consistance ; la conscience de Sartre est ballottée en tous sens et constamment en perdition ou engluée ou écrasée ou annulée ou niée par autrui, l’autre conscience ; aucune évidence ni aucune connaissance qui nous délivrerait ; seul le réel brut de notre existence est exposé.

Il revient donc de redistribuer les notions et ne pas commencer (ou terminer) par l’être, mais d’analyser comme la réalité nous apparaît ; soit un présent actualisant. Présent qui n’est pas « du temps », pas le laps entre le passé et le futur, mais l’actualisation même ; ce qui se dit autrement ; l’exister. Ce qui permet d’entrer dans la structure de « ce qui est » (génériquement parlant), en approchant la réalité comme formelle (le réel, le présent, l’exister) et effective (les déterminations, les choses les êtres, etc). Ce qui implique également au moins deux autres notions (qui permettent donc d’ouvrir le concept « être » en distinguant ce dont il s’agit, de même que Descartes qui abandonne la pensée théologique ou d’Aristote) ; le rapport et le possible.

Ceci donc en vue d’expliciter ce que par « réel » on peut saisir.

On use donc de concepts qui relancent la perspective et entendent, à tout le moins, ramener l’idée à l’expérience que l’on en a ou peut obtenir ; à savoir que l’être, le réel, génériquement, peut se préciser en tant que « ce présent », tel qu’il nous accompagne, nous soutient, nous précède ; on considère que ce-présent est matriciel ; soit donc la forme, non abstraite, du réel-même. Ce faisant on introduit donc à cela même que l’on est en train de vivre, d’éprouver, de percevoir.

Et porte attention à ce que l’on intentionnalise, ou intention à ce dont on cherche l’attention ; ou attention par laquelle on recherche l’intention

(tout comme, dès le début, Perceval, Lancelot ou Arthur sont manifestement les formulations inquiètes ou angoissées ou coupables ou humiliées ou dépressives de l’intention qu’ils incarnent, de l’intention qu’incarne le héros de ces tout premiers romans en tant que romans ; ce qui est stupéfiant, inaugurant que le questionnement s’impose en tant qu’orientation de « soi », dont on ne sait pas quoi faire, où, vers quoi, pour quoi lancer cette conscience que l’on a, et que l’on a parce que cet avoir est notre être, et donc notre existence (et non notre être) étant entendu que ce que la conscience que l’on a, peut être modifiée de cet « avoir » même, qui échappe à l’être)

et n’importe quoi ne peut pas n’importe comment entrer ‘en conscience’. La question de ce que l’on mémorise, et antérieurement y de ce que l’on expérimente ou de ce que l’on éprouve, à pour finalité de distinguer ce qui est accidentel en nous (et que l’on prend peut-être et éventuellement pour notre idéal ou notre blessure ou notre alter ego, etc) et de ce qui est universel (disait-on autrefois, la philosophie mais aussi la poésie ou le roman ou les esthétiques et évidemment les religions, servant de moyens de tri, de sélection, d’organisation) distinguer ce qui est accidentel et le plus souvent nous entraîne vers le bas ou à tout le moins des distinctions de moins en moins significatives, et à terme n’aboutissent qu’à des choses désignées du doigt ou rêvées, d’une part

et de ce qui est universel ou véritablement formel ; à la recherche du formel qui est précisément l’objet de notre analyse ; qu’est-ce qui vaut ? Quelle est la finalité de l’intentionnalité (cad tout, de tous les champs intentionnels) ? Et, puisque beaucoup de domaines furent effectivement découverts, depuis 2500 ou 3500 ans, et quantité de domaines, quelle est l’architecture du réel intentionnel ? Comment organiser tout cet ensemble ou plutôt tous ces ensembles ?

Il n’est aucun concept objectivement ou rationnellement posé là, étal, qui puisse dans son unité déterminée rassembler tous les autres concepts, déterminés eux aussi ; aucune détermination ne peut unifier toutes les déterminations ; de même aucune réalité ne rassemble toutes les réalités ; le concept réel et le réel lui-même sont nécessairement et impérativement, pour insister, d’une autre nature ; ou si l’on préfère, ce qui est déterminé est de fait fini, comme on sait ; comme on sait, mais évidence dont on ignorait comment s’en sortir ; on imaginait un « infini », une unité, une réalité des réalités, qui s’est révélée n’être qu’un mélange de conscience et de contenu, de structure et de finitude, de concept et d’imaginaire. L’intentionnalité se mêle au déterminé (l’idée) et l’élève formellement comme « absolu ».

Or on a vu que l’on a pu, justement, ramener absolu, infini, réel vagues et éloignés à des réels désignés ; ce en quoi consiste Descartes, initialement ; et qui existent vraiment là dans le champ de perception ; non comme signifiés (auquel cas il s’agirait de déterminations) mais en tant que signifiants ; le réel, le sujet, l’universel, dieu se présentent comme signifiants bruts ; que l’on ne rencontre nulle part dans le monde mais qui se posent comme signifiants pour, précisément, un être (qui n’est pas un être) et se tient de se signifier lui-même, d’être lui-même son signifiant (ce qui veut dire que Pierre ou Catherine ne sont pas les signifiants eux-mêmes, mais les rapports qui, respectivement, se présentent comme Pierre ou Catherine ; au sens où Pierre est Pierre lorsque son je fait de son être une existence ; ce que cherchait Sartre ; qu’est-ce que Gustave a fait de Flaubert ou inversement).

De là cet attachement à l’historicité. Étant entendu que cette architecture s’est communiquée des uns aux autres et a progressé au fil de temps, au long de sa propre proto-expérience ; puisque nous sommes engagés dans littéralement le pur Possible qui nous soit, éventuellement et si on est gentils, accessible.

L’attachement à l’historicité, à la variation de l’expérimentation de l’exister et du devenir ; qui n’est absolument pas un devenir déglingué ou d’un arbitraire ou d’une diversité distraite, mais le devenir du possible même et celui-ci, étant formel, est unique. Et formel, il est excessivement resserré.

Engagés dans le pur Possible veut dire ; dans la plus grande possibilité possible du réel (puisque le possible est la règle même du réel).

C’est pour cela que définir notre être ou le caractériser comme rapport indique un universel plus grand mais qui échappe ou se situe en dehors d’un ordre ou d’une raison, logos, esprit, etc et universel plus grand qui est déposé en et par chaque un, chacun ; supposant alors qu’il y ait une reconnaissance et une connaissance qui vient du dedans, lesquelles sont connues et reconnues par et pour et vers chacun, une coordination qui s’impose de et dans l’historicité même, dans le cours du temps, de l’histoire, de la médiation ou de la méditation que chacun creuse, entame, ouvre, en bref intentionnalise en lui-même ; là même où le rapport qu’il est, qu’il existe, lui échappe bien que ce mouvement soit plus lui-même que lui-même (la conscience, cet arc existant, étant plus grande que le conscient ou la représentation) et bien que « ce que l’on pense, désir, imagine, perçoit » se pourvoit dans l’arc de conscience ; les traces, les signifiants, sont des tracés et formulent à terme et dans la Possibilité même les décisions, les orientations, les internationalisations et finalement, peut-être, notre intention d’exister ; ce que l’on veut vraiment, ce que l’on attend ou ce que a, aura présupposé toute une vie durant.

En quoi une vie vécue doit, impérativement (et de toute manière dès que l’on est « conscience » on est intention, et probablement, quoi que pas forcément, toujours plus précise ou décidée ; on ne peut qu’assurer et assumer cette intention) une vie vécue doit s’autoriser, se permettre de se réunir dans une capacité, un choix, une logique, un logos, une ligne individuée et, au moins, au minimum, choisir de se perfectionner ; se notifier, sur le bord de la cervelle, qu’il doit orienter, formellement, le champ intentionnel (cad en l’occurrence son je, sa conscience de soi, au sens où on peut signifier son honneur, sa liberté, son désir, sur lequel il ne faut pas céder, disait Lacan, son choix sartrien ou son exigence kantienne, etc) même si, évidemment, ça n’est pas et ça ne sera pas simple, du tout, et même quasiment irréalisable, seulement ébauché, à peine envisagé (et encore moins accessible si l’on ne s’est posé aucune question, même le chrétien des premiers temps, qui sacralise les enfants et les petits oiseaux, se sait, à tout le moins chrétien et pose l’interrogation par le christ même), orientation de soi seulement supposée et non comme décision « forte », qui ne tient pas la route, conscient qui ne tient pas dans le temps, puisqu’il n’est pas le temps, n’est pas la structure intentionnelle.

Mais comme précisément intention, au moins, au minimum, une intention, vague, légère, supposée, survolante, éthérée, papillonnante peut-être, une intention d’exister. L’orientation cumulative mais pas seulement qui eurent lieu durant toute une existence ; il s’agit tout autant de l’orientation originelle, celle par laquelle, véritablement, nous nous sommes, chacun, aperçu au bout de l’enfance ; dans l’adolescence ; lorsque l’on découvre que le monde est-autre, qu’autrui est-autre, et que nous-même sommes autre pour nous-même ; c’est en ceci que le désir, sexuel, la sexuation donc est ou aboutit à cette découverte, que l’on est autre-que-soi ; ce que l’on s’empresse de combler par le tomber-amoureux, et qui cause tant d’angoisse, puisque l’on ne peut pas situer notre « être » puisque ça n’est pas un « être ».

Et que les inquiétudes quant à la sexuation, aussi charmantes ou angoissantes soient-elles, ne répondront pas à l’interrogation qui porte sur notre intention d’existence, (mais cette interrogation porte l’étrangeté de moi envers moi-même, en quoi je ne suis pas un « moi ») laquelle intention d’exister est bien plus étendue que n’importe quelle partie du monde, de la vie vécue ou de la connaissance (du corps en l’occurrence) ; c’est bien cette prédominance au-delà de tous les champs (de conscience, y compris celui de la pensée, de la connaissance ou de l’objectivité), cette prédominance de l’arc intentionnel antérieur à tous les champs intentionnalisés (ceux qui furent, qui sont ou qui seront inventés ou créés), cet arc intentionnel qui est l’interrogation même ; le plus grand universel n’est pas une « pensée », un « concept » mais un sujet et non seulement ses structures mais son archi-tecture. Ce que dieu, le-philosophe (qui n’est pas la pensée d’un système mais ce qui se montre dans tel ou tel système), le sujet (christique ou cartésien et suivants, jusque Lacan) veulent exposer, déplier, manifester ; y compris la notion du « réel » entendue comme Rapport. Ce qui existe comme rapport nous implique, et ce totalement, puisque ce rapport conduit ou est mené par le Possible ; si le réel peut être désigné comme rapport (de tous les rapports, en tant que dieu, sujet ou exister, et impliqué par toutes les religions, les systèmes universels, les sujets, y compris en tant que créateurs, de rapports donc, esthétiques ou éthiques, etc), si le réel peut être désigné comme rapport, il amène instantanément à cet exister, qui doit créer, inventer, jusque dans sa perception, son affect, ses désirs, ses relations, sa liberté, sa justice le challenge, cad la constitution des rapports dont il s’illumine.

Ou de la négation des rapports, qu’il maudit, dont il est alors la, malédiction ; il est clair que le christique nous a averti que tous nous nous tromperons, égarerons, nous nous effondrerons ; « on déconne, on ne fait que ça, tout le temps », Lacan. En quoi c’est l’intention que l’on en a, d’exister, et l’intention dont s’opérera le compte, dont le compte s’opère continuellement, la représentation significative que l’on a voulu donner de son existence, de ses choix, de ses inventions de soi, de ses créations peut-être, de notre engagement ou de notre croyance (quelle qu’elle soit). C’est bien la philosophie ou le christianisme (ou la révolution) qui nous signifie que nos choix, décisions (on préfère Intentions) ne peuvent pas exister abstraitement ; si ces intentions existent, elles sont réellement et concrètement agies.

Soit donc ; c’est pour cette raison que dieu, pensée universelle, sujet et réel s’installent comme positons formelles et qu’aucune définition de l’intentionnel ne doit, ni ne peut prendre le pas sur le seul exclusif et unique mouvement comme mouvement (et non comme « définition ») ; et qu’alors la pensée, la philosophie, mais aussi la religion, l’œuvre (esthétique poétique littéraire, etc), la politique et tous les domaines de champs intentionnels, s’adressent au sujet par et pour lui-même ; en tant que ce qui est sauvé (et ce qui sauve) c’est le rapport tel quel (et non tel ou tel contenu). Le réel est formel.

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Cohérence du réel

16 Septembre 2023, 11:17am

Publié par pascal doyelle

Tout ceci n’a pour finalité que d’expliciter la bizarrerie, l’étrangeté, l’énigme, le mystère de notre être, lequel ne peut pas, en aucun cas, être interprété en tant que « cervelle plus imposante », puisque l’on a vu, cent fois, que « penser » ça n’accomplit pas du tout l’ensemble de toutes nos capacités, et que l’intellect, mais en vérité (et en réalité) toutes nos internationalisations, ces champs intentionnels (de la perception à la pensée, en passant par les affects, compliqués, et l’imagination, et tous les domaines des esthétiques au politique, de l’éthique à la connaissance) tous ces champs n’existent que renvoyés à une unité, laquelle ne consiste pas en l’être, l’esprit, dieu, le sujet métaphysique, mais à cette unité de mouvement, étrange, qu’est le rapport ; il n’y a pas une essence, un substance, un être, une unité inerte, mais un mouvement et un mouvement qui crée des mouvements ; si le rapport est réel, alors il est le seul qui existe ; le reste est, et se décompose dès que composé, mais le mouvement se poursuit ; à savoir en tant que présent (qui déroule tout ce qui « est »), ou donc en tant qu’il est le « temps » (qui, de même, si il existe, est tout ce qui existe et n’existe que le temps lui-même, qui s’offre alors comme dimension structurelle), ou enfin en tant qu’il est l’exister pur, et purement formel ; celui qui contient, et rend possibles, toutes les choses et tous les êtres.

Or donc on verra, une autre fois, que si notre être est ce mouvement, il n’est pas une seule réalité, une seule réalisation (de soi, d’un « soi ») mais que si le réel est un par son mouvement (ou sa structure), la réalité est alors feuilletée, lisible, dicible, multiplement, imaginable, pensable, ressentie sous et en différentes feuilles de réalité ; il est des diversités que l’on admet par facilité, qui nous reviennent parfois et s’éprouvent difficilement, et il existe des pensées, des esthétiques, des éthiques ou politiques, des romans et des poèmes, des visions et des illuminations, parce que le réel se multiplement donne en lisibilités et perceptions jouant dans et par la Manifestation.

La manifestation du mouvement-même, qui, par nature, puisqu’il est mouvement (de mouvements), mouvement donc qui se démultiplie, se distingue, inaugurant qu’il y ait une réalité, laquelle n’est pas lisible en une seule fois, mais requiert toujours une pluralité ; la multiplicité (des réalités) et la pluralité (des sujets) sont appelées par l’unité structurelle de mouvement (qui sinon serait inidentifiable et donc ne serait pas). On y reviendra.

Ce mouvement est tout aussi bien et même originellement le possible brut.

Brut : de là que l’on pré-voit que peut-être, le présent est dimensionnel ; qu’il dresse, et toujours plus intégralement et de manière toujours plus élevée, subtile, élaborée, qu’il dresse la Possibilité : le réel est en re-création qui prenant base de ce qu’il perçoit, de lui-même, tend à se perfectionner ; la finalité, interne à la possibilité, qui est elle-même interne au mouvement brut, qui est interne au rapport, est la perfectibilité. Ce qui entre en rapport, malgré bien des égarements, errements, et donc quant à la réalité, brutalités et horreurs diverses et variées, ce qui entre en rapport est destiné à se perfectionner.

Certes on le sait quant à la réalité matérielle, qui se complexifie, mais également du passage de l’inorganique à l’organique et de l’organique à ce vivant qui se-sait (non pas qu’il fasse par là référence à une connaissance de soi, mais à un se-savoir, « je pense donc », autrement dit à un signifiant qui se désigne soi comme rapport).

Mais aussi dans la tenue du temps ; soit il indique une déperdition totale (et ce indéfiniment dans le refroidissement de tout cet univers qui est), soit il indique une autre direction ; on a choisi le caractère formel de l’autre direction ; si le réel est formel (ce mouvement, ce rapport, ce présent) alors les espaces, l’espace lui-même, les choses qui sont, sont relatives (à ce rapport), deviennent d’un plus grand devenir.

Ce qui peut sembler abscons (c’est une chose) et surtout abstrait ; ce qui ne se peut pas. Parce que l’on a reconnu le caractère absolument formel de « ce qui est »… le présent est une forme et tout devient en (et par) cette forme ; l’exister est une forme (l’exister ici ne désigne pas l’existence, comme lorsque Saint Thomas distinguer l’essence et l’existence ; l’existence étant en ce cas l’acte continué et continuel de la réalité qui se déroule, et tout aussi bien sa particularité, les choses et les êtres déterminés, qui relèvent de l’acte de dieu ; ici l’exister est le plus grand et le plus précis universel ; ex-sister c’est la possibilité qui sort d’elle-même et devient sa propre vision et à partir de cette vision (de ce champ de perceptions qu’est « la réalité », la manifestation), progresse. Ainsi du (relatif) désordre s’impose quantité de niveaux d’ordre, qui s’appuient sur les précédents (il n’apparaît il ne survient une matérialité ordonnée qu’à la suite de l’indistinction, le vivant que dans une cohérence matérielle, et une conscience que dans et par un vivant, c’est pour cela que l’arc de conscience est le corps) ; rappelons que l’on admet ici que la réalité est infinie, qu’une grande partie de cette réalité s’est effondrée, qu’il n’est demeuré, en très gros, que l’ordonné qui seul dure, et offre une base pour ce qui viendra ; le temps, la durée, encore une fois joue à plein ; mais de l’infinité de départ il reste une infinité de réalité.

Et quant à la notion d’infini, on a vu qu’elle ne permettait pas du tout de comprendre le « réel ». Qu’au contraire, l’infini est subordonné à la notion de rapport, lequel n’est définitivement pas « fini ». ce qui est pris dans un rapport est déjà changé, or tout est rapport(s). de même que l’être est relatif et que l’exister, l’acte, l’activisme du présent, cet activisme qu’est le présent, est absolu ; il occupe tout et use de toute l’énergie (matérialité, vie, conscience).

Pareillement « présent » est tellement formel et ne consiste en rien de déterminé (qui contient ou déroule pourtant toute la détermination), tellement formel qu’il est unique ; il n’est qu’un seul présent, titanesque, infini, absolu, et il est ce en quoi consiste le réel. Et on ignore jusqu’où existe le présent ; ce en quoi le rapport, comme technologie effective du réel, ce par quoi il existe un réel, soit donc que « le réel est le possible », et seul le rapport assume cette possibilité.

On ne doit pas seulement retrouver l’étrange et le mystérieux, et donc relire toute l’historicité (plutôt que de se contenter de ce « moi », si récent, qui croit être tout et qui n’est tout que pour lui-même dans sa limitation), mais retrouver ou trouver le multi/splittage de la réalité et que c’est précisément de se percevoir que le rapport, le mouvement se différencie et qu’une réalité, une matérialité ou que le vivant existent.

Aussi l’historicité est-elle non pas les aléatoires de tel ou tel contenu, auquel on a tôt fait d’en critiquer le relativisme ou l’abstraction ou l’idéalité ou même la facilité, mais le marquage du réel en positions et ces positions (dieu, la pensée, le sujet et le réel) sont des mouvements. Ce dont on établit ici la cartographie, la cartographie du mouvement digne et seul susceptible de décrire le réel en tant que Possible intégral (dont on est forcé d’en attendre la réalisation totale et ainsi parfaite ; de là que Kant suppose un devenir absolu au sujet). Mais alors le devenir intégral et parfait ne se réalise pas en un devenir simple mais en un devenir démultiplié, un feuilletage. En somme un devenir simple n’a pas de sens, puisque sans aucun espace et temps interne allégués aux réalités (qui sont toutes, elles-mêmes, des rapports). Étant sans cesse en passe, en possibilité de se reconfigurer ; le kaléidoscope qui cherche la perfection, la réalisation totale de toute la possibilité.

Il existe un point qui contient tous les points. Dont le présent est l’instant unique multi-démultiplié, ou donc déplié, comme il sied à une réalité.

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Ce qui Existe

2 Septembre 2023, 15:57pm

Publié par pascal doyelle

Si l’on dit que le « rapport » est le concept absolu qui contient et constitue tous les autres, cela se voit tout à fait nettement par les mathématiques, les nombres.

On peut compter tout ce qui est, et ainsi tout calculer, puisque le un est simplement et rien que le rapport à elle-même de n’importe quelle chose ; de même on dénombre les parties (qu’il faut évidemment préalablement identifier, par naturalisme et scientificité) et si il en manque une, qu’au lieu de faire 10, la chose fait 9, il faut retrouver le morceau et au moins expliquer cette part manquante ; de sorte que, compte tenu de la part manquante, on retrouvera le 10, les dix parties de la chose en tant qu’une (tout manquement étant résintallé explicitement, soit comme retrouvée soit comme explicitée : puisqu’une fois que l’on entre dans le calcul, on ne peut plus faire l’impair sur une absence, une absence non expliquée ; sinon le train, la ligne, la continuité des rapports sont interrompues et on ne comprend plus. Le principe du nombre, et donc du calcul, consiste à déployer le un de la chose et si impossibilité, d’expliquer ce manque, et ainsi de l’expliciter quand même, en tirant vers un Un qui soit nouveau et permette d’inclure la différence.

Là où par ailleurs on se contentait d’admettre que cette chose est telle et puis c’est tout ou est mystérieuse et admise comme telle.

Autrement dit dès que l’on a voulu faire entrer les réalités dans un calcul ou dans une pensée, il fallait dès lors rechercher jusqu’au bout (jusqu’à la complétude ou alors l’incomplétude mais explicite, qui, alors, soit permet de compléter malgré tout ou bien laisse ouverte la possibilité de progresser et de cerner le manque prochainement) ;

et pareillement toute pensée, qui veut explicitement manifester (à toute conscience, cad à toute attention) ce qu’elle dit, énonce, propose, se doit de lier et relier des rapports transparents ; et donc toute idée, cad tout signifiant intentionnellement désignant du doigt telle ou telle réalité (ou réel), est un rapport s’intégrant dans d’autres rapports, afin que tout l’ensemble du discours apparaisse ; autant dire que si un tel système se présente comme fixé ou figé (des rapports mouvants, sans condition d’explicitation de leurs mouvements, n’aurait que difficilement un sens) c’est souvent perçu de l’extérieur, tandis qu’en lui-même il conserve et même développe son explication, cad son mouvement.

Aussi les véritables points d’inflexion du réel se désignent comme tels, comme mouvements. Dieu, la pensée, le sujet ou le réel se programment en tant que mouvements.

Le christique, le premier mouvement individualisant, existe en référence, évidemment absolue, au christ lui-même ; par qui chacun est un ; certes il est dit que chacun est un exclusivement dans la libération, ou donc dans le regard (ou l’intentionnalité) du christ ; puisque lui seul existe hors-monde, hors conditions, hors donné ; annulant riche et pauvre, femme et homme, païen et juif, esclave et libre ; il n’existe qu’un seul regard, mais puisque c’est un regarde il instancie chaque regard comme tel (indépendamment de toute détermination, de toute part au monde ; tout adhésion au monde est happé, déjà, par les ténèbres et y compris votre propre affect, votre perception, et évidemment vos désirs). C’est Descartes qui restructure le dit regard, qui, cette fois, se regarde lui-même … Ainsi existe dans le monde (et dans la vie vécue de chacun), au moins un point (et un seul en fait), qui échappe au monde, au donné et aux déterminations ; et cette échappée hors du monde, signifie ceci ; que le réel est lui-même cela même qui échappe à lui-même.

Si le réel n’est pas l’être, cet objet fixé à ses déterminations, seraient-elles universelles, c’est qu’il ressort d’une logique du mouvement, mais si l’on enclenche le mouvement (comme étant au principe même) il ne cesse pas ; un mouvement figé n’a pas de sens.

Autrement dit ; le monde, la réalité, l’être en somme est déterminé, certes, mais cette détermination n’est pas le bout, l’extrémité, l’extrême et dernière possibilité du monde ; si une part du monde échappe au monde, c’est que le « monde », la « réalité » ne sont pas constitutivement le réel. Ce qui est réel c’est ce re-tour, ce tour nouveau, cette possibilité que, par ex, et exemplairement, manifeste qu’il y ait un « je ».

on peut bien imaginer une détermination infinie, ça n’a strictement aucune signification mais reste une « imagination » ; ce par quoi le mouvement qu’est un arc de conscience transmet, par fantasme, son in-finité à une détermination, un contenu, un signifiant ; de même que ce corps, vivant, fixe de manière aberrante, sa vie à un objet ou l’enclot en un signifiant qui fige le jeu des signifiants (névroses et obsessions, etc) mais clôture sur un signifiant qui est lui-même une intentionnalité répétée (qui peut ainsi être non pas effacée, annulée, mais contournée, détournée, pour peu que cette-conscience se-voit dans une-autre-conscience, en ce que « conscience » étant un rapport, elle prend tout à coup la position au-dehors (et ainsi substitue le signifiant) ; raison d’un psy qui écoute, entend, et en lequel par substitution « on se voit soi-même » d’un point autre ; c’est bien de ceci qu’un arc de conscience ne peut pas se constituer comme sa-vérité (subjective) mais se valider d’un autre point, dieu, l’universel, le sujet ou le réel (ou la révolution, cad aussi bien autrui).

on a vu que le « je » veut dire que c’est le rapport lui-même qui se nomme tel (« je ») puisque c’est le rapport qui se signifie, en tant que rapport, initiant qu’il existe Le Signifiant (qui substituable engendrera la possibilité de tous les autres). Si on admet que le je est ce retour qui revient sur ce qu’il dit, et plus généralement sur ce qu’il «signifie », alors on admet qu’il n’existe qu’en tant que pur devenir, pure possibilité ; et effectivement (Descartes le dit quelque part) il lui est possible d’inventer ; il ne s’agit pas seulement de signifier un « être » (qui n’est pas un être de toute façon) qui est, mais de montrer qu’il peut créer. Ajouter des signes aux signes et non pas seulement retrouver sempiternellement la logorrhée de la communauté, du langage commun, des objets communs.

C’est donc dans l’incomplétude (ce qui s’oppose totalement à l’idéal de l’être, qui n’est visible nulle part) que s’impose la logique à partir, littéralement, du christique ; puisque ce qui « sera » est à faire. Cela nous est confié. En l’occurrence dans la foi. Dans la foi, puisqu’il faut investir, s’investir bien plus que le raisonnable (folie pour les sages et scandale pour les juifs) ; il est demandé de surinvestir ou ce que Kant désignera comme l’appel infini qui ne se voit nulle part dans le fini, dans le monde, dans la vie vécue. Et tout au contraire vous poussera à l’abîme, vous forcera à vous abîmer, détruire, annihiler, détruire, haïr ou mépriser ou désespérer, etc. Puisque tout ce qui est du monde ou de la vie est déterminé, sauf la point qui parie pour « le plus grand possible ». ou, disons nous, pour les plus grands, élevés, étendus rapports possibles ; le possible étant pour nous les rapports possibles. C’est bien le fait de notre historicité que de dénicher ou inventer, ou révéler ou créer le plus de rapports possibles, ce qui veut dire non pas possibles idéalement on ne sait où, mais possibles au sens de réalisables.

C’est dans et par l’historicité que dieu, la pensée et la raison, le christique et Descartes, la révolution et la concrétisation de toutes les intentionnalités humaines collectives ou individuelles, eurent lieu. Puisqu’au sortir des mondes immédiats cycliques holistiques communautaires, etc (qui sont chacun à part leur propre réalisation) on arc boute à un résultat (sinon celui déjà acquis par le groupe) ; et non à une idéalité. Le moi chrétien est une réalité et d’autant plus une réalité vécue, qui s’éprouve comme subjectivité, ce qui ne s’était jamais vu, ou plus exactement qui n’était pas représenté, qui se confiait à telle ou telle valeur (l’héroïsme par ex) mais non pas à soi-même, dans sa simple vie vécue, dans ses relations de personne à personne (on tenait jusqu’alors des rôles, des identités de groupe ou de caste, ou de sexuation, etc).

Donc on est entré aussi bien dans le concret, la concrétisation et ainsi de l’intentionnalisation que l’on développe soi-même, individuellement par la pensée (il faut penser pour penser et pour penser il faut percevoir hors du groupe et du langage, on perçoit le monde donné là, nommé l’être, individuellement et on crée alors le langage requis à chaque fois, reprogrammant en chacun le langage, la pensée, la perception) que par la personnalisation, en se créant soi à partir, en l’occurrence, que l’on y croit ou non ça s’est passé ainsi, à partir donc du regard christique puis de l’auto-regard, qui n’est en rien « subjectif » mais structurel ; si il était subjectif il serait relatif à des images, fantasmes, et non à une structure de vérité, de liberté et de réel ; Descartes ou Kant ou Hegel, etc, articulent l’arc de conscience au réel, ce qui veut dire au résultat (et aussi bien scientifique), puisque sinon ça ne sera pas l’intentionnalisation qui sera prescrite mais tel ou tel contenu fascinant, délétère, morbide, répétitif, pliant vers le bas.

Lorsque le christique ou Descartes ou les grecs n’admettent comme unité que celle « très abstraite », du un, de l’être, du je, de dieu (cad de l’intention unique forcément première forcément pure et sans rien de préalable) c’est bien que l’arc de conscience n’est valide que selon le rien (comme on disait par Heidegger ou Sartre) et le rien, pourtant, en tant que formel ; ce que l’on ajoute ici, à savoir que le formel existe et est même absolument parlant cela seul qui existe ; le reste est, et donc disparaît ; tout ce qui est, est déterminé et se décompose déjà, sauf l’arc (et le présent) qui existe(nt).

L’être disparaît et n’apparaît que soutenu par l’exister, ou le présent, ou l’arc de conscience et le champ intentionnel.

Soit, donc comme on l’a déjà dit cent fois, le présent manifeste tout le possible et tout disparaît, tôt ou tard, au point que de tout il ne restera rien.

Soit le principe du réel est le Possible et le Possible en tant qu’il ne cesse pas (ou l’on a vu également que seul un « sujet », une structure-sujet, est susceptible seule de tenir que le possible soit le réel, puisque seul un sujet est un rapport qui n’est en aucun début ni aucun terme, mais existe en tant que mouvement, hors-temps).

Ce que l’on nomme la non cessation du Possible est le divin, l’éternel, le non temps, la réalisation intégrale du Possible infiniment possible. Et ce par quoi on entend avancer dans la compréhension du processus intégral.

Le divin n’est pas la réalisation de « l’être », comme d’une chose fixe ou déterminé (qui fait office à vrai dire de fantasme, d’hontologie, d’une honte logique) mais la toujours plus grande possibilité du possible ; ce qui par le christique se nomme re-création, la re-création ayant débutée par la résurrection, qui réoriente intégralement le réel, ce qui veut dire le possible du réel, qui initie l’ensemble de tous les rapports qui seront.

Dit autrement que l’on y croit ou non (là n’est pas la question), il s’est révélé (divinement ou transcendantalement ou structurellement ou dimensionnellement) la capacité de la capacité, l’attention à l’attention, l’intention de l’intention ; et c’est cette circonvolution (ou qui paraît telle) que l’on a progressé, et ce dans tous les champs intentionnels ; des esthétiques aux scientifiques en passant par éthiques et politiques et consciences de (soi). Raison pour laquelle il y eut un tel déploiement de possibilités, cad de nouveaux rapports (y compris relationnels) depuis 2 000 ans ou 3 500 ans si l’on préfère.

Prétendre avancer dans le processus intégral du possible pur et surtout du possible brut, peut sembler une gageure. Peu importe. Sans doute.

On avancera donc dans la possibilité du possible, étant entendu que le « réel » réalise tout le possible ; le néant existe, tout comme l’être, il n’existe à proprement parler que le mouvement et tout ce qui est réel se meut, et donc le mouvement est la structure même du réel, ce qui veut dire que le mouvement ne cesse pas, jamais, qu’il veut établir un toujours plus grand possible, dont on a dit que seul une « structure-sujet » est capable d’assumer ; étant un rapport et un rapport formel, de soi à soi en tant que signe qui se désigne, le rapport est ni le début ni le terme mais la transformation, dirait Hegel, ou le devenir brut. La grande éthique consistant à ouvrir le plus loin mais aussi le plus précisément possible et enfin le plus concrètement possible tous les rapports, les rapports en cohérence (ce qui fut fait depuis 3 500 ans, au moins).

Dieu, l’universelle pensée, le sujet et le réel entendent donc certes modifier ou transformer le monde, mais avant tout créent la structure intentionnelle (qui rend possible quantité de nouveaux rapport). Ceci s’effectuant par une sortie de tous les contenus connus (de telle ou telle époque, comme le dieu unique formel en comparaison des mythologies et autres représentations mondaines, sacrées et communautaires) ou comme la formulation, forcément par lui-même, du je (sinon ce ne serait pas un « je », mais une désignation extérieure, ce qui n’a aucun sens ; c’est après le je, énoncé, prononcé, qu’il y eut des je, et bien sûr antérieurement aboutissant à l’exposition du je dans son propre champ de conscience, comme Montaigne par ex, ou Perceval).

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