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instants philosophie

Différence entre la réflexion et la réflexivité

30 Septembre 2015, 08:01am

Publié par pascal doyelle

Tour de force de la raison réaliste que de nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas ; en tant qu’existers nous ne nous réduisons pas à l’énoncé strict, tout énoncé strict est seulement ce qu’il est à savoir un langage et un langage on s’en sert, on s’en sert à montrer le monde, les choses, les objets, les âtres, les autres, les corps, les gestes, et toutes les mémoires, et toutes les perceptions ; le langage est un relais et n’a d’utilité que pour une structure qui montre. On n’a jamais rien fait d’autre que de montrer le monde, et pour une bonne raison ; il n’y a rien d’autre que le monde (ou rien que des mois). Sauf le bord du monde, le bord du vécu. Puisque précisément c’est de « là » que l’on montre (sinon on ne montrerait rien du tout, on serait).

Le hic est celui-ci ; depuis que le Un a investi sur et dans le donné là, le monde, la réalité n’est pas figée ; la réalité contient ou engendre ou provoque ou pousse à créer quantité de distinctions ; autrement dit proposant qu’il n’y a rien que le monde et le vécu, on suppose ou implique que c’est un dés-ordre entièrement rompu continuellement et empli de Uns. La capacité du Un à susciter un nombre très assuré de Uns est incommensurable (c’est en cela que le Un, étant formel, joue de tous les contenus et crée ceux qui ne sont pas, pas encore).

La malfaçon de la raison réaliste part de son principe qui la trompe elle-même immédiatement ; elle croit encore que la connaissance est le savoir, ou si l’on veut qu’il n’existe pas de savoir mais seulement des connaissances (le donné explique le donné) ; et condamne les expérimentations métaphysiques, ontologiques et existentielles (soit donc les grecs, les chrétiens et les réflexifs jusqu’aux ontologies de l’altérité, Heidegger, etc) comme exagérations subjectivistes. Ne percevant pas même que la lucidité et l’ampleur de ces « illusions » sont radicalement à la racine de sa propre position (de sujet cartésien mais rendu abstrait et évidé, de sujet renié, de sujet annulé, ignoré ; la raison réaliste est toujours contre quelque Un, au choix).

La voici, la raison, enfermée à ne plus rien saisir sinon le nez dans la détermination (et réduisant tout à la détermination, incapable d’envisager une structure plus vaste, de réflexivité précisément, et sans se demander ce qui peut bien se positionner et sur quel bord qui puisse représenter ainsi de l’extérieur la détermination ; de toute évidence c’est un réel non déterminé… autrement dit une forme).

De sorte que d’une part la raison tombe nez à nez avec une réalité dépassant totalement son humanisme (l’univers est littéralement délirant), et d’autre part suant, de toutes les cordes tendues de son registre, de martyriser la réalité dans ses effets eux-mêmes ; puisque, c’est déjà vu, l’objectivisme est lui-même pris dans l’objectalité ; une science est toujours tirée d’un moi et le moi n’étant pas un sujet, est empli, débordé, absorbé par sa folie, sa toute puissance, par la cervelle irréelle qui se tient juste derrière tout conscient.

Précisons. Le moi est tenu aux alentours du conscient (qui est en somme l’énonciation que l’on donne aux autres, une information claire dont le moi voudrait qu’elle soit « lui », ou qu’elle soit l’autre). Mais toute énonciation qui croit en elle-même est dans la croyance même, cad dans la cervelle ; elle croit ce qu’elle voit ; le moi est une synthèse, un bricolage hâtif.

Le sujet ça n’est pas du tout cela. Le sujet est une structure en plus ; il est ce qui articule la cervelle au réel ; il n’existe aucune conscience dans une cervelle ; une conscience est l’arc qui sort de la cervelle vers le réel, et autant la cervelle ignore, méconnait le réel, autant une conscience est ce qui en revient (du réel).

Une conscience est en 3D, le conscient est en 2D. Ce qui veut dire que tout énoncé, plat, tombe dans la cervelle et se ratiboise, s’écrase et s’irréalise et que pour le maintenir vivant il faut le réanimer, le ressusciter, relancer un nouvel arc de conscience vers le réel et cet arc est la performance du Un, de la forme toujours parfaitement identique à elle-même qu’est l’arc de conscience surgissant nu et sans rien de la cervelle. On a toujours la Même conscience (les contenus peuvent varier autant qu’ils veulent). Parce qu’elle est vide et sans rien, cad formelle. De même il n’est qu’une seule manière d’être « conscience », excepté que cela s’effectue une par une (forcément) et que cette séparation est radicale (rien ne la comble).

Lorsque Descartes formule le sujet (il le découvre et le crée en même temps, puisque le sujet est un rapport et que ce rapport en se-sachant se crée, à vide, formel), il ne suppose pas un moi.

Lorsque Lacan pense l’individualité il suppose le sujet comme si il était et n’était qu’un moi. Et il a raison ; il n’est que des mois, sauf qu’il existe un sujet (le sujet n’est pas de l’ordre de l’être, mais de l’exister ; autrement dit Lacan a raison quant aux mois, Sartre a raison quant au sujet… Lacan est la cathédrale en négatif du positif strict, exigeant (son éthique radicale et sans rémission), froid, presque squelettique que fut Sartre).

L’abandon de l’arc de conscience en 3D coïncide avec l’abandon de l’universel, qui stationne, sur le bord de l’histoire, révolution gelée, paralysée, qui a cru un temps se renouveler comme révolution universaliste, qui a parié sur la réflexion et non pas sur la réflexivité et fut dépassée par le libéralisme qui a continué d’exploiter (au deux sens) la réflexivité, mais une réflexivité abstraite, sans sujet, plein de mois.

Abandonnant les mois à la répétition. La répétition est le recyclage continuel, appuyé, et finalement extrêmement lourd et poisseux (célinien et sartrien) de l’idéal qui croit être la réalité ; qui n’offre plus aucune sortie à la conscience en l’incrustant dans le monde, le donné, son vécu ; mais qui va fabuleusement se renouveler pourtant par l’investissement surréel du corps, de la sexuation, finalement du Bonheur, ou de l’imaginaire, de la communication, et par-delà la représentation chacun est appelé à aider au renouvellement intérieur mais qui glisse pourtant dans le renouvellement interne parce que l’on ne peut pas échapper au processus lancé il y a 2500 ans ; la structure 3D est impérative, constitutive.

Et la formule la plus claire qui nous assaille est celle du jugement dernier ; puisque l’on est en mesure de se percevoir dans le miroir ; le jugement que l’on s’oppose à soi-même juge l’humain ; la structure de conscience perçoit instantanément l’obscure clarté du spectacle, selon que cela veut continuer d’exister ou non, et si ça ne veut plus exister, ça continuera, plus ou moins, d’être, de s’entasser, mais rien de plus, plus de dépassement. La ligne de mort emplira tout l’horizon ;

(Rappelons que la ligne de mort est le sens même du monde, il n’ne a aucun autre et tout de suite on va à la guerre et à l’exploitation, d’enfermer chacun et tous dans la nécessité sans liberté ; si on ne remplace pas la ligne de mort par un horizon, on n’a d’échanges que ceux de la tuerie ou de l’exploitation, de réduire l’autre à son moi, son corps, et non plus de l’élever comme sujet).

Descartes revient à ceci ; qu’il implante dans le monde (l’étendue) un point Autre (qu’il reporte à partir du dieu Un bizarre qu’il trafique dans sa vision ultra, ce qui veut dire sa vision méta, sur-réflexive, qui a cessé de se tenir du discours métaphysique, non pour le renier mais pour dénicher l’origine de la pensée elle-même, l’antériorité ontologique à toute métaphysique, ce que poursuivra Kant et Hegel, Husserl, etc).

Ce qui revient à dire qu’il transforme notre être en cet-être ; une bizarrerie étincelante et radicale. Commence donc la description de cet-être ; autrement dit le martyr ; parce que pour se-savoir il faut se retourner comme un gant, ce qui est impossible et que l’on usera de tous les tours et détours, en épuisant le moi, le corps, l’humain, jusqu’à l’inhumain et le surhumain, l’absurde et l’existentiel.

Jusqu’au comble de la séparation que la réflexivité provoque dans sa décision, son projet fou de ramener ici-même de l’absolu (qui est-au-delà) vers le Un (qui est ici même) ; la raison croit que cela aboutira à un aplanissement, une facilité, un étalement de la réalité, mais c’est le Un que l’on amène dans le monde ; et il se hérissera de toutes les pointes qu’incruste le Un dans le réalité, en la soulevant par le réel ; le monde débordé par l’être acéré (dont l’idée sert à diviser) ; le donné ponctué partout de ruptures et l’historicité intensément rompue par les retours impitoyables du Un.

La réflexivité n’est pas du tout la réflexion qui pacifierait, dans son idéal, le donné (en l’expliquant par lui-même ou en désirant des objets), elle ne peut pas « être » parce qu’elle ex-siste, hors d’elle-même, et poursuit avec acharnement la réflexion prise dans plus grand qu’elle-même. Ce que l’on prend pour une facilitation métaphysique ou christique ou réflexive cartésienne, est en vérité l’introduction de la distinctivité de tout ce qui est, extensionnellement divisé, grec, intensément et dimensionnellement séparé, chrétien, et dimensionnellement retourné, cartésien ; jusqu’au bord du donné là, dans son « là » heideggérien ou dans son hyper intentionnalisation nietzschéenne, ou son tranchant sartrien, nu et strict, ou sa densité lacanienne, qui soulève le moi, qui va chercher le moi là où il est ; ce-corps.

La réflexivité est donc que soudainement autour de la méditerranée, « ça » s’est retourné, sur (soi), sans connaitre son être effectif, et nous fumes propulsés sur le Bord du monde, dressant verticalement le dit Bord et élaborant sans cesse ce retour, perché sur le Bord.

Ça s’est retourné et ça a inversé qu’au lieu que l’absolu soit là-haut (ce que chacun peut tenir comme il veut), ça travaille ici même de sorte que c’est l’altérité a empli le monde.

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La puissance du Un comme anthropologie radicale

26 Septembre 2015, 12:43pm

Publié par pascal doyelle

On explore donc la zone interstitielle ; celle qui borde le monde, le donné, la réalité. L’arc de conscience est tendu au travers du monde vers le réel. Et le Bord lui-même se déplie, se plie, et se replie, en fonction des explorations de la dimension que ce bord a ouvert.

Comme il s’agit d’une technologie de la structure même, elle ne se dit, ne se représente qu’en tant que technologie, technologie non seulement philosophique mais dont il faut étendre le cercle ; technologie de conscience, qui s’impose tout autant par les monothéismes et fondamentalement par le christianisme, qui appuie là où il faut (la conscience que l’on a de soi, on l’est ) mais comme la compréhension, à laquelle la pensée, occidentale, veut parvenir, définit l’absolu comme ici et maintenant , et que donc celui-ci prend l’énonciation du Un, elle ne table sur la distinction sujet-objet, que de manière tout à fait tardive, puisque dans la pensée grecque le sujet et l’objet sont communément la pensée elle-même (ce qui est compris est égal à la compréhension), et que la séparation sujet-objet ne fait que caricaturer la suspension cartésienne (et cette distinction sera appliquée indument et rétroactivement à la pensée grecque, en croyant soupçonner une préfiguration de la séparation qui viendra bien plus loin, dans la restriction de la raison), croyant bien faire.

Alors qu’elle interrompit, littéralement, la pensée (qui est et doit toujours être celle de notre-être/dans-l’être, ce rapport lui-même ; Kant ne vise rien d’autre que l‘établissement par-dessus la raison communément admise d’une structure transcendantale qui décrit le plus précisément possible la forme de notre être). Et cette coupure épistémologique (de la raison) sera à nouveau dépassée par les proactivismes (Nietzsche, Heidegger) qui réintroduisent ontologiquement toute la sauvagerie (cad l’altérité de la pensée, cad de la réflexivité, du retour effarant sur le (soi), dont on ne sait toujours pas « ce qu’il veut » ; il veut « pour rien » Nietzsche, ou il veut l’Etre, non accessible, dont on est saisi, transi).

C’est donc de manière vraiment limitée que la pensée s’est récemment restreinte en séparant le sujet de l’objet, croyant par là en réduisant tout à la considération objective ignorer, biffer, annuler, répudier le sujet. Le ramenant à une disposition « subjective », ce qui veut dire psychologique (Husserl refuse qu’il y ait simplement psychologie), ou usant des sciences humaines afin de le forclore, de l’absenter. Et d’annuler la révolution ; que la révolution soit stagnante, stoppée, gelée, puisque réactiver que les mois soient des sujets impliquerait un traitement de chacun tout à fait autre et pousserait à un renouvellement du possible.

Lorsque l’on dit que l’on explore la zone interstitielle, c’est celle qui se déclot à partir du moment où l’occident prend sa part dans la pensée générale humaine, en transposant l’absolu comme étant ici même en tant que Un ; le Un est l’insécable, et commencera donc de se décrire la présence, l’activité du Un ici même (au lieur de réserver le Un là-haut, au-delà ou ailleurs qu’ici même). C’est cette inflexion singulière qui va découvrir, dé-couvrir, lever le voile sur la structure ici-bas.

Etant entendu que par ailleurs on peut croire ce que l’on entend croire quant à l’au-delà, l’absolu lui-même tel qu’en sa suréminence ; la pensée occidentale décrit seulement le décalage qui s’existe ici, sans préjuger ni méjuger de ce que cela laisse supposer de son au-delà éventuel ; le contraire serait une trahison de la lucidité même de la réflexivité ; en aucun cas on ne peut prouver l’inexistence ou l'existence de quelque absolu que ce soit ; et le décalage entre soi et (soi) ; dont le deuxième terme est in-connu, non connu, ce qui veut dire que le rapport (que l’on est), on ne sait pas en quoi il consiste et pour quoi il existe. (En réalité le deuxième terme (soi) est lui-même le premier terme, soi, puisque c'est un rapport qui se nomme mais se nommant il glisse dans son énonciation et se croit être cette énonciation ; il n'est en réalité que le rapport lui-même qui n'est pas, qui Existe).

C’est pour cette raison,(le principe de ramener l’absolu vers le un), que l’on ne s’étonnera pas (comme nous en rabat les oreilles le rationalisme prétendant occuper toute la pensée, mésinterprétant lui-même ses propres fondations grecques, chrétiennes, cartésiennes, ou même les « délires » heideggériens ou nietzschéens, passant tout à l’aune de telle ou telle psycho-manie ou idéo-manie, ne respectant pas même les pensées pour ce qu’elles se disent et les réinterprétant en son immédiateté), on ne s’étonnera pas que la philosophie s’entremêle de religion, de dieu, du sujet , de métaphysique, d’ontologies, mots grossiers parait-il, aux oreilles du rationalisme plat (et inerte, mort).

Non pas que nous entendions ici défendre la religion, dieu ou le sujet ou ce que l’on voudra de si condamnable (…), mais bien qu’il faille les penser comme technologies tout à fait précises et articulées sur l’épreuve même du réel ; en ceci que le réel, la science et la raison ne s’en occupent pas, ils ne s’intéressent qu’à la réalité, et c’est très bien ; qu’elles se limitent à leur domaine propre, hors duquel de toute manière, objectivement, elles n’ont aucune validité (sinon elles cesseraient d’être des sciences et de la raison ; qu’elles s’appliquent à elles-mêmes leur épistémologie).

Ce que l’on dit c’est ceci ; il est une hyper objectivité et on en existe depuis au moins 2500 ans. Si l’on se demande qu’est-ce que ce monde, humain, à ce point si puissamment élaboré et organisé, c’est sur cette hyper objectivité qu’il repose ; l’assise des sciences, du droit, des esthétiques, de l’Etat, de la personnalisation, de l’humanisme, des cent mille récits et poétiques, reposent sur une aperception extatique qui consiste en ce que l’absolu fut basculé par les grecs, d’abord, vers le Un, le Un ici même. Et que le basculement du Un ne pouvait certes pas s’arrêter aux grecs ; c’est l’agissement anthropologique entier qui est renversé, en ce qu’il permet une systématisation de « ce dont on prend conscience ». Ce qui veut dire de la fine pointe articulée au réel.

On n’a pas seulement décidé que la réalité est le monde, le donné, etc (version rationaliste), mais que le Un a réellement et effectivement investi, de par toute son Altérité, le monde, le vécu et le corps. Ça n’a pas consisté à organiser la détermination du donné, du monde, mais à élaborer l’architecture de conscience ; par-dessus les contenus il y eut l’architecture formelle de l’attention au réel qui s’est imposée.

La raison et le réalisme continuent de comprendre lorsque l'on dit "conscience, structure, forme" comme étant des "choses" ; c'est pourtant assez clair ; ce sont des formes sans rien. Et si on réclame encore une visualisation, songeons au présent ; le présent est un forme pure et brute, sans rien.

Et la possibilité d’une telle articulation, nommée ici suréminence, qui est abrogée par le réalisme (qui en partie est totalement justifié, il adapte la pensée, la dimension-autre, répertorié par le christ, dieu, et puis le sujet, au monde donné vécu, et en partie purement idéomaniaque et s’utilise afin que la révolution soit gelée historiquement et que par delà l’universel ne s’exige pas le structurel, cad les sujets réels), la possibilité donc d’une telle articulation permet de reprendre la Source ; soit donc la structure dégagée par la transformation de l’absolu vers le Un (commencement grec repris et surabondamment réarticulé par les réflexivités, dans tous les devenirs de structure ; en cela l’hégélianisme est fabuleusement lucide et suite à Kant qui impose à nouveau la structure de la réflexivité, Hegel décrit les torsions de prise de conscience dans le cœur, le centre du rapport lui-même) et la volonté, impérative et de toute manière instantanée, de rendre réel toute la puissance de l’altérité ; le Un qui est introduit dans l’humanisation amène invinciblement sa capacité de séparation, de division, de distinction ; si le Un est ici, il faut suivre constamment toutes les unifications et ce jusqu’au temps lui-même, et même par-dessus le temps.

C’est ce que l’on ne voit plus en se fiant au réalisme (qui annule la suréminence) la pensée grecque dans sa spécificité intégralement exclusive (elle est littéralement épuisante de distinctions puisées à même le surgissement de la réflexivité, de la redimensionnalité intentionnelle de toutes choses),on n’aperçoit plus la dimension-autre de ces religions du Un (ce qui doit fondamentalement mettre hors course les églises ou les communautés ; la religion du Un est Autre et absolument Autre et aucune représentation ne lui est adéquat), la méta réflexivité qui pense, qu’on le veuille ou non, la révolution unique radicale (de Descartes à Hegel, y compris tout l’idéalisme allemand) ; en bref on se prive au nom du réalisme de la Ressource même qui a orchestré la métamorphose anthropologique ; ramenant l’absolu vers le un.

Ce qui veut dire impliquant radicalement l’altérité en tout et partout, et non cette platitude d’une réflexion et raison de l’objet, pensant au contraire la réflexivité et non simplement la réflexion, qui stoppe net l’historicité, gelant la révolution, abolissant la Source interne de structure réelle. La réflexivité amène la dimension dans l'historicité, la réflexion qui est seconde git sur le prinicpe que le donné explique intégralement le donné. Ce qui est absurde.

L’altérité est ce qui intervient ; en tant que déployant la totalité potentielle de l’archi intentionnalisation grecque à propos du monde donné là sous l’augure radicale du «là » du donné (soit donc de l’être, et Heidegger est parfaitement fondé à sup-poser la suréminence), et créant quantité de machinerie intentionnalisatrices (les systèmes), embarquant en une fois et le donné là, le monde, et le « là » du donné, l’être et le un. La pensée accouche de toutes les distinctions à sa portée et crée toutes celles qui peuvent être inventées, par-dessus les groupes humains.

De même le christianisme (pour ne nous attacher qu’à cette réflexivité interne au Un juif, au dieu-autre), qui permute le Regard ; depuis le christ nous nous percevons par-delà (qu’on l’admette ou non, ça n’est pas la question ; cela réalise une technologie radicale qui permet de commencer d’envisager l’anthropogenèse qui eut lieu alors), par delà ou, mieux, d’un autre point que le corps ; non assigné au corps (qui de toute manière est crucifié, tous les corps, romains ou juifs, citoyen ou esclave, homme ou femme sont crucifiés). La logique du christianisme et de la conversion spécifique aux religions du Livre (se souvenir du départ hégélien de la réflexion sur cette réflexivité) consiste à créer chaque conscience à partir de la conversion ; la conversion au Point externe (à tout) et qui croit engendrer en chacun le Point interne ; soit donc le pur et simple rapport.

La difficulté du christianisme tient en ceci ; chaque individu se convertit et se transforme en conscience mais dans l’uni-conscience du christ ; il faut attendre Descartes pour le cercle réflexif s’inscrive ici et maintenant, ce qui veut dire en tout ici-et-maintenant. Par lequel plus tard se découvrira l'exister ici et maintenant.

Le christianisme pensait que la conversion en une seule conscience suffisait à créer la communauté ; le saint esprit (ou l’oumma des musulmans). Il est évident que cela est absolument un préalable mais vraiment insuffisant. Parce qu’il est vrai et réel que l’arc de conscience se produit vers le réel hors de la cervelle, mais la conversion doit se prendre du dedans (sans dedans) de la structure ; autrement dit s’effectue comme conviction non seulement humaniste (et on connait l’angélisme louable mais inefficace de l’universel, de l’amour universel, de la compréhension toute abstraite de cet humanisme), mais comme conviction du dedans de la structure dans un corps… et cela est une toute autre affaire ; la survenue du « là » du donné emporte et recrée le donné là …

Ou donc ; la puissance de l’acquisition du Un ici-même implique de recréer le donné là, d’engendrer le donné, de retransmettre d’une part ce qui est, mais tout autant sinon plus d’inventer une structuration du donné ; une structuration qui tout en n’étant pas seulement le reflet (objectif) du donné là, du monde, du vécu, soit une invention mais une invention non subjective.

Il faut impérativement sortir de la faiblesse réaliste rationaliste ; il faut comprendre comme l’articulation cartésienne ou celle des grecs ou du christianisme sont la description suréminente de la structure ; en tant qu’elle se crée. Et non pas rapporter (d'un sujet abstrait, annulé, absenté, ignoré) le donné au donné.

Le propre du Un n’est pas seulement d’exploser tout ce qui est, dans son altérité, sa puissance de distinction et de révéler les distinctions de la réalité, mais de créer au-dedans de l’être un Exister intensément Autre, autre que l'être ; créer de la structure existentielle et ontologique. Ce qui entre nous est nettement pensé par Descartes ou Kant en tant que la divisibilité de la réalité (l’entendement) doit être soulevée par la structure du sujet ou du transcendantal, ou comme la pensée phénoménologique hégélienne démarque les architectures dialectiques de conscience mais tout aussi bien comme l’hyper volition nietzschéenne dresse la motivation à exister ou comme le « là » heideggerien se voudrait un plongeon hyperbolique dans le rapport ontologique lui-même (ce qu’il nomme l’Être et surtout le Retournement).

Depuis le début tous les trajets suivent la Même ligne.

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Altérité et différences

23 Septembre 2015, 08:01am

Publié par pascal doyelle

La conscience qui a franchi le cap, en fait ne s’est jamais basculée. On ne peut pas basculer dans la verticalité ; on ne peut qu’en partir, constamment. Ou le plus souvent possible. Réatteignant sans cesse le possible, et donc se formulant pour soi-même la Possibilité, l’antériorité ; que l’on apprendra de quelque intitulé que l’on voudra ou trouvera ; soyez bouddhiste ou hindouiste, juif ou musulman, rationaliste ou athée, mais d’une part vous suivrez toujours le Même fil (dans le réel il n’en est qu’un), et d’autre part il dépendra toujours de vous de vous y investir « plus ou moins » ; tout est dans le « plus ou moins », et cela regarde chacun, et non pas de suivre ou non le fil (puisque l’on y est) ou tel ou tel ligne du réel (qui re-viennent au Même) ; il n’en est qu’un seul et personne ne sait où il conduit, on ne peut rien affirmer ni infirmer de la ligne du réel et personne ne peut en méjuger.

C’est ce que dessine la pensée, la pensée en tant que philosophique, selon les grecs et la suite (on lui réserve « pensée » pour ne pas tout mélanger, ça ne signifie pas qu’ailleurs on ne pense pas, mais d’une autre manière ; la philosophie, la pensée, grecque et suivante, veut amener l'absolu ici même et puis ici et maintenant, qu'elle nomme le Un, étant insécable et puisque ici et maintenant existe, c'est ici que le Un est, et ceci la philosophie élabore la technologie adaptée à discerner les interstices dans le monde, en lesquels le Un ex-siste) ; on s’étonne que la philosophie a pu si longtemps re-partir de dieu ou de tel ou tel absolu (en réalité de tel ou tel Un, quel que soit sa dénomination, puisque la philosophie ramène l’absolu au un, qui ne peut être qu’ici même). Mais c’est que le Un y assure une fonction et qu’il s’agissait et qu’il est question (aussi bien de Nietzsche, Heidegger, Sartre ou Lacan) de circonscrire cette fonction ; la fonction unique, la seule, la première et la dernière à la fois, la ligne.

On a condamné cela comme religion, christianisme ou comme platonisme ou comme métaphysique, ayant à charge ensuite de réintroduire une sorte de Volonté de puissance ou l’Être, ou le marxisme comme philosophie indépassable de notre temps, doté du pour-soi néanmoins, ou l’inconscient. Pourquoi pas… ça fait aussi bien office de Un.

Et pour le dire vrai, ça fait encore mieux office du Un ; ça le précise, le nuance, le réinstalle autrement, étrangement, et il adore cela ; le un est l’altérité. C’est par le Un que l’on produit toutes les crevasses internes au réel. En supposant que ce qui est, est « ici », et toute pensée (articulée comme réflexivité, retour-vers-le réel) est absorbée, aspirée, attirée par le Un qui est-là.

Et le réel adore cela. Il est plein d’altérités. Le Un est très exactement à cette fin ; que tout soit d’une divisibilité telle qu’elle nous abreuve et qu’au final nous l’aimions. Ce qui n’est pas évident du tout, parce que pour de vrai nous la haïssons.

Tant que l’altérité est localisée en telle ou telle, on peut couper le monde en deux (ou le donné là ou le vécu ou les corps, ou la vérité, ou l’humain, les gentils et les méchants que l'on voudra) mais si tout est l’altérité alors elle est une forme indéfiniment réelle. Elle est l’ensemble des dès jetés.

Et qui plus est, au lieu de simplifier (tout serait ceci, ou cela), si le Un existe comme altérité, il implique, à chaque fois que possible, de le signifier en chaque altérité, très précisément, très exactement, au plus prés de toutes les distinctions. Impossible de violenter l’altérité si elle est ce qui est, il faut l’amener dans et par toutes les distinctions, et peu importe les divisions, ou plutôt ce sont précisément les divisions qui importent ; plus il s’en découvrira ou inventera et plus l’exister se déploiera ; l’altérité deviendra la Racine. Puisqu’elle est la forme réelle du Un.

L’altérité comme principe, n’est pas le désordre, et évidement pas plus l’ordre, parce que pour la tenir il faut à chaque fois prouver ou éprouver (selon le corps) les distinctions, dans le détail même des réalités ou du réel. L’altérité signifie que tout ordre est dans le renouvellement. Les dégager une par une et tous les uns qui composent telle ou telle altérité, les inscrire, les écrire et les situer en tel lieu et tel temps et tel corps et telle perception, et il est impossible de les recouvrir (par quelque malformation d’une unification dolente ou abstraite ou morte ou ignorante ou méprisante ; de quelle altérité accoucherions-nous alors qui ne correspondrait pas à telle altérité effective ?).

Il faut s’y investir le plus loin possible. Et si l’altérité est le principe (le principe même du Un, qui n’a soif que de se préciser au plus loin et au plus près) c’est la Possibilité même qui s’existe.

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L’acquisition de l’Exister

19 Septembre 2015, 09:08am

Publié par pascal doyelle

Par toute conscience, une par une.

Aucune pensée, fut-ce celle de Nietzsche ou Heidegger, Sartre ou Lacan, n’est équivalente aux deux renouvellements intégraux qui eurent lieu comme pensée grecque et dimensionnalité christique (on exclut par cela l’Eglise ou quelque institution, qui n’est qu’établissement d’un groupe humain par-dessus une articulation fondamentale au Réel). Nier ces deux renouvellements c’est tomber dans le n’importe quoi, de fait. Et Nietzsche et Heidegger n’ont pas manqué de glisser le long du ravin.

Il faut donc comparer ce qui est comparable et il est clair, évident, suréminent, hors de doute, que nous nous devons aux grecs et au christique dans sa dimension d’altérité radicale. Beaucoup voulurent ouvrir le champ et de telle sorte que chacun puisse y aller de sa petite musique ou de sa symphonie (ou se faire mousser, disons le). Et tout cela est très, très bien, mais ce qui fait agir de structure fait Agir de Structure.

Pas d’humanité rêvée

On ne peut pas changer la structure, l’ignorer, l’annuler, sous peine de passer soi-même à la trappe, de scier la branche. Mais aussi renier les grecs (par ex favoriser les pré socratiques et répudier les post-socratiques) ou la dimension-autre du christ (comme nouvelle technologie découvrant en plus des grecs dans le même espace méditerranéen la même dimension structurelle), c’est penser-vouloir revenir à une « immédiateté » (dont aussi complexes et ontologiques réellement soient-ils la Volonté nietzschéenne et l’Etre heideggérien échangent la magie, que cela soit admis ou pas, c’est un fait ; ils n’ont pas tenu l’altérité ou plutôt l’ont échangée contre une ancienneté, un retour du refoulé d’immédiateté fantasmée) dont les grecs et chrétiens seraient la corruption ou la perversion ; ce qui est tout à fait inconséquent. Il n’y a pas, il n’y aura plus d’immédiateté ; elle n’a même jamais eu lieu, aucune tradition primordiale ou humanité naturelle ou « sympathique » ou nantie de sa « puissance ». Tout cela c’est de la fumée rêvée.

On a vu qu’en lieu et place de ce rêve, ce qui est bel et bien la réalité est la ligne de mort ; qui signifie qu’en quelque confrontation ou même opposition d’intérêts, le sens, le sens final de toute action est la mort de l’autre (ou son exploitation, en le maintenant dans le nécessitarisme le plus écrasant ; la cessation est le principe intérieur du monde).

Ce qui est découvert-inventé-créé par les grecs puis repris par la dimension christique (soit un solipsisme cloué sur une croix de par son corps, qui ouvre qu’il existe un Regard par-dessus l’épaule au-delà de tout vécu et de tout corps et que c’est par cela, cette porte, cette anfractuosité que l’on ex-siste ; et ceci que l’on croit ou non, que l’on soit chrétien ou pas, ça n’a rien à voir ; c’est une technologie suréminente qui s’invente, ou révélée si l’on préfère), ce qui est extrait hors de tout monde humain, cette structure neuve et autre, n’est pas une idée ou une image ou une illusion ou une idéologie mais c’est une structure, ce qui veut dire une articulation au réel qui ne se perd plus dans telle ou telle synthèse de contenus, ni représentation, mais qui s’impose comme forme par-dessus tous les contenus.

Et c’est pour cela, étant formelle, que traduite dans des institutions, humaines, la structure s’emplit de lourdeur et de superficialités ; quelque chose passe au travers mais il faut soulever la pesanteur et l’inertie des groupes humains. La structure s’alourdit en groupe-langage-monde particulier, constamment.

Comme forme qui nous relie mais en seconde manière, seconde logique, seconde puissance, à toute pensée en tant qu’articulée elle-même et non pas pensée plate, et qui de plus nous isole, séparément de tous, un par un ; la condition de la pensée est la séparation, sans cela pas de pensée. Le drame est complet, intégral, définitif, et rêver que la séparation puisse s’engourdir dans l’universel, c’est ne pas comprendre que l’universel et l’individué appartiennent au même mouvement de ce qui distingue et réunit mais réunit dans et par la séparation, parce qu’on ne peut pas être « conscience » hors séparation, ça n’aurait aucun sens. C’est en seconde partie de (soi) que l’on se réunit et compte tenu de l’entière, décisive et radicale indépendance et isolement de chaque conscience ; c’est pour cette raison qu’il ne faut pas rêver à une sorte d’amour universel ni d’authenticité ou se limiter à comprendre la séparation de tous et de soi comme étant une aliénation qu’il suffirait d’annuler pour retrouver une « vérité », qui n’est rien qu’idéale.

Mais, répétons, la séparation unilatérale de tous et de chacun si elle est radicale et irrémédiable, et qu’elle rend impossible toute entente idéalisée, doit être inversée ; c’est en toute conscience (de la séparation) que celle-ci, la réunion impossible (de même que le sujet bien que réel, est impossible ; c’est parce qu’il est le réel même qu’il est impossible), la coordination, doit s’organiser. Et cet écartèlement interne est le défi lui-même.

C’est là la difficulté ; on ne peut pas organiser selon une spontanéité rêvée ce qui est rendu de fait complexe et d’une complexité décuplée relevant non d’une complexité de déterminations (ce dont l’envisage la raison et qu’elle croit ordonner du dehors) mais structurelle, mais on peut et on doit l’organiser en et par un surcroit de conscience.

Alors même qu’en soi « prendre conscience de » sépare indubitablement et radicalement … L’intelligence est d’user de cet activisme et de trouver le ou les nœuds intentionnels (qui séparent absolument) mais relient selon et par l’altérité, de ceci même que ces nœuds s’expriment et se repèrent en un schéma structurel (ce que veut opérer Kant pour la révolution française, qui consiste à fonder le schéma externe des consciences entre elles, et ce sans contenu dogmatique intérieur).

Et si c’est comme il est dit par « surcroit de conscience » ça n’est absolument plus au sens de « conscience idéalisée », mais l’inverse et dont la piste est commencée d’écrire par Kant et Hegel, Husserl et Sartre, puis Lacan, dont on voit bien la progression (qui commence du reste avec Descartes qui dé-couvre la suspension intentionnelle elle-même et le retour vers (soi)) ; l'inverse dont on suit la piste exploratoire qui tend à approfondir le creusement, le creusement, l’anfractuosité pire que transcendantale, tout autant phénoménologique et puis existentielle et en somme la distorsion ontologique que crée, dans la réalité, qu’il y ait une conscience (toujours séparée et autre qu’elle-même), une conscience du réel de la réalité.

Aucune représentation (qu’elle soit un idéalisme, comme le communisme ou tel retour du refoulé de la horde, du lieder, etc, ou qu’elle soit une description absolument et radicalement ontologique, comme la volonté ou l’Etre, mais qui sont en partie des fétiches ; pareillement il faut utiliser Lacan qui use de l’altérité « inconscient » afin que le sujet s’exporte encore plus loin dans l’altérité) aucune représentation donc ne peut opérer là où le retour sur (soi) agit ; et c’est pour cette raison que l’on se regarde (au sens où regard est le faisceau de conscience jeté dans les micro et mass médiatisations). De même on ne peut pas penser sans que toute conscience soit séparée de toutes les autres, de même qu’elle est séparément de tout, parce que le Un est l’altérité même. La pensée est toujours redoublement sur elle-même (sinon on a affaire à une Vérité et non au principe de vérité, qui autorise toutes les vérités, le sujet se tenant dans le formel de la pensée ou du sujet).

L’activité de conscience, seule possibilité, est déjà la séparation maximale

Si l’on veut agir sur l’humanisation et que l’on s’en tient aux procédés de raison, de naturalisme et du moi, on aboutira à des résultats certes mais l’activité même de « prendre conscience » est déjà un découpage qui sépare et qui sépare extérieurement ; via les universalisations dont l’efficace s’est (en partie) inversé ; étatisme, scientificité et scientisme parfois, économisme et médiatisation, etc ; alors que le changement, ce qui est nommé via les grecs et le christique le renouvellement ou le changement anthropologique n’ont pu advenir que du dedans. Le dedans sans dedans, qui agit, qui rabat l’interne Bord du monde sur l’externe (puisqu’ils sont le Même).

Ce sont ces configurations qui ont joué non pas de contenus, mais d’articulations et de ré-articulations incessantes ; en ramenant la Racine sur le devant, en reprenant l‘impossibilité ; l’impossibilité de manifester « ce qui manifeste » et impossibilité qu’auparavant on gardait, préservait, installait loin au-delà ou tout là-haut.

Comme on ne dispose pas de représentation ontologique de « ce qui agit » (soit donc la structure de conscience qui continue de tout diviser et découper), on est dans l’impossibilité de maitriser, contrôler au minimum le processus entier. Tout comme l’objectivité qui est elle-même prise dans un moi, et est soumise à l’objectalité (cad au désir des mois, qui eux-mêmes ignorant leur sujet, n’ont aucune prise sur leur satisfaction ; la finalité du sujet n'étant pas, évidemment , un "super-moi").

On a vu que la pensée ou le christique sont non seulement le ramener-ici de l’absolu jusqu’alors perché tout là-haut, mais qu’ils effectuaient cet ici-même comme ressort d’altérités incessantes, et c’est cela que signifie le Un (qui ne peut pas être scindé et doit opérer ici même ; le Un est ce qui opère, au sens chirurgical, il découpe) ; il n’y eut jamais autant de ruptures internes que depuis les grecs et le christ, l’accélération est constante (accélération de l’in-formation ou un-formation, si l’on veut ; ce qui ne supprime évidemment pas de considérables ralentissements et renfermements de groupes sur eux-mêmes, voir de retour du refoulé de la horde et de la barbarie, caricatures de la magie autrefois régulée par des mondes organisés mais qui dans le désert du réel se déchainent destructivement, autant collectivement que pour beaucoup dans la dégradation psychique des mois et du relationnel) ; le changement s’est opéré dans le regard du Un amené au plus près du réel et donc de la réalité, et il fallut le temps qu’il remonte du regard dans la modification de la cervelle et de ses contenus ; parce que l’arc intentionnel qu’il disposait vers le donné là, et ce par le « là » du donné (l’ontologique), est extérieur à la cervelle, au relationnel humain, aux mondes particuliers, au renfermement des groupes autour de leur parole, etc.

C’est ce que l’arc de conscience, grec et christique (ou mono si l’on remonte plus avant, mais on a vu que le propre est justement que le christ est l’amené ici-même du Un) propage par-dessus les mondes, opposant la dimension aux mondes et aux groupes, aux langages et aux corps.

C’est en la capacité du Un (qui est insécable et donc existe ici) que les conditionnalités de la pensée, de la dimension, du libre, du sujet sont découvertes. La question est ; comment assurer le cheminement du Un qui doit relever ou soulever la réalité et comment détourner (et donc en les assumant) les contenus de conscience par l’architecture de la structure de la conscience ; dont on a vu qu’elle fut cartésiennement, transcendentalement, phénoménologiquement (par Hegel autant que par Husserl et sous d’autres conditions), existentiellement et ontologiquement poursuivie.

Et si le Un est-ici, c’est effectivement notre être qui est en jeu. L’être est mais c’est l’exister qui existe, comme présent. Le moi croit qu’il est déjà lui-même, donné là naturellement dans son identité, mais ça n’est pas le moi qui existe (le moi est, selon l’être), c’est le sujet et le sujet n’est absolument pas acquis du tout ; il dépend de chaque conscience d’acquérir ou non cet-être, d’éprouver les distances qui furent découvertes et inventées par les trajectoires des pensées. L’éprouver comme corps.

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Nietzsche et Heidegger, la Volonté et l’Etre

16 Septembre 2015, 07:47am

Publié par pascal doyelle

Nietzsche et Heidegger partent de l’intuition et la construction ; intuition quant à ce qui est réellement et construction qui voit comme le constructivisme de la raison s’effiloche, bien que raison, sciences et démocratie galopent formidablement dans l’historicité, et que ça n’est pas tant la constatation objective de sa décadence (qui n’est pas constatable du tout) que son affaissement au cœur de l’intuition ; le réel est de toute évidence hors du cercle de la raison, de la rationalisation, de la naturalisation selon le donné, de l’humanisation et du moi, mais cela ne signifie pas qu’il faille envoyer le réel dans l’irrationalisme et Nietzsche et Heidegger n’agissent pas en ce sens ; ils veulent écarteler la conscience que l’on en prend.

Afin que précisément « conscience » reprenne le pas gagnant sur n’importe quel contenu et que le contenu ne soit plus lié à une adéquation. Ce qui est attendu, au tournant, au tournant de leur pensée, parce qu’alors ça pense vraiment (et ils le répètent à l’envie, et on se demande pourquoi, pour « quoi », en quelle signification ; parce que de fait ils délirent, l’un comme l’autre, mais délirent très précisément), ce qui est attendu c’est le changement de conscience ; et comme on ne peut plus nommer cela, ce mouvement, cet agissement, telle que « conscience » qui fait référence à tellement de contenus alourdis (pour Nietzsche) ou superficiels (pour Heidegger), alors on va nommer cela tout autrement ; mais n’oublions pas que l’on nomme « conscience » le rapport.

Le rapport du réel à lui-même.

On appelle cela « conscience » mais c’est « rapport » qui compte. C’est le rapport qui mène la danse. On a pu le figer dans la raison, domestiquant la pensée, dans le naturalisme qui écrase la dimension, dans le moi qui ratatine le sujet. Mais la révolte absolue va ramener sur le devant le Un, ce qui veut dire l’altérité.

Ils inventent ceci (en reprenant le grand réel de la pensée, de la dimension en plus, christique, en plus de tout vécu, et du retour inconséquent sur (soi), cartésien) que le Un est l’altérité.

L’acquisition de quoi ?

De l’ontologique existentiel. Il s’agit de prendre possession de notre être-là, être-le-là comme le dénommait Heidegger, ou, version nietzschéenne, l’auto affirmation non pas de « soi » mais de ce dont on est porté, soulevé, amplifié ou ratatiné.

Il ne dépend pas d’une certitude déterminée d’être qui l’on est, mais d’une certitude indéterminée ; et c’est en cela que l’on a besoin de tout ce qui a pensé, de tous ceux qui ont pensé au cours des temps. Il faut que la certitude demeure vide, mais vide signifie formelle (le néant n’a rien à faire avec quoi que ce soit, le néant n’est pas, par définition). La réflexivité se creuse du creusement des autres consciences ; la conscience structurelle n’aboutit pas à la découverte d’une vérité qui serait découverte là dans le donné, ou aplatie dans le monde, qui serait une dénomination exacte ou précise ; toute dénomination exacte et précise est produite dans le flux intentionnel ; et comme on a abandonné la position d’un absolu au-delà, c’est au-dedans du flux intentionnel que doit se dénicher la surface interne et externe à la fois de l’exister.

C’est pour cela que la vérité réelle, cad la structure, se montre si étrange et capricieuse avec Nietzsche et Heidegger ; qui songerait réellement à les prendre au sérieux tels quels ? Qu’est-ce que cette mysticologie heideggérienne ou cette flambée illuminée nietzschéenne ? Qui a pu rencontrer l’Etre par-dessous ou dessus les étants ou la Volonté de puissance ? Il est clair que ça ne dit pas ce que ça dit, que ça dit autre chose et surtout autrement que ce qui fut ; parce qu’il faut saisir ou être saisi (dans les deux cas l’humain reçoit autre chose que son contenu intentionnel, lorsqu’intentionnel est compris comme conscient et fait référence à la raison, plate, dont on a vu que grecque la pensée est toute autre et christique le déchirement intégral et cartésien la suspension du sujet d’une bizarrerie suprême).

Or Volonté et Etre ne sont pas amenés par hasard ; mais en substitution de l’intentionnalité et de l’exister.

La volonté nietzschéenne est une intentionnalisation, un système, un mécanisme imaginé supérieur d’intentionnalisation du donné, en tant qu’elle ne sait pas ce qu’il fait. Qui est dans un rapport non pas même immédiat, mais instantané à lui-même et à ce qui est-là. Et ce rapport instantané ne peut pas prendre place dans ce que l’on entendait jusqu’alors par « conscience » parce que par « conscience » on entendait le conscient. Le «ce qui a deux faces », d’une part celle qui parle et d’autre part « ce qui est dit », et qui étaient censé se dire adéquatement « dans » ce qui est dit, alors que pas du tout ; ça n’est pas le même qui dit et cela qui est dit ; mais alors qui est celui qui dit ? Nietzsche répond.

D’autre part, Heidegger voit bien que le « là » du donné est bien plus grand que tout donné, que tous les donnés viennent se suspendre dans le « là » ; mais si le là n’est pas un donné, et que l’on ne peut user d’aucun donné pour le dire, qu’est-ce que le « là » qui ne peut pas se dire, que l’on ne peut pas viser, que l’on ne peut ni vouloir, ni percevoir, ni saisir, ni être-avec ; sinon le néant en un sens bien précis ; le néant qui permet de dire (cad de vouloir, de percevoir, de saisir, etc) et qui relève d’un passage vers lui-même, lequel passage doit bien être pensable, à condition d’inventer une autre Pensée. Et ce passage ne peut pas être raisonné, ni même exposé là (en quelque donné que ce soit), et donc c’est cela « penser ». Monstrueuse philosophie qui suit ce que l’on nomme ici le retour.

Le retour de la structure d’attention à ce qui est, tel que parcourant toutes nos possibilités (de perception, volonté, esthétique ou politique, etc), retour qui veut remonter à son origine (et pour cela Heidegger ne peut advenir qu’après Husserl) ; mais qui veut se penser comme retour, ou ramené à l’ici-même ; qui surajoute et invente qu’il existerait un plus grand contenu, un supra contenu de tous les contenus, ce qui ne peut se dire que comme un Contenant. Comme Heidegger part du principe que ça n’est justement pas la volonté, la raison ou la perception qui donnent l’Etre, alors ça vient par-dessus et par suréminence, qu’il nomme autre que raison, volonté ou perception, qu’il nomme Pensée, et qui n’est pas plus humain ou personnel et qu’il n’a jamais, littéralement jamais, abordé ainsi ; il faut créé une nouvelle « catégorie » qui n’en est pas une, une discipline qui ne fut jamais nommée ou explorée. Et il ne parvient pas à le dénommer (il fait des « ronds de jambes », constamment), parce que le retour est le Bord du monde, et que le Bord est « ce à partir de quoi on pense », mais que l’on ne peut pas penser, sinon à élaborer la structure de ce Bord sans contenu.

Et surtout, astuce, que le dit Bord n’est pas un Contenant …

Et tout cela est donc « relativement » exact ; ce ne sont pas des révoltes « pour rien », contre la raison et la volonté et l’humain et la personne humaine ; ce sont des révoltes qui tapent juste et précisément ; ils agissent là où se détournent toutes ces configurations et figurations (passons outre qu’ils mélangent les configurations, pensée grecque, dieu le christ dimensionnel et sujet, d’avec les figurations de la raison, la naturalité et le moi). Ces révoltes se détournent vers une Antériorité ; c’est ce qui peut être nommé Antériorité. Et détournement qui a besoin à ce moment là de s’inscrire selon ces bizarreries de l’Etre et de la Volonté.

On voit donc la difficulté qui veut s’imposer de repenser bien plus précisément qu’autrefois, et peine horriblement à se préciser, à recadrer l’être dans l’Etre, les contenus dans un grand Contenant, l’intention (de vivre, de percevoir, etc) dans une hyper intentionnalisation renommée ; l’épouvantable arrachement que Nietzsche et Heidegger affrontent et mènent intensément. Fut-ce au prix de dénier aux énormes précédents leurs vigueurs et altérités propres (les grecs, la dimension autre christique et le retour sur (soi) cartésien sont, absolument, des radicalismes forcenés, tout autant).

Mais là où Nietzsche et Heidegger placent un surcroit, aussi exigeant et autre soit-il, ça reste une effigie ; parce que le plus beau est que cette antériorité n’est pas un supra contenu Contenant (qui réclamerait une supra pensée, qui n’aurait plus rien à voir avec la « pensée » et encore moins la raison, et encore moins l’humain) ni un simulacre d’intentionnalité (qui permettrait de pénétrer dans l’intentionnalisation et ceci autrement et selon une autre logique ou description ou typologie); et ce qui se manifeste selon telle ou telle représentation (raison, naturalité ou selon l’altérité Etre et Volonté) n’est pas représentable sinon qu’il est nommable comme Forme.

L’être, c'est-à-dire les étants, est bien pris dans plus grand que lui, mais ça n’est pas l’Être.

Et l’intentionnalité est bien prise dans un contenant plus étrange, mais ça n’est pas la Volonté.

Ce en quoi est pris l’être, c’est l’exister,
et ce en quoi est prise l’intentionnalité, c’est la structure formelle de conscience.

La structure est antérieure aux intentionnalités ; qu’il est plus complexe et retors et plus distinctif de « décider quelque chose » que de simplement le vouloir consciemment (Sartre), que la décision (d’être ceci ou cela) est bien plus retournée et autre, et qu’elle creuse « quelque part » dont on n’a pas l’accès conscient mais qui n’est pas pour cela non plus une causalité (qui somme toute ne serait décrite qu’objectivement, Lacan dresse la cartographie, mille fois dessinée, du trou noir incessant qui creuse toute la technologie, effarante déjà en elle-même, qu’est le moi humain, et qui se double encore d’une troisième dimension invisible et radicalement autre ; il dresse la cathédrale noire et la théologie négative du moi, l’inverse de Sartre, de qui il se tient ).

Suivant son projet et sa charge originelle, la pensée, la philosophie initie constamment l’Antériorité ; ce qui se déplie comme pensée grecque, dimension (par le christ) et retour sur (soi) cartésien, est repris par Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan, et l’ensemble du mouvement escalade la structure roide du pli sur le Bord du monde, du donné et du vécu.

Si l’on s’étonne que le simple pli prenne tant de formulations, c’est qu’il ne faut pas oublier que le pli est le Bord, antérieur à toute réalité. Il crée autant qu’il veut, et il veut autant qu’il peut. Or il peut à partir de la racine même, à partir de l’antériorité, autrement dit il peut tout ce qui est.

Et que l’on n’imagine probablement pas même au milliardième, alors même que la structure est au plus proche ; où voulez qu’elle soit, sinon « ici »…

Ce qui se soupçonne comme hyper intentionnalisation est ceci que la conscience n’est pas le conscient (et que donc elle n’est pas non plus irrationnelle, tout en n’étant pas rationnelle) et que d’autre part le réel n’est pas ceci ou cela, mais parce qu’il est l’exister même antérieur à tout l’être (le présent n’est pas le « résultat » de tout le donné, il est ce qui produit tous les mondes).

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Le Un est le présent

13 Septembre 2015, 11:44am

Publié par pascal doyelle

Technologie du Un existentiel

La philosophie n’indique en aucune manière une doctrine, mais une technologie. Libre à quiconque de croire au Christ ou Allah ou de suivre Bouddha, mais le christ ou bouddha ou Platon seront traités ici en tant que technologies d’accession à une « structure » qui sur-existe par rapport à n’importe quelle définition ou fixation, théologique, dogmatique philosophiquement, scientifique ou selon l’air du temps. Le principe qui admet le christ ou bouddha comme technologies est dans l’historicité ce qui s’est délimité comme inversion de l’absolu, par les grecs, vers le Un ; ce qui est absolument est ici même.et cette existence ici même est spécifiée comme Une. Elle est intégralement là.

On a vu que si le Un est ici même, ça ne produit pas une réduction à l’unification, mais le déploiement, au contraire, de l’altérité entière de ce qui est ; tout devient Autre radicalement et le réel est la radicalité selon l’altérité fondamentale.

La philosophie est « ce qui montre et expose la structure » dans son activisme forcené.

Il est clair que la technologie ainsi dénommée s’exerce bien au-delà des grecs, du christ, bien au-delà de Platon ou de Descartes ; mais pour ces derniers c’est évident ; leurs collègues philosophes n’ont pas cessé de les déconstruire et reconstruire, c’est la poussée même de la pensée, le mouvement.

On a défini, ailleurs, les grecs comme étant « ceux qui refusent de se laisser faire », ou si l’on veut, « qui veulent ici et maintenant que CELA se réalise ». Impérativement et dans l’exigence fondamentale (ce qui veut dire quel que soit l’état du monde, de l’humain ou du corps à quelque moment historique ce que ce soit).

Ou donc ; « ce qui est arrivé » à l’humain (sortant des mondes clos particuliers, qui par la suite ne manqueront pas de croire toujours se reformer, se refermer, et se refermer sur chacun de ces Accès que sont chacun de ces mécanismes de conscience que sont les Jes),
« ce qui est arrivé » à l’humain est la restructuration de l’absolu tout là-haut, et sa transformation vers le Un,
ici-même.

Contrairement à ce que prétendent les dogmatismes divers ou la critique envers la pensée, lorsque le Un s’impose il renvoie à tout ici-même, quel qu’il soit. On pourrait croire que Platon ou Hegel formalisent une sorte de Un qui étoufferait toutes les autres tentatives … mais il faut mesurer les effets de la pensée ; il n’y eut jamais autant de distinctions, de différences, de luttes et de possibilités que depuis la proclamation insensée du Un philosophique … Que le Un soit, signifie qu’il va proliférer.

Le Un est l’opérateur de toutes les divisions et séparations et de toutes les individuations ; l’individué est l’atteinte forcenée, in-sensée, de la racine même, que rien ne remplace (aucun discours ne s’y substitue et tous les discours y sont épuisés, comme tous les mondes humains ou toutes les personnalisations).

C’est structurellement que l’accession via le Un, s’est qualifiée comme déploiement de la structure ; or on sait que la structure est sa propre forme, que l’être ne la supporte pas (l’être se referme toujours en mémorisation, les choses sont des mémorisations des présents, mais aussi les sociétés humaines se referment intérieurement, bien vu par Bergson qui saisissait l’instant « ce qui devient »), et que les accès au réel s’opèrent fantastiquement selon telle ou telle anfractuosité (ce que Badiou tente de penser, mais il condamne la Porte même de cet accès, en supposant que la vérité est la finalité, alors qu’elle est le moyen d’une structure, que Badiou ne reconnait pas, supputant que cette structure serait « dieu », ce qui est absurde, dieu est le signe second d’une structure effarante préalable).

Ce qui prolifère dans la pensée (ou l’esthétique ou le poétique ou l’éthique ou la politique ou l’idéel, l’humanisation et la personnalisation) est l’articulation ; or on a vu que l’articulation entraine le donné là ; le « là » du donné est la confondante désarticulation de tout, la priorité du Un archi actif des grecs, hyper actif des chrétiens, méta actif des cartésiens, pro actif de Nietzche, Heidegger, Sartre, Lacan. Et si l’on suit bien, on se rend compte que l’activisme de conscience ne se contente pas de dire ce qui est, de le comprendre ou de le penser ; l’activisme est lui-même le Créé.

C’est pour cela qu’il n’est pas seulement la vérité sur le donné, sur le monde, et que l’on peut aligner quantité de vérités d’adéquation (depuis que les grecs ont ouvert le savoir et la certitude de la pensée, se sont accrochés les wagons de toutes les connaissances, mais le savoir, on ne sait de quoi ni de qui, est premier et épuise les connaissances comme les systèmes), mais qu’il existe un devenir en plus de tout le donné, de tout le langage, de tous les groupes humains, de tous les vécus et les corps et les mois.

Il y eut une apparition et elle a brodé, tramé, tissé en plus et par dessus son intuition structurelle originelle ; intuition structurelle, cela veut dire intuition non pas éthérée mais d’une structure effectivement existante. Le tissage était inattendu ; rien dans les mondes humains ne le prévoit, et le tissage se tient de lui-même, parce que la structure en plus est hors du monde ; se tenant sur le Bord.

Se tenant sur le Bord elle ne retrouve pas le monde simplement donné, elle y ajoute ; elle déploie le Bord lui-même.

Et cela signifie que le Bord est ce qui tire le monde. De même que la structure de conscience ajoute constamment au monde, donné, vécu, de même le présent ajoute constamment au mémorisé, à l’être.

Il n’y a pas que l’être, il y a l’exister. Et des deux c’est l’exister qui existe. (Rien n’échappe au présent, c’est évident et donc) Tout ce qui est, est intégralement déporté vers et par le présent. Et notre existant s’accroche dessus le Bord et chevauche l’articulation elle-même. Et comme cela n’est pas prévu, inattendu, il faut le vouloir (pour nous depuis Husserl, il faut l’intentionnaliser, d’une difficulté sans nom le rétribuer en plus sans qu’il soit). C’est pour cela que le Un se crée de se retourner vers lui-même ; parce qu’il n’est pas, il se fait exister.

Sans doute l’engagement qu’est « être » contient en potentialité l’exister, mais pour une conscience elle doit s’y mener, s’y conduire. Ça n’existe pas autrement que de s’y motiver à exister.

Que l’on s’y dirige par le Bouddha, Allah ou le christ ou Platon ou Descartes ou Nietzsche, cela revient au retour sur (soi), dont on ne connait pas le (soi).et on a vu que le dit retour est par l’occident l’amené-ici-même de l’absolu tout là-haut jusqu’alors, et que cet amené ici même est le Un ; forcément, puisque le Un ne se scinde pas. Il est entièrement « là ».

Sauf que si on définit le Un comme le Bord lui-même, le Un n’est nullement un contenu (de quoi que ce soit), mais la forme ; le présent est la Forme même.

La philosophie (qui prend donc en charge « ce qui arrive à l’humain » autour de la méditerranée, à savoir l’émergence et l’extirpation de la gangue groupe-langage-monde localisé et particulier, de cet-être bizarre de conscience-de, de tout ceci ou cela, cet-être qui sépare et découpe, distingue et recrée tout ce qui lui tombe sous la main) est l’élaboration du trajet de la structure, de la forme, le tissage sur le Bord du monde ; et comme la philosophie prend seulement en charge d’expliciter cette articulation, ça n’empêche en rien cette articulation qui nait autour de la méditerranée, de s’extasier en tous les sens ; politique, esthétique, éthique, idéel, humanisation, personnalisation déjà, etc. c’est une structure articulée (au réel) qui a explosé, et non une « idée » ou un « système » spécifique.

Lorsque Heidegger ou Nietzsche ou Sartre ou Lacan tournent autour du vide, là, bien présent, ils suivent le Bord du monde, le Bord de la réalité. De même que Descartes ou Platon élaborent strictement la possibilité de prendre conscience-de, (de la pensée comme archi intentionnalisation en plus et hors du groupe et du langage, ajoutant au langage et aux idées communes, ou de notre-être devenant cet-être cartésien posé là sur le monde-étendue), de même Heidegger etc, avancent plus encore sur la structure du Bord.

Et cette aventure, advenue, trajet, potentialité, retour inconsidéré du (soi) creuse le corps, métabolise autrement en extirpant la cervelle (dont la structure nait) continuellement exportée en dehors. Autrement dit c’est savoir le dedans sans dedans que l’on existe vers le dehors intégralement externe et autre.

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Nietzsche, Heidegger et l’altérité

12 Septembre 2015, 09:38am

Publié par pascal doyelle

Ce qui a causé l’impérieuse révolution anthropologique n’appartient évidemment pas au monde, au groupe, au langage (quantité de mondes humains particuliers l’ont précédée), mais est une émergence radicale qui s’est extraite de tout monde clos.

La structure qui s’est activée a brisé tous les mondes et se définit comme réflexivité qui n’est pas la réflexion telle que se l’imaginent la raison, le naturalisme ou le moi (et l’humanisation dont les mois sont eux-mêmes la réflexivité seconde) ; ce qui se nomme réflexivité est le rapport à (soi) duquel on ne sait pas ce qu’est ce (soi). Et pour cause, puisque le (soi) de « conscience de (soi) » est le rapport lui-même en tant qu’il use d’un référent, un contenu quelconque afin de se métaboliser mais au travers de tout contenu ; tout référent est seulement l’occasion de son impérativité.

Autrement dit « conscience » nait instantanément de chaque cervelle et utilise telle ou telle nomination pour se repérer mais aucune de ces nominations n’est la structure elle-même. En ceci « conscience » est la structure absolument Autre et autre que tout ; rien ne lui correspond en aucune manière en quelque monde ou réalité que ce soit.

On a pu interposer entre ce rapport et lui-même la formulation de l’universel ; ou tout au moins ce que la raison, beaucoup plus tard (17éme-18éme) a pu nommer tel, alors qu’en prise directe, cad par les grecs, il s’agissait de la pensée (la pensée est ce qui instancie notre être/dans l’être, alors que la raison s’obnubile de l’objet, reléguant le sujet par devers ; en fait utilisant le sujet cartésien, sans le dire, sans chercher à l’identifier ; la raison use du sujet abstrait ou absenté).

Remplir le rapport qu’est conscience de (soi) d’un contenu, toujours quelconque en comparaison de la puissance structurelle du rapport, par une représentation n’est pourtant pas anodin ; ce qui se délimite lorsque l’on remarque que c’est en nommant l’être que le monde apparait comme monde (comme monde général et non pas comme étant tel ou tel monde, maya ou égyptien, qui sont toujours identifiés et non pas abstraits), et le donné-là apparait par la portée effarante du « là » du donné (quel que soit le donné, le monde humain, la perception, il est un « là » en lequel il est des mondes déterminés), et c’est via le réel qu’il est une réalité.

Autrement dit définir le monde soit permet de reparamétrer l’être, le « là » ou le réel, soit se saisir de l’être, du « là » ou du réel engage immédiatement une autre vision du monde, du donné, de la réalité. Mais depuis qu’il y eut autour de la méditerranée l’hyperbole de la réflexivité vide et formelle, c’est en un seul mouvement que la réflexivité investit la réalité, le monde, l’humanisation, jusqu’à produire la personnalisation au sein de cette humanisation.

Si l’on reprend la plus large vue de l’inversion du Regard qui bascule tout à coup l’absolu tout là-haut vers le Un ici même, il est clair que la précision décisive de la philosophie consiste à se situer sur le Bord du monde ; autrement dit de même que le christique est la réflexivité tout à fait délicate qui vous expulse de l’immédiateté de tel ou tel vécu, pour vous permettre d’adopter (comme fils) un Point de Vue radicalement Autre, de même la pensée grecque restructure ce que plus tard on nommera l’intentionnalisation, les visées opérées par une conscience vers le donné et le là ; on appelle ces restructurations des Idées puis des systèmes qui permettent à chacun de faire varier la conscience qu’il prend là immédiatement de « ce qui est » dans sa vie ou à la vue du monde et d’opérer ou d’être dans la possibilité, la capacité de métaboliser, rendre perceptif et intellectif le rapport au monde, au donné, au vécu et au corps.

La philosophie est donc la discipline qui va réfléchir sur ce qui arrive à l’humanisation, soit donc l’effarante séparation, distinction, division interne au réel. Il n’est rien de bien raisonnable (au sens du 18éme) en ce mouvement d’une ampleur subsonique, infra mentale pour ainsi dire ; l’activité intentionnalisatrice de conscience (délivrée de tout groupe-langage-monde immédiat et localisé) est un déchirement intégral ; aussi n’est-il pas étonnant en soi que le sujet cartésien soit une verticalité absolument incompréhensible ou que le Un plotinien d’une exténuïté fondamentale ou que l’altérité gigantesque nietzschéenne anime jusqu’au délire le monde donné des apparences ; dans tous les cas la conscience en cherchant à se retourner sur son être propre adopte quantité de variabilités ; il faut rompre le simple positionnement rationaliste (hérité de Kant mais à son corps défendant, puisque Kant cherche à établir la structure transcendantale de notre être) qui n’amène dans la réalisation que la raison de réflexion (et non pas réflexive) ou s’use à opposer sujet (caricaturé) et objet (absorbant tout l’être, ce qui est absurde et à quoi contredit toute la pensée, depuis les grecs), et c’est ce que veulent Nietzsche et Heidegger ; recréer une modélisation réflexive qui sache prendre en compte que précisément la réflexivité est une structure sauvage et Autre absolument.

Mais aussi acharnés et exigeant soient-ils Nietzsche et Heidegger ne peuvent pas sortir de la structure découverte depuis la méditerranée, grecque ou christique ; ce ne sont pas des « idées » qui furent découvertes mais une structure qui s’est extirpée de tout monde humanisé, de tout langage et de toute immédiateté ; aussi c’est contre eux-mêmes en quelque sorte qu’au lieu de nier ou reprendre cette structure, ils l’accentuent et la poursuivent plus loin encore.

Cela suppose que la dite structure est une activité qui passe outre tous les systèmes, toutes les idées, mais bel et bien en ceci ; que cette activité est ce qui doit, peut, produira effectivement toutes les idées et tous les systèmes, tous les mondes et tous les vécus, le levier, la pointe qui basculera de la mémorisation de l’être à l’actualité de l’exister brut ; la certitude de la pensée, de la philosophie est au-delà de n’importe quelle énonciation ; et lorsque Heidegger ou Nietzsche inscrivent soit l’Etre au-delà des étants soit la volonté par-dessous les intentionnalisations déclarées, non seulement ils contre-disent toute la pensée occidentale mais surtout ils poussent plus loin les pions sur l’échiquier ; parce que c’est effectivement et réellement que la structure sauvage ontologique est l’Etre par delà les étants et la volonté suréminente aux intentionnalisations déclarées.

La structure, brutal mécanisme effarant, a commencé de réarticuler l’humain et Nietzche et Heidegger voient à quel degré de jonglerie cette distorsion s’est établie ; il faut se tordre la conscience pour passer dans le nietzschéisme et l’heideggérianisme ; ils veulent exposer la dimension (et leur pensée est aussi échevelée que celle des grecs ou du christique).

Ou donc ; la pensée ne se joue pas à deux dimensions, auxquelles la raison ou le rationalisme voudraient la réduire ; contre-disant Descartes, par exemple, qui n’en a rien à faire, puisque, lui, il pense, en trois dimensions, toute contradiction tombe à côté, et il est impossible de contredire la philosophie à strictement parler puisque la structure dans son exploration, l’exploration du Bord, se déploie, s’avance, se déplie, survient en plus constamment d’elle-même sur sa propre ligne et de ligne il n’en est qu’une.

La troisième dimension est l’activisme tel quel de conscience (en laquelle tout moi, chacun, nage éperdument à ne plus s’y retrouver, puisque le positionnement de conscience n’est jamais le un-tel de « je suis un-tel » mais est le je insituable). La pensée a cartographié l’ensemble des déplacements de conscience selon les grecs, le christique, le cartésianisme (qui, on l’a compris, ne tient pas à Descartes René mais René expose le point précis d’application réelle de la structure), de même que soudainement et ouvrant encore autrement le cheminement Heidegger et Nietzsche (ou Sartre ou Lacan, et d’autres), du point situé au plus étrange (depuis Descartes qui nous largue « là » à la surface –étendue du monde unique universel, plantés) et tentant de penser (comme les grecs, comme le christique) Nietzsche et Heidegger se plongent dans la bizarrerie du point à la surface du réel.

Et cette situation est de troisième dimension ; le lourd et épuisant retournement heideggérien, la sidération explosive animant Nietzsche montrent la non humanité de ce qui nous a pris, expulsé, annihilé, intégralement retournés à partir du dedans sans dedans du donné là et du « là » du donné ; ce que l’on nomme le mouvement tournant du réel, réintroduisant la réalité.

Mais cependant faute de demeurer dans la dimension (en réalité les deux dimensions naissent de la troisième), Nietzsche et Heidegger sont dans l’obligation de dénommer l’altérité ; Heidegger croit que l’Etre fait sens par-dessus toutes les significations et Nietzsche croit que la volonté s’oriente par-dessous les intentionnalités.

Ce serait si "simple" alors.

La vérité est bien plus complexe que cela ; Nietzsche et Heidegger, comme on l’a dit, avancent prodigieusement sur le cheminement de l’exploration de la sauvagerie ontologique (et ont besoin de renier intégralement toute l’historicité d’une part raisonnable, qu’ils confondent avec la pensée et le christique, abusivement et absurdement et d’autre part humaine ou humaniste) mais ne comprennent pas comme le Un nous a terrassé et que le Un a déployé sa folie, son délire, son exhaustivité structurelle et que comparativement à la dureté du Un, l’Etre heideggérien et la volonté nietzschéenne sont de pauvres enfants éperdus, désespérés.

Et comparablement Nietzsche et Heidegger veulent plier l’humain et la raison en la dimension ontologique ; que le Un prenne la forme de la volonté ou de l’Etre est précisément le marquage second qui peut s’opérer lorsque l’on quitte que ce marquage se limite à la raisonnabilité ; ni le christ ni les grecs ne furent « raisonnables ».

La pensée grecque et la rupture christique ont déracinés intégralement l’humanisation. Le Un s’est imposé et a déchiqueté de A à Z le corps de toutes les consciences en les créant une par une (par la pensée ou le Point externe christique effrayant) et impitoyablement. Rien, aucun mouvement par la suite n’obtint la puissance invraisemblable de « ce qui distingue », de ce qui dans tout, chaque contenu scinde le contenu de conscience en deux, dont l’une face part s’en reculant par delà tout repère.

Nommer volonté ou Etre ce qui est sans-nom, sans identité, sans détermination permet de reprendre la définition de la structure par un autre biais que celui de la raison, raisonnable, et autre que celui de l’humanisme ; puisque de fait Nietzsche et Heidegger trament un anti humanisme fondamental ; la structure, l’activité structurelle de conscience formelle n’est pas humaine, de fait.

Mais c’est encore nommer l’innommable absolu ; l’Autre intrinsèquement incompréhensible ; c’est encore le simuler et l’inscrire selon telle ou telle faveur ; une mysticologie du langage pour l’un et une hyper intentionnalisation pour l’autre. Rien de tout cela n’est le fond de l’affaire, bien que, comme on le voit, par ces deux là le processus continue de s’approcher de son étrangeté.

En clair l’intrusion du Un ici même n’est pas tant un procédé d’hyper volonté instinctive ou un super Sens métabolique, qu’une logique incoerciblement diffractée et rigoureusement non humaine, non psychologique et pas même « psychique » ; puisque la structure est précisément ce qui échappe hors de la cervelle ; le passage hors du mémorisé ; tout est mémorisation, tout est l’être, excepté cet-être de conscience, arcbouté au présent exclusif.

L’interposition qui eut lieu que la raison (et l’humanisme, cad le naturalisme ou ce qui tient l’humain pour une donnée « naturelle », serait-elle un peu plus élaborée que la nature brute, la psychologisation et toutes les sociologisations que l’on voudra), que la raison donc tient pour simple réflexion du donné sur lui-même, est tout au contraire la survenue de l’Agissement extirpé des mondes humains, qui les a tous créés mais alors recouvert par ces mondes synthétiques, et lorsqu’elle, l’interruption des mondes humains, survient, l’humanisation s’est vue radicalement dépassée par une articulation bien autrement exigeante et excentrée ; aussi diffractée qu’un univers est délirant. Le mécanisme de conscience est aussi fou que cet univers inhumain.

La volonté nietzschéenne comme hyper intentionnalisation ou l’Etre comme surcroit imprononçable de Sens (rigoureusement et hors de l’humain), interprètent et touchent juste en montrant comme l’inhumanité de la structure de conscience avance masquée, par-dessous ou au-delà.

C’est parce que l’on a mélangé la conscience et le conscient en croyant que l’énoncé était l’énonciateur, mais l’énonciateur est le mécanisme le plus invraisemblable soit ; le « ce qui n’est pas » mais ex-siste au travers de représentations qui sont autant de placements et de déplacements sur la surface du réel. Evidemment que le mécanisme de conscience « voit » les déplacements mais les mots et le conscient sont pris dans le jeu le plus étendue, l‘uni plan du réel ; la perception du mécanisme vers le réel passe au travers en plus et au dessous des énonciations. Or cependant c’est ce déplacement vertical non saisissable qu’amène, au-devant, la pensée, la philosophie.

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La pauvreté de l'économisme

11 Septembre 2015, 17:38pm

Publié par pascal doyelle

Le déplorable état des mois, l’état larvaire dans lequel ils se contentent, se satisfont et avec difficulté encore, vire souvent au cauchemar pur et simple, c’est qu’ils sont dans l‘impossibilité de recevoir d’autres finalités que celles assujettissantes du réalisme plat et de son inertie ontologique confondante.

Le réalisme est le remplacement qui a substitué comme adaptations, la raison à la pensée, le naturalisme au christique, le moi au sujet. Le réalisme s’est systématisé et a annulé les prolongements structurels qui auraient dû investir le donné, le monde, le vécu ; soit donc la perception du donné, la politique du monde et l’éthique hyper individuée du vécu.

Soit donc, répétons ; une réflexivité accrue qui ne se serait pas épanchée bassement, faussement dans les finalités prétendument « naturelles et spontanées », par quoi le naturalisme nous ordonne de nous identifier comme moi immédiat. Déversement d’images de soi et d’objets fétichisés, d’un prétendu moi, intégralement produit industriellement.

Si le naturalisme du moi a échoué, ne parvenant qu’à instituer des identités bricolées et livrées au grand n’importe quoi, c’est que le réalisme soit donc la substitution de la pensée par la raison, du christique par le naturalisme et du sujet par le moi, a échoué.

De même on nommera économisme l’idéologie du corps ; au lieu de créer un système économique augmentant les finalités réflexives et structurelles, et laissant ce système dans l’impensé et la facilité d’une prétendue naturalité, qui dispense de réfléchir les perspectives (qui interroge les sociétés privatives qui décident des investissements engageant l'avenir global ? Ces décisions sont laissées dans l'impensé de l'imbécilité), et donc abaissant les finalités vers l’immédiat, c’est l’absence sidérante d’intelligence et de compréhension qui gouvernent, si l’on peut dire, un navire aveugle, au gré de la stupidité et de la bassesse.

Pauvres finalités donc d’un pseudo système économique qui n’a pour base et référence que le corps du moi, un corps appauvri et morne, houellebecquien pour ainsi dire, s’effondrant puisqu' annulant qu’il soit une articulation réflexive, pour le condamner à une réflexion du donné bêtement « là » sur lui-même, et sa cohorte de sciences, bénis oui oui, qui ne peuvent absolument pas d’elles-mêmes soulever quoi que ce soit du sujet, de la pensée, du christique (rappelons que l’on nomme christique non pas l’église elle-même, qui n’a rien à faire ici, mais la création structurelle, par un christ, d’un point de vue radicalement Autre qui resitue chaque conscience à la fois en et par delà son vécu ; le christique est une technologie hyper inventive qui a bouleversé et soulevé la réalité par un Réel articulé).

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Ré-inversion du Regard

9 Septembre 2015, 11:21am

Publié par pascal doyelle

L’inversion du regard est évidemment l’inversion de l’intentionnalisation ; l’absolu est partout posé afin que l’on puisse se percevoir d’en-haut. Que l’on y croit ou pas ; il se peut qu’il y ait révélation spirituelle ou équivalent, pourquoi pas, mais ça n’entre pas en considération comme tel ici.

Inversement donc lorsque le regard est décidé ici et maintenant, cad dans la cohérence des grecs, dans l’imposition du christ (qui explose littéralement toute conscience, et dont la poussée est bien autrement redoutable et certaine que seulement « morale », ça n’est pas la conscience morale qui est en jeu, mais la structure même de conscience, à propos de tout), ou dans la suspension de notre être par sa réflexivité, le regard ne se perçoit plus de tout là-haut ; mais le contrecoup est de le situer ici même, et le dialogue qu’est la raison consiste en ceci qu’elle se surveille elle-même, mais le dialogue initial archi de la pensée grecque qu’il est un point tout au bout du regard qui prend bien plus en considération tout notre être (que la raison et son objet) et que le dit point fait retour, comme fondement de toute pensée, comme l’Idée des idées ou le Un plotinien. Le retour réflexif est archi, étendu sur tout le donné là, et en toutes les conditions d’accès de chaque individu à la pensée, et aux conditions même de pensabilité.

Depuis le début, depuis qu’il y eut la survenue du mécanisme de conscience (extrait hors de tout monde humain particulier, lorsque ce mécanisme était recouvert dans et par une synthèse de monde, un groupe, un langage), ce qui s’est voulu c’est l’hyper objectivité qui pose « là » notre être. Les descriptions qui en découlèrent tentent toutes les pistes. Mais la structure s’impose partout ; comme hyper objectivité qui produit l’acculturation immense grecque et chrétienne, renaissant, méta, et de l’intérieur du méta se produit l’adaptation de la découverte du mécanisme de conscience, en tant qu’adaptation au monde, au donné et au vécu, (et ce à partir du sujet abstrait, version évidée du cartésien) comme raison-naturalisme-moi ; c’est ce réalisme qui fait obstacle à notre récupération de l’originelle configuration nôtre ; le réalisme est d’une efficacité totale, et il emprisonne les sujets dans leur moi.

Les constructions des proactivistes (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc) tentent de nous libérer mais si l’originelle configuration n’est pas mise au jour, un mélange s’opère qui aboutit à condamner le réalisme (raison-naturalisme-moi, que l’on identifie à la pensée, dieu le christ ou le sujet, ce qui est erroné), mais également à plonger dans l’altérité, le donné là, la réalité en l’ontologisant ; tout le poids structurel qui s’est évanoui de notre conscience, aboli, se reporte dans l’altérité ; ce qui se correspondait comme articulation étrange et autre par la pensée, dieu le christ ou le sujet, s’investit avec folie dans le monde, le donné, le vécu.

Aucun moi n’est préparé à recevoir la dose massive de structure que chaque mécanisme de conscience en un corps éprouve de son centre, du cœur de son exister ; non pas du centre de son être mais du centre forcément imaginé, fantasmé, représenté, mais de son exister (forcément décentré, du dedans sans dedans) ; étant entendu que l’exister est en-plus de l’être.

Tout moi est projeté hors de son conscient, mais il tient mordicus à ce dernier, et pour cause ; le sujet dont le moi fait office, est impossible et non situable ; aussi est-ce au travers des mois que les sujets travaillent ; le corps de chacun est affronté à l’altérité la plus radicale qui soit (de ce que l’on connait) ; l’acte de conscience qui n’a aucune correspondance avec quoi que ce soit de ce monde, du donné, ou du vécu, et que donc toute représentation est toujours décalée et insuffisante (ce qui ne signifie en aucun cas qu’il faille se passer d’une représentation … au contraire il faut tout connaitre afin d’être saisi du savoir par-dessus la connaissance ; le « là » du donné emporte, embarque, produit le donné là, les configurations pensée-dieu le christ-le sujet produisent la raison-le naturalisme-le moi).

Il faut ainsi sortir des divisions qui ne sont qu’internes au Même mouvement de l’altérité pure et dure ; la brutalité ontologique qui nous a atteint s’expose dans la pensée, dieu le christ et le sujet, et s’adapte par la raison, le naturalisme et le moi, et se re-veut à nouveau dans la pensée de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, qui splittent encore plus l’humain et s’en prennent tout autant à la raison-naturalisme-moi qu’ils confondent avec la pensée, dieu le christ et le sujet) . Mais pour chacun l’affrontement invraisemblable est son propre corps.

Lorsque raison-naturalisme-moi suppriment qu’il y ait un archi (grec) ou un hyper (chrétien) ou un méta regard (cartésien, kantien, hégélien), il ne reste plus que des objets, et on métaphorise alors le désir comme si il était en nous un autre ; de là que, somme toute, les objets désirés ce sont eux qui nous observent. Dans le miroir on ne se voit pas, on est vu. On perçoit bien les images mais non pas le miroir lui-même ; toute conscience-de pose un objet mais sur un horizon et cet horizon n’apparait jamais comme objet, car alors l’horizon à supposer qu’il soit posé là-devant, recule à nouveau, se recrée par-delà ; il n’est aucun moyen d’amener l’horizon dans la vue.

Résoudre l’équation en transformant l’activisme de conscience, en désir, c’est obtenir une explication mais non pas saisir cela-même qui crée un tel désir et de cette sorte, si insituable. De même c’est remplacer le regard interne de la structure (qu’elle existe) par le « regard de l’Autre » (sorte de figuration incertaine, qui se placent comme l’être des grecs, l’infini cartésien, l’en soi kantien, la volonté nietzschéenne, il « inter-vient », s’inter-pose) ou des autres ; et tout cela est vrai et réalité mais n’avance pas jusqu’à la source même. L’horizon sur lequel ceci ou cela (à quoi se limite le réalisme du donné expliquant le donné) sont posés, ne peut se repérer que de son indétermination, que le réalisme empêche de dénommer tel et qu’il ne peut plus même reprendre des configurations antérieures.

En ceci les proactivistes (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, etc) voulurent proposer une explication au moins égale à celles qui se sont créées instantanément au tout début de la modification anthropologique (lorsque les grecs, les chrétiens affrontent la rupture intégrale qui brise les mondes particuliers pour le monde unique universel et l’apparition de la structure du mécanisme de conscience brut, ils inventent l’articulation au plus instantané contact avec cette structure), les proactivistes, donc, investissent sauvagement le donné là, réfrénant par devers eux le mécanisme d’altérité intégrale, mais qui bascule et se retrouve dans le monde même ; entrainés par le principe du réalisme généralisé (qui veut que le donné explique le donné et que du monde rien ne dépasse, rendant le monde réalisé certes, mais étouffant jusque dans le corps intentionnel de chacun, et les mirages, les fantasmes, les idéalités produites par mais aussi pour le moi, qu’il maintienne son « équilibre » entre la réalité et le réel), les proactivistes veulent croire que l’Etre est dans le monde relevé par le langage, que la volonté est la typologie de son approbation ou renoncement, que l’historicité est l’action du pour soi ou que l’inconscient pense à notre place.

Toutes ces altérisations du donné-là mènent grand bruit, et ouvrent quantité de possibilités ; rien ne doit jamais être refusé ou banni de la pensée qui s’articule (absolument rien, aucune position ou attitude à l’intérieur de chaque position) ; mais ne pas réintégrer ces altérités dans le Un originel, ces figurations dans les configurations, serait une faute majeure, une erreur nous jetant dans l’incompréhensibilité. C’est la structure même qu’il faut affronter et extraire, isoler, en définir la circonférence.

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L’inversion du monde

4 Septembre 2015, 14:55pm

Publié par pascal doyelle

Il est donc surgi de la cervelle un mécanisme monstrueux, mais faible, limitatif, strict, dépourvu d’être, mais articulant cette cervelle énorme au réel donné là. Jusqu’alors on ne prenait pas conscience du monde comme « monde » mais comme tel ou un tel ; le monde portait un nom et toutes les choses et les êtres s’enroulaient dans leur apparaitre et sur le monde et de l’intérieur du groupe humain qui le parlait, l’échangeait, l’investissait de son trésor du langage, des corps, des transmissions du centre du même monde parlé vivant.

Lorsque le mécanisme de conscience structurelle crève la bulle humaine, le monde est nommé comme donné là, formule abstraite mais plus lointaine et comme « ce qui supporte tous les mondes humains possibles » ; surgit quelque chose comme le non-monde au sens de non vivant, le remplaçant de tous les mondes, et ce non monde est le « lieu » ; en même temps que surgit le donné là c’est sur le fond du « là » de n’importe quel donné. en-deçà de toute humanisation, de tout monde, il est une structure, jusqu’ici engloutie dans chaque monde, et cette structure est un mécanisme, un pur et brutal mouvement.

Il faut le tuer, l’empêcher de surgir ; on tue Socrate, on tue le christ. La communauté tente d’écraser ce qui arrive, de le recouvrir. Mais c’est un mécanisme qui est apparu. Une structure ne dépend pas de ses contenus ; elle est ce qui va inventer, créer toujours en plus des tas de contenus, des extensions au langage, et des extensions à la conscience que l’on a du monde, de soi, du corps, des autres, du donné perçu.

Et on ne peut pas ajouter de telles extensions sans modifier la conscience que l’on a (de tout et de n’importe quoi), sans bouleverser cela même qui relie la réalité à la réalité et qui prendra donc le nom du Réel. L’être des grecs est le réel, le christ est le réel, le sujet est le réel. L’en soi kantien, l’esprit vide et tournoyant hégélien, la volonté nietzschéenne, l’Etre heideggérien, le pour soi et ensoi sartrien. En bref chacune des étrangetés philosophiques, (que la raison, le naturalisme, le psychologisme ne comprennent absolument pas et qui offre une résistance à toute compréhension plate puisque s’effectuant en une troisième dimension) chacune creuse et à partir de ce creux dans la réalité en montre plus ; le donné là (le monde, les choses, les êtres pour la raison, le naturalisme et les mois) nait en et par le « là » du donné, et c’est cela le trou, le vide, la forme.

De sorte que même la stabilisation raison-naturalisme-moi est creusée, crevée par le vide formel ; c’est de ce vide formel que l’on parle et tente d’aplatir ce qui existe en troisième dimension. Et plus l’aplatissement parcourt, plus le vide s’éloigne et plus la chute est longue et s’oublie elle-même comme chute.

Chacun entre dans l’irrécupération, la récupération devenue impossible de la structure. On va traduire et retraduire constamment le vide formel, formalisé par la pensée grecque, le christ et le sujet, et le réinvestissement de la pensée des altérités (Nietzsche Heidegger, Sartre, Lacan, etc), on va retraduire ces avancées par un aplatissement. Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan offrant eux-mêmes une remontée hors de la métaphysique, de dieu et du sujet (qu’ils prennent pour la raison, le naturalisme plat et le moi) vers une antériorité ou une révolutionnarité imaginaire ou une absence psychique ; qui montre comme l’articulation orchestrée par le Un de la pensée, du christ ou du sujet est oubliée et fait retour comme une rumeur effrayante (et de fait les quatre proactivistes produisent potentiellement des mondes épouvantables, des mondes sans sortie aucune, des enfermements ; Heidegger, Nietzsche, Sartre ou Lacan sont des enfermements, des boites noires).

Un être humain ne se vit à peu près sereinement que dans un monde clos, celui d’un langage partagé qui exprime le monde et l’échange à l’intérieur du dit monde particulier, ce qui veut dire dans un groupe. Lorsque le mécanisme explose dans le donné là et le « là » du donné, tous les mondes sont brisés et l’historicité, violente, décentrée, délirante s’impose partout. La violence ontologique du mécanisme (qui préférerait s’élever dans les signes et non pas s’abaisser à la torture des corps) peut (par contre) se déchainer totalement dans le monde et détruire, exploiter, épuiser, annuler toute réalité, puisqu’elle est le réel de n’importe quelle réalité.

Dans chaque monde on croit en un Ordre du monde, des corps, du langage, monde vivant qui s’enroule dans la Parole.

Dans l’historicité du mécanisme tout est en dés-ordre, puisqu’un ordre autre ou supérieur est supposé cent fois, mille fois, chaque fois qu’un mécanisme, une conscience imagine de créer et recréer le monde, le corps, le vécu. Et il apparait alors que la réalité n’est pas du tout en elle-même ordonnée, mais sujette au délire, au n’importe quoi ; la raison-naturalisme-moi s’aperçoivent bien, de leur développement, que l’univers est en délire, que le monde est une violence et que le moi est un bricolage sapé intérieurement, en totale panique.

Et si le monde est dés-ordre, la forme articulée, de conscience, la structure n’est en elle-même que formelle ; c’est uniquement par adaptation qu’elle est définie comme raison-naturalisme-moi ; célébrant un humanisme facile ; en réalité ce qui agit ça n’est nullement une sorte de corpus clos de « raisonnabilité » mais la violence (ontologique) du mécanisme. Lequel est vide, parce que formel (et il n’existe que d’être formel, ça n’est pas un manque ou un défaut ou un néant, ce qui ne veut rien dire du tout, sans ce caractère formel « conscience » n’existerait pas, n’aurait pas lieu d’exister), et sur lequel on ne peut pas fonder selon le monde, le corps ou le donné, mais uniquement du structurel sur le structurel lui-même ; et ceci entame donc la réflexivité qui consiste non à composer une « raison » (bien qu’elle soit contenue dans le mouvement puisque le « là » du donné emporte le donné là, le réel la réalité, la structure le monde, et qu’auparavant il existait tel ou tel monde nommé mais non pas le-monde), mais à remonter le long de la structure elle-même

Réflexion est ce que comprend la raison ; réflexion de la nature humaine sur elle-même, de sorte que la raison libère la nature humaine jusqu’alors prise dans les mondes illusoires, antérieurs. Mais réflexivité est tout autre chose ; c’est le retour de la structure vide, de conscience, sur sa forme ; ça n’est pas le questionnement du monde, du donné, du moi-corps, c’est l’interrogation sur le « là » du monde, du réel, de la structure de décision, d’orientation, de désorientation (puisque « ça n’est pas écrit nulle part, pas même en raison »), et de ce qui sera nommé plusieurs fois et de plus en plus précisément comme intentionnalité ( de la suspension de la conscience de Descartes au tranchant pour-soi sartrien, en passant par la conscience transcendantale kantienne, la phénoménologie de Hegel, et la négativité, et enfin l’intentionnalité de Husserl).

Or il ne faut pas scinder la structure inventoriée et les pensées de l’altérité ; Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan s’obnubilent du monde, des causalismes, de l’investissement bizarre ontologiquement dans le donné Autre, parce qu’ils perçoivent à partir du sujet vide abstrait cartésien qui se penche par-dessus lui-même et objectivise tout, absolument tout de la réalité (il se tient dans le réel de la réalité). Tout ce qui se déploie comme objectivités ou objectivismes vient renforcer la séparation radicale (à la racine) du sujet, du regard.

Du regard qui par les grecs, les chrétiens et les cartésiens (archi, hyper, méta) opère le retournement, l’inversion de l’absolu là-haut vers le Un ici même ; le Un œuvrant la réalité, le réel travaillant le monde. Et ce qui œuvre n’est pas une chose mais une forme. Puisque le présent est une forme.

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