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instants philosophie

Le centre du réel

26 Novembre 2022, 10:21am

Publié par pascal doyelle

et limpossibilité imaginaire

Premièrement décidant donc de continuer de prendre au sérieux tout ce qui fut dit, annoncé, énoncé. L’ensemble de toutes les expériences de structure sont ainsi admises dans les performances existentielles (cad totales) qu’elles manifestent (étant totales, ce qui veut dire structurelles, elles occupent et plus véritablement créent l’historicité même).

Dieu, la pensée universelle, le sujet (christique et cartésien), le réel (et la révolution et concrétisation de toutes les intentionnalisations).

Et donc usant de l’historicité comme validité de ces explorations en tant que devenir effectivement réel, deuxièmement,

et troisièmement considérant que le véritable devenir navigue de signes en signes, ou d’ensemble de signifiants en ensemble de signifiants.

Rappelons la difficulté de lecture a pour but, technique pour ainsi dire, de pousser chaque fois l’arc de conscience hors de ses gonds (puisque sinon quiconque livré à soi seul tourne en rond).

Depuis que la source du réel humain fut porté au jour, chacun croit de ce qu’il se dispose de sa liberté, ne former qu’un, une unité, une réalisation de par lui-même ; de sorte qu’il risque fort de poursuivre de sa hargne la structure-sujet ; et ainsi tellement faussement assuré d’être « soi », on niera dieu, l’universel, l’égalité, autrui, la réalité, et le tout, cad l’unité de cette liberté qui ne se comprend pas, s’enroulera dans l’irréalité. L’irréalité est la foi en soi seul. Descartes met à jour l’unité de la liberté mais prend bien soin de la lier à l’ouverture la plus grande possible (et le plus grand possible est l’atteinte toujours repoussée de la perfection, ce qui veut dire de la perfectibilité infinie). Dit autrement la liberté, véritable, est et n’existe que ré-articulée à plus grand que soi ; ce qu’elle ne comprend pas spontanément (puisqu’elle est se-sait libre, elle se croit-une) ; elle ne saisit pas spontanément que son être de liberté est un rapport et donc ne s’offre que d’un réel tout à fait autre ; et il n’est d’autre de cette liberté que dieu, la pensée universelle, le sujet et le réel.

Et non ces promesses déterminées selon le monde, la vie vécue, le donné et le perçu, le corps ou la fausse solidité psychologique d’un moi-même.

On n’éprouvera pas, jamais, quelque absolu que ce soit, parce que le réel est un rapport et que l’absolu sera encore-un-autre-tissage. Et non une acquisition. Notre personne rêve l’être comme un accomplissement, une récompense, une hyper satisfaction, une jouissance, mais c’est une projection (de notre désir, rêve, attente, substitut du bien-être du corps, image réfractée de notre être imaginé).

Et précisément dieu, la pensée, le sujet et le réel inversent littéralement le désir en exigence, la facilité en difficulté, l’immédiateté en médiateté active. La liberté qui se prend pour elle-même se perd dans l’irréalité (ou la suite débridée des signifiants liés, prisonniers de l’imaginaire) ; la liberté réelle œuvre les réalités via le réel, et la dureté de la liaison cohérente des signifiants (qui trouvent là un autre-maître que l’imaginaire, lequel incline au corps satisfait, repu, tandis que l’autre-maître nous rend à nous-même, au délicat usage de la liberté éclairée).

Or cependant, si l’absolu ne nous viendra jamais, comme un hyperbolique épanouissement, cela veut dire que ici et maintenant l’activité divine, ou idéelle ou christique ou digne du sujet réel cartésien ou kantien ou hégélien ou husserlien ou sartrien ou lacanien (etc), cette activité surabondée et cette démultiplication de l’existence s’est réellement propagée et implantée, non seulement en quelques-uns mais par leur ouï-dire en chacun suffisamment motivé pour s’y introduire.

S’introduire dans l’articulation de l’hyper volonté, de la véritable intention (christique ou cartésienne), de la connaissance idéelle (de l’être, du bien, de la pensée, du un, de la substance, etc), du passage entre la conscience et le réel, peut être éprouvé et c’est même cela, cette intervention d’outre-espace et outre-temps, pour ainsi dire, qui constitue le réel de la réalité, l’existence de la vie vécue (à preuve ; la grande expérience du moi, de cette synthèse hâtive de soi ou donc de ce bricolage vite fait qu’est le moi, c’est le tomber-amoureux, et le passage de ma conscience dans, vers, par le point-autre d’autrui).

Que le tissage demeure infiniment tout ce qu’il peut être et que ce devenir soit précisément non-fini, veut dire que le réel et le principe du réel est le possible ; le possible est cela qui devient, cela qui trouve en lui-même la capacité de devenir ; le possible doit se rassembler pour augmenter sa capacité. Mais non pas hors du signifiant et de la cohérence.

Dieu (le repli hors de tout, de tout le donné, qui tient toute réalité dans sa Vue)

la pensée universelle (qui n’a pas de fin, de terme),

le christique et le doublement, puis triplement du divin que sont le père, le fils et le saint-esprit (la communauté des croyants),

le sujet en suspension in-finie qui sans cesse se perçoit et se percevra,

le réel qui continuellement s’obtient au principe de devenir concrètement ce qu’il se voit, de lui-même, devenir (autrement dit qui « avance à vue », qui est réalité afin de se percevoir et se percevant déjà se transformant, se métamorphosant du dedans et du dehors, du grand dedans et du gigantesque dehors).

C’est fondamentalement ce que veut dire Nietzsche avec sa Volonté-autre, ou la capacité d’agir non en vue du résultat (ou de l’efficacité) ni du plaisir ou de la satisfaction (serait-ce le bonheur extatique, éternel, infini ou ce que l’on voudra) ; l’agir nietzschéen est, littéralement, une effusion. De même et ça n’est pas un hasard, que le Un de Plotin produit, crée la réalité par excès, par audace, par surabondance de la plénitude déjà actée de son être.

Acquérir le point qui simplement étant enfin tout ce qu’il est, commence d’exister, relève bien évidemment d’une éthique. Laquelle se constitue de la confluence de toutes celles qui furent recherchées ; accrocher dans et par l’arc de conscience au potentiel brut du réel, admis, par décision (mais la décision fait tout) comme élévation.

Récupérer les rapports élaborés, créer les rapports nouveaux, ordonner la cohérence, rassembler l’arc de conscience tel qu’il s’est créé et se crée historiquement.

La question est, en ce cas, comment rejoindre l’affirmation de soi qui en un sens se suffit à elle-même (et ne demande rien d’autre), mais cependant à condition d’agir. Sans agissement cette volonté-autre ou effusion ou surabondance ne signifient pas grand-chose ; elle ne se prouve rien à demeurer en soi-même, évidemment, et de toute manière n’a rien à prouver tout court ; mais son jeu est de jouer, cad en somme, au final et compte tenu de tout, son jeu est de créer. Le créé est l’agissement de ce qui déjà existant veut se rendre toujours plus Existant.

Et l’agissement n’est pas hors du signifiant ; de la cohérence des rapports. La subjectivité oui, mais le subjectivisme non, qui s’enroule dans le rêve de soi, pour s’effondrer d’irréalité (la version psychique de chacun, ou la version industrieuse qui prétend démultiplier indéfiniment le désir et donc les objets, produits et payés).

Elle échappe structurellement à toute espèce de tautologie, puisque désignée tout à faut autre déjà dès l’abord, étant un rapport, et donc ne se répète pas ; rien dans le réel ne se répète. Le singulier est la loi, ce dont est fait tout ce qui est. À condition que le signifiant soit architecturé ; et non pas laissé au subjectivisme (le rêve voudrait l’ignorer, le nier, mais l’imaginaire ne tient que si il n’arrache pas la structure organisationnelle du signifiant et cette organisation s’effectue en tant qu’actualité de conscience (un ordre vivant, cad existant, et non pas un ordre figé qui serait lui-même en réalité une projection imaginaire, de même Nietzsche ou Heidegger nous considérons ici qu’ils projettent en partie un imaginaire ontologique, même si, par ailleurs, et en eux-mêmes, ils manifestent une véritable présence actuelle ; mais ni la Volonté ni l’Être ne parviennent à rivaliser avec dieu, la pensée universelle, le sujet ou le réel ; puisque ces derniers sont formels et sans déterminations).

Sauf donc que dans les faits, le Un ou la Volonté pourront sembler de simples projetés, et répétant le moi, le désir, l’arbitraire ou telle et telle objectivité, ce qui veut dire telle ou telle objectivisation (puisque l’objectivité même, on n’en sait rien). Or l’exigence n’est pas l’image dans le miroir mais le miroir lui-même, ce qui est impossible (que le miroir se voit), aussi doit-il non se voir mais se signifier, par des signifiants ; rendant possible que « les » signifiants existent (il y a des signifiants parce que le miroir ne peut pas se voir mais doit se signifier ; et parce qu’il y a un sujet qui se signifie, qui se désigne, le rapport réel, seul réel que l’on connaisse est précisément le rapport dont le signifiant est le rapport lui-même (et non quelque identité, toujours imaginée) ; et sur ce modèle engendre tous les autres, et potentiellement tous les signifiants possibles, à-venir, créés ; il n’est nulle part un signifiant qui tiendrait tout seul abstraitement).

C’est bien de ceci que le je ou le rapport ne peut pas désespérer de lui-même, puisqu’il est en tant que potentialité brute, recherchant la pureté, la stricte observance de cette, par ailleurs, brutalité ontologique (l’exister même, le possible comme forme de « ce qui est », qui ne peut pas disparaître).

C’est bien pour cela que l’hypothèse « dieu » ou « vérité » ou « sujet » ou « réel » impriment quand à eux une altérité dont la marque est celle-ci que l’on ne comprend pas a priori ce que « cela » nous veut. Ce que « cela » nous veut, soit donc le possible pur et il vaudrait mieux dire le possible brut, est inscrit au cœur et comme antérieurement à tout. Cette antériorité est l’intériorité (ou inversement toute intériorité est en vérité issue de l’antériorité, ou du non-temps, du possible brut).

Simplement à supposer une altérité qui agirait par pur débordement, on risque fort de seulement l’imaginer. Aussi lorsque par contre dieu, la vérité, le sujet (de liberté et d’égalité), le réel s’imposent c’est de marquer historiquement ce qui eut lieu, ce qui aura lieu ; outrepassant en fait les volontés ou l’intention, déjà trop connues ; ces ultra-structures, historiques, apparaissent « on ne sait comment » (que ce soit par dieu ou l’universel ou le sujet ou le réel, ça vient d’ailleurs que du donné, et affectant la forme du donné, la forme de la réalité, soit donc venant du Réel même ; ou si l’on préfère, l’arc de conscience se-voit, lors même qu’on l’ignore explicitement, puisque cet arc est un rapport dont on ne repère qu’un bout, et à peine et en tous cas jamais l’autre-bout, l’autre-bout du signifiant. Et s’imposant comme architectures historiques, comme historicité en tant que catégorie fondamentale, puisque c’est par elle que l’on mesure l’arc de conscience, cad les architectures de rapports et de signifiants.

Pareillement notre être n’est pas limité par et dans la liberté, ce qui peut sembler absurde comme formulation, mais seulement libre on risque fort d’aboutir à la tautologie (de quelque contenu que ce soit), tandis que la vraie liberté tient en elle-même comme sa meilleure part l’égalité. L’égalité intégrée dans la conscience du sujet libre implique de remodeler bien plus précisément l’énonciation, l’argumentation, la représentation, l’expression, le relationnel, etc ; c’est bien cette logique que l’on a inventé, et plongeant ses racines jusqu’à l’antiquité ; qu’autrui soit implanté en chaque je ; de là que la littérature, poésie, arts et esthétiques nous vinrent, puisque le lien entre les consciences n’est plus seulement assuré par le groupe, la communauté, le langage à usage ou sacré, mais dans et par la reconstruction intériorisé d’autrui (non seulement le christique, dont c’est la loi, la foi en propre mais également la pensée rationnelle universelle, évidemment, ou le sujet cartésien qui fait-voir, en et pour chacun, le je tel qu’instancié et donc partagé, ce qui veut dire re-Créé en chacun).

Sartre croyait que la conscience désirait à la fois ressentir et se voir ressentir et que le cercle serait complet. Comme ces obsessionnels qui « croient croire », qui croient croire saisir la jouissance (dans le voyeurisme ou le fétiche ou la mise en scène ou transformant soi et autrui en objets vivants ; mais autrui et soi-même nous sommes des « choses innommables »).

On a raison de douter du cogito ; le je de départ n’est pas le je d’arrivée ; parce que l’arc de conscience n’est pas une identité (ni du moi ni d’essence) mais un mouvement ; qui se meut à propos de tout et aussi de n’importe quoi ; transformant, cependant ‘un minimum de rigueur) toute donnée en signe et donc en signes (puisque les signes avancent en système et systèmes) ; un minimum de rigueur puisque l’arc de conscience lance A et B vers C, et jamais au hasard. Et jamais au hasard en ceci que le C, même si il n’est pas strictement défini, quelque réelle possibilité du signe C est envisagée ; se trame donc sur l’horizon du monde, de lé vie vécue, du corps, de la représentation, de l’expression, de la perception, une (et donc des possibilités) en tant que C ; on invente C en positionnant le réel, toujours, mais la raison ou la pensée, mais également dieu ou le christique, le sujet ou la révolution (la poésie, l’humanisation, la personnalisation) ont permis d’élaborer des structures organisatrices, des cohérences.

Et ce puisque les réels correspondant à ces structures n’existent pas dans le monde, et dieu, la pensée et le monde (l’universel et le donné unique), le corps, la vie vécue et le sujet, la liberté et l’égalité ne tiennent qu’intentionnalisés et prenant appui dans les quatre positions du réel ; dieu, l’universel, le sujet et le réel ; qui permettent de caler leurs réels non présents dans le monde, l’immédiat et le corps qui n’est que seulement vivant, alors que par l’arc de conscience ce corps vivant se retrouve projeté en tant qu’existant puisque lançant un champ intentionnel qui se réalise, actuellement, se réal-ise et doit peiner, travailler, œuvrer, inventer et créer dans et par cette actualité qui, ainsi, découvre et invente et crée les présents successifs.

Mais cette actualité doit prendre sur elle-même, découvrir en elle-même l’exigence de dieu, le développement de la pensée universelle, la liberté du sujet (entendu comme élaboration d’une cohérence et non pas le gouffre de dissolution, organisationnelle, relationnelle, psychologique et psychique que nous subissons dans le subjectivisme déchaîné) ou la potentialité du réel. L‘imaginaire n’existe que soutenu, par une cohérence des signifiants (l’autre, le grand autre, le sujet, l’énonciation, le classicisme, le conscient lorsqu’il n’est pas figé, auquel cas il se réduit à une variation imaginaire) ; la croyance à une imagination débridée est uniquement idéologique, de même la croyance en un laisser-être du moi, du reste c’est la même idéologie. Il n’existe pas d’unité naturelle et spontanée ; l’unité est toujours articulation et donc effort et difficulté, puisque cette articulation doit être décidée et continuée, ce qui veut dire actualisée et arcboutée sur sa possibilité.

Actualisée et tout se décide, s’oriente, s’interroge par cette verticale inamovible, puisque tout tourne autour du présent.

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Épiphanies et illuminations

20 Novembre 2022, 10:47am

Publié par pascal doyelle

La philosophie débute donc par l’idée de l’être, la désignation générale de « ce qui est », idée générale qui subsume toutes les autres idées. Tout comme le christique montre à chacun sa propre vie vécue hors de lui-même, pareillement l’être rend visible toutes les idées. Et s’utilise essentiellement en tant qu’idée qui rend possible celles (nouvelles) qui viendront et qui n’ont pas manqué, effectivement. L’être est une idée  ; soit donc la certitude, qui peut s’imposer comme vérité dans l’énonciation même, d’une conscience qui contraint sa représentation et veut saisir dans cette idée (ou toutes les autres, une par une) la densité de ce qui la soutient, de ce qui soutient cette idée.

Ou dit autrement ; une idée obtient son statut (d’idée, distincte) lorsqu’elle réunit suffisamment d’intentionnalisations (d’idées) dans le rapport qu’elle impose ; cette idée est constituée d’idées, est consistante de ces idées-là, et à la fois nous apparaît dans une transparence et peut se relier à toutes les autres (non seulement les rapports qu’elle subsume mais aussi les autres idées et donc formulant un système ; le système (d’idées) est le prolongement fondamental, essentiel, ce qui veut dire constitutif, de toute idée, et évidemment dès l’abord de l’idée de l’être.

Idée de l’être qui ne manque pas d’être ignorée, comme le comprendra tout à fait Heidegger ; l’être n’est pas le Gros Étant qui rassemble ou résume les étants simples ; l’être, l’estre, est d’une autre nature, d’une autre structure, d’une autre logique que les étants. De même la Substance n’est pas les attributs ni les idées. Mais l’idée du Bien, de la pensée de la pensée, de dieu tout autant ne sont pas des « idées ».

Elles sont le miroir au bout de toute conscience, de toutes les intentionnalisations, le Rapport au bout de tous les rapports.

Et qui n’est pas atteint, on ne s’en saisit pas ; nous en sommes saisis (que ce soit dieu, l’universel, le sujet ou le réel). Le sujet par ex ne se comprend ou ne commence de se comprendre que si il admet que la liberté, en lui, exige bien plus de lui-même (c’est le sens de Sartre, qui accroche même la liberté, de chacun, à l’historicité, de Flaubert par ex ou du marxisme, ou de la littérature).

Il est clair que nous sommes sur la piste de cet arc du bout de tout ce qui est, en tant qu’il n’est pas une « idée » mais la structure antérieure à toutes les idées, et même la structure, très-étrange, qui précède l’arc de conscience si tant est que « le réel » est la structure-sujet absolue, cad formelle, cad ce rapport à (soi) si infiniment autre qu’il crée le possible même ou mieux qui est lui-même la Possibilité telle quelle (pour le rapport, lui ou le possible c’est le même réel, puisque le rapport n’est pas déterminé). Ce qui veut dire tout, tout ce qui est, fut, sera et qui occupe tout ce qui est possiblement existant. Étant l’exister même.

L’étendue, l’ampleur, la difficulté, l’exigence, les extrêmes affects hyperboliques (trop puissants pour un corps vivant, qui, lui, est son propre centre, tandis que la structure de conscience décentre l’affect) de cet arc nous crée. Et il revient à chaque moi d’atteindre suffisamment, ou pas, son je, qui n’est pas, jamais, en aucun cas, du « subjectif ». Que l’on comprenne que l’on naît littéralement du divin, de l’universel, du sujet et du réel. C’est là que l’on existe, le reste décroît. Et si on s’imagine soi-même autrement, on se perd, on tombe dans les ténèbres. Ce qui ne signifie pas que l’on y existe (puisque de toute manière exister est un mouvement), mais qu’il faut croire que l’on ne retournera pas dans les ténèbres, puisque jamais nous n’y sommes tombés (Kafka, la porte était ouverte pour toi).

L’être, comme idée, ouvre la possibilité, individualisée et hors du langage du groupe, dans la mesure où il existe une énonciation. En effet antérieurement à la philosophie personne ne pense réellement. Ce qui est absurde, apparemment ; sinon pourquoi la philosophie se distinguerait-elle  ? Ce qui veut dire que personne n’instaure un discours qui soit découpable et découpé, qui entend tenir le dit découpage et donc laisser apparaître tous les liens, les relations, les rapports, de telle sorte que l’ensemble du champ de la perception est soudainement augmenté et afin que par, via les « idées » chacun soit en mesure de percevoir au-delà de son habitude, de son passé, mais également au-delà de son groupe, du langage commun, des signes déjà mémorisés comme étant « son milieu », le déjà-connu. Ce qui revient à dire que toute idée est égale à elle-même (comme les nombres et les mathématiques). S’ouvre le champ de toute la possibilité intentionnelle ; celle là même qui se crée sous ses propres yeux et se crée justement qu’elle a des yeux.

De toute la possibilité intentionnelle, cela veut dire … de tous les rapports possibles.

Puisque si le monde est la réalisation des possibles du donné déterminé, l’arc de conscience est la réalisation du possible des rapports tels qu’ils se réalisent sous leurs yeux en tant qu’actualisés (ce qui veut dire pour nous tels que voulus ou décidés ou intentionnels, en somme d’un rapport à la puissance dix ou cent ou cent mille, à la puissance, autrement dit, infinie ; en quoi « l’infini » est ce qui se présentant à soi-même sous ses propres yeux rend possibles ou accessibles tous les rapports qui s’en suivront, durant les siècles des siècles ou dans l’infinité de ce temps spécifique ; l’actualisation-qui-n’en-finit-pas ; tout existant dans l’ex-sistence, dans la suspension fabuleuse et gigantesque de tout-le-possible.

 

Remarque ; que l’on prenne cette suspension pour le potentiel, la potentialité, la puissance même, cad la capacité de, et l’on est saisi qu’il existe alors plusieurs versions de ‘soi’, ou que le je, que l’on existe, tire à sa charge l’ensemble de tous les je possibles qui se pressent soudainement sous les paupières et qu’il en faudrait bien peu pour que l’on ouvre les yeux… ce qui arrive parfois, et éventuellement sans qu’on le sache. On sait que l’arc de conscience est un rapport et donc ne connaît pas tout de ce que cependant il perçoit, représente, décide, intentionnalise, et en vérité lui parviennent transversalement bruyamment ou invisiblement des éclairs de lumière, des illuminations, sous n’importe quelle formulation, apparaître, relation ou œuvre.

 

L’idée générale de l’être accède soudainement à l’actualisation, en chaque pensée, en chacun en tant qu’il pense, à la totalité de toutes les intentionnalisations, les idées et les systèmes d’idées. De même chacun accède à sa vie vécue comme perçue du dehors sous le regard christique ou chacun dans et par le doute-cogito-infini (ou liberté, qui fait suite à l’égalité de tous sous le regard christique) ; et le temps est accédé par la révolution, qui rend possible que chacun décide effectivement dans le temps (et que cette décision ne soit pas abstraite, mais porte à effets, conséquences, privilégiant qu’il soit possible de perfectionner la cause et les effets de cette cause ; chacun étant amené donc à se perfectionner).

Le rapport contient, implique l’idée, le principe, la logique « qu’il n’en finit pas », parce qu’aucun contenu en lui ne peut le contenir et donc se présente à lui-même comme le rapport enfin actualisé et ainsi ayant en puissance la capacité de produire, inventer, créer tous les rapports qui suivront ; ou à la puissance infinie, tous les rapports qui n’en finissent pas de se tisser.

De se tisser, ce qui veut dire de se déterminer.

Et ainsi la détermination n’est nullement étrangère ou autre et basse et méprisable, mais le tissage même des rapports qui ne cesseront pas, puisque la puissance de changement ne réside pas ou pas essentiellement dans les déterminations (qui de toute manière disparaissent) mais dans l’actualisation elle-même. Qu’il y ait un signifiant et il y aura l’infinité des signifiants, ou donc les choses et les êtres ; la distinction et donc toutes les distinctions. Évidemment les choses et les êtres, qui sont des rapports et donc actifs et activement eux-mêmes (la réalité ne se fait pas ‘sans eux’ ; ils sont la/les réalités) et ainsi reçoivent en partage, et en plein pour ce qui est de leur rayon, reçoivent en partage la puissance ; mais il y a « puissance » parce qu’il y a potentialité, cad possibilité brute ; ce qui veut dire quantité de rapports - qui ne sont, ne furent, ne seront et ne seront, ne furent et ne sont pas réalisés encore-déjà-toujours ; et ceci tout ensemble pour bien marquer, remarquer et insister que dans l’actualisation, dans le rapport rien n’épuise le rapport-même.

Ou donc l’exister est l’actualisation de tous les rapports (possibles) mais cela signifie que tous ils seront dispatchés (selon l’espace, le temps mais également leurs réalisations, et tout aussi bien selon leurs vies vécues et encore selon les signes, les intentionnalisations, de leur conscience) ; non seulement ce mouvement opératoire indique la réalité elle-même (qu’il y ait une réalité donc) mais aussi que l’acte lui-même est ce qui se déploie, qu’il existe comme « déploiement » dont la nature, la structure, la logique ne sont telles celles de la réalité, de la détermination. Sinon il n’y aurait pas un « fait d’exister » ou, ce qui pour nous revient au même, on serait dans l’incapacité de désigner un tel fait et encore moins de le caractériser (or on a dit que dieu, la pensée, le sujet ou le réel sont une telle caractérisation).

Le rapport est l’in/fini, et bien sur cet arc de conscience, qui est effectivement le rapport à (soi), qui-se-sait, constitue le prototype de toute possibilité, ou, à tout le moins, l’intuition éventuelle de l’acte du réel même qu’est le Possible, de tout ce qui peut être possible et donc possiblement réalisable. Ou inversement la potentialité dans cet arc de conscience est le se-savoir (qui n’est pas la connaissance, le se-savoir étant plus grand que la connaissance, puisque relève du se-savoir la volonté, la signification, la décision et de manière étendue l’intentionnalité, comme structure inventée ou créée de l’arc des champs infinis en nombre du possible brut d’une part et pur d’autre part).

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Autour, la nuit noire

12 Novembre 2022, 11:51am

Publié par pascal doyelle

Rappelons que l’on considère toute expérience comme phénoménologiquement donnée telle quelle, telle qu’elle se donne, on va voir cela. Aussi notre « conscience », cette structure, n’est pas abstraitement transparente ; elle est un rapport, dont l’autre côté perçoit plus que ce que l’on voit soi-même ; il existe un inconscient par ex, ou telle œuvre ou telle passion nous animent, plus que toute autre, ou on aime telle personne sans raison accessible ou dieu nous parle (prophétisme) ou l’on sait déjà la raison. Parce que l’on est de l’autre-côté, ne serait-ce qu’une seconde ; quelque réel, quelque supposition sont intuitionnés, visualisés, éprouvés de l’autre point.
Le monde est une partie du divin.
Le monde délimité par le Bord.
Et le Bord du monde est le présent.
Aussi faudra-t-il s’attendre à une infinité, une non-finité, de destins, et qui cependant pour quelques-uns de ces destins se vivent et s’éprouvent déjà ici.
Pourquoi voudriez-vous que dieu soit limité ?

Dieu ou, si on n’aime pas la religion, la dimension, la dimension en laquelle tout est ; rappelons que le rapport, qui contient tous les contenus, n’est contenu en aucun ; il y a toujours un plus grand (outre que par ailleurs on sait bien que tous les contenus sont eux-mêmes « de petits rapports » et ce sans jamais aboutir à une solidité, une consistance originelle ; ce qui est originel c’est le rapport, cad le futur, l’à-venir, le possible, le non-temps ou le rapport ; le possible est le rapport, le rapport est le possible, rien ne le limite et l’essence, le principe, la structure du réel est le possible ; ou dit par l’autre bout, ce qui devient c’est le possible ; le possible est de plus en plus grand ; c’est l’unique description, l’unique finalité suffisamment digne, la logique même qu’il y ait une réalité (déterminée) et un réel (la forme des déterminations).

De même que dieu est une infinité de divin, de dimensions dans la dimension, ou de capacités divines (le père, le fils et le saint-esprit, qui veut dire « tout le monde ») ou de noms divins ou d’attributs infinis, tout ceci se comprend si l’on admet la définition du réel comme rapport, qui en lui-même, ne « consiste » pas, il ex-siste, ou dit autrement il produit, invente, crée des rapports et le « rapport » lui-même est la concrétisation du principe, à savoir le rapport est la traduction du possible-même ;
et pareillement nous sommes une infinité, une non-finité de je(s).
Et la question est ainsi, à notre mesure (mais quelle mesure ? Comment mesurer la mesure ?
C’est ce que l’on essaie d’établir, depuis 3 500 ans, et plus)
la question est donc ; dans quelle mesure est-on capable de coudre ou de tisser des rapports ?

La dimension, ou le divin, des plus grands ou des plus précis, des plus distingués rapports possibles.

Ou, version ici-bas et hors dimensionnel ; combien de je(s) peut porter un moi ? Et à quel point, étendue, capacité, motivation, ampleur ou ambition peut-on éprouver l’existence ? (étant entendu qu’il vaut mieux, a priori, éprouver au plus haut d’exister que de périr n’ayant rien expérimenté et l’ensemble de l’historicité est l’ensemble des possibilités acquises (et non pas de ces états dépassés et négligeables, au prix de laquelle considération méprisante nous ne sommes plus que de pauvres mois dépourvus ; et à l’inverse de quoi, doué, doté de cette historicité, nous ne sommes pas sans rien, mais absolument déployés sur toute la longueur des siècles).

Pour résumer ; si on admet que le réel est le rapport (qu’il soit de fonction ou de dimension, et dans tous les cas structurel) alors il faut tenir la théorie du « rapport » tel qu’en lui-même (dieu, pensée, sujet, réel). En somme non pas ce qui est, qui ne peut être que l’objet d’une recension, mais le possible-même, ou donc l’actualité, le présent comme source du possible qui-va-se-créant, continuellement ou non (dimension ou fonction).

Rappelons, donc, que l’on admet et considère les finalités telles qu’elles se donnent ; en tant que phénoménologiquement données telles que là ; phénoménologie selon le dieu un tout-autre, phénoménologie selon la pensée de Platon à Plotin, de la théologie, du sujet individué de Descartes à Lacan en passant par Nietzsche ou Heidegger, et comprenant alors toute cette société humaine telle qu’elle s’est produite, de la société civile aux sciences, des technologies aux mass et micro médiatisation (du cinéma à internet en somme, via la télévision, etc), et en bref de la concrétisation totale, complète de toutes les intentionnalisations possibles par un, puis par des sujets ; c’est pour cela que l’on unifie Descartes et le sujet et la révolution, qui rend possible un monde humanisé (selon la liberté et l’égalité et non selon la liberté seule) qui se donne tel qu’il paraît ici et maintenant, concret, et la révolution qui met en forme, informe tous les sujets, déclaration des droits de l’homme, abstrait, et du citoyen, individué ; depuis Descartes tout se concrétise ; non qu’il crée toute cette historicité évidemment, il marque, signifie, repère, désigne juste le mouvement bien plus ample et dans tous les sujets, et exprime ce mouvement général, et ainsi l’exprimant il l’accélère de fait, il y a des sujets parce qu’il y a des sujets ; le regard ou le miroir jouent absolument, puisqu’il s’agit d’un réel formel.

Et précisément c’est bien parce qu’il s’agit d’un réel formel qu’il en existe des phénoménologies ; la conscience de moïse ou de Platon est rigoureusement la Même. Il n’existe qu’une seule forme de structure de conscience (posée sur un seul et même monde donné là) ; c’est bien pour cela que l’on comprend les langages (systèmes de signes, pour des sujets, qui font-signe vers le même-monde, le même-corps vivant, etc).

Les phénoménologies sont des expérimentations du possible (des consciences possibles), des explorations (de la réalité, des réalités et du réel), des descriptions (rendues possibles, cad accessibles, de ceci que notre être n’est pas un « être », qui serait cela qu’il est, mais un mouvement, un rapport et donc assiste lui-même à lui-même ; ce rapport perçoit ses capacités, possibilités, orientations, etc, et remarque, signale, signifie le moindre de ses soubresauts).

Tout indique donc que précisément ce que l’on va nommer l’occident va chercher à définir le lieu et le moment lorsque tout agit et lorsque tout est précipité dans l’agissement et l’actualisation.

Précipité au sens chimique ; ça se cristallise tel quel. Et ensuite, puisque l’on a actualisé le réel, on pourra de plus et en ajout agir sur cet agissement.

En ce qui nous concerne tous absolument ; la révolution a une ambition universelle, et définit l’homme en soi, l’humain si l’on préfère (mais ça risquerait de n’avoir pas le sens adéquate, puisqu’il s’agit,r appelons-le, de l’homme au sens neutre, et donc chaque je, quel qu’il soit) ; mai précipité du précipité, cette universalité de l’homme obtiendra par l’historicité, un ajout structurel neuf et émergent ; l’individualité de cette universalité ; dit autrement le moi est encore-plus grand que le je universel (mais plus petit que le je singulier, on dévoile de cette manière la hiérarchie ; le je universel, abstrait, le moi concret, non seulement la société civile, comme tentait de la localiser Hegel, ou Marx, ou Freud le moi parvenant si difficilement à se sublimer dans l’universel, le je universel donc, le moi concret, qui se dévoile dans l’explicitation dès le début avec les romantismes divers, les poètes, les littérateurs, tous les devenirs personnels, mais culmine historiquement par et dans les années soixante, qui démocratise, puisque c’est de cela dont il s’agit, et qui mondialise, qui se déploie dans tous les sens admis, dès lors, a priori, dans sa validité et légitimité et représentativité et donc dans ses multitudes d’expressions de ‘soi’, en quoi consistent les dites années. Et enfin supposément, le je.

Le je qui suit le moi qui lui-même suit le je abstrait, ce je réel donc, plus-que-concret, on ne sait pas du tout si il est possible … en ceci qu’il se peut qu’il se réserve si absolument pour lui-même et lui seul, qu’il n’existe aucune représentation (collective donc, communément parlée, universellement exprimée) de sa finalité très étrange ; puisqu’il est, ce je, le rapport même. Celui qui est à la fois illumination, extase, dépression, existentialisme, célinien (puisque Céline effectue précisément ce délicat passage de l’homme universel à cette étrange, et en ce cas, catastrophiquement désespérée individualité, Bardamu l’individu paumé, égaré et pourtant lucide ; il ne connaît pas encore l’exubérance et l’enthousiasme, ou la richesse libérale des années soixante, Houellebecq ne la connaissant que trop, et lui ne désespérant pas seulement mais surtout déprimant constamment, selon non plus le je universel abstrait mais selon la « pauvre » dépression du moi-même, qui est largement partagée à vrai dire). Et autres qualifications potentielles (l’hyperbole nietzschéenne par ex).

Le je libéré (tout relativement, puisque l’arc de conscience qui est actuellement là sur le divan, n’occupe jamais que le Bord du cops, l’autre-surface telle que perçue d’un point-autre, raison pour laquelle il doit, impérativement, y avoir un psychanalyste, assis juste là, tout aussi actuellement, ça n’est pas de la magie mais la structure même de la conscience en tant que rapport qui (se) suppose toujours, dieu ou Lacan, etc) de Lacan (qui est très prudent et qui de toute manière ne cible pas un je idéal, il en est revenu, mais pourtant ne cesse ses allers et retours dans l’histoire de la pensée, l’histoire tout court, y compris les religions, et particulièrement la religion chrétienne, voire catholique), le je sartrien sont d’immenses monuments du je tant que possible ; mais jugulés ou limités l’un par l’extériorité (le regard, autrui, le monde et les choses, le corps, l’histoire, marxiste à terme) et l’intériorité elle-même (on en peut pas revenir sur la séparation qui crée le moi, et donc le je, et on ne peut pas recoudre cette coupure par quoi que ce soit, à cela on ajoute que précisément c’est pour cette raison qu’il faut regarder en-avant ; suivant ceci que l’à-venir, non pas seulement l’avenir mais le possible créent le donné et non le passé ou les causes). Et surtout qui l’un et l’autre se représente le dit je en tant que conscient. Ou alors idéalistement.

On a vu, mille fois, que le je n’est pas du tout idéaliste (qui n’en est qu’une version) et que, au moins, depuis Descartes notre être s’est glissé vers la « volonté » ; aucun contenu, aucune idée idéelle ne dépasse la volonté et qui plus est ce qui caractérise absolument notre être est précisément qu’il se crée d’un champ intentionnel (il se perçoit à partir de l’horizon et non pas « l’idée d’horizon », une idée est elle-même un ensemble de signes, de rapports. C’est bien pour cela que le cogito ne prouve rien idéellement ou métaphysiquement ; ça n’est pas ce qu’il inaugure ; il inaugure tout le reste de la philosophie qui viendra.

On nomme occident non pas une confluence de forces politiques mais affluence de potentialités ; puisque justement c’est de la capacité de tout modifier dont il est question.

On a vu pourquoi ; autour de la méditerranée quantité de sociétés et de communautés dont la résolution est en soi impossible, mais qui dès lors découvre deux évidences ; le monde, et la pensée universelle de ce monde donné « là » unique (l’être en tant que concept et l’humanisme en tant qu’universalité) et le corps, en tant que sujet se percevant au Bout, au-delà du segment naissance-mort, et donc christique, se permettant alors de tout percevoir à partir d’un point tout à fait Autre.

Le monde (donné là qui reçoit par ailleurs tous les mondes humains devenus particuliers que l’on voudra) et le corps (de chacun, indépendamment de tout groupe humain et soutenu du regard du dieu unique antérieur à tout, et autre que tout ; on l’oublie trop souvent, si l’on peut dire, le christ est dieu).

On suivra la même logique ; ce qui viendra ensuite, après le monde universel et le corps de chacun en tant que chacun, a été désigné comme étant le saint-esprit, ou si l’on préfère la démocratie, que l’on mécomprend singulièrement si on croit qu’elle consiste à choisir l’ordre présidant à la société humaine, alors qu’elle (et que jadis le saint-esprit) veut dire d’une part l’inspiration (individuelle) et d’autre part la communauté des nécessités ; et impose en tant qu’individu qu’ici et dès lors on se considère comme jeté-là dans le monde donné tel quel et que c’est le fait immédiat qui structure la possibilité de devenir. Puisque l’on n’est « rien » de spécial, et que l’on doit, devra en décider.

Autrement dit le moi est livré à la mort (ou la souffrance incommunicable ou le désespoir sans réparation ou la dépression structurelle).

Et donc livré à l’activité, l’activisme selon le monde, le vécu ou le corps, puisque c’est insupportable que de n’être rien ou bien peu.

Ce faisant remarquons tout de suite que livré au pas-grand-chose, le moi s’évertue (et c’est sa vertu dans l’historicité) de s’accrocher aux objets en lesquels il place, ou déplace, tout la valeur possible, ce qui veut dire aussi capitalisable (ça n’est pas pour rien). Des vases communicants et des « communicants » tout aussi bien ; soit le royaume ici-bas sur terre du faire-semblant. De même que «l’on déconne, on ne fait même que cela », on fait-semblant d’être.

Or pourtant, à l’inverse, on n’est pas (en fait l’être n’est pas), c’est beaucoup mieux que cela ; on existe.

Mesure-t-on le chemin parcouru ? C’est très difficile, parce que le monde et la vie des mois (à quoi aboutit la démocratie comme royaume effectivement réalisé dans l’historicité, le monde et parmi les corps, qui reste et restera toujours ce par quoi on définit un moi, mieux ce par quoi un moi se discerne lui-même, plaisir ou souffrance cela reste de l’ordre de la peau, qui sépare celui-ci du reste, du reste de tout ce qui est) parce que le monde et la vie des mois se sont imposés si résolument et absolument qu’ils apparaissent si parfaitement naturels. Le désespoir ou l’espoir se formulent selon le corps, depuis le christique on devrait le savoir (ou le reconnaître quant au christ, puisque beaucoup n’ont toujours saisi qu’il voulait élevé le corps lui-même), or la démocratisation, cad non pas la délibération quant au choix de société, mais le régime général de l’individualité, ou du désir, soit donc du projet (Sartre) ou de la dépression (Lacan, voire pire). Aussi autour du possible, si exigu, la nuit noire.

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Petit et Grand Possible

5 Novembre 2022, 12:39pm

Publié par pascal doyelle

Rappelons que le liberté s’ouvre en tant que champ intentionnel, là, devant, au-devant de nous, dans ce lieu pour ainsi dire neutre, vide, formel au cœur même de la perception, et pour le dire ce « là » a priori de l’actuel donné perçu et dans ce lieu perçu par l’actualité ; l’actualisation du champ intentionnel qui permet de très légèrement modifier la perception et donc tout le reste ; quelques signes (en fait un système de signes, sinon ils ne seraient pas mémorisables, ni organisés, ni transmissibles, etc) quelques signes et le donné se découpe comme ci ou comme ça ; ouvrant donc les combinaisons, d’abord individuelles ou prises dans la situation ou l’action, qui seront, ou non, reprises, recousues dans et par le groupe.

Étant entendu que le déploiement des individualités, esthétiques ou poétiques ou philosophiques, etc, a soudainement augmenté depuis la méditerranée, l’ensemble des rapports possibles entre la représentation commune et les apports individuels. Puisque dès lors, depuis le christique, chacun est absolument qui il est, individuellement (et non plus selon sa caste, rôle, sexe, statut social, etc, des siècles et des groupes précédents), et chacun entre, organisationnellement, dans le champ effectif, de l’historicité donc. Ceux qui inventent et inventorient le possible pourront être repris par les suivants au long du temps.

Puisque mémorisés ; la parole de la communauté (qui doit ne jamais rompre sa cohérence parlée) devient le texte sacré, qui devient le texte des artistes, créateurs, et devenu le texte de chacun, afin que chacun prenne appui sur les signes, mais les signes énoncés, exprimés, matérialisés et dont l’actualisation d’une part et l’entrée dans le champ intentionnel de perception permet, qu’étant objectivé, puisse naître le sujet, le je ; le je se-voit, et donc par là existe, existe dans le champ de la représentation, porté par son grand antécédent, le christ, dieu le second, et ainsi se permet, lui-même, d’obtenir une vie vécue, qui, pour tenir, dans l’existence, doit se surveiller, se signifier ; il ne peut pas être livré à l’imagination et au subjectif d’abord, mais à la morale et à l’exigence (et ensuite viendront imagination et esthétiques et poétiques et sentiments et tout ce que l’on voudra ; mais l’autorisation d’être soi est sous-condition mise en exergue et sans laquelle rien ne vaut, ni de toute façon, ne tiendra). Et l’exprimer afin de ne l’être plus. Que l’on ne s’attache plus à l’être, mais que l’on passe dans l’exister.

Basculer dans le regard christique, cartésien, kantien ou nietzschéen, mais aussi selon dieu ou selon l’universel, c’est passer au-delà ; au-delà du donné, de l’immédiateté, et y compris de cette immédiateté (qui est pourtant médiate, cad au moins fabriquée) qu’est notre humanisation et notre personnalisation ; lorsqu’est accédé l’humanisation (depuis la révolution) chacun s’en va vers la personnalisation, comme pour se sauver, et une fois acquises les personnalisations, chacun cherche à s’en dépêtrer (sitôt passé l’enthousiasme ou le renouvellement constant qu’augure cette individualisation hypertrophiée, qui ne peut être qu’hypertrophiée, ne nous y trompons pas ; le réel est toujours à l’extrémité du possible, cad est, tout bonnement, le possible-même, en ceci que le possible est toujours extrême).

Ceci pour poser la compréhension de la structure fonctionnelle ; ce qui parle de soi ; le réel fonctionne ainsi, et spécialement fonctionne ainsi pour une conscience. Dit autrement et puisque nous ne sommes plus sous le régime de la communauté, de la parole commune, du groupe faisant office de vérité et de véridicité, ni sous celui du christique (et du regard égalisateur au moins idéalement), ni même selon la révolution et la réalisation de l’universel, de l’homme (en tant que « droits de l’homme et du citoyen »), mais sous le régime de l’individualisation, de la personnalisation depuis, apogée de découvertes et d’inventions, les années soixante,

alors, donc, pour un moi (ce que tous sont, plus ou moins, devenus) la finalité est de cibler le je.

Le moi est la tâche, la finalité, la possibilité la plus élevée, autant que l’on sache, ou si l’on préfère ce vers quoi il faut devenir et cela même qu’il faut, en plus, élevé. Puisque sinon, ne progressant plus, le moi tombe dans l’immédiateté et se perd dans de petites finalités, devenant incapables de créer des rapports et incapable d’en établir une stratégie, personnelle, universelle, collective et globale, mais seulement de petites tactiques, égaré.

Il s’agit d’exposer l’ensemble de la structure de conscience telle qu’elle a pu installer, instancier ses points de réel bruts ; dieu, l’être, le christique (égalité), le sujet (liberté cartésienne et suivants, jusque Lacan), le réel (depuis la révolution, cad la réal-isation dans le monde et l’historicité, qui concrétise et amène toute humanisation à se concrétiser, ce qui pour personne n’aurait décisivement de sens si chacun n’y était pas motiver en tant que « soi-même », le soi-même est le moi-même, par quoi l’humanisation offre à chacun un intérêt tout à fait maximal et évidemment absolument investi.

Ceci ayant pour fin non pas l’égocentrisme (cependant tout à fait psychiquement incoercible) mais précisément que tout le devenir acquis (dieu, l’être et l’universel, le sujet et la révolution, etc) soit absolument et par chacun actualisé ; ce qui n’eut pas lieu … ou plus exactement ce qui eut lieu en partie ; puisqu’une immense élévation du niveau général et personnel s’est déployé, de fait, sur toute la planète.

Trop, puisqu’entraînant une surconsommation délirante (un monde humain décuplé par une infinité de rapports dans tous les sens, autant d’intentionnalisations déployés et réalisés mais également des relais fantasmatiques et de domination, ce qui veut dire qui ne respectèrent pas du tout la formule liberté-égalité-fraternité, mais uniquement l’égocentrisme anglo-saxon, rien ne régulant, du dedans, la liberté ; l'égalité doit être pensée, intentionnalisée dans le je lui-même) ; exubérance qui, probablement, nous condamnera, plus ou moins, et ont l’origine tient à cet état fantasmatique, qui est entretenu et que l’on entretient, soi-même, au plus haut degré d’une fusion tellement désirée, mais qui ne signifie rien.

Parce que notre être réel n’est pas fusionnel (obtenir ces objets) mais naît de, par et pour la séparation ; c’est comme si notre être ne désirait rien tant que la réunion ou l’union ou l’unité ou l’unilatéralité, alors qu’il n’existe que séparément. Une « conscience », un arc de conscience est de fait et originalement et structurellement autre. Et autre que tout. Ce qu’il faut comprendre absolument ; il est même autre que lui-même. L’idée, le principe de « rapport » implique absolument qu’il soit autre que lui-même ; de cela qu’il se tienne ou se suppose de dieu, de la vérité et de l’universel (qui contient en soi-même sa propre contrainte, sous l’impératif de la cohérence), de la liberté ou de la révolution (cad la justice qui est le lien entre liberté et égalité).

Le rapport, cad la conscience, ne peut pas se souder à lui-même, via quelque contenu que ce soit ; tout contenu en vérité séparera toujours plus l’arc de lui-même (aussi la multiplication des objets, de désir, éloigne celui-ci de lui-même).

Aucun contenu, aucune construction, aucun objet ne remplira jamais l’arc de conscience. Donc dieu, l’universel, le sujet et le réel. L’autre bout du rapport (et donc toujours tout le rapport lui-même, parce que si il en manque un bout, il en manque l’autre bout tout également).

Le christique n’est pas de plus en plus entouré, mais de plus en plus séparé. Descartes expose son absolue séparation, et le cogito la marque, le trait, le panneau indicateur de cette séparation (de sorte qu’il est loin, très loin le temps de la tribu, de la parole-monde-perception partagée, qui pourtant hante encore le langage même, qui suppose toujours autrui qui entend et l’assemblée qui est liée, au point que souvent nous sommes parlés, par le langage ou par les signes ou le passé ou autrui ou le grand Autre de Lacan.

Tout moi, lacanien ou donc tout moi (c’est pareil), est-perçu ; dans la plus grande terreur animale (qui est perçu, du dehors, et ainsi potentiellement mangé). Et de même on pourrait se dire, interpréter que l’envie, le désir de recoudre son être séparé (et qui n’existe que parce qu’il est séparé), de réunifier, de réunir, de fusionner c’est l’unité du vivant, du corps vivant, supprimant le regard-autre, se confondant avec-son-corps (ce qui nous est originellement et structurellement impossible). Mais tout autant sinon plus, l’arc de conscience intentionnel se confond spontanément avec son contenu, ou le contenu avec la chose même, que Kant prendra évidemment soin de détacher, signifiant bien par là que la structure est « en-dehors », transcendantale, et que la véridicité n’est pas telle ou telle vérité, mais relève d’un bien-plus-grand réel ; que Kant continue de décrire à la suite de Descartes, et jusque Lacan (puisqu’il s’agit d’un être réel, qui n’est pas un « être », et d’autant plus sur-réel ou hyper-réel ou tout simplement réel qu’il est tel quel Actualisation, conscience-de, rapport actuel, aucun rapport n’étant non-actuel).

Peut-être donc est-ce le-corps-vivant, qui voulant réintégrer l’altérite de structure, le rapport (qui n’est jamais là où il est), qui nous induit en erreur, mais également le rapport essayant de se supprimer et prenant ses vessies pour des lanternes, recherchant la satisfaction d’une structure fondamentalement insatisfaite et absolument insatisfaite ; le rapport ne coïncide avec rien puisque autre que soi (son « soi » est le mouvement, le va-et-vient si l’on veut). Aussi les mois sont-ils épuisés.

Que l’insatisfaction soit un fait évident et absolument formel, ne signifie pas que l’on n’en retirera rien mais que le bien ou la liberté ou la pensée sont leur propre jouissance ; non qu’ils se garantissent d’un bonheur magique et éthéré et on ne sait de où, mais bien de ceci qu’ils ouvrent à eux-mêmes, ou donc aux rapports, au tissage de rapports, et d’abord à prendre et reprendre les tissages, les réseaux intenses (dieu), augmentés (grecs), élevés (le christique), accélérés et concrétisés (depuis Descartes) qui eurent lieu. Récupérer toutes les variations de structure, c’est ce à quoi on se consacre ; l’expérience est lancée depuis, donc, au minimum, 3 500 ans (sans compter les autres civilisations).

Que chacun se retrouve coincé dans son moi-même, tout à fait exigu, dépend de l’effort que chacun découvrira (cet effort-même, cad sa motivation), en lui-même et tel qu’il se destine (ou est destiné, allez savoir). C’est ce que subodore, pressent Nietzsche (trouver la volonté de la volonté, ce qui peut paraître tout à fait absurde, mais ne l’est pas) ou Rimbaud, sa « destination », une fois atteinte le délaissant brûlé.

Et peut-être précisément, si le réel est dimensionnel, nous attendons-nous, nous attendons-nous nous-même, un par un, et donc chacun s’attend lui-même selon les tours et détours du devenir ou du destin des variations non de son moi mais de l’angle par lequel si diversement cet arc à jouer des variations de son moi-même ; on s’est vu, on se voit, on se voit déjà depuis le point caché ou possible ou de ses effarantes décisions, ou plus exactement intentions qui traversent et structurent une vie vécue (rappelons que tout « moi » n’est pas un être donné, mais une invention, on s’est inventé dans le regard, dans le langage, dans la coupure-séparation-bordure du corps en écrivant cette autre-surface du corps, découvert depuis le christique, à tout le moins, le corps du christ, et écriture qui, évidemment, se lit elle-même, qu’elle le sache ou pas) ; que l’on imagine ainsi la boite espace-temps, instanciée en une fois, toute entière, en un seul instant, qui au-dedans déplie le temps, ce qui ne veut pas dire « que le monde se déroule » mais que les structures du possible se déplient…

Qu’un monde se déroule, nous comprenons à peu près. Que les structures du possible se déplient… c’est tout à fait autre chose, et autrement. C’est cette étrange vision, visibilité parallèle que manifestent dieu, la pensée, le sujet et le réel. Après tout comment se manœuvrent les libertés une fois la révolution les installant au principe ? Pourquoi lit-on des romans ? Pourquoi modifions-nous le champ de perceptions par les esthétiques et les vies éprouvées par les poétiques ? Qu’est-ce que dieu exige ? Quel sorte de regard vient de l’extérieur modifier les champs de perceptions, de représentations, d’expressions, de conceptions ?

L’angle du réel tel qu’il intervient dans la réalité, qui devient réal-isation (ce qui veut dire qu’il ne possède plus cette qualité ineffable de consistance, de solidité), c’est tenir plus sérieusement le présent que la réalité, la forme que le contenu, le réel que les réalités ; soit donc le cadre général et précis plutôt que le nez sur les choses données là. L’universel ou dieu n’étaient rien d’autre que la variation du possible comme plus grande que la réalité donné là.

Rappelons que rien n’obligé à souscrire au dimensionnel (le réel comme distinct de la réalité), et on peut donc n’admettre que le fonctionnel ; auquel cas, ni plus ni moins, on considère que vivre réellement, ce qui veut dire exister, c’est, au moins, à tout le moins, pousser jusqu’au bout du Bord. Bord du donné, du monde, de la vie vécue, du corps. C’est seulement à partir du Bord que l’on existe, qu’on le sache ou non, et si on le sait cette existence s’intensifie, s’augmente, s’accèlère, se concrétise (et on le sait forcément, puisque toute conscience qui existe, existe et donc naît de, par et peut-être pour cette limite extrême, ou donc cette articulation ; articulation, le rapport est précisément une telle limite ; le rapport est sa propre limite, et est, vraiment, cette limite ; la liberté est sa propre loi, mais elle est vraiment cette loi, elle n’est pas « n’importe quoi » ; le tomber-amoureux est la limite atteinte, le plus souvent, par et pour un moi-même, la poésie comme limite et extrémisme, etc).

Au-delà du fonctionnel (vivre ou non et plus ou moins jusqu’au Bout du possible, et donc à partir du Possible même, sous quelque nom que ce soit ; dieu, la pensée, le sujet, le réel, ou l’esthétique ou la politique ou l’éthique, etc) le dimensionnel. Qui n’a pas pour but, seulement, la formation d’un monde, d’une réalité humaine, d’une conscience de soi, mais existe en lui-même ; et donc est son propre rapport. Tous les rapports, sus-mentionnés, se recueillent dans une dimension, séparée, qui prédomine ; et le fonctionnel n’a plus pour but d’ordonner le monde au mieux, au plus haut ou au plus extrême (a-t-on ou non vécu extrêmement ? se demande-t-on fonctionnellement) mais c’est le monde qui manifeste, a manifesté, manifestera le jeu, la pluralité interne du Possible brut, qui ne peut exister, autant que l’on sache que comme structure-sujet, forme du rapport le plus grand possible ; l'universel, la révolution, le réel, dieu, le sujet, etc, que l'on tente de formaliser en notre actualité de conscience (a-t-on commencé de tisser les rapports même du Possible ?)

Remarque ; si le dimensionnel existe il ne possède aucune des qualités ou qualifications que l’on trouve dans le monde, le donné, le vécu ; aussi le dimensionnel vient-il de cette extériorité qui suspend et augmente sans cesse le donné et le vécu ; il y a du « temps » parce que présent infini ou autre malmène le donné (et sans cette agitation le donné tomberait, vers le bas, vers la dispersion, disparaîtrait ; ou donc un moi sans son je, dans la mesure où cela a un sens, puisque toute conscience est structurellement déjà/toujours articulée, un moi sans son je s’effondrerait). Il y a de soudains aperçus qui se transmettent dans le monde, le donné, la vie vécue, la perception, qui viennent d'en-avant.

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