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instants philosophie

L'exister nu, le ravissement

29 Juillet 2015, 15:31pm

Publié par pascal doyelle

L’humain croit ainsi se saisir de lui-même en administrant sa « conscience » en croyant que c’est de lui dont il s’agit, de lui dont on parle, qu’il en est le nœud caché ou le sens.

Et le voici pleurant toutes les larmes de son corps que son idéal ne corresponde visiblement pas du tout à quelque réalité que ce soit et encore moins au réel . et on a vu que « conscience » est un mécanisme, radical et absolu (cad formel et sans rien pouvant donc se permettre d’exister parfaitement et absolument) et que l’humain ou donc le moi, la personnalité, n’en sont que des effets, et ce par quoi ce mécanisme inventorie ce monde-çi (ou quelque autre en lequel il serait tombé par ailleurs).

« Conscience » est ce dont nous sommes le jouet, les instruments, et ne désigne du même coup pas du tout un quelconque contenu ayant sens, mais sans pour autant que ce non-sens se transmute en inconscient, matérialisme ou langage ou quoi que ce soit du même genre ; c’est un mécanisme mais « de conscience ». il est dans l’univers un être (au moins et que l’on sache) qui est un rapport à soi et son être ça n’est pas du tout un « soi » quelconque mais c’est cet être le rapport lui-même ; un rapport qui a rapport à lui-même et c’est cela, et non une identité, qui le constitue.

Inutile également d’en appeler à quelque figuration comme la « volonté », l’énergie ou une spiritualisation pêchée ici ou là ; le mécanisme de conscience est ce qui nous emporte et de deux choses, l’une ; on l’accepte ou non. Mais de toute manière le mécanisme nous précédera, puisqu’il existe avant nous-même.

Lors donc ce que l’on prenait pour le plus humain, soit la « conscience », et à quoi on opposait la matière, l’énergie, le corps, l’inconscient, la lutte des classes ou le structuralisme des systèmes, est ainsi comble du retournement, cela même qui n’est pas humain. Du tout.

La « conscience » n’est aucun contenu en quelque sens que ce soit ; ce qui fut déjà entraperçu par Sartre soit dit en passant, lorsqu’il se soustrayait à Husserl et annulait le grand délire heideggerien ou tout au moins l’ignorait.

De là que « conscience » est une pure sauvagerie ontologique, parfaitement d’équerre pour ainsi dire avec le désordre et le gaspillage généralisé qu’est un univers, espèce de grand machin délirant, débauche d’énergie en trop, trop plein et qui plus est sans doute un des univers parmi quantité d’autres en nombre indéfini, qui se jette par-ci par-là et réalise ou en réalise pas des mondes, des êtres vivants ou des êtres conscients. Indifférents univers déjetés.

De là également que quels que soient les identités dont on se peuple, les mondes humains, ou les mois, les humanisations ou les personnalisations, le mécanisme de conscience retombera lui sur ses pattes (à moins que notre inaptitude à le manœuvrer nous auto détruise ou nous pourrisse définitivement, longue agonie d’un semblant de civilisation abandonnée au fond de l’espace). On peut se vouloir grecs ou chrétiens ou cartésiens ou révolutionnaires ou nietzschéens ou lacaniens, c’est le mécanisme qui se cherche et trifouille dans tous les sens qu’il occupe successivement.

Le seul qui ait admis que ça ne possédait pas de sens humain, Nietzsche (bien qu’il ait substitué à « conscience », qu’il prenait comme cartésienne ou kantienne ou chrétienne, etc, selon les cas, substitué alors par volonté ou énergie ou force, bref une notion passe-partout indistincte et neutre) nous indique clairement l’impératif du choix ; ou l’on est pour, ou l’on est contre.

Si l’on est pour, on s’embarque pour le délire intégral du réel et c’est tant mieux. Sinon on sera écrasé par la puissance du mécanisme et incapable de résister à sa lucidité (une « conscience » mécanistique ça prend conscience-de ; un point c’est tout) et l’on se bousillera la cervelle et tout ce qui va avec.

Les identités débiles (à 90%) dont on s’embarrasse, qu’on y croit dur comme fer, nous étoufferont et n’ayant plus du réel à mordre mais perdus dans nos remplissages mentaux de la forme (que l’on prend pour un vide ou un « désir d’être», cette blague, on n’a aucune idée de ce que désir d’être signifie) on investira dans les contenus du monde, de l’humain, du moi alors que ces contenus ne sont pas susceptibles de supporter la tenaille, le travail, la torture, le déferlement du mécanisme de conscience ; au lieu de se tenir sur le Bord du monde, on se repliera au-dedans, caché dans un pseudo monde, une pseudo réalité.

« Conscience » est un mécanisme sans faille, mais souple, indéfini, bizarre, voir étrange, insoupçonnable (puisqu’il voit avant que l’on pense et il pense avant le langage et les idées, et précède le corps, fétu de paille), hiératique, incertain, et pour cela parfaitement adapté au donné là du monde cinglé et incontrôlable ; mais il crée. Il crée ses propres pas l’un avant l’autre, il se précède puisqu’il articule au « là » immédiatement saisi, et on y existe à la traine ; il ne sait rien du tout auparavant et pour cela il est intégralement libre, n’ayant aucun contenu a priori, et quant aux contenus a postériori (il en existe des quantités et des quantités, humaines mais aussi naturelles) il les maltraite et les rejette dans la mémoire réemployant tout l’être donné par l’exister actuel incommensurablement réel. Les mémoires (cad l’être qui est) sont pour lui des fonctions, des paramètres et non pas la substance ; l’exister n’a aucune substance.

Mais c’est l’exister qui est. Le reste c’est du dépôt.

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L’élévation et la mort

27 Juillet 2015, 10:12am

Publié par pascal doyelle

Il est ainsi tout l’être, le donné là, le dépôt, la mémoire gigantesque. Et puis l’exister comme présent continu qui produit et épuise tout le donné.

Ce maelstrom délirant réalise sa propre nature indifféremment ; cet ensemble n’est pas doué de Sens, il est brutal, sauvage, désordonné (au sens où aucun ordre ne l’assigne à résidence et pour cause il est chez lui, il est tout ce qui est et par l’exister la racine même, antérieurement à laquelle il n’y a rien).

Au sein de cette dispersion d’énergie, intégrale, ici et là des ilots d’ordre ; soit donc statistiquement la réalité délirante s’ordonne autour de telle ou telle partie localisée et ce qui est ordonné est subsistant ; capable ainsi de durer dans le temps et de former des couches successives qui sont aptes à promouvoir de nouvelles constructions, ainsi de suite, et ce compte tenu d’un gaspillage forcené. (La quantité est proprement hors de toutes proportions et probablement infinie ou indéfinie, si l’on admet que le réel est fini parce qu’il n’est pas fini ou qu’il ne le sera jamais, qu’il est naturellement si l’on peut dire, non fini, en cours de route, peut-être à jamais en cours de route, ce qui éloigne le Un d’une perfection « totalisée », il n’est que le Un).

Et donc dispersion statistique (pour ce que l’on en connait) Jusqu’à ce qu’un être puisse lui-même se positionner.

Il aimerait bien se stabiliser, mais dans le maelstrom générateur l’auto-positionnement de son être est singulièrement pareillement une sauvagerie, et du même niveau que l’ensemble du réel.

Or cependant dans la brutalité très commune de la réalité, et du monde, le nôtre, l’auto-positionnement continue pour sa part le constructivisme avéré qui parsème le désordre généralisé et partiellement ordonné ici et là ; le constructivisme est la capacité de générer une stabilité et sur cette base d’engager une nouvelle formulation, etc.

Il n’est pas en soi de rupture entre le désordre général, les niveaux de formulation, ni même l’auto-positionnement de cet être spécifique ; cependant il le croit et surtout sent bien à quel point il décroche ; étant auto-positionné, il établit son propre lien et est son propre rapport ; encore une fois la mécanique est tout à fait brutale et folle (aussi folle que la réalité en général), mais qu’il soit son propre rapport veut dire qu’il tentera d’installer son régime spécifique.

Il est en charge de se demander où sera déplacée la ligne. Il est une ligne déjà toute tracée ; la mort. Selon qu’il considère que la mort des autres, des ennemis, est la première et la seule résolution définitive et réaliste. Tout l’ensemble de ce que l’on nomme l’histoire est régulé par la destruction comme sens effectif de la vie humaine (bien qu’il y ait eu auparavant probablement d’abord la nécessité de survie, impératif alors supérieur à tout autre, supérieur à la violence ; survie de quelques communautés mais durant des lustres, des milliers d’années mais suffisamment peu nombreuses pour que la guerre ne soit pas le sens même de ce qui est). S’ensuivent les périodes historiques qui se jugent elles-mêmes selon la mort.

Maintenir l’humain dans la nécessité de la mort s’entend aussi comme exploitation ; on prive ceux-ci et ceux-là de la capacité de survivre hors d’un système, on les soumet à la nécessité de survie et on en détient les moyens. Cela même forme le sens de l’histoire ; qu’il n’y ait pas d’autre possibilité que celle de la limite extérieure de l’humain, extérieur en ceci que le sens du monde est le nécessitarisme en lequel on s’enferme et abrutit les autres. Marx l’expose par exemple comme lutte des classes.

Jusqu’à ce que finalement on parvienne à définir à l’intérieur de cette extériorité de la mort et de la nécessité, une autre sorte de ligne de partage ; mais elle peine considérablement à émerger. Elle ne se soutient pas de la réalité ; elle n’est pas, cette nouvelle limite, cette mise en forme, une évidence du tout ; parce que si l’on peut très nettement situer la mort et la violence, on ne peut pas sortir du chapeau le réel de la limitation, celle qui exclut la mort, l’exploitation, le maintien dans la nécessité.

On a choisi obscurément de résoudre les problèmes par la violence, l’annulation de l’autre et de soi, et l’autre ligne n’est pas définissable de telle sorte qu’elle s’impose dans le monde, parce que la mort est concrète, et l’autre ligne abstraite, requérant une autre identité. On ne parvient pas à maintenir une telle identité. Il faudrait y convertir tout l’être.

L’auto-positionnement de cet être devait aménager une confrontation d’avec soi-même et ainsi la régulation assurée par la mort se dépasser par conversion à une autre sorte de limite. Limite propre et accessible en cette auto régulation.

On s’est aperçu ou on peut s’apercevoir que cette auto régulation a essayé de se convertir de par soi ; une conversion intérieure (la religion évidemment, essentiellement). Mais rien n’était suffisamment assuré et de toute manière la conviction intérieure ne suffisait pas. Il faut en passer par une régulation externe ; de là que l’on ait inventé l’universalisation ; dans toute son ampleur ; pensée, raison, science, technologie, acculturation, etc. Qui visent à organiser dans l’extériorité les conditions, humaines, qui permettent que s’opère une telle conversion, du dedans, et que l’on s’en convainc et que le monde ne nous attire pas à nouveau dans la limite de la mort (la mort comme sens et orientation par la nécessité).

Mais lors même que l’on installe une telle organisation, la logique de la survie s’impose et revient constamment ; elle est consubstantielle au monde, au vivant.

La conversion plus profonde qui autoriserait d’imaginer l’autre limite (au-delà de la mort et de la nécessité, de la guerre et de l’exploitation) est effectivement ce qui nous arrive depuis les années cinquante du siècle précédent(après le déchainement de la mort totale et mondiale). Il s’agit de créer des images de nous-mêmes, de l’humain, et qui pénètrent suffisamment loin en tous et chacun ; que notre conscience se colle à même cette image, qu’elle ne puisse plus faire demi tour et revenir à la mort comme sens (comme réalisme du monde, du vivant, de la guerre, de la violence, etc).

Et si les grandes images sublimes de jadis, les créateurs, parvenaient à convaincre quelques-uns, triés sur le volet, les poètes, les mystiques, les personnages élevés en somme, si l’on veut convaincre et convertir la masse, l’ensemble, le tous et chacun, il est impératif que l’on nous assène un déversement constant et persistant, profus et démultiplié d’images, de sons, d’identités, de corps, de mois, différents sortes de mois, de corps.

Ça doit passer par les nerfs, comme on le sait. Et il n’y a pas d’autres façons que de représenter des êtres vivants, parlants, éprouvants ; la conscience reçoit cela, reçoit immédiatement les images d’elle-même, envers et contre la mort et la violence. Mais en même temps cette acculturation très particulière se mêle de la limite de nécessité ; elle nous maintient aussi en partie sinon en majeure partie dans la force, le pouvoir mortel du monde ; elle reproduit les mécanismes de survie, nous impose sous conditions. Le héros peut bien manifester les plus beaux sentiments qui soient, la lutte culminera dans un affrontement physique, violent, pervertissant intégralement toute l’élévation ; retour de la logique de survie, et ça ne décolle pas. Et tout se déroule sous couvert de conviction non à une conversion (de l’âme, du regard, de l’épreuve, du libre, etc) mais à un bas et flagorneur retour en l’immédiateté.

Sous couvert d’un discours éthéré et désincarné (précisément la survie commandite que l’élévation prétendue ne se sache pas autrement qu’abstraite, alors que dans les réelles élévations elle se marque de la plus cohérente matérialisation perçue, esthétique), toute la malédiction de la survie maintenue, assénée, s’impose derechef. Elle se glisse dans la représentation et ramène l’étouffoir sur nos têtes.

Pour cette raison les idéaux de l’universel (le vrai, le bien, le beau, le droit, l’Etat, la liberté, etc) comme ils parviennent à manifester dans le monde de telles élévations, provoquent leurs inversions ; Sade, l’inhumain, le non humain en général, exposent ce que ça cache, ce qui couve d’une conversion qui n’en est pas une, qui ne peut pas émettre sa propre contenu assuré, qui s’effondre sous l’inconscient qu’il provoque, lequel inconscient qui couve sous l’élévation tronquée finit par manœuvrer les idéaux, en constitue même la substance pensante, pour le dire.

Bizarrement il est cependant hors de doute que quelques uns parviennent à installer dans le monde des singularités menées cette fois par la conversion intègre de notre être ; c’est tout autrement extrême et difficile. Et par intègre il ne faut comprendre qui serait converti à un mouvement désintéressé de soi, une sorte de sainteté abstraite, mais convertis, sont-ils, par investissement et avancée interne et externe, convertis dans l’effectivité dont on se demande où elle va se nicher ; un repli, un repli caché qui rétribue (mais non selon le monde, ni selon l’au-delà, ou une sorte de narcissisme qui se contente, mais qui hormis tout cela se rétribue quand même d’une étrange manière).

Cette conversion est dite ici interne (à l’opposé, si l’on peut dire, d’intérieure), et il faut donc élaborer une compréhension qui sorte de l’intériorité (et de l’extériorité), d’où la définition d’une structure en plus et tout autre (que le monde, le moi, la survie nécessiteuse, la violence, etc).

Comme elle n’a pas de représentation possible ou donnée dans la réalité, elle est obligée de se supposer et de créer son propre vocabulaire référant à une expérimentation de conversion interne (et interne-externe, et non pas intérieure-extérieure qui s’incluent ensemble dans le même monde) et de rechercher sa propre proto expérience ; il est clair que cette expérimentation relève d’une expérience hors l’humain et hors le moi. De sorte qu’engagé dans et par le monde, mobilisé par son état de guerre (manifeste ou larvé, mais cruel dans tous les cas), on ne comprend même plus la pensée grecque, le christianisme ou le sujet et pas plus Heidegger ou Rimbaud ; la perception en est biaisé par l’état générale du monde, du moi dans le monde (de l’intérieur-extérieur).

On y interprète spontanément selon une impossibilité et en un sens on a raison ; si la conversion doit avoir lieu (outre donc quelques expérimentations, élevées en elles-mêmes mais élevées sur un piédestal mais qui ne se communiquent plus ou presque, quoi que la diffusion et la montée en puissance de l’intellectualité ou mieux de l’intellectivité autorise une certaine prescience générale du monde humain, toute relative), elle s’installera (ou pas) selon l’image et la représentation des mois dans la médiation généralisée dont nous sommes le lieu, le lieu des mois.

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L’exister originel

25 Juillet 2015, 06:24am

Publié par pascal doyelle

Nous ne sommes que des mois ; le moi est la création, l’incarnation la plus poussée de la structure (vide et formelle) de conscience (de la conscience qui n’est pas le conscient). Mais la structure de conscience ne peut pas être déterminée par avance dans le donné ; une structure, un rapport à (soi) (ce qu’est une conscience) s’acquiert de par elle-même, elle puise dans la ressource qu’elle est, en ceci qu’elle crée le ressort de son exister ; sinon elle ne serait pas une structure mais une chose, elle serait une identité et non un rapport (et on ne voit pas pourquoi le donné, la réalité aurait inventé une « conscience » si c’était pour qu’elle dépende d’autre qu’elle-même, outre que cela serait absurde et illogique ; une « conscience » est précisément « ce qui a rapport à (soi) » ; (soi) entre parenthèses puisque c’est justement ce (soi) que le rapport crée …)

Alors quand la raison, le naturalisme et le moi se projettent vers le donné là (ce qui est leur fonction) et lui stipulent un idéal, il est bien compréhensible que cet idéal n’y suffit pas ; ça déborde de toutes parts ; la conscience est plus grande et autre que le conscient. Ça déborde sur le corps, particulièrement (puisque outre que la « conscience » nait de la cervelle même vers le réel, il n’est de fait et en réalité qu’un corps qui soit effectivement réel, réellement stable, repérage massif, le reste ce sont des idées, des images, des signes, des mémoires, etc).

Le moi n’est pas dupe, dans le fond. Parce que le moi c’est une conscience-en-un-moi. Un moi n’est pas le sujet de réflexivité (de même que la conscience n’est pas le conscient) ; il faut apprendre à ne pas confondre le moi et le sujet ; le moi ignore son sujet (et il n’a pas grand mal ni tort puisque le sujet est impossible, mais l’effort qui remonte le long de l’acte de conscience est bien réel et produit, cet effort, quantité de vérités et de réalisations).

Le sujet est à l'inverse une re-construction intellectuelle ou intellective, tentée par cent et mille sujets (quitte à ce que ces sujets impossibles démolissent leur moi ou leur humanité ou leur identité ou leur corps) ; le sujet est une lente ou périlleuse remontée à partir de ce corps ou du monde donné là ou de ce moi tout emprunté (le moi est une synthèse élucubrative rassemblant comme il peut sa naissance et ses habits du dimanche, son corps et ses mémoires), remontée vers l’origine structurelle interne à la cervelle ; cervelle qui produit cet arc de tension, arc réflexe, vers le réel ; une conscience est vers le réel arcboutée, et elle est ainsi "à demie" ; toute cervelle est productrice d’un arc tendu vers le « là » du donné.

Un moi ne peut pas se lancer dans la restructuration de cette pointe de conscience dans le réel étirée ; aussi se postule-t-il de fait une identité ou plutôt elle lui est postulé (par la vie, le donné, le corps, les autres, et surtout par sa propre reconstruction antérieure par laquelle tout moi est obligé de se supposer à être « un-tel », sinon il ne peut rien unifier ou semblant d’unification).

Mais outre ce moi, qui est tout à fait une structuration effective dans la réalité, la vie, le corps (qui est la réflexivité intérieure à la déjà réflexivité qu’est l’humanisation universaliste de la révolution) il est un activisme spécifique qui s’est incarné, qui fut voulu par quelques uns, les grands sujets, entendant s’en prendre à leur être, ne sachant pas par quel bout y accéder (de Descartes à Lacan, de Sade à Rimbaud ou Ph K Dick, etc), et on nomme « sujet » l’ensemble de ces attachement supra normaux ou inhumains, incroyablement difficiles et parfois difficilement compréhensibles, tant la remontée dans notre être ou plutôt sur la pointe de notre être (« conscience » étant un réel extérieur à tout) aboutit à des zones bizarres dans un réel devenu étrange.

Comprenons

Descartes est le sujet fondamental parfaitement posé, exposé là, décrit avec lucidité et hyper objectivité ; structure de conscience qui sera développée par Kant (et Hegel dans ses devenirs de la négativité), cela selon l’externe, et par Husserl, et cela selon l’interne ; la structure en et par elle-même, indépendamment du monde, alors que Kant planifie, décrit la suréminence, celle qui surplombe l’accession au donné, la planification des consciences entre elles régulées par l’aperception transcendantale, à qui l’on doit tout.

L’ensemble des extensions de conscience sont peu à peu décrites, montrées et démontées ; N’oublions pas, par ailleurs, que « conscience » est une forme et n’a pas de représentation ; elle ne correspond à rien dans le monde ; on peut l’écrire comme volonté, raison, désir, dieu ou inconscient et ce outre les approches très exactes, les méta-figures de Descartes, Kant, Hegel et Husserl (puis Sartre avec sa dureté et netteté, qui relance l’aperception externe, dans le monde, les autres, le corps, l’ensoi, etc, après le retour interne sur elle-même que fut Husserl), les figures de la volonté et du désir, de l'angoisse et du délire, du corps maltraité et de l'humain bafoué s’emploient à non plus dessiner mais éprouver les mille et uns contours de l’activiste au vif de la conscience.

L’expression de l’impossible structure

On notera deux instanciations (dans le réel) parfaitement instantanées (dans ou hors du temps); depuis longtemps Eckhart et puis Nietzsche. Ici l’être de conscience n’est pas découpé, démonté, objectivé, mais vécu et ce qui est vécu c’est l’intuition directe de notre être, son lieu invraisemblable, son espace interne-externe ; ils développent l’expérimentation affolante et instanciée qui puise son épreuve non dans les caractères tout faits du monde, du moi, du corps, de l’humain, etc mais par-delà ou en-deçà dans l’intuitionnelle structure elle-même ; notamment en ceci ; l’immédiateté à lui-même du temps, la concaténation, l’engrenage qui n’obtient dans le monde, donné là vécu humain immédiat, aucune représentation ni aucun signe ; il faut créer structurellement les signes qui seront capables de mener du monde et des mémoires données là, à « ce qui n’a aucune mémoire ni aucun signifiant pour se dire". Eckhart et Nietzsche foudroient à partir du centre structurel même.

La difficulté est quasi invincible d’exprimer le réel et la structure qui n’ont aucun référent dans la réalité et le monde, le langage et les humanisations diverses (en aucun monde humain).

Inutile de chercher à vouloir déduire cet être de « conscience » d’un quelconque agencement dans le donné (langage, émotion, imaginaire, tout ce que l’on voudra) ; la structure « conscience » est en elle-même une émergence pure et simple ; c’est un fait pur et dur ; c’est un réel au même titre que le donné là ou plus exactement comme le « là » du donné. Autrement dit que pouvait-il arriver au réel sinon de se retourner sur et vers lui-même en inventant une telle structure de « conscience » ; autrement dit d’inventer un être ayant rapport à (soi) et inventant un tel être celui-ci ne pouvait s’affecter d’une ressemblance avec quoi que ce soit, puisqu’il est la ressemblance à (soi), et ce (soi), alors, est une forme pure et simple ; le (soi) manque toujours dans « conscience de (soi) » puisque le soi est justement et n'est que le dit rapport lui-même ; dans rapport à (soi), le soi en question est le rapport et non ce qui ici ou là en tient lieu.

L‘absence de négativité

Ce que l’on a nommé infini, éternité ou idéal (ou comme ici Altérité radicale) est la question de cet être ayant rapport à (soi) qui annule tous les autres rapports, non en ceci qu’il les éjecte mais en cela que ce rapport étant vide et formel, les autorise tous. Si il n’était pas « manque » aucune possibilité n’émergerait ; et de ce fait il n’est pas « manque » du tout, il n’est pas néant mais surcroit, en-plus, suréminence. Il n’est pas manque à être ni donc désir d’un objet infini ou quoi que ce soit du même genre, mais parfaitement et également ce qu’il est en tant que structure ; qu’il cherche à se motiver à être en laissant miroiter un objet quelconque ou infini, pourquoi pas … mais ça ne correspond en rien à la certitude interne de cette structure en forme de « rapport ». Et comme tel ce rapport s’utilise comme il se doit ; il produit, il se déverse, il transcende, il surexiste.(au lieu de s'enfermer dans un gourpe langage monde ou dans un moi).

La structure en une fois du réel

Si la structure n’est pas un manque à être ou un "néant qui néantise", alors elle se déplace dans une dimension existant étrangement ; et on a reconnu que cette dimension est ce dont nous sommes le moins du monde séparés, la dimension qui ne nous quitte jamais ; le présent. Que notre-être soit cet-être (par Descartes qui le pose « là » sur l’étendue du monde, sur l’étendue de l’être en installant au bord du monde un Exister qui se-sait), cette conscience de pure Altérité (puisque autre que tout ayant rapport à (soi) et le (soi) pas même identifiable, donc Altérité brutale et sauvage ontologiquement), signifie que d’une part le monde est ce donné là, cet océan gigantesque de déterminations immanentes, et donc entièrement positivement réel (bien que d’une manière singulièrement étrange et non humaine, que l’on songe aux quantités d’univers potentiels, par ex, mais un seul suffit), mais que d’autre part le « vide » que nous sommes, prétendument, n’en est pas un mais une positivité accrue, un ajout dans l’ensemble de tout, un en-plus qui imperturbablement installe son déversement fou et retors (puisqu’il fait-retour), au sein même d’une réalité effarante et non-humaine.

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L’accès, l’excès, l’image de l’humain

23 Juillet 2015, 07:42am

Publié par pascal doyelle

L’accès historique, l’excès structurel, l’image de l’humain

La philosophie avec ses gros sabots met les pieds dans le plat, et par conséquent ces « grosses idées » ne pénètrent pas aisément dans la réalité (alors même que pourtant il n’y eu d’acculturation que fondée sur les grecs et les chrétiens, et c’est effectivement « ce qui eut lieu ») ; contrairement à ce que l’on pourrait croire ou que l’on veut nous faire accroire, les mois (ces prétendument corps-langage limités) sont bien autre chose et bien autrement ; ça les travaille, au plus près et dans tout autre chose que « la révolution ».

Ceci est très curieux. L’idée de révolution est une idée très extérieure, une de ces idées qui, telles celles philosophiques, ne passent pas dans la réalité ; elle voulut s’imposer à la réalité, à la raison, à la naturalité (celle du libéralisme en lui opposant la naturalité, universalisée, du communisme), au moi. Mais c’est la raison, purement technologique (et non pas dialectique, qui était en somme bien métaphysique en son principe), la naturalité libérale et le moi qui se sont continués en effaçant la révolution. La révolution française est déjà elle-même tout autre qu’une idée ; c’est une altérité et donc non conceptuelle (qui n’a ainsi rien à voir avec le conceptualisme hégélien ou l’universel kantien, bien que contenant Hegel et Kant ; dès la révolution universaliste établie, c’est déjà autre chose qui commence ; la personnalisation est déjà la réflexivité intérieure à l’universalisme de l’État), Et pourtant nulle envie de défendre le dit libéralisme...

Essayons de démêler.

Altérité fut la révolution, unique, qui a pointé au travers de la détermination ; la restructuration de chacun par sa propre conscience, son activisme et qui, puisqu’elle est la pointe de notre être (elle est au bout de notre réalité-humaine et cette pointe est autre que notre réalité, delà notre distance existentielle et ontologique envers nous-même ; on ne coïncide pas et c'est un activisme), et ainsi peut potentiellement atteindre toutes les formes, tous les contenus, toutes les déterminations, tous les corps ; ce qui ne veut pas dire qu’elle, que cette pointe, qui ne contient rien, les connait, mais qu’elle les travaille en tous les sens ; et c'est ce à quoi l’on a assisté, durant deux siècles et demi, ce à quoi l’on assiste ; au déchainement.

"Partout l'homme est dans les fers" etc.

Autrement dit on ne peut pas boucher la restructuration des consciences par un concept, un universel, une idéologie ; serait-elle celle du libéralisme, qui est aussi une idéomanie séparatrice spécifique qui annule les libertés, mais pas de la même manière que le communisme ; qui dans le même temps tire partie du libre acquis en le pervertissant, en le pliant à d’autres finalités, des infra finalités, des abaissements ; le libéralisme livré à lui-même n’est pas capable d’assumer la puissance de la restructuration révolutionnaire originelle, celle-là même de la révolution unique (continuelle).

En somme le libéralisme est juste une adaptation du phénomène originel ; phénomène dont on ne mesure pas la portée, l’ampleur, la puissance ; fondamentalement il consiste (cette révolution) en ceci ; comme il est impossible de contraindre les consciences à penser, à réfléchir, à s’instancier dans le réel (ce ne pourrait être qu’une conversion imposée de surface), il faut donc, c’est logique, que ces consciences se « convertissent » elles-mêmes.

Rien ni personne ne peut avoir accès à la structure agissante en chacun.

Et ce structurellement.

Mais de plus rien, aucune vérité n’occupe la place, le lieu, le point d’accès au réel qu’est chaque conscience ; on ne peut pas remplacer cet accès par un discours, une théorie, une idéologie. Sauf de renvoyer de l’intérieur d’une théorie vers et par chaque conscience et c’est cela qui se nomme la pensée. La pensée soit donc toutes les manifestions de la structure en politique, éthique, esthétiques et idéels, acculturation et personnalisation ; autant de manifestations qui n’existent qu’intentionnalisés et qui dit intentionnalisation signifie ; mobilisation du corps. De tout le corps, de l’autre corps, du corps-en-plus de celui-ci.

On dira ; mais comment réaliser de telles manifestations ?

Mais c’est ce qui eut lieu, déjà, mille fois dans toute l’acculturation. Et comment changer vers ce corps-en-plus ? C’est pourtant ce qui déjà a lieu en et par chaque corps, chaque moi en un corps, le moi en un corps est cela même.

Si l’on se demande ce qui nous arrive, ce que l’on fait ici même, c’est cela.

L’incarnation de la structure en un corps, qui ne trouve pas ou plus son raccord avec les trois autres manifestations ; la pensée, dieu-le christ, le sujet ; et qui retravaille constamment le moi et ce qui tient lieu, cad en fait réalise l’universel dans le monde, soit la Médiation.

Rappelons donc qu’il n’est pas de structure de conscience sans un corps (une idée, idéologie, système ne peuvent atteindre au corps-conscience, seul accès,puisque "conscience" nait instantanément d'une cervelle, à même une cervelle et nait nue et sa) et que d’autre part la conscience ne peut pas se convertir de force (et de plus une conversion forcée ne parviendrait plus à se renouveler, elle répéterait le mensonge, sortant du réel) et la profusion des images, des spectacles, des mises en abime, le déluge informationnel, le partage des vérités, mais aussi les démembrements intérieurs, les dommages collatéraux de l’exposition, de l’exhibition, des transgressions ou des réactions participent d’une seule et même exposition de toute la détermination qui peut atteindre mais aussi mettre en forme les corps de conscience.

Or on a dit que chacun y est convoqué en personne, chair et os, identité et structure ; c’est toute la folie, le délire et la morbidité, la déconstruction des êtres et des choses, tout comme le partage des vérités et la commune aperception de soi pour chacun des mois, c’est tout l’ensemble qui se donne totale représentation de leurs déterminations.

On aimerait pouvoir découper l’ensemble de la représentation vivante, élaborée, distordue, sublimée ou explosée en tous sens possibles, mais c’est en une fois que le spectacle total se déverse, puisqu’il est la finalité elle-même… la médiation sur laquelle les structures de conscience interagissent. La seule médiation susceptible d’atteindre l’accès radical et donc le lieu de tous les combats internes ; même les pires exactions, réelles, physiques, sont amenées au jugement interne ; à l’exposition intégrale (que cent pouvoirs tentent évidemment de circonvenir). L’humain par cela se juge et d’un jugement dernier.

De même qu’il put se remarquer le terminus, la fin de l’histoire ; et ce non faussement, parce que la révolution (la révolution unique qui eut lieu et a lieu encore partout et qui n’est pas, en interne de sa structure, close ; le libéralisme en est une phase, comme le communisme, c’est autre chose qui se cherche, s’élabore) réalise « formellement la mise en forme », si l’on peut dire. La mise en forme (la révolution) de l’historicité est la création par et pour cette forme unique qu’est la structure de conscience, qui crée en plus de l’humanisation la personnalisation ; la finalité est d’étirer continument la réalité par le réel, l’horizontalité par cette verticalité formelle, le monde par les points exogènes que sont les consciences.

Et puisque la structure de conscience n’est pas du tout un contenu mais un point de vue, le point de vue unique, c’est l’ensemble des réalisations qui sont explosées et exposées ; n’étant fixée en rien et par rien, la structure démultiplie continuellement sa tentative de superposition en et à toutes les réalités et les réalisations. Par la simulation d’une idée-image de l’humain, du moi, de la réalité et de la réalisation (de ce qui est et de ce qui peut ou doit être fait, décidé, projeté).

Evidemment cette simulation (de tout ce que l’on est) est elle-même une historicité ; de même que l’idée image tentée du communisme s’est effondrée (l’universel convoqué par le communisme n’est pas suffisamment ample pour absorber toutes les complexités), de même le libéralisme succombe à sa propre idée image ; et ce bien qu’il s’affirme comme étant la réalité même, la raison donnée ou la naturalité ou les mois eux-mêmes ; le tout packagé « naturellement » ; alors que tout est construction. Que tout soit construction sort du bois par les années soixante, par l’ensemble potentiel des mouvements de libération, tout comme par les mouvements révolutionnaires antérieurs.

Mais alors les dites constructions ne sont pas indifférentes ; il est clair que la structuration, la simulation et exposition et représentation de l’humain dans le jugement dernier qui le préoccupe passionnément, tendent à l’intégration ou la désintégration de l’humain (ou des mois, des mois enroulés dans l’humanisation ou des mois comme réflexivités dans la réflexivité déjà préalable que fut la révolution unique). L’image dans le miroir (au travers de tous les médias, et des médiations, institutionnels ou d’acculturation, il n’en est qu’une, qui se recompose dans chaque regard) est ce qui nous dévore ou nous outrepasse ou nous écrase ou nous démultiplie ; quelle est la valeur de l’humain ?

Intégration ou désintégration de l’humain mais donc également des mois ; il est possible que les mois se portent au-delà de leurs conditions psychologiques (au-delà de leur corps-langage supposé par les objectivismes et les objectalités), mais il est évident que la désintégration des mois les menacent, individuellement, continuellement.

Pensée grecque et christianisme et sujet (cartésien, kantien, etc) offraient littéralement et structurellement la libération par la réflexivité (qui s’impose par-dessus le donné, la nature humaine, la transfigure et ajoute les possibilités structurelles), mais raison, naturalisme et moi (qui remplacent la pensée, dieu et le sujet) visant à la réalisation, dans le monde, de la structure (ayant donc du modifier la structure pour qu’elle puisse avancer dans le monde) gagnent en précision et en élaboration mondaine et vécue et théorique mais se posent comme réflexion (et non réflexivité valant en soi en sa dimension), réflexion de cette réalité sur elle-même ; on ne quitte pas le donné, on n’ajoute pas une dimension au donné et on imagine un idéal du donné mais aussi du vécu, une humanisation lourde et pesante et une personnalisation essentialiste et mentale.

Il n’est aucun moyen de procéder autrement ; pensée et christianisme et sujet valaient absolument et pour eux-mêmes créant la Dimension-même, mais impraticables dans le monde, le vécu, le corps ( c’est pour cela que la raison, le naturalisme et le moi procèdent d’un sujet absenté, annulé et ignoré, respectivement ; le moi par ex ignore son sujet, il se prend pour lui-même et il a raison mais c’est largement insuffisant). Et par contre praticables dans le monde, raison, naturalisme et moi s’ils se réalisent dans la réalité (hors de question de le nier) s’effondrent dans le monde, le donné, le vécu lui-même qu’ils produisent ; on peut penser, prendre structurellement conscience chrétienne de soi ou se saisir de la structure du sujet, mais on ne peut pas maintenir impunément l’idéal rationaliste, naturaliste ou vécu … parce que la réalité n’est pas idéale…

C’est en ceci que tout moi se heurte effroyablement à la réalité ; le circuit, la figuration (qui n’est pas de la dimension de la pensée, du christ ou du sujet, qui n’est pas une configuration hyper ou archi ou méta) de la raison, naturalisme et moi créent un idéal …

Remarquons qu’il est alors absurde de juger de la pensée grecque, de dieu-le christ, du sujet comme si ils étaient des pré-incarnations de la raison, du naturalisme ou du moi ; il y eut entre les deux le grand basculement historique de la révolution unique (propagée de par le monde, soit sous sa formulation libérale soit communiste, le communisme a propagé la pensée, autant que le capitalisme ...) qui a transformé l’appel structurel radical en réalisation limitative (non pas limitée mais limitative, indiquant par là qu’il est dans sa nature même historique d’être précisément du donné, du monde, du vécu, c’est sa fonction de raison, de naturalisme et de moi).

Ce qui par ailleurs et par contrecoup (en réalité originellement) permet de se réfléchir selon l’archi grec, l’hyper chrétien et le méta cartésien et suivants ; il n’y a aucune raison de laisser cette dimension éloigné de notre moi… aucune raison de ne pas crever la voûte bovine et crasse de la rationalisation opaque et lourdingue (littéralement dingue parce que l'idéal ramené dans le monde produit son inversion perverse, démantibulée, démembrée).

Et pour le dire clairement ; on admet totalement la raison, le naturalisme et le moi (puisque la philosophie a créé tout cela, de fait ; le savoir engendrant les connaissances) mais qu'ils ne soient pas l’étouffoir de la pensée, du dieu christique (ou autre), du sujet … Tout cela est une réduction exténuante de notre être et la mise à disposition de notre être par et dans des discours autres, des discours agencés par d’autres consciences qui se prennent pour nos consciences (ou plus exactement nient qu'il y ait conscience, l'absente, pour la science, l'annule pour les théories et idéologies, l'ignore, pour les mois psychologique), se substituent, au point de notre structure, des discours objectivistes ou objectaux qui se prétendent ou se prennent pour la réalité, le donné, la naturalité ou le corps-langage lui-même.

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Pour ce qui est du sens du monde : la rage s'y entend

20 Juillet 2015, 12:44pm

Publié par pascal doyelle

De tout ce qui précède on dira donc que la philosophie cherche à reconstituer « ce qui est » de telle sorte que nos yeux s’ouvrent ; cela aboutit au même monde, mais réemployé et distingué à nouveau selon ses rails.

Sans doute aucun il est une part de la pensée (en général, des esthétiques aux théologies en passant par la philosophie, etc) qui tend à nous dériver vers un autre monde, un au-delà, une surimposition ou des interprétations alambiquées voir délirantes. Mais même toutes ces montées en épingle tentent de montrer l’articulation fondamentale qui nous émeut, nous bouge, nous pousse à être.

La philosophie est donc une reconduction ; la reconduction du même mais déplié. Evidemment nous n’en sommes qu’au début ; 2500 ans ça n’est pas énorme.

L’image proposée est celle du bord du monde ; il n’existe que l’immanence, pas de double monde, mais cette immanence est dotée d’un Bord ; que l’on précise d’une part comme « cette-conscience », cette bizarrerie qui sait qu’elle est, et d’autre part, plus surprenant, le présent. Le présent est littéralement et effectivement le bord de «ce qui est » ; de sorte que l’on peut formaliser cette opération comme suit ; d’un côté l’être (ce qui est, le donné là) et de l’autre l’exister (le là du donné, le réel de la réalité massive).

D’une part donc la mémorisation (toute réalité, toute détermination, toute essence est une Mémoire) et d’autre part l’actualisation de l’exister (ce qui arrive constamment à la Mémoire, bien sur « mémoire » est en partie une image, illustration). La mémoire est massive, intégrale, au point de dire ; il n’y a que cela ; une immense mémoire inscrite non pas dans les choses, mais en tant qu'elle est les choses mêmes. Et que donc l’exister est very small, exigu, insaisissable ; et comme notre être, cette-conscience, est articulée au ici et maintenant, c’est sur le Bord de la réalité que nous existons (bine que par ailleurs nous sommes de l’être constitués et mémorisés).

La philosophie qui a pris en charge d’exprimer, de montrer voir de démontrer, ou plus exactement de démonter notre-être sur le bord du monde (il y a une discipline qui s’en charge et on a nommé cela « philosophie », voila tout), cherche ainsi à déplier le bord du monde ; multipliant les tentatives et ce non pas au hasard mais en suivant la structure de ce bord ; lequel est, pour nous, les « êtres humains », cette-conscience (dont on a vu que par Descartes notre-être est devenu cet-être, une Altérité très bizarre sur la surface du monde-étendue très étrange), cette-conscience se-sait ; une conscience est la conscience de son activité, que l’on propose de nommer activisme (à partir du moment où cette activité se-sait, se représente, se dénomme, elle s’accélère invinciblement et par les grecs et les chrétiens (et monos)s’impose comme non plus monde immédiat séparé de tous les autres, mais comme unique monde donné là et donc « là » du donné, « là » en lequel existent tous les mondes).

L’activisme est ainsi notre-être, en tant que cet-être posé là sur la surface de « ce qui est », et c’est lui qui fait l’objet de la réflexion ; comme il est conscience-de (soi) on dira donc qu’il s’agit de réflexion sur la réflexivité et cet-être n’appartient pas à la philosophie mais s’existe en tous domaines qu’il invente dans son activisme ; esthétiques, politiques, éthiques, idéels, acculturation et personnalisation.

L’accès à notre être est très compliqué ; c’est quand même l’être le plus bizarre (que l’on sache) dans l’univers, il serait curieux qu’il soit « simple d’accès » ; quoi que remarquons qu’en réalité nous nous y engageons instantanément et utilisons sa souplesse constamment ; l’être de conscience se devait une mobilisation parfaite constante et aisément mise en œuvre (sinon on ne voit pas à quoi cela servirait, une conscience ; ajoutons que ce mécanisme glissant ne retient aucun contenu, et passe outre toutes les mémorisations, les utilise mais revient parfaitement identique et vide et formel).

L’accès est très compliqué parce que l’on ne peut imaginer un robot par exemple qui prendrait conscience de lui-même ; pour la raison qu’il faut un corps. Un corps animal, vivant ; il est quasi certain que l’activisme de conscience (qui a pris le pas sur le groupe-langage-monde immédiat et localisé et a créé sa propre élaboration intentionnalisatrice) s’existe d’un corps vivant, percevant, et qu’une « conscience » nait, surgit dans une cervelle indépendamment de toutes les mémoires assorties ; un dispositif de dispositifs tout à fait spécial et spécifique ; un rapport qui relie soudainement une cervelle à un donné là, cad à un donné-là (déterminé) et un « là » du donné (le « lieu » en lequel apparaissent tous les donnés ; soit donc le présent, qui n’est évidemment pas le « présent » temporel, le temps lui-même apparait dans le « là »).

Pareillement la conscience-de n’est pas du tout l’universel ou l’esprit hégélien ou la raison ou la vérité, et tout ce genre de représentations (qui eurent leur utilité dans la description-démontage de notre-être, de la pointe de notre réalité, de notre exister). L’universel est un effet ; la cause est la structure. Ce qui veut dire que « ça n’existe » que dans un individué. Il n’existe de pensée que d’une conscience et une conscience est un point « là » dans le donné et elle est irremplaçable. La vérité ou l’universel ou la raison ou quelque représentation que ce soit (le langage, l’inconscient, l’humain, le moi, la nature, etc) sont dans l’impossibilité de remonter jusqu’à cet-être qui seul existe.

Depuis les grecs et les chrétiens nos sommes donc sur le Bord même de la réalité (soit donc dans le Réel, limite des réalités) et par la Pointe extrême de notre réalité (notre réalité humaine ; groupe, langage, monde échangé et vécu, etc, mémorisé déversement) nous avons basculé dans le Réel même.

Métaphysiquement ou ontologiquement (métaphysique relève des discours qui expriment, qui croient que l’on peut ré enrouler le monde dans une pensée, ce qui n’est pas faux en soi, mais l’ontologie est l’attention à cet-être, qui stoppe le déroulement de la pensée en l’arrimant à un-être, notre active conscience-de de (soi), cartésienne donc, activement et actuellement attachée à sa structure, inventé/découvert par Descartes) nous sommes sur le bord de la réalité et s’ouvrent au-devant de nous, si l’on peut dire parce que c’est une illustration et que décrire la dimension avec les mots du monde est quasi impossible, s’ouvre donc le réel, la DimensioN ; la dimension est totalement inconnue. On constate seulement que la dimension ne nous quitte jamais (elle est le présent) et qu’elle est la Racine.

La racine de ce qui est (de l’être mémorisé, comme mémoires, comme « empilements ») est le présent ; ce qui existe constamment « là » ; on ne sort jamais du présent. Rien ne sort jamais du présent ; mais le présent est ce qui épuise toutes les essences, les choses : la lame de fond, la lame d’acier, la séparation intégrale et la division profonde.

Profonde parce que l’on ne sait pas où elle s’arrête ou se continue. C’est une structure très étrange que le réel, que découvre notre être très bizarre. De même que le réel, le présent creuse épouvantablement ce qui est, la réalité, les essences des choses, de même notre-être, cet-être bizarre, creuse notre corps.

Alors donc la philosophie a énormément avancé dans la reprise de ce creusement ontologique de notre être même, cad de notre corps (qui n’est plus seulement de ce fait le corps biochimique, ça tombe sous le sens). Contrairement à tout ce que l’on expose à tire larigot, la philosophie a performé absolument, radicalement, de même que l’humain sous le coup de la révélation de notre-être comme structure, sous la coupe de cette domination, suréminence structurelle par les grecs et les chrétiens, a d’une part inventé, élaboré la conscience idoine, créé et recréé en tous sens cette structure (en éthique, politique, éthique, idéels, relationnels et acculturation, personnalisations et médiations, re-présentations de cet-être-dans-un-corps).

On a énormisé le Bord de la réalité, du monde, mais aussi de notre corps.

Cela ne donne pas du tout l’image d’une réalité ordonnée, ou sensée, mais d’un abominable désordre, extrêmement sauvage, d’une brutalité inouïe, d’une bizarrerie et étrangeté profondes. Mais qui assure sa cohérence par devers elle-même ; la dite cohérence se situe non dans la réalité (un désordre gigantesque et quelques ilots d’ordre et de sens), mais dans le Réel de cette réalité.

Quoi que l’on en dise, pense, espère, attend, désire, nous sommes en guerre hargneuse et acérée contre la réalité, contre tout ce qui est. La haine, fondamentale, envers ce qui veut nous tuer.

Mais par ailleurs sans cette réalité déplorablement délirante et en un mot débile, sans elle nous ne serions pas. Un réel, une réalité c’est « comme ça ». Enfin ici, ici et maintenant, c’est comme ça. Il est clair que notre-être est tout autrement. Il veut et intentionnalise tout autre chose et tout autrement. De deux choses l’une : ou l’on maintient radicalement, violemment et avec rage la volonté de notre-être, ou l’on s’efface, s’effondre, se confond, s’abolit dans le monde.

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La conscience n'est pas le conscient

18 Juillet 2015, 09:54am

Publié par pascal doyelle

Le conscient n’est pas la conscience, ce qui change du tout au tout pour le moi.

On a l’habitude d’identifier la conscience à son contenu, et on avance qu’il est au moins un contenu spécifique qui vaut bien plus et bien autrement que les autres contenus. C’est comme cela que l’on comprend faussement la conscience cartésienne. La pensée allemande s’ingéniera à définir ce que c’est que « moi qui pense », glissant irrémédiablement à croire qu’il est une sorte d’universel « en personne ».

Et on voit bien là que si Descartes amintient le Je, absolument, cad radicalement (ici absolument ne signifie jamais « infiniment » mais ici même, à la racine, par quoi le Un n’a pas de Tout, et n’en a rien à faire ; il les produit, il en produit des tas), de par son objectivité, sa lucidité, sa description et son démontage débutant de notre-être si bizarre (et démontage qui battra son plein avec Husserl), lequel notre-être deviendra par Descartes cet-être posé « là » sur l’étendue du monde, sur le monde comme étendue. Et il reprend le christ, la formulation hyper intentionnelle, l'intensité, parce que le Je cartésien est un Je ; il est formellement indiscutablement lui-même en tant que conscience autre que toute autre conscience et autre que tout, radicalement Autre et que l’on ne peut noyer dans l’universel ; Descartes a commencé la description et le démontage de cet-être, là, ici et maintenant, accessible à chacun parce qu’il est « chacun » et que l’universel, l’entendement ou le concept comme l’entendra Hegel, est juste une figuration de la configuration bien plus radicale du Je.

Description que reprendra Kant et le transcendantal (la réflexivité par-dessus l’entendement et la raison, qui met en branle l’entendement mais aussi la raison, qui est , ce Je, une seconde vue par-dessus sa propre épaule, ce qui est impossible mais réalisé, de fait, réalisant le structurel externe de notre être de conscience) et Husserl donc (en creusant les variations structurelles internes de cet-être de conscience, et que Sartre ramènera à sa plus simple et dure expression ; le point Un qui réfléchit sans le "savoir", parce qu’il Est cette réflexivité, il est toujours déjà réflexif, en bref il est au bout du réel et renvoie tout vers l’envers ; la conscience et le réel sont deux formes dont la réalité est formelle et qui sont-sus instantanément, pour cela les grecs posent instantanément l’être, le donné là et le « là » de tout donné).

Si le conscient n’est pas la conscience, ce sera toujours par des détours que l’on montre la conscience ; elle n’apparait jamais en propre ; mais même au moi, ni au je (au moi ou au sujet) elle n’apparait pas. La conscience n’est pas une personne mais elle n’est pas l’universel idéaliste non plus, la pensée sujet de Hegel ; rien à voir ; il faut l’extrémisme, la sauvagerie de Sartre pour que « là » en plein devant soit posée la » conscience » comme un pur point brutal radicalement un et super individué.

Pour aborder au champ ontologique de l’être de conscience vide et sans rien, pure forme, sauvage et brutale, subtile et infiniment souple, il faut les affreux désaxés de proactivistes, soit donc Nietzsche, Heidegger, Sartre et Lacan (et d’autres évidemment Marx par ex) pour déblayer le terrain nouveau ; leur violence n’est pas (même historiquement) pour rire ; ça déchaine vraiment ou amplifie la violence de l’irruption (née de, par la Révolution unique et universelle, qui n’est pas du tout raisonnable kantiennement ou conceptualiste hégéliennement ; ou plutôt qui est tout cela mais de ce fait, de cet acquis même encore plus et ouvrant tout à fait autre chose, un mouvement réflexif outrepassant ce par quoi il s’est installé, outrepassant l’universel, la vérité et l’humain ; historiquement cela donne la personnalisation, la toute validité du libre pur, même déraisonnable, abominable ; en bref ça ne plaisante pas du tout dans la mesure où la structure déchainée aboutit aussi bien à Sade qu’à l’autodestruction d’Artaud ou l’oubli radical de soi rimbaldien ou les révolutionnites violentes et exténuées, les exploitations et le règne sans mesure des libertariens, ce qui fut la pratique commune de l’agrégation au libre de tout le donné, le libre immesuré et fou, qui n’est plus même sa propre mesure et qu’évidement le rationnel ou l’universel ne peuvent résoudre, ramener au bercail ; l’universel et la raison sont trop pauvres réflexivement).

Si la conscience n’est pas le conscient on comprend que le moi ne se tient pas seulement du conscient mais que le moi est une synthèse du milieu, d’un peu de tout, qui installe une unité bricolée de tas de composantes (mémorisées), et de tas de consciences, d’intentionnalisations, des systèmes divers et variés, de la cervelle et du corps, empli de nécessités et de causalités mais étant chargé d’une unification ici et maintenant actuelle, unification tendue vers le donné là, le monde, le vécu, les autres, etc ; comme il faut bien que tout ce désordre se fixe, il se fige, comme un moi. Et ignorant qu'il est une conscience (il croit qu'il est un moi), il est toujours dans le jeu de "qui regarde quoi ?" ; il ne sait jamais "où" il est. Cloué en l'Autre conscience, la conscience qui est toujours autre, radicalement.

On y est plus ou moins figé, coincé. Le plus gênant est lorsque cette unification croit en elle-même ; elle croit être l’identité qu’elle est … C’est la plus logique saisie certes, mais il n’est ce moi qu’une identité ; or la conscience n’est pas une identité mais un rapport. Elle est même bien plutôt le seul être qui soit un rapport (que l’on sache). Sans doute tout est relations, mais ce que l’on entend par rapport est ; ce qui se sait et est ce savoir (cad rien formel, mais structure agissante). L’illusion en ce cas est de croire ce savoir comme une connaissance ; mais connaissance se dit d’un objet précis, le « savoir » par contre est réservé au se-savoir comme se-savoir ;

les idéalistes allemands s’obstinaient donc à identifier ce savoir comme connaissance, hypostasiant la pensée (qui est en réalité d’un sujet, cartésien) comme esprit ; qui est à lui-même son connaitre, signifiant par là qu’il y a « quelque chose » à connaitre, ce qui aboutira au concept hégélien, cad en fin de compte au vide de l’esprit, qui est obligé de récapituler tous ses devenirs pour s’approprier un contenu, le contenu des contenus n’étant rien d’autre que ces contenus eux-mêmes, alors que Fichte ou Schelling espéraient une « substantielle récompense », pour ainsi dire,

ou que Kant supposait un en soi par-dessous, nouménal, ce qui ne préoccupait pas Kant puisqu’il s’en servait pour dresser l’architectonique, le transcendantal, le formel, la fine trame qui lui permettait de valider une autre sorte de « raison » ; la raison n’est pas la finalité réel de Kant, sa finalité réelle est le diagramme qui expose toute la capacité de notre-être, devenu cet-être, posé là, par Descartes et dont Kant exhibe la carte, qu’il nomme transcendantal, cad réflexivité sur la réflexivité, sur ce qu’elle peut, certes, mais aussi du même coup sur ce qu’elle opère. C’est une réduction obscure qui voudrait que Kant abolit la pensée (grecque, chrétienne, cartésienne, etc) parce que la pensée ne désire jamais la substance, elle la décrit ; elle la transforme vers le diagramme fin et subtil qui ne peut être saisi qu’au vif, fibrillisation en plus de la réalité, massive, déterminée, et par-dessus la réalité via par le réel, tissé et pointu.

Si la conscience n’est pas le conscient, ce dont prend conscience le moi est une représentation ; mais le moi croit en cette représentation, il ne sait pas qu’elle n’est perceptible que d’une conscience ; et c’est aussi bien la représentation qui perçoit le moi. Ou donc ; tout point posé par la conscience est lui-même pris dans les variations autour du point ; la subtilité des intentionnalités permettent de laisser naviguer la conscience dans toutes ses consciences prises ; le sens énoncé est pris dans les significations. Il apparait donc qu’ayant subvenu au sujet c’est à partir de ce sujet que l’on a répertorié en toutes les directions les significations (les systèmes, du langage par ex, du corps, les mémoires, les déterminations qui précédent la conscience), ce qui s’est opéré envers et contre le Sens, cad la formulation énoncée, qui s’est révélée détroussée par les significations, mais tout ceci à partir du sujet, du sujet abstrait, cad autre, cartésien ; celui qui regarde. Celui qui regarde par dessus son épaule, et qui de ce fait, impensable en terme d’objet de pensée (c’est pour cela que Descartes invente la conscience qu’a la conscience d’elle-même, n’étant plus la pensée, mais la réflexivité, le cadre, la formalité de cet activisme), peut tout aussi bien considérer l’autre de l’Autre qu’elle est ; l’étendue, le monde-étendue, l’étrangeté dont elle est la bizarrerie (devenant non plus notre-être mais cet-être).

C’est parce qu’elle est en capacité de s’extraire comme Altérité radicale, que la conscience-de (soi), le sujet abstrait, le point-de-conscience qui regarde par-dessus, qu’elle va commencer d’envisager toutes les altérités ; la structure de conscience est cette altérité, pure et immédiatement simple ; elle n’a aucune correspondance avec quoi que ce soit (puisqu’elle est le rapport à (soi), duquel manque le (soi), dont on ignore de quelle nature il est, qui relève d’une autre dimension et l’autre dimension en question est le présent, l’ici même du présent, que l’on méconnait tout autant).

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Repli et plis du réel

13 Juillet 2015, 10:37am

Publié par pascal doyelle

Il est bien clair que la pensée, au sens propre, outrepasse la rationalité, mais dans le sens d’une hyper objectivité ; inutile de demander en quoi elle consiste, cette hyper objectivité, puisqu’elle a déjà commencé d'être réalisée, et qu’elle se donne effectivement à lire au travers des expériences articulées au réel, menées par les sujets ; c’est l’ensemble des représentations, qu’il faudrait du reste noter re-présentations, qui fonctionnent comme descriptifs (les idées, les systèmes, les configurations, pensée, dieu-le christ, le sujet, les altérités monumentales Nietzsche, Heidegger, etc). Ce qui est re-présenté définit sur le réel en se réalisant par-dessus le réel.

C’est bien pour cela qu’il y a conscience, cad rapport (et donc rapport vide, sans rien, nul et formel, sinon ce ne serait pas un rapport mais un contenu) ; afin que le réel soit superposé à lui-même (sans que cette superposition soit un autre plan que le seul réel ; ou donc il n’est que l’immanence sauf le bord de l’immanence, le bord du monde, et c’est ce bord qui fonctionne comme transcendance ; ce qui peut amener à penser l’ensemble selon sa propre logique externe).

Il faut ainsi bien remarquer que le rapport, qu’est une conscience, n’est pas une altérité hétérogène dans le réel ; mais une altérité concomitante du réel ; cela veut dire en clair que le réel est totalement débordant d’altérité, plus une. Une altérité qui réussit la performance d’être altérité, autre par rapport à (soi) ; le réel produit de l’Autre en veux-tu en voilà.

Ce rapport ne peut pas être écrit comme rapport à soi, mais rapport à (soi), qui n’existe pas puisque le rapport est lui-même le soi ; et comme ce rapport qui existe à demi (l’autre partie étant le réel, externe) nait de la cervelle (et non d’une « idée ») le soi est sans cesse reporté, et ouvre indéfiniment le réel. En ce sens il n’est pas de soi du tout (sinon le point au bord du monde) ; mais dans l’interstice creusé par le rapport, soit donc sur le bord du monde, il se produit des plis et repli ; c’est l’investissement du bord du monde qui crée dans le monde, dans l’immanence, ces sortes de tourments, de mouvements, de déplacements qui existent en plus.

L’universel, l’esthétique, l’éthique, l’idéel, le politique n’existent que de ne pas être ; ils tiennent par le circuit de conscience, par la tension et la puissance. Ils sont suspendus selon l’exister. D’une part cette tension nait d’elle-même par la cervelle (elle s’y produit) mais d’autre part il faut accélérer le procédé, cette technologie installée par le donné là, par la réalité en tant qu’elle veut s’accrocher au réel, et pour l’accélérer il faut s’y attendre ; ce qui est rapport, à (soi), doit s’initier et ne peut que s’initier de par soi ; il ne peut pas être causé.

Pour cela il n’est pas de « raison » qui existerait hors du consentement de chaque conscience ; l’humanisation, l’universel n’existe pas en dehors de la volonté de l’universel, mais cela revient à dire que l’universel est une intentionnalisation, et échappe au relativisme en ceci que cet-être est le seul être ; depuis les grecs nous sommes à la racine, instantanément, de « cela que nous sommes » en tant que nous sommes la fine pointe intentionnelle, très limitée (parce que ce qui révolutionne l’identité des choses, est un rapport et qu’il n’est pas la totalité des choses, et se limite évidemment à sa petitesse, son poids plume, son infime variation ou variabilité, son être littéralement phénoménologique, intentionnalisateur).

Ce qui veut dire qu’il n’est aucun décret, aucune vérité objectiviste (de science ou d’Etat, idéologique ou « universelle ») qui ne peut s’imposer sans que soient convaincus les consciences de (soi) ; en quoi donc les dites structures doivent elles-mêmes se mener, se conduire, se bel et bien convertir, remuer leur corps lui-même, intégrer dans leur corps la performance de la structure de conscience. D’où la profusion de la mass et puis micro médiatisation mais plus généralement de la Médiation.

Là où il est, sur le bord du monde, le point de conscience, qui existe à demi et renvoie au réel pur et simple, donné « là », traverse donc le monde, la réalité, le vécu, mais ceci sans rien ; autrement dit il n’est aucune révélation miraculeuse, mais le rapport se communique instantanément à lui-même de sorte que la philosophie sait tout de suite de quoi il est question, et nomme la pensée aussi bien que l’être, tout comme le christ est la foi et l’amour par-dessus n’importe quel monde, ou encore que le sujet cartésien est indissolublement Un, puisque rien, ce qui veut dire Forme (rien comme forme et non pas comme néant). Cette « intuition » de (soi) n’est évidemment pas une intuition (il n’y a rien à intuitionner) mais est le rapport lui-même ; une forme (sur le bord du monde) radicalement active. (contrairement aux idéalistes allemands qui comprennent parfaitement qu'elle est Rapport, cette structure ne crée pas un super-contenu, mais se crée elle-même, tord et distord le bord du monde, effectue, opère son repli, au sens où physiologiquement elle l'opère, le dissèque par l’ontologie).

Et sans qu’il y ait rien à intuitionner, ce qui se saisit est ce qui est saisi de lui-même ; le bord du monde comme présent et le présent comme acte. Ce qui n’est pas une expérience subjective, mais l’acte de présence intrinsèque de réel par et en une conscience, dont c’est la fonction exacte en un monde. Le "ce qui est saisi" montre la dimension (hyper) objective de ce qui est réalisé, rendu réel dans l'interstice de son altérité propre.

Ce qu’il faut bien encaisser c’est que le point de réel relativise qu’il y ait un monde et que par ailleurs l’acte de conscience est tout sauf subjectif. Évidemment c’est une formule facile ; parce que ce point provoque une subjectivisation, mais cette subjectivisation est un des plis dans le repli que réalise le point sur le bord du réel, et qu’il est quantité d’autres sorties et entrées du circuit de conscience. Quantité d’autres entrées et sorties puisque c’est précisément ce qui eut lieu ; le déploiement à partir du repli du bord en plis successifs ou enchevêtrés ou pluriels ou devenant (selon des suivis très stricts et aventureux en même temps, étant donné que l’on ne sait pas ce qui s’inventera ou se découvrira et qu'à chaque fois les plis sont des pointes, des performances, des points d'attirance).

Ceci comporte une conséquence essentielle ; qu’il n’est qu’un seul et unique plan, celui du réel, qui contient aussi bien le monde que le bord, le subjectif que l’objectif, l’externe et l’interne de cet externe, la détermination et l’indétermination, et donc tout autant le sens (celui que l’on croit) et les significations (qui parsèment en toutes directions par delà le sens) ; le corps déposé « là » sur le monde-étendue.

Les significations ne sont pas le sens déclaré ou déclaratif, lequel s’entend dans la communication (il faut que l’autre comprenne ce que l’on dit, aisément). Et l’empire des significations est bien plus étendu que le royaume du sens. Ce qui laisse entendre que la conscience comme structure articulée au réel ne pense pas, au sens de conscient, mais qu’elle réfléchit ; elle perçoit les déplacements sur la surface du réel.

Imaginons un unique plan, doté d’un bord (non situable et c’est pour cela que l’on se doit à une ontologie, précédemment une métaphysique depuis les grecs, mais devenue une ontologie, depuis Descartes, qui inscrit notre être sur la surface), bord qui par la structure de conscience se crée un repli, et puis de ce repli (qui est l’interne) s’engage des plis divers et variés, d’autant plus de plis que le repli est la puissance même (cad ce qui soulève les mondes humains et soulève le monde même, la réalité puisque du bord il la prend par l’envers, par le réel, du donné là il le prend par le « là » du donné).

Le conscient est un de ces plis, et donc second par rapport au repli lui-même ; la philosophie ou les grecs décident d’amener le repli dans le pli et donc remodèlent totalement ce pli du conscient (pris jusqu’alors dans les mondes particuliers en chaque synthèse séparée, tout comme il est pris dans chaque moi se tenant comme synthèse qui croit en elle-même), le constituant tel que nous l’entendons depuis les grecs (alors qu’auparavant le pli du conscient était engrené par le groupe-langage-monde immédiat, le groupe faisait office de vérité, et pour cela de Vérité il n’y en avait qu’une à la fois, incommunicable ailleurs que dans le groupe). remarquons que ça n'est pas le pli conscient qui engendre le repli ; le repli est ce qui use du conscient afin de s'engendrer, de recréer et créer la dimension de son repli, jusqu'alors tenu au secret dans les mondes.

Il est ainsi un uniplan unilatéral qui contient tous les plis parce qu’ils se tiennent d’un seul repli ; la conscience posée sur le sol-réel, sol qui est aussi le seul-présent ; il n’y a rien d’autre ; mais on ne sait pas ce qu’est le Présent, ni la structure de conscience.

Tout ce que l’on a accompli c’est d’avancer dans cette structure, sur le bord du monde, en équilibristes, c’est la montrer, la décrire, essayant de démontrer certes, mais aussi alors de démonter, physiquement, physiologiquement, en s’en prenant à la cervelle même qui expulse sans cesse « conscience » hors de sa masse mémorielle, expulsant de l’être vers l’exister mais aussi par l’exister, ici-même, ici et maintenant.

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La bifurcation du réel

11 Juillet 2015, 09:43am

Publié par pascal doyelle

La nature de notre être n’est pas cette réalité humaine, la nature de notre être ne relève pas de l’être, mais de l’exister ; il faut toujours partir du dernier en date ; à savoir Sartre. Sa distinction de l’en soi et du pour soi, le positionnement de la conscience hors du moi, le moi étant un objet dans le champ instantané de cet être bizarre qu’est la conscience, doit être considérée comme la dernière analyse ne date de la philosophie dans son déploiement de la réflexion sur cet-être étrange qui s’apparait pour la première fois par les grecs, se poursuit par les chrétiens et se continue et s’approfondit par les cartésiens (cad tout le monde, que l’on soit contre ou pour Descartes, cela revient au même).

On ne mesure pas la simplification radicale que Sartre entame dans la philosophie ; mais cette simplification ne doit pas retrancher toute la précédence ; elle éclaire au contraire toutes les complexités et tous les systèmes sans pour cela abolir ces constructions et ses explorations considérables (tous les systèmes explosent constamment la réalité et creusent l’être par leur puissance d’exister).

On a vu que si l’être est le dépôt donné là, l’exister est le « là » instantané qui renouvelle instamment tous les dépôts, recomposent les mémoires, recrée les totalités, renvoie et reprend tout ce qui est (ou si l’on est délicat et tracassier, reprend peu à peu les totalités, bien qu’en fait la certitude radicale de la forme de conscience, par les grecs, la foi du christ, la certitude cartésienne ne fasse aucun doute et nous abreuve de plénitude structurelle ; ainsi toute position objectiviste se tient du sujet décrit par Descartes, même Lacan ne performe qu’à partir du sujet abstrait, du suejt qui s’absente afin de dresser la carte de notre réalité humaine personnalisée, rappelons que Lacan pense et théorise le Moi, qu’il dresse historiquement la carte, les tours et détours de la conscience-vide-néantisante sartrienne, qu’il est tel la cathédrale de théologie négative dont la conscience-exigence de Sartre est le positif, positif irréalisable et d’une dureté invraisemblable mais « néant positif », un pur éclair zébrant l’être par son exister).

La philosophie fonctionne donc par creusement et révoltes continuelles ; elle ne cesse de se renier elle-même et depuis le début, parce qu’elle est, existe la forme de réflexivité-sans-rien, est saisie de la conscience comme structure (qui donc use, utilise les idées, les systèmes, les représentations par la structure de conscience, par son rapport radical au réel, ce qu’au début elle nomme l’être, puis dieu, puis le sujet sur l’étendue, puis l’altérité innombrable, puis le réel lacanien ; il est des tas de perception ontologique (principe paradoxale)parce que toutes les expérimentations, les aventures, les performances, les creusements de et par chaque articulation de conscience vers le « là » du donné, vers le réel sont requises, afin de circonscrire le « là » qui contient tout ; on nomme ici le « là » du donné en tant que Présent ici-même).

Si Sartre expose clairement et sèchement notre être comme structure vide de conscience, comme finalement un Point sans rien, un Point unilatéral, sur la surface unilatérale du donné là, du monde, il faut évidemment remonter bien plus loin pour saisir ce qu’il signifie ; c’est tout uniment qu’il existe une et une seul devenir philosophique parce que la philosophie ne se maintient pas par l’unité des doctrines (cela n’aurait aucun sens) mais par la certitude de la forme de réflexivité (soit donc la remontée mille fois avançant de l’acte de conscience sur son originel, la remontée de la conscience vers d’une part son surgissement dans la cervelle, ce qui est impossible, mais aussi la remontée vers l’origine du rapport qu’elle est).

C’est qu’en effet « conscience » est un rapport au sens d’un demi rapport ; il manque toujours un morceau, l’autre partie (et il est inutile de chercher cette autre part, elle n’est pas) ; la seule surface sur laquelle « conscience » rebondit c’est le réel, le donné là via le « là » du donné (le là en laquelle apparaissent et disparaissent tous les mondes, les personnes, les réalités, les mondes humains, bref, tout, il ne reste et ne demeure que le « là ») ; le donné là, la perception, les signes, etc, n’apparait pas sinon sur le plan in-visible du réel ; il faut positionner le réel pour que l’étrangeté du donné là surgisse et que se détache les réalités sur le réel, c’est ce qu’invente la philosophie dès le début (l’être, la pensée grecque, n’a attendu personne pour découvrir cela, puisque dés que l’on pose notre-être on impose l’être donné « là », et pour cette raison imposer l’être c’est montrer le monde ; ils sont l’interne et l’externe originels, l’exposition maximum de tout).

Conscience est donc articulation au réel ; le nœud instantané de conscience et réel est l’exploration elle-même que poursuit la philosophie ; en ce qu’elle est la discipline qui se charge de penser ce qui est arrivé à l’humain ; la révolution anthropologique qui abandonne les mondes particuliers, synthétiques, et passe au monde unique universel, et ce par la découverte de notre-être, comme rapport Autre absolument exclusif de tout autre rapport ; chaque conscience est son propre rapport, toujours forcément incomplet, sinon il ne serait pas un rapport, ça ne sert à rien de découvrir la lune à chaque fois ; c’est parce que nous (ne) sommes que nous sommes ; sinon rien n’apparaitrait, mais serait claqué en une fois, et donc nous sommes décalés, décalés selon le temps, l’espace, la détermination, le langage, la nature, en fait décalé par rapport à tout, tout ce qui est, tous les mondes, tout est pour nous une identité, alors que nous sommes un rapport.

Le rapport ne se conclue jamais ; si il se concluait notre conscience serait bouché à tous les contenus ; elle demeure parfaite, cad sans rien, surgissant vide de chaque cervelle, et arc réflexe interne arcbouté au réel externe (mais on comprend bien que « interne » ne signifie pas du tout « intérieur » ce cas, que interne/externe est le Même, un Même bizarre selon notre être et étrange selon le réel donné là, une incompréhension et un gouffre affreux et sublime à la fois).

La vérité est que toutes les pensées, les systèmes, les non systèmes convergent afin de se réunir dans la considération hyper objective (puisque la science et la raison plate ont accaparé la caractéristique d’objectivité, désignant par là à chaque fois un champ particulier de « ce qui est », un objet) de cet-être bizarre (qui se rapporte sans rien à lui-même ; qui n’est jamais la synthèse mais use et utilise toutes les synthèses possibles, éthiques, esthétiques, politiques, idéelles, humanisantes ou personnalisantes, acculturations, etc, il traverse tout cela, et comme il les traverses ces synthèses spécifiques ne sont pas accessibles sans la réflexivité de son être ; on ne peut pas recevoir une œuvre comme on écoute une musique d’ascenseur ; il faut y travailler, y devenir, s’y retrouver parce que l’on s’est perdu en elle. De même pour l’éthique ou la politique, etc, et encore plus pour la philosophie qui est de soulever notre être, de le suspendre à être, d’en marquer non plus l’être (comme les objectivismes qui croient nous clouer sur la planche de dissection) mais l’exister ; ce qui est n’apparait pas sans y exister de par soi.

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Ampleur de la philosophie

8 Juillet 2015, 09:40am

Publié par pascal doyelle

La tentation spontanée est évidemment de se brancher sur le donné monde ou vécu et d’en tirer une synthèse ; synthèse qui forme un monde humain (partagé en un seul groupe incommunicable aux autres groupes, en lequel il faut être né de telle sorte que la parole et les échanges s’inscrivent dans notre corps, et que chacun se renvoie le langage face à face et que ce langage soit le monde tel que là, perçu, localisé et relatif à l’historicité ou au déroulement de ce groupe ; de même un « moi » est un bricolage qui synthétise sur son corps ses vécus, ses échanges, les identités en une seule grosso modo mal foutue, ou à peu près viable, mélangeant sur ce corps le langage et la parole ; la parole parce qu’il faut bien que ça se synthétise quelque part, en une fonction, mais encore est-ce que cette synthèse dans la parole est en réalité écrite sur le corps, sur l’interface étrange qu’est un corps).

Bref.

Il est advenu, il fallait bien que cela arrive, que l’on puisse échapper à l’esprit synthétique ; on a nommé cela la pensée. Auparavant ça pensait également, il serait invraisemblable de refuser aux mondes humains la pensée, sauf que l’on nomme « pensée » non plus la synthèse (l’unification du divers en un seul langage-groupe-monde-immédiatetés), mais le contraire d’une telle synthèse ; soit donc l’élaboration des conditions de vérité, et ce à partir de l’accès individué, limité à une-conscience à chaque fois, qui crée au sein de toutes ses déterminations, une sur-intentionnalisation arcboutée sur le donné là (le monde) certes, mais aussi le « là » du donné (ce que l’on a nommé l’être, ou dieu, ou l’étendue ou l’altérité nietzschéenne, heideggérienne, etc). A partir de ce moment ce ne sera plus la Vérité qui sera en jeu, mais les conditions, et oh surprise ces conditions sont pensables ; de ce fait on appelle cela « la pensée ».

Et ces conditions seront remontées de la vérité, de la liberté (Descartes), et du moi (Lacan par ex) ; soit donc de l’extensivité grecque, de l’intensité chrétienne, de la densité humanisante et personnalisante ; là où l’on a affaire à la détermination face à face, au monde déterminé, au corps dénudé, au vécu effroyable, etc, sans plus aucune interface ; on a défini cela comme passage des configurations de la réflexivité (pensée, dieu-le christ, le sujet) aux figurations (raison, naturalisme, moi (humanisation et personnalisation, la personnalisation étant la réflexivité à l’intérieur de l’humanisation, personnalisation qui découvre des zones étranges et autres, chacun est abandonné « là » sur le monde, doté à peine du langage et livré aux finalisations aberrantes d’un corps imaginé, le tout formant une sorte de soupe incompréhensible et vagissante, un cri).

La pensée ne vise donc pas l’obtention d’une Vérité d’abord mais de continuer l’élaboration des conditions d’existence, justement, sous les trois instanciations de la vérité, de la liberté et de l’altérité. Puisque l’on découvre alors avec sidération qu’il est possible de bâtir une telle verticalité et qu’elle surpasse n’importe quelle obtention de pauvres vérités. Et donc loin, bien loin d’avoir échoué en quoi que ce soit, la pensée découvre et élabore, crée et dénude, remonte et exhibe les conditions de « ce qui est » ; et ce pour une raison radicale que ce ne sont pas des pensées, des idées, des systèmes qui se produisent, là au cœur de l’historicité, mais une structure qui apparait et qui ne tient pas du tout aux idées, qui existe par-dessus et crée précisément que des "idées" il y a, mais qui réoriente sans cesse tout le donné, l’être, le dépôt, par l’instanciation de l’exister qui coupe transversalement et impose son architecture, sa structure.

Si elle exhibe, montre, parfois démontre ou toujours démonte « ce qui est », c’est réellement « ce qui est »… ici et maintenant, en acte, la structure en acte, en pensée grecque, en réflexivité chrétienne ou réflexivité cartésienne ou selon cette immense folie de l’altérité obtenue elle aussi par effort réflexif de sortie de soi, de sortie de la synthèse, de toute synthèse ; de sorte que Nietzsche ou Heidegger, Sartre ou Lacan poussent au plus loin la même réflexivité qui veut exposer « là où nous nous trouvons, là où nous existons ».

Réflexif signifiant que l’on passe outre le langage-groupe-monde immédiat, on regarde par-dessus ou par-dessous, ou donc pour nous par-dessus notre épaule, sur le retour hors de « soi » ; ce qui parait impossible (se tenir (soi) à distance) est rendu possible.

On s’est donc aperçu qu’en plus de définir quantité de vérités tous azimuts, non seulement la pensée crée que l’être de l’homme est le savoir, lorsque pour les grecs savoir et connaissance n’étaient pas découplées, inaugurant ce qui sera plus tard la science, par ex, mais aussi le droit, la morale, etc, mais de plus de la philosophie même naissent quantités de connaissances particulières (en dehors et en plus du savoir philosophique de la structure même, la philosophie ayant en charge de réfléchir sur cet être-réflexif, de suspendre et d’observer hyper objectivement ce qui est en jeu), et de plus encore de la philosophie se creuse et s’approfondit le savoir interne de notre structure par elle-même. Et donc rien de tout cela n’est un échec et le projet de départ (à savoir la certitude interne, structurelle) s’est intégralement développée, s’aventurant dans le monde donné là et élaborant l’architecture intentionnalisatrice généralisée fabuleuse du « là » du donné entrainant le donné là, le monde comme monde (qui n’apparait pas sans le positionnement de l’être, du « là » du donné); soit la structure réelle de ce qui est.

Et pour cela il faut distinguer l’être (le donné déposé comme monde, vécu, mémoires, cervelles, mondes humains, etc) et l’exister comme reprise par la structure de conscience vide et sans rien, et son creusement. Le creusement de l’exister n’est pas le creusement de la « subjectivité » ; ce serait absurde de considérer que la réflexivité ne décrit pas un être effectivement et factuellement existant et que c’est précisément de son réel que l’on a élaboré tout ce développement (éthique, politique, esthétique, idéel, morale ou révolution, acculturation gigantesque, objectivités et objectalités dans tous les sens possibles, etc).

Considérer la déchéance ou l’échec ou l’affaissement de la pensée (soit donc de la réflexivité de cette structure de conscience hors de tout et exposant précisément tout ce qui est à partir de l’exister pur et simple) n’est que la projection de ce que nous sommes devenus ; des mois ; qui ne parviennent plus à rejoindre l’entièreté de l’ambition première, qui jugent de cette ampleur par leur petitesse et leur fadeur et attendent encore que quelque truc ou machin, une astuce, une révélation désespérée, une intuition directe de l'ontologie imaginaire les sauvent d’eux-mêmes.

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La découpe du Bord du monde

4 Juillet 2015, 07:49am

Publié par pascal doyelle

« Conscience » est donc ce qui n’apparait jamais dans ce que l’on voit. Pour commencer (sans jamais y parvenir) d’y atteindre, il faut la supposer. Si l’on suppose autre chose que « conscience » on s’égarera ; on la remplacera par quelque fétiche ou facilité ou extrême complexité qui se tordra en tous sens afin de laisser entrevoir le vide originel et en cette logique qui veut à tout prix nommer « conscience » autrement que structurelle, comme on demeure en ce cas dans l’attention en un contenu (la pensée, la raison, dieu ou la nature, le moi ou l’inconscient ou le langage, etc), en toute description qui se représente en ceci ou cela, on aboutira à une impasse, un trou, un néant, un nouménal ou un esprit dialectique, etc.

Et tout cela est très bien. Parce qu’au fur et à mesure de ces approches la conscience-structurelle formule ses approches, les siennes, apprenant peu à peu ce monde çi, et distordant son être propre, sa structure, en fonction des à-coups, des étirements, des lacets qu’elle dessine sur le réel, sur le tableau du réel, antérieur à la réalité.

Autrement dit la conscience de structure est emplie de toutes les causalités que l’on voudra, tous les systèmes, de la cervelle au langage, de l’identité du moi au relationnel, des conditionnements et aliénations de toute sorte, mais elle ne cesse pas d’écrire sur la surface du réel qui existe bien antérieurement à n’importe donné là, donné monde, corps ou systèmes de signes. Le dessin de chaque conscience sur la surface unilatérale du réel, est son dessein en propre, sa finalité, son éthique, sa politique, ses esthétiques, son idéel, sa réflexivité même ; elle est issue de la cervelle, sort de la cervelle et hors de tous ces stockages, ses mémoires, elle est arcboutée au réel. Il n’y a qu’une conscience pour savoir qu’il y a un réel.

C’est ce que découvre, dé-couvre, Descartes, développe Kant, creuse Husserl ; les autres attitudes (Spinoza, Leibniz) (Fichte-Schelling-Hegel)(Heidegger-Sartre-Lacan) tournent autour des trois précis positionnements, trois grandes avancées dans l’intensité de conscience de (soi).

Positions relatives donc à l’interrogation même qui seule ouvre le donné et le donné « là » (cad la réalité et le réel), trois avancées techniques précises et logiques lorsque la logique se plie à examiner « ce qui a réellement lieu ».

Exception faite de Nietzsche, qui prend étrangement la transversale et non pas déplie le un de notre être (en conscience, conscience transcendantale, conscience phénoménologique) mais qui l’existe … Il la prend sur lui, il l’accueille radicalement et suit son exigence ; c’est cette exigence dont il tente de vivre, percevoir, ressentir, se laisse conduire par son extrémisme. Il en est le corps même. Et non l’observateur externe tel que Descartes, Kant ou Husserl. En somme Nietzche est l’interne de l’externe regard ; le dedans sans dedans mais qui s’anime, s’affirme, appuie sur sa faiblesse et son ex-centricité ; empli de l’altérité fondamentale. Il en statue sur l’altérité de cette « volonté » (cad de cette intentionnalité) et dresse la typologie de sa possibilité (la puissance étant la capacité de renvoyer à la plus grande ouverture ou acceptation de ce qui est et de se traduire cette acceptation en réalisation qui assume derechef le réel en s’y incrustant, et non de demeurer en un état « suspendu » et velléitaire, éthéré, non effectivement devenu-réel dans le réel ; il faut en somme doublement accepter le réel).

Ceci étant, dans tous les cas on affronte le gouffre structurel d’un être qui n’a pas d’autre être que le rapport vide et nu qu’il est, sauf que ce rapport il l’ex-siste et qui ne se trouve, rencontre, représente jamais en aucune manière.

Inutile donc de chercher à découvrir comment la cervelle produit une « conscience », ou comment le langage causerait (on se demande comment qu’il y ait « conscience ») ; ou plus exactement tout cela est très utile (c'est incontestable) mais ça ne peut pas remonter au fait pur et brut que « conscience » étant son rapport à (soi), peu importe les causalités qui la produisent ; aucune de ces causes ne lui expliquera à cette « conscience » ce qu’elle fait là, ici même, étant donné que ce rapport à soi se présuppose…mais il se présuppose à vide, pour rien (parce qu’il est l’exister lui-même, et non par défaut ou manque ou coup de déprime ou sexuation impossible ou langage ou cause extérieure quelconque, toutes les causes extérieures sont quelconques en comparaison du gouffre structurel).

Là il faut faire attention ; si l’on dit qu’il se présuppose, ce rapport à (soi) de conscience, ça ne signifie pas qu’il soit son contenu. Sinon il n’existerait pas comme possibilité de tous les contenus. Il se présuppose comme rapport ; le rapport présuppose le rapport qu’il est, ou donc qu’il devient de ce qu’il se présuppose ; et cela tout à fait naturellement ; puisqu’il sort de la cervelle vers le réel, et qu’il (se) réfléchit autant de fois qu’il se rapporte au réel. En ceci aucun contenu ne le satisfera jamais ; tous les contenus sont seconds pour la structure.

Ne la satisfera que le dépliement de ce rapport lui-même ; soit comme configurations ; pensée, dieu-le christ, sujet, altérité ontologique de Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan ; soit comme figurations (de raison, naturalisme, moi, remplaçant la pensée, dieu et le sujet, mais raison, nature et moi étant réalisés du point de vue du sujet, soit absenté (science et raison) soit ignoré (le moi ignore le sujet qu’il est) soit annulé ou nié (les antiphilosophies, actives ou passives).

Il est clair que raison, naturalité et moi sont absolument impératifs en ceci que pensée, dieu le christ ou le sujet ne sont pas en mesure de pénétrer dans le donné là ; pensée, dieu le christ ou sujet s’occupent du « là » du donné (et non du donné là, du réel et non de la ou des réalités). Mais prendre appui sur la seule raison, naturalité ou moi pour définir le réel est de fait absurde et rend tout, absolument tout incompréhensible et pour le dire dépressif. Ça forme des pensées dépressives. Qui ne mènent qu’à la réalité et négligent le réel ; ce qui est très bien de conduire vers la réalité, mais est profondément douloureux, d’une douleur structurelle gravissime, de nier le réel.

Nier le réel c’est nier la performance indicible et indiscutable qui se réalise depuis que sortant de tout monde particulier affecté à telle ou telle synthèse (de chaque monde humain séparé), on a découvert notre-être et qu’il soit devenu cet-être, observé par l‘externe depuis Descartes (qui littéralement l’expose, l’exhibe, montrant là où s’origine la pensée, et renouvelant la réflexivité, que les grecs avaient conquis en tant que réflexivité systématique des sur-contenus, créés par-dessus le groupe, langage-immédiateté). Nier le réel est d’autant plus étrange comme attitude (c’est une attitude non une position ; une position est un positionnement vis-à-vis du réel, une attitude est un version de ces positionnements, qui eux sont radicaux, à la racine, et non pas des effets seulement de la réflexivité sur la racine qu’est cette structure), que déjà Descartes, Kant et Husserl s’y sont coltinés.

De ne pas percevoir cette restructuration interne à la structure, de croire que Descartes nous entretient seulement d’un nouvel accès à la Vérité, ou que Kant ne dit pas ce qu’il dit (non pas que la raison soit impossible, contrairement à l’entendement, mais qu’il est une description adéquat de toute l’étendue de notre exister transcendantal et que c’est cela, cette description, qui vaut), c’est encore comprendre ou croire comprendre qu’il faut aboutir à la Vérité, sans voir que la vérité à laquelle on s‘est attachée, est celle de l’exposition toute rétroactive sur sa forme pure, de l’architecture fine et sans contenus, (ou dont les contenus sont pris dans les rapports purs et étrnages) de notre conscience structurelle présente dans un monde, que les envolées, élancements de Platon ou de Descartes ou de Nietzsche montrent l’activisme de cette structure ; en bref c’est prendre benoitement ce qu’ils disent pour agent comptant et non pas voir ce qu’ils montrent au travers de leur sur activité créatrice de structure.

Cela revient à dire qu’il n’y a pas de Vérité (sorte de bloc monolithique extérieur), mais qu’il est une introduction à la vérité-qui-est, autrement dit au réel ; ce par quoi le réel avance mais en se sachant comme réel (et non plus fasciné par une production de ce réel qui le symboliserait, le déposerait « là »). On dira qu’alors ce serait aplatir toute la réalité et le réel puisque l’on s’y passe de Vérité (qui apparemment double la réalité), mais en fait cela renvoie la réflexivité dans et comme étant le réel lui-même et la réalité (le donné là, le monde, la détermination) comme étant réfléchie en elle-même, cad Autre.

C’est parce qu’elle est Autre, déjà, en elle-même, que la conscience est Encore une réflexivité dans cette réflexivité … Le réel, et ses réalités, fonctionnent comme ajout sur ajout, le surajout constant est le fait d’exister en considération de l’être, qui n’en est que le dépôt.

C’est donc toute la verticalité de l’exister qui vient couper l’être, le donné, la réalité en tant que le réel est purement et exclusivement actuel, soit donc le présent, et la philosophie consiste à déplier ce Bord du monde.

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