Ce qui ‘sera’
Si l’arc de conscience est un rapport, alors cette conscience que l’on est, que l’on a, que l’on existe est feuilletée. Il existe un inconscient de l’attention, de même qu’il existe un inconscient penché vers le corps.Et cet inconscient de l’attention, de la conscience-de, du faisceau intentionnel le moi en fait office de bouchon. Tout comme il fait office de division du corps.
De par l’arc de conscience, le corps, vivant, entre dans un champ, intentionnel (signes collés aux perceptions), et se retrouve divisé, coupé, séparé par les signifiants (dont il visualise, imagine, se représente les contenus). De ces signifiants et signifiés, le moi fait office de synthèse, un bricolage, comme on peut. Et le moi se visualise à son tour en une unité, mais prise dans le mouvement des affects parce que des désirs ; sans désirs le moi ne tient pas (le manque de désir, cad le manque de manque est dépression) ; et désirs veut dire mise en intentionnalités de quelques morceaux du monde.
Mais il est possible, au lieu de tendre vers les désirs, de passer à rebours et de remonter, non pas vers le corps (qui est à jamais perdu, puisque coupé par les signifiants), de remonter l’arc de conscience lui-même ; c’est ce que l’on a nommé dieu, l’universel, le christique, le sujet et le réel. Puisque le retour vers le corps est impossible (sauf sur le mode de l’imaginaire, l’illusion qui nous fait croire que l’on « est », de façon consistante, dans l’attente d’annuler la souffrance effrayante pour un corps vivant transposé en structure existante, souffrance causée par la division, terrorisante, et de rêver le bricolage du moi comme d’une unité valide, une unité « en soi » imaginaire, quitte à s’égarer dans des images du moi, ou quantité d’objets de désir, ou images dans le miroir, jusqu’à ne plus croire en quelque miroir que ce soit, perdu pour la possibilité même)
puisque le retour vers le corps est impossible donc il faut, une fois embarqué dans le navire, avancer. Et élaborer cela même qui a coupé notre vie, le corps vivant, et dans le maelstrom de l’intentionnalité, créé affects et imaginations, langages et idées, mondes humains, particuliers ou universalisés, et personnalisations. Élaborer donc l’arc de conscience, l’intentionnalité, qui, pour se contrôler un minimum, doit elle-même se nommer et se représenter afin de promouvoir des tactiques (petites) et des stratégies (grandes). Se nommer et donc dieu, l’universel, le sujet et le réel.
La cartographie du réel que chaque positon dessine est une stratégie (d’utilisation).
La raison, la pensée, la métaphysique entendaient tout spontanément que l’universel permettait de résoudre le moi en idée ; mais on a dépassé le métaphysique et la liberté, le sujet, la conscience de soi, l’individu et puis le moi se sont imposés comme véritable universel ; la révolution n’instaure pas le royaume des fins, le logos ou l’esprit universel (hégélien par ex), l’universel donc mais la liberté de chacun en tant que jugement, à propos de tout et de rien, de n’importe quoi et du corps, du plaisir et du bonheur (idée neuve). Or une telle individualité doit, pour simplement, si l’on peut dire, fonctionner, produire une synthèse de soi-même (un moi ne peut pas sans cesse se remettre en question selon la raison philosophique, ou la rationalité, serait-elle scientifiquement prouvée, de fait tous ces discours lui passent au-dessus de la tête ; puisque ça n’est pas ce qui est cause, dans une vie vécue, qui se voudrait existence) ; et surtout dans le courant de la vie, on produit une synthèse vivante, une projection du possible de soi ; ce que l’on nomme un bricolage, afin de survivre, vivre, désirer, être heureux (et parfois on espère même d’être bien-malheureux).
Pour « simplement » fonctionner ; en quoi, donc, ça n’est pas simple du tout et suffisamment difficile et le positionnement même d’un « moi » est une infinie complexité et tout autant une extrême acquisition, absolument fondamentale (Descartes et son estime de soi a « plus » raison que Pascal et le moi haïssable, puisque l’un et l’autre très exactement inventent, créent que le « moi » soit véritablement fondamental et par qui le moi entre dans le pensable). Qu’il se soit déployé une telle quantité de mois, de moi-même, est le fait historique le plus total qu’il y eut jamais. Puisque si la révolution assure la valeur universelle du statut de cet être mythique « le citoyen » (ou le sujet), le moi, lui, est radicalement concret. Et on a vu que si dieu instaure l’intention pure, la pensée grecque l’augmentation (de tout réseau intentionnel, nommé système d’idée), le christique (le corps généralisé à chacun et cette intensité), Descartes la suspension de la pensée (remplacée par la certitude du je, encore plus universellement répandu que la pensée), et la révolution, l’universalité de chacun, le moi, lui, nourrit cette structure ; parce qu’une société « universelle » n’a de sens que si, moi, elle me concerne absolument ; alors seulement se met en place la quantité et donc la qualité suffisante d’intentions, de projets, de possibilités, investies, de tactiques intentionnelles, et peut-être d’une stratégie potentielle (laquelle consiste d’abord en l’expression puis la coordination de chacun et de tous, et de tous envers tous, que chacun sache ce que tous les autres décident, enclenchent).
Aussi tenons-nous le moi-même pour une acquisition structurelle (de même qu’un absolu qui n’admettrait pas que je sois le je que je suis et me noierait dans un vague et un indistinct, n’a rigoureusement aucun sens pour qui que ce soit ; ou qu’une communauté qui n’absorberait et m’annulerait est devenue un non-idéal, si je n’y suis pas, qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse ? Et non seulement parce qu’elle m’ignorerait, ce qui est déjà non acceptable, mais parce que ce faisant cette communauté prétendrait se passer d’une quantité formidable de possibilités et de résolutions de possibilités que seuls les mois, bien convaincus d’eux-mêmes, sont susceptibles de créer ; soit donc élevant la possibilité bien au-delà d’une centralisation communautaire. Et outre que seuls les mois ont accès à la réalité, au monde donné là (grec universel) et à la vie vécue (christique doté d’un corps ; monde et corps étant nos seules richesses potentielles).
Il est donc une inconscience du je, du sujet, de l’arc de conscience et c’est à cette fin (la récupération des possibilités) que l’on dresse, ici, l’historicité. À savoir que l’on a élaboré la totalité accessible des perspectives ontologiques et structurelles depuis que sortant de tout monde particuliers, on a atteint dieu, intention pure sans rien, les idées, intentionnalités universelles, christique individualisé, corps, le sujet, méta de lui-même qui se suspend vers le haut, la déclaration des sujets, révolutionnaires, et la concrétisation de toutes les intentions (en quoi nous sommes pas maternalistes mais matérialisons les intentions, et ce dans tous les sens, toutes les significations,et sur toute la planète et pour chacun).
Somme toute nous sommes partis du pur réel, dieu juif et l’universel être grec, au plus concret et incorporé.
Alors nous sommes dotés d’une inconscience de structure et non seulement selon le corps. Rappelons que l’arc de conscience rend possible l’intentionnalité, qui crée un champ intentionnel en collant signes, signifiants et perceptions (y compris émotions etc), et ainsi coupe le donné et le corps en deux ; le moi n’existe que dans et par la séparation ; la séparation est le sujet lui-même (et non « ce qui arriverait à quelque moi préexistant », la coupure est plus réelle que le moi, qui est une soudure, un raccord sur le rapport, et le rapport existe en et par lui-même, et même cela seul qui existe, le reste est, comme effets de cette cause, c’est la « castration », par quoi le moi n’est plus le centre de son-monde, et qu’ainsi existe un monde donné là, le réel au bout du champ, qui en tant qu’horizon ne rentre jamais dans son horizon, sinon il cesserait d’être horizon mais objet ou signifié dans, sous, en deçà de l’horizon ; de ce côté-là, du corps occupé en deux par le signifiant, qui panique totalement le vivant qui ne comprend pas de n’être plus au centre de son milieu d’être vivant, il n’est pas de résolution (mais une adaptation, éventuelle, ça n’est pas évident, lorsque toute la complexité se coince, se fige, se fixe, s’angoisse, se perd, etc).
Mais dans l’autre sens non plus. Dieu, l’universel, le christique, le sujet ou la révolution ou le réel ne sont pas évidents du tout. Dieu est pure exigence, par ex, la « révolution » doit aboutir à quelle coordination ? Sauf que structurellement on peut élaborer, architecturer, architexturer (une œuvre esthétique ou poétique par ex sont architecturés, elle confère une autre surface de perception en plus de celle du corps vivant, et que l’on peut à soi-même attacher en l’acquérant, en l’actualisant, l’incorporant ; Rimbaud est un adolescent qui devient/fait corps avec la poésie, dont l’historicité l’investit fort).
Le but, la finalité est de passer des images (ou idées ou signifiés et signifiants) au miroir… rien de plus incompréhensible, de plus insatisfaisant, de plus difficile et exigeant. Parce que l’on ne sait pas à quoi correspond le rapport qui structure tout, et qu’au final on sait que ce ne sera pas une image, et donc rien du monde, pas un signifié mais un signifiant formel ; ce qui veut dire qui renverra à votre je / sujet / structure. C’est lui qui dessinera la ligne, la ligne du Bord, celle du présent et de l’actualisation ; que devez-vous actualiser ?
En quoi réside l’angoisse, parce que quelque chose, quelque réel doit être actualisé, décidé, envisagé, possibilisé ; et comment vous devez vous constituer, vous prédisposer ; ce ne sera pas une simple décision (on peut douter de la réalité de quelque « décision » que ce soit, puisque la conscience, l’arc de conscience, l’intention n’est pas la volonté). Quelle décision, orientation, intention afin de saisir ou s’en laisser saisir ?
Puisque c’est un rapport et que le rapport n’est situé ni dans le début ni le terme, mais dans le mouvement et que celui-ci est réellement et effectivement un mouvement, de sorte qu’il n’est pas situable, déterminé, mais « qu’il se produit »et qu’il doit se situer vers une prolongation de sa possibilité, de son actualisation ; il lui faut élaborer sa capacité même ; de là que Nietzsche, Sartre ou Lacan, selon son ordre propre, tentent en partie imaginairement de prévisualiser la puissance, la potentialité, la stratégie possible. Si l’arc de conscience est un rapport, il est un rapport de rapports, mais ceux-ci ne se feront pas sans le je ; c’est dans son actualisation qu’il doit la créer, de même que les révolutionnaires ont dû créer les nouvelles règles, ou le christique ou la pensée ou la nation juive.
Et donc non seulement il est un rapport par en dessous, à savoir la psychanalyse, mais c’est un rapport au-dessus, et ce rapport au-dessus c’est l’arc non plus seulement individuel, mais l’arc historique ; le citoyen, le chrétien, le philosophe, Galilée ou Rimbaud créent le possible dans l’actualité de leur puissance, et n’est puissance que le potentiel, le possible, et le possible est sa propre loi mais il est cette Loi, une véritable, et pas son arbitraire.
À savoir que chacun qui pourtant ne se conçoit, cad ne se représente plus que comme un moi-même (et donc ouvert par en-dessous selon son inconscient), chacun donc est, en réalité, en vérité et en son réel, ouvert sur la structure qui effectivement eut lieu en tant que dieu, universel et vérité, christique et sujet, sujet et révolution ; soit donc toute l’historicité, depuis qu’il y a historicité.
(depuis qu’il existe un pont vers le monde donné là, ou vers la structure de sujet ; lesquels, monde et sujet, offrent un réel effectivement hors de notre représentation, et non plus un monde représenté communautaire, holiste, cyclique, particulier ; puisqu’un réel est tenu « là » (monde donné universel ou sujet, dieu, christique et corps et vie individuelle, universel et société humaine) il devient possible d’élaborer sur ces deux réels)
Et donc croit-on vraiment que le moi, le moi-même s’auto-origine, comme il l’imagine, selon son monde-à-lui, son monde imaginaire (au sens lacanien), et qu’il ne se tient pas, justement, de l’historicité ? La révolution formant un cadre général d’un monde donné là qui se dit naturaliste et réaliste et seule réalité vraiment (pour lequel il dispose d’une part des sciences, qui expliquent le donné par le donné, le présent par le passé, et d’autre part de l’économie comme idéologie du corps, selon ses besoins, communistes, ou ses désirs, du libéralisme).
L’attention à l‘autre conscience ouvre la vôtre en feuilletant cette autre série de signes, et évidemment vous élève. Feuilleter l’autre conscience, via ses signes et non par magie (qui est un fantasme du moi et non un travail, un effort, un apprentissage, une passion attentive, etc), c’est donc tout autant et encore plus feuilleter l’historicité ; puisque lors même qu’il s’agit d’un individu spécifique, la vérité exige qu’il s’articule de lui-même ou malgré lui-même à l’arc historique réel qui agit et modifie constamment la réalité, la vie vécue, le relationnel humain, mais aussi le réel en sa position propre dans et par le réel (comment sont perçus, disposés, organisés, instanciés le temps et l’intemporalité, l’altérité et le donné là mondain, l’humanisation et la personnalisation, la ligne de séparation entre le réalisé et la possibilité, le relatif et l’absolu, puisque si il existe un réel des réalités, c’est l’absolu, serait-il d’inépaisseur dont se charge justement l’arc de conscience, la conscience du rapport, que l’on nomme dieu, l’universel, le sujet ou le réel).
Et donc le feuilletage qu’offre tout autrui à chacun c’est précisément que l’on n’est pas, l’être n’existe pas, mais que le rapport est instantanément déjà toujours pluriel ;
Et répertorier cette historicité, ce feuilletage des possibilités, des consciences possibles de la conscience (de sa position, de l’articulation de l’attention au réel, ce qui veut dire à dieu, l’être, la vérité ou la liberté ou le réel dans sa tenue), c’est ce que l’on opère ici.
On veut distinguer les positionnements possibles de l’arc de conscience dans, sur, par, selon l’arc du réel, que l’on a pu nommer arc du présent. Cessant une fois pour toutes de se référer à un réel abstrait (éternité, infini, substance, universel, objectivité qui sont toujours des objets construits, scientifiques mais aussi rationnels ou philosophiques telle la métaphysique, on a vu que Descartes sort précisément l’attention de la pensée et origine la pensée dans la « volonté », cad ce qui deviendra l’intentionnalité bien plus tard).
Somme toute il s’agit de feuilleter ce que par nouménal on a pu entendre ; sauf qu’il est moins question d’une généralité, que de positions bien réelles, ayant eu lieu. Elles sont toutes, pour nous, ici, dans la même stase universelle et intemporelle ; dieu, l’universel, le sujet ou le réel (et leurs variations ou variations) existent d’une seule fois complète et intégrale et absolument positive.
Précisément la positivité absolue du réel.
L’idée, le principe d’absolue positivité réside en ceci que l’être et le néant ou si l’on veut la question de l’être et du néant ayant été repoussée, le néant étant « rien du tout » n’oppose rien à l’être, et donc le néant et l’être existent, et de ceci c’est le principe du possible pur qui s’impose seul valide.
Le principe originel (que le possible existe, seul principe qui ne peut pas se contredire) est ainsi structurellement lié au sens de cette logique ; que le plus grand possible existe, a existé, existera ; le possible suspendant la notion même de temps, ou de devenir ; le possible est le non relatif qui ramène dessous lui-même tout le reste ; et le possible seul peut s’imposer comme non relatif, ce qui veut dire absolu, puisqu’il est manifeste le possible, à savoir qu’il y ait une réalité.
Qu’il y ait une réalité veut dire ; chaque élément de cette réalité existe en lui-même, de là qu’il admette parfaitement que chaque élément soit un rapport ; un rapport n’existant qu’en acte et ayant à se gérer ou générer lui-même et de lui-même.
Il n’existe pas une réalité ordonnée dont l’ordre serait conçu ou préordonné on ne sait où, mais il est une mise en place des choses et des êtres (seraient-ce des univers ou des mondes, des vivants ou équivalents), mais une réalité qui effectivement s’élabore de par soi, et dont l’organisation se fonde sur la durée ; ne dure que ce qui est organisé et qui de par cette stabilisation rend possible qu’il y ait encore du possible. Le désordre instable annulant toute élaboration. Soit donc une quantité infinie de rapports dont l’exténuation de laquelle quantité infinie il restera toujours un infinité de rapports ordonnés.
Et ce que l’on va interroger c’est non pas l’étendue (spatiale ou temporelle) de ces rapports, mais la structure même « qu’il y ait un rapport », que la réalité qui étend infiniment ou indéfiniment, peu importe, existe sous la forme de rapports et qu’il soit, lui, le réel, un seul et unique rapport ; l’exister.
L’exister, le rapport absolu, non visible, est le possible qui fait voir tout. Puisque qu’alors il est impératif que ce qui n’existe et se véhicule en tant que rapports et alors en tant qu’activités, doit, lui-même (en acte, en activité , en actualité, en actualisation brute) et par lui-même (on ne peut pas être le rapport d’un autre) puisse « se percevoir ».
on entre ainsi non pas dans une synthèse de tout ce qui est, mais on entre selon le Bord de tout ce qui est ; à savoir le présent exister qui seul existe vraiment, qui est le seul réel ; on entre dans le mouvement brut ; c’est pour cela que dieu, l’être (le bien, la pensée de la pensée, le premier moteur, le un, etc), le christique et le sujet, le sujet (instancié) et la révolution, le moi et le réel (dont le heurt absolu est décrit par Sartre et Lacan) nous envoient toujours dans l’accélération hyper rapide de l’insituable, de l’inaccédé, alors même que seuls les arcs de conscience restent précisément seuls à y atteindre ; pour la raison qu’ils ne l’ont jamais quittée, cette accélération et que c’est elle qu’ils recherchent. Sauter à pieds joints sur le Bord, duquel ils naissent constamment.
De deux choses l’une. Soit on croit, soit on ne croit pas. Si on croit on sait que l’on se perçoit déjà depuis toujours à partir du bord et que ici et là nous viennent des illuminations ou des révélations. Si on ne croit pas, alors le réel est une opération au minimum formelle dont la structure est agissante (mais alors c’est accepter que c’est une sorte de flash de possibilité, qui s’éteint sitôt qu’il apparaît et que temps et espace et réalités et déterminations « sont dedans » ce flash pour disparaître à jamais, ce qui n’a pas grand sens).
De toute manière on ne peut plus succomber au charme d’un réel imaginé (tout est bricolé ou le sujet de structure est plus dur et difficile que l’image, dans laquelle il ne rentre plus, il tend à chercher le miroir non l’image) ou d’une réalité universalisée (le je est plus concret que l’abstraction et ayant non plus des effets selon le passé mais des effets en tant que possibilités). La structure sujet du possible brut règne ; puisque seul le dit méta sujet accède à la perfection non comme inerte, molle ou passive, mais à la perfectibilité, qui admet que la règle que ce qui existe est le possible même. Perfectibilité qui requiert son activisme.
Dieu, la pensée, le christique et le sujet et la révolution et les œuvres, et le réel actualisent ; n’existent pas ailleurs que dans l’actualisme et rendent le possible possible.
La foi, qu’il y ait un autre regard et que celui-ci est le regard lui-même.
Le décentrement universaliste, que l’on exprime l’être nous tient hors de l’être, on n’est plus, on pense.
La conversion par laquelle on se perçoit comme naissance/mort crée la vie individuée d’un point-autre, dont le signe est le signifiant « christ », le signifiant absolu, qui n’est plus un corps vivant mais existant, le signifiant hors de tous les autres et qui est à la fois « là » et « pas là », parti et parmi nous.
La suspension du je se tenant hors de soi, hors du moi et créant le « moi » de ce fait ;
La coordination de tous et de chacun, en vue de la visibilité de tous et de chacun, dans les mass et micro-médiatisations/médiations (par lesquelles on sait ce que tous et chacun veulent et par quoi un à-venir aurait pu, aurait dû se définir, qui ne sera probablement pas).
Ceci afin que dans le réel se crée le réel.
Le réel est suspendu à lui-même, étant pur et brut mouvement, et c’est ce mouvement qui devient. Aussi foi, décentrement qu’est la pensée, conversion selon sa vie et son existence, sujet qui se voit lui-même et donc n’y est plus et existe, coordination des sujets dans la toute visibilité médiatisée sont ce par quoi s’instruit encore-plus-de-réel. Et le structurel peut effacer le passé, puisqu’il est lui-même antérieur au donné mais aussi individuellement au vécu. Puisque le rapport en quoi consiste la « conscience », l’arc de conscience, est la même articulation d’un présent qui se feuillette et crée le Kaléidoscope. Ainsi donc de considérer que le réel, le vrai réel, est le possible lui-même, lors même que nous n’admettons et ne percevons que les choses finies, les images ou les contenus de conscience et non pas « cela » qui les contient (le présent-exister / le je-structure en tant que sujet).
Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2Cor 5, 17
Autre trad
Si quelqu’un est en christ une nouvelle création, le (monde) ancien est passé, voici le (monde) nouveau a surgi.
Que le réel soit précisément non pas ce qui est mais ce qui devient implique que le futur ou le possible, la possibilité soit plus grande que ce qui est tel que là, donné, monde, vécu, et que le « ce qui sera » prédomine sur tout ce qui est ; aussi le réel est-il en, par, pour et selon l’actualité, selon ce que l’on est capable d’actualiser, double raison qu’il existe un présent. Dans le présent se décide, se précipite, sera, a été suspendu le réel possible. Le réel en tant qu’il est le possible, et le possible en tant qu’il doit absolument être acté, dans la décision/intention actuelle. Le ’sera’ n’est donc pas seulement le futur, mais la possibilité elle-même en tant, qu’étrangement, elle est antérieure et supérieure au monde, au donné, au vécu ; la forme et non pas le, les contenus. Votre intention et non pas votre vie vécue.
Il est clair, si l’on peut dire, que le christique est le début, absolu, formel, et venu on ne sait comment instantanément tout entier, quasiment, le début donc de la mise en forme de la forme de l’arc de conscience, individué (sorti de tout groupe, toute communauté humaine, accroché par le regard du christique) individué et donc sujet (en sa propre stratégie nommé tel) et le paramétrage, l’ensemble de tous les paramétrages essentiels, de tous les splittages, feuilletages de l’arc de la dite conscience. Soit donc toutes ses difficultés et ses fondamentales possibilités. Et l’ensemble de ce programme (qu’est, qu’existe un arc de conscience qui est à lui-même son articulation ; pas besoin d’une « pensée » par ex, l’arc est déjà lui-même la forme du contenu potentiel, un rapport se sait, se sent, se voit, se perçoit, et de toute manière tout ce qu’il sent, perçoit, sait, pense n’existe que de la division, c’est la division, cad la distinction, qui crée tous les champs, de signifiants si l’on veut opu préfère) l’ensemble de ce programme donc nous est soudainement livré tel quel en une fois et se nomme le christique (dans lequel nouveau champ viendra basculer toute la pensée, grecque, puisqu’il n’existe qu’un seul champ de conscience articulée et que si la pensée se destine au monde donné là unique et universel, le christique prend Fait sur le corps, que chacun existe, dans le segment naissance/mort et donc d’un point-autre, hors de la vie vécue, hors du corps).
Mais cette stratégie de fait majeur historique, qui emporte les 20 siècles qui suivirent puisqu’elle saisit ou est saisie de la structure antérieure de l’articulation qui crée tous les champs (le christ est celui par qui le père a créé) cette stratégie n’est pas achevée telle quelle ; puisque c’est un rapport qu’elle instaure, tous les rapports qui suivront (ayant en tant que rapports à se prendre en charge eux-mêmes, sinon de « rapport » exclusivement en acte, il ne serait plus question), tous les rapports auront à penser, inventer, créer la continuité de cette élaboration de la forme structurelle de « sujet ». Et ainsi littéralement de Créer le possible, ainsi ouvert par le haut, par l’élévation, Créer qui se désigne comme re-Création, telle qu’elle se doit et ce depuis le début, depuis le temps d’initialisation formelle absolue et christique.
À charge, évidemment, à chacun d’en considérer l’historicité fonctionnelle ou dimensionnelle. Il revient à chacun de relier les pages de sa capacité, de sa possibilité, soit pour éprouver tout ce dont il se peut, soit pour élaborer son trajet à la surface dimensionnelle du réel.