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instants philosophie

Historique de notre structure d'existence

27 Juillet 2019, 08:13am

Publié par pascal doyelle

Il faut donc relier tout ça et montrer la ligne de développement générale qui conduit des mondes particuliers (limités à eux-mêmes ; égyptiens, incas, tribus ou royautés, etc) jusqu’à l’éclosion non-compréhensible a priori qui eut lieu autour de la méditerranée ; ce qui aurait pu, peut-être, se dérouler ailleurs et même ici et là il y eut une telle émergence, mais bref ça s’est cristallisé, avec les juifs (le monothéisme), les grecs et le christique.

Et il s’agit là d’une « non-compréhensibilité a priori » puisqu’émerge la structure d’intentionnalité qui auparavant créait les mises en forme culturelle diverses mais n’apparaissait pas comme telle. Elle collait avec les contenus créés (des mondes de représentations, perceptions, échanges, langage, etc), et soudainement nous nous apercevons que nous créons  effectivement ce en quoi l’on « croyait ». Notre être est donc de produire des contenus (et non un contenu spécial). Peu importe que l’on interprète alors la pensée comme répercussion du logos, ou l’âme comme foi en la résurrection ; techniquement, technologiquement la structure se montre, s’expose et commence de s’atteindre et de se modifier via ces images qui n’en sont plus ; l’être est l’universel, le sujet, admis comme unique qui peut alors proliférer, est le christique ; il crée quantité de structures qui se prennent en tant qu’autre (puisque perçues par l’autre-point hors naissance et mort). Rappelons que ceci, ce sujet, infini n’existait pas auparavant ; même les grecs n’admettent leur être de pensée que si et lorsque l’on pense ; la valeur infinie de l’esclave ou du maitre, égaux l’un et l’autre, n’apparait que par le christique (il est hors du monde et du vécu).

Lorsqu’elle émerge on ne sait pas du tout à quoi et comment l’affecter et s’en affecter ; on ne sait pas ce qu’est la pensée (l’universelle intentionnalisation qui se prête comme être, idée, bien, système, pensée de la pensée, Un) et on ne sait pas ce que le christique (qui nous montre à partir de son point-autre, hors naissance et mort) nous veut.

Autrement dit la structure a passé la barre de la réalité (du monde donné selon tel et tel représentation communautaire, qui veillait d’abord à sa perduration, voire sa survie et en tous cas sa transmission, originellement orale) et c’est le réel et sa structure qui débouchent dans le monde donné là ; augmentant (grecs), intensifiant (christique) et puis accélérant (Descartes et suivants) l’intentionnalité même et non plus se focalisant sur les contenus seuls.

La pensée ou le situé de cette intentionnalité est l’universel grec (la philo pense le décalage et tente de l’expliciter, le déployer et le comprendre dans ses possibilités selon le monde, la perception, les systèmes d’idées, cad d’intentionnalités) et le christique ; cette intentionnalité se tient d’un seul lieu ; le corps de chacun, son vécu, son existence (qui apparait exposée par le point-autre qui vous instancie comme mort et naissance et donc d’un point placé « en dehors », que ce soit par révélation ou par émergence, peu importe).

Ce qui s’est passé, ce qui est arrivé à l’humain est très simple en soi ; il y a une structure (l’arc de conscience qui nait dans une cervelle et se lance vers le monde) et si jusqu’alors on se confiait au Contenu (tel ou tel monde, tel langage, telle représentation-perception partagée et parlée entre soi, etc) on s’aperçoit de manière intuitionnelle si l’on peut dire, que l’on peut produire des contenus … Et cet intuitionnel est tout à fait spécifique puisqu’il s’agit de signifier ce qui n’est pas « dans » le monde et qui n’apparait qu’aux yeux de l’intentionnel, qu’à ses propres yeux, qui Doit se situer dorénavant et non plus seulement produire un contenu (mais donc des contenus, en quantité). Non plus seulement créer un contenu donc et y croire mais produire n’importe quelle sorte de contenus ; et depuis on n’a pas cessé. Mais dès lors il faut s’expliquer pourquoi cette production (et non plus cette vie présente emplie d’un Contenu communautaire et lié au monde tel quel dans sa perception même).

Autrement dit tout se déploie dans tous les sens ; ainsi l’esthétique n’est plus ritualisée mais s’impose en et par elle-même et montre les corps, les choses, de même les récits, les poétiques, la politique, les éthiques, etc.

Et cette émergence de la capacité (à produire « des » contenus, plutôt que de vivre-ensemble un contenu déterminé et collectif et donné comme monde en soi) prend deux évidences ; le monde, grec, et le corps, christique ; et encore auparavant dieu, comme Intention, située évidemment hors du monde et qui en lui-même n’est « rien » d’accessible ; mais qui signifie et exige une possibilité que l’on ignore, que l’on ne comprend pas ; sauf vaguement qu’Il nous demande de poursuivre sa création et nous implique de Créer à notre tour, afin qu’il puisse déléguer sa puissance à ses fils.

C’est ainsi que l’altérité, de structure, nous est parvenue ; elle s’est imposée ; puisque l’on se tenait là non plus dans un contenu particulier mais dans la structure spécifique, unique, valable pour tous et partout ; et il devenait possible alors de prévoir des stratégies (par ex on connaissait les mathématiques, mais dès lors puisque l’on saisissait l’intentionnalisation comme processus de contenus, il devenait possible de systématiser les mathématiques ; cette suréminence de l‘intentionnalisation crée des stratégies ; les systèmes grecs sont des stratégies, le christique est la stratégie de l’individualisation).

Ce qui s’est élevé qui auparavant était circonscrit dans chaque monde humain toujours particulier, est une structure réelle et activée en et par tous et chacun. C’est à la fois la Même (en quiconque) et singulière à chaque fois ; il n’existe aucune conscience universelle (qui percevrait un contenu commun) mais un réseau qui reconnait chacun en tant que formel (rendant libre les contenus et notamment celui-ci ; que chacun soit d’abord son corps donné là (le corps appartenait au groupe puis au maitre ou empereur, puis au christ mais sous la forme ; je n’y suis plus, il est à vous, parce que je suis à vous, à condition que vous éleviez votre être à la structure même, qu’au lieu que la communauté vous représente, vous vous présentiez en la communauté).

Ceci implique une organisation générale spécifique, absolue et formelle ; on ne sera plus jamais ce que l’on « est », comme dans les mondes particuliers (communautaires, perçus-parlés) parce que l’on n’est plus dans l’être mais dans la structure ;  ne pas comprendre cela c’est ne rien comprendre ; c’est croire maintenir l’être (qui était uniquement immergé dans tel ou tel monde partagé, parlé et perçu) et le poursuivre comme imaginé (on imagine que « quelque part » l’être est) ; c’est croire encore que l’on a à découvrir une unité de l’Etre.

Et c’est ne pas s’introduire dans le contenu jusqu’à le scinder de part en part (ou c’est croire que dieu vous demande d’appliquer bêtement des préceptes ou que le christ était un ange (ce qui est absurde) ou que l’on peut naturellement et spontanément être « soi » ; etc). La vérité réelle c’est que notre « être » est scindé et que cette scission est l’acte lui-même ; que la réalité n’est nullement massive (cela se voit partout) et qu’il s’agit de la scission elle-même qui devient ; elle se perfectionne. C’est la scission qui se perfectionne (et non pas recherche des contenus « élevés », c’est elle qui s’élève et use du monde et des réalités, comme des réalisations ; elle ne peut travailler que sur ce qu’elle élabore, crée au fur et à mesure).

Que son inépaisseur est juste et rien qu’une surface que l’on n’atteindra jamais comme un objet et que l’on devra toujours s’instancié par l’intention, la décision et l’intuition formelle.

Si notre capacité est de fabriquer des contenus, nous n’en sommes aucun, et notre être n’est pas lui-même un contenu, n’est pas de l’ordre des déterminations, puisqu’il les invente et les manipule. Donc la finalité est ailleurs (que dans les contenus) ; les contenus servent à rendre subtile la forme ; c’est bien par cela qu’il s’agit de créer la surface-autre du corps.

Soit donc ; les esthétiques grecques, renaissantes, romantiques, les mass et micro médiatisations, le christique et le corps du christ, les libérations diverses et variées, jusqu’à parvenir à ceci que chacun ait un corps qui soit le sien (raison pour laquelle nous nous abreuvons d’images et comportements etc et que nous n’appartenons plus à quelqu’un d’autre soit dit en passant) et aussi les mises en scènes des narrations, récits, l’ensemble de la perception orchestrée que sont les esthétiques, les politiques, les éthiques. Tout l’ensemble aboutit à rendre possible le retour qu’instancie l’intentionnalité ; elle s’applique instantanément au corps ; elle élabore la structure de la surface-autre, celle qui supporte les signes qui permettent de lire les réalités et de même le réel ; Descartes nous montre, littéralement, le chemin ; si il décrit la suspension intentionnalisatrice de visu, c’est à cette fin. Vous opérez immédiatement la suspension, vous voici sujet de votre propre intention, et dès lors elle n’a plus de nom, excepté, pour Descartes, l’infini et dieu. Mais dieu est éloigné, tandis que votre structure est active ici même ; et on s’approchera alors de plus en plus précisément du réel tel que donné ; on quitte la représentation communautaire et puis la représentation commune et puis on tend vers la représentation de soi envers soi (toute notre littérature … ça n’est pas pour rien … et ensuite toute la représentation médiatique, profusion, libérations, sexuations, affects et folies et perversions et enthousiasmes et expériences de toute sorte ; années soixante, etc)

Si notre être n’est pas un être, cela veut dire que c’est une structure et qu’elle demeure parfaitement identique (quelle que soit les humanisations, mondes humains, ou personnalisations, personnalité et moi en question). Comment croire, par ailleurs, que la nature de l’être humain puisse être relatif à des déterminations (biophysiques, culturelles, essentielles, langagières, etc) alors que visiblement nous sommes tous les mêmes ?  Sinon l’acte de conscience serait substantiellement modifié par ses contenus ; ce qui est absurde. Donc l’acte de conscience, de quiconque et à propos de n’importe quoi, est toujours parfaitement identique à lui-même.

La conscience de Pierre est absolument semblable à celle de Paul. Que pierre soit plus intelligent ou plus courageux ou plus imaginatif que Paul n’y change absolument rien. Que par ailleurs on soit déjà déterminé, d’être selon le vécu de Pierre ou la physiologie de Paul, n’a aucune influence sur la structure de conscience ; ça n’est pas ce que l’on a reçu (en manière d’héritage ou de détermination) qui compte mais ce que l’on en fait. C’est là le sens absolu, ce qui veut dire formel, de toute existence distincte de chaque vie ; nous ne sommes pas seulement vivants, nous sommes existants et de cette existence nous devons l’élaborer ; de toute façon c’est cela que nous ferons, parce que n’étant pas un être, nous sommes une structure, un mouvement et que le mouvement se meut… donc on modifiera notre être (hérité) et dès lors soit spontanément soit en connaissance de cause et puisque nous sommes cet arc de conscience, de cette modification nous avons conscience, nous savons qu’effectivement il faudra décider, inventer, créer le chemin.

Prenons la mesure du fait.

Si chacun est une structure, alors cette structure est universellement (la même), mais cependant c’est une structure, un rapport (de rapports) et donc absolument singulière ; à chaque fois. Nous voici dans un univers, un réel qui supporte visiblement la singularité (on a déjà dit que le réel est intégralement et intrinsèquement singulier, c’est sa forme même ; il réalise, rend réelle la singularité, ce qui signifie la Possibilité ; pas la possibilité de ceci ou cela, mais la Possibilité même, celle qui ex-siste avant toute réalisation, qui suspend toute réalisation dans la Possibilité même).

Autrement dit quoi que vous puissiez être, déjà, considérez que rien n’est fait jusqu’à présent, que tout est à réaliser. Que l’essentiel est encore à venir. Parce qu’il n’est nullement dans la nature d’un rapport de s’épuiser dans les quelques pauvres rapports déjà tentés, déjà écrits. Ce qui est rapport est rapport jusqu’au bout, cad indéfiniment. On ne se retrouve jamais au bout d’un rapport ; le rapport est incommensurable à ce qui est rapporté.

Ainsi nous avons élaboré le langage et le propre du langage consiste en ceci que le moindre déplacement à venir peut augmenter, intensifier, accélérer, concrétiser la totalité (ou peu s’en faut) du langage lui-même, l’ensemble de tous els signes et systèmes déjà intégrés. Ce qui revient à dire qu’effectivement il y eut langage afin que cet animal, pris soudainement du tournis de l’arc de conscience, puisse mémoriser immédiatement l’inattendu (du donné ou du groupe humain).

De manière générale il est impossible de réduire l’arc de conscience à quoi que ce soit d’autre ; de même que l’être ou, pour nous ici, l’exister, ne peuvent pas se déduire, se ramener à quelque ceci ou cela ; il y a exister de même qu’il y a « conscience ». Dans la lignée de « il y a quelque chose plutôt que rien ». On ne peut pas déduire l’exister, on ne peut pas déduire la conscience ; on peut analyser l’exister et la conscience, mais le sens qu’il y ait conscience et existence est incommensurable ; et la raison que l’on en donne ici consiste à les caractériser comme acte, comme activité et donc l’exister et la conscience sont en cours, et on ignore « où » cela s’avance.

Mais c’est parce que l’on y existe, on y est de fait et par tout le corps, et antérieurement à tout, engagé. A condition qu’on le veuille. Mais on ne peut pas ne pas le vouloir, puisque l’arc de conscience, vide, crée au-devant tout, absolument tout ce qui apparait pour nous, même notre moi, notre corps, autrui, le monde, les perceptions. Sinon nous serions une pierre ou plus articulé un vivant, or nous sommes des existants.

On nomme « conscience » le rapport qu’un être a avec lui-même ; une table, un rocher n’ont pas de rapport-à eux-mêmes ; ils sont. Un vivant a rapport au milieu (son adn est la lecture distanciée de ce donné ; une abeille n’existe pas en tant qu’abeille hors de ses caractéristiques propres ; ça n’est pas un bourdon ou une fourmi ; son adn est la lecture de son milieu et sa peau, son unité, sa surface en propre est cependant déjà une unité séparée ; la raison en est que le vivant est son propre principe de mouvement, de même que les plantes se meuvent à leur façon, mais une pierre ne se meut pas).

L’arc de conscience est donc le rapport-à. Il est le rapport qu’il a. Et donc il n’est pas. Son avoir est plus grand que son être de départ ; c’est même tout l’intérêt, pour la nature, le monde, le donné, la réalité qui ont inventé cette astuce. Pour qu’existe un être qui soit plus grand qu’initialement. Et donc cet être qui est rapport-à est de fait rapport à (soi), dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même et non le soi (peu importe son identité).

Donc vous voici en possession d’un rapport qui vous possède, en vérité ; en vérité parce que ce rapport se sait dans la mesure où il se-sait, ce qui signifie qu’il se situe. Et il se situe sur le réel. C’est de fait ce à quoi un arc de conscience est biologiquement si l’on peut dire, utile ; à parfaire l’adn et dans la capacité de réagir et d’agir sur le donné en se passant, en outrepassant la détermination biophysique ; son indépendance. Laquelle sera d’abord enregistrée sous la forme du groupe (de son langage, de sa représentation, de sa perception, de ses échanges, etc) puis délégué à chacun un par un ; le cercle ‘avoir-conscience-de’ (qui est un arc de cercle, demeurant ouvert par structure, un rapport est toujours ouvert, formel, vide potentiellement).

La situation du rapport sur le réel veut dire qu’il peut s’objectiver lui-même ; il sait qu’il existe. Mais pour cela il doit se percevoir hors de soi ; il emprunte autrui, le groupe, dieu, la vérité et l’être, le regard christique et le sujet pour se percevoir ; il emprunte somme toute la formulation qui sera dite plus tard « universelle » ; soit donc le décentrement. Le signe, dans le langage, opère ce décentrement ; mais il fait signe pour une conscience ; c’est elle qui re-situe telle réalité dans l’horizon ; il n’existe d’horizon de tout signe que selon l’arc de conscience qui cible expressément qu’un réel il y a ; ce qui veut dire un réel Autre.

Aussi faut-il armer (au sens du déclanchement d’une mécanique et en l’occurrence complexe) l’ensemble de la structure ; L’être ou le christique arment soudainement la réalité (soudainement parce que l’avènement de la structure jusqu’alors recouverte, fait irruption dans le monde donné et doit créer sa propre représentation, qui va venir s’ajouter en tant qu’acculturation aux mondes culturels ) et on ne peut pas isoler la « liberté » abstraite du réel, hors du monde ou indépendamment de la vérité ; une telle liberté succombe au donné, et prend une immédiateté  pour le tout ou croit à l’existence de ce tout, ce qui enferme drastiquement l’intentionnalité et nie que le réel ait une forme unique et universelle, laquelle est forcément insituable, puisque ce à partir de quoi tout le reste est localisé. Et si on ne peut pas isoler la liberté comme abstraite, cela veut dire que l’articulation de structure est massive, universelle ou singulière.

Massive veut dire qu’elle focalise sur l’attention humaine, qui se distribue partout et dans tous les sens accessibles (un monde humain particulier limite ce sens à la répétition et donc la transmission de ce monde à lui-même, afin qu’il ne se perde pas et dans l’acculturation l’être et le sujet (grec et christique) sont des formulations in-finies, et ces formulations sont absolument rares et extrémistes ; c’est de là que le reste va venir et engendrer tous les possibles occurrents. Qui seront Créés, qui n’existaient auparavant. Personne ne s’imaginait infini avant le christique, pas au point d’investir ce-corps, de Créer une autre-surface du corps en personne.

On s’imaginait une représentation, éthérée ou magique ou mythique ou communautaire et non pas la dure affirmation du je, qui attendra encore longtemps pour se poursuivre mais qui est ici lancé historiquement, sous l’égide du un-tout-seul qui les attire tous, un par un. Il faut comprendre que la différence tient en ceci ; que l’on interfaçait auparavant une organisation de groupe ou mythique comme horizon qui ensuite ordonnait par en dessous, tandis que le christique part de cela ; que chacun est un et privilégié et que rien ni personne dans le monde ne peut rompre cette unité-supposée (parce qu’elle vient d’en dehors du monde, du Bord du monde). De là qu’il prenne ses précautions ; le royaume n’est pas de ce monde, parce que cette logique devra s’imposer par le côté et non dictatorialement ; c’et seulement lorsque les mois seront suffisamment sujets qu’ils pourront conformer un monde réel, plus ou moins adéquat, étant entendu que la « vraie satisfaction » ne sera pas du monde, du vécu ou de ce corps-çi.

La question est en soi toute simple : on ne peut pas définir ou détenir le réel et la structure de conscience, puisque c’est à partir de là que tout le reste (pour un être humain) apparait ; il faut élaborer la règle de cette impossibilité ; dieu et l’intention, l’être et l’universel, le christique et le sujet, le réel et le corps-autre servent à signifier ce Bord. Règle qui compte infiniment puisqu’elle excède le monde (elle est le Bord lui-même).

Et comme c’est impossible alors les structures affaiblies, pour des tas de raisons, ne parviennent pas ou plus à articuler l’ampleur du réel. Elles sont à vrai dire apparemment débordées par la réalité (plutôt qu’élevées par le réel, qu’instruites par la forme elles sont assourdies par les contenus) et croient plus aux données perçues qu’à l’intuitionnel de structure ; cet abandon au monde donné, abandon au donné et au vécu, cet enfermement dans la prétendue substance du monde, revient à lâcher la proie pour l’ombre et à espérer dans une partie plutôt que le tout ; parce que le tout ne se saisit pas, il n’est nulle part ; seul existe la forme et la mise en perspective de la forme par elle-même.

Ça se communique d’une conscience à une autre (du christique, de l’universel, du cartésianisme, de la révolution, de la mass ou micro médiations).

Ou donc et cela règle tout, on se morcelle dans le donné et les réalités au lieu de situer la forme qu’est le réel ; on préfère la multiplicité du donné, son hétérogénéité prétendue radicale, à l’unité de structure (en prétendant que cette unité de structure est une unité substantielle et fausse et illusoire et hypocrite) ; mais il s’agit d’une gradation, vers le haut, et d’une dégradation vers le bas, lorsque l’on délaisse la forme et tombe dans les choses, les êtres, les vécus. On a renié la structure, dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, or toute multiplicité ou diversité n’apparaissent que par et dans l’universel et le sujet ; la multiplicité livrée à la multiplicité se disperse, s’anéantit, à moins de lui supposer une unité imaginaire ; la Volonté, l’Etre, la pluralité humaine ; la pluralité humaine sans les régulations de structure est la lutte de tous contre tous, la domination des uns sur les autres, pas même une domination organisée mais une désorganisation, littéralement, cad une mafia en lutte contre d’autres ; il faut partir du principe que l’élaboration interne de la structure a rendu possible une communauté formelle pure et telle quelle ; soit donc la démocratie des individus. Qui évidemment n’est jamais complète ni parfaite, mais l’abandonner au nom des imperfections (réelles ou supposées et abandonner du même coup la liberté et le sujet, l’Etat et l’universel) ce sera toujours au nom d’une recomposition imaginaire de « spontanéités » franchement imbéciles, irréelles qui se donnant dans le monde paraissent « bien plus réelles » que ces abstractions, mais qui tombent, toutes, dans le monde. Qu’il prenne la communauté communiste ou le moi libéral égocentrique, qui sont des images non des structures.

Sitôt que vous programmez un groupe dans cette unité formelle (qui ne vous demande que votre liberté l’accordant à toutes les autres en tant que liberté et non en tant que tel ou tel choix, sinon ce serait absurde) vous abaissez le niveau, le degré de structure et vous remplacez l’identité formelle « liberté » par tel ou tel effet de celle-ci et redescendez dans le monde et ses intérêts ; que ces intérêts soient de classe, d’ethnie, de religion, de fanatisme, de groupuscule politique, d’intérêts particuliers ou privés, etc, ou simplement lorsque tout individu ne sait plus même articuler sa liberté comme réelle et structurelle et qu’il n’y entend plus que sa subjectivité et ses facilités, cad la bassesse du corps donné là (plutôt que l’autre-surface du corps).

Comprenons bien, tout cela est beau et bon, mais uniquement si l’on tient la structure ; si nous l’abandonnons, nous succombons. Si nous n’articulons plus le donné qui apparait, serait-il notre vécu ou notre corps, à la structure réelle, à son positionnement, nous glissons dans le donné seul et étouffons.

Tout ce qui indique que la forme des réalités, le réel des réalités est plus grand que celles-ci, nous élève, et parfois selon des tours surprenants mais toujours des tours étincelants. Et tout ce qui prétend identifier des réalités pour seules tenant-lieu du réel, nous trompe. Et si on ne peut que se confier à la structure du réel (dieu, l’être et l’universel, le christique et le sujet, le réel et l’exister) c’est que c’est visiblement ce qui devient réellement c’est le Bord de la réalité et non cette réalité elle-même (qui est destinée au néant de toute manière, dont la nature même est la dispersion finale).

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Le christique – le Saint-Esprit

18 Juillet 2019, 11:49am

Publié par pascal doyelle

Rappelons que le Saint-Esprit est le troisième de la trinité ; il apparait lorsque le christ se retire et qu'alors seulement il peut envoyer le saint esprit, afin que chacun entende, comprenne la parole, ce qui veut dire commence de saisir les intentions (que pas un seul ne discernait jusqu’alors) et qu'il crée par le Saint esprit la communauté des croyants (méno ; dieu, juif, la loi et la nation - le christ, le fils chacun un par un, séparés mais réunis dans l'esprit saint - l'islam, la communauté des croyants) 

Il faut bien saisir ceci ; on a renié dieu, le christ, l’esprit, la pensée, et même le sujet (qui est pourtant l’horizon de chacun, de chaque moi psychique, psychologique, de chaque personnalisation), et ce parce que l’on a jugé qu’il était possible de réaliser ici-bas, ici-même, notre réalité, notre nature, notre identité ; ce faisant nous nous sommes donnés corps et âme, pour ainsi dire, au monde, or le monde disparait, non seulement il va disparaitre (puisque nous étant comportés comme des imbéciles), mais il est dans la nature même du monde de disparaitre ; d’ici quelques centaines de milliards d’années les galaxies seront éloignées, perdues dans le grand rien et les soleils effondrés et les milliards de milliards de planètes glacées, gelées, et ainsi de suite, outre le fait, très certain, que l’on meurt).

On a eu raison de penser vouloir réaliser notre nature et tous les possibles. Puisque le monde fut ouvert d’une part selon l’universel grec, le savoir, la compréhension, et d’autre part suite à l’aventure christique qui affirma que chacun, quel que soit son statut et envers et contre les organisations sociétales du temps jadis, que chacun est en lui-même et par lui-même. Soit donc les sciences et la connaissance et d’autre part le droit et l’individualité infinie, non-finie si l’on préfère.

Mais il ne fallait pas se couper les ailes.

En se remettant entre les mains du monde, et des autres, on a lâché la bride aux  pouvoirs du monde. Sans conserver la force, la puissance d’y résister. Pieds et poings liés. Et plus on s’agitait, menacé par la boue du marécage, plus le monde emplissait nos poumons. Même sous ses dehors rutilants (c’est le monde, il est beau, grand, attirant, mille feux artifices) c’est un piège. Et dans un piège, on y tombe et on y succombe.

Ce qui devait nous retenir c’était le Saint-Esprit ; celui qui reste avec nous lorsque le christique s’est retiré. Et les églises éprouvent un mal fou à définir ce qu’est le Saint-Esprit ; c’est qu’il doit se rendre réel dans le monde et selon les corps eux-mêmes, réellement, concrètement et pour cela juguler les pouvoirs du monde, les puissances incrustées et maitriser les dominations bien concrètes. Le Saint-Esprit c’est l’organisation juste et justifiée de la société humaine. Ni plus ni moins. Liberté-égalité-fraternité, c’est le Saint-Esprit. La communauté des croyants, ce qui veut dire des fidèles ; les fidèles annoncent que, non, ils ne laisseront tombé pas un seul d’entre eux, et même plus ils ne laisseront tomber personne.

Le Saint-Esprit est historique et doit se rendre réel historiquement. Pareillement le christique n’est pas autre et étranger au monde et à l’humanité, par définition (il est venu pour et par cela) ; aussi n’est-il aucunement objet d’adoration mais de pratique et donc de partage et de propagation (la vérité se partage, la liberté se propage). C’est en ce sens que croire ou non ne change fondamentalement rien ; sinon ceci qu’admettre le christique (de quelque manière que ce soit) ouvre en grand ce qui sinon risque (mais non obligatoirement) de rester entrebâillé ; non obligatoirement parce que l’on peut tout à fait se dévouer corps et âme. Loin de n’exister que religieusement, le Saint-Esprit est né en quelque sorte dans et par le monde et l’humanité.

Ou, ce qui revient au même, il faut s’élever et on peut s’élever très haut seul et sans personne, mais on sera immanquablement limité ; on ne s’élève que tous ensemble, que si le réseau des consciences tire vers le haut. Sinon, évidemment, on tombe vers le bas. Et tout aussi bien que l’on sait et perçoit les élévations au fur et à mesure, à l’inverse on tombe vers le bas, insensiblement mais irréversiblement, et indéfiniment ; on ne cesse pas de tomber, de se désagréger, de découdre les intentionnalités, et perdre le fil, tout s’effiloche indéfiniment et c’est cela l’enfer.

La déconstruction intentionnelle, c’est aussi la déconstruction mentale ; l’affaissement de tout existant dans le vivant (seules les finalités du vivant qui nous sont accessibles résistent et nous recherchons la satisfaction, et non plus la structure, qui est jugée insatisfaisante, ce qui est vrai ; la structure n'est pas selon la satisfaction mais selon l'insatisfaction, manière de dire qu'elle relève autrement) et  de plus du vivant dans la désagrégation ; un animal, un vivant ne comporte pas ce splittage interne d'arc de conscience qui crée un horizon (un animal est situé, il ne se situe pas d'un horizon). Pour le moi c'est le passé, le vécu qui dévorera son possible ou son fantasme de surréalité ; anéantissant le réel puisque retournant les finalités à rebours et non vers l'avenir ; le réel est toujours dans le temps, le présent qui devient. 

Notre corps ne tient qu’attiré par une intention et si cette intention vient à manquer elle se retourne et se mange elle-même par le dedans ; mais comme nous n’existons que par cette intentionnalité située au-devant, la morsure n’en finit pas, elle grignote continuellement et dévore, alanguie. Elle ne cesse que par notre mort. Notre corps n’est pas comme un corps vivant, qui suit imperturbablement son possible donné dans le monde. Notre corps est perçu et cette perception le constitue (de même que perçu par le christique il se créait une autre-surface, de signes, ce qui veut dire d’intentions); notre corps se crée donc par une image-surface externe et attirée, tirée par le devant (le tomber-amoureux est la grande expérience de tout moi, ce qui ne veut pas dire que le sujet, dans le moi, s’y limite).  

De là que l’on nous gave d’images et de sons, de récits et de redites incessantes, il faut embrayer sans cesse le cercle vicieux, et qu’il tourne indéfiniment dans la déconstruction généralisée ; il faut qu’il tourne, puisqu’il est acte et activité, et si il ne tourne pas vers le haut, il tourne vers le bas … et donc cette profusion in-désirable, c’est ce que nous demandons pour combler, pauvrement, notre attirance. Elle est in-désirable, puisqu’il est nécessaire de répéter cent mille fois le message pour alimenter la pompe intentionnelle basse et méprisable et qu’elle soit convaincue de son illusoire utilité selon la satisfaction du donné,  cette invraisemblable inutilité, cette cruauté.

Parce que jamais on ne trouvera dans le monde l’attirance adéquate à cette intention structurelle ; ce seront toujours de petits effets limités ; l’intention ne peut se mesurer qu’à une intention équivalente et la solidarité, la fraternité, le Saint-Esprit nommément jadis, permettaient d’organiser la stabilité de ce déséquilibre, de ce décalage dit ontologique, concernant notre être, tout notre être, non en ce qu’il est mais en ce qu’il peut. Le réseau, le Saint-Esprit rendait possible que cette Possibilité soit partagée et soutenue en tant que réseau et structure et non pas comblée, tel un vide, envahie, écrasée, piétinée par le monde, les choses et les objets, les pouvoirs et les intérêts du monde, les intérêts immédiats du corps.

Le Saint-Esprit c’était la régulation du monde et des corps, non pas la détestation du monde mais symbolisons cela par ce chiffre : disons que 40% du monde tel quel se serait réalisé, mais les 60% excessifs, excédés, hystériques, fantasmatiques, mauvais et d’une bassesse inouïe, voire d’une ignominie effroyable,  nous aurait été épargné. Ce déséquilibre nous entraine vers le fond, nous sommes déjà dans la noirceur, ça n’a pas d’autre nom, la dégradation.

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Le christique

17 Juillet 2019, 10:22am

Publié par pascal doyelle

Rappelons. Le christique crée instantanément l’âme de ceux qui croient ; qui reçoivent au moins en intention sa parole, qui saisissent l’intention monumentale et commence d’en rechercher la simplicité. Inutile de croire ou ne pas croire ; le fait est son historicité indépassable. C’est tenu pour tel, ici.

On part ici du fait historique indépendamment de la croyance ou non en la révélation ; il est indubitable que la totalité de l’histoire qui en découlera nait en et par le christique. Dans la diversité des mondes humains réunis autour de la méditerranée, un seul s’élève et manifeste que chacun dispose de son corps, de son corps à lui et du corps que chacun existe ; aussi « ni homme ni femme, ni riche ni pauvre, ni esclave ni homme libre, mais tous un en christ » (St Paul). Ce qui traverse instantanément toutes les divisions sur lesquelles sont construites toutes les sociétés humaines (jusqu’à ce qu’une autre nation investisse l’histoire par l’équation liberté-égalité-fraternité).

Prônant l’abstinence, la féminité (c’est Marie qui décide pour nous tous, pour l’humanité), la pauvreté et la petitesse, le christique est à rebours de toutes les organisations humaines précédentes, de toutes les adorations et outrepasse même la nation élue.  Il n’Existe que des individualités, formellement, absolument.

De même que les grecs pensent le monde, unique, donné là, en dessous de tous les mondes humains recouvrant ce monde de leurs représentations en propre, et créent le réseau intentionnel adéquat (les idées, puis les systèmes), de même le christique ajoute au monde donné là unique que chacun dispose de son propre corps et qu’il doit se situer en un point-autre, qui lui permette de distinguer en une fois sa naissance-mort et tous les contenus et ce en une seule et non-finie manifestation ; en l’occurrence le regard christique est ce qui tient lieu de point-tout-à-fait-autre ; on est perçu de là-bas et ce là-bas se transmet à chacun.

Ceci est incompressible. On ne peut pas réduire ou détourner ou annuler ou ignorer le fait monumental, absolu, ce qui veut dire formel. Personne, ni aucune pensée, ni aucune système de quoi que ce soit n’est équivalent de près ou de loin à l’absolu rigueur étrange de cette manifestation d’un point-autre qui non pas saisit tout mais celui par lequel tout le reste est saisi. De là que disparaissant, il est-toujours-là. Puisqu’il existait déjà hors et surtout en plus du monde et du vécu de chacun, constituant aussi bien l’un que l’autre, que tous les autres vécus.

Et donc cette répercussion absolue, formelle, permit tout aussi bien de com-prendre, de prendre avec, la totalité de la pensée grecque puisqu’il s’agit du même mouvement ; l’un admettant le monde unique donné là (en dehors de tout groupe humain et de toute représentation déterminée) et l’autre instanciant le corps de chacun, indépendamment de tout vécu, réalisation, statut, relationnel, échange, pensée, affect, etc.

Puisque c’était la possibilité, la capacité de se reprendre à nouveau à partir de la même unité de soi-même renouvelée incessamment est un principe qui vient avec l’idée, la position même qu’une unité, individuelle, valant non seulement universellement (chacun a un corps) mais infiniment (chacun est à soi-même non fini et ne dépend pas ou plus des échanges, des rapports, sauf envers celui qui vous crée un et vous élève sans cesse, étant lui-même hors la naissance et la mort).

Autrement dit ajoutant au monde de la mise en forme culturelle qui régnait partout (en chaque monde), un étage en plus, une dimension en plus ; l’acculturation qui ne tient plus à tel monde déterminé localisé mais aux simples faits, absolus, que chacun soit un corps existant, christique, et ce dans un monde, unique universel.

Ce qui nous parait si évident mais qui en réalité ne s’imposait nullement et nulle part dans aucun des mondes alors en cours. Que cette structure une soit apparue, verticalement veut dire qu’elle poursuit et ajoute à la Loi de la nation juive ; elle ajoute l’intention (de sainteté, de justification, cad d’élévation potentielle) à la loi. Non pas peu importe les lois ou les péchés, les erreurs ou les égarements, mais tous sont réinstanciés et dépassés par la foi, le renouveau, le renouvellement continuel que rend possible non pas la réalisation de la loi mais la possibilité de récréation continuée par la seule et simple intentionnalité manifestée sur le registre non de ce qui est donné dans le monde mais manifestée sur le registre de la Possibilité l’engagement.

Ou ce qui est équivalent ou plus exactement est contenu dans la forme même du nouveau réel ajouté à toutes les réalités, tous les mondes humains ; il revient aux êtres humains de co-créer la Possibilité nouvelle. Non plus d’appliquer la loi sous la forme définitive de son énonciation, mais créer les nouvelles lois au fur et à mesure. Fils de dieu, c’est ce que cela signifie ; la capacité du Créer lui-même, via la filiation christique.

Dès lors évidemment se pose les questions ontologiques ; qu’est-ce que notre être qui perçoit par-dessus la naissance-mort et qu’est-ce qui doit être créer adéquatement à ce point si rigoureusement Autre que le monde, le vécu ou le corps ?

Il n’est pas très compliqué de saisir que par ce biais si fondamentalement structurel la totalité de ce qui est, mondes ou mondes humains, vécus et relationnels, corps et perceptions, tout est absolument renvoyé à  la structure même du réel qui atteint là sa Possibilité la plus grande. Ce qui veut dire que toutes les autres, philosophiques ou non, resteront secondes, quoi que l’on fasse ou dise. Que ce fait monumental s’impose et ne ressortisse pas d’une individualité humaine tombe à peu près sous le sens …

Peut-être est-ce une intuition absolue, formelle, qui a pu, de la sorte (puisque formelle) traverser quantité d’individualités (durant de nombreux siècles et quelles que soient les mondes ou les origines, puisque formelle) ou peut-être est-ce au sens strict une révélation ; chacun en décidera. Mais que l’on ne puisse pas en traiter comme d’une subjectivité ou d’une objectivité localisée et déterminée mais qu’elle surgisse comme une forme inépuisable signifie, à tout le moins, qu’existe dans ce monde, au travers de tous ces mondes une unité existante plus grande que tout le reste.

Rappelons une autre logique ; les grecs, la pensée et l’être, l’universel, augmentent la perception (en plus et en dehors de tout monde humain et de tout groupe localisé ; les idées créent le monde dans a perception et rendent chacun capable de cette augmentation, cependant chacun acquiert dignité ou divinité de et par la pensée), le christique intensifie l’individualité absolument (formellement, chacun quelque soit son statut est de fait infiniment existant, cependant de par celui là seul qui existe-en-plus, de tout vécu et de tout monde et de toute mort), le cartésianisme et suivants (y compris la révolution, fr et autres) accélèrent l’ensemble de toutes les possibilités (ça n’est plus seulement le christique qui instancie chacun mais chacun relève d’un réel dense et actuel qui possède son unité et qu’il faut décrypter en et par lui-même et non plus exclusivement selon le christique, en un sens Descartes acte ici même l’intensification du christ, et il faut décrire et donc créer cette possibilité au fur et à mesure).

Ce qui prit son indépendance, à avoir que l’humanité ait à co-créer non pas seulement le monde mais la POssibilité instanciée dans le monde, ne va pas sans mal ; mais outre les églises (qui comme institutions humaines d‘abord se chargent de défendre leur institution, comme il se doit) cette capacité était délivrée par le christ libérateur ; libérateur au premier chef des intérêt sud monde, qui divisent les individus et coagulent les groupes humains, hormis selon la Possibilité qui seule rend raison de tout, ce qui est, et de tout ce qui est Possible.

C’est en cela que l’église, la révolution ou les sujets, aussi hauts perchés soient-ils, ne suffisent pas à remplir le cahier des charges lancés par le christique. Et que le christique lui-même ne peut pas être intégralement rend u réel dans le monde, puisque par là le réel excède et est plus grand, toujours plus grand, y compris plus grand que lui-même ; œuvrant en une co-création de la Possibilité-même.

Pour que le possible demeure (la vraie loi) il faut donc entrer dans le par-don. Ce qui veut dire que l’on ne peut plus rester accroché aux erreurs et aux fautes réalisées (par lesquelles la loi s’imposait ou quelque ordre figé que ce soit) et selon lesquelles nous étions jugés, mais bien qu’il faille redoubler de possibilités ; si l’on est par-donné il est infiniment possible de recommencer , de recommencer de vouloir « ce qui n’est pas » : en quoi consiste la Possibilité qui sans être (du monde) existe (en plus du monde, du vécu et du corps).   Et c’est très précisément si l’on peut dire, ce qui est en jeu selon le christique ; si il se retire du monde c’est afin que se déploie dans le monde et selon les corps, la possibilité qui n’est pas du monde, en quoi il affirme que le réel c’est justement cela qui n’est pas (encore) dans le monde, mais qui s’y ajoute et s’y crée, cela se crée dans le monde à condition de se rendre possible et c’est la possibilité même qui délivre le monde.
De ses intérêts particuliers et de ses déterminations ; il n’est pas que le donné, la forme du monde devient dans le monde en plus du monde et ceci consacre le corps, les réalités, les perceptions ; il n’est rien de plus anti christique que la détestation du monde et du corps ; le christique signifie littéralement que le corps lui-même se crée en plus dans la perception, d’abord par le regard de christ lui-même qui crée votre âme, et dans la considération des corps entre eux, sans laquelle il n’est que morcellement du relationnel ou de la conscience de soi, qui se perd dans les indistinctions. Ce qui est condamné ça n’est pas le corps mais l’enfermement dans les seules déterminations du corps – ou de toute perception.

Et toute adoration est enfermement. Ce qui attire, aimante, doit ex-sister et ne doit en aucun cas « être » du monde, du vécu ou du corps ; puisque l’on est passé au registre de « ce qui n’est pas encore » mais devient ; le christique est dans la dimension du pur devenir. Il s’agit, si l’on reprend l’interprétation ici même, d’une autre-surface du corps, par laquelle surface les signes sont perçus selon la possibilité et le corps qui n’est pas divisé par des signes du monde (cad des intérêts) est celui qui est à lui-même le seul signe global impossible, non possible, qui sort-de l’intention, qu’il faut comprendre comme intentionnalité indescriptible mais qui rend possible toutes les réalités et les réalisations.

Il y aura de considérables détrônements, tromperies, mésinterprétations qui toutes auront pour but ou  aboutissement, dissimulé ou non, de réintroduire les intérêts limités du monde ou du vécu. De falsifier à nouveau le corps, en lui injectant mille fois la lourdeur du monde et du vécu ; la pesanteur du monde et du corps pliant l’intentionnalité vers le bas, vers la détermination, se prenant pour plus réelle que le réel, les contenus plutôt que la forme. De s’interposer entre le christique (ou l’universel grec logé en son sein) afin d’imposer d’autres causalités cette fois mondaines et de pouvoirs. Puisque la forme est impossible selon le monde, alors elle doit être fausse ou illusoire ou inutile ou idéologique, pense-t-on. Mais c’est son impossibilité même qui signifie l’exister, le structurel, le formel, l’indéterminé.

C’est que l’on a cru ou voulu croire que dieu, le christique et tous ces réels aboutissaient seulement à un humanisme et que l’on jugeait cela déplorable (oubliant que l’on bénéficiait largement de tous ses effets, haïssant pourtant le sujet, la liberté, la démocratie, le peuple, l’historicité que l’on voulu remodeler à sa guise, la raison ou notre très réelle tradition de libération) et rejetant l’un on a cru bon de renier l’autre. Erreur.

La seule ouverture est d’admettre le niveau, le degré, l’ampleur de la Possibilité, et il s’avère qu’il est effectivement extrêmement difficile d’actualiser le réel qui fut indiqué, le sens, l’orientation du faisceau de conscience. Le christique ne pouvait pas en restait à une adoration ; la possibilité intrinsèque débordait formellement, infiniment, par sa verticalité et sa transversalité ; ça n’est pas parce que nous n’en concevons pas toute l’intentionnalisation possible d’une part et d’autre part sommes dans l’incapacité structurelle de tenir l’orientation du réel, de l’inscrire comme corps, que celle-ci ne portait pas précisément la totalité du devenir possible.

Le christique (outre la révélation éventuelle pour les croyants) assume donc la position de la structure telle qu’il lui est devenu possible d’apparaitre dans les réalités, parmi les autres, historiquement autour de la méditerranée, et constitutive de l’ensemble des points impossibles (soi, autrui, le point-autre, le corps nouveau, l’horizon qui contient tous les horizons, y compris grec et juif, la Possibilité donc qui œuvre et se nomme le Créé, à notre charge) et qui seuls valent la peine et sans lesquels l’intentionnalisation retombe dans le donné là, vers le bas, se perdant au sein des multi-déterminations se divisant indéfiniment, entourant et morcelant chaque corps intentionnel, le corps s’instrumentalisant comme moyens du monde, des désirs et des pouvoirs ; et ne parvenant plus à lancer une intentionnalité suréminente ; ce qui vient emplir la structure selon les réalités, si apparemment évidentes et valant pour elles-mêmes, rend inaccessible la stratégie, la finalité de structure.

Pour amener la structure originellement christique, dans le champ du monde, ça ne peut se produire que dans et par l’invention de nouvelles intentionnalités. Ce qui veut dire, ne nous y trompons pas, non pas d’idées mais de structures intentionnelles en dur, solides, instanciées, et instanciées en tant que corps, historicité, réseau ; liberté-égalité-fraternité est la manifestation historique formelle, absolue. Le sujet est la position extrêmement difficile, mais qui une fois lancée s’est démultiplié infiniment (il est de la nature du sujet de se propager en tant que sujets, tout le monde est devenu cartésien, comme tout le monde platonicien ou aristotélicien, ou chrétien, par la religion dite ou la révolution, selon ses variantes).

Il est inutile de prétendre découvrir un réel plus dense, complet, ouvert, et de remplacer la possibilité par telle ou telle partie du monde, du vécu, de l’humain, des réalités ; il s’est manifesté christiquement La Possibilité même. On peut s’amuser, pourquoi pas, à s’étourdir de telle ou telle révolte ou tel ou tel morcellement bigarré du monde, mais c’est peine perdue ; la barre s’est déplacée à un tel degré, que s’élever ou périr est le seul enjeu admissible.

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Résumé de l'histoire de la pensée

13 Juillet 2019, 13:33pm

Publié par pascal doyelle

La pensée n’a jamais été fondamentale que par les grecs, jusqu’à Plotin. Ensuite on passe à autre chose et autrement ; évidemment la théologie (qui occupe un nombre considérable de siècles et élabore quantité de créations et de précisions) reprend l’intégralité de la pensée, grecque (puisque le christique est l’avancé de la structure de conscience (intentionnalisatrice) relative à la vie de chacun, tandis que les grecs pensent le monde et le donné là ; chacun a un corps dans un monde (et tous les mondes particuliers qui inscrivaient chacun dans sa représentation partagée se sont effondrés ou ont disparus ; reste le monde et le corps, les grecs et le christique). Etant de la même unique réflexibilité de structure qui soit, la pensée peut être totalement actée par le sujet chrétien.

Ce qui change tout c’est Descartes qui remplace dieu ou plus exactement qui affirme que si dieu existe, il est néanmoins ici bas une unité, celle qui doit être trouvée ; celle du sujet planté sur l’étendue du monde. Qu’il délègue, avec assurance, aux mathématiques, puisque le sujet relève de tout autre chose, du vertical implanté de fait à la surface-étendue du monde. A la philosophie revient une décision étrange de situer ce sujet et d’élaborer le cadre de son existence ici même ; à preuve c’est ce que comprend très bien Kant qui dessine l’ensemble des possibilités du sujet ; ou Hegel qui pense, rassemble la totalité des intentionnalités du sujet (sous deux phénoménologies ; celle de la conscience et celle du savoir, non pas le savoir lui-même mais l’apparition, pour nous, de la connaissance possible).

Si il existe, et il existe, un plan donné tel que « là », un sujet perché sur le monde, alors il faut penser le dit plan horizontalement, étant entendu que pourtant si il y a un monde, c’est qu’il y a un sujet et que le sujet est nécessairement vertical à l’horizontalité du plan (ou donc si il y a un « moi »,c’est parce qu’il « a » un corps et non parce qu’il « est » un corps, etc).

Kant déploie admirablement l‘ensemble des possibilités et des possibles (virtuels) du sujet ; Husserl est à la fois kantien et hégélien en reprenant le processus qui se révèle être un procédé ; l’intentionnalité de la conscience, qu’est la conscience. Sartre déplacera le curseur et la « conscience » deviendra quasi une structure qui ne se réfère plus uniquement à la connaissance (en quoi Husserl se retrouvait coincé) mais plus formidablement comme « acte sur le corps » (ce que Lacan n’oubliera bien sur pas ; l’arc de conscience fait-mal, travaille, torture le corps, un vivant qui n’en demandait pas tant).

Par Sartre l’arc de conscience précède tout ; il crée dans le donné tel que « là », le monde, les autres, un retour qui surgit de par soi ; étant non pas une identité (ce qui serait impossible à justifier ou comprendre, de où surgirait-elle ? pourquoi y aurait-il deux mondes ou deux réalités ?) mais un rapport ; ce qui veut dire que la structure existe telle quelle, comme non contenu, non déterminité ; ce qu’il figure comme étant un « néant ». Évidemment il ne s’agit pas d’un « rien » mais d’une forme, vide, qui rend possible que défilent tous les contenus que l’on rencontrera et au besoin imaginera, que l’on inventera, créera. La liberté n’est pas de choisir (entre quoi et quoi ?) mais de créer ; non pas seulement une œuvre mais un chemin, une possibilité, le possible que chacun va tenter d’élaborer de sa propre vie (on existe ce que l’on fait  – de ce que les autres, le monde, le vécu, les accidents ont fait de nous).

On dira que l’on est loin de la pensée et même du christique ; mais en réalité pas du tout. La pensée, ce que l’on nomme et ce qui s’est nommé tel, est la tentative (mille fois réussie) de produire un réseau intentionnel qui puisse nous donner le monde ; Platon a raison, sans les Idées on ne voit pas, ne perçoit pas le monde.

On en reste à une vision commune, du groupe humain dans lequel on est né). De même sans le christique notre naissance-mort ne forme pas un « temps », un laps de temps et d’espace, mais une vie subie et aliénée ; et donc le christique nous « libère » réellement (ce que les juifs et aussi les musulmans, mais autrement, tentent, eux, de rendre réel, activement réel par la communauté, entendu comme « la communauté en esprit », ce que les chrétiens désignent comme Saint-Esprit ; les juifs comme nation, les musulmans comme ensemble par delà les nations ; le christianisme se donne également pour universel, puisque ce qu’ils activent, tous, c’est une structure-hors-du-monde, qui nous en délivre (par la loi, l’oumma, ou le christ).

Remarquons bien que l’on peut toujours admettre la pensée, grecque ou suivante, dieu ou le christique ou le sujet ou enfin le réel (qui se conjugue comme Existence pour Sartre et consorts, mais aussi comme inconscient pour Freud et Lacan ou économie pour Marx ou réalités objectives pour les sciences ; tout cela appartient à la même formulation de ce qui existe comme étant « autre » , et bizarre plus ou moins et en tout cas « pas connu a priori » ; rappelons que le sujet n’est rien que forme, vide, et qu’il ne connait rien spontanément, pas d’identité ou d’essence, mais pourtant une structure réelle, qui plus est hyper active, activiste, qui produit constamment des contenus depuis qu’elle s’est aperçue ne pas appartenir à aucun). Mais cela étant la philosophie s’est permise de produire un arc de réflexion (cad de retour sur, vers cet être étrange qui n’est pas un être, qu’est l’arc de conscience) plus ample que la seule « pensée » (ce que Kant entendait comme pensée critique, prise de conscience au second degré qui ne tombe plus dans la seule métaphysique).

Cette ontologie n’est pas de définir les spécificités de « l’être » mais de délimiter les possibilités de cet être qui n’est pas un être qui fut nommé « sujet » (après Descartes et non par Descartes lui-même qui avec lucidité ne nomme pas sa découverte de soi, si son essence est « la pensée », pour Descartes « pensée » s’entend de tout un dispositif, de la perception à l’idée, au sens spécialement cartésien).

On a donc non pas découvert une identité, l’universel de la pensée ou l’identité d’un Etre, etc, mais on a permis à une structure de saisir l’ampleur de son activité ; on ne pouvait pas en rester à projeter un contenu hors de soi et le tenir pour « vrai », mais devait admettre et établir la carte générale de ce qui existe tel que cela existe ; le passage de la métaphysique à l’ontologie, veut dire à l’ontologie de cet acte qui existe ici même et maintenant ; Descartes (qui nous le montre exister et nous en décrit le récit, le procès). La description de cette structure courre depuis Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan, ajoutons Nietzsche et Heidegger (qui tentent de remplacer l’ontologie par une imagination, non dépourvue de sens ; la Volonté d’une part et l’Etre d’autre part, qui sont des excès essayant d’exprimer l’altérité, la non-humanité, sur-humanité ou inhumanité donc, de la structure, qui est absolument formelle, du reste ce qui est formel est absolu, n’étant pas composé ça n’existe pas « à demi »).

Ce qui est le « vrai » c’est donc de parvenir à situer, en en prenant conscience, notre être qui n’est pas un être mais une structure, et donc un rapport et donc de percevoir à quoi et comment se rapporte ce rapport, ce mouvement. C’est pour cela que l’on ne saisit jamais rien (sinon des contenus relatifs et qui s’épuisent comme le sable), mais que par ailleurs on est saisi. Saisi par la structure et raison pour laquelle dieu, le christique, le sujet ou le réel nous saisissent mais aussi les extrémités de la pensée ; l’être, l’idée, la pensée de la pensée, le Un. Ces extrémités nous pensent et nous reviennent comme étant « le réel ».

Autrement dit que cela soit clair ; on a commencé de « penser » et suite à cela on a découvert (les grecs) que l’on pouvait non pas recevoir passivement un contenu (un monde humain tel ou tel) mais créer, produire des intentionnalités (on a nommé cela des idées). On a cru d’abord que naturellement on se dirigeait vers une pensée vraie (ce qui ne peut être remis en question, sinon tout ne sert à rien, à rien du tout), mais la question  est devenue ; que faut-il intégrer dans la pensée de ce qui est ? Et on a du intégrer le sujet, la structure qui pense, non plus la pensée elle-même mais « cela » qui, éventuellement, pense. Parce qu’alors de fait cette structure ne se cantonner à seulement penser ; elle se déployait, visiblement, dans quantité et même tous les registres (de là qu’il y ait une pratique et une esthétique kantienne, ce que Hegel va encore étendre), jusqu’à isoler le noyau de structure. La volonté de Nietzsche ou l’être de Heidegger veulent découler ce noyau et affirment son altérité, son étrangeté et Sartre, seul, désigne cette structure comme « néant » (à la suite de Hegel pour qui l’acteur de l’historicité est la négativité).

Il n’est donc pas question de renier la pensée au sens d’organiser rationnellement la vue, la vision que l’on obtient de ce qui est, de la réalité (en quoi les grecs voulaient la formuler comme système cohérent d’intentionnalités-idées qui montrent, exposent cette réalité) ou ensuite la vison du réel que l’on obtient ; Descartes en plaçant un être spécifique, l’homme, comme créature étrange et autre ; par quoi Sartre et Lacan découvriront cette structure dans un corps (jeté dans le monde et parmi les autres et l’historicité ou autre-que-le-moi entrainant des « difficultés psychiques » incommensurables ; un vivant n’est pas fait pour devenir un Existant ; un existant comportant une distance, un décalage interne insurmontable, puisque sinon il cesserait d’être-pour-lui-même et donc cesserait tout court.

Qu’il soit pour lui-même d’une part mais que d’autre part toujours ce « lui-même » n’est jamais le regard qui regarde, n’est jamais l’intentionnalité qui intentionnalise telle ou telle dénomination ou identité ; de sorte que son être n’est jamais qu’une imagination, il s’imagine tel ou tel, et ne peut pas sentir cet être où que ce soit ; voila bien qui rendrait fou n’importe qui. Mais voila, c’st qu’il n’est aucun des contenus, aucune des imaginations ou des objets ou chosification ou identité qu’il imagine « être » ; la raison en est qu’il est le regard lui-même qui n’obtient aucune identification, jamais, puisqu’il se tient en retrait étant l’acteur de toutes les intentionnalités. Et c’est ce retrait, cette réserve, qui dégage au devant l’espace et le temps des apparitions, qui, lui, existe …

Comprenons bien ; il n’est aucune identité serait-elle bienheureuse, pure et sans mélange ; c’est la différence entre la croyance gnostique par ex (ou toute autre interprétation du fait christique) et le christique lui-même ; les « hérésies » (nommons cela ainsi) prétendent à une unité, cachée peut-être ou dissimulée par l’horreur du monde ou la masse du corps, mais complète, satisfaisante (qu’elle ne soit pas « là » activement heureuse justifie leur théorie du complot métaphysique). Le christique ne suppose pas une telle unité ; il dit que l’unité existe, mais en-avant ; il n’y a pas, contrairement à ce que l’on caricature de l’extérieur, d’imagination, mais la description et la mise en branle, mise en marche, embrayage intentionnelle qui dit ; vous êtes le mouvement qui s’élève vers le haut ; pas une unité mais un mouvement, ce qui signifie un rapport à quelque’un qui établit lui-même le rapport, d’égal à égal (puisque vous voici fils de dieu) et engage votre regard dans son regard ; et donc vous serez toujours splittés, divisés, et tenus seulement non par une croyance en votre identité (dont on comprend bien qu’elle définit comme divisée, ambigüe mais décidée, orientée, voulue par en-avant) mais tenus par votre véritable intention ; certes on vous demande cette intention selon sa vérité, laquelle est incertaine, mais justement son incertitude est la liberté même et non une identité (imaginaire) quelconque ; ce qu’il fallait activer ça n’était pas une unité illusoire mais le travail lui-même de la liberté (rendant possible non pas une identité humaine individuelle générique mais une liberté absolument personnelle et singulière ; le gnosticisme pèche par simplification, le christique rend possible et manifeste votre équation dont la non résolution demeure toujours entre vos mains et face au dieu singulier).

On saisit par là que le christique est une technologie (mentale, cad intentionnalisatrice) bien autrement performante et qui re-vient toujours à chacun, à chaque un, à laquelle on ne peut substituer par aucune définition ; serait-elle la Volonté (nietzschéenne) ou l’Etre de H ; le sujet cartésien ou kantien ne déterminent pas du tout « ce que cela est » que le sujet ; et Sartre précise mille fois qu’il s’agit d’un néant (cad une forme individuée active qui déplace les signes et les orientations selon son engagement, son investissement). N et H tentent somme toute, via une universalité (la volonté, l’être) de penser malgré tout le réel comme paramétrable (en élaborant les critères de la volonté ou de l’être, serait-il les affects de base qui expose l’être de l’homme comme être-le-là, cad possédé par l’être et non pas humanisme) ; mais Sartre ou Kant obligent à rendre au sujet cette structure même qu’il existe ; le sujet est en lui-même sa propre loi, mais il Existe cette loi (ça n’est pas n’importe quoi ni l’arbitraire mais la structure bien plus rigoureuse que toute objectivité ou subjectivité déterminées).

Et l’être, des grecs ou quelque identité, supposée, que ce soit, sont toujours des imaginations. Ce que propose la philosophie c’est de remonter dans la structure même et agir en sorte qu’elle se régule elle-même ; qu’elle soit sa propre loi, mais non pas son arbitraire ; qu’elle soit réellement la loi. Ce que le christique signifiait et qu’il mettait en œuvre en tant que pris-dans le regard absolu ; pris, certes, mais dans l’absolu, cad dans la capacité totale de vouloir, et quand bien même une volonté humaine ne peut y parvenir et d’une part doit admettre la grâce (dieu a l’initiative, ce qui est vrai au moins historiquement même si l’on ne croit pas ; le christique initiée que chacun est chaque un) et d’autre part même échouant sans cesse et requérant le par-don, le don en plus de la possibilité de relancer sans cesse l’embrayage intentionnelle afin « que cela ne cesse pas ». C’est littéralement et figurativement et techniquement ce qui est prescrit, mille fois.

Il ne s’agit pas de promouvoir le christique mais de comprendre pourquoi il eut une telle influence initiatrice formelle, cad absolue ; il manifeste cela même qui est en jeu ; historiquement il rend possible tout le reste. Toutes les positions suivantes sont contenues dans sa structure ; il prévoit les tous les siècles qui suivront ; il restait cependant à inventer toutes les possibilités (serait-ce en « faisant semblant » de remplacer le christique par une théorie, une idéologie ou une philosophie). Ais on comprend bien que tel quel il est incomplet et il le dit ; ce sont les sujets qui doivent devenir sujets. L’intentionnel de structure doit avancer dans le corps de chacun. Puisqu’il s’agit de remplacer la satisfaction immédiate (qui revient au monde, au donné, à l’acquis, que confèrent de toute manière les intérêts du monde qui ne cessent de diviser les individus entre eux, jusqu’à la mort, ou selon l’exploitation ou la violence) par une satisfaction étrange, autre, qui n’a pas de nom, sinon un seul ; celui qui existe hors du monde et attire à ne plus y être sans la structure… non pas ne plus y être du tout, mais ne plus y être sans la structure ; c’est la structure qui n’est pas dans le monde, qui attire le réel et rend possible un renouvellement de réalité.

De même que la pensée grecque est prise au-dessus et au-delà du groupe humain ; elle exige de vous que vous dépassiez, décentriez votre intentionnalité ; c’est cela qui permet de vos intentionnalisations et vos intentions, morales, politiques, éthiques, esthétiques, vos affects même, s’élèvent au niveau du réel. Ce que le christique réclame comme outrepassement de votre … vécu, et on mesure alors la différence d’ampleur, et sa difficulté ; il ne s’agit plus de seulement penser un objet ‘serait-il extirpé de tel monde humain défini et offert à la perception universelle) mais de vous modifier, vous. Non de ce que vous êtes (on ne peut pas changer cela que l’on Est) mais de ce que vous voulez au sens qui deviendra de plus en plus précis, de ce que vous intentionnalisez ; plongeant et remontant tout au long non  de votre être dans le monde (les sciences s’en chargeront par ex , mais aussi le droit ou les récits, etc) mais tout au long de ce qui est possible et est la Possibilité même ; que l’on nomme fils de dieu si l’on veut ou sujet (cartésien, kantien, sartrien).

Or la philosophie c’est à cette ambition là qu’elle s’est convertie depuis au moins Descartes (et en vérité depuis le début c’est notre être, notre être/dans l’être, des grecs) ; penser non pas seulement notre être/dans l’être (réductibles à des essences, des substances pensées, rassemblant les intentionnalités-idées) mais penser, donner une description de notre être devenu structurel, d’abord dans le donné du monde, puis structure de conscience articulée à la structure du réel (ce que Kant nomme le nouménal, qui n’est effectivement pas une détermination, donnée dans la perception, mais une supposition transcendantale du réel comme forme). Depuis Descartes donc est annulée et dépassée la pensée métaphysique (que paradoxalement réintroduit les idéologies scientistes ou idéologiques ou théoriques sans intégrer la réflexivité de structure, la pensée de et pour la structure même). Qui parait, cette pensée du sujet, aléatoire, alors que c’est justement ce qui fut réellement décrit depuis plusieurs siècles et avec succès…

Cet aveuglement qui rendrait inaccessible le sujet, prenant base de Kant par ex (alors qu’il dit explicitement qu’il va recréer la philosophie sur une supposition ontologique tout à fait autre, supposer le sujet et la structure même du réel, en plus des réalités, qui ne forment même plus « monde, moi, ou dieu », dieu étant d’une autre nature que le donné là, réclamant des sujets et non des choses, seraient-elles pensées), cet aveuglement n’a nullement empêché d’avancer et bien considérablement ; jusqu’à Sartre et Lacan qui décortiquent la structure même telle qu’agissant et engendrant une profusion d’effets ; dans et par les corps, individuels, eux-mêmes. On atteint là au plus près de la vie, du vécu, du fondamentalement concret, à savoir que l’arc de conscience est de ce corps-même, dans un prodigieux mystère et une incroyable articulation et feuilletage, noué de l’intention, des intentionnalités de chacun, valant absolument, cad formellement, dans l’existence de cet Exister monumental. Qu’est-ce que ce corps devenu qui supporte l’invraisemblable tour de conscience sur le réel ?

Corps on sait qu’il est initialement l’origine historique du corps du christ. Ça n’est en aucun cas un hasard.

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Sens du monde

6 Juillet 2019, 09:32am

Publié par pascal doyelle

En somme, il faut s’habituer à penser selon la forme, la forme de notre être, la forme de la réalité. Or la forme de notre être n’est pas un être (Sartre ; l’homme n’est pas ce qu’il est, est ce qu’il n’est pas) mais une activité et cette activité a été identifiée comme intentionnelle ; une conscience prend conscience de ceci ou cela mais ne s’éteint pas de quelque contenu que ce soit (excepté de celui qui rejaillit, qui rejaillit comme corps ; le corps est non un contenu mais un retour, un re-tour, un nouveau tour, une reprise du réel par lui-même et notre seule attache parce qu’il ne peut pas être un objet de conscience, un objet intentionnel, un contenu, mais qu’il est une surface ; une structure de conscience n’apparait que par et selon un corps, sur lequel peuvent s’écrire les signes, cad les rapports, le langage est un système de signes qui tissent une surface).

L’arc de conscience est une activité qui lance des intentionnalités vers le donné là (via l’unité du corps selon sa surface) et le langage, le récit, les signes sont des mémorisations de ces tracés et le moi de ce corps forme un trajet, une existence ; le corps est le signe, global, cad formel et non déterminé, de cette existence (de là qu’il y eut l’insistance fondamentale du christique et l’attachement absolu au Corps comme tel, suivit l’image du corps et les identités du corps dans toute l’architecture culturelle). L’arc lance ses flèches qui reviennent du monde chargées ; l’intentionnalité crée un champ de perception, tout à fait actuel à chaque fois, et c’est dans l’activité de ce présent que s’élabore l’architecture intentionnelle (qui compose un moi ou plus loin un sujet) qui est également architexture du corps.

Tout est travaillé à partir d’un point situé au-dehors qui revient vers (la mémorisation selon la diversité ou le corps selon l’unité), et ce tissage est actuel, ce qui veut dire élaboré par l’activité intentionnelle, point par point, rangée par rangée ; l’ensemble se mouvant selon les expériences et le vécu. Mais aussi selon les intentions qui seront actées et selon les décisions qui seront prises et orienteront la stratégie d’ensemble et de détail (décisions qui peuvent remonter très loin et ne se limitent pas à un décret conscient ; il s’agit en tout d’intentionnalités, arquées sur le corps, et non de volonté et d’un système conscient qui n’est qu’une partie de l’ensemble intentionnel).

 

Or le monde, la réalité est tout également immergée dans une vague gigantesque ; un seul présent qui engendre l’ensemble de toutes les réalités. Il n’est rien de stable dans la réalité excepté le réel, excepté le présent.

La forme de notre être par quoi il n’est pas un être mais une structure, une activité, un mouvement, un rapport qui crée des rapports. Et la forme des réalités par quoi le réel est embarqué dans un devenir intégral (rien n’y échappe, le présent est antérieur à toutes choses et tout être) ; l’exister existe-avant l’être.

Dresser la carte de ce présent qui admet cette structure de conscience (activité dans l’activisme du présent), c’est le propre même de la philosophie. Les mondes d’autrefois se fondaient sur le cyclique du même-monde qui revenait, tous les ans, par le soleil ou la lune, et réintégrait constamment l’individu dans le groupe, le groupe dans le monde, le monde dans la parole et les échanges. 

Depuis dieu, l’être grec, le christique et le sujet (et la révolution qui assure ces sujets), puis le réel chacun est jeté là dans le monde-donné, étendu, exposé, libéré mais isolément et contraint à ceci de très difficile ; l’unité séparée de la réalité et du corps, du relationnel et du vécu, des finalités et du donné doivent être voulues, ce qui veut dire pensées, décidées, intentionnalisés (notamment incorporé en chaque corps en tant qu’individuel) et qu’en somme ça n’est pas de la tarte. Si l’on peut dire.

C’est un Effort, une difficulté souvent insurmontable ; au lieu que chacun était accueilli autrefois dans les mondes cycliques et la communauté, mais il n’était alors pas question de liberté, et donc impossible de mener toutes les intentionnalisations qui depuis démultiplient la réalité, le vécu, le corps, les perceptions ; par ex l’esthétique était ritualisée et non pas se déployait en esthétiques et récits et poétiques diffractés en tous sens et individuellement reçus ; sans doute existait-il quantité de mondes humains originaux, mais aucune individualité originale …

Qu’il faille réfléchir afin que les réalités parviennent à chaque fois à une organisation, veut dire qu’il n’existe plus pour nous aucun ordre a priori, naturel, immédiat, spontané ; les sciences imaginent souvent définir un ordre, mais ce sera d’un objet localisé, et de même le moi qui croit tomber-amoureux naturellement (sa plus grande expérience structurelle, à son niveau) en fait crée cette possibilité et l’anime avec effort et évidemment souvent douleur ou égarement ; le plus souvent ça aboutit à retourner dans le même marécage et à l’impossibilité d’élever ce tomber-amoureux au-delà (on répète son moi, on aime l’image dans le miroir alors que l’on désirait au début le miroir lui-même, cad la structure du donné et non le donné, le regard de l’autre plus grand que le sien propre et plus grand que celui d’autrui lui-même ; c’est en ceci que l’amour s’institutionnalise, afin de passer ne un accord qui intègre un structurel).

Et donc la construction de la réalité à partir du réel, de la structure ; il est parfaitement inutile d’élaborer une société humaine sans la liberté de chacun, mais la liberté de chacun soit se structurer elle-même et se reconnaitre et se reconnaitre non seulement comme libertés égales mais dans et par  l’égalité, raison pour laquelle liberté et égalité créent alors une dynamique intellective, ce qui veut dire une régulation ; tandis que la liberté seule (anglo-saxonne) ouvre le monde mais ne permet pas une réflexion interne et historique, le monde et l’espace lui appartiennent (l’empire anglais ou le far-west US) mais pas l’histoire ni le temps, l’historicité et la valeur d’un projet global sur lequel on peut compter et non seulement ouvert.

Ceci formulant le sens réel du monde, cad de l’historicité, et la démocratie, la liberté-égalité est loin d’être acquise, réalisée, sans cesse l’immédiateté et les choses déterminées reviennent envahir la structure et imposer les intérêts, pauvres, immédiats du monde, et forcément leur hiérarchisation, qui font office de distinction ; puisque l’on est alors incapable d’imaginer une autre sorte de distinctivité, qui suivrait non plus la ligne de mort du monde, mais la puissance de la structure liberté-égalité, et intérêts immédiats du monde et sa sentence de mort, toutes les parties du monde étant destinées à disparaitre, toute conscience qui appartient au monde commence de ne plus exister et s’enfonce indéfiniment dans la dispersion (passant de la liberté, au désir puis aux images puis aux pulsions).

Et donc la destination réelle de toute conscience, de tout arc de conscience est de tenir au plus loin, du plus haut, au plus exigeant. De tenir à la fois la structure la plus distincte, et l’ensemble de réalisations des réalités ; on n’imagine pas Rimbaud créant le point extrême duquel il se situe, si il n’était au fait de toute la poésie qui fut et qui, l’ayant intégré à son corps même, lui permet d’avancer à pas de géant dans les possibilités d’évocation, d’invocation, de projection et de rétention de totu le passé, d’intentionnalisations démultipliées qui soldent intégralement toutes les possibilités.

Il n’est pas de réel sans les réalités, mais sans le réel les réalités ne parviennent pas à leur possibilité ; aucune réalisation sans liberté et sans égalité aucune réalisation qui s’assure de son propre possible (autrement cette réalisation disparait, elle tombe dans le monde au lieu d’offrir un socle viable pour chacun et pour tous). Ce qui revient à dire que les réalités existent afin que le réel (la structure) se perfectionne. Et cette perfection, étant entendu que rien n’existe a priori, est l’invention du réel par lui-même via les réalités. Il n’existe qu’une seule face sur la pièce du réel, tournée d’un seul côté, en-avant, mais la surface agit dans toutes les réalités formellement ; le temps qui pousse à la distinctivité, avance.

Il faut imaginer et supposer que la transcendance est immédiate, est l’immédiat lui-même, et que seulement ensuite se disposent les réalités ; on ne voit que les images mais le réel est le miroir et le miroir use des images afin de distinguer la surface et d’affiner le bord ; afin que se rende complexe le Bord, le réel qui de brut passe à la distinction. C’est en ceci que le réel est en mouvement ; et se donne pour nous comme présent, dont il n’est pas dit qu’il soit la seule forme de réel qui se puisse, puisque le réel est le possible et que le possible doit être caractériser par son indéfinie actualisation, activité.  

Si le réel est en mouvement, alors le mouvement est ce qui est réel, puisque rien ne peut le stopper sans que de fait il perde sa qualité ; c’est ainsi le mouvement qui est sujet et le sujet n’a structurellement pas de fin. On peut placer en ceci ce que l’on voudra bien y entendre (il n’est aucune croyance qui puisse être rejetée).

Si le mouvement est l’immédiat et qu’il est mouvement alors le réel est articulé. Le mouvement n’est pas une inertie non compréhensible, mais une mécanique (ouverte), un système (qui se modifie lui-même et par ses acteurs). L’immédiateté donnée (celle qui se donne comme monde ou choses, mais faussement, tout cela est en réalité second et donc moindre) est articulée, ou si l’on préfère réfléchie, au sens propre et figuré, sur et par la surface du réel ; elle se réfléchit dans ce qu’elle réalise et donc réfléchit de fait en structure et se voit devenir et se change de ce regard ; elle avance selon son possible (cela revient à cette réduplication : de s’ajouter à soi-même, le réel est plus grand que lui-même, sinon il ne serait que lui-même, cad mort, ce qui caractérise la détermination, les réalités ; elles sont mortes sitôt nées parce que déterminées, et donc le réel est forcément autre que déterminé et autre que lui-même et donc mouvement ; c’est le mouvement qui existe).

Ce qui se structure et se cherche c’est le mouvement ; inutile de se demander qu’est-ce donc qui pourrait résumer en une idée la réalité, puisque la réalité est d’abord le réel mouvement, et que la réflexion aura pour but de signifier en nous ce mouvement, embarquant secondement les réalités et les réalisations comme effets ; lorsque l’on signifie dieu, on désigne un mouvement ; de même l’être (l’idée ou le un), le sujet ou le réel même.

La différence est celle-ci ; tant que l’on tient absolument à détenir le réel comme extérieur à soi et l’identifie à telle ou telle détermination, on se ment ou on fait semblant. C’est lorsque l’on comprend que l’on est soi-même déjà second par rapport à son propre exister que l’on cesse de vouloir se détenir ou détenir l’être, que l’on remonte le long du temps jusqu’à l’exister même, que l’on re-vient au présent qui précède et qu’alors se déploie non pas le possible de telle ou telle détermination mais la possibilité antérieure ; autrement dit le réel est déjà-toujours activement présent, et il est nécessaire d’ouvrir l’arc de conscience, dieu, l’être, le christique, le sujet, le réel afin ensuite d’accéder non pas à une perception limitée, tronquée des réalités (qui seraient prises dans une détermination, une représentation, une idéologie, une hiérarchisation) mais d’admettre le plus précisément possible la perception du monde, du donné, du vécu ou du corps.

Dieu, l’être, le sujet, le réel ouvrent la précision d’une perception de plus en plus exacte et certaine.

Il apparait donc que sortant de tout monde particulier, il s’agissait d’une part d’établir l’humanisation sur la base non pas de la particularité d’un monde (égyptien, maya, ce que l’on veut) mais sur la structure même ; dieu et son Intention hors et en plus du monde et de l’humain, l’être, l’universel et le monde donné « là » grecs qui rassemblent les intentionnalisations dans et par l’universel, la pensée, le début du sujet, christique qui est créé instantanément dans et par le regard de jésus et vous saisi à partir du point-autre qui perçoit le vécu comme naissance et mort en une fois, puis en tant que sujet acté ici même de Descartes qui (se) saisi réel dans ce monde, et se constituant (littéralement) par la révolution (française pour obtenir liberté et égalité, sinon anglaise ou américaine, les suisses ayant précédé, si l’on se souvient),

et enfin dans cette humanisation générale (l’état et la société civile, les sciences et le droit, le sujet et les récits, poétiques, esthétiques, etc) agit puissamment la personnalisation ; démocratisation en quelque sorte de l’humanisation (spécialement pour nous depuis les années soixante) ; en advenant en somme au plus proche au fur et à mesure (les mass et micro médias intègrent en nous l’humanisation et la personnalisation, soit donc la distinction) ; dès lors on peut penser que le cycle est tout à fait complet ; il resterait à chacun, à chaque moi humanisé et donc personnalisé, de se saisir comme sujet. Or on ne peut pas.

On ne peut pas se saisir comme sujet mais seulement en être saisi … ce qui est plutôt une sale position, non seulement inconfortable mais horriblement difficile ; on ne sait pas assigner notre moi à un sujet (encore faudrait-il que la liberté et égalité soient actualisés suffisamment et non la hiérarchisation des intérêts du monde et de sa dispersion dans la disparation).

Le sujet est mouvement, ce qui signifie qu’il n’est pas « lui-même » un « lui-même » mais un décentrement (il a besoin de ce fait d’un socle, un moi humain libre et en égalité suffisamment stable, au corps suffisamment en sécurité et non menacé par les nécessités du monde ou les puissances). Ce décentrement n’existe que décentré ; pour cela il est non pas soumis mais se tient, nait, se constitue et se continue de et par la liberté réelle, la vérité active, le possible inattendu ; le sujet n’est pas la subjectivité mais l’individué originaire, primitif, le premier, l’hyper objectivité qui soutient (cad en somme crée la possibilité de ) tous les réalisations et de tous les corps ; l’arc qui de son point re-vient vers nous à partir de l‘altérité du réel donné là.

Et de ce fait ce non-saisissement est infiniment plus efficace. L’arc de conscience est fait pour obtenir ce qu’il ne sait pas, et ce qui n’est nulle part mais qu’il peut, doit créer. Le non saisissement est le saisissement par plus grand que soi (raison pour laquelle on ne peut contredire dieu, l’être, le sujet ou le réel). Le sujet est ou peut être dite la forme même originelle du réel (et non seulement de l’arc de conscience) qui suppose toujours le plus grand que soi (et donc hyper objectif ; il y a un présent afin que le plus grand paraisse, le plus distinct, le plus distingué).   

Et il est possible de prédisposer. Prédisposer son être, son encadrement, son intentionnalité (ce que l’on nomme stratégie et non plus petites tactiques limitées qui tombent dans le monde) de telle sorte que le sujet soit facilité, et qu’il puisse apparaitre dans le champ de perception, comme œuvrant en vérité ce champ de perception ; un sujet est fait pour cela, pour ouvrir le champ de perception du corps-surface nouvelle et autre, décentrée.

Le christique prédisposait qu’un sujet naisse (littéralement) ; Descartes œuvre à cette fin, il montre explicitement l’apparition première du sujet ; de même que Hegel nous apprend à reconnaitre le devenir de la structure au long d’une historicité fabuleuse. Nous n’en sommes pas au prélude, mais nous avons depuis le début arpenté et cartographié la position de mouvement de structure et ses possibilités ; c’est notre tradition elle-même, son expérimentation, et de manière universelle aucune avancée structurelle en quelque civilisation ou historicité que ce soit n’est hasardeuse ou illusoire ; c’est seulement que la nature même de ce qui est activé, se constitue formellement et non pas selon la détermination du monde et donc parait éthéré ou absurde ou illusoire (on y trouve bien sur des erreurs ou des égarements mais les sciences elles-mêmes s’égarent et se trompent). Ce qui parait « indéterminé » et hérisse le poil des tenants du monde et du donné, est la vérité ; celle qui coure le long des siècles, cad des expérimentations, en première instance, du sujet de décentrement. Ce qui veut dire lorsque le sujet est ce qui s’expérimente, s’avance lui-même et se modifie comme sujet, comme mouvement.

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