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instants philosophie

L'absurdité et la violence

30 Avril 2016, 09:25am

Publié par pascal doyelle

Lorsque l’on présuppose qu’il est originellement une unité, on éprouve un mal fou à légitimer la dispersion, la distanciation, la multiplicité, la séparation des choses et des êtres. Très visible et constatable.

Si l’on part de cette dispersion, de cette distanciation généralisée (qui permet donc que des choses et des êtres il y ait), on doit alors justifier l’injustifiable, comprendre l’incompréhensible et faire le deuil d’un infini ou d’une éternité préalable.

Ceci revient à dire que le Un existe et n’est pas le Tout. Qu’il n’est aucune totalisation de tout, pour ainsi dire, et que seul le Un engendre (ontologiquement, cad en tant que principe et non engendre en tant que cause, puisque « cause » cela s’applique aux choses déterminées, et que « principe » veut dire que l’on se situe au cadre, à la forme antérieure aux déterminations, de même que présupposant une éventuelle unité on ajoutait aux choses une réunion qui n’est pas dans les choses toutes dispersées et distanciées).

Le Un engendre, cela signifie que le Un est facteur, opérateur d’unités ; pas d’Une unité mais d’unités, dispersées ou distanciées (forcément, sinon ce ne serait pas des unités). Et si le Un prédispose, alors l’unité de toutes les choses est une unité mais formelle ; une unité de principe de dispersion et de distanciation, et en ceci un principe de distinction ; pour cette raison, la dispersion et la distanciation ne sont pas du "n’importe quoi", mais formulent au fur et à mesure de la distinction, des choses définies et peut-être de plus en plus définies, et donc de plus en plus Autres. Le Un est donc l’opératoire de l’altérité même. Ou donc ; l’altérité est au principe et donne cet univers (ou ces univers, au cas d’une multiplicité de réalités hors de notre espace-temps, on peut même vaguement imager, sinon imaginer, des autres sortes d’espaces-temps ou qui en tiendraient lieu) .

Cela expliquerait, si l’on peut dire, la sauvagerie, peut-être, la brutalité, à coup sûr, de la réalité.

Mais quant à la finalisation des réalités, dispersées, la question de comprendre ce que cela donne ; qu’il y ait seulement le Un formel et l’altérité distinctive grandissante (et non pas une unité éternité infini supposés préalable) ; implique que ce qui viendra, à la suite de toutes dispersions et distanciations et donc distinctivités, ce ne sera évidemment pas une Unification Totale, une réconciliation, une plénitude, ou quelque chose du même genre, à peine imaginable en fait, mais bel et bien la continuation de cette distinctivité.

Ce que perçoit, intuitionne, imagine Nietzsche ; qui ayant acquis l’auto-affirmation de l’altérité même, le sujet impossible (raison pour laquelle il déporte le dit sujet comme Volonté-Autre, comme volonté qui veut, remarquons que Heidegger ne suppose pas autrement ; nous sommes si peu dans l’être-le-là, notre situation ontologique nous pense) il voit, perçoit l'altérité, la pensée de l'altérité au principe de tout, (et brise en ce sens là l'hsitoire en deux, comme il dit, ce qui fut fait). Cette sur-distinctivité qui pointe son nez, n’est pas plus une facilité que l’univers et la réalité ; la même brutalité, souvent un gaspillage effarant d’énergie, de matière, de mondes (l’univers réel est soumis à une statistique généralisée) ; il apparait que la distinctivité est également ce qui mène les affaires humaines ; on cherche avec aberration, à se séparer les uns des autres ; et les intérêts du monde poussent immanquablement vers la ligne de mort (qui régule a minima la réalité ; exploitations et massacres divers ; dans l'affrontement le pari, le risque, la mise en jeu grimpe immédiatement au maximum de violence ; la mort des autres) ; on ne comprend pas, l'espèce humaine donc, que cette ligne de mort (ces intéressements dans le monde) ne définissent justement pas la distinction impérative (qui devrait assurer la parenthèse humaine comme autre que le désordre et le n’importe quoi avéré de la violence), mais nous enfonce dans une pseudo facilité, une indistinction qui risque fort de s’effondrer dans la disparition ; ce qui ne se distingue pas tombe dans le néant, antérieur à tout (puisque le néant existe, tout comme le réel ; le néant n'a rien à opposer au réel, il n'est "rien du tout" et donc existe, existe comme néant, en ceci "l'ensemble existe", le néant comme le réel, conjointement et sans lien d'aucune sorte l'un avec l'autre, et ce qui ne se maintient pas réel succombe dans le néant-rien du tout).

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L'autre verticalité

27 Avril 2016, 08:58am

Publié par pascal doyelle

La cohérence formelle du réel

Il n’y a pas, n’y aura pas de réconciliation, d’unité, de Un massif qui serait un Tout, le tout de la réalité, en laquelle on se sentirait bien au chaud, rassurés ; pas d’unité du réel, puisque le réel sinon disperse tout au moins distancie toutes les choses, tous les êtres et que la distance entre les êtres est précisément la possibilité que des êtres il y ait ; il n’y aura rien, jamais, qui abolissant la distances entres les êtres les anéantiraient comme tels. Il n'existera donc que le Un formel, sous ses deux formules ; le réel comme présent constant et l'arc de conscience, vide, sans rien, surgissant d'une cervelle d'un corps.

Il n’est aucune unité totale antérieure ou éternelle, aucune unité à venir ou aucune ressemblance ; c’est en ceci que l’unité de la réalité s’instancie de la seule forme du réel et que le réel disperse unilatéralement, là-au-devant, toutes les réalités.

Précisions (et que l’on y croit ou non, c’est une autre question qui n’entre pas en considération ici).

Aucune unité antérieure ou éternelle qui soit ici et maintenant constatable ; ce qui réserve que l’on puisse croire ce que l’on veut mais non pas penser dans l’actualité qui impérativement suppose que tout et tous soient dispersés ;

et remarquons ceci ; les monothéismes au moins et le christique ensuite nous exposent de fait que l’unification est pour le moins extrêmement distinctive ; dieu, le dieu Un tout-autre, le christ plus encore, provoque la distinction de chacun et ce absolument, clôturant chacun par sa propre mort, réelle, et sa mort interne, l’ancien corps, l’ancienne identité ; l’unité trouvée alors est pure création originale, la communauté des croyants distingués un par un et distingués un par un de leur propre puissance en chacun ; une conversion qui ne surgirait pas de l’individué même ne serait pas une conversion ; aussi la « morale chrétienne » ou mono, est bien plus une onto-logie de l’originale distinction, le un par un, qu’une moralité commune). La communauté du un par un exprime le maximum de différence et la ré-union, mais totalement médiée et autre qu’elle-même ; en quoi elle requiert encore l’instanciation du Un-seul ; un seul dans son corps livré à la solitude et la différence absolue, qui attendra bien quelques siècles encore pour s’incorporer en une fois étrangement par Descartes (comme point de référence non en ceci que tout tienne par René). Autrement dit par la gigantesque pro-position, position au-devant, ontologique, du mono (je suis celui qui sera) et du christique (« c’est déjà commencé »), il ne s’agit pas d’une unité inerte mais d’une originale invention du réel lui-même. La communauté des un par un ne fait pas encore partie de dieu et dieu lui-même est se faisant au fur et à mesure du possible. Ceci à tire d'exemplification de ce qui se calcule au coeur même de l'historicité ; ça pense, c'est l'arc de conscience qui pense ; il attire à partir du point qui n'est pas, ce qui veut dire de l'exister du présent, du virtuel pur et brut.

Or c’est de penser qui est, absolument, l’actualité ; penser c’est rassembler ici même tous les éléments, aucun n’existe hors champ, et la pensée s’en sort parce qu’elle commence à partir de zéro, de rien, à partir de la forme même, de la prédisposition, de la conditionnalité.

On a tenté au début de saisir en une fois toute la détermination, c’est ce que veut la pensée dite, forcément, grecque. Ce qui aboutit au Un plotinien, au néoplatonisme. Or il apparait ensuite que le cercle de la pensée, qui doit être absolument conservé comme tel, dans sa puissance logique, son explicitation, sa transparence fut-elle quelque peu forcée, que le cercle de la pensée n’y suffit pas, et qu’il va falloir creuser plus loin ; la pensée expulse hors de nous, de notre conscience toute la pensabilité ; toutes les idées, catégories, systèmes, Idées organisationnelles (comme le Bien, l’Energia, le moteur attirant ou la pensée de la pensée, ou le Un), la pensée commence à chaque fois de zéro, mais c’est d’un plus grand, plus profond zéro qu’il faut lancer la réflexion ; il faut arracher plus antérieurement ; la reprise en main de la même réalité (orchestrée à partir du réel, soit donc le réel et la réalité tels l’être et le monde, constitués par la pensée) se renouvelle, par le christique, et la réflexivité, autour de la méditerranée, continue son avancée.

Par réflexivité il faut entendre totalement ce que ça dit ; le retour-sur. Le retour sur notre être tel que donné là, et il s’avère que ça n’est pas du tout une réflexion sur ce donné là comme nature humaine, mais bien le retour sur un être spécifique ; l’acte de conscience ; et par arc ne pas entendre un contenu (la pensée qui se pense, l’être qui se voit lui-même, l’âme, l’esprit, le moi en son identité, etc, tout cela ce sont des constructions, artificielles), mais la forme de tension qui sort d’une cervelle. Et cet acte est une structure. Autrement dit lorsque l’on prononce « acte de conscience », il semble apparaitre que l’acte contient sa propre légitimité ; il suffira alors de varier plus ou moins le contenu, la représentation que l’on s’en fait et ensuite ces variations imposant un discrédit général sur toute représentation, d’abandonner toute prononciation (sinon relative), et tout cela semble très logique.

Sauf que bien que ce soit un acte, il ne préjuge d’aucun contenu et qu’effectivement toute représentation est relative mais relative à cette structure qui ne l’est pas et qui n’est donc pas en elle-même composée ; aussi lorsque l’on prononce « conscience » il ne faut rien entendre de spécial, sinon une structure dont l’essence est un rapport-à, quel que soit ce qui s’y produit. C’est la même structure d’arc de conscience qui se nomme pensée en chacun, christ exemplaire, sujet, transcendantal, intentionnalité, pour-soi et même, et peut-être surtout (comme on a commencé de le voir) sujet inconscient lacanien.

Ça explore, pour ainsi dire, dans le repérage du lieu par lequel nous sommes (interprétation heideggérienne mais aussi jadis grecque, bien que le schéma de repérage soit essentiellement différent ; il se fonde sur la pensée, non sur la structure qui tient la pensée, que cette structure soit le sujet dit impossible ou l’Etre heideggérien comme lieu onto par lequel nous sommes) ou ça explore par la structure-même (Husserl, après Descartes, Kant et Hegel) ou de l’affirmation de l’altérité généralisée(Nietzsche, raison pour laquelel il affirme que la structure, nommée Volonté, ne nous apprtient pas).

Si l’on ne repère pas ce mécanisme qui s’est élaboré, on continue de ne percevoir que des jeux de contenus ; on opposera telle vérité à telle autre, cherchant vainement une vérité qui unifierait toutes les réalités ; mais les réalités sont dispersées ou plutôt distanciées les unes de autres ; par contre ce que l’occidentalisation a inventé et découvert c’est la structure par en-dessous qui précède toutes les vérités, et qui structure et dont on a pu, en s’y investissant, exposer peu à peu le système formel.

En s’y investissant puisque le réel a la forme du Un parfaitement vide, le un formel, et que l’on n’y aborde pas sans y exister ; de là que la pensée, le mono et christique, le sujet et l’altérité réclament que l’on y bascule (de même les œuvres, esthétiques ou poétiques, les éthiques et les politiques et l’invention de l’idéel, des connaissances), et non pas que l’on se tienne en recul, dans l’absence que font régner l’interprétation réaliste de la pensée et du sujet ; la raison raisonnante, l’universalité abstraite, l’Etatisme ou la techno-science, se fixent dans le regard mort-né, le regard de l’autre, de qui l’on risque fort de n’exister qu’en sa dépendance absente (invisible il est ininterrogeable et il vous convaincra de n’être que ce conglomérat de déterminations, l’avenir lui appartient puisque pour lui il n’est que le donné là ; la raison raisonnate, l'objectivisme, l'étatisme, le désir absorbé par son objet vous dévorent avant vous-mêmes) ; le regard sans sujet, sans l’opération, sans toute l’opérativité de la réflexivité et ne se tenant que de la réflexion, annulant qu’il y ait sujet, pensée et être comme exister ; l’humanisme trop humain a sa fondation dans le réalisme naturaliste ; il n’existe que le donné et le donné explique le donné, et la pensée, le sujet et l’altérité, leur architecture ne sont pas de la réalité et n’entrent donc plus dans le champ de la réalisation ; cela revient à dire qu’il n’existe de l’humain non pas d’être réduit à l’humanisme universaliste naturaliste et au réalisme, mais que l’humain n’existe que pris dans un regard non pas mort né mais vivant (entendons existant et vertical), que chacun puisse s’approprier (on n’admet la philosophie en soi-même que d’en être saisi et non de s’en saisir) ; que le regard soit Existant, veut dire que dans le réalisme universaliste personne ne regarde rien, parce qu’il n’y a personne derrière l’image, il n’y a plus de miroir, seulement les images qui défilent sur une absence de miroir.

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Fantasme, image et idée, le fil du Corps

23 Avril 2016, 09:10am

Publié par pascal doyelle

Ce qui est arrivé est plutôt étrange ; on a effectivement élaboré une universalité ; l’Etat et le droit, la culture et l’élévation forment le cadre suffisant ; de sorte qu’au-dedans de ce cadre universel, on a pu se livrer à toutes les passions, les intérêts, les facilités, les bassesses, les trahisons. C’est ainsi que c’est avancé ce monde ; ce monde humain. Et la « nature humaine » fut identifiée d’une part comme universelle et pacifiée, et d’autre part comme déchainement de veulerie. C’est tout à fait ce que l’on entend par « nature humaine » en général.

Il est clair que les pensées de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan) mais aussi les créateurs en révolte et en révolte ontologique complète (Rimbaud, Céline, et chacun choisira ses propres héros-accélérés), que tous ceux-là furent outrés, effarés, anéantis devant ce spectacle et qui effectivement s’est donné en spectacle, plus tard, à partir du 20éme et tout au long ; la débauche de soumission aux passions de la « nature humaine » mais aussi son jugement dernier de se prononcer pour ou contre la capacité d'exister (cela est-il digne d'exister, l'humain ?).

A rebours de cette mascarade totale et de cette profusion exubérante, on peut prendre l’effet général inverse ; car bien que protégé par le cadre universel général et donnant libre court (c’est ce que l’on nomme « liberté » dans le monde humain ; la facilité de faire et vouloir et désirer n’importe quoi n’importe comment, y compris de se soumettre aux finalités et à la bassesse du moi-dans un corps), donc bien que protégé et se sécurisant de ce cade général (l’Etat se chargeant de l’intérêt général, en somme, usant de se subterfuge pour en profiter à plein, lâchement, ou alors on dira que dieu protège la nation américaine, ou que le petit père des peuples nous incarne et alors là ce sera l’enfoncement dans l’humiliation de tous par tous),

malgré tout cela donc, à rebours, à l’inverse, on peut comprendre que ayant acquis le cadre général, ayant créé ce cadre constitutionnel et d’acculturation généralisée, l’ayant créé à partir de l’universel (l’universel est le fondement de l’humanisation), il devait arriver que cette réflexivité, la mise en forme de l’humain, cette bouillie, par la réflexivité (qui tente d’élever la bassesse vers l’intérêt général), il devait arriver que la réflexivité veuille avancer plus profondément ; atteindre chacun dans son corps ; et que donc la débauche des intérêts devait finir par se retourner sur elle-même et s’humaniser. C’est absolument ce que prône non à tort le libéralisme, tandis que à l’opposé le communisme parie pour une extension imposée de l’universel (sous la loi du peuple, du communisme, du matérialisme historique ou du matérialisme dialectique, croyant que toute la réalité admettait l’universel, alors que le libéralisme réservait à la nature humaine et au chacun pour soi une naturalité, une particularité générale).

Y-a-t-il plus ou alors moins d’humanité dans le monde ? Qu’il y ait infiniment plus d’individualité c’est certain ; dans les formes universelles, dans l’acculturation et le droit se sont exposées toutes les individualités ; tous les intéressements possibles, tous les égoïsmes, tous les désirs ; en un sens le mécanisme de réflexivité va utiliser les passions humaines, afin d’envahir le monde, le donné, la nature elle-même, et les corps, jusqu’au-dedans des corps. En un autre sens si l’on investit, s’engage dans la réflexivité, soi, dans son corps, dans l’image et le miroir de ce corps, il se peut que l’on parvienne à récupérer le spectacle et que l’on s’en métamorphose ; que l’on puise interpoler dans le corps lui-même une autre sorte d ‘intéressement à être, une complexité et uen distorsion stratégique interne.

Parce que l’on ne peut pas imposer d’en haut une élévation, ni même l’universel, si ces corps ou plus exactement ces consciences en ces corps n’y admettent aucune finalisation structurelle ; la finalisation naturelle, immédiate, qui n’a pour le fait rien de naturelle, mais construite artificiellement, la finalisation naturelle aboutissant à une sorte de fantasme, une image dégradée, pas même une image mais une image dégradée, cad prise dans le corps, recherchant obscurément la satisfaction selon le corps parce qu’elle n’imagine pas d’autre sorte de satisfaction et encore moins la satisfaction élevée que proposait l’universel, et que la finalisation à élaborer sera, aurait du être supérieure à l'universel abstrait ; de là que les mois, la populace des mois (cad tout le monde, tout moi, constitutivement) haïssent la pensée, ou l’ancien monde universel ou rende impossible quelque révolution nouvelle que ce soit, c’est que le surhomme, nietzschéen ou rimbaldien, ne viendront pas ; emmêlé dans le monde, son corps, l’intéressement de la bassesse, l’égocentrisme ou le fantasme de l’image dégradée, on ne sait plus du tout ce qu’universel ou révolution signifient. Et c’est pour cela, pour ce fantasme, que les mois, le monde des mois, se vautre dans la stupidité, les faibles vies, les reconditionnements stériles du désir ; ça tombe dans le monde, puisque ça n’agrippe que ce monde donné là comme corps-pliant la finalisation intentionnelle vers le bas, vers le monde en lequel une finalité trouve toujours déjà son lot (imaginaire et fantasmé).

Et c’est en cette bassesse que se mène la stratégie interne du sujet contre le moi, dont on ne connait pas l’issue a priori ; les universalités, le vrai, le bien, le beau ne sont que des préludes et qui furent réalisées il y a deux siècles, les cadres abstraits de la possibilité ; en ce sens de lever le moi du dedans, non pas de relever la matérialité totale du moi vers le haut mais de matérialiser l’intentionnalisation, de creuser la densité. L’arc structurel doit prendre dans la surface organique du corps, renvoyer une ou des images qui nous extirpent du fantasme, manifestant une autre surface du corps et plus loin du monde. Et l’arc structurel est entièrement une forme de l’altérité ; l'opération est d'une dureté infinie, désordres et dépressions du moi, convulsions et destructions du monde.

Or cependant au lieu de continuer l’enthousiasme universel qui présidait à l’installation de l’Etat et de l’humanisme, bien en sécurité dans le cadre universel, et refusant l’absorption dans le particulier, dans la naturalité générale là donnée, aussi bien que dans la quotidienneté de la société civile, et puisque qu’en fin de compte l’universel était effectivement, très hégélienement, réalisé historiquement, toute conscience ontologique bien née s’est engagé au-dedans de l’activisme d’être (soi) ; d'être le sujet impossible, celui qui n'obtient pas, jamais, de satisfaction ; entendant par là que l’on a commencé de rompre et de manger ce qui devait pourtant constituer l’idéal de l’humanisme ; dévorant donc le moi. Quelque chose, une bête brute, surnageait là-dedans et déchiquetait.

Il faut rechercher comme les inventeurs de forme de conscience ancrées au plus près de la réalité épaisse, et arcboutés à même la structure, abimant le moi et usant du fantasme, se sont acharnés, décharnés à creuser le fil. Le fil du corps. Donnant à cette présence insatiable, sans satisfaction, toute la démesure se coltinant au plus près de la réalité. Les explorations ont eu lieu en tous les sens possibles, tous les accès, toutes les atteintes, toutes les exceptions. Il est une telle richesse de toute la Possibilité, accessible à chacun, notifiée en chaque manuscrit, à peine atteint par quelques uns ; celle de ces arcs de conscience, sans rien, vides, formels, attachés à remuer la réalité dans sa présence même, comme Corps en tous sens, et donnant à ce Corps les absolues dividendes, les plus crevards crédits qui se puissent. Les inventeurs de la forme structurelle ont repris l'esthétique, poétique, éthique, politique, idéel, créant autre chose autrement que les universalités, d'obscur et de pesant, et œuvrent non pas le monde mais la préconditionnalité, l'antériorité de tout monde, l'antérieurement corps réel. Travaillent à même le transcendantal brutal et Autre.

Ceci n’est nullement indifférent … puisque la réflexivité est ce qui a pris l’humain et lui a imposé d’abord en prolégomènes, l’universel ; cette réflexivité amenée à niveau de l’Etat et du droit (de la morale et de l’universel, de l’acculturation) mais qui a continué d’investir l’humain jusqu’ à la personnalisation, jusqu’au corps, jusqu’à l’intentionnalité qui s’est retrouvée soumise à la bassesse du corps immédiat et du monde d’altérité, il faut donc saisir que la réflexivité veut provoquer dans chaque corps l’apparition d’un nouveau corps ; capable comme le voit Nietzsche d’admettre la violence ontologique de l’univers non humain. D’un corps tel qu’il ne subisse plus l’immédiateté, la facilité, l’emmêlement, emmêlement qui s’impose comme fantasme sur les yeux de chacun, bouche la vue de chaque arc de conscience. Opérations de distinction donc que produisent Nietzsche, Heidegger, Rimbaud, Céline, etc ; de découper selon une autre ligne. Découper non pas le moi, ce qui resterait collé au moi, à l'humain, mais découper selon l'autre logique non visible ; briser la ligne d'attention, de décision, d'intention du lecteur, du survivant.

Evidemment lorsque l’on dit que l’intentionnalisation se plie à la bassesse du corps, ça n’est pas nécessairement ou exclusivement le corps physiologique, qui n’y peut mais ; c’est ce corps immédiat en tant que le moi, le pauvre moi, ne peut pas imaginer d’autre satisfaction, d’autre bonheur que celui du « corps », que le bonheur du "ressenti" ; de là qu’il se cantonne à imaginer ou vaguement attendre une plénitude irréelle. Le bonheur kantien du beau et non pas comme horreur sublimissime, l’écrasant sublime, que Kant approche à pas de loup, pas fou (d’autres se chargeront de cette folie) ; ce en quoi Kant se doute bien que le poétique et l’esthétique, très loin, échappent fondamentalement à l’universel ; le sublime est l’écrasante ontologie si le beau est la joliesse rassurante … Soupçonnant que l’universel soit juste une station, nécessaire mais réduite, de l’ampleur de la structure effarante ; Kant essaie de stabiliser la démesure ontologique du formel arc de conscience, de le circonscrire comme conscient, peine perdue mais il se réserve l’incompressible ontos, nouménal, rusé autant que Descartes est lucide.

Un arc de conscience est issu directement de la cervelle, mais s’instancie vers le réel, aussi est-ce la ligne de séparation du corps qui se joue et qui se joue indéfiniment ; le fantasme est cette ligne là, mâchouille, il est à charge de poursuivre la ligne du fantasme selon cette articulation au réel de plus en plus distordue en une orientation qui peut passer comme désorientation, que le corps ne comprend pas, ni même la cervelle, qui vagit ; jamais le fantasme, soit donc la surface du corps, n’est abolie, et si l’on ne se tient que du conscient, on reste pris dans la ligne du fantasme (qui est non une chosification mais un bord et ainsi totalement hors champ) ; or cependant l’arc de conscience n’est pas le conscient ; le problème étant que dans l’arc de conscience on ne tient pas ; il est d’une dureté impitoyable, inhumaine, antérieure à l’humain, l’humain n’est qu’un effet pour l’articulation au réel, de même le moi ; et c’est selon l’arc que les sujets impossibles se sont galvanisés.

Jusqu’à la révolution on pouvait imaginer la ligne d’horizon de l’humanisme (tentant de remplacer la ligne de mort du monde comme il va, de la violence entre tous) ou de l’universel, jusqu’à Descartes, mais ensuite c’est autre chose qui commence ; Kant rationnalise, esprit lucide presqu'aussi bien que Descartes, et clair et net, interfaçant et détourant, mais les idéalistes qui suivront s’engageront dans le piège mental du sujet ; son impossibilité ne permet pas de le penser (de même que Leibniz et Spinoza tenteront de résoudre l’autre problème ; l’étendue et la possibilité du monde, l’objectivité de la pensée posée là, au-devant, par Descartes qui, mine de rien, a tout expulsé hors de notre structure, elle-même transformée objectivement en « cet-être », Descartes offre le regard nu et autre, y compris regardant dieu). Pourtant s’exposant intégralement les idéalistes allemands appuient via la source même ; épuisant ce tourment, d’une conscience qui se réfère à elle-même de laquelle ils espèrent LE contenu de révélation, le secret intérieur ; mais d’intériorité de cette conscience qui n’est pas le conscient, il n’en existe pas ; l’arc de conscience est tel que Husserl et Sartre le présenteront en le démontant ; un vide sidéral, sidérant … et hyper actif.

C’est sur la piste de cette hyper activité que s’agitaient les idéalistes allemands, qu’approche Hegel ; que l’arc se prédispose à être, prédis-position absurde, inquiétante, horrible, sacrée sans doute, le risque maximum ; mais Hegel croit que cette prédisposition cible justement l’être, alors que cette prédisposition est indéfiniment remise (comme le christique) ; le résultat est invinciblement relancé ; ça n’est pas l’être qui existe, mais l’exister. L’arc structurel de conscience qui coïncide (si l’on peut dire et en ceci d’une manière très étrange) avec l’arc du réel, en tant que le réel est le présent.

L’arc réel n’occupe qu’une infime part de la réalité mais cette part c’est le réel de la réalité, le Bord du donné ; et là où il s’ex-siste c’est par la surface, tout aussi impossible, du corps, la ligne de séparation, et c’est cette ligne qui traverse chaque moi, en plein, ligne insituable, étant ce par quoi tout le reste est délimité et, en tant que ligne, non visible ; l’arc de conscience est cette ligne comme surface du corps.

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Feuilletage du Bord du monde

20 Avril 2016, 10:05am

Publié par pascal doyelle

Non pas que la réalité avançant, cause, à partir du déjà donné, de nouveaux effets, ce qui est la causalité normale des choses, mais que l’actualité même, le présent engendre le renouvellement ; il n’est pas un point dans l’avenir qui cause les réalités actuelles, mais il est un présent qui se crée et relance les réalités données ; c’est la forme du présent qui engendre, et non le passé qui simplement produirait (et ça n’est pas l’avenir ou l’éternité qui déroulent le présent ou le passé).

Depuis le début la philosophie ne désigne pas un sens, un secret, un double réel, mais use de ces affectations afin de signifier une fonction, une fonctionnalité, un mécanisme, un système structurel. Qui n’a pas de sens, parce qu’il est le sens.

Pour la philosophie depuis le début Il s’agit de montrer comment le réel s’organise comme articulation, cad comme réflexivité ; on peut aisément remarquer que rien n’est stable, tout passe, sauf la conscience que l’on en prend (est-on ou non identique à 15 ans et à 65 ans, mais c’est le même arc de conscience, et en telle activité ou telle autre, combien de comportements adopte-t-on ? Et toute conscience est parfaitement identique à toute autre, chaque fois un seul arc de cercle vers le même réel), et d'autre part et par ailleurs rien ne demeure sauf le présent constant, qui reste absolument le Même. On cherche donc à prendre la mesure de cette même-conscience, et à s’introduire dans l’organisé interne et externe de cet-arc-dans-le-présent et que l’on utilise pour cela le Un de la pensé, Dieu ou le christ, le sujet, ou l’altérité, ou encore l’éternité comme signifiant ou l’universel ou l’esprit hégélien ou le nouménal, ou la volonté, etc. Dans tous les cas on use de paramètres qui laissent remonter le splittage du réel, soit comme présent effectivement là, soit comme arc de conscience formel.

Entrer dans la forme même du présent c’est ce que commence de travailler la pensée grecque, ou le monothéisme et encore le christique ; puisque la méditerranée a décidé de vouloir ici même l’acte qui nous produit, elle doit élaborer la pensée qui analyse, en subsumant les synthèses ; le langage produit naturellement des synthèses et la conscience qui ne fait pas retour, croit en ses synthèses s'imposant comme monde ; il faut faire retour sur cette production de synthèses pour entrer dans l’analytique de l’exister, dans cette ontologie qui part du Un jusqu'au réel (de Parménide à Lacan). Et on fait retour vers l’antériorité soit selon la formule abstraite et formelle de l’être (grec, la mise à zéro de l’intentionnalité, constamment reconduite et appelant l’expérience de chaque arc, appelant chacun à se reconduire par la pensée augmentant son être sinon livré à l'immédiateté, de son vécu ou du groupe), soit selon la suspension de notre être, cartésienne suspension (qui expulse l'attention hors champ, hors de tout champ).

A partir de cette suspension (de la pensée ou de la conscience de (soi)), il faut retracer la cause antérieure et c’est ce qui a avancé philosophiquement ; entrainant également le soulèvement du monde, puisque depuis les grecs lorsqu’on lève le « là » on soulève le donné là, le monde ; perché sur le Bord de tout monde.

Les phases métaphysique, puis ontologique puis existentielle (les grecs, Descartes, et les pensées de l’altérité), soit ainsi le présent, s’ouvrent donc comme une dimension (qui est hors du monde, et comme on ne prétend nullement que ce soit une dimension au-delà du monde, on dira donc qu’il s’agit du Bord du monde, ou si l’on veut du Bord du même monde ; la transcendance est le Bord de toute l’immanence, la bizarrerie constituant en ceci ; que le Bord du monde n’est pas uniquement l’arc de conscience, qui fait retrait indéfini hors-champ, mais est le présent … le présent est la transcendance même ; le Bord du monde est le présent, l'arc de conscience est la reconduite de la Même forme, qui seule existe ; puisque tout le reste c'est l'être, la mémorisation comme choses et êtres de la vague du seul-présent).

Cette phase coupe toute la réalité, et effectivement ; non seulement lorsque la réflexivité, l’arc de conscience cesse de tenir à des contenus et tient tout seul et sans rien, ayant pour lui-même sa première instruction, soit donc la pensée grecque qui comprend que l'intentionnalisation peut, sans attendre le langage, le groupe, l'immédiateté, peut inventer de l'intentionnalité,

mais aussi en ce que toute la réalité est suspendue par le présent, c’est cette phase de coupure qui se dresse unilatéralement, qui renvoie, retourne et renouvelle le monde. Et c’est ce qui est arrivé à l’humain ; ayant décidé de trouver l’absolu réel ici même et non plus de le recevoir au-delà ; c’est d’intercéder dans le feuilletage de cette articulation ici même que l’on avance ; via les possibilités (esthétiques, etc)

et via la réflexion sur cette articulation qui, étant articulée, est, comme de juste, dite réflexivité ; sur la piste de laquelle progressaient Kant, Hegel, et que supportaient par leurs corps, leur présence dans le « là » les penseurs de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan) mais aussi les explorateurs de l’interstice ; les poètes, les voyants, des romantiques aux révoltés, tout autant que les férus de la révolution (tentant de continuer la révolution unique du 18éme).

On a donc cessant de construire des mondes de synthèses (qui acceptaient l’apparition des choses et des êtres et tentaient, tout à fait raisonnablement en quelque sorte, d’en tirer une synthèse), et cessant, on a renvoyé soudainement ces contenus vers la structure originelle ; l’arc de conscience ; soit donc la production même de contenus, non pas ces contenus eux-mêmes mais la structure antérieure, instrumentant non plus ces contenus mais cette productivité même, remontant des énoncés aux conditions d’énonciation, des choses perçues à la création de nouvelles possibilités perceptives, esthétiques, etc ; et par la réflexivité on entend donc la volonté explicite de produire du contenu (des vérités, des œuvres, des comportements assumés, des conditions politiques des corps, etc) mais la finalité ce ne sont plus ces contenus seulement mais le système formel antérieur d'une part et l'être en question qui rend possible qu'il y ait cause de contenus (que l'on expose cette antériorité comme l'Etre, le Un, le Bien, la pensée, dieu, le sujet, le transcendantal, la Volonté, etc, autant de possibilités descriptives qui s'attachent au dressage de la dimension Autre antérieure à tout donné) ; de varier indéfiniment l’intentionnalisation (au lieu que jusqu’alors on se fondait sur les contenus supposés « naturels » ou « révélés » qui « se produisaient » d’eux-mêmes dans un monde particulier et un groupe humain donné), de reprendre le réel à zéro, selon le zéro antérieur, la dimension qui précède les déterminations.

On passe ainsi au second niveau ; prendre conscience de l’activité de conscience mais de plus en son lieu, son point. On peut dénommer cette activité comme çi ou comme ça mais toute dénomination sera seconde ; ce qui veut dire se placera comme objet dans l’horizon, l’horizon n’apparaissant jamais comme tel, puisque transformé en objet il ne serait plus l’horizon ; l’horizon est ce sur quoi apparaissent les objets ; on ne peut pas l’atteindre comme contenu, il reste formellement Autre. Et c'est cette altérité de l'horizon qui est approché et que toute pensée demande ; que cet horizon émerge pour et par lui-même dans l'arc de conscience de celui qui (se) réfléchit.

Autrement dit il est une structure, l’arc de conscience, qui n’est en rien déterminée ; sa seule détermination, qui n’en est pas une, est sa nature propre ; cet être est « conscience » ; cad tension vide, sans rien, produite par la cervelle en tant que cette tension sort de la cervelle. Ce qui définit « conscience » est « qui a rapport avec (soi) » ; en lequel rapport le dit (soi) est le rapport lui-même ; le rapport se sait ; il ne se connait pas puisqu’il n’est pas connaissance d’une détermination quelconque (et toute détermination lui est quelconque, effectivement) ; le se-savoir est un être spécifique qui peut bien se produire comme neurones, langage, corps, tout ce que l’on voudra ; peu importe puisqu‘il est rapport et que sa structure est ce rapport ; autrement dit quelle que soit sa cause, ses causes, elles n’ égalent pas son rapport ; qu’il ait rapport à (soi) signifie qu’il existe pour lui-même ; mais qu’il existe pour lui-même veut dire qu’il n’est rien d’autre que ce rapport ; le rapport n’a aucune identité adéquate à « lui-même » ; le rapport sans rien est cette « identité ».

Et donc il n’y a pas de « secret » en tant que contenu dans le rapport de conscience ; elle est purement transparente ; elle ne contient rien (elle n'est pas le conscient). On ne peut pas ainsi lui objecter qu’elle ne sait pas ce qu’elle dit ou qu’elle ne peut se connaitre en un conscient ; parce que la structure « arc de conscience » n’est pas du conscient ; le conscient est un effet ; il n’existe qu’un seul réel, l’arc tendu vers le réel. Soit donc la partition du corps. C’est comme si on disait que le contenu, le sens de l’œuvre, d’une esthétique, poétique, devait finalement se réduire à un contenu conscient ou rationnel ou universel ; ça n’a rien à voir.

Esthétique, politique, éthique, idéel (connaissances) déploient l’arc sur le monde, le donné, le vécu, le corps, l’humanisation et la personnalisation ; et la philosophie réfléchit (de réflexion) sur cette articulation qui nous affecte, mais n’est pas ni ne contient en aucune manière cette réflexivité ; la philosophie réfléchit, instruit une réflexion sur la réflexivité. Mais la réflexivité, en elle-même, en elle seule, est l’arc effectivement réel en chaque corps posé sur le monde donné là.

Autrement dit c’est intégralement à la source que tout réfléchit, renvoie l’image dans le miroir, qui n’apparait jamais ; l’esthétique tente de montrer non seulement les images élues mais le miroir lui-même dans et au travers des images, et y parvient de façon approchante, parfois, non en ceci que le miroir serait présenté dans l’image, mais en cela que les images suffisantes et extraordinaires, disposées, créent en votre regard le miroir même... La philosophie approche l’articulation, mais ne l’est jamais. Autrement dit entre conscience que l’on est et conscience que l’on a, il n’y a pas d’unité ; la seule unité est formelle (ce que Kant nommait l'aperception transcendantal d'une part, l'arc de conscience, et le X de l'objet, l'objectité de l'objectivité, développant en cela l'éclair cartésien), cad rien, la pure tension elle-même, et toutes les consciences que l’on a, disparaissent, mais la tension en tant que rapport re-vient (cad revient en tant qu'elle Vient toujours constamment formelle et vide, elle re-nait en une fois indéfinie, indépendamment des contenus, de la cervelle, du corps, du monde); report de l’horizon vers le corps et rapport à (soi) ; où le soi est le rapport lui-même, cad l’ouverture est l’ouverture, l’arc est le présent qui se remémore et court-circuite cette remémoration ; la conscience, comme arc, est ce court circuit.

Rien n’est tangible, tout est happé par le temps, ce qui veut dire par le présent, mais le présent demeure la constante radicale, la seule (et cette demeure n'est pas l'habitation de l'Etre, heideggérien, il ne recèle aucun secret, mystère, mais par contre est son exploration structurelle, qui use de l'Etre ou de la Volonté pour s'effeuiller, exposer et créer en même temps le splittage du Bord de la réalité) ; et c’est l’élaboration de ce présent en et par le feuilletage qui se crée sur le Bord de la réalité, que l’on bascule ou sur lequel on se tient (créant selon l’esthétique, l’éthique, etc) ; c’est sur, dans et par ce présent et en chaque cervelle que se ploie un arc de tension vers le « là » ; et le présent est absolument réel, n’est pas une « idée » ou une représentation, de même qu’aucune chose ne contient le présent, mais en est contenue ; aussi lorsque la philosophie réfléchit sur notre être, cet-être, objectivement « là » dans le « là », est-ce une réflexion qui s’ajoute à la réflexivité et tente de ramener le miroir à l’intérieur d’une représentation mais comme cela ne se peut, la philosophie est tordue, torsion, distorsion que la conscience lectrice doit activer ; elle doit admettre qu’elle n’est ni un moi ou quelque identité, mais la torsion telle quelle ; non pas la conscience de ceci ou de cela mais l’activisme de conscience qui dévore, produit, crée, absorbe tous les ceci et cela. Et l’indifférence fondamentale de l’activisme (pour qui tous les contenus sont quelconques) n’est pas ce qui les exclut tous, mais ce qui les rend possibles.

L’ensemble consiste donc à appréhender ce qui pré-existe ou plus simplement ce qui ex-siste antérieurement à ce qui se donne ; non seulement il y a l'être (la détermination) mais aussi il existe en plus du présent et un feuilletage de ce présent.En entrant au dedans de l'arc de cosncience de ceux qui s'y sont engagés.

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L’expérience du réel et de la pensée

16 Avril 2016, 08:15am

Publié par pascal doyelle

La pensée a dressé en une fois et une seule continuité la verticalité de la réflexivité ; on nomme pensée ce qui débute autour de la méditerranée, sans bannir toutes les pensées antérieures, mais en restreignant « pensée » à la décision de situer ici même, ici et maintenant, l’absolu.

La verticalité dressée en une fois est celle non pas d’idées ou de systèmes d’idées mais la mise en avant d’un mécanisme, qui auparavant était recouvert par ses contenus (groupe, monde particulier, langage) et qui s’en dégage ; nait dans le monde le mécanisme de conscience, sans rien et formel ; ce que traque la philosophie, soit la discipline qui se charge de penser cette nouveauté, cette nouvelle structure, c’est le splittage de notre être, lequel n’a plus pour couverture tel ou tel monde humain, mécanisme de conscience mis a nu.Corps, surfacé en un autre sens.

Dans la mesure où se dé-couvre cet-être, il découvre en même temps le monde, non plus tel ou tel monde humain, mais le monde tel-quel ; le monde donné là tel que constatable (et donc à disposition de tous). L’un ne va pas sans l’autre ; on découvre le monde-là (le monde unique valable pour tous) par et via le « là » du monde ; il faut donc restreindre la pensée pour n’admettre que le donné, ce que réalisera la raison (la réflexion, comme restriction de la pensée, focalisé sur son objet), mais la pensée cible le « là » du donné ; soit donc cible la dimension en plus qui spécifie la nature du rapport pour cet être qui se lance vers le réel ; c’est une structure intègre et intégrale qui se met en place, qui prend toute la verticalité disponible (et non plus située au-delà) et lance au devant toute l'horizontalité d'un même monde pour tous les mécanismes. L'architecture de l'arc tendu vers le réel s'élabore et se définit comme Bord du monde.

Toute la transcendance, qui est réelle, étant le réel même, est instanciée sur l'immanence intégrale du donné là ; il y a transcendance de cette immanence et la transcendance n'est rien que le plus intimement acté de la réalité ; soit le présent pur et simple et surtout brut (et en vérité incroyablement brutal et Autre ; le Un est l'altérité radicale, ce qui existe, l'exister, est effroyablement Autre). La transcendance est au plus près ; elle est même ce qui précède le mécanisme de conscience, qui se définit comme arc-au-réel, de positionner un tel réel.

Mais évidement par structure intègre et intégrale on ne peut pas lui demander de ressembler à la mise en place de la raison qui ne postule que des objets, puisque justement l’arc de conscience qui se crée vers le réel et qui parait doubler le monde par un autre monde, le donné par l’esprit, la réalité par un réel purement intellectif, engendre bien plutôt la variabilité intentionnelle, la virtualité de la réalité ; autrement dit si l’on doit penser quelque chose à propos du monde, il faut bien créer une interface et les idées sont cette interface (sinon il n’est pas d’idées du tout) et si il est un être, au moins, qui est capable d’une telle distance à propos du monde (du donné, du vécu et du corps), il faut interfacer pareillement cette distance ; les idées sont des rapports ontologiques vers la surface même du monde (et non un double du monde donné), les systèmes la mise à disposition pour chaque arc-mécanisme de conscience de technologies dont la cohérence rend à chacun qu'il puisse s'en sortir (se sortir de l'effondrement dans le monde immédiat, le corps, l'identité, la dispersion, la petitesse).

La raison, qui expulse la pensée, fait comme si la distance n’existait pas ; comme si la pensée n’était que réflexion et rabat du donné par le donné (la raison n’est que cette interface là, ce report du donné par lui-même) ; et la philosophie est, à l’inverse et originellement, la pensée de la dimension verticale qui a à charge d’expliciter, de montrer, de démontrer parfois, de décrire et surtout de démonter, signe par signe, traçant le cheminement non vu, non dit, relatif exclusivement à l’expérimentation interne et externe (de la structure-mécansime) que l’on agrippe de et sur la surface du monde donné et « là » ; cette articulation qui manifestement nous dresse comme Autre dans le monde, Autre que la réalité, le corps ou le vécu.

Les philosophies décrivent donc les avancées, une par une, en étoile, les attitudes possibles de la position unique (qui consiste en la situation autre dans le monde, d’un point qui part en tangente de tout donné) ; c’est la même structure, depuis sa découverte, son extraction de tout monde humain particulier, qui se montre et s’expose ; comme elle se tient sur le Bord du monde, elle n’a aucune contrepartie interne ; on veut dire qu’il n’y a pas de possibilité de la dire, de la nommer selon les mots du monde ; elle doit inventer son vocabulaire et une typologie, et une cartographie de sa position au sens quasi littéral de situation sur la surface du monde ; et son degré de coïncidence sur la pente du réel.

En étoile parce que depuis le début la structure, l’arc de conscience, le mécanisme est dès l’abord un et constant ; inutile de chercher une évidence énonciative qui définirait ce que c’est que l’Etre, parce que l’Etre est l’être, petit « ê » ; c’est la marque et le repère d’un centre absolument décentré en ceci qu’il est tellement abstrait parce qu’il est chargé par l’arc de conscience, du vide, du formel, chargé d’instancier un Point radical qui laisse libre jeu au soulèvement du monde, au renouvellement de notre être ; soit la pensée grecque et le christique (et mono, étant entendu que pour nous, ici, le christique re-Crée le Corps, et le corps de chacun qui pourra être continué, constituée ensuite pluriellement en divers autres Corps, relançant les esthétiques, éthiques, politiques, idéels, et philosophies ; il y a une raison d’être, cad une cause, à toute cette profusion de possibilités).

Que l’on soit sous le registre de la réflexion ou celui de la réflexivité change du tout au tout ; pour la réflexion, qui est report du donné vers le donné, le donné expliquant le donné, sans plus interroger la dimension de séparation, il se peut que nous possédions une identité (la "nature humaine") ; et également l’identité clôturale du moi, de la personnalisation succédant à l’humanisation, à l’universalisation (clôturale parce qu’aboutissant au corps et à la cervelle de chaque point-mécanisme, le lieu en lequel s’inaugure l’arc de conscience, sortant de la cervelle et du corps vers le réel, en plus et hors du monde).

Dans la réflexivité tout moi est seulement un tremplin (ce qu’il faut comprendre ; de se créer un Corps ; non pas de plaquer sur le vécu une exportation « universelle », cela c’est la raison, mais récupérant le corps par un Bout, le Bord du monde se saisit par le Bout du corps, pour ainsi dire, de là que l’arc a pu épuiser, découper, diffracter les corps, la douleur insituable des poètes-créateurs, insituable parce qu'exposant tout le corps et toute la cervelle, explosée structurellement, et que, plus structuralement, l’arc, le mécanisme se soit traqué par et dans les esthétiques et le poétique ; c’est ce Corps là qu’ils montrent, et qu’ils attirent, l'autre corps, la nouvelle surface) ;

est un tremplin pour le sujet ; tout moi est un sujet et ce selon le virtuel, la pure virtualité ; parce que le sujet n’est pas réalisé et ne peut pas l’être. Le moi cherche la satisfaction (le besoin ou le désir trouvant sa pitance dans le monde donné, supposant même une sorte de destination, de destinal, de sens de la vie, de finalité du désir, etc). Le sujet est impossible, et c’est pour cela qu’il est sujet (sinon il coïnciderait) ; il est donc sous le coup de l’insatisfaction et de la petite ou de la virtuelle réalisation ; on peut s’élever densément soudainement par un poème ou un concerto (ou Led Zep ou Lost, puisque notre monde a créé sa propre acculturation énormissime et sans aucun doute extrêmement plus dense et intense qu’on ne veut bien l’admettre ou le reconnaitre, ou qu’il nous est possible de le connaitre pour le moment), mais cette élévation affecte la structure et qui retombe lourdement toujours dans la détermination et le monde ;

or pourtant c’est cette virtualité qui nous oriente, désoriente, relance, renouvelle, retourne extensivement et intensément (qui donc est non-réalisée comme monde ou corps donné, et qui ne peut pas l’être); le moi attend vainement une perception mondaine de la réalisation qui n’a pas et n’aura jamais lieu ; c’est autre chose qui se rend réel et qui en son ordre, en sa dimension, y parvient immanquablement. C’est seulement que l’on n’en tient pas le système (celui que Rimbaud commence de saisir, par son corps, ce qui veut dire par-dessus la poésie, qui devient réelle, littéralement et secoue entièrement l’historicité et la pensée ; il n’est pas de distinction sauf seconde, entre l’arc de conscience, le mécanisme découvert et les effets précis, éthiques, esthétiques, politiques, idéels, et philosophie ; c’est la même structure qui est Agissante).

Pareillement on ne peut pas, plus séparer les époques de la dimension agissante ; les grecs créent l’extensivité, le christique et les monos l’intensité, Descartes la suspension du cadre même de tout arc de conscience, jusqu’à Husserl, et Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan basculent dans la pensée étrange de l’altérité ; le Un créant radcialement à la source toutes les altérités (la pensée est une difficulté sans nom, dieu une incompréhensibilité, le sujet une impossibilité, l'altérité une abomination) ; le réel est indéfiniment à proximité absolu de chaque arc de conscience non couvert depuis la révolution (unique) par quelque groupe que ce soit ; il reçoit, par son moi, son corps, la faculté instantanée d’être saisi du réel (non pas de se saisir, qui est une croyance réaliste rationaliste et non l’expérience de la pensée).

Tout arc de conscience est saisi du réel, en externe (l'interne de la structure est lancé originellement vers l'externe intégralement manifesté de tout ce qui est, la réalité, via ce qui existe, le présent pur) ; largué par tous les groupes humains (qui se façonnent encore faiblement en classes sociales, mini tribus, clans, mafias, divisions idéologiques, substituts de la pensée réelle), chaque arc expérimente la toute présence du réel d’une part et d’autre part et par ailleurs comme on l’a dit se véhicule selon le Virtuel (mais troisièmement la proximité du réel est tout autant la formulation du corps, d’une nouvelle surface du corps, susceptible de relever la possibilité de la surface du monde) ;

dans le virtuel continue de se créer constamment l’arc de conscience, son mécanisme, sa position sur la surface du monde et du corps (surface du monde et surface du corps sont ce qui s’élabore depuis la révolution, qui se cherche plus durement encore qu'avant la révolution, puisqu'auparavant la révolution constituait l'horizon de tout humanisme et que donc ensuite c'est la personnalisation en cet humanisation qui commence d'explorer, tout moi explore sa possibilité, son invention) et s’est accéléré spécifiquement après guerre, des années soixante), mais aussi s’accumule toute l’historicité de la réflexivité ; depuis la méditerranée évidement, mais aussi de toutes les possibilités d’arc de conscience ; qu’ils se décident à situer l’absolu au-delà ou absolument ici-même, éternellement ou ici et maintenant ; si le présent est cela seul qui existe, c’est en ce sens que le présent, qui ne cesse pas de nous amener à surgir, engendre toutes les réalités ; l'occidentalisation du monde est donc la décision d'amener à être saisi du hiatus qui nous sépare ici et maintenant, d'élaborer la précision de cette scission, et si la séparation est notre lot c'est que le Un est ce qui scinde, au sens où le Un est ce qui distingue, ce qui distingue fait être (dans la réalité) la distinctivité qu'implique l'exister (le réel). on élabore donc la technologie adéquate à la séparation et la précision que promulguait l'absolu-au-delà descend à même son origine, ici même, dans le travail de et sur le réel, le corps et le présent.

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La pensée et l'altérité unilatérale

9 Avril 2016, 10:06am

Publié par pascal doyelle

La pensée, soit donc ce que les grecs ont inventé, forme système, mais elle ne forme pas système pour former système ; elle forme système d’une part en ne prenant en compte que les éléments effectivement identifiables dans le monde, le donné, le là, et d’autre part en supposant que ici et maintenant il est possible de rassembler ces éléments en une fois complète ; que donc la réalité est tout entière là et qu’il est possible de réaliser, de rendre réelle la connaissance que l’on en obtient et qu’ainsi le réel est parfait, parfaitement là et parfaitement explicite (sinon on ne comprend pas ce que l’on pense, montre, perçoit, ajoute vers le donné.

Mais ceci est encore second ; ce que les grecs découvrent est que l’on peut par la pensée augmenter considérablement notre être et que cette augmentation parvient à créer ou découvrir des distinctions, des différenciations dans la réalité qui jusqu’alors était seulement couverte par le langage commun, les échanges, les désignations (cette once d’or, cette table, la foudre qui est aussi Zeus, etc, des assignations donc). Ce faisant pour dire plus que n’en contient le langage commun, il faut créer un vocabulaire et des règles d’association ; de telle sorte qu’aucun élément ne soit confusionnel, que tout élément soit distinct, que tous les éléments soient admis en une fois et ce pour une raison extrêmement importante ; que l’on puisse faire le tour de la pensée ; qu’elle ne soit pas morcelée et non incontrôlable et si elle ne doit pas être incontrôlable ça n’est pas tant pour tyranniser mais parce qu’alors on peut accéder à sa propre pensée …

or les grecs oublient, bien qu’apercevant absolument ses déroulements, que par pensée, cad variations intentionnalisatrices, il faut aussi comprendre l’éthique, la politique et l’esthétique ; ils le perçoivent très bien, et c’est pour cela que la philosophie se mêle de tout, mais leur registre de la pensée ne peut pas atteindre ce qui commencera à peine aux 18-19éme siècles ; de penser jusqu’à l’esthétique, l’éthique, le politique, qui ne peuvent pas se réduire à l’universel, et notablement en en ceci qu’il s’agit du corps de chacun… de même que le régime de pensée grec ne peut pas admettre en soi l’intensité qui sera christique, pas plus que le sujet cartésien. Il faut un registre de réflexivité plus étendu pour commencer d’éprouver structurellement ce qui s’existe multi-dimensionnellement (à partir d’une seule dimension unique, dont la philosophie qui est assignée à sa tâche, se charge de rendre compte en toute cohérence éprouvée, éprouvée dans le retournement et le renouvellement de l’expérimenté ici et maintenant par un corps qui se subtilise).

Pour et par les grecs on peut par la pensée maitriser le devenir, la possibilité de ce que l’on intentionnalise et intentionnalisation que l’on ajoute au monde humain, quelque qu’il soit, et à son propre vécu passé, engageant la rupture existentielle bien avant tout vécu, on pré-existe ; on peut percevoir à partir de soi, de sa propre expérience, perception, jugement, et ce à quoi on aboutit à chaque fois est un système qui étant système montable et démontable ne nous laisse pas extérieurs à notre propre intentionnalité, extérieurs au monde, et la pensée se comprend alors comme « ce qui anime ce monde » ; parce que par elle on ajoute à la perception immédiate (qui ne distingue rien ou plutôt qui distingue selon l’expérience du groupe) une perception intellective, qui rassemble et distingue, qui élabore et crée ou recrée, qui ajoute dans tous les cas au monde, au vécu, au corps. Les grecs se sentent donc intégralement dépendants mais dépendants de ce qui les libère ; les idées, les systèmes d’idées, les éthiques et les politiques, les idéels et les connaissances, et une discipline se charge de montrer ce qu’est ce nouveau mouvement qui prend soudainement l’humain, de penser, et de comprendre pourquoi, d’élaborer donc une compréhension, une description de ce qui se passe, lorsque l’on pense, d’instancier, d’inscrire dans le donné qu’il y ait un être, au moins, qui est en capacité d’augmenter son être par la variation intentionnelle qui se centre ou se recentre ici et maintenant en saisissant tous les éléments ; de définir les conditions pour cet être d’obtention de cet ajout de conscience, d’intentionnalisations, qui n’appartiennent plus au groupe, qui sont en-plus, et se communique d’arc de conscience à arc de conscience.

La pensée est son propre poids ; elle éprouve son extensivité grecque, son intensité chrétienne, sa suspension réflexive cartésienne, son altérité suivante. Le poids est l’expérience qu’elle creuse en et par chaque conscience structurelle. La sup-position de l’être éternel, du dieu indéfiniment réel, du sujet suspendu, de l’altérité originelle n’est autre que l’introduction dans le monde du Présent Constant ; le présent est ce qui pré-existe, qui revient instantanément, en plus du monde.

C’est parce qu’il faut que la pensée revienne en propre à chacun qu’elle doit faire système ; et pensée qui suppose d’une part l’autonomie de celui qui pense (à condition qu’il accepte la cohérence, ce qui veut dire le rassemblement de l’expérimenté dans la saisie possible et non dispersée, auquel cas elle retombe dans le monde, le vécu, et se fait avaler par la disparition), et d’autre part la perfection de la réalité, la totalisation réelle dans le donné et puis possible dans son acquisition ; tout est donc ici. Même si on suppose un lieu extrêmement éloigné, un divin ou un autre, il doit s’inscrire dans cette cohérence ; sa distance, si distance il y a, doit être compréhensible, ce qui est une manière de dire que la distance est quand même comprise ; Zeus ne peut pas être compris, dieu ou le sujet sont équivalents à l’arc de conscience bâti ici même, parce que formels.

Mais par ailleurs originellement la pensée est créée afin que cette-conscience puisse de toute l’intentionnalisation d’une part en expérimenter la totalité des manifestations possibles (formant donc système qui n’échappe par aucun bout, afin de le rendre à chacun) et d’autre part que cette intentionnalisation généralisée (qui n’existait pas auparavant , qui était prise dans tel ou tel groupe, le groupe faisant office de véridicité) puisse se varier, se varier elle-même ; soit sa propre expérimentation du monde donné là, et donc du « là » du donné ; c’est par le « là » du donné (de tout donné quel qu’il soit) qu’existe un monde donné là ; auparavant il existait non pas « le monde » mais tel ou tel monde (égyptien, maya, etc). Et donc il n’existait pas non plus l’être-humain, parce qu’il n’existait que des égyptiens, des bantous, etc, un peuple par un peuple dans une culture par une culture.

On ne peut pas s’engager dans la généralisation de l’intentionnalisation, sans supposer le « là » du donné en plus du donné là, l’être sans le monde ou le monde sans l’être ; et ceci pour la raison non pas, seconde, de supposer un « être » mais parce que notre intentionnalisation est elle-même décalée ; elle est décalée par rapport au donné là, au monde, au corps ; la preuve étant que de toute manière on en prend conscience ; cette altérité doit relever en elle-même d’un discours propre ; d’un discours qui explicite les rapports super réels et ce afin que l’on sache comment lancer l’intentionnalisation, l’inventer, l’orchestrer, la transmettre en tant non pas que « discours donné là », plat et chosifié, mais en tant que discours appelant l’autre à opérer de même en son « là » excessif ; à se convertir à la pensée ; et cela est second de par la première motivation qui est de motiver à exister sa propre structure de conscience ; celle qui n’est pas. Poser l’ancrage autre et en plus non seulement doit supposer un Point Autre, mais est lui-même en tant que Fait, la monstration que l’altérité est absolument là.

Parce que, encore plus loin, la pensée décentre. Elle décentre que l’on soit déterminé comme ceci ou comme cela. Si une conscience s’ouvre à la pensée, elle ne tient plus dans telle ou telle identité ; elle se convertit non pas en un regard vide et abstrait, mais s’instancie d’une part comme point individué (qui retrace toute l’expérience disponible et toute l’invention intentionnelle possible ; le point individué est la source de la modification) et d’autre part cette conversion se crée comme regard instantané ; parce que l’expérience cruciale est celle de découvrir que dans le monde donné là, il est au moins un être qui admet toute variation ; ce qui veut dire qu’il existe un creux dans le monde, quel que soit le monde, un creux dans chaque individu, quel que soit l’individu, un lieu sans lieu, un temps non temporel.

Autrement dit ce décalage (qui rend possible qu’il y ait monde et « là » du réel) doit élaborer , cad expérimenter, sa dimension ; il est clair que l’on a pris, compris cette dimension comme résidant en elle-même ; et comme on pensait selon le principe « la pensée seule nous révèle ce qui est », on a voulu interpoler cette dimension et toute la réalité ; sinon cela aurait abouti à un incontrôlable, à un hors champ (la dimension et le monde mais séparés, et un lieu hors de toute saisie) ; les grecs ont donc admis la magnificence de l’ensemble ; c’est du lieu Autre que tout s’anime (étant entendu que cet Autre n’est nullement séparé de lui-même et que la dispersion du monde, bien qu’inexplicable dans un tel principe, la dispersion renoue avec l’Autre ; c’est l’Autre qui contient toutes les réalités et toutes les réalités y compris la pensée, participent de l’Autre). Il est totalement absurde de comprendre Platon selon la chosification ; il a rendu possible la démultiplication de la variation par la pensée ; si vous pensez qu’il s’est trompé, faites mieux … maniez une aussi rigoureuse cohérence …

C’est donc une structure absolue qui commande l’ensemble ; la pensée, absolument essentielle, ne vaut pas en soi, mais dans la mesure où elle ouvre la dimension, la pensée étant le déploiement intentionnalisateur qui permet de relever le monde vers l’Autre. L’Autre étant dans la pensée grecque non pas dieu à proprement parler mais l’activité d’animation et de distinction de la réalité ; le réel.

Il faut donc comprendre que la réflexivité qui se cherche prendra un nouveau pas via le dieu unique et abstrait ; le Un tout Autre. Qui consistera à pousser plus loin encore la radicalité, à revenir à un plus zéro, antériorité, pré-disposition de notre être ; il n’y a plus de monde ou de détermination, mais la réserve d’une décision ; laquelle appelle la décision non de l’homme en général mais celle de chacun absolument singulière.

A la différence et en plus des grecs qui soulèvent le monde, dieu et le christique relèvent intégralement tout la réalité ; reprennent tout ce qui est antérieurement au donné, permettent de remonter plus loin dans la dimension. Installer un ancrage encore plus antérieur à la réalité, c’est relancer le processus non de la pensée d’abord, mais de la réflexivité ; au retournement grec vers la source antérieure, succède le renouvellement éternel.

On ne sait pas ce que le renouvellement ou le retournement signifient ; et comme il ne s’agit nullement de définir ce qu’est l’absolu (qui serait situé au-delà) mais de saisir ce que l’absolu est ici et maintenant, ici même, ce qui cherche l’origine, la forme antérieure à toute la réalité, embarque tout autant le monde, le donné, la perception, le corps humain générique et puis ensuite le corps individuel et tout ce qui s’y trouve.

Autrement dit le mécanisme progresse, avance, et soulève et relève le donné, le monde, le corps.

Croire que telle ou telle partie du monde est plus réelle que la dimension, ce qui est l’hypothèse commune lorsque l’on va remplacer la réflexivité par la réflexion (la raison, contrairement à la pensée, suppose que l’on est simplement le retour sur lui-même du donné, et non le soulèvement du donné par un point d’appui Autre, une dimension, mais le Point est tout autant l’arc de conscience que le présent), privilégier telle ou telle partie du monde c’est abolir la pensée, le christique, le sujet, à quoi il faut ajouter « Dionysos ou le crucifié » ; la pensée de l’altérité (Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan) veut également réintroduire la dimension dans la platitude de la réflexion, de la raison, de l’humanisme, de la personnalisation.

Autant dire qu’il est impératif de différencier ce qui arrive réellement (la réflexivité) de ce que l’on a cru interpréter (la réflexion). Mais comme la réflexivité est le retour et le renouvellement, le grec et le christique, ce à partir de quoi elle débute est le zéro, le rien, le vide, au sens non pas de néant mais de forme, de structure, de dimension ; n’ayant rien de déterminée, elle doit être lu au travers de telle ou telle représentation ; la dimension est, dans le même mouvement, le soulèvement et la relève du monde ou du corps ; il n’y a pas le corps d’un côté et l’esprit de l’autre, la dimension est la re-prise du corps ; de même que l’être des grecs soulève le monde, et que le christique relève le corps. Il n’est pas même deux faces, pile et face, mais sur la pièce qui se joue une seule face … le réel est unilatéralement, d’un seul côté, et c’est pour cela qu’il avance (qu’il existe un présent et que ce présent est cela seul qui existe).

En vérité il n’est qu’un seul côté de la pièce ; l’autre se compose en fonction de ce qui se décide. L’autre côté n’existe pas encore. Il n’y a aucune autre compréhension possible de l’existence d’un présent.

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Paramètres et démontage du monde humain

6 Avril 2016, 08:53am

Publié par pascal doyelle

Débat Zemmour-Onfray à Nice

Un moment tout à fait essentiel c’est vers 1h, lorsqu’ils s’engagent sur la pensée des événements de 68, et comme ils le disent tous trois (avec Fog), la compréhension de ces années-là par Revel (Ni dieu, ni Marx, qui avait bien ouvert les yeux sur ces mouvements, positivement, intelligemment, à l’époque, dans les années 75-80). L’un se réclame de 68, Onfray, et l’autre le réprouve totalement ; en ceci que les libérations (jeunes, femmes, noirs, salariés, enfants, etc) soit on les place sur le versant d’un possible renouvellement du monde si on y découvre des valeurs nouvelles, des nouveaux modes d’organisations, d’économies, (Onfray) etc, soit on n’y reconnait que le prolongement et l’accélération du capitalisme libéral destructeur de valeurs (Zemmour) .

On se dit que la mondialisation, sous la forme du marché mondial, est ni plus ni moins que le partage vers tous les pays, tous les peuples, toutes les cultures, de la Richesse en soi ; de la Richesse telle qu’on a pu l’inventer depuis l’époque de la révolution unique qui finit avec quantité de modulations et d’hypocrisies diverses, qui finit par conquérir la planète (et entrainant son défaut majeur ; à savoir que si cela continue, et on continue, on n’y survivra pas).

Et par Richesse il ne faut pas seulement entendre les objets industriels, mais le partage même des technologies, des connaissances, de l’éducation, etc, bref la montée de classes moyennes élargies un peu partout, et plus ou moins (parce qu’il n’y a qu’un modèle de base et des tas de variations, accommodements). Autrement dit le capitalisme libéral réalise le grand mouvement de partage de tout par tous … mais n’étant absolument pas doué pour l’organisation c’est dans la plus grande souffrance et injustice ; comme d’habitude donc le capitalisme est un pis aller, une pseudo organisation bancale ; la question étant ; quelle non plus organisation mais méta organisation aurait du s’engager ? Les individus sont irresponsables, les entreprises dégagées de toute responsabilité réelle, les Etats quasiment impuissants ; et les médias qui seuls présentent une surface de conscience de soi de l’humain généralisée, par lesquels on peut juger et donc se coordonner (la coordination des cervelles, des consciences étant une nécessité impérative pour avancer en démocratie), les médias si régulièrement irréels qu’il devient impossible de contrôler quoi que ce soit.

Sauf évidemment que, comme d’habitude, le capitalisme se greffe sur une ampleur historique, qu’il crée en partie et dont il profite autant qu’il peut et il en profite non seulement pour accaparer présentement mais afin de garder le contrôle sur le prochain, sur l’avenir, sur les étapes suivantes (le capitalisme veut garder la main ; c’est l’avenir qu’il ponctionne), mais qui ne lui appartient pas en propre (qui appartient à tous) et prétendant qu’il est la cause même de ces mouvements qui naissent bien au-delà de sa circonférence. La Richesse d’une société nait de tous les efforts inventés.

Tout cela est très dommageable et comme le libéralisme est fondé « ontologiquement » (en réalité en négation de toute ontologie, en anti-ontologie) sur le principe de la raison réaliste humaniste naturaliste (l’homme est une essence naturelle, de besoins, d’abord, puis de désirs, ensuite, lorsque la représentation de l’humain se complique et qu’il faut amener la réflexivité jusqu’aux corps, un par un, et identifier votre désir en propre, particulier, et élaborer les théories qui vont avec cette avancement de la réflexivité dans l’épaisseur), comme donc c’est le naturalisme réaliste qui domine totalement la pensée (au point que de Kant qui montre comme la structure du sujet s’élabore en plus de l’entendement on ne retient pourtant que la négation kantienne de la métaphysique, alors qu’il poursuit non plus la métaphysique mais l’ontologie du sujet cartésien),

comme c’est le naturalisme réaliste qui domine, on ne peut plus penser la réalité humaine parce que de penser la réalité humaine comme réaliste on n’aboutit qu’au désir (ou aux causes, ce qui est le même genre). En fait un « désir » tellement compliqué et tordu, enroulé dans un inconscient, des corps, de la cervelle, des relationnels, des perceptions, qu’il faudrait avouer une fois pour toutes que par « désir » ce que l’on entend c’est en vérité l’intentionnalisation de chaque corps-cervelle ; qu’il s’agit là de l’arc de conscience complètement hors champ, parce que hors cadre il l’est, tel quel, absolument et de pur réel, et comme c’est dans la perspective du naturalisme réaliste que l’on croit le saisir ou le domestiquer, tentant de réorienter l’humanisme, cela se révèle impossible.

On est coincé ; on ne peut pas imaginer et prévoir des sujets et leur réflexivité si on définit chacun comme un moi assigné à son désir. On ne peut pas retransposer l’Etat comme facteur de liberté si on ne définit la liberté soit en tant qu’universelle et abstraite, soit comme incorporée (et dont le corps du moi délimite toutes les finalités, ou, version sociologique, dont les causes induisent tous les effets ; ce passé de la cause annule tout avenir).

Dans les deux cas la puissance libérale (qui est réelle et effective) joue du monde, du vivant, des corps et de la satisfaction comme principe idéalisé, c’est toute cette réalité absolument réelle, proprement colossale, toute les déterminations du monde donné naturel, qui viennent s’opposer aux formes universelles, qui ne peuvent plus s’utiliser seules ; évidemment du même mouvement c’est bel et bien ce monde, ces corps, ces sexuations, ces personnalisations dans toutes leurs diversités, et finalement toutes ces causalités qui sont démontées par la science et la théorie, les pratiques et les mass médiatisations, les psychologies et les mois ; et les personnalisations, bien réelles et vivantes, sont elles-mêmes des mises à l’épreuve ; des expérimentations ; comment un corps admet-il la proximité de la structure sans paratonnerre, sans couverture collective ou symbolique ? Quelle représentation de soi va-t-on inventer, créer pour répondre à cette puissance de structure non-compréhensible ?

Inventions non seulement techniques, ou mass médiatiques (qui sont donc ou tendent à s’imposer comme médiations, réflexion et retours d’images de soi et image de l’humain, jugement dernier de « celui qui se voit et se juge »), mais aussi inventions relationnelles et recherches du corps dans un extraordinaire et horrible creusement ; et creusement du corps touchant à toutes les régions de la réalisation (nous sommes dans la matérialisation, mais non pas dans la matière remontant jusqu’à nous ; dans la matérialisation de notre intentionnalité, son épreuve dans la réalité).

On ne peut pas comprendre ce qui se passe si on se contente de se référer en un passéisme, non en ce qu’il devrait s’imposer à nouveau à la réalité humaine avancée, mais à ce passéisme comme grille de lecture ; qui va abandonner les libertés acquises ?

Et non plus en imaginant un angélisme trouvé ou retrouvé, qui est toujours une simplification, alors que l’immense complexité qui s’est déployée réclame dans ses sillons bien plus que des idées faites.

Ce qui s’expose et trompe son monde, à savoir la connaissance, les sciences, la raison, l’universel abstrait, le naturalisme, le réalisme, sont aussi, et tout autant sinon plus, de très réelles et légitimes réalités qui se montrent et par lesquelles on peut se re-présenter ; et du seul fait de cette représentation les réalités sont modifiées ; c’est le mouvement gigantesque d’auto modification de l’humain, et de la personnalisation, qui est activé et cette auto modification est elle-même en partie un piège. De simplement se percevoir, dans les mass et micro médiatisations (qui se transforment donc en médiations vers la coordination généralisée), modifie déjà notre réalité, et bien sur d’autant plus via les dispositions technologiques, scientifiques, constitutionnels, législatifs. Et ceci à la fois avec et sans visibilité ; la médiatisation opère de telle sorte que l’exposition de telle ou telle disposition légale (le mariage pour tous par ex) sera réintégrée dans le champ commun, et il est clair que cette exposition tend, veut s’étendre, mais que les enjeux structuraux demeurent inatteignables.

Si on continue de se définir comme un moi humain relatif au mode d’organisation naturaliste (un corps désirant, ou un corps langage, ou une identité substantielle tel le « moi » et ses atours, la propriété n’est en soi rien d’autre que la dépendance, au deux sens, du moi), la refonte de l’ensemble est quasi impossible ; il est un noyau organisationnel (outre l’argent, cad outre l’échange, l’investissement sur l’avenir et sa possession, et la propriété et l‘accumulation qui ordonnent de fond en comble la société humaine ; les supprimer équivaut à anéantir tout ordre viable ; l’appropriation est le pis aller sus mentionné) il est donc en-deçà un noyau organisationnel mental ; tant que l’on subira le détournement de l’intentionnalisation plié vers le corps, vers ces finalités là, on n’admettra comme satisfaction (d’être qui l’on est, d’être ce moi que l’on est) que de faibles possibilités ; c’est le corps (qui est, rappelons le, une composition mentale, intentionnalisée, relevant donc du naturalisme réaliste humaniste au sens universel, étayé sur les besoins-désirs) qui s’affecte de la mesure de l’être.

Il est clair que ce pseudo naturalisme (tout construit et pas du tout naturel, il n’y a pas de nature humaine en soi, même si il est quantité de données déterminées, biologiques, relationnelle, culturelles, etc, il n’en est aucune unité synthétique, sinon l’imaginaire de telle ou telle société humaine ou de telle ou telle personnalisation ; seule cette image de (soi) fait retour … vers le même corps ; ce que saisit parfaitement la psychanalyse ; tout sens (de la vie) est pris en réalité dans un corps, de jouissance très étrange et traversée,

ce pseudo naturalisme donc (qui fut utilisé par ailleurs, tout étant double voir triple, en diverses libérations tout à fait légitimes) ferme la porte, la possibilité à une autre sorte de « régulation » de notre être ; celle qui consisterait à s’élever ; mais s’élever en un sens spécifique ; à savoir, à la base et historiquement sinon affirmée du moins relancée et augmentée, à la base nietzschéenne ; que nous ne sommes pas afin de satisfaction (qui retombe toujours dans le monde, via le corps que l’on croit plus que proche, que l’on croit être sous et en une identité), mais que nous y sommes afin d’in-satisfaction ; ou si l’on veut d’un-satisfaction ; il apparait que la proximité de Nietzsche et du christ est absolument évidente ; il veut remplacer le même par le même. Ce que Nietzsche présente comme « volonté sans raison », pure dépense ; ce qui est déjà une approche de l’unilatérale source, que l’on peut reprendre comme tel ; ça n’a pas de sens parce que c’est le sens.

A l’inverse le réalisme du moi incorporé (qui lui aussi a élaboré la prise du corps christique, « chacun son corps » comme principe mais le déclinant en ce monde et par ce vécu) nous promet que, puisque le corps est de ce monde, tout le réalisable se réalisera … et donc tout le désirable, puisqu’il est supposé vase communiquant…

Or comme l’origine de notre être n’est pas notre être mais cet-Exister (qui avance à côté des corps, mois, identités, relationnels, qui les approuve mais les traverse bien au-delà et c’est parce qu’il existe un tel décalage, structurel, ontologique, dimensionnel, que tous ces corps, mois et identités sont possibles, que nous ne sommes pas des pierres, des « choses »), c’est cet-Exister qui se transpose dans la figure du Désir, c’est toute la puissance structurelle de l’arc de conscience, de l’intentionnalisation (du corps par l’arc surgi de la cervelle, arc qui attire à lui, par le devant, dans la recherche d’une nouvelle surface-corps) toute la puissance qui se représente, qui s’est inscrite ; le désir ne trouvera pas de résolution réaliste, puisque le désir n’existe pas (c’est un montage qui meut le corps, en dessinant des diagrammes qui l’oriente et/ou le désoriente et il le meut, en ce cas en partie, en abaissant les finalités vers le corps, engendrant toutes les capacités de ce monde humain mais le plongeant dans la redondante détermination ; ce qui est déterminé se répète, sauf interrompu par le structurel).

Bien que l’ensemble du monde humain élaboré repose sur une version naturaliste réaliste du corps, cette épaisseur même est traversée d’une potentialité ; la dite potentialité ne descend pas du ciel ou des idées ou de l’universel (il s’agit là de valeurs mais secondement, secondement et non secondairement ; le mouvement est en fait plus ample) ; mais son réel est de structure et ne disposant d’aucun contenu, aucune représentation, travaille à même le donné ; travaille les corps et la réalité, la réalisation humaine et personnelle, et par ces moyens la structure au réel ; c’est de plus loin, plus antérieurement qu’il faut prendre la possibilité, le devenir ; l’ensemble relève d’une énorme technologie mentale qui peine à investir la dite épaisseur.

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La grande (et brutale) mystique de l’occident

2 Avril 2016, 08:44am

Publié par pascal doyelle

Le retournement, le renouvellement, la suspension, l’instanciation.

Soit donc les grecs, le christique, le cartésien et la pensée de l’altérité.

De Parménide à Plotin, de Saint augustin à saint thomas d’Aquin, de Descartes à Husserl, de Stirner à Lacan.

Ce sont les quatre étapes et surtout degrés (interne/externe) de l’exister. Dans les quatre occurrences, ouvertures dans l’épaisseur du fil, c’est justement l’être qui est en cause ; non parce qu’on en est obsédé mais précisément à l’inverse, parce qu’on le coupe et découpe autant qu’il se peut. Le principe d’arraisonnement de l’être est la distinction. Le principe d’arraisonnement se tient de ce qui est hors de l’être ; soit donc dans le présent.

(Ainsi l’être n’est pas, seul l’exister, le présent existent ; l’être, toutes ces choses entassées, est le dépôt de l’exister)

Ce dont on est effectivement obsédé, ça n’est nullement l’être donc mais l’exister ; enfin on nomme, ici, cette priorité comme Exister, mais par ailleurs elle fut présenter autrement. Et notamment ce que les grecs nomment l’être est, tout au contraire de ce dont on l'a couvert, la structure antérieure de ce qui est, le préalable, la dimension ouverte ; l’être ; cette idée au sens fort de « rapport à » et non comme chosification, qui n’eut jamais lieu véritablement dans les philosophies ; toute philosophie se recrée en interne à partir du point externe de sa puissance propre ; il est toujours au moins un Point qui rejaillit et recompose le système et ce très durement, parfois très incompréhensiblement mais c’est cela le nerf de cet attachement au réel ; et non Lacan n’est pas le seul à engendrer selon le réel … mais il vient à point nommé, au cœur du moi, de la personnalisation, qu’il décrypte formidablement ; en somme à partir de l’idée-structure-rapport qu’est l’idée de l’être, quantité de systèmes se créeront et avanceront sur le fil (du Bord du monde, fil qui sera repris tel quel par le christique et les théologies, puisque c’est la Même réflexivité partout autour de la méditerranée).

Le mécanisme de conscience (qui s’émancipe de tout groupe, monde, langage, de toute immédiateté et de tout monde particulier humain), la structure, la forme, l’arc de conscience qui vient en-plus (de tout, de tout ce qui est, et donc instancie le point d’exister absolu, installant la Dimension, le présent premier, l’inénarrable), le mécanisme donc n’a de lui-même aucune représentation adéquate (il n’est pas représentable et toute représentation sera purement un artefact), aussi dès qu’il pénètre dans le monde il se signifie par un ajout ; un ajout qui le rappelle, le signifie mais autrement et inversement dans la réalité (puisqu’il nomme un « là » gigantesque, l’être, le christ et dieu, le sujet, l’altérité pure) et dès lors les productions, les inventions, les réalisations, les créations s’imposeront par-dessus tout le donné ; l’humanisation deviendra une réalité en plus, l’universalisation, la personnalisation, la pensée, et les universalités sont à comprendre comme autres dans le monde. Ce qui veut dire qu’ils ne tiennent que si elles entrent dans et par le mécanisme, dans l’effort, dans la possibilité.

Envers et contre tout renfermement dans un groupe-langage-monde immédiat, et par-dessus ces fermetures de synthèse (tout monde humain tend à se refermer sur son langage, immédiateté, corps donné, etc, produisant sa mythomanie, qui pourtant dans le même temps ne peut ne pas laisser passer le structurel ; le rock libère, Elvis devient une idole, en bref).

En quoi existant dans et par le présent, le mécanisme, l’arc de conscience avance comme un tel présent (instanciant sa prorpe dimension et qui retourne, renouvelle le donné et les corps); tout est absolument devenant. Et si il cesse l’effort de son exister, tout s’efface, retombe dans le monde, dans l’être là, dans le donné, abaondonné du "là" du donné ; le donné est condamné à disparaitre. C’est pour cela que le donné a inventé l’exister ou pour reprendre les choses dans l’ordre, l‘exister produit l’être comme donné, et l’absorbe aussitôt. N’existe à proprement parler que l’exister, ce qui veut dire, pour nous et pour cette réalité, le présent.

Retournement grec sur le monde donné là et donc via le « là » du donné (le « là » antérieur à tout donné, à tous les mondes donnés ; à partir du "là" les grecs désignent le monde donné, le seul sol unique, indépendamment de tout monde humain) ; renouvellement de la structure par sa propre foi (le christique provoque chacun hors de son corps, et de son monde, de son monde clos, de tout ce qui se trouve dans un vécu, quel qu’il soit, duquel vécu il faut évidemment se découpler, se scinder ; on est Autre que soi ; et bien que la médiation structurelle soit une-seule-conscience (le christ dans sa résurrection du Corps), il n’empêche que de cette négation de tout moi, il nait un être-à-part ; une structure qui (se) regarde).

Suspension cartésienne de ma propre opération de conscience ; notre-être devient cet-être, posé « là » sur le donné-monde-étendue, mathématisable par ailleurs ; la question est ; de où cet être se considère-t-il comme étant cet-être « là » ? À quoi s’ingénieront les allemands ; quel est le secret de la conscience qui a conscience de soi comme conscience ? Trouver le nœud intérieur de cet arc de conscience qui se suspend soudainement en-plus de tout le reste et de lui-même, est la forme pure de l’idéalisme allemand ; sauf que d’intériorité il n’y en a pas … l’acte de conscience ne forme pas un nœud, mais reste et demeure un arc tendu vers le réel ; il n’y a pas de Sens (des choses, de la vie, des pensées, etc), tout sens est un symptôme d’un autre plan antérieur.

Nous ne pouvons plus comprendre que « conscience » puisse signifier un signifié … c’est uniquement un arc de structure, sans rien. C’est ce que dit Sartre envers et contre Husserl (il n’y a pas d’idéalisme pour Sartre mais uniquement un corps qui bouge, perçoit, etc), et hors de Heidegger il ajoute que cet arc est tout à fait autre absolument ; il n’y a pas d’Etre qui réunirait on ne sait comment les distinctes et distinctives consciences, ramenées à un pur et simple miroir vide mais … un (ce que Heidegger nie profondément ; il n'y a pas de liberté individuée, cartésienne, kantienne, mais un Etre générique, un non-Dieu).

Tout tient évidemment en cet un. La plus petite part de réel pur qui soit.

Mais par ailleurs le retournement, renouvellement, suspension et instanciation créent la brutale mystique de l’occident ; l’absolu qui était situé au-delà est descendu dans le donné et s’instruit antérieurement à toute réalité (du monde, du donné) et à toute réalisation (humaine, mondes particuliers, représentations, vécu, corps).

La question n’est pas celle de sa brutalité, qui est certaine, avérée, immanquable, irréductible, et fondamentalement vraie, ce qui veut dire réelle, au plein sens du terme (ça n'est pas l'occident qui est en soi d'une agressivité sans borne, ce qui est vrai tout autant que n'impporte quelle civilisaiton ; c'est l'univers qui est déchainé de brutalité), mais la question est ce que l’humain est capable d’en assumer (pour cette raison Nietzsche n’est nullement un fou furieux qui amènerait un arbitraire ; il expose hyper objectivement et manifestement l’auto affirmation radicale de la structure et comme il voit bien que « ça n’est pas humain », que notre-être est en réalité cet-être, et que l’humain ou le moi sont des effets, il est obligé de dénommer cet-être comme « volonté » autre, échappant à la détermination, jouant des déterminations ; il est emballé par sa découverte et doit inventer la vision structurée de cet arc d’altérité pure qu’est l’arc de conscience, qui évidemment n’est nullement le conscient). Et le fait est que l’humain n’apparait pas de manière criante capable de le soutenir.

Notre corps, notre cervelle, notre acculturation, notre personnalisation n’assument pas l’arc de puissance qu’est l’activisme de cette forme pure qu’est la « conscience » qui est un Réel absolument étrange.

Et du reste si l’arc de conscience existe, il est cela même que l’on nomme le Un, et il revient au Un de se décider, de décider de soi, de s’assumer ou non, et s’étant assumer de se rendre réel selon telle ou telle prportion ; le Un n’est pas écrit, il est ce qui écrit et il dépend de (soi) ; il peut décider de n’être plus, de disparaitre, de s’effacer, de s’insupporter ; il se peut que la forme "arc de conscience" se perde, se renie ; mécanisme libre il dépend de son prorpe regard.

L’univers est un dés-ordre (non au sens où il serait n’importe quoi mais au sens où ce qui existe vraiment c’est l’indistinction qui se distingue au fur et à mesure suivant la loi que l’altérité n’est pas le n’importe quoi mais la poursuite des distinctions les plus marquées afin que le choc des réalités soit le plus clair et séparé possible ; un n’importe quoi ne s’oppose que moindrement, c’est une altérité pauvre). L’altérité, qui est l’effet réel du Un, de la forme sans contenu (et raison pour laquelle le Un martyrise les contenus, il les utilise, il les travaille) en un sens « pense » ; ou plus exactement on a importé la distinctivité de l’altérité dans la pensée (qui sinon se fond en des synthèses), parce que l’activisme de conscience crée de la distinctivité, de la coupure au sein de la pensée, du langage, et sort ainsi du langage commun (les grecs créent des systèmes qui poussent dans les derniers retranchements la distinction, le christique pousse chaque conscience à la plus grande distinction, Descartes lance que chaque acte de conscience soit un arc vers le réel, l’altérité impose que le principe du Un soit non pas le Un massif, qui n’a jamais existé à vrai dire, mais le Un distinctif, le Un qui ajoute et ajoute encore de la distinction ; Nietzsche et Heidegger, Sartre et Lacan, usent de signifiants monumentaux certes mais extrêmement subtils, afin de mener plus loin la distinctivité qui a commencé par les grecs, le mono, le christique, etc).

Il ne faut plus se représenter la pensée, le christique, le sujet, l’altérité évidemment, comme des pièces séparées ; parce que ce ne sont pas des idées (idéelles, pour ainsi dire) qui se jouent mais une structure et une seule qui use de tout, littéralement de tout (des idées, des systèmes, des acculturations, des personnalisations, des corps, des perceptions, avec ses esthétiques démultipliées, ses politiques qui se cherchent violemment, etc). on peut brouiller les pistes si l’on suit les idées idéelles, mais on ne peut pas tromper la structure ; elle est purement un réel effectivement existant, qui agit et réagit en décidant selon proportions qui se paramètrent en interne sur l'externe de l'exister. Il n’y a pas le Sens des choses de la vie etc ; elle est, cette structure, le sens même en ceci qu’elle est le réel pur.

C’est uniquement le fantasme d’un repliement qui croit aux contenus (de toute énonciation qui croit figer le réel comme réalité, comme sens ou même comme pensable ; le réel est reconductible et avec une extrême tension mais n’est pas pensable ; il est ce à partir de quoi on pense et la pensée sert, et oh combien, à reconduire l’exister) ; depuis le début ça n’est pas le contenu (fut-il hypostasié comme Etre massif, Dieu clos ou substance ou sujet monolithique, qui n’ont jamais eut lieu, sinon pour les épigones et les caricaturistes qui montrent de cette manière une incompréhension de ce qui eut lieu, ayant à charge, prétendent-ils, de retrouver une vraie vérité ; mais c’est le jeu), ça n’est donc pas le contenu mais le Contenant qui forme la recherche de l’occidentalisation du monde.

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